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PHystorique- Les Portes du Temps
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11 avril 2022

1224, mai, Bourges, Louis VIII, et Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et Geoffroy II de Lusignan font un traité.

1224, mai, Bourges Le roi de France, Louis VIII, et Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et Geoffroy II de Lusignan (La Grand’Dent) font un traité

Les conférences de Bourges, où  Hugues X de Lusignan, comte de la Marche négociait une alliance avec le roi de France, le voit-on exiger « que la cité de Saintes, qu'il occupe actuellement, lui demeure à perpétuité à lui et à ses hoirs, dans l'état où elle se trouve, avec l'île d'Oléron quand elle sera conquise ».

Louis VIII, qui ne pouvait songer sérieusement à tenter la conquête du Poitou et de la Gascogne sans l'appui du comte de la Marche, subit les conditions qu'on lui imposait

Il fut stipulé en outre, par un acte spécial empreint d'une certaine défiance, que le château de Lusignan serait remis en garde entre les mains de Pierre, comte de Bretagne, durant le séjour du roi de France en Poitou.

Il était d'une grande conséquence de mettre dans le parti de la France le comte de la Marche qui était très puissant dans ces cantons- là, on fit donc un projet de traité entre le monarque français et le comte, on y stipulait que le comte de la Marche remettrait Saumur entre les mains du Roy et que le Roy lu donnerait en échange Langeais et deux mille livres de pension en attendant que le Roy eût conquis la Rochelle, Niort et autres terres qui seraient données au comte après leur conquête, et qu'il les garderait jusqu'à ce qu'on se fût emparé de Bordeaux, que cette ville lui serait alors donné en échange de Langeais, des deux mille livres de pension etc.

Le comte devait en outre retenir Saintes dont il était en possession, et on devoir lui donner l'Isle d'Oléron après qu'on s'en serait emparé de son côté, il cède au Roi ses droits sur Issoudun, si le Roy ne peut pas marcher en personne pour la conquête des villes et terres qu'on lui promet, l'Evêque de Senlis, le comte Robert (apparemment de Dreux), le comte de Bretagne donnent leur parole que le Roi toutes les fois qu'il sera jugé expédient entretiendra au service du comte de la Marche deux cent chevaliers et six cent fantassins pendant cinq mois, à moins que le Roi ne fasse en personne une descente en Angleterre.

La charte des privilèges accordés par le comte s'exprime, en effet, en ces termes :

« Nous donnons à tous nos fidèles hommes de l'île et à leurs hoirs, ainsi qu'à tous ceux qui l'habitent et y demeurent, dans toutes les terres soumises à notre autorité, les mêmes libertés et dignités que le roi de France a concédées dans sa terre à ses bourgeois de La Rochelle; Nous voulons, qu'ils aient et tiennent en paix leur commune de la même manière que les bourgeois de La Rochelle tiendront la leur. Nous avons prêté sur les évangiles le serment d'observer fidèlement ces conditions en présence du seigneur roi; eux, de même, ils ont juré de garder à perpétuité la fidélité qu'ils nous doivent contre toute personne, sauf la fidélité due au roi de France ».

Le traité fut conclu entre le Roy et le comte de la Marche Hugues de Lusignan à peu près aux conditions ci-dessus marquées; mais on n'y fait pas mention de la garantie des seigneurs ci-dessus nommés.

 

 

Geoffroy II de Lusignan (La Grand’Dent), seigneur de Vouvant, fait hommage lige au roi de France, Louis VIII, de la vicomté de Châtellerault, qu'il tient de son épouse Clémence, fille du vicomte Hugues III de Châtellerault, quand il la conduira au roi, sauf s'il ne peut payer le rachat du fief.

(Geoffroy II de Lusignan épousa au début de l'année en 1224 Clémence, vicomtesse de Châtellerault.)

Si Clémence meurt sans descendant, la vicomté reviendra aux héritiers les plus proches. Nul ne pourra construire de nouvelle forteresse à Châtellerault sans l'accord du roi. Geoffroy a fait hommage des autres terres que son père tenait du roi Philippe II Auguste.

