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PHystorique- Les Portes du Temps
15 février 2020

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire 2

GUILLAUME LE CHAUVE

(1020-1049)

On se le rappelle, le premier seigneur de Talmont fut installé « dans son honneur (1) » par le comte de Poitou, vers l'an 1020. Il avait nom Guillaume, comme son suzerain, et fut surnommé le Chauve, sans doute pour de bonnes raisons, connues de son temps et supposées du nôtre. Il était allié aux seigneurs de Thouars ; on dit même qu'il était originaire de la Maison de Parthenay.

En tout cas, il contracta avec ces deux familles de nombreuses liaisons de parenté et d'amitié (2).

Comme homme noble et guerrier de l'entourage du comte, il eut à cœur de remplir sa mission qui consistait à protéger et exploiter la contrée ; aussi ses premières et plus vives préoccupations furent-elles d'asseoir une demeure féodale capable de résister aux assauts des ennemis, et d'attirer, autour de ses murailles, des habitants et des vassaux dont il augmenta sans cesse le nombre, grâce à diverses concessions de privilèges, domaines et revenus.

Le choix de l'emplacement fut bientôt arrêté. Il n'était guère possible d'en trouver un meilleur que celui qui avait été déjà occupé par le castrum romain et la motte de Talmont : entre deux vallées, à l'extrémité d'un promontoire, qu'il était facile d'isoler du plateau voisin, défendue sur une face entière par les terrains marécageux du Perray, la position élevée déjà préparée pour la résistance, que nous voyons encore entourée de fortifications, devait s'imposer au coup d'œil de l'homme de guerre qui venait occuper le pays.

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire (2)

Mais si l'aspect du lieu et l'escarpement du roc furent les principales raisons qui déterminèrent le choix de Guillaume le Chauve, il en est également une autre qui dut avoir pour lui une grande valeur. Tout en possédant une assiette sûre, facile à garder, et susceptible de servir de refuge en cas d'alerte, la place promettait en même temps au châtelain, grâce à la proximité des grandes forêts d'Orbestier, de Jard, de Poiroux et de Bois-Grolland, longues de plusieurs lieues, les inépuisables émotions, indispensables alors, d'une chasse facile, abondante et variée, puisque les bêtes sauvages de toutes sortes peuplaient la contrée.

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire (4)

Le sire de Talmont apprécia du premier coup d'œil tous les avantages de la position, et l'on peut encore facilement, comme nous l'avons dit dans le paragraphe précédent, malgré les nombreux remaniements que supporta le château, pendant les six siècles de son existence réelle et utile, reconnaître la plupart des constructions, élevées par lui ou ses successeurs immédiats.

L'érection de la forteresse ne fut pas la seule création qui préoccupa le nouveau baron : nous avons raconté ailleurs, dans quelles conditions il fonda, à l'intérieur même de la ville, et à proximité de sa demeure, l'abbaye de Sainte-Croix (3).

Il divisa aussi son territoire en plusieurs arrière-fiefs, et les distribua aux nombreux compagnons d'armes attirés par lui de diverses contrées, dans sa seigneurie.

Puis il fit mettre en culture, afin de se procurer des ressources, une partie des terres qu'il réservait pour son domaine propre, distribua les autres, sous certaines conditions, à ceux qui l'entouraient, et, de la sorte, jeta dans le pays, les bases solides d'une féodalité qui eut dès lors toute facilité pour s'y fortifier.

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire (1)

Guillaume prit, selon l'usage, au moment de mourir, l'habit monastique, dans son couvent de Sainte-Croix, et suivit en cela l'exemple de son suzerain le comte Guillaume V, qui s'était retiré à Maillezais, dès 1029. ==> Histoire de l'abbaye de Maillezais, plan des fouilles archéologiques exécutées sous la direction d’Apollon Briquet en 1834

Il laissa, de sa femme Améline de Parthenay, deux fils, Guillaume et Pépin, et une fille Asceline que nous retrouverons dans la suite ; sa mort doit être fixée aux années 1048 ou 1049.

Les premiers Seigneurs du château de Talmont (3)

Ce seigneur eut pendant sa vie, selon toute vraisemblance, à aider largement ses alliés dans la résistance que ceux-ci opposèrent même à leur suzerain, alors en guerre avec Geoffroy Martel.

Il prit, sans doute, le parti du baron de Parthenay, son parent, et l'allié du comte d'Anjou.

On est d'autant plus autorisé à admettre qu'il fut membre actif de cette guerre si générale en Poitou, qu'il dit dans sa charte de fondation de l'abbaye : « Si dissipatio inter nos et nostros vicinos et turbalio crescat. Si le désaccord et les troubles entre nous et nos voisins augmentent » : pour augmenter, il fallait qu'ils existassent. Du reste, dans un autre document, son fils le compare à David, l'homme sanguinaire « Quia vir sanguinis erat », tandis que lui se nomme Salomon, l'homme de la paix (4).

 

 1040 Charta qua Willelmus, Talemontis castri princeps et dominus, abbatiae S. Crucis quam propre Talemontis castrum construxerat, ecclesias et bona multa truibuit, ac hominibus ejusdem abbatiae consuetudiens concedit

1040 Charte par laquelle Guillaume, le prince et seigneur du château de Talemont, de l'abbaye de Sainte-Croix, qui avait bâti le château de Talemont proprement dit, détruit de nombreuses églises et biens, et accorde la coutume de la même abbaye au peuple.

Gall. Christ, edit2, tom II, infr. Col. 4153 ; ex Belly circa ann 1040. Mabill. Annal. Bened. Tom IV, p.452 ; fragm. Ex Belly. Besly, hist. Des Comtes de Poitou, p. 320 ; ex tabul. S. Crucis Talmundi. Circa ann. 1042

 

 27 mars 1042- Charte de Guillaume, seigneur de Talemont, à l'abbé Vitali, ancien abbé de Saint-Gildas de Ruys, en Bretagne


Quia sanctorum patrum atque ipsius nostri Salvatoris sententia commovemur possessiones nostras fidelibus laxare, maximeque res illicitas sine dilatione reddere, ego Willelmus Talemontis dominus Vitali abbati, qui, abbatia Sancti Gildasii cui preerat monachorum suorum importunitate atque inobedientia ejectus, a me sibi locum aliquem dari in quo Deo juxta propositum deservire posset expostulans accesserat, cujus moralitatis atque sanctitatis fama non solum apud habitatores vicinarum verum etiam remotarum provinciarum perlucebat, consilio atque instinctu conjugis, necnon filiorum meorum Willelmi atque Pipini atque procerum meorum, ecclesiam Sancte Marie in Holona dedi ab omni consuetudine solutam, cum decima agnorum, porcorum, lane, lini et totius vini quod in illa terra, quam propriam in Holona hodie habeo, ortum fuerit, et duas mansuras terre, ita proprias ut proprias eo die habebam, et preterea modium unum frumenti de meo proprio in servitio ecclesie deputatum, burgum quoque et furnum unum in ipso burgo, ita ut aliud furnum non fiat ibi.


Datum est hoc donum VI kal. aprilis, feria II, luna XV, anno ab incarnatione Domini M° XL° I°, epacta XVIII (1).
Actum est hoc anno ab incarnatione Domini M° XL° II°, regnante Francorum rege Henrico, Pictavorum pontifice Isemberto, duce vero Aquitannorum Guillelmo.


Parce que nous sommes émus de la décision des saints pères et de notre Sauveur lui-même de remettre nos biens aux fidèles, et surtout de restituer sans délai les choses illicites, moi, Guillaume seigneur de Talmont, à l'abbé Vitali, qui, ayant été expulsé de l'abbaye de Saint Gildas à laquelle il avait présidé par l'intrusion et la désobéissance de ses moines, par moi pour lui donner un lieu dans lequel il était venu, demandant qu'il puisse servir Dieu selon son dessein, dont La réputation de moralité et de sainteté brillait non seulement parmi les habitants des provinces voisines, mais aussi des provinces éloignées, avec le dixième des agneaux, des porcs, de la laine, du lin et de tout le vin qui provenait de cette terre que je possède aujourd'hui à Olonne, et deux parcelles de terre, si propres que je les avais à ce jour-là, et outre une mesure de maïs à moi en service délégué à l'église, aussi au bourg et au four une dans la ville même, afin qu'on n'y fasse pas d'autre fournaise.


Ce cadeau a été donné en 6 kal. Avril, jour 2, lune 15, dans l'année de l'incarnation du Seigneur 1000 41, pacta 18 (1).
Cela a été fait en cette année de l'incarnation du Seigneur 402, sous le règne d'Henri, roi des Francs, Isembert, pontife des Pictes, et Guillaume, le chef des Aquitains.


 

 

CARTUIARIUM. I. De fundamento ipsius cenobii. Circa annum 1049.
Vers l'an 1049 Sur la fondation du monastère Sainte Croix de Talmont lui-même.


Quisquis Domino domum pro posse dignam preparat in terris, par est ut ei Dominus domum non manufactam conderet in coeus. Ipsi autem nusquam melius edificatur domus quam in piis mentibus Christumque sincere diligentibus ;
Quiconque prépare pour le Seigneur une maison digne d'être possédée sur la terre, il lui est égal que le Seigneur bâtisse une maison non bâtie sur un monceau. Mais pour eux une maison n'est nulle part mieux bâtie que dans des esprits pieux et ceux qui se soucient sincèrement du Christ ;.


 sed hanc edificare non nisi paucorum est et Regi cœlorum violentiam irrogantium; multi namque, huic mundo dediti, quanto actionibus hujus seculi promptiori student animo tanto pigriores ab hoc torpent edificio.
mais ce n'est qu'à quelques-uns de construire cela, et à ceux qui imposent la violence au Roi des cieux ; pour beaucoup, dévoués à ce monde, plus ils sont avides des activités de ce monde, plus ils deviennent paresseux dans ce bâtiment.


