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PHystorique- Les Portes du Temps
26 mars 2019

Moyen-Age - voyage au temps de GEOFFROY LA GRAND’DENT et l’Ancienne Famille de Lusignan- (Le Roman et l’Histoire)

Moyen-Age - voyage au temps de GEOFFROY LA GRAND’DENT et l’Ancienne Famille de Lusignan- (Le Roman et l’Histoire)

Les anciennes chroniques, le roman de Mélusine, plusieurs autres documents et Rabelais même, dans Pantagruel, parlent d’un redoutable et turbulent seigneur du moyen-âge, Geoffroy de Lusignan, surnommé la Grand’Dent (parce qu’une longue dent lui sortait de la bouche) et qui est devenu légendaire en Poitou. On l’a aussi appelé le Diable, en raison des violences qu’il exerça contre les moines de l’Abbaye de Maillezais et des Prieurés qui en dépendaient.

L’identité de ce farouche personnage est restée longtemps douteuse. Plusieurs historiens et généalogistes, (notamment M. le comte de Mas-Latrie dans son Trésor de chronologic, l’ont confondu avec son père, Geoffroy (1er) de Lusignan (fils de Hugues VIII de Lusignan et frère de Hugues IX, conte de Marche), qui se distingua à la troisième croisade et joua un rôle assez important lors des guerres dont le Poitou fut le théâtre sous Philippe-Auguste et ses successeurs ; mais il est clairement établi que Geoffroy II dit la Grand’Dent (1) a succédé à son père Geoffroy de Lusignan, comme seigneur de Vouvent et de Mervent,

 

 Il est vicomte de Châtellerault en 1224 du chef de sa 1ère épouse, Clémence (av. 1204-1239)

==> 1224, mai, Bourges, Louis VIII, et Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et Geoffroy II de Lusignan font un traité.

 

La mort de Jean-Sans-Terre le 19 octobre 1216 donna quelque temps la paix au Poitou : elle ne fut pas de longue durée.

Louis VIII ayant succédé à Philippe-Auguste, le 14 juillet 1223 ,le nouveau roi d'Angleterre, Henri III, qui n'avait pas voulu assister au sacre de son suzerain et l'avait sommé de restituer la Normandie, se vit dépouillé, par arrêt du parlement, de tous les fiefs de la couronne possédés par les Anglais.

L'année suivante, le roi de France arriva en Poitou à la tête d'une armée, s'empara de Niort, de Saint-Jean-d'Angély et de La Rochelle, où Savary de Mauléon s'était réfugié après la prise de la première ville, et peu de temps après réduisit en son pouvoir tout ce que ses ennemis avaient en-deçà de la Garonne.

C'en était fait de la puissance anglaise sur le continent, si le Pape, qui désirait tourner les forces françaises contre les Albigeois, n'eût fait cesser les hostilités. Cette horrible guerre, après avoir entraîné la destruction des habitants d'une partie du midi, ruina la santé de Louis, qui mourut le 8 novembre 1226, en laissant le royaume entre les mains d'un enfant et d'une femme. Heureusement pour la France que cet enfant devait être un de ses plus grands rois!

Savary II de Mauléon mort en Angleterre le 29 juillet 1233, Geoffroy-la-Grand'-Dent occupa Fontenay.

 Cet homme, qui se fit redouter par ses crimes et son humeur sauvage, était fils de Geoffroy de Lusignan et d'Eustache Chabot, devenue populaire sous le nom de la Mélusine. Ayant hérité du chef de sa mère des seigneuries de Mervent et de Vouvent, et profitant des forces dont il pouvait user, il s'était déjà livré aux plus épouvantables violences contre l'abbaye de Maillezais et ses prieurés du Bas-Poitou, parce qu'ils ne voulaient pas reconnaître le droit d'avouerie, que les Chabot prétendaient posséder sur le monastère.

Cette conduite lui fit donner le nom de Diable ou de Grand'Dent (2), et excommunier par le pape Grégoire IX, dont il reçut l'absolution à Spolète, en juillet 1232, à condition qu'il renoncerait à ses injustes prétentions.

Revenu en Poitou, il continua à jeter l'alarme dans toute la province. Il respecta toutefois les domaines du clergé, après avoir appris par expérience ce qu'il en coûtait de se faire son ennemi.

Ses violences contre le monastère de Maillezais dont il réclamait l’avouerie (1), du chef de sa mère décédée, avaient attiré sur lui les foudres de l’Eglise, et il dût se rendre, (1233) près de Grégoire IX, pour se faire absoudre et renoncer à ses injustes prétentions. 

