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15 juillet 2022

Passé antique de Rauranum, à Rom fais comme les Romains - activité fouilles

Passé antique de Rauranum, à Rom fais comme les Romains - activité fouilles

Durant l’époque romaine, Rom, étape sur la route impériale reliant Poitiers (Limonum) à Saintes (médiolanum Santonum, est une petite ville nommée Rauranum s’étendant sur environs 40 hectares.

A quelque distance de Rom, au lieu- dit Château-Sarrazin, non loin du point nommé Tresvées, où la voie de Limoges se séparait de la voie de Poitiers à Saintes, dans les derniers jours de février,M. l'abbé Métais a fait une découverte.

Vous vous rappelez que Château-Sarrazin a déjà livré, il y a quelque vingt ans, un intéressant vase en lave, qui est conservé dans notre Musée (1), et divers autres débris romains. (2)

En 1872, M. Lièvre, dans son ouvrage sur Couhé et ses environs, résumait ainsi les trouvailles faites jusque-là à Château-Sarrazin.

On y a découvert des vestiges de constructions qui, malgré le nom significatif que porte cet endroit, remontent plus haut que l'époque de la courte invasion arabe.

Ces débris consistent en une sorte de béton remarquablement dur et poli, en fragments de tuiles à rebord et de poteries rouges, et en un vase ou mortier de lave poreuse, qui est déposé au Musée de Niort. » (Notes sur Couhé et ses environs, 2e partie, p. 168).

 

Cartes des environs de ROM aux époques Gauloise et gallo- romaine

 Fouilles de M. l'abbé Métais à Château Sarrazin, près Rom.

Dès l'an passé M. Métais avait reconnu par quelques sondages un mur de 70 mètres de long, dont l'existence est d'ailleurs indiquée par un pli de terrain très bien caractérisé.

 Cette année, aidé d'un autre professeur de l'établissement et des plus vigoureux de ses élèves, il a déchaussé, à une trentaine de mètres plus bas dans le sens de la déclivité de la colline, plusieurs pans de mur dont trois sont parallèles à celui qui a été constaté dès l'an passé. Un quatrième les réunit entre eux par l'une de leurs extrémités.

Près de ces murs, M. Métais a mis à jour une surface bétonnée.  

Le déblaiement a fourni un antéfixe assez joli, des clous, un morceau de marbre vert, des fuites à rebord et plusieurs fragments de mortier décoré de peintures, dont je puis vous mettre sous les yeux divers échantillons.

L'appareil de ces murs, la nature du béton, le caractère de l'antéfixe, la façon des peintures et la composition du mortier qui les porte, indiquent l'époque romaine.

Le Père de la Croix à qui j'ai soumis les échantillons que je vous présente, en a retrouvé les analogues dans sa dernière découverte.

 Les clous que M. l'abbé Métais a recueillis, en même temps que les restes de peintures, sont, semblables .à ceux que le théâtre de Sanxay a fournis en abondance. Le fragment de marbre vert (3) a également son pendant parmi ceux que le Père de la Croix a recueillis dans le balnéaire.

Les quelques fouilles faites à Château-Sarrazin ne permettent pas encore la détermination de l'établissement retrouvé.

Le terrain ne présente aucun caractère qui puisse faire croire à un châtellier. L'habitation qui était située sur cette colline a sans doute servi de refuge aux Sarrazins. Bien qu'il soit possible de citer beaucoup de restes romains affublés par les populations du nom de Sarrazin, d'une façon tout-à-fait gratuite, il semble que dans le cas présent il n'y a pas de témérité à penser que les Sarrazins ont réellement pu occuper ce point.

Le nom de château rappelle un souvenir de guerre qui ne peut se rapporter ni à l'époque romaine, puisqu'il n'y avait pas de châtellier en cet endroit, ni à l'époque féodale, puisque aucune construction militaire ne s'y est élevée durant cette période.

Il faut tenir compte de ce léger indice. Les Sarrazins se sont peut-être défendus quelque peu dans cette villa (?) et peut-être l'ont-ils saccagée avant de l'abandonner.

 Si M. Métais avait à sa disposition les fonds suffisants, il pourrait louer le champ et terminer l'exploration de ce logis, et peut-être mettrait-il la main sur quelque mosaïque ou sur quelque objet d'art, qui pourrait faire bonne figure dans notre Musée.

