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PHystorique- Les Portes du Temps
2 mars 2024

1627 Siège de La Rochelle - Honorat de Bueil, seigneur (dit marquis) de Racan

Il n'en était encore qu'aux premiers pourparlers lorsque le signal de la guerre retentit partout.

 

Les chefs des réformés de France, les ducs de Soubise et de Rohan s'entendaient avec le duc de Buckingham, premier ministre d'Angleterre, pour soulever une partie du royaume.

 

Le moment était venu pour le gouvernement de frapper un grand coup sur les protestants;

 

Richelieu était prêt, et, le 28 juin 1627, le roi quittait Paris pour aller se mettre à la tête de son armée du Poitou.

 

Tout ce qui portait l'épée catholique en France accourut contre ces ennemis de l'intérieur.

 

En Touraine le marquis d'Effiat, récemment nommé surintendant I des finances, avait reçu une commission pour former une compagnie de gens d'armes, et, sorti de son fier château de Chaumont-sur-Loire, il battait la région pour faire ses enrôlements.

 

Racan se présenta avec son fidèle maître d'hôtel Romain de la Baume (1). Le serviteur fut pris pour être l'un des gens d'armes, et le gentilhomme reçut l'enseigne et le commandement de la compagnie.

 

Il quitte donc à présent le poste tout honorifique de la Cornette blanche, où il a fait les précédentes campagnes, pour prendre un commandement effectif et appointé (2).

 

L'enseigne arriva avec sa compagnie sous les murs de La Rochelle; on ne voyait, dit-il :

que le haut de ses tours

ces bastions qui dans les nues

élevaient leurs têtes cornues (3)...

 

Il prit part à toutes les phases de ce long siège et il 1lt partie de cette grande ligne de blocus qui enlaça toute la ville d'un côté à l'autre en suivant la couronne des coteaux couverts de vignes; il vit, le 20 juillet 1627, Buckingham arriver avec une flotte de 90 vaisseaux et tenir assiégé le brave comte de Toiras dans la citadelle de Saint-Martin de Ré; il vit en septembre le roi malade retourner à Paris, puis revenir en octobre presser le passage d'une partie des troupes dans l'île de Ré pour dégager Toiras du siège des Anglais, qui sont définitivement jetés à la mer et mis en fuite.

 

Puis le blocus reprend en novembre ; le roi établit son quartier dans le château d'Estré, joli village situé sur une hauteur de vignobles à une lieue au sud-est de la ville (4); le cardinal se charge de la partie maritime, qui est la plus importante, et commence le 30 novembre la fameuse digue qui doit fermer la rade.

 

Grâce à la vigilance de Richelieu et du surintendant d'Effiat, et par un heureux contraste avec la famine qui décimait les assiégés, les troupes royales ne manquèrent de rien pendant ce long hiver, et Racan fut étonné avec bien d'autres de l'abondance et du bien-être qui avaient suivi l'armée.

 

Malgré ces « délices », comme il dit lui-même, notre gentilhomme songeait à ses projets de mariage interrompus, il avait hâte de les reprendre, et du camp de La Rochelle, sa pensée s'échappait souvent vers le château de Fontaines.

 

Il arriva justement que le roi, ennuyé et découragé de la longueur du siège, le quitta le 10 février 1628 pour aller passer quelque temps à Paris. Racan en profita pour s'y rendre également et tâcher de régler en hâte ses affaires.

 

Dans cette grave circonstance, au défaut de ses parents il avait à consulter M. de Bellegarde, Mme de Bellegarde et Malherbe.

 

Pour M. de Bellegarde, qui était sous La Rochelle lieutenant général du duc d'Orléans, Racan avait pu se pourvoir à loisir de son autorisation. Mais la duchesse était à Paris; c'était la personne la plus intéressée au mariage. On se rappelle que, n'ayant pas d'enfants, elle avait depuis longtemps fait espérer sa succession à son jeune cousin; il fallait savoir d'elle si l'union avec Mlle du Bois lui agréait et si elle persévérait dans ses généreuses intentions : le parti était assez riche, et il était à craindre que, sans cette assurance d'héritage, la famille n'acceptât point Racan, nanti seulement de la succession hypothéquée de ses parents.

