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PHystorique- Les Portes du Temps
17 mars 2020

Les Seigneurs de Moncontour – Time Travel 2 mai 1242 – Geoffroy de Lusignan à la Grand Dent, Louis IX saint Louis

Les Seigneurs de Moncontour – Time Travel 2 mai 1242 – Geoffroy de Lusignan à la Grand Dent, Louis IX saint Louis

Foulques le Rechin dit, dans son histoire des comtes d'Anjou, que son grand-père Foulques Nerra, mort en 1040, avait fait édifier les forteresses de Mirebeau, Moncontour et Faye-la-Vineuse.

Cette affirmation n'est pas contredite par l'étude archéologique des parties anciennes du donjon de Moncontour qui peuvent fort bien remonter aux premières années du XIe siècle.

 Il ajoute aussi que le fils de Foulques, Geoffroy Martel, avait livré en 1033 près de Moncontour une bataille contre les Poitevins, où leur comte Guillaume avait été pris; la chronique de Marmoutiers dit que ce combat a eu lieu à Chef-Boutonne, celle de Saint-Maixent prétend au contraire que c'est ad Montem Coerium juxta monasterium Sancti Jovini.

 

Les Seigneurs de Moncontour

Les Seigneurs de Moncontour

Le premier seigneur de Moncontour dont l'histoire fasse mention est ROBERT DE MONCONTOUR (de Montecontorio) qui vivait au commencement du règne de Henri 1er, et était par suite contemporain de Foulques Nerra

 

1er, Robert, seigneur de Montcontour

Robert, 1er du nom, vivant avant 1040, c’est Foulque Nerra, qui l'institua peut-être gouverneur du château de Montcontour, ce fait n'est connu que par une charte de Saint-Florent de Saumur, où il figure comme témoin de 1036 à 1056, avec Geoffroy de Blois, Guillaume de Passavant, Thibaud Chabot, et autres seigneurs, au temps d'Aymeri, vicomte de Thouars, frère de Raoul (1).

Il eut, selon toutes probabilités, pour enfants: 1e Bertrand, qui suivra 2e Gervais; 3e plusieurs autres dont le nom est resté inconnu.

 

II, BERTRAND, seigneur de Montcontour.

Une charte de Saint-Cyprien, comprise entre les années 1087 et  1100, signale Bertrand de Montcontour qui, d'accord avec sa femme Damnète et ses frères, cède à cette abbaye, pour le repos de l'âme de leurs parents, toutes les coutumes qu'ils avaient exercées jusqu'alors sur la terre de Sauves, dont ils étaient aussi seigneurs. Cette donation est signée par Bertrand, Damnète son épouse, Pierre, Philippe, Robert et Bertrand ses fils, ainsi que par ses frères, dont un nommé Gervais (2).

Vers le même temps, les susdits personnages, à l'exception des frères de Bertrand, promirent à l'abbé Renaud de maintenir, défendre et mettre à l'abri de toute insulte les moulins de Cragon, appartenant à l'abbaye de Saint-Cyprien (3).

 

 IIIe, PIERRE, seigneur de Montcontour.

En 1120, l’ainé des fils de Bertrand molestait les religieux de l'abbaye de Saint-Jouin de Marnes située à quelques cents mètres du château de Montcontour, et prétendait exercer sur eux un certain droit de voirie. Foulque IV, comte d'Anjou, se proclamant défenseur des libertés de cette abbaye obligea Pierre de Montcontour à renoncer à ses prétentions, et exempta, pour l'avenir, Saint-Jouin et toutes ses dépendances, de la juridiction des seigneurs de Montcontour (4).

 (Ension, une des plus anciennes fondations monastique qui s'éleva dans les Gaules. (l’abbaye de Saint-Jouin de Marnes en Poitou)

 

IV, ROBERT, seigneur de Montcontour.

On peut supposer, sans trop d'invraisemblance, ce Robert fils du précédent, et le placer dans la série des seigneurs, bien qu'il ne soit connu que par le don fait par lui, en 1160, à l'abbaye de Turpenay, de la terre de Puymain, située dans la paroisse de Saint-Chartres (5). Mais, à partir de ce moment, la transmission de la terre de Montcontour, dont on connait surement les premiers possesseurs à titre héréditaire, devient difficile à justifier. Aucun document précis n'a pu m'indiquer par suite de quelles circonstances un Lusignan la possède en 1201, à moins que l'on ne consente à admettre comme certain le mariage très probable d'une fille des Montcontour avec un seigneur de la maison de Rancon (6).