1234 Don de Geoffroy la Grand’Dent à la Commanderie Saint-Thomas de Fontenay

Fontenay le Comte Commanderie d'hospitaliers de Saint-Lazare-de-Jérusalem

Il existe, un document probant, une charte en vieux français, émanant de Geoffroy la Grand’Dent lui-même, datée de 1234, et dont une copie faite par J.Besly est conservée aux Manuscrits de la Bibliothèque Nationale (Collection Dupuy, Tome 805, fol 69), dans laquelle il se dit fils de Geoffroy de Lusignan et d’Eustache Chabot, décédés, il se fit affilier aux prières des Frères de l'Aumônerie de Saint-Thomas de Fontenay, moyennant un droit de chauffage dans la forêt de Vouvent (3), et donna même à Maillezais, pour cimenter sa réconciliation, tous les droits qu'il avait à l'Hermenault. (4)

Mais d'autres évènements allaient survenir, qui devaient amener la ruine de ce terrible guerroyeur, et donner un nouveau maître à notre ville.

 

(3) Bien que le texte de la charte de donation ait été publié dans le 1.1, p. 302, des Archives du Bas-Poitou, de M. Marchegay, je reproduis en entier ce curieux monument de la langue française, au commencement du XIIIe siècle, qui a un rapport si frappant avec le patois de nos paysans :

A tous çeaulx qui cest présent escript voiront et oiront, je Geoffreiz de Lezignem, sires de Vouvent et de Mairevent, saluz.

Sachez vos tuit communément que je Geoffreiz de Lezignen dessus ditz, por le salu de m'erme et por le salu de mun bun pere sire Goffreiz de Lezignen lo prodome et de ma dame Eustache ma bonne mere, ay donné et donne aux freres de munsignor Seint Ladre d'Ostre mer qui de lor ordre serant et qui maindrant d'ores avant en la maison de l'aumosnerie de monsieur Saint Thomas de Fontenay et aux pauvres qui loyentz serant recelé, lor chauffage en ma forest de Mairevent, ço est assavoir a prandre a l'usage de la maisun devant dite, tant cum un chevaulx ou unz asnes lor en pourra aporter, daus cimaus et daus branches qui remandrant au servant qui de ma forest davant dite tranchera et metra son chauffaige au signor de Fontenay.

Et si les branches et la cymau davant dict ne suffisent pas aux davant diz freres au chauffaige deos et dau pauvres et de la maisun davant dite, je lor ay donné congé et pover de prendre lor boys sec tant qu’ilz ayent lor forniement a eos chauffer et a prendre o une beste tant seulement si cum dessus est desclairé.

 E li davant dit frere, par lo bienfaict dau chauffage davant dit que je lor ay donné durablement a prendre en ceste guyse, sont tenu et serant tenu durablement a faire l'aniversaire de mun pere et de ma mere qui dessus sunt nommez chascuns ans solepnament en l'eglise davant dit à quinzaine après Pasques, et li nom deos serant escript et noté en lor kalenders.

Et an apres li frere davant dit, par lo bienfaict dau chauffage davant dit, m'ant receu et octroyé a parsonner et a compagnum de lor orezuns comunes de vigilles, de matinnes et de vespres, messes et dans autres bens qui serant faict desorenavant par tot lor ordre et au chep et en membres et mun pere et ma mere davant ditz tot ensement.

Et quant ol avariendra que Déex aura fait de moy son commandement, les freres qui iqui maindrant feront et ferant faire chascun an solampnamment mun anniversaire o trois chappelains, à tout le moins, en la maison davant dite et o tant de chappelains ferant lo mun pere et ma mere qui dessus sunt noté.

E si iço ne faizient il n'arent pas lo bienfaict dau chauffaige dessus diet. Et parçoque c'est duns que lor ay fait ben et greaument, por la salu de mei et dau mens, ne lor sait destorbez ne toluz par çaus qui après mei viendrant, a maor cautelle et a maor cognoissance que c'est fait, je Joffroi: de Lezignem davant dit a g donne aux frères de Saint Ladre qui iqui maindrant cest present escript saalé de mun sea en garentaje de vérité.

Co fut faict et donne en Can de l'incarnation nostre Signor M CC XXXIV.

Copie faite par Jean Besly, d'après l'original scelle en cire verte sur las de corde. (Bibl. Roy., Coll. Dupuy.)

 Les bâtiments conservés ou documentés les plus anciens, logis et chapelle en particulier, datent vraisemblablement de la seconde moitié du 15e siècle, avec d'éventuels remplois de maçonneries plus anciennes. Le relief représentant saint Georges date plutôt du 16e siècle.

Enfin, une porte a été ouverte au début du 17e siècle dans le mur sud de la chapelle.

 Après la suppression de l'ordre en tant que tel par le pape, en 1603, et la fondation de l'ordre de Notre-Dame du MontCarmel par Henri IV, auquel est réuni Saint-Lazare, des travaux sont entrepris, en plus de la porte sud de la chapelle.