 

La duchesse de Bellegarde tenant les cordons de la bourse était, selon l'usage, maîtresse de la situation. Heureusement elle était bonne, elle aimait Racan d'une affection toute maternelle, et elle consentit, promettant même sa présence à la cérémonie.

 

Quant à Malherbe, on pense s'il était heureux de voir enfin son ami abandonner ses folles aspirations à Mme de Termes, et dans sa joie il se donna le malin plaisir d'annoncer lui-même cette nouvelle à la marquise dans une lettre assez gaillarde. Il s'excuse d'abord de son retard (c'est le début des lettres de tous les temps) : « Celui qui m'a mis en cet état de gloire, ajoute-t-il, est M. de Racan, qui est ici pour demander à Mme de Bellegarde congé de se marier avec une fille d'Anjou [ou plus exactement de Touraine], que l'on dit être assez riche. Cela lui étant accordé, comme je crois qu'il sera sans beaucoup de peine, il fait compte de s'en retourner : tellement que si quelqu'un de ses amis des lieux où vous êtes a envie de danser à ses noces, il est temps qu'il se prépare. Pour l'épithalame il ne lui coûtera rien. Il fera ses écritures lui-même.

 

Après cela, adieu les Muses : il aura bien à monter ailleurs que sur Parnasse. On se promet force ballets à ce carême-prenant; mais, Madame, vous n'y serez point, et par conséquent la Bourgogne aura quelque chose de plus que la cour, au jugement de tous ceux qui ont le goût bon et particulièrement de votre très humble et très obéissant serviteur (5). »

 

Fort de ses autorisations, Racan, qui n'avait pas de temps à perdre, se rendit aussitôt en Touraine pour obtenir le consentement officiel du comte et de la comtesse de Fontaines et faire sa cour à leur fille.

 

De La Roche il allait souvent la voir à Fontaines ; un jour il lui vint en tête de l'éblouir avec un costume de taffetas céladon. Le héros de l’Astrée venait de donner son nom à la couleur vert-tendre qui l'a gardé (6), curieux reste encore vivant après trois siècles d'un roman qui est bien mort.

 

Son valet, Nicolas Deschamps, qui était depuis bien longtemps à son service ou, pour mieux dire, qui était chez lui plus maître que lui (et nous n'en sommes point surpris), lui fit observer : « Et s'il pleut où sera l'habit céladon? Prenez votre habit de bure, et au pied d'un arbre vous changerez d'habit proche du château. — Bien, Nicolas, dit-il, je ferai ce que tu voudras, mon enfant. » Ce qui fut dit fut fait.

 

 Après avoir franchi à cheval les trois lieues qui séparent Saint-Pater de Rouziers, ils s'arrêtent dans un petit bois près du château de Fontaines, et là Racan se met en devoir de changer de costume.

 

Mais voilà que lorsqu'il en était à... relever le haut-de-chausses céladon, Mlle de Fontaines et deux autres jeunes filles paraissent : « Ah! dit-il, Nitolas, je te l'avais bien dit. — Mordieu, s'écrie le valet, dépêchez-vous seulement! » Madeleine veut s'en aller, mais les autres par malice la font avancer. « Mademoiselle, lui dit ce bel amoureux, c'est Nitolas qui l'a voulu. Palle poul moi, Nitolas, je ne sais que lui dile. » Et l'on entend encore à distance les rires fous des trois jeunes filles (7)

 

 Une pareille aventure était capable de ruiner un amoureux aux yeux de bien des femmes. La jeune fille heureusement était sérieuse, et elle continua d'agréer la cour du gentilhomme. Elle vint elle-même avec ses parents à Saint-Pater, où nous la trouvons marraine à un baptême de la famille de Robert dans le courant de février.