Unde factum est quia, dum animadverterem quo poteram intellectu, ego Guillermus, Talemontis castri princeps et dominus, me parum ab illis distare quibus dicitur, « vos estis templum Dei, » utpote hujus seculi curis impeditus, mecum deliberavi ecclesiam ex proprio facere, quatenus inter filios computari merear Ecclesie, ut qui videlicet vacare non poteram quo domus digna fierem, illi saltem per me domum haberent in qua Dominus habitaret.
C'est pourquoi il arriva que, tandis que je remarquais, d'après ce que je pouvais comprendre, que moi, Guillaume, chef et seigneur du château de Talmont, je m'éloignais un peu de ceux dont il est dit : « Vous êtes le temple de Dieu , " étant entravé par les soucis de ce siècle, je résolus avec moi-même de faire une église à moi, dans la mesure où je méritais d'être compté parmi les enfants de l'Église, afin que ceux qui ne trouveraient pas le temps de devenir dignes de une maison, au moins par moi aurait une maison dans laquelle le Seigneur habiterait.

Hanc prope denominatum meum castellum construi placuit in modum et honorem dominice crucis (1) ; ut, cum in ultimo die examinis ipsa crux sacrosancta apparuerit, magnum fiat presidium tam michi quam liberis meis et omnibus propinquitate conjunctis.
Il m'a plu de construire cette forteresse quasi confessionnelle à la manière et à l'honneur de la croix dominicale (1) ; afin que, le dernier jour de l'examen, la croix la plus sacrée elle-même apparaisse, elle devienne un grand refuge à la fois pour moi et pour mes enfants et pour tous ceux qui sont liés par la proximité.


In bac igitur monachos sub norma sancti Benedicti Christo militaturos aggregavi, quorum assidua apud Deum oratio pro nobis fiat efficax intercessio. His ad victum vel vestitum, vel aliquem alium usum, depropriis rebus aliqua largitus sum, scilicet : ecclesiam Sancti Pétri intra castellum sitam, cum ornamentis ejus et consuetudinibus cunctis vel redditionibus, ecclesiam Sancti Hilarii cum cimiterio et burgo et consuetudinibus et omnibus redditionibus.
J'ai donc réuni au bac les moines qui serviraient le Christ sous la règle de saint Benoît, dont la prière constante à Dieu serait pour nous une intercession efficace.
À ceux-ci, j'ai donné des choses impropres à la subsistance ou à l'habillement, ou à quelque autre usage, à savoir : l'église Saint-Pierre située dans le château, avec ses ornements et toutes les coutumes ou rendus, l'église Saint-Hilaire avec le cimetière et le bourg et les douanes et tous les rendus.


Ferias quoque ea integritate dedi, ut in ipsa die festivitatis et in vigilia omnes feriantes ubicumque vendiderint sive in castello, sive in feria, aut in agro, aut in via, omnem consuetudinem abbati seu hominibus ejus reddant, nullamque justitiam nisi pro eis faciant.
J'ai aussi donné les fêtes avec une telle intégrité, que le jour de la fête elle-même et à la veillée, partout où ils vendaient, que ce soit dans le château, ou pendant les vacances, ou dans les champs, ou sur la route, ils devaient rendre tous coutume à l'abbé ou à ses hommes, et ne rends justice qu'à eux.


Dedi etiam omnem decimationem totius parrochie et castelli, scilicet de agnis, de porcellis, de vitulis, de lino, de lana, de sali et de vino; eo pacto ut si quis terram suam plantaverit in vineam, decima ipsius vinee fieret Sancte Crucis propria, exceptis his vineis quas tenet Petrus filius Mainardi in Broil Abbaut et que sunt in terra Ascelini in Britonaria et his que sunt in terra Arberti Bastardi in Torterel.
J'ai aussi donné toutes les dîmes de toute la paroisse et du château, c'est-à-dire des agneaux, des porcelets, des veaux, du lin, de la laine, du sel et du vin; étant convenu que si quelqu'un plantait sa terre dans une vigne, un dixième de cette vigne deviendrait la propriété de la Sainte-Croix, à l'exception de ces vignes que Pierre fils de Mainard détient à Broil Abbaut et qui sont sur la terre de Ascelin à Britonaria et ceux qui sont sur les terres d'Arbert Bastard à Torterel.

Et ne aliquis forte, de summis etiam optimatibus hujus terre, diabolica quandoque suggestione, controversia qualibet decimas istas Sancte Cruci datas perturbare incipiat, tam vinum de proprio cellario meo quam oves, si habuero, in perpetuum ad opus Sancte Crucis decimabuntur.
Et de peur que par hasard quelqu'un, même parmi les plus grands nobles de cette terre, parfois par suggestion diabolique, ne commence à troubler ces dîmes données à la Sainte Croix, tant le vin de ma propre cave que les moutons, si j'en ai, sera dîmé pour toujours pour l'œuvre de la Sainte Croix.


Dedi etiam quamdam terram super rivum Fagi sitam, in qua est casamentum Crunaldi prepositi et terra Martini carpentarii ; sed casamentum Crunaldi (2) prepositi persolvit per singulos annos quinque solidos ad Natale Domini et unum equum usque Pictavum, et qui habuerit illud faciet hominium abbati.
J'ai aussi donné une terre située sur la rivière des Hêtres, dans laquelle est le château de Crunald le préfet et la terre de Martin le charpentier ; mais le château de Crunald (2) payait chaque année au préfet cinq shillings à la Noël du Seigneur et un cheval jusqu'à Pictavum, et quiconque l'aurait en ferait un hominy pour l'abbé.


Contuli et quatuor molendina, duo cum stagnis suis de dulci aqua et duo de mari molentia et unum furnilium in ipso castello, piscatorias quoque in sterio de Jart ad sepias et ad alios pisces capiendos.
J'ai également fourni quatre moulins, deux avec leurs étangs pour l'eau douce et deux pour le broyage de la mer, et un four dans le château lui-même, et des maisons de pêche également à l'arrière du Jart pour attraper les seiches et autres poissons.

Adauxi etiam Domino meo Jhesu Christo et vivifice cruci ejus atque monachis ibidem Deo militaturis de silva Orbisterii de viridi et de sicco ad omnia necessaria edificiorum, videlicet ad ecclesiam, ad claustra facienda atque recuperanda cum deciderint, ad coquinam ad furnilia ad cameram abbatis, ad domum infirmorum, ad balnea et ad omnes mansiones faciendas usui monasterii necessarias similiterintus vel foris castrum quantum opus habuerint de ipsa silva de viridi et sicco accipient.
J'ai aussi ajouté à mon Seigneur Jésus-Christ et sa croix vivifiante et aux moines qui y serviront Dieu de la forêt d'Orbester du vert et du sec pour tous les édifices nécessaires, c'est-à-dire pour l'église, pour faire des barrières et les récupérer quand elles tombent, pour la cuisine pour les fours pour la chambre de l'abbé, pour la maison des malades, pour le bain et pour faire toutes les pièces nécessaires à l'usage du monastère, de la même manière, ou à l'extérieur du château, autant qu'ils avaient besoin de la forêt verte et sèche elle-même.


Et in ipsa Orbisterii foresta condonavi etiam receptaculum pascuale porcis, bobus, vaccis, equabus, tam in estate quam in hyeme ; similiter et pasnagium porcorum, ita ut ubicumque porci mei ambulaverint et porci monachorum ; capree quoque ad sotulares monachorum faciendos brustum habeant per totam sylvam.
Et dans la forêt même d'Orbester, j'ai également accordé un abri pour le pâturage des cochons, des bœufs, des vaches et des juments, tant en été qu'en hiver ; de la même manière aussi le pâturage des cochons, de sorte que partout où mes cochons marchaient, les cochons des moines allaient de même; les chèvres aussi, pour faire les bordels des moines, les laissent brûler dans toute la forêt.

Ad hec et navem unam concessi liberam et quietam et solutam ab omni consuetudine in portu Talemontis et in omnibus portubus mei honoris.
A cela aussi j'ai accordé un navire franc et tranquille et affranchi de toute douane dans le port de Talmont et dans tous les ports de mon honneur. ==>2021-Talmont-Saint-Hilaire, fouilles archéologiques sur l’ancien port médiéval (Portu castellanus Thalemundi)


Addidi, omnibus optimatibus meis audientibus et subfirmantibus ut si quis ex isto omni meo honore voluerit loco Sancte Crucis ac monachis ibidem Deo famulantibus de possessionibus suis dare vel vendere non prohibeatur sed potius commoveatur ; tantum illo interdicto ut dominus suus inde suum non perdat servitium.
J'ai ajouté, à tous mes nobles écoutant et confirmant que si l'un d'eux, avec tout mon honneur, voulait donner ou vendre de ses biens à la place de la Sainte-Croix et aux moines qui y servent Dieu, il ne devrait pas être interdit, mais plutôt encouragé ; si bien que son maître ne peut pas perdre son service par cette interdiction.


Superest adhuc conventio, quam dominice cruci contuli, quod si homo Sancte Crucis prelietur in campo, sive vincat, sive vincatur, bannum non reddat nisi Sancte Cruci et ejus abbati.
Si homo Sancte Crucis, quod absit, eventu hominem occiderit aut vulneraverit, in castello sive foris castellum, in toto meo honore, bannum non reddat, neque banlegum, neque aliquam aliam consuetudinem, nisi solummodo Sancte Cruci et ejus abbati.
Il reste encore la convention que j'ai portée à la croix dimanche, que si un homme est choisi par la Sainte Croix sur le terrain, qu'il gagne ou soit vaincu, il ne doit rendre le ban qu'à la Sainte Croix et à son abbé.

Si un homme, qui est loin de la Sainte Croix, tue ou blesse un homme, dans le château ou hors du château, en tout mon honneur, il ne rendra pas le ban, ni le banlegium, ni aucune autre coutume, sauf seulement à la Sainte Croix et son abbé.