Lorsque le roi est en Poitou, il devra lui livrer son château de Vouvant pour y mettre la garnison du roi qui le lui rendra après son départ et ce, avec l'accord de son seigneur le comte de la Marche. Il renonce aussi à tout ce à quoi sa femme avait le droit de prétendre dans le comté d'Alençon.

 

 

1224. Mai.

De homagio pro vicecomitatu Castri Eraudi et pro castro Voventi domino regi a Gaufrido de Lezegniaco praestando

(J. 270. La Marche, n° 5. Original.)

Ego Gaufridus de Lizegnan (1) notum facio universis, tam presentibus quam futuris, quod karissimus dominus meus Ludovicus rex Francie illustris, salvo rachato suo, recipiet me in hominem de vicecomitatu Castri Eraudi, qui provenit michi ex parte Clementie uxoris mee (2), filie Hugonis quondam vicecomitis Castri Eraudi, quando meam ad dominum regem adducam uxorem predictam.

 Quam si contigerit sine herede decedere, vicecomitatus ille redibit ad heredes proximiores, salvo rachato domini regis.

 Et sciendum quod nec ego nec alius poterit facere novam fortericiam apud Castrum Eraudi nisi de voluntate domini regis.

-Et de hoc vicecomitatu teneor, ego et heredes mei de uxore mea predicta, facere domino regi et heredibus suis hominagium ligium contra omnes homines.

Et feci eidem regi hominagium de alia terra quam pater meus (3) tenuit de bone memorie rege Philippo genitore suo (4), quamdiu fuit in ejus servicio, et similiter tenentur heredes mei facere hominagium de eadem terra domino regi et heredibus suis.

Quotiens autem et quando dominus rex erit in partibus Pictavie, teneor tradere castrum meum de Vovent regi vel mandato suo ad ponendum in eo garnisionem suam, quamdiu erit in partibus Pictavie, et in recessu suo rehabebo castrum meum de Vovent ; ita quod, si ego deficerem de hoc faciendo, dominus rex sine mesfacere posset assignare ad quicquid teneo de eo et tenere in manu sua donec id esset emendatum ad juditium curie sue.

 Et sciendum quod conventionem quam feci de castro de Vovent, sicut dictum est, feci de voluntate et precepto domini mei comitis Marchie de quo teneo castrum Voventi.

Quitavi etiam domino regi et heredibus suis in perpetuum quicquid juris clamare et habere possum, ex parte dicte uxoris mee, in toto eo quod tenet dominus rex de comitatu Alenconis, et hanc quitationem fieri faciam a dicta uxore mea.

In cujus rei memoriam et testimonium, presentem paginam sigilli mei appositione confirmo.

Actum anno Domini M° CC° vicesimo quarto, mense mayo.

 

 

L'hommage à rendre au vicomte de Châtellerault et au château Vouvant au seigneur roi Geoffroy de Lusignan.

Moi, Geoffroy de Lusignan, fais savoir à tous, présents et futurs, que mon très cher seigneur Louis, l'illustre roi de France, sauvant son rachat, me recevra comme un homme des vivomte de Châtellerault, qui vient à moi en partie de la clémence de ma femme, la fille d'Hugues, ancien vicomte de Châtellerault, quand amènerai-je ma susdite femme au seigneur roi.

 Et s'il devait avoir une chance de se retirer sans héritier, ce vicomté reviendrait à ses héritiers les plus proches, sans préjudice pour le seigneur roi.

 Et il convient de noter que ni moi ni personne d'autre ne pourrons construire une nouvelle forteresse à Châtellerault, sauf par la volonté du seigneur roi.

Et de ce vicomté, je suis tenu, moi et mes héritiers de ma femme susmentionnée, de rendre hommage au seigneur roi et à ses héritiers à tous les hommes.

Et j'ai rendu hommage à ce roi d'un autre pays que mon père tenait en bonne mémoire du roi Philippe, son père, tant qu'il était à son service, et mes héritiers sont tenus de la même manière de rendre hommage au seigneur roi et à ses héritiers du même terrain.

