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PHystorique- Les Portes du Temps
24 mai 2020

1248 La chapelle de la vierge de l’église de Vouvant, tombeau de Geoffroy de Lusignan (surnommé la Grand’Dent)

la légende de Mélusine et de Geoffroy de Lusignan la Grand'Dent seigneur de Vouvant

Geofffoy mourut sans postérité vers juillet ou aout 1248. Par son testament, fait en janvier de la même année, il choisit sa sépulture dans l’église de Vouvant, ou il fonda une chapellenie.

La chapelle latérale de gauche porte encore le nom de Luzignan.

On lui éleva, mais bien plus tard, dans la cathédrale de Maillezais, un tombeau que l’on voyait encore du temps de Rabelais.

La chapelle de la vierge de l’église de Vouvant, tombeau de Geoffroy de Lusignan (surnommé la Grand’Dent)

Ce monument était surmonté de la représentation de Geoffroy, que Pantagruel, faisant ses études à Poitiers, alla visiter, et dont « il eut quelque peu de frayeur, car il était en imaige comme d’ung homme furieux, tirant à demi son malchus de la guiaine. »

La tête de la statue est au musée de Niort.

 

Datation paléographique proposée du XIe siècle de l’inscription de la chapelle de Vouvant

La chapelle de la vierge de l’église de Vouvant, tombeau de Geoffroy de Lusignan (surnommé la Grand’Dent) (3)

Disposition horizontale sur quatre lignes, sans cadre ni réglures. Ecriture irrégulière composée de capitale (la seule onciale est le second N de nunc). Les deux points après ATQ ne sont pas un signe de ponctuation, mais plutôt le signe de l’abréviation du mot atque. Tilde en forme d’accent circonflexe renversé dans quonda. Seule la croix finale peut servir de ponctuation.

 

QVONDAM PRECLA

RVS SED NVNC CI

NIS  ATQE FAVIL

A +

 signifiant autrefois célèbre, maintenant cendre et poussière.

 

 

Ce texte très court s’inspire de deux passages bibliques tirés de job pour offrir une réflexion morale sur la fragilité de l’existence : assimilatus sum favillae et cineri (XXX, 19) et ago paenitentiam in favilla et cinere (XLII, 6).on trouve une formulation très proche dans un poème épigraphique : hic jaceo infelix cinis et combusta favilla.

La chapelle de la vierge de l’église de Vouvant, tombeau de Geoffroy de Lusignan (surnommé la Grand’Dent) (2)

(Photo : Citée Médiévale Vouvant : Balades contées au pays de Mélusine et des légendes.)

 

 

L’écriture peut correspondre au XIe siècle. Selon la tradition, cette inscription aurait accompagné les cendres de Geoffroy de Lusignan dit la Grand’Dent, comte de Jaffa de 1186 à 1193, puis seigneur de Vouvant mais elle peut difficilement dater de la mort de Geoffroy de Lusignan. Si elle devait être placée au XIIe ou au XIIIe siècle, elle serait vraiment très archaïque.

De ce fait, on ignore pourquoi la tradition locale la rattache à la personne de Geoffroi de Lusignan ; si tel était le cas, il ne pourrait s’agir que du remploi d’une inscription antérieur, mais il faut plutôt envisager une erreur d’attribution (peut-être due au fait que la chapelle où l’on trouve l’inscription porte effectivement le nom de Lusignan).

 

 

 

Corpus des inscriptions de la France médiévale.

 

 

 

Le testament intégral de Geoffroy la Grand’Dent ne nous est pas parvenu. Nous n'en avons qu'un extrait et une analyse donnes par Jean Besly, l'historien poitevin, conserves dans les manuscrits de la Bibliothèque Nationale.

Geoffroy y désigne certaines terres comme devant fournir pendant un nombre d'années déterminé, de quoi faire des aumônes et payer ses dettes, une fois qu'on aura payé la dot de sa femme et les legs à ses enfants.

Voici, du reste, l'extrait de Besly, avec la traduction en regard :

janvier 1247.

 

« Item volo et præcipio quod de terra mea de Subizia, cum omnibus fructibus et pertinentiis, usque ad duos annos continuos et completos, de consensu et voluntate Hugonis Archiepiscopi domini Partiniaci, qui de hoc tenendo spontaneus fidem dedit, et de Mairevento et Volvento et Muncantorio cum omnibus pertinentiis, redditibus, proventibus et alus rebus quas ibi habere debeo, usque ad quatuor annos fiant elemosinæ meæ et emendæ et debita mea persolventur ; salva tamen dote Audæ, uxoris meæ, quæ est C. marcarum annui redditus sicut in carta sua, sibi data et tradita, continetur.

 

« Item, je veux et ordonne que de ma terre de Soubise avec tous ses revenus et dépendances, pendant deux années continues et complètes, du consentement et de la volonté de Hugues II de Parthenay-l'Archevêque, seigneur de Parthenay, qui a promis sous la foi du serment et de sa libre volonté de donner son consentement ; et aussi de mes terres de Mervent, Vouvant et Moncontour, avec toutes leurs appartenances et revenus et des autres choses que je dois y avoir, pendant quatre ans, — soient faites mes aumônes et amendes, et que mes dettes soient payées ; réserve faite de la dot de Aude, ma femme, qui est de cent marcs [d'argent], de revenu annuel, comme il est contenu dans la charte à elle donnée et livrée.

 

Item lego C. libras Arpino, filio meo ; et similiter C. libras Aaliz, filiæ mæe ; et similiter Borgoigne C. libr. in pecunia numerata.



Item, je lègue cent livres à Arpin, mon fils, et aussi cent livres à Aelis, ma fille et aussi cent livres à ma fille Bourgogne, en argent comptant.