 En 1628 et surtout en 1633, des marchés sont passés avec des maçons fontenaisiens, pour la réfection de murailles et de dépendances.

En 1731 et 1744, des visites sont effectuées en vue de travaux ; la réception d'ouvrages non identifiés a lieu en 1759.

Il est difficile de savoir jusqu'à quand Saint-Thomas a rempli ses fonctions hospitalières, avec des religieux résidant sur place. Il semble qu'assez tôt, la commanderie n'était plus qu'une exploitation agricole dont les revenus étaient utilisés à des fins charitables.

En 1695, d'après un arrêt du Conseil d'Etat, la commanderie n'est plus en état de gérer les aumônes ; en 1725, d'après un autre arrêt du Conseil d'Etat, ses revenus sont réunis à ceux de l'hôpital général. A la Révolution, elle est mise en vente comme bien national et acquise le 8 août 1794.

 Il n'est guère aisé, dans l'état actuel des bâtiments, d'évaluer les travaux réalisés au 19e siècle, notamment dans les parties agricoles. En effet, ces dernières ont été en grande partie détruites au cours du dernier quart du 20e siècle.

Enfin, vers 1990, le choeur de la chapelle a été abattu et le relief représentant saint Georges a été déposé.

 

 

1235 Septembre Saint-Denis- Plaintes des nobles de France au pape Grégoire IX au sujet des usurpations des prélats.

Querimoniae a magnatibus Franciae Gregorio papae IX delate super usurpationibus praelatorum.
(J. 350. Gravainina, n° 3. Original scellé.)


Serenissimo patri in Domino G. (Gregorio), Dei gratia summo pontiaci, H. (Hugo) dux Burgundie, P. (Petrus) comes Britannie, H. (Hugo) comes Marchie, A. (Amalricus) comes Montisfortis Francie constabularius, (Johannes) comes Vindocinensis, S. (Simon) comes Pontivi, J. (Johannes) comes Carnotensis, L. (Ludovicus) comes Sacricesaris, (Guillelmus) comes Jovigniaci, H. (Hugo) comes Sancti Pauli, (Johannes) comes Rouciaci, B. (Balduinus) comes Guinarum, J. (Johannes) comes Matisconensis, Robertus de Curtineto Francie buticutarius, Galterus de Avesnes, Johannes de Nigella, Stephanus de Sacrocesare, (Godefridus) vicecomes Castriduni (Radulphus) vicecomes Bellimontis, (Hemericus) vicecomes Castri-Eraudi, Archembaudus de Borbonio, (Raimundus) vicecomes Turenne, (Guillelrnus de Hurneto) constabularius Normannie, Buchardus de Monternorenciaco, Henricus de Soliaco, Guillelmus de Melloto, Droco de Melloto, Gaucherus de Jovigmaco, Richardus de Harecourt, Johannes de Touciaco, Adam de Bellomonte, Johannes de Bellomonte, Johannes marescallus Francie, Hugo de Atheis magister panetarie Francie, Gaufridus de Capella, Hugo de Bauceio, Gaufridus de Poenciaco, Robertus de Pissiaco, Gaco de Pissiaco, Guido Malivicmi, Guido de Caprosia et alii barones et milites, qui domini regis Francie interfuerunt colloquio apud Sanctum Dionisium habito, salutem et reverentiam tam debitam quam devotam.


Sanctitatem vestram volumus non latere quod, cum dominus rex ac antecessores ipsius et nostri jura ecclesiarum in regno Francie servaverint fideliter et devote, in quo idem dominus rex et nos eorum studemus vestigiis inherere, nunc prelati et persone alie ecctesiastice novis gravaminibus contra eundem dominum regem, patronum ipsorum, Insargunt, ea que antecessoribus ejus et ipsi a longe retroactis temporibus debuerunt voluntate propria denegantes, et nova quedam ab ipso et ejus hominibus extorquere volentes.
Nous souhaitons que votre sainteté ne se cache pas que, puisque le seigneur le roi et ses prédécesseurs et les nôtres ont fidèlement et dévotement observé les droits des églises dans le royaume de France, dans lequel le même seigneur le roi et nous nous efforçons de suivre leurs traces , maintenant les prélats et d'autres personnes extatiques avec de nouveaux griefs contre le même seigneur le roi de leurs patrons, ils se lèvent, niant de leur plein gré ce qu'ils devaient à ses prédécesseurs et à eux-mêmes depuis des temps lointains, et désireux d'extorquer quelque chose de nouveau de lui et de ses hommes.

