Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
11 janvier 2024

Les seigneurs d’Aulnay et son église (Aunedonnacum Via Agrippa)

Les seigneurs d’Aulnay et son église

Aulnay, autrefois du Poitou, avait jadis nom OENACUM, OENAI, ODEINACUM, Aunedonacum ou Avedonacum (1), mot romane-celtique, qui veut dire habitation établie sur une hauteur, près de l’eau (2), étymologic qui convient assez bien au château, bâti sur un mamelon, au pied duquel coulent deux ruisseaux qui réunissent leurs eaux, après l'avoir entouré.

Aunay Aunedonnacum Fines(Gaule - Cartes Voies Romaines)

Là, passait la voie ouverte par les Gaulois pour entretenir les communications de peuple à peuple, entre les Santones et les Pictones, dont les territoires étaient séparés par les hautes collines entre lesquels coule la Saudrenne qui traverse Virolet.

C'est cette voie que les Romains adoptèrent, qu'ils réparèrent sous Antonin-le-Pieux, suivant une colonne letigaire.

 De Saintes, elle passait sur les communes d'Ebéon, Varaize, Paillé, Aulnay; puis suivait, par le village dit le Bureau, la route impériale actuelle jusqu'à Briou.

Vers le Bureau, dit ainsi parce que l'administration des traites y avait fait construire un bâtiment pour servir de bureau, était la Mensio ou Relais de Poste, et probablement le village romain, entouré de tombeaux, placés les pieds vers la route, et à quatre-vingts pas, au levant, s'élevait un sacellum, dédie à la déesse Santé (4), entièrement démoli vers 1846.

Aunedonacum était un point avancé qui défendait l’entrée du pays des Pictones.

Sur l'élévation naturelle ou artificielle qui domine le pays, on établit ensuite un petit camp fortifié (castrum), et non un château (castelum).

 Ceux qui servaient à sa défense, cultivaient le territoire qui s'étendait de tout côté au pied. Cette milice se recrutait par succession les fils succédaient à leurs pères, pourvu qu'ils présentassent les conditions physiques nécessaires, et qu'ils fussent engagés par le service militaire qui était exigible à onze ans.

Nous savons par des pierres tumutaires trouvées, vers 1855, a une profondeur de quatre mètres, dans le cimetière d'Aulnay, et aujourd'hui au musée de Saintes, que des officiers de la V° légion gauloise, des XIVe et XVIe germaniques, ont été inhumés à Aulnay, où ils tenaient probablement garnison.

C'est cette milice agricole qui, lorsqu'elle a été supprimée après le règne de Constantin a du former le bourg d'Aulnay en se fixant au pied du tertre, pour être sous la protection du castel qu'on y éleva plus vaste et plus fort, lorsque la manie des châteaux fortifiés se fut répandue dans l'empire franc, pour défendre le pays contre les invasions de Normands, et ensuite pour favoriser, dans le Xe siècle, la révolte des seigneurs contre le souverain.

 Plus tard, lorsque l'église Saint-Pierre de la Tour (5) eut été élevée, les habitants ne quittèrent point la position qu'ils avaient prise, et ils ne furent point s'établir de préférence autour de ce monument, après la ruine du monastère dont il dépendait; nulle part, on n'y a trouvé des ruines d'habitation.

Ce château-fort, qui a été plusieurs fois attaqué, pris et repris, pendant nos guerres civiles des XIIe et XVIe siècles, était la résidence du viguier (vicarius), établi, lorsqu'une organisation régulière de la justice fut établie en Poitou.

 C'était le vicaire du comte, commandant la province, tenant sa place et agissant sous son autorité. Plus tard, ces viguicrs prirent le nom de vicomtes

 Amovibles d'abord, ils devinrent ou se rendirent héréditaires, et alors, ils curent haute, moyenne et basse justice, ainsi que le droit de juger à mort qu'ils n'avaient pas auparavant.

Le vicomte d'Aulnay était chambellan de Poitou ; et en cette qualité, il signait immédiatement après le comte circonstance qui se remarque sur les chartes et autres actes.

 D'après un titre de 1259, conservé aux archives de l'empire (6), la quatrième place lui appartenait au parlement de Saintonge : les trois premières appartenaient à l'évêque de Saintes, à l'abbé de Saint-Jean-d'Angély, au sire de Châtelaillon.

Comme chambellan héréditaire, il gardait le scel qu'on apposait sur les chartes.

Pendant qu'il était à Poitiers, occupé pour son service, il était nourri, lui et ses gens, aux dépens du comte.

 Lorsque celui-ci faisait son entrée première à Poitiers, le vicomte d'Aulnay avait droit de prendre le lit dans lequel son suzerain avait couché.

Si la comtesse voulait aussi faire son entrée solennelle et première à Poitiers, le chambellan devait conduire son palefroi par la bride, depuis la porte de la ville jusqu'à son palais : il l'aidait à descendre de son cheval, et le mentel ou chappe qu'elle avait vêtu et le cheval sur lequel elle était venue lui appartenaient.

Et encore, le vicomte d'Aulnay, toujours en sa qualité de chambellan du comte, devait donner à boire à la comtesse au premier repas qu'elle pre.nait à Poitiers, et alors la coupe et autre vaissel dans laquelle elle avait bu appartenait au vicomte; il prenait aussi le lit et les tapisseries de la chambre où elle avait couché le jour de son arrivée à Poitiers.

Lorsque la féodalité fut ainsi organisée, le vicomte d'Aulnay rendait son hommage au comte de Poitou en lui présentant pendant la messe un denier d'or, afin qu'il pût le donner en allant à l'offrande.

C'était, au XIe siècle, un riche et puissant seigneur, ayant fief et juridiction sur beaucoup de terres et fiefs d'un très-grand revenu, dont 34 communes font aujourd'hui partie de l'arrondissement de Saint Jean-d'Angély, 8 de celui de Melle, et 4 d'au delà de la Charente, entre autres, Mortagne, Talmont, Plassac et Pons cette dernière seigneurie, peu importante au Xe siècle, ne le devint qu'au XIIIe.

 Toutes ces coutumes sont prouvées par les dénombrements que rendent les vicomtes (7).

Le premier seigneur, vicomte d'Aulnay, dont les chartes nous ont conservé le nom, est -Maingot II, arrière-petit-fils de Théodoric, comte en Saxe, frère de sire Guillaume, et consanguin de Charlemagne ; il signa, en 864, sur une charte du roi de France.

 Son fils, Maingot III, lui succéda, et la vicomté s'est maintenue pendant trois siècles dans cette famille par les mâles, dont les membres, au nombre de six, prirent le nom de Cadelon ou Chalon d'où est venu probablement celui de Challes, et trois celui de Guillaume et par des femmes trois siècles encore, dans les maisons de Mortagne, de Clermont, de Montbron.

La famille Maingot, qui était de la même race que les rois Carlovingiens et Capétiens (8), et dont nous avons dressé l'arbre généalogique, a formé les maisons de Surgères, de Taillebourg, de Mortagne et autres du Poitou et de la Saintonge, ainsi que celle de Pons, comme sires souverains jusqu'au commencement du XIIIe siècle, la seigneurie de Pons peu importante, était divisée, et le seigneur d'Aulnay, alors gros seigneur, avait, dès le Xe siècle, autorité dans ce lieu, et ses descendants se maintinrent dans cette autorité jusqu'en 1200, qu'elle fut réunie sur la tête d'un seul.

La seigneurie d'Aulnay devint, en 1508, seigneurie royale, ayant été achetée par le roi des créanciers d'Eustache de Montbron qui l'avaient saisie, et elle échut en survivance à Marie Stuart, reine d'Ecosse, veuve de François Il, roi de France.

Après sa mort, illégale et infâme, elle fut engagée, en 1697, pour une rente annuelle à Henri Amproux, comte de la Massais, lieutenant-général au gouvcrnement du Poitou.

 Le roi ne se réserva que les bois qui en dépendaient et qui consistaient dans la forêt d'Aulnay : alors la vicomté dépendit de la sénéchaussée de Civray, créée en 1526; elle était composée d'un juge-bailli, d'un prévôt, d'un procureur du roi, d'un greffier, de deux procureurs, de huit notaires, d'un huissier-baillarget et de plusieurs autres huissiers qui prennent les titre et qualité de sergents du vicomte d'Aulnay;  elle possédait encore une gruerie des eaux et forêts, relevant de la maîtrise de Niort, composée d'un gruier, d'un substitut, d'un procureur du roi, d'un grenier.