 

Enfin arriva la duchesse de Bellcgarde; en sa présence les fiançailles eurent lieu dans les derniers jours du mois, et le contrat fut signé solennellement le mardi 29 février dans l'après-midi, au château de Fontaines : étaient présents un notaire de Rouziers et un de Tours, Racan et la duchesse, Madeleine du Bois, ses parents, son grand-oncle octogénaire Astremoine du Bois, plusieurs autres personnes de sa famille, et des gentilshommes et des dames du voisinage (8).

 

Le mariage avait lieu sous le régime de la communauté. M. et Mme du Bois, réservant, selon l'usage, leurs immeubles à leurs fils, constituaient à Madeleine une dot de 50 000 livres en espèces, qui vaudraient aujourd'hui environ 350 000 francs, 10 000 devant être payées la veille de la bénédiction .nuptiale, 8000 sur la succession du dernier mourant d'entre eux, et le reste, à savoir 32 000, payable en principal à leur volonté, et produisant en attendant une rente annuelle de 2000 livres (9).

 

Connaissant la situation difficile de leur futur gendre, ils prenaient leurs précautions pour sauvegarder la dot. Des 50 000 livres, 3000 seulement tombent dans la communauté, tout le reste devant être converti en immeubles par Racan. Sont exclues de la communauté les dettes de celui-ci antérieures au mariage.

 

Dans le cas où la communauté sera dissoute, Madeleine sera libre de l'accepter; même si elle y renonce, elle pourra reprendre « ses habitz, bagues et joyaux, carosse et esmaulx et une chambre garnie », que lui aura donnés son mari, ou, si elle préfère, une somme de 3000 livres en espèces. Cette reprise lui est garantie par une affectation spéciale sur les immeubles de son mari, et elle pourra l'exercer avant toutes celles de Racan lui-même.

 

Enfin elle aura droit à un douaire coutumier consistant en un droit d'usufruit sur une partie des biens de son mari, l'habitation au lieu de La Roche en y comprenant la « pourprise », c'est-à-dire un certain entourage du château.

 

Le contrat est muet sur l'apport du futur, dont la fortune consistait, nous le savons, en immeubles endettés, mais la présence au mariage de la duchesse de Bellegarde était à elle seule une garantie éloquente pour les parents de la jeune fille.

 

Le lendemain matin de la signature du contrat, en présence des notaires, Pierre du Bois versa à son gendre la somme de 10 000 livres qu'il était tenu de lui bailler avant le mariage (10).

 

Le dimanche 5 mars « les espouzailles furent faictes en l'église paroissiale de Rouziers », suivant l'acte inédit que nous publions (11), et Pierre du Bois nota sur son livre de raison, sans y mettre beaucoup d'ordre : « Ma fille Magdelaine fut mariée le Ve de mars 1628 et espousa Mre Honorât de Bueil, chevalier, Sr de Racan, et fust fiancée vers la fin de febvrier au dict an en présence de dame Anne de Bueil, duchesse de Bellegarde, cousine dudict Sr de Racan (12). »

 

Les deux époux avaient une grande différence d'âge : lui venait d'avoir 39 ans, elle en avait 15 et demi.

 

Racan installa sa jeune femme au château de La Roche, et il dut après peu de jours rallier son poste sous les murs de La Rochelle, où le roi lui-même allait revenir (avril 1628).

 

 

A La Rochelle Racan trouva les travaux de la digue fort avancés et l'armée augmentée par les recrues faites dans les provinces voisines.

 

Au mois de mai l'on vit revenir dans la rade la flotte anglaise que les assiégés appelaient depuis si longtemps de leurs vœux; mais, se contentant de faire une démonstration, elle s'éloigna à pleines voiles sans que les Rochelois désespérés pussent savoir la cause de cette défection.

