L'abbaye du bout du monde de Saint Jean d’Orbestier Fondée par Guillaume IX, duc d'Aquitaine et comte de Poitou
C’est en juillet 1107 que Guillaume IX, duc d’Aquitaine, comte de Poitou et seigneur de Talmont autorise les moines bénédictins menés par un certain Foucher à s’installer dans la vaste forêt d’Orbestier « silva Orbisterii » ou « Orbisterri foresta »
L’abbaye est dédiée à Saint Jean Baptiste et Saint Marie et prend le nom d’Orbestier, (orbis terminus », qui signifie le « bout du monde », le domaine concédé s’étend sur plus de 800 hectares limités à l’est par le ruisseau de Tanchet et à l’ouest par le ruisseau de Coyala. Tout au long des XIIe et XIIIe siècles, l’abbaye est à son apogée, tant sur le plan temporel que spirituel. Outre le domaine concédé par Guillaume IX, les moines acquièrent tout un ensemble de biens composé de prieurés, moulins, vignes, marais salants acquis successivement par dons ou par legs.
Juillet 1107 Fondation d'Orbestier par Guillaume IX le Troubadour, duc d'Aquitaine et comte de Poitou.
In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen. Notum sit omnibus fideiibus tam presentibus quam futuris presens scriptum inspecturis quod ego Guillelmus, dux Acquitanorum et comes Pictavensium dominusque Thalemundi, dedi et concessi Deo et Fulcherio servo Christi, relinquenti seculum et eidem Christo adherenti indigentique tunc cella oracionis, et successoribus suis locum Orbisterii, qui desertus erat, ad edificandum locum oracionis et agende penitencie et ad faciendam abbbaciam, ob parentum meorum et omnium fidelium absolucionem et pro obtinenda regni nostri pace et pro filii mei incolumitate et pace ac eciam pro salute, et omnia que dicto loco Orbisterii pertinent, quibuscumque et ubicumque sint in dominio meo de Thallemundo, tam in terris cultis et incultis, pratis, vineis, nemoribus, silvis, aquis quam in domibus et possessionibus quibuscumque, a torrente Illicum usque ad torrentem qui defluit per prata Ogerii, et tocius torrentis illius disgressus, hinc et inde, usque ad recessum maris et a pratis Ogerii usque ad Quercum Croulx, et totas landas maritimas usque ad Quercum Croulx et a Quercu Croulx usque ad pratum Asselini, et medietatem prati Asselini sicut dividitur certis metis, et a prato Asselini usque ad exitum foreste mee de Orbisterio et usque ad viam que ducit viatores qui de portu Olone ambulant apud Thallemundum, et a via que ducit viatores de portu Olone apud Thallemundum usque ad torrentem Illicum qui defluit per gulam de Doetis in mare et usque ad recessum maris, hinc et inde, et omne nemus quod includitur infra metas superius nominatas, ad faciendam suam plenariam voluntatem.
Au nom saint et individuel de la Trinité, du Père et du Fils et du Saint-Esprit, amen. Que l'on sache à tous les fidèles, présents et futurs, que la présente inspection écrite est que moi Guillaume, chef des Aquitains et comte de Poitiers et seigneur de Thalemond, ai donné et accordé à Dieu et à Fulcherius le serviteur du Christ, qui a quitté l'époque et a adhéré au même Christ et a ensuite eu besoin d'une cellule de prière, et à ses successeurs un lieu d'Orbestier, qui a été déserté, pour construire un lieu de prière et faire pénitence et faire une abbaye, pour l'absolution de mes parents et de tous les fidèles, et pour assurer la paix de notre royaume, et pour la sécurité et la paix de mon fils, et aussi pour la sécurité, et tout ce qui concerne ledit lieu d'Orbestier, à qui que ce soit et où qu'ils soient. sont dans mon domaine de Thallemond, tant en terres cultivées qu'en terres incultes, en prairies, vignes, bois, forêts, et en maisons et possessions de toute sorte, depuis le ruisseau d'Illicum jusqu'au ruisseau qui coule à travers les prairies d'Ogerius, et le séparation plus rapide de ce ruisseau, d'ici et de là, jusqu'au retrait de la mer et des prés d'Ogerius jusqu'à Quercum Croulx, et de toutes les terres maritimes jusqu'à Quercum Croulx et de Quercu Croulx jusqu'au pré d'Asselini, et la moitié du prairie d'Asselini telle qu'elle est divisée par certaines cultures, et depuis la prairie d'Asselini jusqu'à la sortie de la forêt et depuis la route qui conduit les voyageurs du port d'Olone à Thallemond jusqu'au torrent Illicum qui traverse les gorges de Doetis dans la mer et au retrait de la mer, ici et là, et chaque personne qui est incluse dans les objectifs mentionnés ci-dessus, pour faire sa pleine volonté.
Item, volo et concedo quod dictus Fulcherius et successores ejusdem possint predictum nemus colligere, vendere vel devastare facere et eam traddere quibuscumque colonis ad colendum et quociescumque et ad quantoscumque colonos viderint expedire.