 

Eligit sepulturam in ecclesia B. Mariæ de Volvento, coram altare Capellaniæ et instituit ibi unam capellaniam cum quodam Presbitero. »

 

Je choisis de me faire inhumer dans l'église Notre-Dame de Vouvant, devant l'autel de la chapellenie que j'ai fondée et qui est desservie par un prêtre. »

J’ai fait mention de chapelle à Chavefaye, Faymoreau, Puy de Serre, Saint Michel le Cloucq, Pissot, Antigné, Saint Maurice des Noues, la Chataigneraye, Saint Pierre du Chemin, Menomblet.

 

Les deux derniers paragraphes sont une analyse de J. Besly, qui a dû voir le testament.

(Bibl. Nat. Manusc. Nouv. Acq. Françaises, n° 5,040, folio 337, collection Marchegay (Poitou). Et Manusc. Dupuy, T, 499, f° 54.

 

 

Juin 1250 Lettre de Hugues l’Archevêque et de sa femme Valence, seigneur de Parthenay, Vouvant et Mervant, contenant obligation d’exécuter le Testament de GEOFFROY de LUSIGNAN, père de Valence, dont ils donnent décharge aux deux exécuteurs testamentaires. 

 

A tous ceulx qui ces presentes lettres verront et oyront, Hugues l'Archevesque, sire de Partenay, de Vouvant et de Mervant, et Valence sa femme, dame de çaus meimes chasteaux, salut en nostre seignor.

 Sachez vous tous que entre nous, d'une part, et monseignor Guillamme Fort et monsignor Foucquc Petit, chevaliers, executors do testament au noble homme feu Geoffroy de Lezignant, çai en arrieres seignor do Vouvant et de Mervant, de 1'autre partye, cst convenu en tau manyere que nous avom granté et octreié en bonne fei a tenyr et garder le dit testamcet, et avom prins sur nous pour eaus le fais dau parfaire et de l'acomplir: cest assavoir que nous sommes obligé et tenuz a rendre les dettes que le dit Geoffroy devet, et a faire les amandes et a rendre les aumosnes et les laisses que fit et qu'il laissa, et a rendre les heritages a ceaus qui il devrant estre rendus, et a oster et abatre les mauvais usages et les males coustumes que il a levé en sa terre o qui furant lever en son temps, et a parfaire et accomplir plainierement et enterinemcnt toutes celles choses qui sont contenues en son testament sealé de son sea.

 Et sommes nous tenuz a parfaire et a accomplir plenierement et enterinement dedans quatre ans, sy commc ilz viendront continuement desore en avant: et si que par nule ochison nos n'entenderon a ço faire retart en advenyr ne escusation de 1'atendre n'en aurem ne n'en queram, ains en feram chascun a nostre pouer et si com ol conviendra et que besoing sera d'en faire.

 Et comme cy davant dict Guillaume Fort et Fouques Petit chevallier de totes les rendes, les dismes, les levées et les explet qu'il avant pris ou faict prendre de la terre au dit feu, et de tot quanque il avoient egu do mueble a celluy nos ayant fait satisfaction a nostre pleniere vollonté, ils en revingrent frans et quites, et nos les en sommes tenuz a garder sans dommage;

Et les sommes tenuz a guarir et deffendre de tot demandeor et de tote gent qui, par raison le dit testament ne de ço que ilz estoient executeors, caus porient aveir action ne demande ne que en cause les trahirant; et lor sommes tenuz a amender les dommages se il les aviant, et a rendre les cous et les despens se il en fesiant.

Et a toutes les choses dessus dictes tenir et garder et persegre, nos avom obligé nos et les nos biens meubles et non meubles, et nous sommes astrains par nos saigremens jure sur lo sainct evangile nostre seignor.

Et est assavoir que je Hugue, que si ol avenoit que la dicte Valence ma femme dedans les dits quatre ans morust sans her, je ne serais d'esqui en avant plus tenu aus dites choses parfaire ne accomplir.

 Et je Hugue et ma femme devant dicte avom octroyé et vougué et requis nostre pere Joan, par la grace de Dieu evesque de Peatier, que si nous en aucunne chose defaillians daus devant dictes choses persegre, que il ou li autrais prelat de saincte eglise il nos y contreinsisant o persegre, par la justice de saincte eglise; et avom renoncié sus çou a tot previllege et a toute chose qui nous porront valloir a venir en contre çou.

 En confirmation des choses dessus dites, le dit Joan evesque dc Peitiers, a nostre requeste, meist en ceste presentes lettres son sea ensemblemeut o les nostres, en tesmoign de verité; lesquaulx lettres nos avom donné aux davant dict chevalliers.

 Ce fu faict au mois de Juing, l'an de l'incarnation de nostre seignor mil et dos centz et cinquante.

 

 

— Charles Farcinet, Les anciens sires de Lusignan, 1897, p. 30 et 31

 

 

Le Jeudi de l’Ascension - Église Notre Dame de l'Assomption de Vouvant <==... ...==> Nef Théodelin 1019 – 2019 le Millénaire de la naissance de Vouvant, un programme Féérique en histoire !

 

Moyen-Age - voyage au temps de GEOFFROY LA GRAND’DENT et l’Ancienne Famille de Lusignan- (Le Roman et l’Histoire)<==

==> 1253 Don de plusieurs droits faits à l'abbaye de Maillezais et au prieuré de Bazoges, par Hugue l'Archevêque, seigneur de Partenay, de Vouvant et de Mairvent, et par Valence, sa femme; lesquels droits avoient autrefois appartenu à feu Geoffroi II de Lusignan, seigneur de Vouvent et de Mairvent.

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