Si furtum fecerit, tota justitia abbatis erit; similiter de falsa mensura erit. Si homo Sancte Crucis vendiderit bovem vel vaccam, aut aliquam aliam pecuariam, in toto honore meo, non reddat venditionem nisi Sancte Cruci et ejus abbati ; si in publico mercato vendiderit, tantummodo ibi venditionem reddat; de propria vero pecuaria Sancte Crucis, in mercato sive foris mercatum, in castello sive foris castellum, in via sive extra viam, insuper per totum meum honorem, venditio non reddatur neque queratur..
S'il commet un vol, toute justice sera à l'abbé ; de même il s'agira de fausse mesure. Si un homme a vendu à la Sainte-Croix un bœuf ou une vache, ou tout autre bétail, en tout mon honneur, il ne devra rendre la vente qu'à la Sainte-Croix et à son abbé ; s'il a vendu sur le marché public, il ne rendra la vente que là-bas; de mon propre bétail de la Sainte-Croix, au marché ou hors du marché, dans le château ou hors du château, sur la route ou hors de la route, de plus, pour tout mon honneur, la vente ne sera ni rendue ni contestée.

 Si dissipatio inter nos et nostros vicinos et turbatio crescat, quod absit, homines Sancte Crucis non commoneantur neque moveantur ut eant homines occidere, vel terras christianorum predare atque devastare, neque castellum neque vallum facere, neque in quoquam sint angariati, sed ab omni perturbatione bellorum laborent in pace quieti, neque perturbationem in ulla re prosequantur ;  verbi gratia, amici pacis et auctores pacem cum omnibus habeant, etiam cum pacis inimicis.
Si la dissension et la confusion s'accroissent entre nous et nos voisins, ce qui est loin d'arriver, que les hommes de la Sainte-Croix ne soient pas rappelés ou incités à aller tuer des gens, ou à piller et ravager les terres des chrétiens, ni à construire un fort ou un mur, et qu'ils ne soient encombrés de rien, mais de toutes les perturbations des guerres, qu'ils travaillent en paix et en silence, et qu'ils ne poursuivent le désordre en aucune matière ; par exemple, les amis de la paix et les auteurs de la paix avec tous, même avec les ennemis de la paix.


Si tamen inimici nostri in honorem nostrum supervenerint, tunc omnes eant ut defendant sua ab inimicis propria. Ubi vero ego Willelmus persensi adesse diem mortis mee, suscepi monachicum habitum in hoc eodem monasterio, quod construxeram in honorem dominice crucis, et convocans omnes barones meos quos de diversis regionibus adduxeram, quosque in isto meo honore placitaveram, eos multum rogavi ut secundum suum posse ecclesiam quam edificaveram de rebus quas eis dederam augmentarent, maximeque decimas et ecclesias, quas in meo honore edificaverant, ubi eas a se separerent nulli ecclesie nisi mee darent, sed neque filii eorum.
Si, cependant, nos ennemis viennent à notre honneur, alors que chacun aille défendre sa propre propriété contre ses ennemis.

Mais quand moi, Guillaume, m'aperçus que le jour de ma mort était proche, je pris l'habit monastique dans ce même monastère, que j'avais bâti en l'honneur du dimanche de la croix, et réunissant tous mes barons que j'avais amenés de différents pays, et à qui j'avais plu dans cet honneur qui m'appartenait, je les ai beaucoup suppliés qu'ils puissent selon leur volonté en mon honneur, où ils les sépareraient d'eux-mêmes et ne les donneraient à aucune autre église qu'à la mienne, mais pas à leurs enfants.


Quibus omnibus animo uno subclamantibus, omnes postmodum filios optimatum meorum, infantes, pueros, adolescentes, parvos et adultos, congregari feci, et in presentia patrum de supradictis omnibus habui etiam testimonia filiorum.
Avec tous s'exclamant d'un même esprit, j'ai ensuite fait assembler tous les enfants de mes nobles, nourrissons, enfants, jeunes, petits et vieux, et en présence des pères de tous les susdits, j'ai aussi eu les témoignages des enfants.


Hujus donationis tot ferme testes existunt quot Talemontis pagi accole inveniri possunt; verum ne posteritas, negligens nostre sueque salutis quasi preteritorum ignara cupiditate ducta, hec quandoque infringere presumat, idcirco stylo memorieque mando, mea quoque auctoritate necnon et filiorum meorum Willelmi atque Pippini, una cum filia mea nomine Ascelina, voluntaria stipulatione per hanc cartulam roboro, sancio atque confirmo, sub testimonio legitimorum virorum, scilicet fidelium meorum quorum hec sunt nomina, videlicet : Rannulfus de Bullo et filii ejus Petrus et Rannulfus, Arbertus Bastardus, Ascelinus Senex, Aimericus Rufus, Stephanus venderius Abel Barbatus, Aimoinus pincerna, Mathurinus camerarius, Johannes et Isambertus frater ejus, Lochlus marescallus de clericis : Bene Adveniens, Garinus, Tecbaudus, Bartholomeus, Gauterius, Hilarius et alii multi.
Il y a presque autant de témoins de cette donation qu'on en trouve dans le village de Talmont ; mais de peur que la postérité, négligeant notre propre sécurité et étant conduite pour ainsi dire par le désir inconscient du passé, ne présume jamais de violer cela, c'est pourquoi je commande avec ma plume et ma mémoire, par ma propre autorité, ainsi que celle de mes fils Guillaume et Pépin, ainsi que ma fille nommée Asceline, par une stipulation volontaire, je fortifie et sanctionne par cette charte et je confirme, sous le témoignage des hommes légitimes, c'est-à-dire de mes fidèles, dont les noms sont les suivants : Rannulfus de Bullus et ses fils Peter et Rannulfus, Arbertus Bastardus, Ascelinus Senex, Aimerius Rufus, Stephanus venderius Abel Barbatus, Aimoinus le majordome, Mathurinus le chambellan, Johannes et Isambertus son frère, Lochlus le maréchal des clercs : Bienvenue, Garinus, Tecbaudus, Bartholomeus , Gauterius, Hilarius et bien d'autres.

(1) « Anno 1046 monasterium Sancte Crucis Talemonensis inceptum est a domino ipsius castri. » (Chron. Malliac. Chronique de Maillezais)

(2) Le texte portait cette fois Grunaldi, mais une note marginale postérieure appelant le fief dont il est question « le fief de Cornouailles » indique comme meilleure la forme non aspirée du nom de ce prévôt.

 

 

Guillaume Ier est connu, en dehors du cartulaire de Sainte-Croix, par trois documents.

L'un (1020) signale la cession, au profit de l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély, par un sieur Adraldus et sa famille, d'une terre appelée Bundeliac, et il y est cité comme témoin, sous le nom de Guillaume de Talmont (5).

D'après le second, il aurait assisté, sous le même titre, à la confirmation des privilèges de la dite abbaye, par Jean, évêque de Poitiers (1031 ou 1032). Le pape Jean XIX ayant mis celle-ci (6) sous la protection de plusieurs seigneurs poitevins parmi lesquels se trouvait celui de Parthenay, il n'est pas étonnant de voir son allié et parent, mentionné dans plusieurs actes qui intéressent ce monastère. Ces donations n'étaient, du reste, que la restitution des dommages que cet établissement avait eu à subir, pendant les querelles des comtes de Poitou et d'Anjou.

Le troisième, de même date à peu près que le précédent, intéressant notre contrée, nous allons le reproduire en entier. Il est tiré du cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers.

« Ramnulfus miles per Ammonitionem Arnaldi monachi concessit Abbati Ansegiso et monachis S. Cypriani in pago Erbadilico, insula quœ vocatur Riedia, ecclesiam in honorem S. Hylarii constructam, cum omnibus redditionibus parrochiœ ipsius, et omnem decimam totius insulœ, excepto pane et vino : et juxta ecclesiam unum mansum de terra, cum omnibus suis appenditiis, cultum et incultum, et unum juctum de terra arabile in alio loco, excepto maso antedicto, et in aquam vocitatem Vie in loco qui dicitur Trahitioni ad oedifîcandum molendinos quantum potuerint ; et in villa quœ vocatur Arablea unam bordariam cum omnibus quœ ad eamdem pertinebant et redecimationem panis et vini de maso Bernardi. Tertiam partem sepulturœ et candelas de Natale Domini et omnium sanctorum retinuit, omnia alia concessit absque

 

calunmia et absque aliqua consuetudine, consentiente seniore suo Willelmo Partiniacensium Domino.

« S. Ramnulfi qui hanc donationem concessit.

Ainordi uxoris suae.

Ramnulfi filii sui.

Gaufredi Vicecomitis. Toarcensis.

Willelmi Partiniacensium Domini (i.

Willelmi filii sui (II.

Willelmi de Talamonte et filii sui Willelmi.

Durandi, Grimaldi, Girardi Porcarii.

Hengelfredi, Guntaudi præpositi.

Abbatis Ansegisi.

Fulcandi prioris et Constantini monachorum. »

Avant de quitter ce seigneur, qu'il nous soit permis de rectifier une date.

 Le cartulaire du Bas-Poitou, raconte que les églises de l'île d'Yeu furent livrées à l'abbé de Marmoutiers par un certain Bérenger Baiver, et que Guillaume de Talmont, accompagné de ses fils, Guillaume, alors seigneur de Gurzon, et Pépin, reçut du bienfaiteur, pour renoncer à ses droits, un magnifique anneau d'or. La présence de ces deux jeunes seigneurs indique clairement qu'il est question ici de Guillaume le Chauve, et nullement de Guillaume II le Jeune qui mourut sans héritier mâle. Par conséquent, la date qu'on assigne à cette charte (1055) est trop récente, et doit être reportée à une autre, antérieure à 1049  (6).