 

Racan reçut à ce moment une lettre de Malherbe qui se plaignait de son silence; c'était une des dernières qu'il devait avoir de son vieux maître; c'est certainement la plus charmante, en même temps que la plus courte :

« Monsieur,

« Je vois bien que si les Muses vous ont fait passer pour un rêveur, Mars ne vous donnera pas meilleur bruit. Vous n'en êtes encore qu'au collet de buffle, et déjà vous ne vous souvenez plus de vos amis. Vous pouvez penser ce que ce sera quand vous en serez à la cuirasse (13). Peut-être chercherez-vous une excuse en la nouveauté de votre mariage; et certes je sais bien que la cage d'hyménée n'est pas plus gracieuse que les autres, et que les oiseaux n'y entrent pas sans quelque étonnement pour les premiers jours. Mais de quelque cause que vienne votre silence, je ne suis pas assez complaisant pour ne vous en dire pas mon sentiment. Si ce sont les pensées de Mars qui vous occupent, la guerre ne sera pas si longue, Dieu aidant, que pour elle vous deviez tout à fait quitter les exercices de la paix. Si ce sont les soins d'hyménée, les rossignols ne sont muets que quand ils ont des petits, et je sais bien que vous n'en êtes pas encore là. Je vous jure que si jamais vous revenez sur Parnasse, je n'y aurai point de crédit, ou je vous y ferai fermer la porte; et si vous y entrez par surprise, ou autrement, vous n'y aurez que des feuilles de chou pour des feuilles de laurier. Pensez-y, et vous amendez. C'est assez raille : parlons à cette heure à bon escient. Je veux, Monsieur, et vous en prie que vous m'aimiez toujours, comme je vous assure que je suis toujours votre très humble et très affectionné serviteur.

 

« A Paris ce 13 de mai 1628 » (14).

Malherbe avait d'autant plus de mérite à sa bonne humeur qu'il était alors préoccupé d'une grave affaire depuis près d'un an, de la poursuite des meurtriers de son fils, le grand duelliste, qui avait fini par périr lui-même dans une querelle aux environs d'Aix, au mois de juillet 1627 (15).

 

Il envoya au roi sous les murs de La Rochelle une lettre pathétique accompagnant sa belle ode (sa dernière) sur la gloire de cette campagne (16).

 

 Mais bientôt il eut lieu de craindre que ses adversaires n'obtinssent des lettres de grâce, et, en dépit de ses 73 ans et n'écoutant que son désir de venger son fils, il se mit en route pour La Rochelle.  C'était en juillet 1628. On pense si Racan se chargea de recevoir, de guider et d'accompagner partout son maître.

 

Il le conduisit à La Jarne où se trouvait le garde des sceaux Marillac; au château d'Estré, qui était le logis du roi : là le vieux poète n'eut pas toute la satisfaction qu'il espérait, et, une fois, dans la cour du château, il disait tout haut qu'il voulait demander le combat contre M. de Piles, un des jeunes gens qui avaient tué son fils.

 

Des capitaines des gardes et autres gens de guerre qui étaient là souriaient de le voir à cet âge parler d'aller sur le pré, et Racan, en ami, « le voulut tirer à part pour lui donner avis qu'il se faisoit moquer de lui, et qu'il étoit ridicule, à l'âge de soixante-treize ans qu'il avoit, de se battre contre un homme de vingt-cinq ans ». Sans attendre qu'il achevât sa remontrance, Malherbe lui répliqua brusquement ce qu'il avait déjà dit en partant à ses amis de Paris, Porchères et Balzac : « C'est pour cela que je le fais, je hasarde un sol contre une pistole (17). »

 

Racan se promena plus d'une fois avec lui tout autour de la ville : ils étaient un jour à l'ouest, en regard du bastion de l'Evangile : Malherbe se mit à considérer les soldats du camp du roi et ceux de la ville qui paraissaient sur ce bastion, et il dit à Racan « et à quelques autres, qui estoyent avecque luy, d'un ton et d'un geste tout à fait brusques, selon sa coustume : « A qui Diable en veulent ces gens-là, de tâcher tous les jours à s'égorger les uns les autres, encore qu'ils n'ayent rien à demesler ensemble? Voyez-vous cet homme-la, disoit-il, en monstrant la sentinelle la plus avancée du bastion; il souffre la faim, et mille autres incommoditez ; et s'expose à tous momens à perdre la vie, par ce qu'il veut communier sous les deux Espèces; et les autres l'en veulent empescher : N'est-ce pas un beau sujet pour troubler toute la France? »