 

 

Ve, GEOFFROY DE LUSIGNAN, seigneur de Montcontour.

Issu de l'illustre famille de Lusignan, Geoffroy, comte de Jaffa et de Césarée, était fils d'Hugues VIII et de Bourgogne de Rancon dame de Fontenay, qui vivaient en 1150 et en 1160. Il avait épousé, avant 1200, Eustache Chabot; dame de Vouvant et de Mervent, châtellenies situées près Fontenay-le-Comte, dont il était possesseur en 1201,époque à laquelle le roi Jean sans Terre fit occuper ce château par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou (7).

C'est lui qui, en 1214, fit acte d'hommage plein à l'abbé de Nouaillé (8), et qui se signala par sa gourmandise au siège de Mirebeau où il fut fait prisonnier par le roi Jean sans Terre, avant d'avoir achevé son plat de pigeons (9).

Geoffroy eut de son mariage deux enfants : 1° Geoffroy, qui va suivre; 2° Valence, femme de Hugues de Parthenay. Une généalogie lui donne pour troisième enfant Élise, femme de Barthélemy de la Haye, seigneur de Passavant.

 

VIe, GEOFFROY DE LUSIGNAN, seigneur de Montcontour.

 Geoffroy, surnommé la Grande-Dent, homme de mœurs féroces, et dont la vie accidentée avait attiré sur lui les foudres de l'Église, succéda à son père dans la possession des trois seigneuries de Vouvant, Mervent et Montcontour.

Joinville raconte que Geoffroy de Lusignan, entraîné, par les conseils de sa belliqueuse parente, Isabelle de Courtenay, à la révolte contre le roi de France, se vit enlever en moins d'un mois tous ses châteaux, au nombre desquels figure Montcontour, à la date du 2 mai 1242.

Il est probable que le rebelle ne tarda pas à faire sa soumission au roi, qui lui rendit ses domaines, car on les retrouve presque aussitôt, c'est-à-dire avant 1247, dans une autre famille du voisinage, par suite du mariage de Valence, sa sœur et unique héritière, avec Hugues de Parthenay.

Geoffroy, qui, après un voyage expiatoire à Spolette, en 1232, avait été relevé de l'excommunication par Grégoire IX, mourut sans postérité.

La prise du château de Montcontour par saint Louis dut, en ce qui concerne la mouvance féodale, modifier l'état de choses mentionné plus haut; car, à partir de cette époque et jusqu'à la fin du siècle dernier, ce domaine releva du château de Saumur.

Il est probable, toutefois, que, tandis que le baron de Montcontour rendait au comte d'Anjou l'hommage lige dû à son suzerain, sans aucune redevance en argent, il n'en continua pas moins à payer à l'abbaye de Nouaillé le cens annuel, c'est-à-dire la maille d'or ou son équivalent.

 

VIIe, HUGUES DE PARTHENAY, seigneur de Montcontour.

Hugues, seigneur de Parthenay, Taillebourg, Mouchamps, etc., fils de Guillaume V et d'Amable de Rancon, était fort jeune lorsqu'il épousa, avant 1247, Valence de Lusignan, héritière des châteaux de Vouvent, Mervent et Montcontour.

Cette alliance doubla sa puissance et lui attira la faveur d'Alphonse, comte de Poitou et de Louis IX, son frère. Il est même à présumer que ce fut à l'occasion de cette union que le roi rendit à la fille des Lusignan le château de Montcontour, enlevé à son frère en 1242.

Le cartulaire de Saint-Hilaire de Poitiers mentionne une vente faite, le 12 février 1246, à maitre Jean Baugis, chanoine de cette église, par Hugues de Dercé, chevalier, qui parait avoir eu, à cette époque, le gouvernement de la châtelllenie de Montcontour. Cette vente, faite moyennant 25 livres, consistait dans l'abandon d'une rente de 12 septiers et un prévendier de froment, et de 12 mansais et une obole, à prendre sur le domaine, « in dominio Montis Cantoris, prope Leon et circa Leon (11). »  Mais ce seul fait ne m'a pas paru suffisant pour me permettre d'introduire ce Hugues de Dercé dans la série des seigneurs de Montcontour il tend à prouver seulement qu'en 1246 ce domaine n'avait pas encore été rendu à ses anciens possesseurs et que le roi de France le faisait administrer pour son propre compte.