Ce gruier jugeait jusqu'à la somme de douze livres d'amende. Ses jugements étaient exécutés nonobtant l'appel, et sans présjudice d'icelui, jusque cette somme; et par-dessus, il devait être déféré aux appellations qui étaient révélées aux sièges des maîtrises, aux termes des arrêts du Conseil, du 4 août 1669:

Le troisième descendant de M. Henri Amproux, M. de Nort de la Massais, était seigneur d'Aulnay en 1789; en 1805, il vend le château que François Ier avait réparé, et qui avait si souffert pendant les guerres du XVI° siècle, qu'il avait été comme abandonné, et qu'en 1693, son emplacement était loué six francs par année, pour le paccage des bestiaux.

Ce château, dont it n'existe plus qu'une tour, avec des murs d'un mètre d'épaisseur, et qui est la comme un témoin d'une gloire ancienne, était élevé sur le sommet d'un coteau détaché de tous côtés et dominait les vallées qu'arrosaient la Berdoire et le ruisseau du Puits-de-Lusignan.

Entouré de murs et de larges et profonds fossés, remplis d'eau, on pénétrait du côte du nord par la pente douce qui conduisait à la porte de Masta et du couchant par un pont-levis, dit Pont-de-l'Etoile.

 Les corps de bâtiments s'étendant du couchant au levant étaient flanqués de tours, dans l'une desquelles, dit saint Louis, était une charmante chapelle.

Si Aulnay, qui n'a jamais eu le nom de ville et dont les maisons étaient sur les deux rives de la Berdoire, était du côté du nord et du levant défendu par le château, nous ignorons s'il l'était du côté du couchant par des murs qui se liaient à ceux de ce château; il n'en existe aucune trace.

 En 1754, on lit dans quelques mémoires qu'Aulnay n'a jamais été entouré de murailles (9). Nous pensons aussi que l'ensemble du bourg n'a jamais été dans dans son étendue ni murée ni fossoyées ; mais nous admettons que la partie qui est entre le château et la Berdoire devait l'être, car elle avait, de longue tradition, quatre portes ouvrant sur quatre rues, sises au-delà de cette rivière ou des cours d'eau qui en avaient été tirés et'qui portaient le même nom.

1° La porte Masta, ouvrant au levant, vers Néré ;

2° la porte Saint-Jean, au midi à l'issue de la rue qui y arrivait ; 3° la porte à Godet, au couchant ; 4° la porte dite des Carmes, dont quelques-unes offraient encore, en 1764, des ruines assez considérantes.

Dans l'état actuel des lieux, il est impossible de se faire une idée bien nette de ce qu'ils ont dû être anciennement.

Nous ne devons pas oublier de rappeler une coutume qui existait jadis dans le pays.

On sait que chez les Francs le mari achetait sa femme, et loin de recevoir une dot, c'était lui qui la constituait. Il n'en était point ainsi dans plusieurs endroits du Poitou et dans la vicomté d'Aulnay.

 Les femmes roturières ne recevaient point de douaire, ce qui fut encore conserve lorsque la coutume, déjà rédigée, fut imprimée pour la première fois, en 1486.

 Depuis, on accorda le douaire aux femmes roturières comme aux femmes nobles (10).

Rappelons une autre coutume romaine qu'on observait encore en 1845, sur la lisière de l'ancien Poitou, la fête du Pan-Paillé, décrite dans les ouvrages que les anciens nous ont laissés sur l'agriculture.

Les Romains se livraient à lajoie lorsqu'ils déposaient sur l'aire la dernière gerbe à battre.

Cette gerbe était portée en triomphe sur un brancard rustique, couvert de fleurs et de rameaux.

« Nous avons assisté plusieurs fois, dit Lesson (11), entre Aulnay et Masta, à cette cérémonie, appelée Pampaillon, et dans ce nom, à peine corrompu de Pan-Palleatus des Latins, il est facite de retrouver la filiation de la coutume gallo-romaine. »

Aujourd'hui, comme alors, la gerbe couronnée de fleurs des champs est promenée, sur les épaules des moissonneurs, à l'entour de l'aire. Le propriétaire doit en faire arroser le battage, en même temps qu'il est de rigueur de servir au diner une oie rôtie et d'accorder la soirée à la danse.

 

 

Le tout a été démoli en 1818.

 

 

De l'ancien château des seigneurs d'Aulnay ne subsiste qu'une tour, dite tour du donjon.

Le château existait encore au début du 17e siècle, tombant en ruine peu à peu.

 A la Révolution, il sert de carrière pour les constructions.

Vers 1820, une seconde tour existait encore, dite tour Saint-Louis.

Le donjon subsistant comprend un rez-de-chaussée qui a servi de prison communale, un premier et second étage voûtés en coupole, un troisième coupé par la charpente et un quatrième étage dont il ne reste que l'amorce du chemin de ronde.

Telle est, en abrégé, l'histoire d'Aulnay.

 

 

ORIGINE ET FILIATION DES SEIGNEURS D'AULNAY.

CLODION, roi de France.

AULBERT, frère aîné de Mérovée, roi de Cologne. SIGEBERT le boiteux, roi de Cologne.

CLODORIC, roi de Cologne.

MUNDERIC, qui combattit à la tête des Avernes, contre les enfants de Clovis qu'il avait dépouillés, il avait pris le titre de roi ou prince indépendant.

ARNOUL, dit Bodegisile ou Boggisi duc d'Aquitaine austrasienne.

S. ARNULFE, mort en 640, évêque de Metz.

ANCHISIGE, mort en 678.

PEPIN LE GROS ou d'HERISTAL, mort en 714; il eut trois femmes et un grand nombre d'enfants, dont Charles Martel, mort en 741, et les Cartovingiens et Drogon, mort en 708, tous deux nés de la première femme.

ARNULFE, mort en 723 fils de Drogon.

THÊODORIC, comte ou duc en Saxe, comte d'Autun et de Bourges, de 755 à 792, dit consanguin de Charlemagne eut plusieurs enfants dont: Guillaume, mort en 812, et les Capétiens; Adalelme, de 781 à 806, auteur des comtes héréditaires de Poitiers, par Bernard II, son petit-fils, auteur des comtes de Charroux, d'où sont sortis les seigneurs de Pons; auteur des comtes de Lusignan et Théodoric II.

MAINGOT (Mein Gott), duc en Germanie, mort eu 815, fils de Théodoric II.

MAINGOT II, comte, tué en 892.

 

Au chapitre VI bis dans Notes critiques sur l'Histoire des comtes de Poitou, concernant le comte Eble Manzer ou le Bâtard d'Angoulême, M Richard dit (12) qu'à la reprise de son gouvernement, peu après 902, il créa deux nouveaux vicomtes :

L'un, Maingaud, qui fut placé à Aulnay ;

L'autre, Allon, qui le fut à Melle. ==> Melle, cité de Metullum, fille de Mélusine

Le premier fut chargé de surveiller la grande voie de Poitiers à Saintes, qui passait par Aunay, et par suite la Saintonge tout entière; le second, de protéger le principal atelier monétaire du Poitou.

Si Atton a été indubilablement vicomte de Melle, rien ne prouve, par contre, que Maingaud ait été vicomte d'Aunay.

 Le premier vicomte authentique d'Aunay qui se rencontre est Cadelon II, mari de Sénégonde, mort entre mai 964 et 966 (13).

Il est bien précédé d'un autre vicomte Cadelon I, mari de Geila, que l’on peut regarder comme son père, en raison de la persistance du même nom chez les aînés de famille, qui est la règle au Xe et au XIe siècle.

Néanmoins, ce Cadelon I, mari de Geila de Melle, est indiqué pour la première fois en 928 (14), peu après la disparition d'Atton, et se trouve surtout possessionné à Melle et dans la vicomté de Melle.

Il a fort bien pu être le successeur de ce dernier, sans en être le fils aîné, d'autant plus que le nom de Cadelon peut étre rattaché à notre mot cadet ou cadichon, par une forme cadilon.

D’autre part, la viguerie d'Aunay ne commence à être mentionnée que vers 950, les localités de sa dépendance étant indiquées jusque-là comme faisant partie de la viguerie de Brioux.

On peut donc admettre que la viguerie et la chatellenie d'Aunay ont été établies, comme bien d'autres dans notre région, vers le milieu du Xe siècle, par un démembrement d'une vicomte primitive de Melle, sans doute identique à la viguerie de Brioux, telle qu'elle a existé jusque vers 950; et que Cadelon II, mari de Sénégonde de Marcillac, fils de Cadelon, 1er vicomte de Melle, et de Geila de Melle, a été le premier vicomte particulier d'Aunay.

Quant au vicomte Maingaud, il apparaît surtout dans des titres relatifs à la région immédiate de Poitiers.

