13e vicomte de Thouars, GEOFFROY III de Thouars,
1104-1123.
Geoffroy III, fils de Aimery IV, d’abord seigneur de Tiffauges, succéda à Herbert II, son frère, dans la vicomté de Thouars, d’après le mode en usage pour ce grand fief. La succession des vicomtes de Thouars a cette particularité que le frère succédait à l'aîné et à la mort de ce dernier, la vicomté retournait ensuite au fils de l'aîné.
(on ne sait pas positivement quand il commença à régner, mais il occupait le trône vicomtal en 1123)
Lorsque Geoffroy revint de la croisade, après la mort de son frère Herbert, pour gouverner la vicomté de Thouars, la guerre allumée depuis plus d'un demi-siècle entre les comtes d'Anjou et les ducs d'Aquitaine n'était pas encore terminée.
Petit-fils de Foulques Nerra, Foulques IV d'Anjou, dit « le Réchin » ou « le Querelleur », comte d’Anjou et de Tours, et Geoffroy-Martel, son fils, étaient alors en lutte avec Guillaume IX.
Les vicomtes de Thouars, ennemi de Foulques le Réchin, ayant fait allégeance à Guillaume le Conquérant lors de la conquête de l’Angleterre, a la mort de celui-ci en 1087, ses vassaux n’ont plus de protecteur.
Le dimanche 5 des calendes de septembre de l'année 1104, ils arrivèrent devant Thouars grande et très-noble place, et mirent le feu au château de cette ville.
Cet incendie eut lieu au cours de la lutte entre le comte de Poitou Guillaume VII et le comte d'Anjou Geoffroy Martel. « M. CIV. Multa incendia fuerunt in castellis Toarcii, Niorti et Belverii, » dit la Chronique de Saint-Maixent.
Cet événement obligea le vicomte à se réfugier à Chaise-le-Vicomte.
Il y fixa sa résidence en attendant la reconstruction du château de Thouars, et s'y occupa principalement à faire des donations au profit du monastère de Saint-Nicolas du même lieu. (Labbe, Bibl. manus., Chr. d'Anjou, vol. Ier, f° 282 dom Bouquet, Chr. de Maillezais, vol. XII, f° 404; Besly, p. 423 Cartulaires du bas Poitou, par M. Paul Marchegay, foï 24 et 25.)
Nous avons fait connaitre les raisons qui nous portent à placer l’ancien château de Thouars dans l’endroit occupé aujourd’hui par le monument que nous a laissé Marie de la Tour-d’Auvergne. Nous croyons donc pouvoir affirmer que le château détruit au commencement du XIIe siècle s’élevait au sommet du rocher sur lequel ont dû être construites successivement, depuis un temps immémorial, toutes les forteresses nécessaire à la défense de la ville.
Le 28 août de la même année 1104, Geoffroy avait réglé les droits des moines de Saint-Florent qui desservaient cette église. (D. Fonteneau, t. xxvi p. 149.)
Il se trouvait encore à la Chaise, ainsi qu'Ameline, sa femme lorsque ces mêmes religieux firent un accord avec les neveux du clerc Jean, relativement aux droits que ces derniers prétendaient avoir sur l'église de la Chaise, construite par leur oncle, sur l'ordre du vicomte Aimery. (Cartul. du bas Poitou, par M. Paul Marchegay, f° 25.)
Vers l’année 1106, une querelle, qui prit bientôt d’énormes proportions, éclata entre les abbayes de Luçon et de Saint-Michel en l’Herm.
Geoffroy soutint, une guerre assez longue avec Ebbon, seigneur de Parthenay, avoué du monastère de Luçon, pour la possession de file de la Dive, que les abbayes de Luçon et de Saint-Michel-en-L’herm se disputaient, et qui avait été attribuée à cette dernière abbaye par le Saint-Père.
La lutte fut terminée en 1107 par l'entremise de Pierre II évêque de Poitiers, qui réussit à amener ces moines à faire une transaction. (Notice sur les Larchevêque par Paul Marchegay.– Ledain Rist. de Parthenay, p. 74.)
1107 Les moines de Saint-Florent les Saumur revendiquent la propriété de l’église de Saint Laon de Thouars qu’une décision d’arbitres maintient à l’abbaye de ce nom-
De querela monocorum Sancti Florentii contra cononicos sedis ecclesie Sancti Petri Pictavensis super ecclesia Beati Launi de Toarcio
Rerum gestarum memoriam litterarum servari (memoriam) (Répétition du scribe) custodia, non solum veneranda predecessorum sanxit prudentia, verum etiam sollers modernorum comprobavit astucia.
Quorum utili nos Sancti Launi canonici adquiescentes consilio, ne non scribendo que gerimus nostra negtigentia culpe vinculurn incurramus, quedam in diebus nostris gesta hujus scripti testimonio tam futuris quam presentibus intimarnus.
Noverint itaquè universi sancte matris ecclesie filiii quod tempore beate memorie viri Petri Pictavorum episcopi, nova quadam et presumptuosa querela nos cepere vexare monachi Sancti Florentii.