 Le même cartulaire rapporte un traité fait, le 14 février 1262, en présence d'Hugues de Châteauroux, évêque de Poitiers, entre le chapitre de Saint-Hilaire et Hugues de Parthenay, fort du consentement de Valence, sa femme, au sujet des droits que ce seigneur prétendait sur la terre de Frontenay et qui lui étaient disputés par les chanoines de cette église.

Au nombre des choses possédées à Frontenay par Hugues, figurent la terre dite la Valate, la terre Issembart,  la terre de Saint-Aubin, la terre Bordefere,  la terre de Pétronille de Gastine, le fief Brider, les terrages de Verines, le moulin de Valle, etc. Ce traité eut pour résultat la constitution d'une rente que le chapitre de Saint-Hilaire dut payer au seigneur de Montcontour et qui fut amortie en 1454, ainsi qu'on le verra par la suite. Les parties invoquèrent en cette circonstance la coutume du pays mirebalais (12).

Ici doit être mentionné un document des plus importants pour l'histoire du domaine de Montcontour, en ce qu'il peut jeter un jour sur sa transmission à une nouvelle famille et rendre tout à fait vraisemblable mon opinion sur la manière dont il était entré autrefois dans la maison de Lusignan.

Il s'agit d'une transaction qui eut lieu, en 1269, entre Guillaume IV de Sainte-Maure, seigneur de Marsillac, fils de Josbert et d'Agnès de Vendôme, au sujet de la dot de sa femme Jeanne de Rancon et Hugues de Parthenay.

Il est nécessaire de bien se rendre compte, d'abord, de la situation personnelle d'Hugues de Parthenay dans ses rapports avec la famille de Rançon.

Amable de Rancon, sa mère, nièce de Bourgogne de Rancon, aïeule paternelle de Valence de Lusignan, dame de Montcontour, était soeur ainée de Geoffroy de Rancon seigneur de Taillebourg, dernier de sa race, de Jeanne, femme de Guillaume IV de Sainte-Maure, de la femme d'Almanjeu d'Albret et de la femme de Gosselin de Castillon (13).

Geoffroy de Rancon avait été tuteur d'Hugues de Parthenay, son neveu, et avait, en cette qualité, rendu hommage de sa terre de Parthenay, en 1243, à Alphonse, comte de Poitou, frère de Louis IX.

Après sa mort, survenue en 1263, sa seigneurie de Taillebourg était échue audit Hugues, comme fils de la fille ainée de la maison de Rancon.

Il parait excessivement probable, bien que le père Anselme n'en fasse pas mention, que, dans l'arrangement de famille de 1269, la terre de Montcontour fut attribuée aux enfants de Jeanne de Rancon et de Guillaume IV de Sainte-Maure, puisque je la retrouve, avant 1301, entre les mains de leur petite-fille Isabeau de Sainte-Maure, dame héritière de Marsillac, Montbazon, Moncontour, Jarnac et autres lieux, femme d'Amaury III de Craon.

L'attribution susdite doit faire absolument penser que cette terre était venue aux Lusignan par Bourgogne de Rancon, dame de Fontenay, dont la mère, nommée Folsifie, pouvait avoir été héritière d'un des derniers seigneurs de Montcontour de la première race;

 ce retour aux Rancon et à leurs héritiers était un des effets du retrait lignagier qui investissait également Hugues de Parthenay de l'importante seigneurie de Taillebourg.

Il est certain, d'ailleurs, que Montcontour n efut l'apanage d'aucun des six enfants d'Hugues de Parthenay. Toutefois, il faut constater que l'une de ses filles, nommée Jeanne (14), qui épousa Jean de Maillé, seigneur de Clairvaux, fut probablement dotée d'une rente de cent livres, assise en la ville de Montcontour, puisque cette rente était encore gardée en parage en 1409, à Briant de la Haye-Jouslain, leur petit-fils, par Guillaume de Craon, petit-fils lui-même d'Amaury III de Craon et d'Isabeau de Sainte-Maure, comme ayant été baillée en mariage par ses prédécesseurs aux prédécesseurs dudit sire de la Haye (15).