 C'est pourquoi il y a lieu de penser que les deux vicomtes créés par Ebles, s'il ne les a pas trouvés déjà installés par le roi Eudes, après la prise de Poitiers, en 892, ou par son prédécesseur, le comte Aymar, ont élé un vicomte pour le pays de Brioux, résidant a Melle, c'est-à-dire Atton;  et un vicomte pour le pays de Poitiers, résidait à Angles (15), à  Châtellerault ou à Poitiers même, c'est-à-dire Maingaud.

 La troisième grande division territoriale et ecclésiastique du Poitou, le pays de Thouars, avait déjà depuis longtemps son vicomte particulier. Il est à présumer qu'à la fin du IXe siècle, ou au commencement du Xe, il en aura été fait autant pour les deux autres, les pays ou archidiaconés de Brioux et de Poitiers.

 

MAINGOT III, vicomte d'Aulnay, en 902, mort en 913, eut deux enfants, dont Maingot, auteur des Maisons de Surgères et de Taillebourg, première race.

==> Les Seigneurs de Surgères, Aliénor et Richard d’Aquitaine - la porte Renaissance du château et la tour d’Hélène de Fonséque

==> Notice Historique sur le Château de Taillebourg

 

Nous ne ferons donc commencer la généalogie certaine des seigneurs d'Aulnay qu'à Cadelon, Châlon ou Châles, que nous qualifierons de premier pour le distinguer des autres.

 

CADELON I, de 916 à 955, vicomte d'Aulnay, seigneur de Pons.

Nous trouvons celui-ci comme souscripteur de diverses donations, soit à l’abbaye de Saint-Cyprien, soit -à celle de Saint-Maixent dès l'année 925.

 Son nom s'écrit indifféremment Cadelo et Kadelo ; ce nom, quoi qu'on ait pu dire sur ce point, est évidemment un prénom adopté dans la famille, mais non point un nom de famille à une époque où il n'en existait pas encore.

Sa femme portait le nom de Geila. Dans les actes de l'époque, il souscrit généralement après le vicomte de Thouars, rarement le premier après le comte de Poitiers.

Ce Cadelon, comme nous l'avons déjà remarqué, possédait dans la ville même de Melle, qui, dans le titre en date de décembre 928, est indiquée comme chef-lieu d'une viguerie, un alleu limitrophe des terres des comtes de Poitiers. Il échange partie de cet alleu avec des terres de l'abbé Ermenfroi, de Saint-Maixent. Sa femme Geila prend part à l'échange.

 

CADELON II, de 951 à 963.

Les actes du fils se confondent en grande partie avec ceux du père.  De 925 jusqu'au XIe siècle, les souscriptions de seigneurs de ce nom vont se succéder.

Il paraît vraisemblable que vers 951 ou 952, époque à laquelle il est question des biens du vicomte Cadelon et de Sénégonde, le père n'existait plus.

963 ou 964 Don fait à l'abbaye par Cadelon, vicomte d'Aunay, et Sénégonde, sa femme, d'un domaine et d'une chapelle dans la viguerie d'Aunay. Cartulaire de Saint-Cyprien, ch. 461, p. 285.

Le bourg d’Aunai est nommé dans le pagus Alniensis dans un acte de l’an 989, auparavant dans le concile de Verberie de l’an 869, colonum in pago Alniense.

Cadelon et Sénégonde eurent certainement deux enfants, peut-être davantage.

Les enfants certains sont: Cadelon, Ebulus, Ebbo ou Ebo ; peut-être deux filles : Oda, Aldeardis.

 

Cadelon nommé dans le cartulaire de abbaye royale de Saint-Jean-d'Angély

L'abbaye royale de Saint-Jean-d'Angély est une abbaye bénédictine fondée en 817 par Pépin Ier d'Aquitaine, duc d’Aquitaine, qui aurait reçu le crâne de saint Jean Baptiste.

La première abbaye fut plusieurs fois pillée par les Vikings. (867)

 La relique, cachée, ne fut retrouvée qu'en 1010 par l'abbé Alduin et le duc Guillaume fit reconstruire un monastère.

 

951, 968 ou 1123 juillet. Notice des dons fait par les ducs d’Aquitaine, comtes de Poitou, et notamment par trois ducs du nom de Guillaume, vraisemblablement Guillaume Fier-à-bras, Guillaume le Grand et Guillaume VII le jeune.

Hoc est praeceptum quod fecit Vuillelmus, dux Aquitanorum, ad monasterium Baptistae Joannis Ingeriacensis.

Cim olim Auqitaniae dissipa essent avc atrocibus barbaris cuncta coenobia (abbatial à Pipnio rege in honore beatissimi precursoris Christi Johaniis edificata apud Angeliaco a solo diruta et multis prediis quibus idem rex gloriosus ipsam ditaverat, videlicet Vultrone, d’Yve marisco, qui circumquaque adjacent castro quod vocatur Allionis ecclesiis, terra culta et inculta, Egolins, et fere omnibus que sunt a littore maris, ubi dudum idem venerabile caput allatum ab Alexandria quper lapidem primum applicuit usque ab locum ubi nunc requisescit, et aliis multis tam in Sanctonico quam in Pictavensi episcopate circumquaque diffuses est expotalia Unde).......

Signum Vuillelm et iterum Vuillelm qui hanc condanationem fecerunt, et Gisleberti, episcopi, et Arberti, vicecomitis, et Kadelonis, vicecomitis, et Airaldi, vicecomitis, et Bonis et Hugonis, et Mainardi, vicecomitis, Josselini. S. + Rainaldi. S .+ Airaldi. S.+ Bernadi. S. +. Bertranni. S. + Joannis. S. + Grimaldi.

Data mense julio, regnante Ludovico rege, anno decimo quarto.

C'est l'ordre que Guillaume, duc d’Aquitaine, fit au monastère de Jean-Baptiste d'Ingeriacensis.

Une fois l'Aquitanie détruite par les terribles barbares et tous les cénobies (l'abbaye de Pépin, construite en l'honneur du bienheureux précurseur du Christ par le roi à saint d’Angely, fut détruite de fond en comble et avec de nombreux domaines avec lesquels le même glorieux roi l’avait enrichit, savoir Vultrone, d'Yve marisco, qui l'entoure est appelé aux églises d'Aunis, terres cultivées et incultes, Egolins, et presque à tous ceux qui sont du bord de la mer, où il n'y a pas longtemps le même vénérable la tête, apportée d'Alexandrie, a été placée pour la première fois sur la pierre de l'endroit où elle repose maintenant, et sur beaucoup d'autres à Saintonge et dans l'épiscopat de Poitiers et tout autour (d'où)

 

CADELON III, mort en 1009.

Les actes de celui-ci se confondent avec ceux de Cadelon II.

 En 987-988, il a pour femme Arsendis. Plusieurs enfants naquirent de cette union. Nous pouvons citer : Cadelon, Raoul, Constantin, Ildiardis.

D'aucuns font mourir Cadelon III en 1009. Ce serait lui plutôt que son fils, qui se serait fait moine vers l'an 1000.

Son fils Renaud est dit de Pons dans plusieurs chartes.

 

CADELON IV, vivant en 1025, comparait dans de nombreux titres de donation jusqu'en 1029.

Vers l'an 1010, il fait une donation à Saint-Cyprien, au moment où il s'arme contre les Sarrasins « cum proficisceret super Agarennorum impiissimam gentem... »

Il avait pour femme Amelina, et eut pour enfants : Guillaume, Adaimar, Adélaïde.

 

 

.==> 1068 Cadelon IV d’Aulnay, seigneur de Talmont vend à la Trinité la moitié des revenus des églises et des dîmes d’Olonne.

 

Gosselin de Lezay avait épousé la fille de Pépin, fils de Kadelon d'Aulnay (v. 1058-v. 1074), seigneur de Talmont.

 

GUILLAUME I, mort en 1070.

GUILLAUME Ier était majeur vers l'an 1000 et apparaît comme vicomte vers l'an 1021. Il était parent du vicomte de Limoges.

C'est lui qui donna les églises de Pons aux Bénédictins, et les fiefs qu'il avait dans le Pontois.

 Ce fut lui qui donna à l'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur les possessions allodiales qu'il avait à Pons et dans le Pontois.

Il avait pour femme Aleardis ou Aldeardis.

 

CADELON V, vivant après 1080.

son fils, paraît dès 1040, mais ce n'est qu'en 1071 que nous lui voyons attribuer le titre de vicomte d'Aulnay.