Cum enim Remensis archiepiscopus et Belvacensis episcopus homines ejus sint ligii et fideles, et ab ipso per homagium teneant sua temporalia in paritate et baronia, in hanc contra ipsum insurrexerunt audatiam quod in sua curia jam nolunt de temporalibus respondere, nec in sua curia jus facere vel etiam expectare.
Car puisque l'archevêque de Reims et l'évêque de Belvac sont ses hommes loyaux et fidèles, et tiennent de lui par hommage leurs temporalités dans la parité et les baronnies, ils se sont dressés contre lui avec l'audace qu'ils ne veulent plus répondre des temporalités dans leur tribunal, ni de faire justice devant leur tribunal ou encore d'attendre.

Archiepiscopus etiam Turonensis abbates et priores sue provincie in ejusdem domini regis et aliorum dominorum curiis respondere de temporalibus non permittit, eo modo quo regum aliorum Hénrici, Ricardi, Philippi, Ludovici temporibus eos iiquidum est respondisse.
L'archevêque ne permet pas non plus aux abbés et prieurs de Tourone dans sa province de répondre aux tribunaux du même seigneur le roi et d'autres seigneurs sur les questions temporelles, de la manière dont il leur a répondu au temps des autres rois Henri, Richard , Philippe, Louis.

 In predictis et aliis pluribus, prout vestra paternitas per latores presentium poterit edoceri, supradicti prelati atque alii et persone alie ecdesiastiee regni Francie eundem dominum regem, nos, homines nostros et alios nituntur multipliciter aggravare et novas consuetudines imponere; que nos, qui jura Ecclesie cum eodem domino rege servare volumus ut devoti filii et fovere, non possemus equanimiter sustinere. Iccirco vestre supplicamus paternitati quatinus domini regis, regni dignitates et nostras illibatas servari velitis eo modo quo nostrorum antecessorum fuerunt temporibus observate; scientes quod talia gravamina dominus rex et nos non possemus ulterius tolerare.


Actum apud Sanctum Dionisium, anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo quinto, mense septembri.


Dans ce qui précède et bien d'autres, selon que votre paternité peut être enseignée par les porteurs de la présente, les prélats et autres précités, et d'autres personnes du royaume de France, le même seigneur le roi, nous, notre peuple, et d'autres s'efforcent de fardeau plusieurs fois et d'imposer de nouvelles coutumes; que nous, qui voulons conserver les droits de l'Église avec le même seigneur et roi comme des enfants dévoués et chérir, ne pourrions pas supporter avec égalité. Nous implorons la paternité du roi, que les dignités du royaume et les nôtres soient conservées sans tache comme elles l'étaient au temps de nos ancêtres ; sachant que notre seigneur le roi et nous ne pouvions plus supporter de tels griefs.


Fait à saint Denys, l'an du Seigneur mil deux cent trente-cinq, au mois de septembre.



Ces lettres, repliées sur trois côtés, étaient scellées, dans le principe, des sceaux de tous les seigneurs nommés dans le texte, au nombre de quarante et un; vingt-trois de ces sceaux se sont détachés, dix ne sont plus que des fragments, huit seulement sont à peu près intacts, mais ils sont tous, à l'exception de trois, décrits dans l’Inventaire sous les numéros suivants :


1. Hugues IV, duc dè Bourgogne. (Inventaire, n° 469.)
2. Pierre Mauclerc, comte de Bretagne. (Inventaire, n° 534.)
3. Hugues X de Lusignan, comte de la Marche, (Inventaire, n° 834.)
4. AmaurI VI, comte de Montfort, connétable de France; troisième sceau. (Inventaire, n° 712.)
5. Jean IV de Montoire, comte de Vendôme. (Invent., n° 988.)
6. Simon de Dammartin, comte de Ponthieu. (Inventaire, n°1068.)
7. Jean d'Oisy, comte de Chartres. (Invent., n° 975.)
8. Louis, comte de Sancerre. (Invent., n° 436.)
9. Guillaume II, comte de Joigny. Sceau perdu.
10. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Paul. (Inv., n°362.)
11. Jean II, comte de Roucy. (Inventaire, n° 1022.)
12. Baudouin III, comte de Guines. (Inventaire, n° 1072.)
13. Jean de Braine, comte de Mâcon. (Inventaire, n° 504.)
14. Robert de Courtenay, bouteiller de France (Invent., n° 274.)
15. Gautier d'Avesnes. (Inventaire, n° 1263.)
16. Jean de Nesle. (Invent., n° 3052.)
17. Étienne de Sancerre. (Invent., n° 3573.)
18. Geoffroi IV, vicomte de Châteaudun. (Invent., n° 982.)
19. Raoul III, vicomte de Beaumont. (Inventaire, n° 828.)
20. Aimeri II, vicomte de Châtellerault. (Inventaire, n° 1100.)