Hugues de Parthenay mourut en 1271.

 

VIIIe, GUILLAUME V DE SAINTE-MAURE, seigneur de Montcontour.

Pendant près d'un siècle, les chroniques et les chartes sont muettes sur la destinée du château de Montcontour et sur ses possesseurs; aussi ne puis-je signaler aucun acte de Guillaume de Sainte-Maure comme seigneur de ce lieu. Néanmoins, il n'y a pas lieu de douter qu'il en fût propriétaire, puisque sa fille Isabeau, née, après 1270, de son mariage avec Isabeau d'Amboise, l'apporta en dot à son époux.

 

IXe, AMAURY III DE CRAON, seigneur de Montcontour.

Tout ce que je sais de lui, c'est qu'il épousa, en 1301, Isabeau de Sainte-Maure, dame héritière de Montcontour, Marsillac, Montbazon, Jarnac, Savonnières, Pressigny et autres lieux, laquelle mourut en 1310, laissant, entre autres enfants, Guillaume, dont l'article suit :

 

Xe GUILLAUME Ier DE CRAON, seigneur de Montcontour.

Guillaume Ier de Craon, VIe de Sainte-Maure, réunit dans sa main tous les domaines de sa mère. Il épousa Marguerite de Flandre, dame de Nesle, et vivait encore en 1383.

Deux faits de guerre intéressants, auxquels il ne semble pas avoir pris part, eurent lieu pendant sa vie.

En 1371, au plus fort de la lutte anglo-française, Montcontour logeait dans ses murs une petite garnison commandée par Jourdain de Cologne, secondé par un autre capitaine nommé Pierre de la Grésille. Ces chefs tenaient pour le roi de France et, se signalant par des sorties fréquentes, faisaient subir des pertes sensibles aux Anglais, cantonnés dans les environs.

Thomas de Percy, sénéchal du Poitou, à la tête de 3,000 soldats, auxquels étaient venus se joindre plusieurs seigneurs poitevins, alors attachés au roi d'Angleterre, résolut de détruire cette poignée de braves, et vint assiéger la petite forteresse, qui fut investie et attaquée avec des engins de guerre amenés de Poitiers et de Thouars.

La lutte durait sans interruption, la nuit comme le jour, avec un tel acharnement, que les deux partis, se provoquant à l'envi en combat singulier, en venaient souvent aux mains aux avant-postes.

Le sixième jour, suivant les uns, le dixième suivant les autres, le château fut enlevé et la garnison massacrée tout entière, sauf le capitaine Jourdain de Cologne et cinq ou six hommes d'armes, auxquels la vie avait été accordée.

Du Guesclin, mandé en toute hâte, ne put arriver à temps pour opérer une diversion utile; il tenta pourtant un assaut qui n'aboutit pas et fut contraint de se retirer.

Désormais au pouvoir des Anglais, Montcontour reçut une garnison de 500 hommes, commandés par Gautier Huet, Jean Cresuelle et David Hollegrave. Pendant un certain temps, il servit de base d'opérations et de point d'appui à de nombreuses bandes qui se mirent à ravager le Maine et l'Anjou.

L'année suivante (1372), après avoir repris aux Anglais Chauvigny, Lussac et Montmorillon, Du Guesclin, aidé par Olivier de Clisson, vint de nouveau, mettre le siège devant Montcontour.

 Les préparatifs de l'investissement durèrent environ quatre jours, pendant lesquels les fossés furent comblés par des abattis. L'assaut fut enfin donné.

Au bout de deux jours de combats incessants, les commandants anglais, redoutant le sort infligé l'année précédente aux défenseurs de Montcontour, demandèrent à capituler, ce qui leur fut accordé. La garnison anglaise sortit en abandonnant au vainqueur ses armes et tout ce qu'elle possédait.

Du Guesclin ordonna alors de réparer les brèches, et les troupes françaises s'installèrent dans le château, avec l'intention de prendre un repos bien mérité (16).

 Guillaume Ier de Craon laissa pour héritier un fils du même nom que lui.

 

XIe, GUILLAUME II DE CRAON, seigneur de Montcontour.