Oenacensis vicecomes, remet l’an 1071 à Benoit, abbé de Saint Maixent, la terre de Vindolemia, situé dans le pagus Briosensis ; Briou, qu’un de ses prédécésseurs nommé aussi Kadelo, avait donnée à cette abbaye en 963.

 

Entre 1070 et 1086 Don de Cadalon V, vicomte d'Aunay, de l'église de Saint-Juste dans le même château à la cellule du monastère de Saint-Florent les Saumurs qui devait y être construite, pour les clercs que son père y avait placés et qui ne voulaient pas corriger leur comportement ou vivre canoniquement

 

Donum Cadalonis, vicecomitis Oenaci, de ecclesia S. Justi ejusdem castri ad cellam monasterii S. Florentii ibi extruendam, clericis quos in ipsa pater suus collocaverat mores suos corrigere aut canonice vivere nolentibus (16).

Christus Jhesus dominuset redemptor qui, ut apostolus ait, in hunc mundum venit peccatores salvos facere qui neminem vult perire, talia peccatorum telis perfossis medicamenta proposuit ut omni excusatione careat qui suorum vulnerum curam gerere neglexerit.

 Ad perfectionem namque alacriter tendentibus fortia preeepta edidit, dicens : « Si quis vult post me venire, abneget semetipsum et tollat crucem suam quotidie et sequatur me. » Infirmis autem et arduum virtutis iter incedere non valentibus elemosynae remedium adhibuit, dicens : « Qui recipit prophetam in nomine prophetae mercedem prophetae accipiet ; et qui recipit justum in nomine justi mercedem justi accipiet ; et alibi : « Date elemosinam et ecce omnia mundasunt vobis. » Ostendit misericors Dominus in his suis sanctis verbis non solum sanctos et perfectos ad ejus caeleste regnum esse perventuros sed etiam peccatores, si malis suis finem imposuerint et servos ejus, in corporalibus et temporalibus rebus, adjuvare et eorum in sancta religione cooperatores esse studuerint meritis eorum et intercessionibus posse salvari.

 Sic enim ipse Dominus signincat cum per prophetam promittit inter caeteras arbores ulmum, infructuosam videlicet arborem, in aecclesia sua se positurum : ut scilicet qui per seipsos spirituales fructus non valent, vites cum uvis; id est pios Dei servos eum justiciae fructibus sustentantes et adjuvantes, non ut infructuosae arbores excidi et in ignem mitti sed cum fructuosis benedici mereantur

Igitur ego Cadalo vicecomes de castro quod dicitur Oenacus, et uxor mea et milites nostri, hanc benedictionem adipisci cupientes hoc remedio titi decrevimus.

Noverint ergo presentes et futuri temporis sacras fidei cultores, quos exoramus donationis nostrae fore fautores et tutores, quoniam donavimus, pro nostra ad Deum conversione et pro omni adquirendo comodo animarum nostrarum ac corporum sed et pro patris ac matris avique mei atque omnis nostrae projeniei salute, aecclesiam beati martiris Justi quae in praedicto castro sita est, cum appenditiis suis, cœnobttis Sancti Florentii Salmurensis ad monasterii cellam extruendam atque omni deinceps tempore possidendam.

Omnia autem quae pater meus sive ego seu alii ipsi aecclesia; contulerant necnon etiam quae homines mei de feuo vel casamento meo, cum meo tamen consilio ac votuntate, donaturi vel vendituri sunt, jamdictis monachis libera et absoluta ab omnibus consuetudinihus et angariis quas ibi tenere videbamur concessimus possidenda : ita tamen ut ea quae ipsi jam in territorio oppidi istius adquisierant ipsi aecclesiae condonarent, ejus habitatoribus profutura; ad abbatis autem ipsorum providentiam pertinebit de monachis et de eorum victu ac vestitu pro arbitrio ordinare atque constituere.

 Quod si possessio ejusdem loci tanta fuerit ut aliquid eorum ad suum monasterium deferre possit, fatiet prout libuerit.

 Dicendum etiam quia de manu ac potestate clericorum quos in ipsa aecclesia pater meus collocaverat ideo eam tulimus monachisque commisimus quia illi, saepe ammoniti nunquam mores suos corrigere aut canonicae vivere voluerunt; quos tamen postea reclamantes et quaerelas excitantes, monachi muneribus et caritate sua ita placaverunt ut etiam ipsi auctores convenientiae istius, quantum ad eos pertinebat, existerent et quicquid in jam dicta ecclesia, sive juste sive injuste, possidere videbantur dimitterent.

Ut autem statuta firmius tenerentur uni ex hominibus meis, Aimerico Raimundi, videntibus monachis et cunctis qui aderant, fidem meam promisi nichil de constitutis me mutaturum, nihil de eorum quae donaveram resumpturum, quatenus servi Dei, ab omni tumultu quieti, liberius Deo et sancto martiri pro suis ac nostris peccatis die ac nocte valeant supplicare.

 Obstestamur autem et obsecramur filios nostros, et omnes qui in hoc terreno principatu nobis successuri sunt, ut hanc elemosinam nostram, firmam ac stabilem permanere fatiant atque ab omni calumpniatore et violento defendant, ut et ipsi benentii participes essu mereantur.

Si quis autem aliquid horum violenter auferre et pervadere perditus non timuerit, ab episcopis excomunicetur ne, cum Juda dominicae pecuniae fraudatore in tremendo Dei juditio puniatur.

 Si autem in hac perversitate obstinatus mortuus fuerie, non ut homo sed ut bestia, hominis careat sepultura; ut caeteri timeant et res ecclesiasticas temerare non praesumant.

Itaque hanc donationem scribi fecimus ac manibus nostris, ut mos est, firmavimus; et idem fieri ab episcopo Pictavensi Isenberto, cujus consilio et auctoritate gestum est, a duce Aquitanorum Guidone et a militibus qui intererant exoravimus.

Signum Guidonis ducis Aquitanorum ; S. Hugonis de Liziniaco; S. Rorigonis de Coiaco; S. Giraldi de Rancone S. Isemberti de Castro Alienoris; S. Isemberti Pictavensium episcopi; S. Hunberti decani ; S. Aimerici de Planchis ; S. Gausfredi Bernardi; S. Isemberti abbatis; S. Petri de Vitveona ; S. Johannis clerici ; S. Gauterii cordoanarii ; S. Petri de Sancto Sabino; S. Kadalonis + vicecomitis; S. Rannulfi Rapiolae et Maengonis fratris ipsius ; S. Gosfredi Tronelli et Aimonis fratris ipsius; S. Willelmi Arnaudi; S. Tetbaudi Buccae; S. Arberti Hilduini; S. Willelmi Litgerii et Gosfredi fratris ejus; S. Girberti de Mello; S. Iterii Caput Lupi; S. Willelmi Bernardi; S. Willelmi abbatis; S. Natalis monachi; S. Deodati monachi; S. Ademari Crassi monachi; S, Willelmi Gagatis monachi; S. Simeonis monachi; S. David monachi (17).

 

Le cartulaire de Saint-Jean-d'Angély contient le curieux récit d'une procession que le vicomte- Cadelon fit dans cette ville.

Cela se passait vers le milieu de l'année 1098.

Une chaleur meurtrière s'était abattue sur la seigneurie d'Aulnay. Tout souffrait: châteaux et bourgs, vignes et moissons, tout ce qui verdissait, tout ce qui vivait; les hommes avaient perdu tout repos.

Châles, vicomte d'Aulnay, prend conseil des hommes les plus honorables de sa terre; de concert avec eux et pour calmer l'irritation céleste, il est décidé que l'on ira pieds nus en portant la châsse de saint Just à Saint-Jean-d'Angély.

Saint-Julien se trouve sur la route; on y fait halte; la châsse est déposée sur l'autel du saint. Les prières achevées, le vicomte et ses compagnons veulent enlever la châsse, mais ils ne le peuvent. Terrifiés, ils versent des larmes, crient miséricorde et promettent de faire les pénitences les plus dures pour l'expiation de leurs péchés. La châsse est toujours immobile. Le chapelain de Saint-Julien et la prieure Lethoidis interviennent alors et déclarent que, les sires d'Aulnay ayant opprimé les hommes de Saint-Julien, la châsse demeurera immobile tant que les injustices commises ne seront pas réparées.

Aussi Châles et ses barons s'empressent-ils de jurer qu'ils n'exigeront plus rien à l'avenir des hommes de Saint-Julien, que ce soit juste ou injuste. La châsse devient alors tellement légère qu'elle semble ne plus avoir de poids! et la procession se rend joyeusement à Saint-Jean-d'Angély. Quelques jours après, Châles prenait la croix.