Mais les ressources lui manquent et les fouilles ne tarderont pas à être refermées, si elles ne le sont déjà.

Niort, 13 mars 1883.

 

La continuation des fouilles de Château-Sarrazin pour laquelle vous avez bien voulu voter cent francs dans votre séance du 14 mars dernier a donné des résultats assez intéressants, pour que la Société n'hésite pas l'année prochaine à accorder à notre dévoué collaborateur, M. l'abbé Métais, une nouvelle subvention.

Les substructions d'un petit édifice de plan bizarre ont été complètement découvertes, mais il y aurait encore à fouiller tout à l'entour.

Le P. de la Croix qui a bien voulu venir examiner les restes de Château-Sarrazin, serait porté à croire que le petit édifice retrouvé par M. Métais est un oratoire privé à l'usage d'habitations dont la présence est bien marquée par les divers plis du terrain, les restes d'appareils jonchant le sol, les débris de tuiles à rebord; etc.

Ce petit oratoire, orienté à l'est, présente dans son ensemble la forme d'un rectangle de 15 mètres de large sur 18 de long.

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Sa façade (A) repose sur un massif de maçonnerie de près de deux mètres de large. Elle était décorée d'un double rang de cotonnes, de 0m31 de diamètre, assez luxueuses, dont M. Métais a retrouvé des restes très variés. Derrière ces colonnes s'étendait une sorte de vestibule (B) de deux mètres et demi de profondeur, terminé à son extrémité ouest par un mur parallèle à la façade. L'oratoire proprement dit se compose d'une salle (C) à peu près carrée, bétonnée, mesurant intérieurement 12m 40 sur 13m 25, au milieu de laquelle se dressait un petit sanctuaire (D), également bétonné affectant la forme assez singulière d'un rectangle garni de retraits sur les côtés du nord et du midi. La largeur intérieure la plus développée est de 5m 60 la moins développée, celte d'entre les retraits, n'est que de 4 mètres.

Le dégagement des murs a amené la découverte d'un certain nombre de débris, dont quelques-uns figurent déjà dans notre musée archéologique

1° Une quantité de mortiers peints, ayant servi de décoration pour les murs intérieurs. Les uns sont complètement de couleur rouge les autres, rouges et noirs d'autres, complètement verts d'autres, verts avec filets blancs et noirs d'autres sont décorés de bandes parallèles vertes, avec filets hoirs; d'autres sont complètement jaunes beaucoup, jaunes tachetés de vert, de rouge et de noir beaucoup aussi, blancs tachetés de jaune et de noir, etc., etc.

2° Des enduits complètement blancs, les uns de forme demi-cylindrique, les autres absolument plats quelques-uns, décorés de lignes ondulées, en creux.

3° Beaucoup de clous, de grandeur variée, les uns ne mesurant que 5 ou 6 centimètres, les autres allant jusqu'à 12 et 15. A° Plusieurs fragments de colonnes cannelées.

5° De nombreux restes de chapiteaux de très bonne allure.

6° Deux morceaux d'antéfixes, et un antéfixe complet.

7° Un crochet pour maintenir soit les tuiles soit les antéfixes.

8° De nombreux fragments de tuiles à rebord et de tuiles courbes.

9° Quatre bois de cerf, dont un spécialement beau.

10° Trois monnaies l'une en or, très fruste, de Tibère (?) déterminée à grand'peine par le P. de la Croix la seconde, en bronze, en assez mauvais état, d'un petit tyran quelconque la troisième, en bronze, bien conservée découverte après la visite du P. déjà Croix et déterminée par M. Ernest Babelon, du cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale, l'un des directeurs de la nouvelle Revue numismatique. C'est un Crispus. Frappée en l'an 321. Tête laurée de Crispus, avec l'inscription D. N. CRISPO NOB. CAES. (Domino nostro Crispo nobili Caesari). R. BEATA TRÀNQVILLITAS. P. LG. (prima officina Lugnum). Un autel surmonté d'un globe, et sur lequel on lit VOTIS XX (Voir Cohen, Impériales, n 48, tome VI, page 193).

11° Une petite lamelle en cuivre doré.