Depuis les faits d'armes rapportés ci-dessus, et pendant deux longs siècles, Montcontour semble endormi dans son passé glorieux et ne vouloir plus faire parler de lui, jusqu'au jour où deux armées françaises viendront livrer, dans la vallée dominée par sa vieille tour, la mémorable bataille qui lui doit son nom.

En conséquence, je me bornerai, à l'avenir, à enregistrer simplement les noms de ses seigneurs successifs, dont l'existence se passe généralement dans d'autres contrées et ne parait que faiblement liée aux destinées de ce château.

Guillaume II de Craon, VII° de Sainte-Maure, vicomte de Châteaudun, seigneur de Marsillac, Montbazon, etc., rendit, le 14 juillet 1409, aveu de sa chàtellenie de Montcontour et de Marnes, au duc d'Anjou. De son mariage avec Jeanne de Montbazon naquirent plusieurs enfants, dont deux possédèrent successivement Montcontour, ainsi que je vais l'expliquer.

 

XIIe, JEAN 1er DE CRAON, seigneur de Montcontour.

 Le fils aîné de Guillaume II étant mort avant son père, en 1396, les principaux domaines de la maison de Craon devinrent la propriété de Jean, son fils cadet. Celui-ci, grand échanson du roi, périt, en 1415, à la funeste journée d'Azincourt, sans laisser d'enfants de Jeanne de Montagu.

Quelques années après sa mort, c'est-à-dire en 1419, sa succession fut partagée entre ses sœurs Marguerite, Marie, Isabelle et Louise.

Marie de Craon eut, dans sa part d'héritage, la terre de Montcontour et la porta dans la maison de Chabot, des seigneurs de la Grève.

 

XIIIe, Louis CHABOT, seigneur de Montcontour.

Louis Chabot, 1er du nom, seigneur de la Grève, du petit château de Vouvant, de Chantemerle, etc.,devint propriétaire de Montcontour, Marnes, Montsoreau, Colombiers, etc., vers 1422, du chef de sa femme Marie de Craon.

Ils eurent pour fils et successeur Thibaut.

 

XIVe, THIBAUT CHABOT, seigneur de Montcontour.

Thibaut, IXe du nom, seigneur de la Grève, Montcontour, etc., eut pour femme, suivant les uns, Brunissende de Naillac, dame d'Argenton, fille d'Hélion, chevalier, seigneur d'Onzain, et de Marie d'Amboise, et, suivant les autres, Brunissante d'Argenton, fille de Guillaume et de Jeanne de Naillac. lls eurent entre autres enfants : 1° Louis, qui succédera d'abord; 2e Catherine, qui portera ensuite Montcontour aux Chastillon.

 

XVe, Louis CHABOT, seigneur de Montcontour.

Louis, IIe du nom, seigneur de la Grève, Montcontour, Marnes, etc., avait épousé, en 1444, Jeanne de Courcillon, dont il eut plusieurs enfants, tous morts sans héritiers directs. Il était chambellan et conseiller du roi Louis XI, et mourut en 1478.

En 1454, le chapitre de Saint-Hilaire amortit, moyennant la somme de sept vingts écus d'or, une rente de 12 livres due à Louis Chabot, qui avait fait l'objet d'un traité entre ce chapitre et Hugues de Parthenay en 1262 (17).

 

Le 10 juin 1474, Louis Chabot soutenait un procès contre Michel de Liniers, seigneur d'Airvault, au sujet d'un droit appelé commandise, exercé en qualité de seigneur de Montcontour, et qui consistait en 6 livres de rente annuelle due par l'église d'Airvault.

 (Historique du vieux Château d’Airvault dans le Haut-Poitou)

 Il se disait fondé sur la possession, argument vraisemblable, car l'aveu de 1409, précité, mentionne l'existence de ce droit et son exercice sur presque tout te territoire de la châtellenie. Il est probable que, de son coté, Michel de Liniers se fondait sur ce que Geoffroy de Lusignan, seigneur de Montcontour avait aboli tous les droits de commandises qu'on lui payait en Poitou (18).

 

 

XVIe. CHARLES DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

 Après la mort des enfants de Louis II Chabot, les biens de cette branche passèrent à la famille de Chastillon, par suite du mariage de Catherine Chabot, sœur de Louis, fille de Thibaut IX, conclu en 1445 avec Charles de Chastillon, fils de Charles et de Marie des Essarts.