Mais combien de fois et quand le seigneur roi sera-t-il dans les parties du Poitou, je suis tenu de remettre mon château par vœu au roi, ou, à son ordre, d'y placer sa robe, aussi longtemps qu'il sera dans les parties du Poitou, et à son retour je rendrai mon château des vœux ; de sorte que, si je ne le faisais pas, le seigneur roi pourrait assigner sans désordre à tout ce que je tiens de lui et tiens dans sa main jusqu'à ce qu'il ait été corrigé selon le jugement de sa cour.

 Et il faut savoir que j'ai fait l'accord que j'ai fait concernant le château de Vouvent comme dit ci-dessus, concernant le testament et l'ordre de mon seigneur comte de Marche, dont je tiens le château de Vouvent.

J'ai également cédé au seigneur roi et à ses héritiers pour toujours pour réclamer tout droit que je peux et ai de la part de ma dite épouse, dans tout ce que le seigneur roi détient dans le comté d'Alençon, et je ferai faire cette renonciation par ma dite épouse.

 

En souvenir et témoignage de cette chose, je confirme la présente page par l'application de mon sceau.

 

 

Traces de sceau pendant sur lacs de soie rouge et verte.– Voyez, dans l'Inventaire, n° 2636, la description du sceau de Geoffroy de Lusignan, vicomte de Châtellerault et sire de Vouvant en Poitou (Vendée, arr. de Fontenay-le-Comte).

 

 

Revenant de Bourges, Louis VIII s’arrêta à Lorris et commença déjà les préparatifs de la guerre. Il envoya une semonce d’ost aux bourgeois de Limoges ; il leur annonça qu’il « ceignait l’épée pour faire triompher son droit » et le requit de se rendre à Tours le jour de la prochaine nativité de Saint Jean Baptiste «  afin de s’y comporter envers lui comme ils devaient se comporter envers leurs seigneur »

 

1224, mai, Lorris (Ap. Lorraicum, a. 1224, m. mayo)

Louis VIII informe ses bourgeois de Limoges qu’il va faire valoir ses droits sur les terres que le roi Jean tenait de Philippe Auguste avant sa condamnation. Il leur ordonne de se rendre à Tours pour le jour de la Nativité de saint Jean Baptiste.

 

Louis VIII le Lion assemble son armée à Tours le 24 juin 1224

Guérin  est nommé comme témoin dans un procès-verbal qui contient que le jour de la St. Jean-Baptiste, les évêques de Coutances, Avranches et Lisieux ont quitté à Tours lost du Roi, prétendants que les évêques de Normandie n'étaient point tenus envers le Roi au service personnel, s'engageants à payer l'amende si le Roi prouvait le contraire par enquêtes.

 Pour diviser les forces de son ennemi, il entra en traité avec Aimery, vicomte de Thouars, et il lui accorda une trêve d'une année, sous condition que si, au bout de ce terme, le vicomte n'était pas secouru par le roi d'Angleterre, il devrait se soumettre à la France.

Louis accorda en même temps des conditions avantageuses aux principaux chevaliers du vicomte de Thouars, entre autres à son neveu Geoffroi d'Argençon, et à quelques autres barons, dont les terres en France avoient été saisies durant la dernière guerre.

 

 

 

 La Grande chancellerie de France, des origines à 1328 / Thèse pour le doctorat (sciences économiques et politiques)... par Lucien Perrichet

 Histoire des français. VI. 1179-1226 / par J. C. L. Simonde de Sismondi

 

 

==> 1224 trêve de Montreuil Bellay d’ Aimery VII vicomte de Thouars, accordée à Louis VIII le Lion, roi des Français

 

 


(1)   Geoffroy II, de Lusignan, dit la Grand'Dent, seigneur de Vouvent.

(2)   Clémence de Châtellerault, femme seigneur Geoffroy II. ==> Moyen-Age - voyage au temps de GEOFFROY LA GRAND’DENT et l’Ancienne Famille de Lusignan- (Le Roman et l’Histoire)

(3) Geoffroy 1er de Lusignan, précédent seigneur de Vouvent.==> Généalogie - Maison des Hugues de Lusignan et Geoffroy la Grand' Dent.

(4) Philippe-Auguste, que Geoffroy Ier suivit à la 3ème Croisade. ==> La troisième croisade (1189-1192) - la croisade des rois Philippe-Auguste et Richard Coeur de Lion

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