 TEULET, Layettes du Trésor des Chartes, tome II, p. 298, n° 2404.


Cette requête fut rédigée dans une réunion tenue à Saint-Denis et à laquelle assistait peut-être Saint-Louis, mais la plainte ne porte ni le nom du roi ni son sceau. A la différence de ce qui s'était passé en 1225, ce n'étaient plus uniquement des barons poitevins, mais des seigneurs venus de diverses parties de la France, qui avaient rédigé cette requête.


Les sceaux de quarante et un d'entre eux étaient joints à la pièce. Au nombre de ces sceaux, figurait celui du vicomte de Châtellerault, sans que rien du reste, pas même une lettre initiale dans le texte, indiquât comment s'appelait ce vicomte.
Teulet qui fait mention de ce sceau déclare que c'était celui d'Aimeri II. Il est très difficile de savoir à quoi s'en tenir, car l'acte qui est déposé aux Archives Nationales, J 350, très lisible et très bien conservé d'ailleurs, ne porte plus le sceau du vicomte de Châtellerault.


 L'attache seule subsiste ; mais, comme en 1235, le vicomte de Châtellerault était certainement Geoffroy de Lusignan et non Aimeri, il y a tout lieu de croire que Teulet s'est trompé.

Sceau de Geoffroy II de Lusignan, cire blanche, sur double queue de parchemin, Paris, AN, J//350, n°3 également coté AE II 234.


Peu d'années après, la vicomté de Châtellerault échappait à Geoffroy, par suite de la mort de sa femme Clémence. A quelle époque eut lieu ce décès ? Sans doute au début de l'année 1239, car, d'une part, Geoffroy portait encore le titre de vicomte de Châtellerault dans une charte datée de février 1238, c'est-à-dire 1239 (n. style), et, d'autre part, dans le même mois de février, Aimeri II s'engageait à verser à Jean des Vignes, bailli du roi de France, quinze cents livres tournois pour le rachat et le relief de la vicomté de Châtellerault.

 

1240 Acte de remise de toute la « veheria » qu’il possédait sur leurs hommes faites aux chanoines de St Hilaires sur l’Autize par Geoffroy de Lusignan, seigneur de Vouvant


    Aimeri II de Châtellerault (vicomte-baillistre de 1218 à 1221), fils de Hugues II et d'Hèle d'Alençon, grand oncle de Clémence
1239-1242 : Aimeri II de Châtellerault (v. 1170-1242), fils de Hugues II et d'Hèle d'Alençon ; épouse Agathe de Dammartin (v. 1215-1268)


21. Archambaud IX, sire de Bourbon. (Invent., n° 445.)
22. Raymond IV, vicomte de Turenne. (Inventaire, n°771.)
23. Guillaume du Hommet, connétable de Normandie. (Inventaire, n° 324.)
24. Bouchard VI, sire de Montmorency. (Inventaire, n° 2931.)
25. Henri de Sully. Sceau perdu.
26. Guillaume de Mello. (Inventaire,,n°2781.)
27. Dreux de Mello. (Inventaire, n° 2777.)
28. Gaucher de Joigny. (Inventaire, n° 2490.)
29. Richard d'Harcourt. Sceau équestre non décrit. Le bouclier et la couverture du cheval portent les deux fasces d'Harcourt qui sont reproduites au contre-sceau. Comparez les sceaux décrits sous les n°s 2367 et 2368.
30. Jean de Toucy. (Invent., n° 3721.)
31. Adam de Beaumont. (Inventaire, n° 1354.)
32. Jean de Beaumont. (Inventaire, n° 1360.)
33. Jean de Ctément, maréchal de France. Sceau non décrit dans l'Inventaire. Voyez l'observation à la suite du n° 1811, p. 97.
34. Hugues d'Athis, panetier de France. Sceau perdu.
35. Geoffroy de la Chapelle. (Invent., n° 1729.)
36. Hugues de Bauché. (Invent., n° 1319.)
37. Geoffroy de Poincy. (Invent., n° 3247.)
38. Robert de Poissy. (Invent., n° 3255.)
39. Gacon de Poissy. (Invent., no 3250.)
40. Gui de Mauvolsin. (Invent., n° 2767.)
41. Gui de Chevreuse. (Inventaire, n° 1829.)

Entrainé plus tard dans la révolte de son cousin Hugues X, comte de Marche, contre Saint-Louis, Geoffroy se vit forcé de subir la loi du vainqueur après la bataille de Taillebourg (hist.généalog.du Père Anselme). Il mourut sans postérité légitime en 1248 et fut probablement enterré, dans l’Eglise de Vouvant, ou on peut lire encore, à l’intérieur de l’abside touchant au portail, et à droite, cette inscription du XIIIe siècle :

QVONDAM PRAECLARVS SED NVNC CINIS ATQVE FAVILLA +.