12° Une jolie fibule également en cuivre doré, émaillée.

13° Une petite plaque de cuivre courbée en demi-cylindre, et décorée de distance en' distance d'une série de trois lignes, régulièrement placées dans le sens de la largeur.

14° Quelques petits débris de verre irisé.

Les fouilles de ce petit oratoire sont actuellement terminées. Mais il reste encore à explorer, à Château-Sarrazin, les habitations adjacentes, celles-là précisément d'où provient le vase en lave que nous a donné jadis M. Bonnet.

J'ose espérer, Messieurs, que vous voudrez bien consacrer l'an prochain une sommé nouvelle à cette étude. Nous aurons alors pour nous seconder, non seulement l'activité de M. l'abbé Métais, mais la haute compétence et le dévouement de notre éminent collègue, le P. de la Croix, qui a bien voulu me promettre de diriger les travaux.

 

 

 Substructions antiques de Tresvées et de la Petite Ouche. Bornes milliaires inédites.

Il y a aux environs de Rauranum bien d'autres points à explorer que Château-Sarrazin.

M. l'abbé Métais, qui a vraiment l'amour de ce genre de recherches, m'a spécialement signalé deux lieux-dits, où des sondages lui ont révélé des trouvailles à faire.

C'est d'abord Tresvées, bifurcation de la voie romaine, à 300 mètres de Château-Sarrazin.

Les restes antiques de Tresvées n'ont pas été faciles à reconnaître. Le propriétaire du terrain ne montrait pas alors le même bon vouloir qu'aujourd'hui.

Malgré cela, M. l'abbé Métais a pu découvrir, dans une fouille très rapide, une grande mosaïque en terre cuite, composée d'éléments géométriques.

Le P. de la Croix, qui a vu ce premier sondage, estime qu'il y a en cet endroit des substructions d'un réel intérêt. Mais cette fois, nous ne serions plus en présence d'un monument de l'époque romaine, mais bien de l'époque mérovingienne.

Il aurait existé là une chapelle construite avec des matériaux empruntés aux édifices païens du voisinage, quelque chose d'analogue à ce que le vaillant fouilleur poitevin a retrouvé à Jazeneuil (près Lusignan, Vienne), en 1880.

A moins de distance de Rom que Tresvées, presque à la sortie du bourg, toujours dans la même direction, au lieu- dit la Petite Ouche, il y a aussi des découvertes à espérer.

 L'an passé, le fermier rencontra dans son champ une tombe rectangulaire en maçonnerie, contenant, en outre des ossements, un vase magnifique, dont il n'existe plus aujourd'hui que la moitié inférieure, et un autre fragment, que M. l'abbé Métais a recueillis dans son petit musée.

Entier, ce vase devait mesurer 0m 25 à 0m 30 de hauteur. C'est le fermier lui-même qui l'a brisé.

Cette année, M. l'abbé Métais a opéré un sondage dans ce même champ. Il a découvert quatre murs, parallèles entre eux, placés perpendiculairement à la voie romaine.

Ils ne sont séparés les uns des autres que par une distance de 5 à 6 mètres, à l'exception du quatrième, qui est construit à une quinzaine de mètres plus loin. De chaque côté de ces murs, M. Métais a trouvé une grande quantité de poteries romaines, fragments de vases et tuiles à rebord, des clous, etc.

Avant de faire pour la Société les fouilles de Château-Sarrazin, M. l'abbé Métais explorait depuis plusieurs mois déjà le pays de Rom et de Couhé-Vérac, aussi bien au point de vue archéologique que géologique.

 Le matin, de très bonne heure, alors que ses collègues reposaient encore, ou bien le dimanche, lorsque ses fonctions ecclésiastiques étaient terminées, il partait la pioche sur l'épaule.

Plus d'une trouvaille intéressante a déjà récompensé ce zèle, qui ne comptait pas avec la fatigue. Pour n'en citer qu'une au passage, M. Blondeau-Vialle, négociant à Couhé, possède une base de colonne (IIIe siècle) et un chapiteau des plus curieux, qui ont été rapportés d'unede ces explorations aux Gorretières (Vienne).

Dans ces courses à travers la campagne, M. Métais a recueilli plusieurs indications précieuses sur des bornes milliaires nouvelles, dont notre Musée pourra s'enrichir, etc.