C'est sous l'impulsion de ce seigneur que Talmont commença à prendre des développements sérieux qui se poursuivirent régulièrement pendant la fin du siècle et le suivant tout entier; en lisant le cartulaire de Sainte-Croix, on s'aperçoit même que les progrès furent rapides et que la ville acquit une prospérité et une importance qu'elle a bien perdues depuis.

 

GUILLAUME II LE JEUNE

(1049-1058)

Guillaume II le Jeune succéda à son père (Jure hereditario), comme il le dit lui-même, dans la seigneurie de Talmont, et consacra une grande partie de sa vie, du moins autant que nous pouvons en juger par les documents qui nous sont parvenus, à la création d'oeuvres pieuses. Malgré l'engagement pris par lui, devant le lit de mort de son prédécesseur, de ne jamais faire d'aumônes à une autre église qu'à celle de Sainte-Croix, son premier acte connu fut, dès 1050, d'accorder à l'abbaye de Marmoutiers de Tours, ordre des Bénédictins, avec l'assentiment de son frère Pépin, et de sa femme Mélisende, une terre située à Fontaines, entre Curzon et Talmont.

Ce monastère était déjà riche et puissant, même en Bas-Poitou, et il pensa sans doute qu'il était sage de se concilier ses bonnes grâces, au moyen de quelques largesses. Son abbé, du nom d'Albert, s'engageait à y fonder un prieuré, dont les moines réciteraient force prières et oraisons, pour le repos de l'âme du bienfaiteur, et celles de son père, de sa mère et de son frère.

Cette terre de Fontaines, lui venait du côté maternel, ainsi que plusieurs autres de la paroisse d'Angles, qu'il ajouta plus tard à sa première libéralité (7).

De même que Guillaume le Chauve l'avait fait, à propos de l'abbaye de Sainte-Croix, il accorda à ce prieuré l'autorisation de prendre les bois nécessaires à sa construction et à son entretien, dans la forêt de Grosbreuil, et, au besoin, dans celle d'Orbestier, avec des franchises nombreuses, qui exemptaient les moines de toute juridiction étrangère.

Cette donation fut approuvée par le comte de Poitou, Pierre Guillaume VI, sa mère Agnès, et son frère Guy Geoffroy (8).

 Guillaume le Jeune obtint aussi de Isembert, évêque de Poitiers, que ce lieu fût à l'abri de toute excommunication, et que le chapelain de Fontaines ne se transportât pas à Poitiers, au moment du synode, pourvu qu'il payât 12 deniers au Chapitre, et autant à l'archiprêtre de Curzon, chargé de lui fournir les huiles saintes (9). Ce n'était vraiment pas payer trop cher la possibilité d'éviter les désagréments et les dangers qu'on risquait de courir, en entreprenant le voyage, aller et retour, de Curzon au chef-lieu de l'évêché.

Cependant le sire de Talmont ne pouvait pas laisser dans l'oubli ses voisins les plus proches, et négliger l'abbaye de Sainte-Croix, que son prédécesseur n'avait pu terminer; il continua donc l'œuvre qu'il avait trouvée en si bonne voie, et appela à la tête du couvent le moine Vital, ancien abbé de Saint-Gildas de Ruys, en Bretagne (10) ; puis profitant de la cérémonie de consécration des bâtiments, il augmenta, dans de notables proportions, les biens de ce monastère.

Parmi les trop peu nombreux faits que nous confie le cartulaire, il y a lieu de citer celui qui a trait au changement de la place sur laquelle se tenait, à Talmont, le marché du samedi ; voici les paroles qu'on prête au seigneur de Talmont :

« Un certain Ascelin, surnommé « Mintius, vint un jour me demander de lui céder le « terrain sur lequel avait lieu le marché du samedi. Je dus le lui refuser, car je n'avais pas, sur l'heure, une autre «place sur laquelle il me fut possible de l'installer. Cependant, après examen, je donnai cet emplacement à Sainte-Croix, afin qu'Ascelin le tint de l'abbé; et j'ai « pu agir ainsi, parce que l'abbé Vital et ses moines ont « souffert, que le marché qui se tenait dans cet endroit, « se réunit désormais dans le cimetière de la dite église. » Le lieu dont il est ici question, s'étendait entre l'abbaye et la Garcilière, et c'est de là que ce quartier prit le nom d'Ascelin. Il est en effet très souvent question du Puits ou Puy Ascelin, dans les actes postérieurs à cette date (11).

Les premiers Seigneurs du château de Talmont (5)

On ne sait si Guillaume II prit part personnellement à la terrible lutte, que le comte de Poitou continua à soutenir contre le duc d'Anjou ; en tout cas la chose est plus que probable. Le cartulaire raconte seulement qu'il entreprit en 1056, le voyage de Rome, pour faire un pèlerinage au tombeau des apôtres, comme il fut d'usage jusqu'aux croisades; mais, avant de partir, reconnaissant tous les périls auxquels il allait s'exposer, il réunit ses barons et confirma tous les actes accomplis pendant sa vie.

 

Il n'est ensuite plus question de lui jusqu'à sa mort, qui dut arriver vers 1058. Aucune charte ne prouve également que son frère ait possédé le fief de Talmont, et il est naturel d'en conclure que Pépin mourut presque en même temps que lui, ou même qu'il le précéda dans la tombe : ce dernier vivait toutefois au moment du départ pour Rome de son aîné.

Ce seigneur ne laissa de sa femme Mélisende, qu'une fille nommée Améline, qui épousa Normand de Moureneau, et dont nous parlerons plus loin.

 Anno 1058, Willelmo mortuo, huic successit in regno Goffredus (Chron. Malliac.)

En 1058, à la mort de Guillaume, Guy-Geoffroy lui succède dans le royaume.

 

1058 Concession de Guillaume V Comte du Poitou pour le château de Talmont

 

Concessio Guillelmi comitis

Post decessum igitur Willelmi et Pipini filiorum primi Willelmi, dicti etiam Calvi, Thallemontis principis, ego Willelmus comes Pictavensis, adeptus in dominio Thalemontense castrum, una cum toto honore ad eum pertinente adiens aliquando idem castellum, obviavit mihi reverendissimus vir abbas Vitalis, clamitans de injuria quam mater mea Agnes comitissa ei fecerat.

Ainsi, après la mort de Guillaume et Pépin, fils du premier Guillaume, dit aussi le Chauve, prince de Talmont, moi, Guillaume, comte de Poitou, ayant obtenu le château de Talmont, avec tous les honneurs qui lui revenaient, allant parfois au même château, je rencontrai le très révérend abbé Vital, criant aux insultes que ma mère la comtesse Agnès lui avait faites.

Ea que a primo predicto Calvo Willelmo tenuerat in Holona libera et soluta ab omni calumpnia per vim invaserat, scilicet medietatem offerentie et decimas de sua terra propria et de suis vineis et de suis salinis.

Celle qui avait été détenue par le premier susdit Guillaume le Chauve à Olonne,  ​​libre et affranchie de toutes prétentions, avait été envahie par la force, c'est-à-dire par une offrande de la moitié et des dîmes de sa propre terre et de ses vignes et mines de sel.

Quem in Talamontem mecum redire feci, et causam ejus querimonie ante meos proceres qui mecum venerunt, simul cum Talamentensibus, judicare ac dissolvere precepi; qui omnes judicaverunt atque auctorisaverunt esse rem abusive actam quam mater mea fecerat.

Je le fis revenir avec moi à Talmont, et ordonnai que sa cause fût jugée et dissoute par plainte devant mes seigneurs qui m'accompagnaient, ainsi que les gens de Talmont ; qui ont tous jugé et autorisé qu'il s'agissait d'un acte abusif que ma mère avait commis.

 Quapropter ea que non nos seb alii sanctorum locis contulerunt in mea etate atque dominatione, affirmo omnia ace commando sanctis ecclesiis et earum ministris, ut antiquitus tenuerunt, reddere.

Pour cette raison, ce que nous et d'autres n'avons pas apporté aux lieux saints pendant mon âge et mon règne, j'affirme de tout restituer aux saintes églises et à leurs ministres, comme ils le faisaient dans les temps anciens.

Idcirco ego Willelmus, Pictavorum comes, jubeo reddere S. Cruci et venerabili predicto viro Vitali et monachis ejusdem S. Crucis ea que mater mea jam dicta Agnes injuste abstulerat, ita ut nostris temporibus teneant sicuti tempore Willelmi Calvi tenuerunt.

C'est pourquoi moi, Guillaume, comte des Pictes, j'ordonne de restituer à la Sainte Croix et au susdit vénérable Vitali et aux moines de la même Sainte Croix ces choses que ma mère la susdite Agnès avait injustement enlevées, afin qu'elles puissent tenir à notre époque comme au temps de Guillaume le Chauve.

 Si quis post me hoc actum violaverit atque dissipaverit anathema sit. Ipsis diebus erant mecum apud predictum castellum isti mei proceres qui subtitulantur, qui et hujus rei testes accedunt, videlicet : uxor mea Ermesendis, episcopus Willelmus Engolisme, Savaricus vice comes et alii plures ; et de Thalemonensibus : Ramnulfus de Bullio, Achardus vicarius, Barengerius Baiverius, Arbertus Bastardus, Giraudus de Casa, Aimericus Rufus, Bernardus Meschinot, Hugo Ugolini, Rannulfus de Santo Michaele prepositus matris mee et alii.

Si quelqu'un après moi viole et détruit cet acte, qu'il soit anathème. En ces jours-là, il y avait avec moi au château susmentionné mes nobles qui sont sous-titrés, qui viennent également comme témoins de cette affaire, à savoir: ma femme Ermesendis, l'évêque Guillaume d’Angoulême, le vice-comte Savaricus et bien d'autres; et des Thalemoniens : Ramnulfus de Bullio, Achardus vicarius, Barengerius Baiverius, Arbertus Bastardus, Giraud de Chaize, Aimericus Rufus, Bernardus Meschinot, Hugh Ugolini, Rannulfus de Saint Michaele, le préfet de ma mère, et d'autres.