Cadelon se maria au moins deux fois; sa première femme se nommait Florence; la seconde, Asseline, était fille du seigneur de Talmont. Nous lui connaissons d'enfants Guillaume, qui suit, et Micia.

 

GUILLAUME II, surnommé « Assali » jusqu'en 1085.

 Il semble que ce fut lui qui se croisa comme chevalier banneret en 1096.

On lui donne une femme du nom de Julienne; il eut pour fils un autre Guillaume.

 

 

GUILLAUME III, surnommé « Amanerius » ou « Amanerii », seule forme que nous connaissions de ce mot).vivant en 1200.

–Son héritière porte la vicomté d'Aulnay a Ponce de Mortagne qu'elle épouse.

 

CADELON VI, jusqu'en 1116.

 

==>1128 Abbaye de Maillezais - Guillaume X, duc d'Aquitaine, renonce à toute la coutume qu'il avait au prieuré de Saint-Eutrope à Saintes. 

 

GUILLAUME IV, « Guillelmus de Oveneia »,

Celui-ci doit être le personnage qui confirme, en 1172, la donation que Bernard, prêtre d'Aulnay, auparavant marié, et son fils Cléophas, font de l'église de Sept-Fonds à Saint-Florent-de-Saumur.

Il avait pour femme Florence.

 

Il est l'un des barons qui prennent parti pour les enfants de Henri II, en 1173.

Ne serait-ce pas le même qui, après s'être croisé pour Constantinople, en 1199, une fois à Corfoue, en 1203, refusa, en compagnie de quelques autres chevaliers, d'aller jusqu'au terme du voyage ? Il consentit cependant à rester jusqu'à la Saint-Michel.

Ce serait alors une fille de Guillaume, et non de Cadelon qui, à défaut de descendant- mâle, transporta la vicomté d'Aulnay à Ponce de Mortagne, après 1226. -

L'espace qui nous est accordé pour Aulnay ne nous permet pas de donner des détails circonstanciés sur la succession des seigneurs et des familles qui ont possédé la vicomté, après l'extinction de la ligne masculine de la vieille race des Cadelon. -

A la- même époque où PONCE DE MORTAGNE arrive à la vicomté comme mari de l'héritière de Guillaume, Brillouin nous signale GEOFFRÓI DE RANCON, comme prenant, en 1226, la qualification de vicomte de cette terre.

Puis nous trouvons, dans les trois derniers quarts du XIIIe siècle : PIERRE Ier et PIERRE II DE MORTAGNE.

 

PIERRE II, de Mortagne,

PIERRE III, de Mortagne,

GEOFFROI, de Mortagne,

Tous les trois vicomtes d'Aulnay pendant le XIIIe siècle et la guerre des Français et des Anglais, qui dépouillèrent alternativement les seigneurs.

En 1279-1308, GEOFFROI DE MORTAGNE est vicomte d'Aulnay. Il était décédé avant 1325.

De 1317 à 1321, il fut gouverneur du royaume de Navarre; il passa la vicomté à son frère Pons.

 

Ponce II, de Mortagne, vicomte d'Aulnay, en 1308.

En 1315, PONS II DE MORTAGNE, chevalier banneret et vicomte d'Aulnay, sert dans l'ost de Flandres avec quatre chevaliers et cinq écuyers.

Pons se marie deux fois; en premier mariage, il épouse Claire de Lezay et de Mauprévoir, d'où une fille : Marguerite de Mortagne, vicomtesse d'Aulnay, dame de Mortagne, de Chef-Boutonne, de Mirambeau, de Cosnac, de Fontaines, etc.; en second mariage, Marguerite de Pons, fille de Renaud, sire de Pons.

 Sa fille Marguerite de Mortagne, épousa en 1356, Jean, de Clermont, qui devint vicomte d'Aulnay,

puis JEAN DE LA PERSONNE;

.

JEAN II, de Clermont, mort vers 1406.

Sa fille Louise de Clermont, épouse en 1403, François I, de Montbron mort en 1476 vicomte, seigneur de Mortagne, de Matha et Fontaine-Chalendray qui eut trois fils: Guichard auteur de la deuxième Maison de Mortagne, éteinte dans le XVe siècle, Louis, seigneur de Fontaine-Chalendray et François II, de Monthron, vicomte d'Aulnay, mort en 1476.

De Jean de Clermont vint une fille qui transporta la seigneurie pour partie aux DE MONTBERON, quand, d'autre part, son mariage avec Jean de la Personne faisait de sa descendance une autre branche des vicomtes d'Aulnay.

 

Eustache DE MONTBRON, vicomte d'Autnay, mort en 1476.

 

Christophe DE MONTBRON vicomte d'Aulnay, mort en 1500, sans enfants.

 

Adrien DE MONTBRON son frère, vicomte;

En 1506 la vicomté d'Aulnay fut saisie sur EUSTACHE DE MONTBERON à la requête de ses créanciers, et adjugée moyennant 9,600 livres à LOUISE DE SAVOIE, mère de François Ier.

Le 12 juin 1540, par lettres datées de Fontainebleau, François ler, donne Aulnay en apanage, avec d'autres terres, à son second fils CHARLES et à ses enfants mâles.

Puis, le 10 juillet 1563, la terre est donnée à MARIE STUART, reine de France et d'Ecosse, dont Marie Stuart eut l'usufruit en 1591 pour la tenir en supplément de douaire.

 

La terre rentra ensuite en la possession du roi qui l'engagea à diverses reprises.

D'une note de dom Fonteneau, il semble résulter que le premier engagiste de la vicomté fut DAVID FOURRÉ, marquis de Dampierre, dont la femme était Hélène Chasteigner. David Fourré mourut en 1612.

Le 16 novembre 1647, terre fut engagée à Mre Isaac-Renaud de Pons, marquis de la Caze.

En 1699, l'engagiste est HENRI AMPROUX, comte de la Massais, fils d'un colonel.

 

Henri AMPROUX, comte de la Massais qui devint seigneur d'Aulnay, mort en 1707.

 

Henri-Gabriel AMPROUX de la Massais, seigneur d'Aulnay, mort en 1764.

Henri-Gabriel Amproux, comte de la Massais et du Parc-Soubise, brigadier des armées du roi et lieutenant général pour Sa Majesté en Poitou, est qualifié vicomte d'Aulnay et de Chizé.

 

DENORT de la Massais, seigneur d'Aulnay.

 

Louis-Anne-César DE NORT de la Massais, seigneur d'Aulnay, en 1789; vend en 1804.

Cette filiation a été faite d'après la Chronique de Sigebert et plusieurs autres citées : dans les ouvrages ci-après Pasquier, Recherches, hist., livre V. D. Vaisette, Histoire du Languedoc. Origines gallo franques touchant Mérovée. -Manuscrit de M. d'Asnières de la Châtaigneraye, dont des fragments ont paru dans une dissertation sur la Charte d’alaon.- Mémorial de la Noblesse, par Duvergier.-Les six Restaurations de Dollé, qui donnent un curieux obit de l'an 799 de Théodoric le Saxon, qui y désigne les ancêtres pour le repos de l'âme desquels il veut qu'on prie.

Si par hasard on trouve que quelques noms ont été changés par quelques-uns, cela vient qu'ils n'ont pas été toujours bien traduits, et qu'on a pris des frères les uns pour les autres. Mais le résultat est le même, qu'on soit fils de Pierre ou de Paul puisqu'on est frères.

Parlons un peu plus longuement de son église, qui doit nous occuper principalement, M. Guillard, notre confrère, en ayant fait des photographies, les offre, pour être conservées dans notre musée.

Ce monument, qui s'élève solitaire entre le bourg et la route impériale n° 150, et qui est en style lombard-fleuri du XIe siècle, terminée dans le XIIe, a été classé au rang des curiosités de la France et est celui qui est lemoins dégradé du département.

Il faisait partie jadis, ou du moins celui qui précéda l'église actuelle, d'un monastère de Bénédictins qui, depuis bien longtemps, a disparu, et appartenait au monastère des Cypriens de Poitiers, auquel il avait été donné, en 1031, par Ramulfe Rabiota, Maingot son frère, et Raingarde leur mère: et en 1036, cette église, dite Saint-Pierre-de-la-Tour, est au nombre de celles dont l’évêque de Poitiers confirme la possession à ce monastère, ce qui a lieu encore en 1119, par une bulle du pape Calixe II.

 C'est bien de l'église actuelle dont il s'agit dans ces actes de confirmation, de celle élevée par les Bénédictins, qui ont donné à ce monument, et surtout au clocher, la forme un peu massive qu'ils ont suivie partout, car peu après 1119, elle appartenait au chapitre de Poitiers, ce qui ressort des bulles de confirmation de 1135, 1149 et 1157, conservées dans les manuscrits de Fonteneau, et toujours depuis, jusqu'en 1789, il a conservé te droit de nomination à la cure de St-Pierre d'Aulnay.