Lors de ma troisième excursion à Rom, j'ai pu retrouver, guidé par ses indications et par celles de M. l'abbé Nigot, une de ces bornes au coin d'un champ, non loin de la route de Couhé à Saint-Sauvant, derrière une de ces maisons isolées qui constituent l'interminable village de la Forêt. Malheureusement, l'extrémité portant l'inscription était précisément celle qui était enfouie en terre, et le temps me manquait pour le faire déblayer. MM. Métais et Nigot ont bien voulu me promettre de se charger de ce travail.

Depuis, M. Métais m'a signalé deux autres bornes dans la forêt de Saint-Sauvant.

La région de Rauranum est pleine de richesses.

 Félicitons-nous donc, messieurs, d'avoir rencontré un chercheur laborieux et intelligent, qui nous mettra sur la trace de ce qui avait échappé jusqu'ici à notre Société.

JOS. BERTHELE.

Niort, 2 juin 1883.

 

 

L’Église de Rom Saint-Paulin Saint-Liphard

Ausone, le poète bordelais (310 à 395) contemporain de Saint Hilaire de Poitiers, avait là une de ses villas.

Une bulle de 1118, du pape Gélase II, cite l'église de «ecclesia de  Roomo » parmi les possessions de l'abbaye bénédictine de Nouaillé (5), mais dès 1278, elle est répertoriée comme «Saint-Liphard de Rom », à la nomination de l'évêque de Poitiers.

  Elle était devenue le siège d'un archiprêtré dont dépendaient 17 paroisses, aujourd'hui pour moitié dans la Vienne et dans les Deux-Sèvres. On comprend que dut exister là une église romane assez vaste.

Elle était alors sous le titre de Saint-Liphard, ce moine ermite aménageur des marais de Meung-sur-Loire, sur la tombe duquel fut construit un monastère dès le IXe s.

Fallut-il s'en réclamer pour quelque aménagement de la Dive ?

On ne sait rien de ce qui s'est passé pendant la guerre de Cent ans et pendant les guerres de Religion.

Mais en 1634, une juridiction extraordinaire, les Grands Jours de Poitiers, ordonne de réparer le clocher, la grande porte et «les arcades qui sont entre les deux nefs ».

L'église était déjà amputée de son collatéral sud. On l'agrandira plus tard en élargissant le collatéral nord. C'est le plan de ce qui reste au début du XIXe s., après de nouvelles réparations en 1817.

Le clocher, alors à la croisée du transept, était toujours aussi fragile et dangereux, menaçant de s'écrouler sur les voûtes. Il durera néanmoins jusqu'en 1864.

 

1849. À la fin des vêpres de l'Assomption, le curé se tourne vers le peuple avec l'ostensoir et voit le début de l'écroulement du bas-côté nord. Il donne l'alerte et l'église est évacuée à temps. Après un devis de restauration par Bizard, architecte de l'arrondissement, c'est finalement le rapport de Segrétain en 1851 qui emporte l'adhésion : l'ensemble a « quelque chose de monumental» à conserver. Une restauration est préférable à la reconstruction, même si c'est plutôt de cela qu'il s'agit pour les parties les plus endommagées : mur ouest écroulé sur la moitié de sa longueur, mur nord à restreindre, reconstitution du collatéral sud, ajout des trois absides en hémicycle sur le chevet plat. La reprise du clocher sur la coupole centrale est abandonnée au profit d'un clocher néo-gothique, hors oeuvre sur la façade ouest, par Bontemps, en 1869.

 

En 1856, un petit collège ecclésiastique « Saint-Paulin » est confié par Monseigneur Pie aux Frères de la doctrine chrétienne. Il durera jusqu'en 1900 dans les dépendances du presbytère. Saint Paulin (353-431), bordelais comme son ami le poète Ausone, fut un évêque exemplaire à Nole, puis à Naples. Le titre de Saint-Paulin va devenir celui de la paroisse de Rom.

 

 plate-tombe (gisants).

En 1844 découvert sous le parvis de l’église, dans une chapelle souterraine (chapelle Saint-Pierre) dépendant du château de la Rigaudière, les deux gisants désormais conservés dans l’église ont connu un destin curieux.