On pense généralement que ces cendres sont celles de Geoffroy qui, par son testament, avait choisi sa sépulture dans cette église ; mais il y avait dans l’abbaye de Maillezais un tombeau ou un cénotaphe avec une statue, érigé à la mémoire de Geoffroy, qui s’était réconcilié avec les moines. C’est ce tombeau et cette statue dont parle Rabelais dans Pantagruel, liv. 2, chap 5.

 

Sceau Geoffroy la Grand'Dent Mélusine et le château de Staufenberg

Médaille de cuivre appartenant à la Société polymathique du Morbihan, portant d'un côté l'effigie de Geoffroy la Grand'dent, et de l'autre celle de la Melusine de Staufonberg (vers 1400). Grandeur de l’original.


 

 ( GEOFFROY LA GRAND’DENT Tour Mélusine de Vouvant)


 


 

(1214 la prise du Château de Mervent et Vouvant de Geoffroy Ier de Lusignan par John Lackland JEAN-SANS-TERRE)

 

 

 

POUR CLÉMENCE DE SURGÈRES (1218-1239), SON ONCLE AIMERI (1218-1224), ET GEOFFROI II DE LUSIGNAN, SON MARI (1224-1239).

Hugues de Surgères ne laissa qu'une fille, Clémence de Surgères, pour héritière de ses vastes domaines.

Comme elle était encore en bas âge, un certain Aimeri, son oncle maternel d'après M. Lalanne, prit en main les rênes du gouvernement de la vicomté, de l'an 1218 à l'an 1224 (5).

Quel est cet Aimeri? Il était certainement oncle de Clémence, ainsi que l'affirme un manuscrit de la Bibliothèque nationale.

Mais était-il frère d'Aënors, mère de la jeune vicomtesse, comme le prétend M. l'abbé Lalanne (6) ? Cela paraît résulter, au premier abord, du document dont nous venons de parler.

 Mais une difficulté insurmontable se dresse à rencontre de cette solution : si Aimeri était frère d'Aënors, il était aussi frère de Hugues III, et devait, ce semble, hériter de la vicomté après celui-ci, avant sa soeur Aënors et Hugues de Surgères; car jusqu'ici, nous n'avons vu les femmes monter sur le trône vicomtal qu'à défaut d'héritiers mâles.

Peut-être n'était-il que le grand-oncle de Clémence, c'est-à-dire fils de Hugues II.

 Alors il faudrait admettre que celui-ci aurait eu ce cinquième enfant peu de temps avant sa mort, puisqu'il ne parait pas dans les actes que nous avons cités, et que le nom d'Aimeri lui aurait été imposé en souvenir du fils du même nom dont le même vicomte Hugues II pleurait la perte en 1170.

Quoi qu'il en soit, la jeune héritière de Hugues de Surgères ayant épousé Geoffroi de Lusignan, celui-ci, en 1224, rendit hommage au roi Louis VIII en qualité de vicomte de Châtellerault, du chef de sa femme Clémence (7).

Par cet acte d'hommage, Geoffroi de Lusignan déclare que si sa femme Clémence, fille de Hugues, jadis vicomte de Châtellerault, vient à décéder sans postérité, la vicomté reviendra aux plus proches héritiers, sauf le droit de rachat dû au roi de France (8);

Si, au contraire, des enfants naissaient de leur mariage, ils seraient tenus audit hommage-lige.

Geoffroi de Lusignan fit en même temps hommage au roi d'une autre terre que son père avait reçue de Philippe Auguste.

 Il promet, en outre, de livrer au roi son château de Vourent chaque fois que son suzerain viendra en Poitou ; enfin il renonce, en faveur du roi, aux droits qu'il aurait pu revendiquer sur le comté d'Alençon du chef de sa femme (9).

En 1229 et en 1238 (10), le même vicomte intervient en divers actes sans importance historique ; il y est qualifié de vicomte de Châtellerault et seigneur de Vouvent et de Merevent.

Mais, le 17 mai 1239, il nous apprend lui-même que la vicomtesse sa femme vient de mourir, et dès lors il cesse de prendre le titre de vicomte (11).

Il était décédé vers juillet ou aout 1248, et, à cette date, Valence, femme de Hugues de Parthenay-l’Archevêque, s'engageait avec son mari à exécuter les clauses du testament de l'illustre défunt (12).

Ce dernier était fils de Geoffroi de Lusignan, dit le Prud'homme, et d'Eustachia, comme il nous l'apprend lui-même dans un acte de donation qu'il fit, en 1234, à l'aumônerie de Saint-Thomas de Fontenay-le-Comte (13).