Adeo autem adversum nos insurrexit ambitiosa illa monachorum querelatio, ut clamorem facerent de nobis supradicto pastori nostro Petro Pictavensis episcopo urbis.
Ex cujus clamoris causa, certo die a prefato presule nos ad judicium vocati, dum ad respondendum monachis urgeremur, fulti personarum illarum auxilio que ad defensionem nostram nobis necessarie videbantur, Pictavis Episcopali nos curie presentavimus.
Sane ex hac parte fuimus nos Sancti Launi canonici : Guillelmus videlicet Adelelmi archidiaconus Pictavensis, magister Calcardus archidiaconus Bituricensis, Gosbertus archipresbiter Toarcensis, Paganus Arrivatus, Reginaudus de Orbeiaco, Guillelmus Guillotus atque Aimericus de Orionio.
Ex altera vero parte fuere Guillelmus abbas Sancti Florentii et Alo monachus, Àcardus monachus, Guiiielmus Gaudis archidiaconus Andegavensis, qui et ipse monachorum querelam predixit in judicio, magister Ulgerius atque Ardoinus capellanus de Passavanto.
His itaque cum plurimis aliis, tam ex parte nostra quam ex parte monachorum in caria episcopi circumstantibus, aperientes querelam suam monachi in omnium audientia, predictum antistitem nostram sibi dedisse ecclesiam dicebant atque idcirco donum quod dederat ab eo sibi reddi summopere exposcebant.
Verum mox ut audita est hec monachorum querela, canonici B. Petri matricis ecclesie Pictavensis, Aimericus videlicet decanus, Guillelmus Gisleberti archidiaconus Toarcensis, Arveus Fortis archidiaconus, Rainerius capicerius, Goffredus precentor, Guillelmus magister scole, Johannes Meschinus, magister Hilarius, Reginaldus Calpa, Guillelmus prier Sancte Radegundis, Siemarus, Petrus de sancto Saturnino, et Guillelmus de Mortuomari, omnes isti cum pluribus aliis suis canonicis quos longum est numerare, una simul voce calumpniari ceperunt illud donum episcopi, quia videlicet ecclesiam nostram que censiva eorum erat, monachis absque eorum concessione donaverat.
Sed et nos Sancti Launi canonici nichilominus donum illud episcopi calumpniantes, ad defensionem nostram plenariam ratiocinati sumus ecclesiam nostram ab Isemberto primo episcopo pridem in canonico fundatam ordine, per totum quoque Isemberti secundi episcopi tempus in canonico ordine permansisse ratiocinati sumus, capitulum nostrum nunquam monachis nostram ecclesiam concessisse.
Audita igitur utriusque partis ratione, ad faciendum judicium jussu pontificis perrexere, Leodegarius archiepiscopus Bituricensis, domnus Robertus de Arbrissello Marcherius abbas Novi monasterii (Abbaye Fontevraud), abbas Sancti Cypriani (Poitiers), abbas Sancti Maxentii (Saint Maixent), abbas Sancti Johannis de Angeliaco (Saint Jean d'Angely), abbas Sancte Marie, Garnerius, et Guillelmus Sancti Hitarii thesaurarius.
Hii discernendo judicium : Hinc monachorum querela, illinc racione nostra cum canonicorum matricis ecclesie Pictavensis calumpnia considerata, judicavere donum quod sine consilio capituli Pictavensis, cujus scilicet, ut predictum est, nostra ecclesia censiva erat, presul fecerat, stabile fore non posse. Judicavere quamdiu nostre ecclesie canonici legitime et honeste divino vacarent servicio canonici ordinis institutum in ecclesia nostra juxta primam fundationem stabile fore debere.
Sicque tandem tam autenticarum personarum judicio, largiente domino factum est, ut quia quasi de nichilo venerat querelatio monachorum, tanquam nichil reverteretur in nichilum.
Nos vero cum eadem nostre ecclesie obtentione quam prius habueramus a curia rèdeuntes, hujus modi finem querele monachorum fuisse impositum, ad posterorum noticiam scripto tradere non negleximus.
Quisquis igitur cartam hanc falsificare temptaverit anathema illi sit.
Actum Pictavis, anno ab incarnatione domini 1107, epacta 25e, indictione xv, Pascali II° in papatu sancte sedis Romane universali ecclesie presidente, Petro Pictavorum pontificatum tenente, Philippo super Francorum gentem regnante et Guillelmo in ducatu Aquitania vigente.
En 1120, effrayé de l'énormité de ses crimes, il donne à l'église Saint-Nicolas de la Chaise et aux moines de Saint-Florent de Saumur six métairies, des terres, des prés, la dime des blés due au château de la Chaise les fermiers et leurs bestiaux. Il était âgé de près de 80 ans lorsqu'il fit cette donation, à laquelle assistèrent et consentirent Ameline sa femme, Aimery V son fils ainé, Pierre surnommé l'Évêque et Savary, ses deux autres fils, et enfin Geoffroy de Tiffauges, son frère. [Cartul. du bas Poitou par Paul Marchegay, f° 26.)
Les récoltes de blé et de vin de la vicomté de Thouars furent à moitié perdues en 1122 par suite d'une tempête et d'une pluie torrentielle survenues le 6 des ides de juin. (Labbe, vol. n,f°220.)
(Chevalier Capalle Tiffauges)
En 1123, il donna, de concert avec sa femme Ameline et son fils ainé Geoffroy, les terres des Deux-Lucs (Les Lucs-sur-Boulogne), Grand et du Petit- Luc, qui dépendaient de la collégiale de Saint Nicolas de Poitiers, au monastère de Montierneuf de la même ville ; mais, comme il avait assigné ces biens pour le douaire de sa femme, l’exécution de l’acte fut différée en partie. Il fit la guerre au seigneur de Mallièvre, près de Mauléon, et s’empara de son château ; mais le comte d’Anjou, se mettant du côté du vassal, reprit la forteresse. Ce vicomte est aussi nommé dans une charte publiée par la Gaule chrétienne (t.11, Eccl, Pictav.Inst.col 330-331, n°VII). Signatures de Geoffroy et d'Aimery enfants du vicomte. (D. Fonteneau t. xx, p. 119.)
On croit que le vicomte Geoffroy se maria en secondes noces avec Marie. D'après l'opinion de M. de la Fontenelle (Recherches sur les chroniques de Saint-Maixent), deux enfants seraient nés de ce mariage Guy, qui devint duc de Bretagne par son mariage avec Constance, et Hugues, qui fut vicomte titulaire de Thouars. Cet historien a été induit en erreur par la similitude de nom. Il a pris les enfants de Geoffroy IV, mort en 1173, pour ceux de Geoffroy III, dont nous nous occupons.
Guy de Thouars, duc de Bretagne, ne se maria qu'en 1199, et mourut en 1213.
Hugues Ier, vicomte en titre, ne commence à régner qu'en 1226.
Il y a un siècle de différence. Beauchet-Filleau se trompe de la même manière pour Guy, dans son Dictionnaire des familles du Poitou Marie, vicomtesse de Thouars, est bien mentionnée dans des titres datés entre 1132 et 1146 (notes de M. Paul Marchegay) mais son mariage avec Geoffroy nous paraît douteux. Quant à ses enfants, il n'en est question nulle part.
Le sceau de Geoffroy représentait un homme à cheval, tenant une lance de la main droite, et portant de la main gauche un oliphant à sa bouche. (D. Fonteneau, t. XXVI, p. 193.)
1099 - Herbert, vicomte de Thouars et Geoffroy III, seigneur de Tiffauges donation au prieuré de la Chaize-le-Vicomte<==.... ........==> 1224 trêve de Montreuil Bellay d’ Aimery VII vicomte de Thouars, accordée à Louis VIII le Lion, roi des Français
Antiquité de la Ville de Thouars. <==.... ....==> Guerre de Cent Ans, Juin 1372 - siège de Thouars pendant la Campagnes du Dogue noir de Brocéliande (Du Guesclin) dans le Poitou
==> Niort l’ancien castellum incendié en 1104 et reconstruction du Donjon Poitevin Plantagenêt.
1080 - Notice de la construction du château de Chaize le Vicomte, de celle de l'église paroissiale du château, de l'établissement et arrondissement de la paroisse du lieu, avec les droits de dimes qui convenaient aux recteurs d'une église paroissiale, et dont le seigneur du territoire jouissait auparavant, par Aimeri, vicomte de Thouars, sous l'autorité et avec l'approbation d'Isembert, évêque de Poitiers.
Même notice de la fondation de l'église de St-Nicola du même lieu de la Chaize le Vicomte, et du don de cette église desservi par des moines à l'abbaye de St- Florent de Saumur, par Aimeri, vicomte de Thouars, du consentement de Raoul et de Savari ses frères, et d'Herbert et Geoffroi ses enfants, sous l'autorité de Pierre II, évêque de Poitiers, d'Amé, archevêque de Bordeaux, et de Guillaume IX, duc d'Aquitaine.
Même notice des droits accordés par le même vicomte à l'église de St Nicolas, aux moines de St Florent qui la desservaient et aux peuples qui en dépendaient, et des droits que le vicomte s'était réservé; ce qui fut réglé dans la suite, le 28 aout de l'an 1104, par Geoffroi, vicomte de Thouars, fils d'Aimeri, après d'autres réglements ou cessions faits précédemment par Herbert, vicomte de Thouars, fils du vicomte Aimeri, du consentement de Geoffroi, frère d'Herbert (Château de Thouars) T26, p 149.
Paul, comte d'Angers (v. 471). Florus (543). Théodulf (585). Saint Lézin (v. 587-592), évêque d'Angers (v. 592). Rainfroi (719-725), ancien maire du palais de Neustrie. Gaidulfe de Ravenne (v. 755). Milon, père de Roland, duc de la marche de Bretagne. Roland, duc de la marche de Bretagne. Auturlf (786), sénéchal de Charlemagne......