Ce seigneur vint s'établir en Poitou, aussitôt après son mariage ; il était chambellan du roi Charles VII. et mourut en 1480, âgé de 67 ans, laissant entre autres enfants: 1°Aimery; 2° Jean dont l'article viendra après son frère.

 

XVIIe, AIMERY DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

Aimery de Chastillon était, seigneur de Montcontour en 1486, et mourut sans enfants, en 1517, à l'âge de 63 ans. Ses biens passèrent à son frère Jean.

 

XVIIIe, JEAN DE CHATILLON seigneur de Montcontour.

Jean II de Chastillon, baron de Bouville, seigneur d'Argenton, la Grève, Montcontour, Chantemerle, etc., épousa, le 16 septembre 1488, Jeanne de Rochechouart, fille de Jean et de Marguerite d'Amboise. Il en eut: 1° Tristan: 2° Claude, qui succédera à son frère.

 

XIXe, TRISTAN  DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

Tristan de Chastillon épousa, en 1518, Jeanne du Bellay, fille de René et de Marquise de Laval Il testa le 6 juillet 1528 et mourut sans postérité, ayant élu sa sépulture dans l'église de Montcontour. Son frère Claude lui succéda.

 

XXe, CLAUDE DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

Claude de Chastillon, frère et héritier du précédent, seigneur de Bouville Argenton Montcontour, etc. servit au ban de Poitou en 1533 et mourut avant 1548. Il avait eu de Gabrielle de Sanzay, fille d'Étienne et de Gabrielle Turpin, Claude.

 

XXIe CLAUDE DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

 Claude II de ChastiMon, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, un des cent gentilshommes du roi en 1557, transigea, le 22 novembre 1556, avec Charles du Bouchet, écuyer, seigneur de Puigrenier, qui avait épousé Jeanne du Bellay, veuve de Tristan de Chastillon, au sujet de la propriété des terres d'Argenton, Cbantemerle et Montcontour. Le traité, en forme de partage attribua cette dernière seigneurie aux Chastillon (19).

 (3 Octobre 1569, Troisième guerre de Religion, bataille de Moncontour dans le Poitou. (Panorama 360°)

J'ai déjà dit que, Je 3 octobre 1569, par conséquent du vivant de Claude II, l'armée royale catholique rencontra, dans la vallée qui réunit le village de Marnes à celui de Plumain, l'armée des calvinistes, commandée par l'amiral de Coligny, et remporta sur celle-ci une victoire décisive.

En raison des nombreuses relations bien connues de cette bataille mémorable, et de l'impossibilité de signaler aucun fait nouveau, j'ai cru pouvoir me dispenser d'en retracer les détails, me bornant à constater que cette action de guerre clôt définitivement l’ère des combats soutenus devant les murs de Montcontour (20).

 Désormais, ne rencontrant plus dans l'étude des faits à venir que des situations absolument banales et sans aucun intérêt historique, je pourrais en cet endroit déposer la plume, si je n'avais à cœur de compléter la série des seigneurs de ce domaine.

En effet, dans un temps assez rapproché (1586). le château aura bien encore l'honneur de recevoir dans ses murs Henri de Navarre, à son retour de Montsoreau pendant de longues années même, il continuera d'appartenir aux plus grandes familles de France, avec le triste privilège de changer de maitre à chaque génération.

Mais, depuis cette époque son existence féodale et guerrière cesse d'avoir son histoire propre elle se confond avec celle de la contrée, de même que les vieux remparts qui s'écroulent font place à des constructions modernes ou disparaissent sous l'effort incessant du cultivateur intéressé, et sous l'épaisse végétation de la colline verdoyante.

Seul, le fier donjon, que la main du temps découronne, sans parvenir à le renverser, invitera les érudits futurs à s'enquérir de cette glorieuse histoire, et, dominant au loin la plaine de sa silhouette imposante, viendra, pendant longtemps encore, rappeler à l'amateur de sites pittoresques le dernier et matériel souvenir d'une des plus remarquables seigneuries d'Anjou.

Claude de Chastillon avait épousé Renée Sanglier, dame de Boisrogues, fille de Gilles et de Françoise du Puy du Fou.