 Post hec ego Willemus, Pictavorum comes, condonavi pasnagium ad porcos S. Crucis in nemore Jardis, pro anima mea et pro anima patris mei et pro animabus omnium hanc pactionem firmam tenentium.

Après cela, moi, Guillaume, comte du Poitou, j'ai pardonné le pâturage des cochons de la Sainte Croix dans la forêt de Jard pour mon âme et pour l'âme de mon père et pour les âmes de tous ceux qui tiennent cette ferme alliance.

Post decessum quoque ejus (a), frater suus hoc donum Gofridus Guydo auctorisavit esse sempiternum, pro anima sua et pro animabus precedentium atque subsequentium amicorum suorum.

 



Après sa mort également, son frère Guy Geoffroy a autorisé ce don à être éternel, pour son âme et pour les âmes de ses amis précédents et suivants.

 

C A D E L O N D'Aulnay (1058-1074)

Guillaume VI, comte de Poitou, vivait encore, quand la seigneurie de Talmont tomba en rachat, et c'est lui qui, à l'occasion de l'ouverture du fief, se rendit dans cette ville, en 1058, afin d'occuper le château, de régler la succession et de percevoir les droits à payer pour le passage de la terre en d'autres mains (12).

Comme il arrivait dans le pays, il trouva sur sa route l'abbé Vital qui marchait à sa rencontre, afin de lui présenter ses souhaits et de l'entretenir d'un différend qu'il avait avec l'abbé de Vendôme. Ce dernier réclamait un prétendu don, à lui fait, par sa mère, la comtesse Agnès.

Le comte était accompagné dans son voyage, par sa femme Ermisende, Guillaume, évêque de Poitiers, Savary, vicomte de Thouars, et beaucoup d'autres seigneurs qui lui servirent de témoins dans l'arrangement de cette affaire (13) ; elle fut réglée du reste au mieux des intérêts du monastère.

Les deux fils de Guillaume le Chauve étant morts, la succession revenait, en vertu du droit de viage et de retour, à son troisième enfant, Asceline, qui venait d'épouser Cadelon, un des barons de la région de Thouars, dans laquelle il possédait de nombreuses terres qu'il tenait sous la suzeraineté du vicomte Aimery.

Cette transmission est parfaitement indiquée dans le passage suivant du cartulaire de Sainte-Croix :

« Post mortem Willelmi et Pepini, filiorum primi Willelmi Calvi, qui Thalemontem castrum primus edificavit, successi eis ego Kadelo, in eodem honore, accipiens eorum sororem in uxorem, nomine Ascelinam.

 Après la mort de Guillaume et Pépin, fils de Guillaume Ier le Chauve, qui éleva le premier le château de Talmont, moi, Cadelon, je leur succédai dans la même seigneurie, ayant accepté pour épouse leur sœur Asceline (14). »

 

On trouve le nom de ce seigneur mêlé à beaucoup d'aumônes, faites en faveur de l'abbaye, et ce fut pendant sa vie, que l'abbé Euvrard, successeur de Vital, sut si bien arrondir son domaine et jeter les bases de la grande prospérité de Sainte-Croix.

Le cartulaire, en dehors de toutes les donations, nous rapporte peu de faits qu'il soit intéressant de relater ici.

Cependant, il nous apprend que, Cadelon, comme son prédécesseur, se rendit à Rome, en pèlerinage, près des tombeaux des Apôtres, et qu'il en revint, ce que nous n'avions pu affirmer de son beau-frère, puisqu'il fit à son retour, une donation en faveur d'un certain Guillaume Ulric (15).

 

1068 Cadelon de Talmont vend à la Trinité la moitié des revenus des églises et des dîmes d’Olonne.

 De medietate ecclesiarum et decime de Olona

Environ la moitié des églises et un dixième d'Olona

Inter alia, quae monasterio Vindocinensi ad  subsidium monachorum Agnes comitissa contulerat, donavit etiam medietatem ecclesiarum et decimae de Olona.

Entre autres choses, que la comtesse Agnès avait apportées au monastère de Vincent pour le soutien des moines, elle a également fait don de la moitié des églises et de la dîme d'Olonne.

Tenere eam monachi sicut ipsa dederat videbantur, sed utilitatis inde parum valde capiebant.

Ils semblaient le garder tel qu'elle l'avait donné aux moines, mais ils en tiraient très peu d'avantages.

 Columpniam enim illis et contrarietatem de ea miles quidam Cadolo dictus de Talemonte tantam inferat, ut ad dimidiam partem reddituum, qui sibi consuetudinatio jure debebantur, pertingere vix unquam valerent.

Car un certain soldat appelé Cadelon de Talmont leur apporta tant d'opposition et d'opposition, qu'ils ne purent presque jamais atteindre la moitié des rentes qui leur étaient dues par le droit coutumier.

Quapropter quidam de monachis qui Rotbertus juvenis dicebatur placitum cum eo iniit, et concordiam talem fecit : dedit predicto Cadoloni II modios frumenti et dimidum atque uxoris ejus X solidos, tali convenientia ut ipsi deinceps omni anno propriis hominibus conducere faciant decimam totam, et terragium, quod eorum est dominicum usque in area, ibique annonam cum excusa (Gerussa) fuerit, ad minam dividentes, ipsi tres partes et monachi quartam accipiant.

C'est pourquoi l'un des moines, qu'on disait être Robert le Jeune, passa un traité avec lui, et fit un tel accord : il donna audit Cadelon 2 boisseaux de maïs et demi, et sa femme 10 shillings, un tel accord que chaque année par la suite, ils devraient embaucher leurs propres gens pour faire toute la dîme, et le terrage, qui est le leur jusqu'au dimanche, dans la région, et là, lorsque l'excuse (1) a été faite, en divisant en parti, ils en prendraient eux-mêmes trois parts et les moines une quatrième.

Dedit et cuidam preposito ejusdem Olonae Goscelino XX solidos, quem licet contrarium valde in redditibus capiendis prius habuerit, in placito tamen postea adjutorem fidelissimum sensit.

Il a également donné 20 solidi à l'un des préfets de la même Olonne Goscelinus, qui, bien qu'il ait été auparavant très opposé à la prise de rentes, s'est senti plus tard comme un assistant très fidèle dans le plaidoyer.

 Actum est hoc castro Talemonti, in camera ipsius Cadolonis, tempore Philippi Francorum regis et Guidonis Pictavorum comitis, praesulante Pictavis Isamberto pontifice, venerabili etiam abbate Oderico monasterio Vindocinensi fideliter et prudenter administrante, Agnete vero comitissa adhuc vivente, sed jam veste mutat.

Cela se passait au château de Talmont, dans la chambre de Cadolon lui-même, au temps de Philippe, roi des Francs, et de Guy-Geoffroy ou Guillaume VIII, comte du Poitou, présent le pontife Isembert II évêque de Poitiers, administrant fidèlement et prudemment le monastère de Vincent au vénérable abbé Odericus, tandis qu'Agnès, la comtesse, vivait encore, mais changeait déjà de vêtements.

 Testes isti qui subscripserunt quando conventio ista firmata est, presentes fuerunt Rotbertus monachus, Guillelmus Ulricus, Goscelinus praepositus, Rotbertus Boverius, Rainaldus Ingrannus, Cadolo et uxor ejus.

Ces témoins qui ont souscrit lors de la confirmation de cette convention, étaient présents le moine Rotbertus, Guillaume Ulricus, le préfet  Goscelin (de Lezay), Rotbertus Boverius, Rainaldus Ingrannus, Cadelon et sa femme.

Anno MLXVIII ab incarnatione Domini.

Et en teste, au commencement dudit chappitre en lettres rouges, est escript : C.XCIIII.

 

 

Pendant le passage de Cadelon à la tête de la seigneurie, le comte de Poitou, duc d'Aquitaine, toujours en guerre avec le comte d'Anjou, marcha contre la ville de Saintes, qu'il prit malgré Foulque Réchin ; dans le cours de cette dernière expédition (1068), le duc assiégea et prit d'assaut la ville de Luçon, réduisit en cendres le château et le monastère de Sainte-Marie, et fit massacrer lâchement une foule d'habitants, tant hommes que femmes (16).

Nous ignorons si Cadelon prit part, comme ses alliés et parents, le vicomte de Thouars et le seigneur de Parthenay, à la descente, en Angleterre, de Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, ou s'il se rangea sous la bannière du comte de Poitou qu'il aurait accompagné en Espagne quand celui-ci alla combattre les Sarrazins et prendre Barbato.

Il y a tout lieu de croire que plusieurs nobles de la contrée se mêlèrent à l'une et à l'autre de ces guerres, car les habitants du Poitou composèrent une notable partie des armées qui exécutèrent ces deux expéditions lointaines et hardies.

Cadelon mourut vers l'année 1074; s'étant marié fort tard, comme il semble résulter du texte de plusieurs chartes, probablement vers 1058, il laissa trois fils jeunes encore, Guillaume, Pépin et Hugues qui ne purent recueillir, du moins pour le moment, l'héritage paternel.

Jusqu'au règlement des droits de succession, le Talmondais fut administré par Ayraud de Fabrice et Pierre, fils de Maynard, lieutenants commis par le comte de Poitou (17).

 

NORMAND DE MOURENEAU

(1074-1078)

Normand de Moureneau qui, on l'a déjà dit, avait épousé Ameline, fille de Guillaume II, hérita, at œquum erat, du titre et de l'usufruit de la terre de Talmont.

Dès 1076, il fit un don à l'église de Sainte-Croix, pour le salut de son âme et de celle de son prédécesseur (18) et avec le consentement de ses deux parents Guillaume et Pépin passa plusieurs autres traités (19).