 

Curieuse boutade qui forme le revers intéressant de l'ode hyperbolique sur le siège de La Rochelle, sans que l'on puisse affirmer de quel côté était la vraie pensée de Malherbe : sans doute en vertu des disparates si accentuées de sa nature, il n'était pas moins sincère dans ses envolées lyriques que dans ses saillies gauloises, lorsqu'il excitait Louis XIII et lorsqu'il le prenait-en pitié (18).

 

Racan vit bientôt repartir son maître mécontent du peu de succès qu'il avait obtenu et fatigué par les grandes chaleurs qu'il avait eu à endurer dans le camp.

 

 Cependant le siège continua : dans les derniers jours de septembre une troisième flotte anglaise arriva au secours des Rochelois affamés, ses attaques répétées furent victorieusement repoussées, et le 27 octobre Richelieu négociait la reddition de la ville, qui avait résisté 15 mois.

 

Racan ne pouvait s'empêcher d'admirer la vaillance des assiégés, qui évoquait dans son âme de poète les souvenirs de la guerre de Troie, et il dira bientôt au cardinal avec une, courageuse sincérité :

Quinze fois on a vu la lune

remplir son croissant de clarté

que le débris de leur fortune

gardait sa première fierté.

Jadis d'un semblable courage

l'amour, la vengeance et la rage

firent les efforts plus qu'humains,

quand on vit aux bords du Scamandre

les dieux attaquer et défendre

l'ouvrage de leurs propres mains (19).

 

La joie militaire que l'enseigne ressentait de la victoire était en vérité bien diminuée par les nouvelles qu'il recevait de Paris. Malherbe se disposait, vers la fin de septembre, à entreprendre pour son procès le grand voyage de Toulouse comme il avait fait celui de La Rochelle. Mais il avait rapporté de cette ville les germes d'une maladie qui minait sa robuste constitution.

 

A cette nouvelle Racan avait déploré son éloignement : il eût voulu entourer de tendresse les derniers moments de son maître; il aurait désiré surtout, comme le trahissent clairement les Mémoires, l'aider à finir chrétiennement, car il l'avait bien vu faire régulièrement des pratiques de dévotion, mais elles étaient mêlées de si libres boutades sur les choses religieuses (il en avait entendu encore au voyage de La Rochelle), qu'en véritable ami il avait quelque inquiétude à ce sujet.

 

Le vieux poète mourut le 16 octobre 1628, sans avoir la satisfaction d'apprendre la prise de la ville, pour laquelle il avait promis au roi les plus beaux vers dont il fût capable.

 

Sa dépouille mortelle, rapportée de Paris, par Loppin, curé de Neuvy-le-Roi, est solennellement inhumée, trois mois après la mort, à la Crypte de Neuvy-le-Roi, dans la sépulture de ses ancêtres, « en présence de messieurs ses enfants et noblesse circonvoisine ».

 

Honorat de Bueil, seigneur de Racan : un gentilhomme de lettres au XVIIe siècle par Louis Arnould,...

 

les sièges de Ré et La Rochelle, digue de Richelieu<==

Siège de Saint-Martin-de-Ré 1627 (Les Mousquetaires) <==

 


 

 

(1). Celui-ci était déjà depuis dix ans, pour le moins, au service de Racan.

(2). Nous connaissons ce commandement exercé par Racan d'abord par lui-même (Mém., p. LXXXVII), puis par la Notice manuscrite de Conrart, par les Registres paroissiaux de Touraine et par Tallemant.

