L’histoire en 360 - Eglise Saint Nicolas et les Vestiges du château de Chaize le Vicomte, Aimery IV, vicomte de Thouars
Bâtie sur un rocher, cette église en granit de style roman poitevin fut construite par Aimery IV, vicomte de Thouars entre 1080 et 1099 et donné aux moines de Saumur.
Pour l’époque c’est un chantier colossal. Maîtres d’œuvres carriers, maçons, charpentiers et sculpteurs manient le granit de La Chaize pour réaliser cet édifice, long de plus de 60 mètres.
EGO AIMERICUS, Toarcensis honoris gratia Dei vicecomes et dominus, notum fore volo fidelibus Dei omnibus et pręcipue meis successoribus quod ego, pro salute animę meę, patris quoque ac matris meę filiorumque ac filiarum, immo totius progeniei, providi et disposui de rebus meis quaedam quę fratribus in monasterio Sancti Florentii Deo famulantibus, per voluntatem et consensum conjugis meę AMELINE necnon filiorum ARBERTI et GOFFREDI, dono et in perpetuum concedo, quatinus illi servi Dei orationum et bonorum operum suorum participem me faciant et pro peccatis meis apud Dominum intercedant.
Moi, AIMERICUS, seigneur de l'honneur de Thouars, par la grâce de Dieu, vicomte et seigneur, veux qu'il soit connu de tous les fidèles de Dieu, et spécialement de mes successeurs, que moi, pour la sécurité de mon âme, que de mon père et de ma mère, et celle de mes fils et filles, voire de toute la progéniture, ont pourvu et disposé de mes affaires certaines choses qui aux frères qui adorent Dieu dans le monastère de Sainte Florent, par la volonté et le consentement de mon épouse AMELINE et de mes enfants ARBERTI et GOFFRED, je donne et accorde pour toujours, que ces serviteurs de Dieu me fassent participer à leurs prières et bonnes œuvres et intercède auprès du Seigneur pour mes péchés.
Haec sunt igitur quae eis dono et concedo : aecclesiam Sancti JOHANNIS de castello Casae cum omnibus ad eam pertinentibus, scilicet oblationibus, sepultura, decimis, stagnis, molendinis, terris, sicut ea prius Johanni canonico in feodum donavi ; pręterea masuram terrę de Capreolaria omni consuetudine liberam, exceptis tribus carretatis lignorum ; masuram quoque terrae quae fuit Gohelę juxta speleum et ipsam omni consuetudine liberam cum prato terrę contiguo ; forestas etiam meas quantum opus fuerit ad opus monasterii sui et domorum suarum ędificandarum et ad calefaciendum ; pastum insuper porcorum suorum dominicorum| quotquot sint ; concesso eis pasnatico (sic) per easdem forestas ; [pastumque] simul boum, equarum reliquorumve pecorum concedo.
Voici donc ce que je leur donne et leur accorde : l'église Saint-Jean du château de Chaise, avec tout ce qui s'y rapporte, à savoir, offrandes, sépultures, dîmes, étangs, moulins, terres, comme je leur ai donné avant de canon Jean comme une redevance; la terre de masura prétérienne de Capreolaria libre de toutes douanes, à l'exception de trois charretées de bois; aussi la mesure de terre qui était Gohele, près de la grotte, et qui était libre de toute coutume, avec la terre attenante au pré; aussi mes forêts autant qu'il en fallait pour les travaux de son monastère et pour la construction et le chauffage de ses maisons ; en plus, le pâturage des cochons de leurs dimanches autant qu'il y en a; un passage leur était accordé (sic) à travers les mêmes forêts ; [et le pâturage] en même temps j'accorde les boeufs, les juments, ou le reste du bétail.
Burgum pariter suum absque aliqua consuetudine eis concedo, excepta venda diei sabbati quo diei mercatus est ; quam tamen si quis non reddiderit, clamore ad monachum prepositum facto capitaliter id est sine emendatione burgensis reddet ; boschos quoque meos burgensibus eorum quomodo et meis communico.
Je leur accorde aussi leur bourg sans aucune coutume, sauf la vente du jour du sabbat où se tient le marché ; lequel cependant, si quelqu'un ne l'a pas rendu, il le rendra capital, c'est-à-dire sans faire amende honorable au bourgeois, en faisant un cri au préfet du moine ; Je partage aussi mes bois avec leurs bourgeois, ainsi qu'avec les miens.
Ad hoc totius annonę meę quando ad horrea mea afferetur, decimam eis concedo, exceptis prestitis et forestagiis meis. Pręter hęc quę de meo illis aut do aut daturus sum, si quis meorum aut hominum aut parentum in toto honore meo illis aliquid aut dederit aut vendiderit, volo et gratanter concedo.