Vers 1078, il présidait la cour des barons du Talmondais réunis pour juger, sur l'ordre du comte, un différend qui régnait entre un certain moine nommé Robert, de l'abbaye de Vendôme et l'abbé Euvrard de Sainte-Croix (20) ; à peu près à la même époque il convoquait les membres de la cour de Curzon et aplanissait les difficultés, soulevées au sujet de la terre d'Angles, par le prieur de Fontaines contre un certain Morin (21). Ce seigneur ne jouit que peu de temps de la principauté, et eut pour successeur son cousin Pépin, déjà cité, fils de son prédécesseur. « Postquam Normannus de Talemundo obiit et Pipinus successit in honorem. » Lorsque Normand de Talmont mourut, Pépin lui succéda dans cet honneur (22).

 

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire

 

PÉPIN

(1078-1098)

Pépin ne posséda immédiatement le Talmondais que par suite de la mort de son frère aîné Guillaume, qui aurait dû succéder à Normand (23). Il est cité dans de nombreuses chartes du cartulaire, et nous renvoyons le lecteur à l’histoire de l 'abbaye, s'il désire connaître ses rapports suivis avec cet établissement religieux. Qu'il nous suffise de dire ici, que ceux-ci ne furent pas toujours empreints de la plus parfaite cordialité, et que même, un certain jour, l’abbé Alexandre n’hésita pas à faire excommunier celui qui avait osé contester ses droits sur la chapellenie de Saint-Pierre de Talmont.

En ce temps-là, les moines de Fontaines vivaient aussi en mauvaise intelligence avec leurs voisins qui du reste faisaient tout ce qu'il fallait pour cela : ce n'étaient que discussions, ayant toujours pour cause la possession de quelques lopins de terre.

 Leurs vassaux mêmes, se plaignant souvent de la façon dont ils appliquaient les corvées ou les tailles, eurent recours, un beau jour, à la justice de Pépin et de ses barons, comme il est indiqué par le jugement suivant, un des plus anciens documents connus, ayant trait à des hommes de la classe des paysans. Il remonte en effet, à 1090 environ, et fait partie du cartulaire du Bas-Poitou. Voici la traduction qu'en fit M. Paul Marchegay (24) :

« Sachent ceux qui sont présens et à venir, c'est-à-dire les habitants du grand monastère de  Saint-Martin (Marmoutier), que les paysans d'Angles ont porté plainte au seigneur de Talmont, nommé Pépin, au sujet de la corvée qu'ils faisaient aux moines de Saint-Jean-l'Évangéliste (Fontaines), et lui ont demandé que cette corvée fût réduite au minimum de ce qu'ils avaient coutume de faire pour Guillaume de Talmont, lequel avait donné en pleine et perpétuelle propriété, à Saint-Jean-l'Évangéliste, à Saint-Martin, et aux religieux voués à leur service la terre d'Angles avec celle de Fontaines.

« Afin d'obtenir cette réduction, les susdits paysans donnèrent 50 sous au dit seigneur Pépin, et il leur octroya une charte par laquelle ils n'étaient tenus à aucune autre corvée que celle en usage du temps de Guillaume de Talmont. Par ce motif, les moines sont venus en justice devant le même Pépin, réclamant contre le refus des paysans d'Angles, d'acquitter leur redevance ordinaire. Pépin a donc ordonné à ses barons de rendre leur jugement sur ce débat. Ceux-ci, conformément à ses ordres, ont prononcé l'arrêt suivant :

« De même que les paysans eussent fait la corvée « entière, si elle eût été exigée d'eux par Guillaume de Talmont, auquel elle était due, et auquel, de son vivant, lesdits paysans appartenaient entièrement et sans que nul mortel put les lui contester ; ainsi ils doivent cette  corvée entière aux moines de Saint-Martin et de Saint Jean-l'Evangéliste de Fontaines, auxquels, en vertu de la donation de Guillaume, ils appartiennent entièrement et sans que nul mortel puisse les leur contester.

 

« Ainsi le seigneur Pépin, contre les règles du droit, a pris, au sujet de cette loyale redevance, le parti des paysans contre les moines, mais ceux-ci doivent bien se garder de faire à ceux-là quelque tort, par suite duquel les paysans seraient fondés à se plaindre raisonnablement au seigneur de Talmont.

« Pépin annula donc la charte qu'il avait donnée aux paysans, et il la leur fit réclamer pour la délivrer aux moines.

« Les témoins qui ont vu et entendu ces choses sont : « Hugues, frère de Pépin, Pierre du Bouil, Hugues de la Chaize-Giraud...

Etaient présents aussi les religieux et paysans dont les noms suivent : « Ainulfes, alors prieur de Fontaines ; Pierre et Durand (moines) ; Raoul et Aimé, leurs serviteurs ; Constantin et Jean, prêtres ; et des paysans, Gautier le Sage, Oudry Céon, Bernard Noël... (25) »

On ne dit pas que Pépin rendit l'argent : ce fut donc, malgré tout, le pauvre paysan qui paya les frais et qui perdit les cinquante sous ; mais cela montre, cependant, que la cour des barons n'était pas toujours de l'avis de son seigneur, et que même elle savait, à l'occasion, lui infliger un blâme sévère. La justice ne sortit pas trop boiteuse, pour cette fois, de la salle où elle avait tenu ses séances.

Pépin eut d’autres difficultés avec le prieuré de Fontaines.

Vers 1080, il lui enleva la propriété de quelques marais de la terre d'Angles, en donna une partie aux chanoines de l'abbaye de ce lieu, et dessécha l'autre qu'il s'était réservée pour la livrer à la culture, et, par suite, en augmenter considérablement la valeur.

C'est alors que les moines de Marmoutiers se rappelèrent leurs droits et en réclamèrent la restitution. Les chanoines d'Angles firent la sourde oreille, et Pépin, de son côté, après avoir eu la velléité de reconnaître son usurpation, donna, malgré tout, à son lit de mort, la portion dont il jouissait, aux moines de Sainte-Croix.

Les religieux de Tours, exaspérés de ce procédé, adressèrent une réclamation à Guillaume IX, qui venait d'arriver dans le Talmondais pour régler les droits de succession (1098).

L'affaire était délicate, et le comte, voulant conserver les bonnes grâces de Marmoutiers et de Talmont, se déchargea de cette responsabilité par une délégation de pouvoirs à la cour féodale du seigneur de la Roche-sur-Yon.

Othon, encore plus embarrassé que son suzerain sur le bien- fondé des revendications, et tout aussi désireux de vivre en bonne harmonie avec ses deux puissants voisins, usa du moyen suprême qui lui restait en soumettant la décision du procès au Jugement de Dieu par le duel. Le lieu fixé pour le combat fut les Moutiers (26).

 Au moment de l'engagement, les moines d'Angles présents offrirent de faire également trancher leur différend par le champion de Sainte-Croix : la proposition fut acceptée par les deux parties. Nous n'entrerons pas dans les détails de cette scène si habilement décrite par M. Paul Marchegay (27) ; nous dirons seulement que le représentant des religieux de Sainte-Croix et d'Angles fut battu et que les marais restèrent la propriété du prieuré de Fontaines.

 

Sous Pépin, les habitants du Talmondais s'armèrent pour plusieurs expéditions et notamment en 1087, contre les infidèles, c'est-à-dire, les Maures et les Sarrazins.

Plusieurs d'entr'eux y succombèrent et le cartulaire signale, à ce sujet, des libéralités distribuées par leurs parents qui achetèrent des prières pour le repos de l'âme de ces martyrs, comme on les appelle dans ce recueil (28).

Quelques années plus tard, vers 1093, même seigneur ordonna une levée d'hommes à Talmont et à Olonne, pour aller rejoindre le comte Guillaume VIII qui intervenait en faveur du seigneur de Parthenay Ebbon, contre son frère Guelduin.

Parmi les gens d'armes désignés, se trouvaient des vassaux de Sainte-Croix, que le préposé Gobin voulut enrôler de force, malgré les franchises dont ils jouissaient ; sur la réclamation énergique de l'abbé, Pépin crut prudent et habile de donner des ordres pour qu'on les laissât en paix.

Nous terminerons ce qui a trait au seigneur Pépin en mentionnant, d'après le cartulaire du prieuré de la Chaize-le-Vicomte, que le sire de Talmont approuva le 5 août 1091, deux concessions relatives à Vilaron, rédigées au château du lieu, par le vicomte Aimery, alors présent et donateur, et qu'il abandonna tous ses droits sur la concession faite par le même seigneur au dit prieuré touchant les foires de cette localité ainsi que sur la livraison de trois charrettes de bois à conduire par les gens de la Chevrolière (28)

==>  6 décembre 1093, sa signature apparait dans une charte de Chaize du vicomte Aimeri de Thouars

Nous arrivons ainsi aux dernières années du XIe siècle pendant lesquelles se déroula un événement considérable qui eut en Poitou, comme partout en France, un puissant retentissement. Le concile d'Auvergne venait de terminer ses travaux, et le pape Urbain II, parcourant l'Europe, s'arrêtait à Poitiers pour prêcher la croisade.

Combien y eut-il, dans le Talmondais, d'âmes chevaleresques et pieuses qui se laissèrent séduire par cette noble idée, d'aller conquérir les Lieux-Saints sur les Musulmans? On ne saurait le dire, mais beaucoup d'habitants de ce pays subirent incontestablement le triste sort des compagnons de Pierre l'Hermite et ne revirent jamais ceux qu'ils abandonnèrent pour suivre l'entraînant prédicateur.

Quelques privilégiés seuls eurent le bonheur d'assister à la prise de Jérusalem, en 1099, et de pouvoir regagner leur patrie.

Pépin perdit sa mère Asceline, en 1092, et laissa de sa femme Agnès, une fille appelée Aénor : il dut mourir en 1098.