 Ce sont les seuls renseignements que nous ayons trouvés sur la fondation de cette église, terminée infailliblement dans le XIIe siècle, probablement sous Louis VII, roi de France, devenu souverain du comté de Poitou, par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, fille du dernier comte de Poitiers;

 nous pensions que c'est la statue équestre de ce prince qu'on voyait, en 1789, au-dessus de la porte principale, car le cavaiier portait la couronne à quatre feuilles, adoptée par ce prince et acceptée par les hauts seigneurs du XIIe siècle ; c'est aussi la couronne à quatre feuilles que portent les personnages qui ornent l'une des voussures de la porte Est : cette circonstance n'a pas été assez observée.

Notre intention n'est pas de faire une description détaillée des beautés de cette curieuse église, monument de l’art lombard, adopté de préférence par les Bénédictins : il faudrait un volume, dresser une véritable monographie, entreprise qui serait au-dessus des forces d'un archéologue aussi peu compétent que nous : aussi, nous nous bornerons à détailler les trois photographies faites par notre confrère, en nous appuyant de ce qu'ont déjà écrit MM. Lesson et Lacurie.

Mais avant, nous devons faire observer que l’église d'Aulnay, qui dessine une croix latine, surbaissée à l'abside, n'a jamais été un monument païen, comme quelques disciples de Dupuis l'ont avancé. Ces misérables incrédules, qui n'ont jamais voulu juger au point de vue chrétien, n'ont rien compris dans des figures symboliques qu'ils ont toujours vues d'un œil trop mal intentionné. S'ils eussent porté dans leur examen une attention moins hostile, ils eussent avoué que tout y est chrétien, essentiellement chrétien, et y représente, non des scènes païennes, mais quelques-unes des grandes scènes de l'ancien et du nouveau Testament : les vertus qu’il faut pratiquer, les vices qu’il faut éviter, la régénération de l’homme par Jésus-Christ, la lutte du christianisme contre l’esprit infernal, les fins dernières, l’enfer, le ciel, enfin tout l'ensemble de la Religion, et cela, sous des images sensibles, de mystérieuses allégories ou des symboles, adoptés par l'Eglise catholique, et qu'il n'est pas difïicite de comprendre, à l'aide de ta Sainte-Ecriture et des écrits des Saints-Pères. ce sont eux seuls que nous suivrons.

La première photographie présente la façade principale de l'église, façade assez belle, et en revanche fort large.

 Au milieu se dessine un portail roman ayant quatre ouvertures supportées par de courts piliers à chapiteaux feuillés et entrelacés. Il est surmonté d'une large arcade, plus moderne, et fermée au tiers-point, que remplissait en partie la statue équestre, renversée après 1789.

Une corniche soutenue par neuf modillons sépare les arcades des deux assises.

La porte principale a, de chaque côté, un targe portail latéral et en tiers-point au cintre, couvert des mêmes sculptures romanes que celles qui décorent les voussures de la porte principale, et toutes du XIIe siècle. Ces deux portes latérales sont remplies et leur base est toujours zigzaguées.

Celle de gauche a son tympan occupé par un saint Pierre sculpté en bosse et représenté sur la croix, la tête en bas et les bras étendus, ainsi que l'admet la tradition. De chaque côté sont deux anges à genoux qui, à en juger par ce qu'ils ont à la main, semblent fixer chaque bras par un ctou.

Et celle de droite, a les trois signes de la trèssainte Trinité. Sur les chapiteaux de cette dernière il y a, d'un côté, des individus, au milieu de l'onde, élevant leurs mains vers le ciel, et sur le taloir : elus, reste probablement d'Angelus; c'est le Chrétien luttant régénéré par le saint Barptême, figuré par l'eau et dé l'autre côté, le Chrétien luttant contre le démon, chrétien figuré par un personnage au repos, dans des fleurs, au milieu des vices, sous la figure de différents animaux contre lesquels il combat.

« Il semble, dit M. Auber (18), que les populations abordaient le sanctuaire avec plus de recueillement et de confiance, quand elles avaient pu contempler sur le seuil les grandes promesses de la vie future, et les combats et les victoires de leurs bienheureux protecteurs.

Ces deux portes latérales sont surmontées de deux fenêtres presque ogivales, résultat d'une réparation évidente et d'une restauration postérieure. Les angles de la façade présentent deux épais contreforts, de même époque que ceux du portail, qui masquent un joli groupe de colonnettes et de chapiteaux plus anciens.

 Au-dessus s'élèvent des clochetons, tourelles tronquées et évidées à leur milieu, et portant une toiture de pierres sculptées à dents de scie. Ils sont antérieurs aux contreforts qui ont été appliqués après coup, et qui sont un hors-d'œuvre.

Toutes les sculptures et moulures de cette façade sont exécutées d'une manière hardie et avec verve, et le dessin en est d'une pureté parfaite. Les voussures surtout du portail sont remarquables, et n'ont en rien souffert, que de réparations maladroites. La première voussure est encadrée d'une bordure de rosés et présente les signes du zodiaque, mutités pour la plupart.

Cependant, on reconnaît encore l’Enfant Isaïque, sur les genoux d'une femme assise dans une niche, sous un dais; le même, dans un berceau; les Poissons, qui sont admirablement sculptés le Belier; les Gémeaux; le Lion ; le Crabe; un Champ couvert d'épis; des Moissonneurs; une Femme au signe de la Balance; une Tonne de vendangeurs; des Boeufs à l'étable; enfin un Homme devant une niche, correspondant au signe de décembre.

Ces sculptures ont été gâtées à dessein, et la perte de plusieurs d'entre elles doit inspirer un vif regret, car il est rare de voir les signes zodiacaux exécutés avec cette vigueur de ciseau.

Au-dessus de chaque signe étaient tracés leurs noms : Aries, Gemini, etc, et ceux des mois Auguste, et Septembre, etc. On remarquera que ces noms sont séparés les uns des autres par trois points, et une autre fois, après Auguste, par six points.

La forme des lettres est évidemment empruntée à l'alphabet carlovingien de l'empire, mais on remarquera aussi que quelques lettres, inconnues aux latins, sont tudesques.

La deuxième voussure à dix anges à draperies mouillées et flottantes, placés obliquement et adorant le Père Elernel, qui occupe le milieu du centre et donne sa bénédiction.

La troisième voussure a reçu six figures de Vertus, terrassant les Vices et les foulant aux pieds, et toutes sont protégées par le long bouclier pointu de l'ère carlovingienne (19), bouctier si reconnaissable à sa forme oblongue, acérée et n'ayant aucun relief, mais seulement une bordure en ressaut.

 La première figure terrasse un Démon rugissant; la deuxième un Démon hideux; la troisième un Diable à tête de dogue; la quatrième un Démon grimaçant ; la cinquième un Ange de ténèbres féminin ; la sixième un Démon se débattant.

Ces figures sont d'une rare sculpture. Les mots placés sous ces figures sont au nombre de douze, qui expriment les vertus et les vices contraires : ira patientia luxuria casaaritia superbia buonitas ++ largitas utitas fides idolatria concordia discordia

Le démon qui se contourne, sous les pieds de chaque ange, en contorsions expressives, et fait de vains efforts pour retrouver une pose qui réponde mieux à son orgueilleuse audace, est la double image de l'enfer terrassé qui se débattera jusqu'à la fin contre les victoires de la foi, et qui, toujours vaincu, ne se révolte jamais que pour assister à un nouveau triomphe de la vérité.

« Imbus d'une foi vive et zélée, nos pères voulaient, dit M. Auber, que, dès son approche le temple rappelât aux chrétiens même par son ornementation extérieure, les grandes images de ses fins dernières; et au milieu de ces mystiques allégories, de ces mille symboles qui varient l'expression des vérités évangéliques, ils aimaient à représenter les sévères leçons de l'avenir.

 De là ces scènes du jugement dernier qu'on trouve partout, et nulle part représenté tout à fait de la même manière. Nous le trouverons sur la porte méridionale.

La quatrième voussure porte, renfermé dans un cercle, l'Agneau, figure de Jésus Christ, et de chaque côté, trois Anges adorarateurs à longues ailes et admirablement sculptés; ils ont des encensoirs à la main.

 La deuxième photographie offre la façade qui termine le transept du midi, façade à pans coupés et soutenue par sept larges colonnes à chapiteaux feuillés, qui servent de contreforts.