Je leur accorde aussi leur bourg sans aucune coutume, sauf la vente du jour du sabbat où se tient le marché ; lequel cependant, si quelqu'un ne l'a pas rendu, il le rendra capital, c'est-à-dire sans faire amende honorable au bourgeois, en faisant un cri au préfet du moine ; Je partage aussi mes bois avec leurs bourgeois, ainsi qu'avec les miens.
Terras eorum ab hominibus meis devastari de reliquo non permittam resque eorum violenter diripi non consentiam. Si quando tamen bono animo de suo aliquid michi dederint, cum gratia suscipiam. Ut autem donationes et concessiones istę perennem optineant firmitatem, eas litteris annotari precepi et annotatas in audientia plurimorum relegi et relectas signo meo auctorizavi et a fratribus filiisque meis coram testibus feci auctorizari.
Signum Americi vicecomitis
Je ne permettrai pas que leurs terres soient ravagées par mes hommes du reste, et je ne consentirai pas au pillage violent de leurs biens.
Si, cependant, ils me donnent jamais de bonne foi quelque chose à eux, je le recevrai avec grâce. Afin que les dons et concessions aient une stabilité durable, j'ai ordonné qu'ils soient notés en lettres et lu les notes dans l'audience de beaucoup de personnes et j'ai autorisé les lectures avec ma signature et les ai fait autoriser par mes frères et fils en la présence de témoins.
Signé Aimeri vicomte
En 1087, l’église est agrémentée d’un prieuré ; elle est dédiée à Saint Nicolas en 1091.
Le nom « La Chaize-le-Vicomte » (« Casa Vicecomitis » en latin) apparaît essentiellement au XIe siècle et signifie « la demeure du vicomte ».
Circuit Cœur de Vendée
6 décembre 1093, les habitants de La Chevrolière étaient tenus d’apporter trois chariots de bois jusqu’à la résidence vicomtale de Mareuil une fois par an, au jour de Noël :
Carta de feria quam dedit Aimericus vicecomes
Omnibus sanctae Dei ecclesiae fidelibus tam futuris quam praesentibus notum fieri volumus quatinus Toarcii vicecomes Aimericus in honorem beati Nicholai ecclesiam apud Casam fundavit eique multa beneficia attribuit et monachis Sancti Florentii possidendam concessit.
Nous voulons que tous les fidèles de la sainte église de Dieu, futurs et présents, sachent qu'Aiméri, vicomte de Thouars, a fondé une église à Chaise en l'honneur du bienheureux Nicolas, et lui a attribué de nombreux avantages, et l'accorda aux moines de Saint Florent.
Cum autem supradictam ecclesiam multiplicari et exaltari et monachos ibi degentes Deo servire vidit, complacuit ei ut quasdam consuetudines, quas super homines ejusdem ecclesiae retinuerat, beao Nicholao et monachis perdonaret.
Mais lorsqu'il vit ladite église multipliée et exaltée, et les moines qui y habitaient servant Dieu, il lui plut de pardonner certaines coutumes qu'il avait conservées sur les hommes de la même église, de pardonner au bienheureux Nicolas et aux moines.
Donavit itaque monachis, in festivitate beati Nicholai, diem sabbati quam in feria dedicationis ecclesiae sancti Johannis Evangelistae retinere solitus erat ; et non tantum diem sabbati sed etiam omnes die totius hebdomadae omnemque consuetudinem vendae et pedagii.
Il accorda donc aux moines, en la fête du bienheureux Nicolas, le jour du sabbat qu'il avait coutume d'observer en la fête de la dédicace de l'église Saint-Jean l'Évangéliste ; et non seulement le jour du sabbat, mais aussi tous les jours de toute la semaine, et toutes les coutumes de vente et de péage.
Et si aliquod farisfactum easu in his diebus in feria acciderit, totum monachis concessit. Tres etiam earratas de lignis, quas ad Marolium homines de Capreolaria ad Natale domini deferre soldebant, ecclesiae sancti Nicholai dimisit.
Et s'il lui arrivait quelque mensonge pendant ces jours pendant les fêtes, il le donnerait tout aux moines. Il a également libéré trois morceaux de bois égarés, que les hommes de Capreolaria avaient vendus à Mareuil pour apporter à la Noël du Seigneur, à l'église de Saint-Nicolas.
Testes : Aimericus vice-comes, Herbertus filius ejus, Aimericus de Dornacio dapifer, Ingelbertus praepositus. Monachi : domnus abbas Brictius de Sancto…., Adhemarus prior, Martinus, Ingenulfus, Achmardus. Signum Aimerici vicecomitis, S. Herberti vicecomitis, S. Pipini Thalamonensis.
Témoins : Aimeri vicomte, Herbert son fils, Aimeri de Dornacio dapifer, préfet Ingelbertus. Moines : seigneur Abbé Brictius de Sancto..., Prieur Adhemarus, Martinus, Ingenulfus, Achmardus. Signe du seigneur Améri, du S. vicomte Herbert, S. Péppin de Thalmont.