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire (3)

 

Gosselin de Lezay avait épousé la fille de Pépin, fils de Kadelon d'Aulnay (v. 1058-v. 1074), seigneur de Talmont.

 

GOSCELIN DE LEZAY

(1098-1112)

Pépin et ses frères ne laissant pas d'enfant mâle, la seigneurie passa à Goscelin de Lezay (30), son gendre, époux d'Aénor d'Aulnay (1090 - 1139).

Le 7 décembre 1099, ce dernier assistait sous le nom de seigneur de Talmont, à une cérémonie présidée par l'évêque de Poitiers, Pierre II, qui était venu à la Chaize-le-Vicomte, consacrer l'église de Saint-Nicolas. Il y est indiqué parmi les barons qui offrirent dix sols de rente au prieuré.

On ne trouve aucune trace de Goscelin pendant que Guillaume VIII prépara et consomma son expédition en Palestine ; or, ce prince emmena avec lui, à la conquête des Lieux-Saints, 3,000 hommes de ses provinces de Poitou et de Guyenne, et le Talmondais y contribua assurément pour sa large part.

Le fait est prouvé par les nombreuses donations que consentirent en faveur des abbayes, à la date de 1100, les pèlerins ou croisés qui tinrent à se mettre sous la protection du ciel, avant d'entreprendre un voyage si long et si funeste à leurs prédécesseurs.

Un certain soldat, Engibaud, surnommé Meschinot, partant pour Rome, lisez la Palestine, concéda ce qu'il possédait, sur le moulin de Dolbeau, aux moines de Sainte-Croix. La fin de ce document rapporte même, que le malheureux fut tué par les ennemis, et que sa femme et son fils ratifièrent l'aumône (31). On sait en outre pertinemment, que Guillaume d'Apremont et Aimeri de Bouil (32) accompagnèrent le comte de Poitou, mais il est impossible de dire si Goscelin, qui est invisible pour nous pendant cette période, se décida à quitter son château.

Tout le monde connaît la triste fin de cette expédition malencontreuse. Après avoir remporté quelques légers succès, Guillaume fut contraint d'abandonner la lutte, et son retour précipité entraîna la disparition, en mer, de la plupart de ceux qui avaient échappé aux armes des infidèles ou aux fatigues écrasantes de l'expédition ; de sorte qu'il ne ramena pas la dixième partie de la nombreuse armée qu'il avait levée. Mais, si rien ne prouve le départ de Goscelin, plusieurs pièces démontrent, qu'il n'y succomba pas, car de 1105 à 1112 il figura en qualité de témoin ou de bienfaiteur dans de nombreux actes publics et privés (33).

Il y a lieu de relater ici, à sa place chronologique, l'apparition de l'abbaye d'Orbestier qui fut fondée en 1107 par le comte de Poitiers et Goscelin de Lezay (34), et, quoique le sire de Talmont y ait peu participé, celle de l'abbaye de Boisgrolland grassement dotée par Aimery, baron de Poiroux, et sire du Bouil (35).

La charte qui raconte cette dernière érection, et qui porte la date de 1101, explique comment Aimery, de retour de la première croisade, s'adressa à l'abbaye de Moreilles pour obtenir cette faveur (36).

« Au nom de la sainte et indivisible Trinité, moi, Aimery de Bouil, voulant bâtir une maison dans laquelle Dieu fut toujours honoré par ses fidèles serviteurs, j'ai demandé plusieurs fois à vénérable homme Méchin, abbé de Moreilles, d'envoyer à Boisgrolland, (paroisse de Poiroux), un certain nombre de ses religieux, et de leur donner un abbé, afin, qu'y résidant  avec continuité, il y puissent prier constamment le seigneur, pour obtenir le pardon de mes péchés et de ceux de mes parents, ainsi que celui de tous les fidèles vivants et défunts. Le susdit abbé Méchin, après de longs ajournements, mais toujours sollicité par moi et par beaucoup d'autres, a fini par acquiescer à cette demande. En conséquence, moi, Aimery, je me suis appliqué à pourvoir de mes biens, aux nécessités de ceux qui devaient venir servir Dieu au dit Boisgrolland, et tout ce que j'ai voulu leur donner, je l'ai fait consigner par écrit.... »

 

Pour ne plus revenir sur les agissements de cet établissement religieux, qui, du reste, fut peu mêlé à l'histoire que nous écrivons, déclarons de suite que d'abord ses moines furent soumis à l'ordre des Bénédictins et qu'ensuite, vers 1203, ils embrassèrent la règle établie à Citeaux.

Juillet 1107, Gosselino ou Goscelinus de Leziaco, seigneur de Talmont, est nommé dans une charte de  Guillaume IX, duc d’Aquitaine, comte de Poitou pour l’abbaye d’Orbestier

Dans une charte de l'abbaye de Saint-Maixent, de 1110, GOSCELIN, seigneur de Lezay, se dit vassal de l'abbaye et reconnaît qu'il a frauduleusement vendu à l'abbaye de Saint-Séverin les églises de Lezay que son père avait données à Saint-Maixent .

Comme vassal de l'abbé de Saint-Maixent, le seigneur de Lezay lui devait certain service fort curieux que le cartulaire de l'abbaye mentionne en ces termes :

« Sciant omnes venturi, quicumque successerint nobis, quod dominus de Lezai.... esse homo abbati sancti Maxentii. Et si forte evenerit quod abbas faciat duellum de militibus, ipse debet querere ei totam armaturam, que necesse fuerit ad equum armandum, et debet esse cum eo, ut cum domino suo, ad placita et ad servandum duellum . »  Al. Richard. Chartes de l'abbaye de Saint-Maixent, 1, p.3 et  263.

La petite quantité de chartes conservées, très faible partie de celles qui furent rédigées de 1110 à 1297, est très laconique sur les détails relatifs aux habitants de cette abbaye et les seigneurs de Poiroux. Le dernier abbé fut Aimeri, mort en 1811, supérieur de Saint-Sulpice (37).

Goscelin ne mourut pas avant 1112, car il est encore question de lui et de sa femme dans une charte rédigée à cette époque; ils y sont représentés, comme faisant démolir, à Olonne, sur la demande des moines de Sainte-Croix, un four banal qui nuisait à celui de l'abbaye (38).

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire (5)

(Chevaliers du Poitou Cie Capalle)

 

 

An Mil Talmont Saint Hilaire - Les premiers Seigneurs du Poitou contre L’INVASION DES NORMANDS (Les Forteresses de la Mer)<==..... ....==> Château de Talmont – Guillaume de Lezay - Guillaume IX- Hugues VII de Lusignan - Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (Time Travel)

  

Voyage dans le Temps des Chevaliers du Poitou ; DESCRIPTION DE LA VILLE DE TALMONT SES CHATEAUX  <==....

 


 

L'abbaye Sainte Croix de Talmond - Les Monastères, les Cures et Paroisses du Talmondais.

On ne saurait faire une étude quelconque sur le Moyen- Age, sans parler en première ligne de la religion et de ceux par les mains desquels elle fut administrée.


 

An 1098, le seigneur de Talmont Vassal de Guillaume IX, duc d'Aquitaine tranche un litige religieux dans le marais d'Angles
L'An 1098, Pépin seigneur de Talmont Vassal de Guillaume IX, duc d'Aquitaine tranche le litige opposant l'abbaye de Marmoutier à Pierre II, fils de Vitalis Cox, au sujet d'une terre dans le Marais Poitevin d'Angle proche de la tour de Moricq. La décision fut prise de donner le résultat par un duel du Jugement de Dieu.....

 

L'abbaye du bout du monde de Saint Jean d'Orbestier Fondée par Guillaume IX, duc d'Aquitaine et comte de Poitou

C'est en juillet 1107 que Guillaume IX, duc d'Aquitaine, comte de Poitou et seigneur de Talmont autorise les moines bénédictins menés par un certain Foucher à s'installer dans la vaste forêt d'Orbestier " silva Orbisterii " ou " Orbisterri foresta " L'abbaye est dédiée à Saint Jean Baptiste et Saint Marie et prend le nom d'Orbestier, (orbis terminus ", qui signifie le " bout du monde ", le domaine concédé s'étend sur plus de 800 hectares limités à l'est par le ruisseau de Tanchet et à l'ouest par le ruisseau de Coyala.

 

 

Chronologie Historique des Comtes de la MARCHE - Liste des comtes de la Marche

La Marche, bornée au septentrion par le Berri, à l'orient par l'Auvergne, à l'occident par le Poitou et l'Angoumois, au midi par le Limousin, tire son nom de sa situation, qui la rend limitrophe du Poitou et du Berri. On la nomme aussi Marche Limousine, parce qu'avant le milieu du dixième siècle, elle faisait partie du Limousin.

 

(1) A cette époque on donnait aux seigneuries le nom d'honneur.

Bulle du 1er mai 1031. Les seigneurs de Parthenay donnèrent, en 1039, l'église de la Peyrate à l'abbaye de Saint-Jean, celle-ci ne la garda pas longtemps, car elle fut transmise quelques années après par Cadélor aux moines de Sainte-Croix de Talmont.

(2) Aremgade, épouse de Guillaume de Parthenay, avait appartenu à la famille de Talmond (Notice sur les Larchevêques par M. Marchegay).

(3) Cartulaire de Talmond, chapitre I.

(4) Cartulaire de Talmond, chapitre III.

(5) Jean Besly, preuves de L'Histoire des Comtes de Poitiers, p. 346.

(6) Cartulaire du Bas-Poitou, p.132.

(7) Le nom d'Angles, vient, dit-on, de la configuration du point qui faisait angle sur les marais mouillés. Nous donnons cette étymologie pour ce qu'elle vaut.

(8) Cartulaire de Fontaines, chapitre I.

(9) Cartulaire de Fontaines, chapitre II.