Il mourut en 1589 et son fils Gilles lui succéda.

 

XXIIe,  GILLES DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

Gilles de Chastillon, conseiller du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, eut, entre autres enfants, de Marie de Vivonne, fille de Charles et de Renée de Vivonne, André, qui va suivre.

 

XXIIIe. ANDRÉ DE CHASTILLON, seigneur de Montcontour.

André de Chastillon, seigneur d'Argenton, Chantemerle, la Rambaudière, Montcontour. etc., gentilhomme de la chambre, épousa Marguerite Gouffier, fille de Louis, duc de Roannez, et de Claude-Eléonore de Lorraine-Elbeuf. Les enfants nés de leur mariage étant morts, leurs biens firent retour à Charlotte Goufier, leur nièce, femme de François d'Aubusson.

 

XXIVe. FRANÇOIS D'AUBUSSON, seigneur de Montcontour.

Charlotte Gouffier, fille d'Henri, marquis de Boissy, comte de Maulévrier. seigneur d'Oiron, etc., et de Marie Hennequin épousa, le 9 avril 1667, François d'Aubusson, IIIe du nom, comte de la Feuillade, qui devint par la suite baron de Montcontour. Elle mourut le 13 février 1683, laissant, pour successeur, Louis.

 

XXVe, Louis D'AUBUSSON, seigneur de Montcontour.

Louis, vicomte d'Aubusson duc de Roannez duc de la Feuillade, maréchal de France, vendit, le 13 avril 1700, pour la somme de 340,000 livres à Louis-Henri de Pardaillan ses terres de Cursay, d'Oiron et de Montcontour (21).

 

XXVIe, LOUIS-HENRI DE PARDAILLAN, seigneur de Montcontour.

Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, époux de Francoise-Athénais de Rochechouart, acquit de Louis d'Aubusson les terres de Cursay, Oiron et Montcontour. Il eut pour fils Louis-Antoine.

 

XXVIIe,  LOUIS-ANTOINE DE PARDAILLAN DE GONDRIN, seigneur de Montcontour.

Mme de Montespan fit don des trois terres achetées par son mari à son fils Louis-Antoine, duc d'Antin, qui vendit ces domaines, le 2 juin 1745, au maréchal de Villeroy.

Le duc d'Antin avait épousé, le 21 aout 1686, Julie-Françoise de Crussol, fille d'Emmanuel. duc d'Uzès, et de Marie-Julie de Sainte-Maure-Montausier. Son fils Louis de Pardaillan, mort en 1712, âgé de2 3 ans, ne posséda point Montcontour, et ce ne peut être que par suite d'une erreur matérielle que le père Anselme attribue cette seigneurie au fils de ce dernier, Charles de Pardaillan qui mourut sans postérité.

 

XXVIIIe, LOUIS-FRANÇOIS-ANNE DE NEUFVILLE duc de Villeroy, seigneur de Montcontour.

Louis-Francois-Anne de Neufville, duc de Villeroy, dit le duc de Retz, pair de France, lieutenant général du gouvernement de Lyonnais, Forez et Beaujolais, gouverneur des mêmes provinces et capitaine des gardes du corps du roi, en survivance de son père; mestre de camp du régiment Lyonnais-infanterie; seigneur de Cursay. Oiron et Montcontour, en 1743, par achat du duc d'Antin. Il eut de Marie-Renée de Luxembourg, Louis-Gabriel, qui suit.

 

XXIXe, LOUIS-GABRIEL DE NEUFVILLE, seigneur de Montcontour.

Louis-Gabriel, émancipé par son mariage et sous la tutelle honoraire de maitre Jean Chardon de Chaumont, avocat au Parlement, poursuivait, le 27 février 1753, l'exécution d'une requête formulée au nom de Jean Naudeau et consorts, au sujet de la ferme des terrages de la paroisse de Marnes.

Un aveu rendu le 1er aout 1760, par Jacques Fouchier, écuyer, seigneur de Chateauneuf, et Élisabeth-Charlotte de Marconnay, sa femme, désigne Louis-Gabriel comme marquis de Villeroy, capitaine des gardes du corps de Sa Majesté, lieutenant général du gouvernement de Lyon, colonel du régiment Lyonnais, seigneur baron de Montcontour, Oiron, Curzay et autres lieux.