Pépin d'Aulnay, seigneur de Talmont (1066 - 1098) ==> Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire
Point de départ des droits des moines de Saumur sur les églises de la Chaize
« L’an de l’incarnation 1069, du temps que le seigneur abbé Sigon, d’heureuse mémoire, remplissait les fonctions de pasteur dans l’abbaye de St Florent près de Saumur, Aimeri, vicomte de Thouars, demanda un missel aux moines du susdit saint ; et, ainsi qu’il l’avait demandé, effrayé cependant par ses menaces, ils lui en envoyèrent un très beau, qui fut porté par dom Aimeri, religieux de leur monastère, jusqu’au château de Thouars.
Y étant arrivé, le moine entra dans une petite chambre, ou le vicomte était alors étendu sur son lit, et il lui présenta le livre qui lui était offert par les religieux de St Florent.
Dans la conversation qui s’établit entre eux, le moine s’enquit pourquoi, en exigeant d’eux un cadeau de si grande valeur, Aimeri n’avait pas tenu compte de leur pauvreté et du dommage qu’ils en éprouveraient ; car, faute de ce livre, beaucoup de messes ne pourraient plus être dites. Le vicomte ayant répondu qu’il l’avait demandé pour une église dont il avait commencé la construction dans un de ses domaines, c’est-à-dire au château de la Chaise, le moine répliqua sur le champ : « Si vous l’avez demandé dans ce but, et si vous voulez livrer à des moines l’église à laquelle vous destinez notre missel, sachez qu’il vaudra mieux disposer de celle-ci en faveur de l’abbaye de St Florent, par laquelle elle est ornée d’un présent si beau.
Après avoir accueilli ces paroles avec faveur, et pris à témoin le martyre de Dieu, le vicomte s’obligea, par serment, à ne jamais donner cette église à aucune autre congrégation religieuse qu’à celle de St Florent. Furent seuls témoins de ce qui précède la femme du vicomte, appelée Orengarde, qui était assise à ses pieds sur un escabeau, et Gelduin surnommé le Vassal.
Ce livre, de grande dimension et bien enluminé, dont les deux fermoirs d’argent étaient élégamment gravés, provenait de la chapelle de l’abbé Frédéric. On nous a rapporté plus tard que, faute d’argent, il fut vendu et son prix dépensé à la construction de l’église de St jean l’Evangéliste, situé dans le château de la Chaise, et pour laquelle il avait été donné.
Ainsi la chaise, ou plutôt la Case, comme l’indique son nom latin, était alors un simple pied-à-terre, construit depuis peu d’années, et servant de demeure au vicomte de Thouars lorsqu’il venait à la chasse dans la partie de son vaste fief la plus boisée et la plus giboyeuse.
Aimeri remplaça cette Casa par un Castrum, lorsqu’il eut reconnu l’importance féodale de sa position.
L’adjonction d’une église était le complément indispensable d’un château.
Elle concourait à attirer, dans son enceinte et autour des murailles, des habitants dont le nombre et la richesse s’augmentaient, grâce aux concessions de privilèges, domaines et revenus. Conférées par le seigneur aux chanoines ou moines avec lesquels il partageait ainsi ses droits de propriété et de souveraineté, ces concessions devinrent bientôt entre eu l’objet de vifs débats.
Le château de la Chaise venait d’étre bâti sous la direction d’un nommé Ingelbert ; le chanoine, ou clerc, Jean, se chargea de la construction de l’église.
La délivrance de celle-ci aux moins de St Florent de Saumur n’eut lieu qu’une vingtaine d’années plus tard, et non sans débats.
Installés dès le milieu du siècle, par les vicomtes de Thouars, dans plusieurs église du Bas-Poitou, ainsi qu’on le verra ci-après, les religieux de Marmoutiers, près de Tours, convoitèrent celle de la Chaise dès qu’il en virent jeter les fondations. A plusieurs reprises ils en firent la demande, notamment lors du second voyage d’Aimeri en Angleterre, pays à la conquête duquel il avait accompagné Guillaume le Batârd, duc de Normandie ; et, comme le vicomte ne leur avait pas opposé un refus positif, deux des principaux prieurs du monastère de Tours, ceux de Chemillé en Anjou et de Fontaines près de Talmond, entreprirent de faire passer pour un consentement formel des réponses évasives. La loyauté de leur abbé, nommé Bernard, et la persistance du vicomte finirent par l’emporter sur de très coupables prétentions ; et , après qu’une transaction eut été passée entre les deux abbayes, les religieux de Saint-Florent lès Saumur furent enfin solennellement et définitivement installé à la Chaise le 13 décembre 1088.