Il était le cousin et non pas le fils de Hugues, comte de la Marche (14).

 

Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest

 

AIMERI II Vicomte de Châtellerault - 1214 Charte de Philippe-Auguste aux bourgeois de Poitiers <==

 


 

L'histoire de la Vendée - TIME TRAVEL

Toute l'histoire générale de la Vendée s'efface devant ce que les chouans ont appelé " La grande Guerre ", et il est difficile de prononcer ce mot de " Vendée " sans qu'aussitôt l'esprit se reporte aux luttes sanglantes de la période révolutionnaire...

 

Généalogie - Maison des Hugues de Lusignan et Geoffroy la Grand' Dent.

La dynastie des Hugues qui occupa le château de Lusignan, depuis son origine jusqu'en 1315, époque à laquelle les comtés de la Marche et d'Angoulême furent confisqués par le roi de France Philippe le Bel.....

 

1224, mai, Bourges, Louis VIII, et Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et Geoffroy II de Lusignan font un traité

Les conférences de Bourges, où Hugues X de Lusignan, comte de la Marche négociait une alliance avec le roi de France, le voit-on exiger " que la cité de Saintes, qu'il occupe actuellement, lui demeure à perpétuité à lui et à ses hoirs, dans l'état où elle se trouve, avec l'île d'Oléron quand elle sera conquise ".



1230 Libération de Geoffroy la Grand'Dent et Aimery de Lusignan, faits prisonniers par Pierre de Dreux, Comte de Bretagne

En recherchant les documents historiques qui peuvent s'appliquer à Geoffroy la Grand'Dent, nous en avons trouvé plusieurs qui méritent d'être signalés On voit dans Rymer (Faedera T. 1, p.

 

 

L'Hermenault, Château épiscopal des évêques de Maillezais (Time Travel)

On est peut-être d'accord sur l'étymologie de l'Hermenault. Cette dénomination vient-elle d'heremus, lieu désert et inculte, d'heremani, hommes pourvus d'un bénéfice, ou est-elle un dérivé de celle d'Ernenoald portée par un abbé mentionné dans la notice d'un jugement rendu le 5 mai 692 par Clovis III, ou d'Hermamvald, empruntée à quelque Franc qui établit sa demeure sur l'emplacement où les abbés de Maillezais élevèrent plus tard leur maison de plaisance 1)?

 

1232 Le seigneur de Vouvant, Geoffroy la Grand'Dent et Guillaume de Valence incendie l'abbaye de Maillezais 

1232 Chronique de Maillezais - Narration par l'auteur du même lieu, le Moine Anonyme Anno Incarnationis Dominicae mittesimo ducentesimo vigesimo quinto, fedi Apostolicae praedidente Papa Honorio: ac illustri Rege Ludovico inclytae recordationis Philippi Regis filio, regni Francorum tunc temporis gubernacula obtinente: Henrico etenim viro religiosissimo et fummae Trinitatis cultore devotissimo



1232 Geoffroy à la Grand Dent excommunié, après avoir fait un pèlerinage pénitentiel à Rome est absous par le pape Grégoire IX 

Gregorii IX papa bulla de compositione litis inter Malleacensem abbatem et Gaufredum Leziniacensem. Gregorius episcopus servus servorum Dei, dilectis filiis abbati et conventui monasterij Malleacensis, Pictaviensis dioecesis, salutem et apostolicam benedictionem. Monseigneur Grégoire, serviteur des serviteurs de Dieu, aux fils bien-aimés de l'abbé et au couvent des monastères de Maillezais, dans le diocèse de Poitiers, salutations et bénédictions apostoliques.

 

GEOFFROY LA GRAND'DENT ET LES RELIGIEUX DE L'ABSIE.

En 1232, Geoffroy II de Lusignan, vicomte de Châtellerault, seigneur de Vouvent et de Mervent, dont la légende a fait Geoffroy la Grand'Dent , se disposait à aller à Rome pour régler certains litiges pendants entre l'église de Maillezais et lui.

 

Les Seigneurs de Moncontour - Time Travel 2 mai 1242 - Geoffroy de Lusignan à la Grand Dent, Louis IX saint Louis
Foulques le Rechin dit, dans son histoire des comtes d'Anjou , que son grand-père Foulques Nerra , mort en 1040, avait fait édifier les forteresses de Mirebeau, Moncontour et Faye-la-Vineuse. Cette affirmation n'est pas contredite par l'étude archéologique des parties anciennes du donjon de Moncontour qui peuvent fort bien remonter aux premières années du XIe siècle.