Son fronton est triangulaire, et sa large porte romane est ornée de quatre voussures couvertes de riches sculptures byzantines. La première voussure a des animaux fantastiques au nombre de trente, au moins, dont plusieurs sont frustes.

 Ce sont : des Tortues à col de Cigogne; des Canards ; Bouc jouant de la harpe ; Femme à queue de poisson; Têtes humaines à corps d'oiseaux et de cerf; Loup ; Hiboux ; Centau re; Chouette ; Syrène ; Dragon ailé ; Singe ; Figure humaine avec ailes et fourche ; Oiseaux plongeant leurs becs dans des vases; Ane chappé chantant au lutrin, soutenu par un Ane plus petit, et autres figures et animaux dont plusieurs sont trop frustes pour pouvoir être bien déterminés, et que quelques-uns ont pris pour des caricatures et des symboles païens, dans lesquels ils ont voulu voir plus d'une sanglante allusion.

Mais ils ne connaissaient pas le christianisme, ou vont jusqu'à méconnaitre son esprit, ceux qui prétendent toujours trouver, dans les figures grotesques des églises, autre chose que l'animation sensible d'une pensée religieuse.

La religion des sentiments graves et sérieux n'aima jamais à s'entourer de frivolités inutiles. La foi qui commande la pureté de cœur, comme gardienne de toutes les vertus, n'a pas consenti un jour à dénaturer son principe jusqu'à se plaire dans des représentations où nous ne puissions voir que des satisfactions coupables accordées, en face même de  l’Agneau sans tache, à l'imagination licencieuse des mécréans. De telles spéculations ne sont donc pour elle qu'une insulte. Ce n'est point dans des idées païennes, dans des dogmes équivoques, mais bien dans l'Ecriture sainte et dans les saints Pères, qu'un catholique doit aller chercher l'explication de toutes les représentations si peu intelligibles à ceux pour qui reste fermé ce livre divin.

Pour bien comprendre l'imagerie des églises, le principe rationnel et infaillible est de tout juger au point de vue chrétien. « Le Ciel, le Purgatoire, l’Enfer, le Service de l’Eglise, la Vie sociale, l’œuvre magnifique tirée du chaos par le Dieu des dieux, tel est, suivant M. Auber, le cadre unique où nos artistes prirent leurs fécondes inspirations.

Ce que nous ne comprenons pas bien fut parfaitement intelligible aux âges de foi qui nous précédèrent, et le secret pour tout découvrir sous nos corniches et sur nos façades est dans le plus ou moins de temps, de réflexions et d'analyse qu'on apporte à leur examen. » Nous pensons, avec M. Auber, que la plupart des sujets ont un sens propre, spécial et indépendant.

Tout parait se terminer à eux-mêmes, et ils forment a eux seuls une pensée complète. D'autres se rattachent à une scène d'ensemble et concourent à un tout qui a son unité et ses défaits. Eh que savons-nous s'il n'y a pas là un poëme entier dont nous n'apercevons plus que des épisodes, et dont les chants, séparés comme ceux du Dante et du Tasse, auront perdu, sous la pierre et la chaux qui nous en cachent la suite, le lien secret de leur mutuelle dépendance? Qui peut nous dire si chaque pièce n'est pas un caractère à part, une lettre, un mot hiéroglyphique, offrant un sens, complet ou non, mais essentiellement attaché à la pierre suivante, et dont nous n'avons plus la révélation ? L'existence de cette population si nombreuse de moines, de laïcs, de guerriers, d'artisans et de princes, d'anges et de démons, d'hommes et d'animaux ces penchants si divers, ces goûts variés pour les occupations les plus précieuses ou les plus incompatibles de la vie humaine ces rires et ces douleurs, ces chants de joie et ces piteuses tristesses, tout ce qui se déroule à nos regards, ne trahit-it pas une intention formelle, un plan préconçu et suivi jusqu'au bout? Rien ne fut purement capricieux dans cette profusion de figures séculaires, et l'Église peut les adopter toutes comme autant de signes de sa pensée.

La deuxième voussure a une rangée de trentetrois personnages couronnés de la couronne à quatre feuilles, comme la statue équestre dont nous avons parlé : ils sont assis et tiennent chacun, d'une main, une fiole pleine de parfums, et de l'autre un instrument de musique se rapprochant de la guitare.

La troisième voussure représente vingt quatre saints, à la tête entourée d'une auréole, placés deux à deux, se regardant pour la plupart et se montrant quelque chose.

Le retrait de la deuxième voussure renferme des personnages posés sur les genoux et la soutenant des deux mains. Le retrait de la troisième voussure est le même, si ce n'est que les personnages.sont accroupis et en bosse, comme tous les autres personnages susmentionnés.

La quatrième voussure fait admirer ses arabesques on rinceaux précieux. Enfin, des frises formées d'animaux et de petites figures de la plus grande délicatesse ajoutent encore à la beauté de cette porte, qui a plus d'un point de ressemblance avec celle de l'ancienne abbaye Sainte-Marie de Saintes, aujourd'hui convertie malheureusement en salle d'équitation. ·

Les archivoltes sont portées par trois colonnes dont les entre-colonnements sont bordés de dessins, et dont les fùts sont lisses ou creusés en torsades ou de lignes zigzaguées.

 La bordure extérieure des portes est couverte d'une rangée d'animaux, tels que chats, moutons, chevaux;, etc.

 Une console, soutenue par quatorze modillons à mascarons, fait ressant à cette première assise de cette façade, dont le développement est occupé par une large fenêtre en tierspoint et par deux fenêtres à plein cintre qui bordent la première. La voussure moyenne de cette grande fenêtre possède quatre chevaliers couverts de boucliers carlovingiens; l'un est armé d'une lance, et tous terrassent des démons et représentent, par conséquent, les vertus domptant les coupables passions.

Dans le vaste tympan de cette arcade ogivale apparaît une rose, sans ornement. Le haut du jable a été fort mal restauré, en 1837.

Cette porte nous présente le jugement dernier, sous des symboles qu'il n'est pas diflicile de saisir, même au premier coup d'œil. En effet, la première nous donne les méchants, qui abandonnent le point central et s'en vont vers la terre, pour être précipités dans les enfers, séjour des vices, symbolisés par le Loup, la Cruauté ; la Femme à queue de poisson, la Concupiscence ; le Bouc, la Luxure ; le Centaure, l’Adultère ; l’Ane chantant au lutrin, l’Ignorance et la vie déréglée des chantres laïcs ; le Singe, l’Hérétique moqueur, etc. Ite maledicti in ignem aeternum

 

Les deuxième et troisième voussures présentent ceux choisis de Dieu, ou allant vers le point central, le Ciel, par opposition aux vices, qui se dirigent vers la terre, ou étant déjà dans le ciel, où ils chantent sur leurs instruments de musique la gloire de Dieu et le bonheur dont ils jouissent, et ils offrent à la trèssainte Trinité les Oraisons des fidèles, symbolysées par les fioles de parfums, qu'ils ont à la main, comme il est dit dans l'Apocalypse.

Pour la rangée d'hommes à postures variées qui garnit chaque voussure et présente une figure plus ou moins fatiguée et souffrante, ce sont les âmes du purgatoire, achevant les réparations de leurs faiblesses. « Elles se purifient, dit Dante, des œuvres du monde, en marchant inégalement chargées le long de la corniche, fatiguées et douloureusement affectées de leur supplice, il semble qu'elles disent :Aufer âme opprobrium et contemptum. »

La troisième photographie donne la vue de l'abside de la nef semi-circulaire, couverte en pierres plates un fronton triangulaire la surmonte à l'amortissement de la toiture. Cinq fenêtres romanes, couvertes de bordures, d'entrelacs et de violettes, se partagent les aires de cette abside. Chaque fenêtre a deux colonnettes, et tes aires se terminent par, des colonnes grêles qui bordent une colonne plus grosse. Toutes trois sont demi-engagées et forment les contreforts.

Les plates-bandes de la fenêtre centrale sont couvertes de quatre grandes figures enlacées d'arabesqlues et d'un travail délicat.

De délicieux corbeaux occupent le pourtour de l'entablement.

De chaque côté apparaissent lés absides des chapelles, couvertes, comme la première, en pierres plates et en pendantif. Les figures représentées par les médaillons sont, le plus ordinairement, des Feuillages; des Figures grimaçantes; des Oiseaux épluchant leur plumage; des femmes qui s'embrassent ; des Dentelles à grand fini; des Têtes de monstres se déchirant la gueule avec leurs grilles ; d'autres qui mangent des enfants; des Têtes de veaux; des Aigles; des Laitues; des Fraises; des Lions au milieu de feuilles; un Soldat armé d'un glaive et couvert d'une cotte d'arme, ou armure de mailles, portant un bouclier et un bonnet de mailles, etc.