Par charte dudit jour, avec l’assentiment de sa seconde femme Ameline, et de ses fils, Herbert et Aimeri, le vicomte donne aux moines de Saumur : 1e l’église du château avec ses dépendances, le tout inféodé par lui au chanoine Jean ; 2e les deux masures ou métairies de la Chevrolière et de la Gouelle : 3e le droit de prendre du bois de chauffage et de construction de ses forêts, et d’y faire paitre tous les bestiaux ; 4e celui de faire un bourg, ou le vicomte n’aura que la redevance sur les ventes faites au marché du samedi, et dont les bourgeois auront les mêmes privilèges que les siens ; 5e la dime de tous les grains apporté à ses greniers ; 6e l’autorisation d’acquérir, par don ou par achat, dans toute l’étendue de son fief. Si les religieux veulent lui faire des cadeaux, il les recevra volontiers ; et il ne permettra jamais que leurs terres soient ravagées ou leurs biens ravis par ses vassaux.
A ces droits et dons, le vicomte ajoute : 1e les terre qu’avaient possédées sa Gognor entre Marillet et l’Oriou, et son frère Savary ou Chatenay ; 2e la terre d’Amblard et de son fils, pous y recevoir des hôtes, avec les deux villains qui y sont déjà ; 3e l’étang et le moulin de Ricourdeau ; 4e trois hommes avec la terre, maison et coutume de chacun d’eux ; 5e le pré et la terre des Loges, dans la forêt, le pré de la la Font Savari, les terres tenues du vicomte par Amé, David, Jean, Morin de Palluau et Brachieul, plus la borderie de la Pellissonnière.
De aecclesia vero sancti Nicholai de Casa hoc ad fratem suum dixit : « Est, inquit, aecclesia apud Casam a patre nostro ceptam et a nobis in aliquo consummatam, eujus res ut quidecim saltim jugiter monachis sufficerent, nam septem vel octo tunc ibidem erant, volebam augere. »
Innuente itaque Gauffrido frate suo germano et baronibus ac famulis hoc laudantibus, concessit aecclesiae sancti Nicholai de Casa monachisque Sancti Florentii in illam manentibus decimam frumentagii quod a rusticis ultra Separis fluvium, contra solis ortum, degentibus ad horrea Toarcensis vicecomitis singulis annis defertur.
His rebus affuerunt : Petrus de Ganaschia, Berlaius de Passavant, Guilielmus de Aspero Monte, Gauffridus medicus Nanneticus, Legerius vicecomitis…..
CARTULARIUM PRIORATUS DE CASA VICECOMITIS
Notitia de optimo liero missali tradito Aimerico viceccomitis Toarcensium pro ecclesia de Casa, et de sacramento facto ab eodem vicecomite se predictam eccliam nulli unquam congregationi monachorum nisi sancti Florentii esse datutum.
Anno ab incarnatione domini MLXVIIII, eo scilicet tempore quo beate memoriae domnus abbas Sigo in Salmurensi coenobio Sancti Florentii pastoris fungebatur officio, Aimericus Toarcensium vicecomes a prefati sancti monachis unum missalem petiit et ut ipse petierat, minis tamen ipsius perterriti, valde obtimum, per domnum Aimericum…….
Il en résulte que, commençant à bâtir un château à la Chaise, le vicomte avait confié la construction de l’église qu’il annexait au susdit clerc Jean, et que jusqu’à ce qu’il eut placé des chanoines ou moines, pour servir Dieu, il en laissait à celui-ci la jouissance et celle de ses revenus.
Quelques temps après, il y mit des religieux de St Florent auxquels, outre beaucoup de biens, il donnait l’église de St Jean, avec ce qu’y tenait le susdit clerc ; disposition confirmée par celui-ci, moyennant la jouissance viagère de tout ce qui lui avait été cédé précédemment.
Après la mort de Jean, ses neveux Pierre, Aimery et Guillaume se plaignent de n’avoir tiré aucun profit de son travail. Pour éviter un procès, Guillaume, abbé de St Florent, accorde la chappellenie du défunt, c’est-à-dire la cure de St Jean, avec trois terres et divers droits, au susdit Pierre, puis après la mort à Aimeri s’il se fait prêtre. Ensuite, ceux des susdits biens qui ne sont pas ecclésiastiques doivent être possédés viagèrement par Guillaume, qui est chevalier.
18 février 1092, Etienne de Blois (Bournezeau) souscrivit, le 18 kalendes de Février 1092, les donations faites, en 1088, en faveur de l’abbaye de Saint Florent de Saumur par Aimery, vicomte de Thouars, du consentement d’Ameline, sa femme, de Herbert et Geoffroy, leurs fils ; les témoins, outre Etienne de Blois, furent le comte de Poitiers et plusieurs prélats, Savary, fils de Telmer, Thibaud de Beaumont, Aimery de la Tillé, Robert-le-Bourguignon, Geoffroy de Brion, Hugues de Lusignan, Ebles de Parthenay, Hugues de Doué, Maingon de Melle, Cadelon de Saint-Maixent, et beaucoup d’autres.