(3). Latour, 1.1, p. 146. — On trouvera une description très précise de La Rochelle en 1628, avec un plan de la ville à cette époque, dans l’Histoire de la ville de La Rochelle, par M. Arcère de l'Oratoire; La Rochelle, 1756-51, 2 vol. 40, — tome 11, 266 et suiv.

(4). Me promenant moi-même au mois de novembre 1894 entre La Rochelle et La Palice, et ayant fait causer « du siège » un paysan qui bêchait son champ, j'ai eu le plaisir de constater qu'il était bien moins occupé des souvenirs de la guerre religieuse que de la défaite des Anglais, qu'il me raconta avec les détails les plus précis;

(5). Malherbe, t. IV, p. 113. — Détail singulier que le vieux poète ignorait sans doute : Racan allait entrer dans une famille alliée à celle des Fortia, dont un des jeunes membres venait de tuer son fils.

(6). dans les tissus et la céramique.

(7). Tallemant, t. II, p. 362. Nous avons vu qu'il ne pouvait prononcer ni les c ni les r. L'aventure, si elle est légèrement chargée par le conteur, est vraisemblable. D'ailleurs tout ce que Tallemant dit du valet et le ton de ses dialogues avec son maître correspondent aux documents exacts que nous avons trouvés sur lui : on se rappelle ses parrainages à Saint-Pater avec la mystérieuse Louise de Racan. — Outre Nicolas Deschamps et Romain de la Baume, nous avons trouvé dans les Registres de Saint-Pater pour ces années-là, et dès 1624, la mention d'un Pierre Chauvin « homme de chambre de M. de Racan ». En 1628 il est monté en dignité; grâce à Racan peut-être, il est devenu « procureur du rov au grenier à sel de Neuvy ».

(8). 17 personnes ont signé. — Le contrat de mariage de Racan, dont l'original est encore à Tours dans l'étude de Me Vincent, notaire (rue Colbert), a été publié par lui dans le Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. IV, 1877, p. 156, et en même temps par M. l'abbé Esnault dans la Revue historique et archéologique du Maine, t. II, n° 6, 1877, et tiré à part sous le titre de « Contrat de mariage de Honorat de Bueil de Racan et de Magdeleine du Bois (1628), document inédit publié par l'abbé G. Esnault »; Le Mans, chez Pellechat, 1877, br. 8° de 16 pages.

(9). « au denier 16 », c'est-à-dire à 6,25 0/0. — Racan et sa femme renoncent, en dehors des 5000 livres convenues, à tout droit sur la succession de M. et de Mme du Bois.

(10). Pierre du Bois et Françoise Olivier versèrent à leurs enfants les 32 000 livres en 1644 et 1646 à Tours. Racan et sa femme leur en délivrèrent quittance dans les marges mêmes du contrat.

(11). Voir aux Pièces just., n° 1. La cérémonie eut peut-être lieu dans la chapelle des Cinq-Plaies, qui appartenait aux du Bois.

(12). Bibliothèque de Tours, manuscrit 905.

(13). Le collet de buffle, sorte de justaucorps fait en peau de buffle, semble avoir été réservé aux officiers inférieurs de cavalerie; la cuirasse était portée par les officiers supérieurs.

(14). Lalanne, t. IV, p. 33.

(15). Voir un exposé détaillé de ce procès dans la Notice biographique, de M. Lalanne, Malherbe, t. I, p. XXXYII et s.

(16). Lalanne, t. I, p. 349 et 211.

(17). Mémoires, p. LXVIII. Une pistole valait environ 41 livres.

(18). Nos Anecdotes inédites, n° 14. Voir la note critique où nous rapportons les velléités des protestants de compter Malherbe parmi les leurs. — On remarquera que Malherbe, à son habitude, et pour faire un mot, tronque singulièrement la question : car ce n'était pas seulement une guerre religieuse que Richelieu faisait aux protestants, mais aussi une guerre politique à cause de leur prétention d'indépendance et même une sorte de guerre patriotique puisqu'ils avaient commencé par s'entendre avec les Anglais.

(19). Latour, t. I, p. 146.

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