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PHystorique- Les Portes du Temps
9 décembre 2023

Pierre de Dreux, dit Mauclerc, tige de la dernière branche des ducs de Bretagne

COL-IMG-06707-1Pierre de Dreux, surnommé Mauclerc ou Pierre de Braine, duc de Bretagne, comte de Richemont, tige des ducs de Bretagne de la maison de France, était fils de Robert II, comte de Dreux, et d’Yolande de Coucy, sa seconde femme.

Il fut armé chevalier à Compiègne, en 1209, par le roi Philippe-Auguste. (Actum apud Compendium, anno ab Incarnatione Domini millesimo CC° nono)

Le roi voulut créer chevaliers son fils Louis VIII est fait chevalier et comte d'Artois, ainsi que Robert et Pierre de Dreux,

« L'an du Seigneur 1209, Louis, fils aîné du roi Philippe, fut par la main de son père revêtu de l'écharpe de chevalier. Il y avait une si belle réunion des grands du royaume, une telle multitude d'hommes et une si excessive abondance de vivres et de dons, qu'on n’a point lu nulle part qu'il y en eût eu de semblables jusqu'à ce jour. »

L'an 1209, Louis, qui estoit dans sa vingt-deuxième année, receut l'épée et le titre de chevalier de la main du roy son père, le jour de la Pentecoste, 17 de may, à Compiègne, dans l'assemblée la plus solennelle et la plus nombreuse que l'on eust veue jusques alors; car c'estoit alors la coustume que les jeunes gentilshommes receussent l'épée et les autres armes, avec de grandes cérémonies, de la main de quelque personne qualifiée, et on voit par l'histoire que cela se faisoit avec grande solennité et c'estoit ce que l'on appeloit estre fait chevalier. Car ce titre ne se tiroit ni de la naissance, ni de l'âge, ni des terres et des biens. 'De sorte que Raimond Bérenger, comte de Provence, quoyque prince souverain, âgé de cinquante ans, et déjà père des reines de France et d'Angleterre, n'estoit pas néanmoins encore chevalier.

Ce fut sans doute en cette occasion que Philippe donna à son fils une espèce d'apanage, comme nous le voyons par la reconnoissance de Louis que nous avons encore, datée de Compiègne au mois de may 1209.

Cet apanage consistoit aux terres de Poissi, Lorris, Chasteau-Landon, Le Fay, Vitry aux Loges et Boiscommun, qui sont toutes terres du Gastinois, hormis Poissi. Philippe ne donnoit à son fils que l'usufruit de ces terres pour tant qu'il luy plairoit, et encore avec diverses réserves qu'on peut voir dans l'acte, qui font juger que ce prince politique, qui faisoit trembler tout le monde, craignoit luy-même jusqu'à ses propres enfans.

Il fit promettre entr'autres choses à son fils qu'il n'iroit point aux tournois, si ce n'estoit quelquefois par occasion pour les voir, et jamais pour y combattre, la cause des malheurs qui arrivoient souvent dans ces exercices militaires.

Ce fut dans cette même cour plénière qu'Eudes, duc de Bourgogne ; Henri, comte de Nevers; Siméon de Montfort, comte de Leicester, et Gamaches de Châtillon, comte de Saint-Pol, se croisèrent contre Raymond, comte de Toulouse, accusé d'avoir fait assassiner le légat du pape.

  Le roi Philippe-Auguste lui fit épouser Alix, fille de Constance, héritière de Bretagne, et de son troisième mari, Guy de Thouars.

Pierre fit hommage lige de la Bretagne au roi de France, et consentit à laisser insérer dans les hommages à lui rendus par ses vassaux Bretons, cette clause : sauf la fidélité due au Roi notre sire.

Outre le duché de Bretagne, sa femme lui apporta le comté de Richmond en Angleterre, dont l’origine remontait au mariage d’Alain Fergent avec Constance, seconde fille de Guillaume-le-Conquérant, et il était de son chef seigneur de Fère-en-Tardenois, de Longjumeau, de Brie-Comte-Robert, de Pontarcy et de Chailly.

En 1222, il récupère l'importante châtellenie de Ploërmel en écrasant un noble angevin, Amauri de Caron.

« En 1223, il décide d'élever un château dans la forêt de Saint-Aubin-du-Cormier qu'il possède entre Rennes et Fougères.

Situé sur la marche franco-bretonne, le château renforce la défense du duché. Pour que la forteresse tienne son rôle, le duc décide de créer une ville à son pied. Pour y attirer la population, un certain nombre de privilèges sont accordés aux habitants. »

==> P. (Petrus) comes Britannie Thouars 1225 Décembre Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, Aimeri, vicomte de Thouars, Geoffroy de Lusignan, vicomte de Châtellerault, Savari de Mauléon et autres barons réunis à Thouars se plaignent à Louis VIII des vexations que leur font subir les gens d'église de leurs baronnies et sollicitent son intervention.

En 1226, il participe à la croisade des Albigeois en pays d'Oc.

 Le roi Louis VIII étant mort, Pierre de Dreux se déclara contre la reine Blanche, régente du royaume ; mais ayant été abandonné de ses partisans, il fut contraint de faire sa soumission au roi Louis IX, en 1227.