D’abord employés comme linteaux de portes dans une écurie, ils ont ensuite été déplacés en 1931 à l'extérieur de l'église de Couhé, où ils sont restés près de 80 ans.

A l’initiative conjointe de l’association « les Amis de Rauranum » et de la Municipalité de Rom, un accord a été trouvé avec la Commune de Couhé pour les rapatrier à Rom.

Histoire

Les deux personnages représentés sur ces gisants semblent appartenir à la famille des « Vivonne »  (en rapport avec la commune située sur les bords de la Vonne, dans la Vienne).

Gisant de Savary III de Vivonne

Le personnage masculin pourrait être Savary III de Vivonne ( ? – 1367), seigneur de Thors, de la Faye et d’Aubigny, sénéchal de Toulouse et capitaine du roi Philippe de Valois.

Gisant de Huguette de Vivonne ou Catherine de Vivonne

Le personnage féminin, de par le style  général du gisant, et la pierre utilisée, semble correspondre à une période un peu plus tardive, probablement le début du XVe siècle.

Description : la femme est allongée, un animal couché sous les pieds, les mains jointes sur la poitrine ; la tête encapuchonnée est encadrée de deux petits anges thuriféraires accroupis ou assis

En admettant que ces personnages soit de la même famille que Savary III de Vivonne, il se pourrait que la femme représentée soit sa petite-fille ou son arrière-petite fille, à savoir Huguette de Vivonne ou Catherine de Vivonne.

Ces gisants reposent désormais dans l’église Saint-Paulin / Saint- Liphard.

 Paulin était un disciple du poète gallo-romain Ausone.

 Liphard, quant à lui, aurait été à priori un neveu de Clovis, et, après avoir été Comte d’Orléans, se serait investi dans les assèchements de marais, difficultés de drainages et assainissement à Meung-sur-Loire (Vie après JC)

 

Aujourd'hui :

 

«Une église qui trompe son monde» : toute son enveloppe extérieure est d'un néogothique banal : clocher à flèche d'ardoise, baies sans caractère... Et pourtant, déjà sous le clocher, le porche semble bien du XIIIe s., avec son cordon de pointes de diamant, ses trois voussures aux arêtes adoucies par un tore, reposant sur d'élégantes colonnettes aux chapiteaux feuillus."

En 2021, L’église s’embellit d’un nouveau vitrail de l’Atelier Saint-Joseph de Ruffec, avec Philippe Riffaud, Meilleur Ouvrier de France en 2011. Comme il existe une symétrie dans les décors des vitraux existants, les vitraillistes ont reproduit un des autres vitraux à l’identique. Celui qui a servi de modèle est en cours de restauration.
Le fait de les déposer a permis de voir les techniques de l’époque. Certaines peintures, du XIXe, avaient un peu passé. Le nouveau vitrail bénéficie de techniques qui lui assureront une meilleure durabilité.

 

 

 

 

Rom avait une aumônerie que l'on trouve mentionnée en 1379, et qui dépendait de la Maison-Dieu de Montmorillon. On ne voit pas qu'il y ait jamais été soigné de malades. C'était un bénéfice, qualifié parfois du titre de commanderie, rapportant de quatre à cinq cents livres de revenu.

Au milieu du XVIIe siècle, les Augustins de Montmorillon, le grand aumônier de France et l'évêque s'en disputaient la collation, qui resta aux premiers. Les hospices de Montmorillon possèdent encore dans la commune de Rom quatre-vingts arpents de bois qui dépendaient autrefois de l'aumônerie.

Rom était, sous le régime féodal, un lieu de péage. Ce droit, tenu en fief par trois seigneurs du voisinage, nous fournit un exemple remarquable de l'enchevêtrement inextricable de notre ancienne organisation.

L'un d'eux, possédant le tiers du péage, en devait hommage au châtelain de Civrai, sauf pour le sept septembre, jour de la foire de Chenay. Le produit des passages de ce jour-là appartenait au baron de Couhé, qui en rendait aveu à l'abbaye de Saint-Maixent, et qui jouissait, de plus, de l'exemption du tribut pour plusieurs des chemins venant de sa châtellenie.

Ce tiers du péage, acquis depuis par le seigneur de Couhé, était en outre grevé d'une rente de dix sols au bénéfice de l'abbaye de Noaillé.