De même, je veux et j'accorde que ledit Fulcherius et ses successeurs puissent collecter, vendre ou détruire ladite forêt et la livrer à tous colons pour la culture et chaque fois et à n'importe quel nombre de colons qu'ils jugent opportun.
Et si ita sit quod predicti coloni ibi edificent domos pro habitando, volo et concedo quod in predictis locis, nemoribus, metis nullus presumat decimam habere sive aliud jus imponere vel inferre, et quod eciam prefati coloni sint liberi et immunes ab omnibus costumis, decimis et serviciis, tam in suis personis quam in frugibus vel eciam in animalibus, preter illa que a dictis Fulcherio successoribusque suis exhibeantur. .
Et s'il est vrai que lesdits colons y construisent des maisons pour y habiter, je le veux et j'accorde que dans les susdits lieux, forêts, récoltes personne ne prétend avoir une dîme ni imposer ou imposer aucun autre droit, et qu'également lesdits colons sont libres et exempts de toutes douanes, dîmes et services, tant en leurs personnes qu'en récoltes ou même en animaux, au-delà de ceux qui furent présentés par ledit Fulcherius et ses successeurs.
Item, do et concedo supradicto Fulcherio successoribusque suis quemdam feodum meum proprium, situm inter Stum Benedictum de Angliis et Cursonium, in pratis, terris cultis et incultis ac in vineis, cum omni jure, dominio et districtu, et medietatem cujusdam alterius feodi, siti in eisdem circumstanciis, vulgaliter appellati Feodus Chabotz, qui feodus Chabotz sub me Guillelmo predicto ab antiquo tenetur integre cum omnibus pertinenciis suis, et sub précepte meo et licencia semper colliguntur ejusdem feodi fructus, cum omni dominio et districtu : et hujus modi dominio volo et precipio quod dictus Fulcherius et ejusdem successores in dicto feodo perfruantur.
De même, je donne et accorde au susdit Fulcherius et à ses successeurs une certaine redevance, située entre Saint-Benoît d'Angle et Curson, dans les prairies, les terres cultivées et incultes, et dans les vignes, avec tous droits, domination et district, et la moitié d'un certain autre fief, situé dans les mêmes circonstances, communément appelé le Feod de Chabotz, que le Feod de Chabotz a été détenu sous moi par ledit Guillaume depuis les temps anciens, intact avec toutes ses dépendances, et sous mon commandement et licence, les fruits du même droit sont toujours perçus, avec toute domination et district : et je veux et décrète que ce genre de domination ledit Fulcherius et ses successeurs jouiront dudit droit.
Item do et concedo eisdem Fulcherio et successoribus suis villam meam de la Biretere cum pertinenciis suis et cum omni jure, dominio et districtu; et volo quod omnes homines habitantes et habitaturi in dicta villa vel in ejus pertinenciis postquam per annum et diem ibidem permanserint, possint deinde habitare ubicumque voluerint per totum territorium meum de Calma, et sint immunes et liberi ab omnibus costumis et taleis et serviciis, preter illa que a dicto Futcherio successoribusque suis exhibeantur.
Aussi je donne et accorde au même Fulcherius et à ses successeurs ma ville de la Biretere avec ses dépendances et avec tous droits, domination et district ; et je veux que tous les hommes qui vivent et vivront dans ladite ville ou dans ses dépendances, après y être restés un an et un jour, puissent alors vivre où ils le souhaitent sur mon territoire de Calme, et être immunisés et libres de toutes coutumes et coutumes et services, au-delà de ceux qui seront présentés par ledit Futcherius et ses successeurs.
Item, dono et concedo eisdem Futcherio successoribusque suis usagium plenarium et eciam liberum per totam forestam meam de Orbisterio, ad quocumque opus voluerint faciendum et ubicumque voluerint ad opus eorumdem deportare per totum territorium Thalemondi, ad quelibet edificia facienda, reedificanda, construenda vel recuperanda, sine defensione aliqua quam in predicto usagio ego Guillelmus predictus vel heredes sive successores vel baillivi sive forestarii mei vel successores eorumdem possimus imponere vel inferre, et pascua plenaria et libera ad omnia animalia predictorum Fulcherii et successorum suorum et meditariorum eorumdem, si quos habuerint, nutrienda vel eciam depascenda, cujuscumque sint generis, sive sint predictis Fulcherio et successoribus suis propria animalia sive meditariis suis porcionaria, et lecterias ad opus eorumdem animalium per totam forestam meam Orbisterii.
De même, je donne et accorde au même Futcherius et à ses successeurs le plein usage et le libre droit sur toute ma forêt d'Orbestier, pour faire tout travail qu'ils veulent faire et partout où ils veulent transporter le même travail sur tout le territoire de Thalemond, faire, reconstruire, construire ou récupérer tous bâtiments, sans aucune défense que, dans l'usage susmentionné, moi, ledit Guillaume ou ses héritiers ou successeurs ou huissiers ou mes forestiers ou leurs successeurs pouvons imposer ou apporter, et un pâturage complet et gratuit pour tous les animaux du susdit Fulcheri et de ses successeurs et de leurs successeurs, s'ils en avaient, pour nourrir ou même faire paître, de quelque espèce qu'ils soient, qu'il s'agisse des animaux appartenant au susdit Fulcherius et de ses successeurs, ou des rations à ses médiateurs et litières pour le travail de ces mêmes animaux dans toute ma forêt d'Orbestier.