Aimeri venait de mourir, cette année 1093, lorsque le pape Urbain II confirmait au prieuré de Saint Nicolas ses possessions, et l’affranchissant de tout interdit, accorda des indulgences au défunt, qui y était inhumé, et aux autres bienfaiteurs des moines.
Le nouveau vicomte, appelé Herbert, entrainé par de mauvais conseils, laissa dépouiller les religieux de plusieurs dimes, dans les paroisses de Saint Michel en l’Herm, Ste Pezanne ou Pexine, St Cécile et Châteaumur.
Revenu à de meilleurs dès 1094, après avoir confirmé à St Nicolas tout ce que Auboin, fils d’Auboin d’Apremont, lui avait légué, tant à Mareuil qu’à la Chaise, il fait renoncer son frère Guillaume à son droit d’usufruit sur la moitié desdits biens, ajoutant lui-même un noue et quelques chênes près de la terre du défunt.
Par respect pour la mémoire de son excellent père, le vicomte Aimeri, Herbert continuait la construction de l’église de Saint Nicolas.
6 décembre 1095, Etienne de Blois est du nombre des souscripteurs de la charte, par laquelle Herbert, vicomte de Thouars, se charge du soin d’achever et de doter l’église de Saint Nicolas de Chaize le Vicomte, commencée du vivant de son père Aimery, vicomte de Thouars. Cette charte fut donnée le jour de Saint Nicolas, 1095, et dans l’église de ce nom.
Les 6 et 7 décembre 1099, jour de la Saint Nicolas, l'église monacale de Saint-Nicolas de la Chaize et son prieuré sont consacrés par l’évêque de Poitiers Pierre II en présence du vicomte de Thouars HERBERT et de son frère GEOFFROI, l'année même où Godefroy de Bouillon prenait possession de Jérusalem et du Saint-Sépulcre.
A cette occasion s’est déplacé à La Chaize le plus puissant de tous les vassaux du roi de France, le duc d’Aquitaine GUILLAUME IX le Troubadour, grand-père de la future ALIENOR d’Aquitaine. ==> 1099 - Herbert, vicomte de Thouars et Geoffroy III, seigneur de Tiffauges donation au prieuré de la Chaize-le-Vicomte
C’est d’ailleurs dans l’église Saint Nicolas que le duc décide de partir en croisade pour la Terre Sainte.
La fête fut d'une incomparable splendeur, nous dit la charte qui contient le procès-verbal officiel de la dédicace. La nature elle-même, en pleine saison d'hiver, semblait prodiguer ses sourires, «et le limpide éclat du firmament, dit le vieux texte, manifestait hautement par beaucoup d'autres signes, que le ciel était de la fête et partageait toute la joie de cette grande solennité.
II y eut à la Chaize un concours si prodigieux de peuple, que beaucoup de vieux chevaliers déclaraient n'en avoir jamais vu de semblable depuis la dédicace du monastère de Charroux.
Assistaient à la cérémonie Guillaume, abbé de Saint-Florent de Saumur, Brictius, abbé de Saint-Jouin, Geoffroy, abbé de Maillezais, Rainalde, abbé de Saint-Cyprien de Poitiers, Rainalde, abbé de Luçon, Guérin, abbé de Saint-Michel en-l’Herm, Alexandre, abbé de Sainte-Croix de Talmont;
Guillaume, duc d'Aquitaine et sa mère Hildegarde, avec un cortège innombrable de personnages distingués de Poitiers, de Thouars, et d'étrangers accourus des provinces éloignées. »
« L'autel de matines, altare matutinale (1), fut consacré sous le vocable de Saint-Nicolas, de Saint-Hilaire de Saint-Benoit et d'autres confesseurs; l'autel de droite, sous les vocables de Saint-Pierre, de Saint-Paul et des autres apôtres.
L'autel du Crucifix (2), altare ad crucifixum, fut dédié à la Sainte-Croix, à saint Michel Archange, à saint Jean-Baptiste, à saint Etienne, premier martyr, à saint Laurent et à tous les martyrs du Christ.
» Ces cérémonies achevées, l'évêque célébra la messe pontificale, missam dominicam (3), à l'autel de matines.
» Le lendemain, qui était la quatrième férie, on fit la consécration du maître-autel (4); il fut dédié, comme l'église elle-même, à tous les saints qu'on a ci-dessus mentionnés.
» L'autel de gauche fut consacré à la Sainte Mère de Notre-Seigneur, à sainte Marie-Madeleine, et à toutes les autres vierges du Christ. »
Mort d'un pèlerin et croisé poitevin, bienfaiteur du prieuré de la Chaize-le-Vicomte.
A cette vieille église de Saint-Nicolas de la Chaize-le-Vicomce, un des chefs-d'oeuvre de l'architecture romane dans le Bas-Poitou, se rattache un souvenir des croisades, souvenir plein d'édification, de poésie et de grandeur.
Nous traduisons les principaux passages du précieux document qui nous l'a conservé (5).
L'an de l'Incarnation 1101, la seconde semaine de Carême, Herbert, vicomte de Thouars, (fils d'Aiméri, fondateur de l'église de la Chaize), se mit en route pour faire le pèlerinage de Jérusalem, avec son frère Geoffroy, Guillaume comte de Poitiers, et une incroyable multitude d'autres pèlerins.
Nous devons dire un mot de la dévotion avec laquelle le vicomte Herbert entreprit ce pieux voyage.
Sur le point de quitter son château de Thouars, il fil venir l'abbé de Saint-Florent de Saumur et ses barons, confirma les donations déjà faites aux moines de Saint-Florent, installés dans l'église de Saint-Nicolas de la Chaize, où il choisit sa sépulture, et se recommanda aux prières des religieux, auxquels il confiait les plus chers intérêts de son âme.
Dire l'explosion de sanglots qui se produisit alors dans l'assemblée, n'est pas chose facile.
Comme il voulait recevoir à Poitiers, des mains du seigneur évêque Pierre, l'habit du pèlerinage, il se rendit dans cette ville et pria le pontife de le bénir, afin que le saint voyage fut profitable à son père Aimeri comme à lui-même. Là encore, l'évêque, les assistants et le vicomte eurent bien de la peine à retenir leurs larmes.
Enfin toute la pieuse caravane, sur le point de se mettre en marche, s'était réunie en pleine campagne, près de Poitiers, dans une prairie appelée prairie royale, quand un moine de Saint-Aubin d'Angers se présenta devant le vicomte, et lui demanda de vouloir bien rendre à l'église de Saint-Aubin une chape qu'on lui avait donnée en gage, pour l'emprunt d'une somme de 300 sous.
Le vicomte ne voulut y consentir qu'à une condition: c'est que les 800 sous lui seraient rendus.
Le pauvre moine, tout marri, tournait les talons pour s'en aller.
Touché de compassion, le vicomte s'adressant à ceux qui l'accompagnaient :
« Voici, leur dit-il, que nous nous mettons en route pour suivre les pas du Sauveur; et 300 sous, c'est richesse peu durable; il vaut mieux rendre la chape, pour mériter le secours des prières de saint Aubin et de ses moines. »
Et aux applaudissements de la foule, il rappela le religieux. On lui remit la chape, qu'il remporta tout joyeux, bénissant Dieu, le vicomte et tous ces charitables pèlerins.
Dans le cours du voyage, Herbert avait sans cesse dans le coeur et sur les lèvres, les louanges de saint Nicolas.
Le pieux chevalier passa par Constantinople et traversa les plaines arides de l'Asie-Mineure, où la plus grande partie de ses compagnons furent victimes des perfidies de l'empereur Alexis, et des païens qui infestaient ces contrées.
D'une armée de plus de 100,000 hommes, dit notre chroniqueur, il ne resta qu'un petit nombre de malheureux pèlerins qui avaient perdu tout leur avoir, et qui arrivèrent à Jérusalem pour les fêtes pascales.
Le jour de Pâques, Baudoin, seigneur de Jérusalem et successeur de Godefroy de Bouillon, pria le vicomte à diner.
— Non, répondit Herbert ; j'ai ici avec moi un grand nombre de mes hommes qui sont pauvres; je reste avec eux, et veux aujourd'hui les assister dans leur misère.
C'est en effet ce qu'il fil ce jour-là et les jours suivants, en public et en particulier.
Quoiqu'il eut perdu, dans cette guerre, tout ce qu'il possédait, il était riche encore de la générosité de ses amis, qui avaient conquis, en Terre Sainte, les armes à la main, des portions de territoire où ils s'étaient fixés.
Quand il eut visité les Saints Lieux, il se remit en route avec ses compagnons, après l'Ascension du Sauveur, et reprit le chemin de la patrie. Embarqués à Jaffa, ils avaient quitté le port ; mais, le troisième jour, le vent les y ramena.
Le lendemain, le preux chevalier dut prendre les armes contre les infidèles qui ravageaient la contrée. Il sortit vainqueur de ce combat ; mais une fausse nouvelle lui ayant annoncé que son frère Geoffroy venait d'être mis à mort par les ennemis, le vicomte en ressentit une douleur si profonde qu'il s'évanouit. On le descendit de cheval à demi-mort, et on lui fil des aspersions d'eau froide. Il reprit ses sens et fut transporté dans la ville de Jaffa.
Herbert, en pleine possession de lui-même, disposa de tous ses biens, en présence de son frère Geoffroy, qui s'engageait à faire exécuter ses suprêmes volontés.
Les dernières pensées du pieux croisé mourant, se portèrent vers le Bas-Poitou, vers celle chère église de Saint-Nicolas de la Chaize-le-Vicomte, et il dit à son frère :
« Nous avons à la Chaize une église, que notre père avait commencée, et que nous avons pu mener a fin. Je voulais en augmenter les revenus, pour la mettre à même d'entretenir à perpétuité quinze moines, au lieu de sept ou huit qu'elle avait dans le principe. »
Geoffroy son frère, les barons et les serviteurs qui étaient rangés autour de son lit, témoignèrent hautement leur approbation et leur assentiment à ces intentions généreuses.
Etaient présents Pierre de la Garnache, Berlay de Passavant, Guillaume d'Apremont, le médecin Geoffroy de Nantes, et le vicomte Légêrius.
Après avoir pris, en pleine connaissance, ces dispositions testamentaires, « le cinquième jour des calendes de juin, la quatrième férie de la semaine de la Pentecôte, vers trois heures, Herbert rendit son Ame à Dieu, et ce même jour, il fut inhumé à Jaffa, sur le rivage de la mer, non loin d'une église de Saint-Nicolas. »
Ce pieux et noble croisé poitevin, qui après avoir traversé tant de périls et de sanglantes mêlées, retourne de Jérusalem, toujours poursuivi par les infidèles et combattant toujours ; qui vient mourir au port de Jaffa, les yeux tournés vers le chemin de la patrie tracé devant lui par la ligne bleue de la Méditerranée, portant ses dernières pensées vers cet humble et lointain monastère de la Chaize-le-Vicomte, où il fonde à perpétuité les prières et les chants de quinze religieux.
— c'est assurément une des scènes les plus touchantes que nous offre l'histoire du Poitou au moyen Age. C'est un tableau d'une grande et mélancolique beauté, qui rappelle la douce mort de Monique sur le rivage d'Ostie, ou du prince de tous les croisés, saint Louis, expirant sur le rivage de Tunis.
En 1533, le prieuré de la Chaize comptait encore dix prêtres et quatre moines, et Dom Fonteneau nous dit qu'au dix-huitième siècle, l'abbé de Saint-Florent acquittait, pour ce même prieuré, une messe chaque dimanche et fête, une messe chaque lundi, et devait faire célébrer les offices à toutes les fêtes annuelles.
Vicissitudes diverses
Le débat archéologique est facilité par le repérage historique de l’époque de construction, aussi bien que par l’absence visible de campagnes notablement différentes. Cependant, une analyse, même succincte, ne peut manquer de soulever quelques problèmes, à commencer par celui de la configuration et de la destruction des parties orientales.
On aimerait savoir pourquoi et comment l’église de La Chaize a été tronquée : l’enquête, qui doit écarter des hypothèses quelque peu fantaisistes, comme le travail de sape de l’eau des fossés contre les fondations à la fin du Moyen Age, ou la destruction par les « colonnes infernales », ne permet ici que d’approcher la vérité.
La fortune de l’établissement a reposé longtemps sur le nombre des moines, régulièrement enregistré : douze en 1271, autant en 1534, en plus du prieur. La guerre de Cent ans s’accompagne d’une fortification dont la démolition est envisagée en 1427 : tout en précisant que les Anglais n’ont jamais occupé le lieu, les actes d’un procès font état de l’existence à La Chaize d’une double forteresse, celle du château et celle du prieuré, que ses occupants jugeaient la plus efficace, malgré les persécutions des capitaines de la butte voisine.
Puis une guerre de brigandage seigneuriale explique qu’un droit de guet soit toujours mentionné en 1484 (13).
Subsistent aujourd’hui seulement les tracés des douves communes, ceux du périmètre du prieuré, ainsi qu’une échauguette installée à l’angle nord- ouest de l’église.
La commende accélère sans doute la décadence, et le nombre des moines n’est plus que de quatre au milieu du XVI e siècle.
L’expertise effectuée en 1556, qui accompagne la condamnation du prieur, contraint selon l’usage à employer le tiers des revenus du bénéfice aux réparations, est particulièrement intéressante.
Elle enregistre la ruine des murailles du périmètre, la nécessité de revoir les vitres du chœur, ainsi que sa couverture en ardoise, « parce qu’il y mouille », et note quelques problèmes dans une chapelle (absidiole ?) sud encombrée de gravats et mal éclairée.
Pendant les Guerres de Religion, l’église est brûlée et le clocher, le chœur et 3 grands arcs s’effondrent.
Au cours de la Révolution, la commune porte les noms de Basse-Chaize et de Haute-Chaize puis La Chaize-le-Peuple, l’église désaffectée a été utilisée comme abattoir.
Une restauration des lieux débute à partir de 1890 ; les 3 grands arcs de l’ancienne croisée des transepts, à l’air libre depuis presque 400 ans, sont murés et constituent le chœur actuel.
Le 9 septembre 1908, l’église Saint Nicolas est classée monument historique
Tour d'angle des Basses-Prisons
Les remparts qui longent la rue des Basses Prisons sont les vestiges du château des vicomtes de Thouars. Ils sont formés de murs reliant trois tours engagées, deux en fer à cheval et une plus importante en angle. Les parties défensives, créneaux, mâchicoulis, qui les surmontaient ont été détruites au XVIIe siècle pendant la Fronde.
Sur le cadastre de 1810, on retrouve des bâtiments allant de la tour d’angle au portail : il s’agirait des prisons dites « basses » ou « vieilles » prisons qui ont donné leur nom à la rue. Elles auraient été utilisées pendant la Révolution et pendant les Guerres de Vendée.
Au pied des remparts, un espace vert, lieu de pique-nique, occupe les anciennes douves.
Rue du Pont Boisseau
La place Saint-Jean et la place du Champ de Foire
La Place du Champ de Foire correspondait à la Basse Cour du Château.
A l’angle de la place du Champ de Foire et de la place Saint Jan, on peut admirer une maison «Bonnet Rouge»de 1537, de style gothique flamboyant, avec flammèches encadrant les fenêtres, têtes de personnages sur le linteau et à l’angle de la maison. A l’intérieur, donc non visible, une cheminée monumentale porte les mêmes décors, et le lettres PP, sans doute les initiales de Pierre Prévôt, sénéchal du vicomte de Thouars en cette première partie du XVIe siècle.
Au fond de la place du Champ de Foire, la « Maison Jeanneton » a été bâtie en 1825 en partie sur l’emplacement de l’ancienne Eglise Saint Jean, démolie en 1821.
La maison possède une toiture carénée à l’impériale (coque de navire inversée). Elle a pu être fabriquée par des artisans de chantiers navals venus dans les terres durant l’hiver pour chercher du travail. Elle a été restaurée en 2017 par les actuels propriétaires.
Armoiries : De gueules aux trois écussons ovales, celui en pointe couché, le premier cousu d'azur à l'arbre arraché d'argent, accosté de deux croissants affrontés du même, surmonté d'une fleur de lys d'or ; le deuxième gironné de sable et d'argent de huit pièces ; le troisième cousu d'azur à la croix de Saint Louis d'or
La Vendée avant 1793 : légendes et récits / P.-L. P. [Pierre-L. Prunier]
Cartulaires du Bas Poitou (Département de la Vendée) / publiés par Paul Marchegay
En lisant l'histoire du Poitou , les faits qui appartiennent à celle de France et d'Angleterre y reviennent si souvent, qu'il faut absolument recourir à l'une et à l'autre si l'on veut vraiment comprendre ce qu'on lit Les Gaulois habitant le Poitou s'appelaient les Pictons; de là le nom de Poitou, Poitiers.
Geoffroy est le premier vicomte de Thouars dont les chartes font mention. GEOFFROY Ier de Thouars, 876-903. En août 876 il signe une donation de biens sis à Rigné, viguerie de Thouars, et à Faye, faite par un nommé Rabaldus, au profit de l'abbaye de Saint-Jouin-lès-Marnes. (Cartulaire de Saint-Jouin, publié par M.
Guillaume le Conquérant (en ancien normand Williame le Conquereor, en anglais William the Conqueror), roi d'Angleterre sous le nom de Guillaume Ier, duc de Normandie sous le nom de Guillaume II, appelé également Guillaume le Bâtard, né à Falaise en 1027 ou 1028 et mort à Rouen le 9 septembre 1087, fut roi d'Angleterre de 1066 jusqu'à sa mort en 1087 et duc de Normandie de 1035 à sa mort.
GEOFFROY III de Thouars, 1104-1123. 13e vicomte de Thouars C'est le fils d'Aimery IV et d'Ameline. Il est d'abord Châtelain de Tiffauges. Lorsque Geoffroy revint de la croisade, après la mort de son frère Herbert, pour gouverner la vicomté de Thouars, la guerre allumée depuis plus d'un demi-siècle entre les comtes d'Anjou et les ducs d'Aquitaine n'était pas encore terminée.
(l) C'est l'autel où se célébrait la première messe du jour, après matines ; V. Dutangt.
(2) V.Ducange, au mot Crucifixum.
(3) V. Ducange, au mot Missa : la missa dominica est la messe solennelle.
(4) Altare dominicium. V. Ducange, au mot Altare.
(5) Cartulaire du Bas-Poitou. Cette charte, d'un si grand intérêt, avait été employée à faire un sac, dans lequel étaient enfermés plusieurs titres du dix-septième siècle.