 

Voici, du reste, le texte même d'un aveu qui fut fait au château de Civrai, le 9 mai 1403 :

« Sachent touz que ge Gilet de Cujaux, valet, cognois, confesse et advohe à tenir à cause de Johanne Richarde, ma femme, de très noble et très puissant prince Mss. le duc de Berry et d'Auvergne, conte de Poictou, etc., pour raison de son chastel de Civray à hommage lige et à dix souls de devoir, cest assavoir la tierce partie pour inde vis du peage acoustumé à lever à Rom, lequel se part avec Jehan Guesson, Ytier de Mazeres et sa suer, lequel peage est levé et receu de tous marchans et autres qui devent peagier alant et venant parmi la ville de Rom et qui venent des parties de Lesignen, Celles levesquau, Saint Seovain, Saint Maixent, Lezay, Brut, Civray, Charroux et Limalonges à la dicte ville de Rom et aussi de tous les chemins traversains de la chastellanie de Couhé, excepté ceulx qui passent au cors du chastel de Couhé et qui passent par la garenne et par les chaussées de Sainte Souline à Couhé et dudit lieu de Sainte Souline à Poictiers sans forvoier.

Item de touz ceuls de la chastellanie de Couhé qui doyvent peagier qui sont hors de la dicte chastellanie de Couhé pour vendre se ilz ne vont au cors dudit chastel de Couhé ou par la garenne ou par les chaussées dessus dictes et yceulx je ne advohe mie.

Et aussi iceulx qui sont des la Boulour en la se ilz ne passent par deçà et on cas qu'ilz passeront au cors dudit chastel ou par la garenne dessus dicte je, ledit Gilet, à cause de la dicte Johanne Richarde, ma dicte femme, advohe le peage, excepté le jour de la Sainte Croix de septembre, qui est cel- lui jour au seigneur de Couhé. »

 

Un aveu rendu en 1594, par Joachim de Saint- George, contient le tarif des droits à percevoir à Rom :

« De tous marchans qui doivent péage passant par la chastellenie, terre et seigneurie de Couhé, c'est à scavoir de chascune beste bovyne ou chevalline, huict deniers; et quand ladicte beste chevalline, soit pouldre ou poullain, qui n'est ferre des quatre piedz, douze deniers ; de chascune beste berline, pourcine ou asnyne ung denier ; de fardeau cordé, huict deniers; de charge de balle de draps, de poissonnerie, mercerie ou d'aultres choses en balle, quatre deniers ; de chascune beste chargée de bled, de layne, de boys ou aultres choses non estans en balle ou fardeau, trois mailles; de chascune coiste, seize deniers, et aultant d'ung coissin; de chascun forcier ou armoire ou aultres vaisseaux à quatre pieds, huict deniers ; de chascune beste tirant charrette menans marchandises, boys de ligne ou mairain, bagages ou aultres choses, deux deniers; et de chascune aultre chose en la forme et nombre accoustumée à lever et recepvoir de tous passans doyvent péage allans et venans parmi ladicte ville de Rom et Bruc, ou venans des parties de ChastilIon, Lusignan, Celles-Levesquault, Jazeneuilh , Saint-Saulvent, Rouillé, Saint-Maixent, Nyort, Lezay, Clussay, Caulnay, Chaulnay, Brux, Char- roux, Civray à la dicte ville de Rom.

Item de tous les chemins passans parmy la chastellanie de Couhé, excepté ceulx qui passent au corps du chastel dudict lieu de Couhé ou par la garenne dudict Couhé entre la ryvière de la Dyve , la Pullière et la Boulleur, par le chemin de la Chaussée qui va de Vyvonne à Sainte Soulline sans fourvoyer.

Item aussi de tous de la chastellanie de Couhé ou d'ailleurs doibvent peage passant par ladicte chastellanie s'ilz ne vont par les lieux et chemins susdictz.

 Item ledict de Saint-George advouhe le péage, excepté tant seulement de ceulx qui vont à la foire de Chenay, le jour Saincte Croix de septembre, lesqueulx doibvent au seigneur de Couhé. »

D'autres aveux montrent que si on s'apercevait d'un oubli ou si une denrée nouvelle apparaissait, on la taxait aussitôt. C'est ainsi que le sel et l'eau- de-vie prirent place dans le tarif (6).

 

 

 Bréjeuille 79120 Rom

 

Brejeuil (7) est aujourd'hui l'habitation d'un petit bordier; autrefois c'était 'celle d'un puissant seigneur ayant haute, moyenne et basse justice, et dont la châtellenie s'étendait sur le lieu noble de Châtillon, la Baraudri,e, la Saunerie, la Bouchère, la Poussinière, Pouzeau, les Molles, Bois-le-Bon, la Chaussée, Trinielle, les environs de la Fontaine et de Balzan, une partie des bourgs de Rom, Vançais et Saint-Sauvant. Brejeuil avait même dans sa mouvance une partie du village de Brioux, dont il était séparé par la châtellenie de Couhé. Le moindre hameau du ressort avait, dès la fin du moyen âge, plus d'importance que le chef-lieu, et les notaires résidaient ordinairement à Saint-Sauvant.

Brejeuil, qui a dû être le lot et la résidence d'un des maîtres du pays lors de l'établissement de la féodalité, a presque toujours appartenu à de puissantes familles, mais qui ne continuèrent point à l'habiter, ce qui fut la cause de sa décadence.

 

Vers 1025 ou 1029, Hugue VI de Lusignan et Aléarde de Thouars, sa femme, entreprirent de bâtir une église à Brejeuil.

Une religieuse nommée Adelinde et son fils Rorgue, archidiacre de l'église de Poitiers, s'associant à ce projet, donnèrent un domaine à Hugue pour doter la nouvelle église.

Mais, loin de devenir un centre de population, Brejeuil ne fit que dépérir et l'église, qui n'avait point de paroisse, fut apparemment abandonnée.

Cependant, en 1325, Brejeuil constituait encore un bénéfice ecclésiastique.

Quant au château, dont il ne reste plus qu'un pan de tour percé d'une meurtrière, nous ignorons à quelle époque il avait été élevé.

Cette décadence, qui a frappé Brejeuil, a également atteint les environs, où des lieux anciennement habités sont maintenant envahis par les ronces.

Ainsi on voit dans les bois les vestiges d'un hameau appelé les Fontaines de Brejeuil, qui existait encore en 1591. Plus près de la rivière, sur le bord du coteau au pied duquel sont les sources, on remarque des restes de travaux fort anciens et d'un caractère difficile à déterminer.

D'autres ruines à peine reconnaissables qu'on trouve aussi dans les bois en se rapprochant de Chantegrelet sont celles d'un hameau appelé autrefois, à ce que nous croyons, Bois-Aubert ou la Vieille-Grange.

Nous avons vu que, dans la première moitié du XIe siècle, la terre de Brejeuil appartenait à Hugue de Lusignan, qui possédait en même temps celle de Couhé.

En 1366, elle était à Savari de Vivonne, et en 1437, à Gui de Vivonne, qui, l'un et l'autre, se qualifiaient seigneurs de Fors et de Brejeuil.

En 1486, Brejeuil, ainsi que la Benaste, appartenait à Regnaud de Vivonne.

C'est apparemment par suite de son mariage avec une de Vivonne que Philippe de la Béraudière possédait Brejeuil en 1558.

Loys d'Haremberg en était seigneur en 1618, du chef de sa femme Catherine de la Béraudière.

La châtellenie passa ensuite à la famille de Neuf- chaise, et échut, avec Cujault et la Monjatière, à Jacqueline de Neufchaise dans le partage fait avec sa sœur, la marquise de Beaumanoir.

Le 8 janvier 1668, Jacqueline et son mari, Léon de Barbeaucourt, cédèrent par échange Brejeuil, Cujault et la Monjotière à Philippe Montault de Benac, duc de Navailles, gouverneur de la Rochelle et du pays d'Aunis.

En 1675, le nouveau maître de Brejeuil fit partie de la promotion des huit maréchaux par lesquels Louis XIV essaya de remplacer le héros mort à Salzbacli. On appela ces huit dignitaires la monnaie de Turenne, et la plupart, en effet, étaient de peu de valeur. Navailles, comme le grand tacticien, était un protestant converti; ses autres titres n'égalaient pas ceux de Schomberg, promu quoique huguenot, mais ils valaient bien ceux de Vivonne et de Roche- fort, qui, à vrai dire, n'en avaient d'autres que d'être, l'un le frère de la maîtresse du roi, l'autre l'époux complaisant de celle du ministre de la guerre.

Le maréchal étant mort, en 1684, la terre de Brejeuil resta à sa veuve, Susanne de Baudéan, et en 1700 passa par succession à leur fille Gabrielle, qui avait épousé Léonard-Élie de Pompadour, marquis de Laurière, gouverneur et grand sénéchal de Péri- gord.

Madame de Pompadour possédait encore en 1707 la seigneurie de Brejeuil, qui faisait partie du nouveau comté de Saint-Sauvant et la Roche-Ruffin.

Sa fille, Françoise de Pompadour, apporta par mariage ce comté et ses dépendances à Philippe- Egon de Courcillon, lieutenant général en Touraine, qui mourut en 1721 ou 1722, la laissant ruinée. Mme de Courcillon, poursuivie par ses créanciers, leur abandonna, en 1742, les domaines et seigneuries de Brejeuil, la Roche-Ruffin et Saint-Sauvant, qui, en 1775, étaient encore entre les mains d'un syndicat.

Tout près du vieux manoir de Brejeuil avait été bâtie une petite gentilhommière appelée le Bou, qui, malgré sa proximité, n'en dépendait pas féodalement et portait ses appels à Celle-l'Évêcault.

C'est une habitation du XVIe siècle, à laquelle en a été ajoutée une autre en 1734.

Au milieu du XVIe siècle, le Bou appartenait à la famille Blanchard, de laquelle il passa aux Moysen.

 

 

 

Notes sur Couhé et ses environs, par A.-F. Lièvre

Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres.

 https://www.via-antiqua.org/sites-antiques/79120-rom/5-musee-de-rauranum/

 

 

Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )<==.... ....==> La tablette d'exécration de Rom

 


 

Voies Antiques de LIMONUM (Poitiers) à Mediolanum Santonum (Saintes)

Cette voie est une de celles que donnent à la fois la Table et l'Itinéraire. Poitiers à Rom, Rauranum. - Le tracé jusqu'à Vivonne était à peu près le même que celui de la grande route moderne.

 

1060-1078 quatrième dimanche de carême, Hugues VI de Lusignan vient signer une charte pour Hugues, viguier du château de Vivonne

1060-1078, quatrième dimanche de carême, Vivonne, église Saint-Michel : Hugues [le Clair], viguier du château de Vivonne en compagnie de ses fils Barthélémy et Giraud, pour obtenir le pardon de leurs péchés et celui de leur fils et frère Hugues, récemment décédé se démettent en faveur de l'abbaye de Nouaillé de la viguerie de Comblé.

 

(1) Mémoires de la .Société de Statistique, tome xx, 1858-59, p. 21 à 23 Note (ornée d'une planche) sur un vase en lave trouvé ( Castel-Sarrazin, près Rom (Dux-Sèvres).

(2) Le vase a été recueilli et donné à la Société par M. Bonnet, « à qui le Musée doit déjà beaucoup de choses ». v. g. des monnaies. La note est de M. Segrétain, l'architecte qui restaura l'église de Rom.

(3) De l'avis de MM. Bardonnet et Desaivre, ce fragment de marbre (cypolin d'Aquitaine) est le premier de ce genre qui ait été signalé jusqu'ici dans te département des Deux-Sèvres.

(4) Les dessins ont été faits, par un collègue de M. l'abbé Métais,  M. l’abbé Taffoireau.

(5)   23 octobre 1118, Marseille.  Bulle par laquelle le pape Gélose II place les églises et autres possessions de l'abbaye de Nouaillé sous la protection du Saint-Siège, et abolit l'usage en vertu duquel les clercs du chapitre de S.-Hilaire entraient dans le choeur, le cloître et le réfectoire du monastère le jour de la fête de S.-Junien.

 (6) Archives de la Vienne, Grand-Gauthier, fo 286; - C, 146.

(7) Brugelia, vers 1025; Brugeyles, en 1325; Brugilles, 1366; Brugilles, Brugilhes, 1411 ; Brugeilhes, 1437; Brugeilles, 1486; Brejeuilles, 1533.

 

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