1246 mai, Orléans le roi Louis IX convoque la noblesse d'Anjou et du Maine - Constatation de la coutume locale
En 1246, saint Louis voulant connaître exactement quelle était la coutume d'Anjou et du Maine par rapport au bail ou tutelle noble et au rachat, c'est-à-dire au droit payable lors de la mutation de propriétaire d'un fief, convoqua à Orléans les nobles de ces deux provinces. Geoffroy est convoqué !

 

Découverte de la tête de Geoffroy la Grand'Dent, seigneur du Château de Mélusine

En 1834, on fit des fouilles dans l'ancienne abbaye de Maillezais, et on y découvrit une tête en pierre provenant, dit-on, du cénotaphe élevé à la mémoire de Geoffroy, et qui parait le représenter mais la pierre a subi bien des chocs, le temps en a usé plusieurs parties et on n'y voit plus la grande dent.....

 

1248 La chapelle de la vierge de l'église de Vouvant, tombeau de Geoffroy de Lusignan (surnommé la Grand'Dent)
Geofffoy mourut sans postérité vers juillet ou aout 1248. Par son testament, fait en janvier de la même année, il choisit sa sépulture dans l'église de Vouvant, ou il fonda une chapellenie. La chapelle latérale de gauche porte encore le nom de Luzignan.

 

(1) Voy. l’Art. de vérifier les dates, éd. de 1770, p. 548.

(2) Son trisaïeul, Hugues VI, avait déjà porté le surnom de Diable.

C'est en 1225 que Geoffroy pilla Maillezais. ( Voy. les Mém. Hist. de M. l'abbé Cousseau, sur N.-D. de Lusignan.)

(4) La charte se termine ainsi : Datum apud Fontiniacum auno ab incarnatione Domini M CC XXXX.

Acté à Fontenay année depuis l'incarnation du Seigneur 1240

Si Geoffroy n'attaqua pas ouvertement les moines de Maillezais, il sut leur susciter sous main de nombreux embarras. Il est même plus que probable que ce fut lui qui excita, en 1236, les Croisés à tenter une attaque contre eux. (Voy. le travail de M. Mnrclicgay, insère dans la Biblioth. de l'Ecole des Chartes, tom. n, p. 158.)

(5). Hist. de Châleller., I, 585. — Mss. bibliot. nat. « Tenére dominum » Aymericum de Castro Ayraudi vicecomitatum Castri Ayraudi, pro ballo » cujusdam neptis sue que post fuit uxor domini Gaufridi de Lezegniaco, » et post mortua fuit sine hoerede; de qua vicecomitatus rursus accidit » dicto Aymerico, etc. » Ce fut bien de 1218 à 1224 qu'Aimeri géra la vicomte comme tuteur de sa nièce, ainsi que le prouvent les documents cités par Teulet. Layettes, I, 473 (nov. 1218), 506 (vers 1220), 509 (janvier 1221 n. s.), et par M. L. Delisle. (Actes de Philippe Auguste, n° 1860, nov. 1218.)

(6). Hist. de Châleller., 1, 227.

(7). D. Martène, Ampliss. collect., 1,1186.

Guillaume Maingot III épouse Berthe de Taillebourg et de Rançon.

Ses quatre fils portent les noms de Simon Maëngot, Guillaume Maingot IV, Hugues de Surgères qui mourut au siège d'Acre l'an 1190 et ne laissa qu'une fille mariée à Geoffroy II de Lusignan, et Geoffroy de Surgères.

(8). « Et si forte contingeret eam sine hserede decedere, vicecomitatus ille rediret ad feeredes proxiomiores, salvo rachato nostro. » (Loc. cit.) .

(9). « ldemque Gaufridus quittavit nobis et haeredibus nostris in perpetuum quidquid juris clamare vel habere potest ex parte dictas uxoris suse in toto eo quod tenemûs de comitata Alençon ; et hanc quittacionem faciet fieri a dicta axore sua. Actum Bituricis anno Domini MCGXXIV, mense maio. » (Loc. cit.)

(10). D. Fonteneau, I, 307, 309; LU, 631.

(11). « Gaufridus de Lezigniaco, dominus Volventi et Maraventi...Noveritis quod nobilis mulier Clementia, vicecomitissa Castri Airaudi, uxor nostra defuncta, etc. » (D. Fonteneau, I, 309.)  

D'après un acte d'Aimeri II, il paraît même que Clémence mourut au plus tard au mois de janvier ou de février 1239. (Teulet, Layettes, II, 401.)

(12). Cartul. du bas Poitou, p. 306. — M. Marchegay dit que Valence était fille de Geoffroy de Lusignan; mais il se trompe, car l'acte ferait mention de cette parenté.

D'ailleurs Valence eût été héritière de la vicomté de Châtellerault, ce qui n'a pas été.

(13). Cartul. du bas Poitou, p. 304.  

(14). D. Martène, Ampliss. collect., I,1187.



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