 

XXXe, JEAN D'ABBADIE, seigneur de Montcontour.

Il m'a été impossible de découvrir par quelle voie la terre et le château de Montcontour étaient entrés dans la famille d'Abbadie, qui possède encore les ruines de cette forteresse.

Le 11 décembre 1787, dans une sommation adressée au propriétaire de la dime de la Baudronnerie, autrement la Jacoprie, Jean d'Abbadie. abbé laic d'Ithoroth-en-Soulle, diocèse d'Olèron conseiller du roi en tous ses conseils et son honoraire au Parlement de Paris, président à mortier au Parlement de Navarre, est dit seigneur baron des terres, ville et baronnie de Montcontour, en Anjou, Saint-Loup et Bersuire, en Poitou (22).

 

Armoiries

La ville de Montcontour n'est point du nombre de celles qui reçurent, en 1696, un blason, moyennant finances. La baronnie n'a jamais eu d'autres armoiries que celles de ses seigneurs.

Le sceau joint à cette étude est celui de la tour de Montcontour, pour Guillaume de Craon, baron dudit lieu en 1409.

Je ne m'explique pas les motifs qui, à l'époque du Comice agricole de Loudun, ont fait donner pour armes à la ville de Montcontour « d'or, à la croix ancrée de gueules » Cet écusson appartient à la famille d'Aubusson, qui possédait la terre en 1699.

 

Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest

Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon.

 

 

 ETUDE FÉODALE : Le château de Montcontour du XI au XVIII siècle (Foulques Nerra) <==

==> 1242 saint Louis donne à Maurice Galleran le château de Mervent et la terre des Oulières, confisqués sur Geoffroy de Lusignan

 


 

(1) D. Housseau, 1.1, n° 426.

(2) « S. Bertranni et uxoris sue Damnete et filiorum ipsorum Petri, Philippi, Rotberti, Bertranni. S. Gervasii et aliorum fratrun suorum. a (Cart. Sci Cypriani.)

(3) Cart. Sci Cypriani. `

(4) Cart. Sci lovini.- D. Font., t. XLIII p. 293.

(5) D. Fonteneau, t. XXVII, p. 709.

(6) Lire attentivement les tableaux généalogiques ci-joints, à l'aide desquels la transmission de Montcontour par les femmes devient assez vraisemblable.

 

 

(7) Rotuli patent. Littr., p2

(8) Voir plus haut.

(9) Voir la Baronnie de Mirebeau du XIe au XVIIe siècle.

(10) Histoire de saint Louis.

(11) Mém. Soc. antiq. Ouest, t. XIV, p. 262.

(12.) Ibid.,t.XlV,p.295.

(13) P. Anselme, Hist. Des grands officiers de la couronne,  t. V, p. 6, 8 et 9.

(14) Elle avait été d'abord fiancée, mais non mariée à Pierre de la Brosse.

(15) Voir l'aveu rendu, en 1409, au duc d'Anjou, par Guillaume de Craon, seigneur de Montcontour et de Marnes. (Arch. nat. Reg. P 341, f 148-149.)

(16) Chroniques de messire Jehan Froissart, chap. CCCVIII.

(17) Mem. Soc. antiq. Ouest t. XII p. 83.

(18) Mém Soc. antiq. Ouest. t. XXIV, p. 207.

(19) D. Font., t. XXVI, p. 68t. (Arch, du château de Thouars.)

(20) D'Aubigné, Brantôme, Castelnau, Dubellay, Lanoue, Montluc, la Popelinière, Tavannes, et de nos jours Allonneau et Saint-Hyppotite.

(21) Acte reçu par Cliquet et Bellanger, notaires à Paris.

(22) Archives de la Vienne baronnie de Saint-Loup.

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Commentaires
T
Bonjour les sources proviennent de Gallica - BnF <br /> <br /> Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest<br /> <br /> <br /> <br /> Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon.
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G
Bonjour,<br /> <br /> Ou se trouve ce tableau généalogique mentionné dans le renvoi 6?<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, autant les différents articles sont très instructifs, il serait bon -je pense- de'établir des tableaux généalogiques, car parfois l'on se perd dans les générations.<br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> Gérard
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PHystorique- Les Portes du Temps
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