Toutes ces absides, cette partie privilégiée de l'église, où Notre-Seigneur Jésus-Christ repose pour notre amour, sont, à l'extérieur, entourées d'un cordon de Lions se frappant les flancs de leurs queues, symbole de Jésus-Christ vainqueur : Vicit leo de tribu juda.

Tout cet ensemble est dominé par le clocher, épais, massif, de forme quadrangulaire, placé audessus du choeur; il est terminé par une pyramide à huit pans, jadis en pierres, mais aujourd'hui en ardoise, par suite d'un accident occasionné par la foudre.

 A l'angle du côté gauche est placée une haute tourelle octogone, coiffée d'un pyramidon en pierres, à dents de scie, et dans laquelle est l'escalier.

A son premier étage, ce clocher a trois fenêtres en tiers-point, pleines et surmontées de quatre autres fenêtres à longues colonnettes, à la mode du XIIIe siècle. Enfin, la troisième assise a trois porches terminaux, dont deux pleins.

Telle est la description, des trois photographies que notre confrère a faites de la si belle église d'Aulnay, photographies qui nous paraissent bien réussies ; l’'œil y saisit toutes les mille beautés de ce riche monument, et, à la loupe, on distingue même le grain de la pierre.

 Remerciement donc, et encouragement au zélé photographe qui emploie si utilement ses loisirs et son talent.

Nous ne dirons, pour le moment, rien de l'intérieur de cette église, où apparaissent une véritable carrière de riches sculptures et des épisodes de l’Histoire-Sainte, entre autres, l'Histoire de Cain et d’Abel ; celle de Samson, etc., toutes figures de Jésus-Christ victime sauveur du monde; nous attendrons que notre confrère en ait reproduit les plus beaux morceaux.

Mais nous croyons devoir faire, avec M. Auber, une observation qui tout naturellement a ici sa place. « Quelques archéologues, peu familiers avec l’étude de ces matières, se sont persuadés que les sujets qui décorent l'intérieur des églises et ceux qui apparaissent ailleurs, n'étaient que la satire du clergé, faite par des antagonistes armés d'un ciseau ; une vengeance des petits contre les grands; une consolalion de la faiblesse humaine contre la tyrannie de ses prétendus oppresseurs; de sorte que, dans ces siècles de piété fervente, on aurait été imbu, contre les dignitaires de l'Eglise, de toute la malice du nôtre.

 Les prélats, les abbés, pour qui se bâtissaient tant d'édifices, par qui on les décorait de ces sculptures, se seraient résignés à y trouver leurs caricatures et leur condamnation, et le lieu saint n'eût été qu'un pamphlet, parfois immoral et fort souvent irréligieux. Nous ne le croyons pas.

Toutes ces images sont, comme à Aulnay, des leçons vivantes dont toute l'humanité a besoin des enseignements austères que saint Bernard, Pierre de Blois et tous les Saints-Pères, avant eux, n'avaient pas omis dans leurs traités. Quiconque a pu lire comment les Saints-Pères parlaient et écrivaient, et quels avertissements ils donnaient aux fidèles, celui-là devra penser que ce langage est bien celui de l'Eglise, et reconnaître que son esprit a seul désigné ces images au génie des architectes chrétiens.

En effet, ne lisons-nous pas dans les Bolandistes que, vers le Xe siècle ou le XIe, une sainte abbesse faisant construire son monastère, se tenait tous les jours assise au milieu des ouvriers, et que là, elle lisait les Histoires de deux Testaments, les légendes de Saints, les Bestiaires, d'après lesquels les sculpteurs et les peintres exécutaient leurs sculptures et leurs peintures, particularité précieuse qui explique tout naïvement comment travaillait le moyen-âge et l'esprit de foi et de tradition qui nous a légué tant de merveilles, qui ne peuvent plus se reproduire au même degré de conviction? 

Et saint Grégoire de Tours ne dit-il pas que Namantia, abbesse; lisait au peintre qui décorait la cathédrale de Clermont les histoires de la Bible que cet artiste devait représenter? Les Grecs n'ont-its pas le Vieux Guide de la Peinture, dans lequel sont décrits en détail et avec une précision remarquable les sujets de la Symbolique, mais surtout de l'histoire que le peintre doit représenter? C'est probablement ce qui existait aussi en Occident, chez les religieux constructeurs d'églises.

 Aussi, la plupart des mascarons à figures grimaçantes et hideuses type du démon; qu'on observe à Aulnay et ailleurs, sont tels que les ont décrits Dante (20) et Milton (21), qui sont venus probablement s'inspirer, pour ces horribles beautés de leurs poèmes, aux pieds de ces monuments de nos églises, où d'autres génies, avant eux, avaient écrit la même histoire.

 

 

Notes critiques sur l'Histoire des comtes de Poitou de M. Alfred Richard

Société historique et scientifique de Saint-Jean-d'Angély.

Notice d’Aulnay et de son église par M. J. L. M. Brillouin, président de la section Historique, lue à la séance historique du 7 septembre 1863

Paysages et monuments du Poitou  photographiés par Jules Robuchon

 

 

 

==> Voies Antiques de LIMONUM (Poitiers) à Mediolanum Santonum (Saintes)

==>Passé antique de Rauranum, à Rom fais comme les Romains - activité fouilles

 

 


 

Blaye- Talmont- Saintes- Aulnay- Brioux- Poitiers- Peutinger

(2) Tables de Peutinger. Iténéraire d'Antonin.

De Mediolanum Santonum, Saintes, l’itinéraire d’Antonin conduit à Aunedoncacum à seize lieues Gauloises de distance ; il est écrit dans la table Avedonaco sas numéro de distance, cependant le même nombre de seize se trouve dans le second fragment donné par Velfer. On voit sur le grand chemin de Saintes à Tours un lieu considérable nommé Aunai, qui est visiblment l’ancine Aunedonacum qui aura été abrégé dans le moy-âge, comme il est arrivé à la plupart des noms anciens. Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres. Mémoires..

(3) Bullet, Dict.de la langue celtique, inf.

(4). Affiches du Poitou, 1785.

(5). Dit ainsi d’un tuic dépendant de l’ancien priemé, ou mieux  du sacellum, élevé dans le champ, à l’est de l’église.

 (6) .J. 191, N° 155.

(7). Voir ceux si curieux de 1410 et 1412, faits d'après un autre plus ancien, de dom Fouteneau,t. 3, p. 129.

(8). Voir ci-après cette filiation.

(9). Arc. de la Préfect. de la Vienne, liasse 83.

(10). Archamdeau, Hist. du .Poitou.

(11). Fastes Hist. et arc. de la Charente Inférieure, 1845, I. 2.

(12). Pages 51 et 55.

(13). Cart. de Saint-Maixent, par A. Richard, I. p. 44 et 45,  et Cart. de Saint-Cyprien, par Rédet, ch. 454, p. 286, pour les dates ; Cart, de Noaillé, dans dom Fonteneau, t. 24, p. .313 pour la qualification.

(14). Cart. de Saint-Maixent, par A. Richard, I, p. 23.

(15). Notes sur l’histoire de Melle, par Beauchet-Filleau, p. 28-31 ; voir ses références : cart. De Saint-Cyprien... et Cart.de Saint Jean d'Angély.

(16). Très-bel original en double exemplaire, et  Livre Noir, fol. 89.

(17). Gui, duc d'Aquitaine, 1058-1087 Ducs d' Aquitaine et Comtes de Poitou et plus

Isembert II, évêque de Poitiers, 1047-1086 Liste des ÉVÊQUES DE POITIERS BARONS DE CHAUVIGNY.

Guillaume, abbé de Saint-Florent, 1070-1118. CHARTES POITEVINES DE L'ABBAYE DE SAINT-FLORENT PRES DE SAUMUR (DE 833 A 1160 ENVIRON)

Hugues VI de Lusignan. Généalogie - Maison des Hugues de Lusignan et Geoffroy la Grand' Dent.

Giraldi de Rancone : Géraud (ou Gérald) de Rancon (1025-1089), seigneur de Rancon, Taillebourg et Gençay. Il épousera Ermengarde (1030-?), connue sous le nom d’Adélaïde. Ils auront comme enfant connu: Aimery III de Rancon.

(18). Hist. de la cathédrale de  Poitiers.

(19). Ce bouclier se trouve à Varaize, à Feniou, Fontenet, arrondissement de Saint-Jean-d'Angély, et à Civrai, en Poitou.

(20). La Divine Comédie

 (21). Paradis perdu.

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité