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PHystorique- Les Portes du Temps
22 décembre 2022

Château de Puymilleroux - LOUIS D'HARCOURT, vicomte de Châtellerault 1358-1388

Château de Puymilleroux - LOUIS D'HARCOURT, vicomte de Châtellerault 1358-1388

Jean IV d'Harcourt épouse le 22 juin 1315 Isabeau de Parthenay- de l'Archevêque dame de Semblancay, de Montfort-le-Rotrou, d'Aspremont, de Vibraye et de Bonnetable, fille de Jean Ier de Parthenay dit l'Archevêque et de Marguerite de Meslay.

 

Leurs enfants sont :

     Geoffroy d'Harcourt dit le Boiteux (mort en 1356),

    Louis d'Harcourt,

    Jean V d'Harcourt (1320-5 avril 1355 ou en 1356), Comte d'Harcourt, d'Aumale, de Vendôme et d'Astres, Vicomte de Châtellerault, qui épousera en 1340 Blanche de Ponthieu,

    Louis d'Harcourt (mort en 1388), Vicomte de Châtellerault, Seigneur d'Aarschot, gouverneur et lieutenant général en Normandie, il restera fidèle au Roi de France et s'opposera à son oncle Geoffroy d'Harcourt,

    Guillaume d'Harcourt (mort en 1400), chevalier, Seigneur de la Ferté-Imbaut et de Livry, qui épousera :

        Blanche de Bray, Dame de Cernon,

        Isabeau de Thouars, Comtesse de Dreux,

        Perronelle de Villiers de l'Isle-Adam,

    Alix d'Harcourt qui épousera Aubert de Hangest, Baron de Pont-Saint-Pierre, Chambellan du Roi,

    Jeanne d'Harcourt.

 

 

Avant le mois de juin 1358, Isabelle de Parthenay vint à mourir et Louis d'Harcourt prit possession de la vicomté de Châtellerault.

En effet, Charles, régent de France, faisait remise à Louis d'Harcourt des droits d'amortissement sur une rente annuelle de cent vingt livres destinée à la dotation de trois chapellenies que sa mère Isabeau de Parthenay avait fondées par son testament. GUÉRIN, tome III, n° CCCCXX, p. 265. Ce qui prouve bien qu'Isabelle était morte avant cette date.

 

Louis d'Harcourt avait résidé jusque- là en Normandie (1). Il se trouvait même au nombre des convives que le Dauphin réunissait à sa table dans le château de Rouen, lorsque Jean le Bon fit brusquement apparition dans la salle

du festin. Mais la colère du roi, si terrible pour le comte d'Harcourt, ne se porta point sur le frère de celui-ci. Jean parut ignorer la présence de Louis d'Harcourt et, d'un autre côté, lorsqu'à la suite des scènes tragiques qui venaient de se passer, les parents des victimes et notamment Godefroy d'Harcourt, oncle de Jean V, renièrent tout lien de fidélité envers le roi de France, Louis d'Harcourt refusa nettement de suivre leur exemple en alléguant ses devoirs de vassal (2).

Le Dauphin devenu régent de France (3) lui sut grand gré de cette attitude. Il le nomma gouverneur général de Normandie en le chargeant de défendre cette province contre les Anglais (4).

Puis, par lettres des 13 mars et mai 1359, comme on l'a vu plus haut, il lui donna une partie des biens confisqués sur son frère, Jean V d'Harcourt (5).

Louis, de son côté, se conduisit loyalement, il fit une rude guerre aux Anglais, non sans éprouver quelques revers, car il fut battu et fait prisonnier en 1360, dans un combat près de Pont-Audemer (6).

Mais le traité de Brétigny, signé le 8 mai 1360, apporta de profondes modifications à la situation de Louis d'Harcourt (7). ==> Traité de Brétigny Conclu le 8 MAI 1360, Ratifié à Calais par Jean II et Edouard III le 24 Octobre 1360

Au nombre des provinces livrées aux Anglais avec toute souveraineté pour eux, c'est-à-dire dégagées de tout lien de vassalité envers le roi de France, se trouvait le Poitou et, à la date du 27 juillet 1361, des lettres-patentes du roi Jean notifièrent à la noblesse, au clergé et au tiers-état de cette province la cession dont leur pays était l'objet, les releva de leur serment de fidélité et leur enjoignit d'obéir dorénavant au roi d'Angleterre (8).