==> Le 16 mars 1227, le traité de Vendôme formalise la soumission des coalisés.

 

Le duc de Bretagne ayant joint ses armes à celles de Henri III roi d’Angleterre auquel il fit hommage, le roi saint Louis tint, en 1230, une assemblée des pairs, dans laquelle il fit déclarer Pierre de Dreux coupable de félonie, et par là déchu du duché de Bretagne.

==> 1230 Libération de Geoffroy la Grand'Dent et Aimery de Lusignan, faits prisonniers par Pierre de Dreux, Comte de Bretagne

Le duc tenta de résister, mais il fut bientôt obligé de faire de nouveau sa soumission au roi, et vint à Paris, en 1234, demander merci.

Saint Louis ne lui accorda son pardon qu’à condition qu’il ferait cession de sa duché à son fils dès que celui-ci serait majeur, et qu’il irait servir, pendant cinq années, en Terre-Sainte.

Pierre se soumit à ces conditions, et l’an 1237, il remit sa duché à son fils aîné, et partit pour la Terre-Sainte en 1239 ; il revint en France en 1241.

Il se croisa de nouveau en 1248, et accompagna le roi saint Louis. (1). (1). Notes manuscrites de M. l'abbé Simonneau.

Grièvement blessé à la bataille de la Massoure, il fut ensuite fait prisonnier avec le roi.

Ayant été remis en liberté, après avoir payé rançon, il mourut en revenant d'Égypte pendant la traversée en mai 1250.

Petro de Brana est enterré à Saint-Ived de Braine, au côté droit de la tombe de ROBERT III.

dreux_pierre_tombeau

Voici son épitaphe :

Petrus, flos Comitum Britonum, Comes, hic monumentum

Elegit positum juxta monumenta parentum.

Largus, magnanimus, audendo magna probatus;

Magnatum primus, regali slirpe creatus.

In sanctà regione Deo famulando moratue,

Vitae sublatus rediens, jacet hic tumulatus.

Cœli niilitia gaudens de milite Christi

Summâ lœtitià comiti cornes obtinet isti.

Anno M. CC. XXX. VIII.

Auprès des monuments de ses nobles parents, il eut icy sa sépulture, la fleur des Contes de Bretaigne. C'estait ung homme liléral, magnanime, et de grands entreprinses. Il fust premier dict vassal de la Couronne de France; lequel, après avoir long-temps demouré en saincte région pour mieulx servir à Dieu , après son retour du sainct voyage de Jhérusalem, paya le don de nature : dont le corps gist icy. Dieu tout puissant, qui se resjouit par la victoire de sa passion et de la conversion du pécheur, le veuille mettre en gloire perdurable. Il trespassa l'an mil deux cent trente et huit, le cinquiesme jour de Juillet.

 

Première femme ; 1212 : Alix de Bretagne, morte en 1221, fille de Guy de Thouars et de Constance, née de Conan IV de Bretagne, d’où : Jean Ier, dit le Roux, époux (1236) de Blanche de Champagne, fille de Thibaud IV, dit le Posthume, ou le Chansonnier ; Yolande, qui épousa Hugues XI de Lusignan, fils du comte de La Marche.

Seconde femme, v. 1236 : Marguerite de Montaigu, veuve de Hugues, vicomte de Thouars, d’où : Olivier de Bretagne, dit de Braine, seigneur de Montagne.

 

Sceau_et_contre-sceau_de_Pierre_de_Dreux,_duc_de_Bretagne_jure_uxoris

 

Sceau de Pierre, duc de Bretagne et comte de Richmond.

SICILLVM • PETRI • DVCIS • BRITANNIE • ET • COMITIS • RICHEMONTIS

Le duc de Bretagne, armé de toutes pièces, portant au bras gauche un écu à ses armes : échiqueté d’or et d’azur qui est Dreux, au franc canton d’hermines qui est Bretagne. (Ces armes sont particulières à la branche des ducs de Bretagne de la maison de Dreux.) Le prince tient de la main droite une épée nue; il est monté sur un cheval galopant à droite.

Sceau secret : SECRETVM • MEVM •

Mon secret. Un écusson aux armes de Dreux-Bretagne.

 

 

 

Cf. J. Levron, Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, Mémoires Soc. d Hist. et d’Arch. de Bretagne, t. XV, 1934, 2e partie, pp. 285-286 : « Son fils, dans les derniers mois de cet an 1237, avait atteint sa majorité... »; le comté de Braine, « ce petit fief dont Mauclerc se trouvait maintenant seigneur », n’atteignait pas « la centième partie de la Bretagne », remise « pacifiée et obéissante à son fils Jean ». Pierre de Dreux, « l’ancien duc de Bretagne devenu chevalier de Braine, n’était plus qu’un petit seigneur féodal ». Pour Joinville, il demeura toujours « le bon comte Pierre de Bretagne » [cf Hist. de St-Louis, Ch. XXI, en 1241].

 

Hugues 1er, vicomte de Thouars, Marguerite dame de Montaigu - Portail de la chapelle Saint-Léonard les captifs <==

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