(10) L'abbé Vital de Saint-Gildas, successeur de Saint-Félix, était venu à Beauvoir-sur-Mer pour réclamer, au nom de son couvent, le corps du moine Goustaut, qui y était mort subitement le 27 novembre 1040, et qui fut plus tard canonisé.

(11) M. l'abbé Brasseur supposait que ce 110m de quartier avait été donné en mémoire d'Asceline, femme de Guillaume le Chauve. Selon nous, il est préférable de voir là le nom du propriétaire Ascelin, dit Mintius, qui reçut ce terrain du seigneur et de l'abbé. (Cartulaire de Talmond, chapitre III p. 73.)

(12) Le comte de Poitou avait le droit d'agir ainsi, en vertu de la coutume féodale connue sous le nom de garde-noble.

1058 Concessio Guillelmi comitis

Post decessum igitur Willelmi et Pipini filiorum primi Willelmi, dicti etiam Calvi, Thallemontis principis, ego Willelmus comes Pictavensis, adeptus in dominio Thalemontense castrum, una cum toto honore ad eum pertinente adiens aliquando idem castellum, obviavit mihi reverendissimus vir abbas Vitalis, clamitans de injuria quam mater mea Agnes comitissa ei fecerat.

Concession de Guillaume le Comte

Ainsi, après la mort de Guillaume et Pépin, fils du premier Guillaume, dit aussi le Chauve, prince de Talmont, moi, Guillaume, comte de Poitou, ayant obtenu le château de Talmont, avec tous les honneurs qui lui revenaient, allant parfois au même château, je rencontrai le très révérend abbé Vitalis, criant aux insultes que ma mère la comtesse Agnès lui avait faites.

Ea que a primo predicto Calvo Willelmo tenuerat in Holona libera et soluta ab omni calumpnia per vim invaserat, scilicet medietatem offerentie et decimas de sua terra propria et de suis vineis et de suis salinis.

Celle qui avait été détenue par le premier susdit Guillaume le Chauve à Olonne,  ​​libre et affranchie de toutes prétentions, avait été envahie par la force, c'est-à-dire par une offrande de la moitié et des dîmes de sa propre terre et de ses vignes et mines de sel.

Quem in Talamontem mecum redire feci, et causam ejus querimonie ante meos proceres qui mecum venerunt, simul cum Talamentensibus, judicare ac dissolvere precepi; qui omnes judicaverunt atque auctorisaverunt esse rem abusive actam quam mater mea fecerat.

Je le fis revenir avec moi à Talamont, et ordonnai que sa cause fût jugée et dissoute par plainte devant mes seigneurs qui m'accompagnaient, ainsi que les gens de Talmont ; qui ont tous jugé et autorisé qu'il s'agissait d'un acte abusif que ma mère avait commis.

 Quapropter ea que non nos seb alii sanctorum locis contulerunt in mea etate atque dominatione, affirmo omnia ace commando sanctis ecclesiis et earum ministris, ut antiquitus tenuerunt, reddere.

Pour cette raison, ce que nous et d'autres n'avons pas apporté aux lieux saints pendant mon âge et mon règne, j'affirme de tout restituer aux saintes églises et à leurs ministres, comme ils le faisaient dans les temps anciens.

Idcirco ego Willelmus, Pictavorum comes, jubeo reddere S. Cruci et venerabili predicto viro Vitali et monachis ejusdem S. Crucis ea que mater mea jam dicta Agnes injuste abstulerat, ita ut nostris temporibus teneant sicuti tempore Willelmi Calvi tenuerunt.

C'est pourquoi moi, Guillaume, comte des Pictes, j'ordonne de restituer à la Sainte Croix et au susdit vénérable Vitali et aux moines de la même Sainte Croix ces choses que ma mère la susdite Agnès avait injustement enlevées, afin qu'elles puissent tenir à notre époque comme au temps de Guillaume le Chauve.

 Si quis post me hoc actum violaverit atque dissipaverit anathema sit. Ipsis diebus erant mecum apud predictum castellum isti mei proceres qui subtitulantur, qui et hujus rei testes accedunt, videlicet : uxor mea Ermesendis, episcopus Willelmus Engolisme, Savaricus vice comes et alii plures ; et de Thalemonensibus : Ramnulfus de Bullio, Achardus vicarius, Barengerius Baiverius, Arbertus Bastardus, Giraudus de Casa, Aimericus Rufus, Bernardus Meschinot, Hugo Ugolini, Rannulfus de Santo Michaele prepositus matris mee et alii.

Si quelqu'un après moi viole et détruit cet acte, qu'il soit anathème. En ces jours-là, il y avait avec moi au château susmentionné mes nobles qui sont sous-titrés, qui viennent également comme témoins de cette affaire, à savoir: ma femme Ermesendis, l'évêque Guillaume d’Angoulême, le vice-comte Savaricus et bien d'autres; et des Thalemoniens : Ramnulfus de Bullio, Achardus vicarius, Barengerius Baiverius, Arbertus Bastardus, Giraud de Chaize, Aimericus Rufus, Bernardus Meschinot, Hugh Ugolini, Rannulfus de Saint Michaele, le préfet de ma mère, et d'autres.

 Post hec ego Willemus, Pictavorum comes, condonavi pasnagium ad porcos S. Crucis in nemore Jardis, pro anima mea et pro anima patris mei et pro animabus omnium hanc pactionem firmam tenentium.

Après cela, moi, Guillaume, comte des Pictes, j'ai pardonné le pâturage des cochons de la Sainte Croix dans la forêt de Jard pour mon âme et pour l'âme de mon père et pour les âmes de tous ceux qui tiennent cette ferme alliance .

Post decessum quoque ejus (a), frater suus hoc donum Gofridus Guydo auctorisavit esse sempiternum, pro anima sua et pro animabus precedentium atque subsequentium amicorum suorum.

(a)    Anno 1058, Willelmo mortuo, huic successit in regno Goffredus (Chron. Malliac.)

Après sa mort également (b), son frère Guy Geoffroy a autorisé ce don à être éternel, pour son âme et pour les âmes de ses amis précédents et suivants. 

(b) En 1058, à la mort de Guillaume, Geoffroy lui succède dans le royaume

 

(13) Voir le cartulaire de Talmond, chapitre V, et l'histoire de l'abbaye.

(14) Cartulaire de Talmond, chapitre VI. Disons en passant, qu'en 1069, le vicomte de Thouars, Aimery, était en train de construire l'église du château de la Chaise ou plutôt de la Case (Casa ).

(15) Cartulaire de Talmond, chapitre LXIV.

(16) Chronique de Maillezais, « tunc caepit castrum Lucionense et monasterium S. Mariae Virginis, quod est in eodem castro combussit, multos que homines et faeminas in eo extinxit. » (Besly, preuves de l'Histoire de Poitou, p. 346.)

(17) Cartulaire de Talmond, chapitre VI.

(18) Cartulaire de Talmond, chapitre XLV.

(19) Cartulaire de Talmond, chapitre L.

(20) Cartulaire de Talmond, chapitre LI.

(21) Cartulaire du Bas-Poitou. Prieuré de Fontaines, chapitre IV.

(22) Cartulaire du Bas-Poitou. Prieuré de Fontaines, chapitre VI.

(23) Le deuxième frère de Pépin, Hugues, n'est connu que par une charte du prieuré de Fontaines dont nous donnons la traduction plus loin : il ne fut jamais seigneur de Talmond et le cartulaire de Sainte-Croix n 'en fait nullement mention : il dût mourir avant son frère Pépin.

(24) Traduction imprimée dans Poitou et Vendée, par Benjamin Fillon, pp. 2 et 3. Cartulaire du Bas-Poitou, Fontaines, chapitre IX.

(25) Cartulaire du Bas-Poitou, Fontaines, chapitre IX.

(26) M. Marchegay estime que la charte de Fontaines indique par- là les Moutiers-les-Mauxfaits. Nous pensons que ce fut plutôt les Moutiers-sur-Yon, aujourd'hui le Bourg-sous-la-Roche, localité beaucoup plus voisine du lieu où siégeait la cour du seigneur Othon. (Le château de la Roche-sur- Yon.)

(27) Cartulaire du Bas-Poitou. Introduction, pp. 34 et suivantes.

(28) Cartulaire de Talmond, chapitre XVI.

(29) Vilaron, fief dans le voisinage de Jard. Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de la Chaize-le-Vicomte, chapitres V, VI, X.

(30) La famille peu connue de Lezay se trouvait alors alliée au vicomte de Thouars et au baron de Parthenay.

(31) Cartulaire de Talmond, chapitre LXXXI. Dolbeau sur la Vie, près de Commequiers et Saint-Maixent-sur-Vie.

(32) Cartulaire de Talmond, chapitre CLV.

(33) Cartulaire de Talmond, chapitres CCVIII, CCXI, CCXII1, CCXV. Dom Fonteneau signale, en outre, une pièce datée de 1106, par laquelle Goscelin rend à l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, tout ce qu'il possédait en la châtellenie de Benet, t. xix, p. 119.

En 1110 il restitua à l’abbaye de Saint-Maixent, plusieurs terres et églises et notamment celle de Lezay.

(34) Voir l'Histoire de l'abbaye d'Orbestier, par le même.

(35) Bouil, fief situé près de Saint-Vincent-sur-Jard.

(36) Cartulaire de Boisgrolland, chapitre 1.

(37) Les successeurs des du Bouil, comme seigneurs de Poiroux, furent : Guillaume de Chantemerle, époux de Maxence du Bouil, Guillaume d'Apremont, Savary de Vivonne, seigneur des Essarts, Charles de Blois, sire d'Avaugourd, Jean de Bretagne, duc d'Etampes, Tanneguy du Bouchet, baron de Saint-Cyr, etc....

(38) Cartulaire de Talmond, chapitre CCXXI.

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