Item, volo et concedo quod dicti meditarii, si aliqui sint, habeant usagium per totam forestam predictam de Orbisterio ad sua edilicia facienda, ad quadrigas et carrugas et alias circumstancias ad opus culture necessarias, et calefagium plenarium de feodo forestarii et de branda.
De même, je veux et j'accorde que lesdits méditants, s'il y en a, auront l'usage de toute la susdite forêt d'Orbestier pour la construction de leurs bâtiments, pour les attelages et les voitures et autres circonstances nécessaires aux travaux de culture, et un chauffage complet des honoraires du forestier et du cognac.
Item, do et concedo predicto Fulcherio successoribusque suis terras meas quas habebam in parrochia Sti Vincencii super Grahon, sitas in Podio de Calma, cum omni jure, dominio et districtu.
De même, je donne et concède au susdit Fulcherius et à ses successeurs mes terres que j'avais dans la paroisse de Saint-Vincent au-dessus de Grahon, située à Puy de Calma, avec tous droits, domination et district.
Et ad hec universa et singula dicte abbacie et Fulcherio successoribusque suis perpetuo prosequenda et integranda ac fideliter observanda, obligo me et mea et terram meam et heredes meos et successores presentes et futuros.
Et à tout cela et particulier à ladite abbaye et à Fulcherius et ses successeurs, je m'engage, ainsi que les miens et mes terres et mes héritiers et successeurs présents et futurs, à être perpétuellement poursuivis, intégrés et fidèlement observés.
Et, ne dictus Fulcherius et successores ejusdem in futuris temporibus a meis successoribus super donis et largicionibus eidem Fulcherio et successoribus suis a me factis ab aliquo perturbentur, volo et concedo quod predicta dona et largiciones a me facte sint in manu et custodia domini regis Francie et domini episcopi Pictavensis qui pro tempore erunt.
Et de peur que ledit Fulcherius et ses successeurs ne soient troublés dans les temps futurs par quoi que ce soit de la part de mes successeurs au sujet des dons et des dons faits par moi au même Fulcherius et à ses successeurs, je veux et j'accorde que lesdits dons et dons faits par moi soient être entre les mains et la garde du Seigneur Roi de France et du Seigneur évêque de Poitiers qui le sera pour le moment Icône de validation par la communauté
Et hec omnia dedi ego Guillelmus predictus, domino Gosselino de Leziaco présente et ipso ex sua parte dante, qui tunc sub me et mecum hujus provincie particeps erat.
Et j'ai donné tout cela au susdit Guillaume, en présence de Seigneur Gosselin de Lezay, et en le donnant de sa part, qui était alors sous moi et avec moi dans cette province.
Et, ne predictis donis dicta abbacia et Fulcherius successoresque ejusdem a meis heredibus et successoribus valeant defraudari, de jurisperitorum consilio huic chartute sigillum meum apposui, in testimonium veritatis, heredibus successoribusque meis imponendo silencium sempiternum.
Et de peur que, par les dons ci-dessus, ladite abbaye et Fulcherius et ses successeurs ne puissent frauder mes héritiers et successeurs, j'ai apposé mon sceau sur cette charte par le conseil des juristes, en témoignage de la vérité, imposant l'éternité silence sur mes héritiers et successeurs.
Hiis autem donis presentes fuerunt : pretatus Gosselinus, Gillebertus de Voluyre, Guillelmus de Aspero-Monte, Girardus Dabyre et alii quamplures quorum nomina recensere tongum est.
Datum et actum publice anno ab Incarnacione Domini millesimo VII (1) mense Julii.
Et étaient présents à ces cadeaux : Pretatus Gosselinus, Gillebert de Voluyre, Guillaume de Aspero-Monte, Girard Dabyre et plusieurs autres dont il est trop difficile d'énumérer les noms.
Donné et officiellement édicté l'année de l'Incarnation du Seigneur mille sept au mois de juillet.
(Cartulaire, n° 53, vidimus donné le 3 septembre 1398 par Jean Champaigno, notaire des cours de Poitou, et n 386, vidimus donné le 7 mai 1431 par Guillaume Le Blanc, notaire de la châtellenie d'Olonne.)
L’acte de fondation fut approuvé par son vassal, Goscelin de Lezay, coseigneur de Talmont, Gilbert de Velluire, Guillaume Apremont
GUILLAUME LE CHAUVE (1020-1049) On se le rappelle, le premier seigneur de Talmont fut installé " dans son honneur (1) " par le comte de Poitou, vers l'an 1020. Il avait nom Guillaume, comme son suzerain, et fut surnommé le Chauve, sans doute pour de bonnes raisons, connues de son temps et supposées du nôtre.