Louis d'Harcourt était directement atteint par cette clause du traité. Il se trouvait dans la .nécessité d'abandonner sa vicomté de Châtellerault ou de reconnaître le roi d'Angleterre comme son souverain. Il opta pour ce dernier parti et on lui a vivement reproché cet abandon de la nationalité française (9). Peut-être est-ce à tort (10) ; du moins y aurait-il lieu de tenir compte qu'en somme, par le traité de Brétigny, l'état de guerre entre la France et l'Angleterre prenait fin et que, dans les idées de l'époque, rien ne s'opposait à ce qu'en temps de paix un seigneur possédant un fief en pays étranger reconnût pour son suzerain le maître de ce pays.

Peut-être Louis d'Harcourt eut-il d'ailleurs quelque hésitation à quitter le service du roi de France, car il fut désigné le 12 août 1361 par Jean le Bon comme un des commissaires, du côté français, pour procéder à la livraison des villes et forteresses que le traité de Brétigny attribuait au roi d'Angleterre (11).

Quoi qu'il en soit, Jean Chandos étant venu à Chàtellerault au commencement de septembre 1361 pour prendre possession de la vicomté au nom d'Edouard III, Louis d'Harcourt prêta, le 11 du même mois, serment de fidélité à Edouard III, dans le couvent des Cordeliers à Châtellerault, en présence d'un certain nombre de chevaliers anglais et français (12).

Il resta ensuite dans cette ville avec Jean Chandos jusqu'au 21 septembre, époque à laquelle arrivèrent les autres commissaires français, le maréchal Boucicaut, Guy d'Azay, sénéchal du Poitou, et Guichard d'Angle, sénéchal de Saintonge.

Puis, tous ensemble, ils parcoururent le pays pour assurer la livraison des villes et des forteresses qui devaient être remises à Edouard III (13).

Il en fut ainsi en ce qui concerne Poitiers, dont Chandos prit possession le 22 septembre. Tous les Français pourvus d'un emploi, châtelains, receveurs des Finances, maires, échevins, etc., qui consentirent à prêter serment de fidélité au roi anglais, restèrent en fonctions (14).

(Thouars ; La Tour du Prince de Galles , Edouard de Woodstock dit aussi Prince Noir d'Aquitaine)

De tous côtés, en Poitou, la domination anglaise s'établit sans difficulté (15) au moins apparente, et lorsque le prince de Galles, créé par son père prince d'Aquitaine, le 19 janvier 1362, se fut installé dans son gouvernement, sa magnificence et sa générosité séduisirent beaucoup de seigneurs poitevins. Au nombre de ceux qui se laissèrent ainsi capter fut Louis d'Harcourt.

Abandonnant tout à fait la Normandie, il fixa sa résidence à Châtellerault, ne quittant plus la vicomté que pour faire sa cour au nouveau souverain.

Le prince de Galles vint à Poitiers, dans le courant du mois de septembre 1363, pour recevoir l'hommage de ses vassaux, et Louis d'Harcourt s'empressa de lui prêter serment de fidélité (16).

Quelque temps après, en janvier ou février 1364, il assistait aux fêtes qui furent données à Angoulême à l'occasion de la naissance du fils aîné du prince de Galles et de sa femme Jeanne de Kent (17).

Puis, lorsque le Prince Noir conduisit, en 1367, une armée en Espagne, au secours de Pierre le Cruel, Louis d'Harcourt l'accompagna dans cette expédition et prit part à la bataille de Navarette (18).

Cet attachement à la famille royale d'Angleterre dont le vicomte de Châtellerault fit preuve en maintes circonstances lui valut sans doute la faveur toute spéciale du Prince de Galles (19).

Mais la domination anglaise, si elle avait été facilement acceptée, ne put néanmoins s'établir d'une façon stable.

 Le prince de Galles pouvait être un homme de guerre remarquable par ses talents militaires, mais il n'avait aucune des qualités d'un administrateur.

Les dépenses exagérées de sa cour, les frais considérables qu'avait entraînés l'expédition d'Espagne, et dont Pierre le Cruel esquivait le remboursement, épuisèrent ses ressources à tel point qu'il dut s'adresser aux Etats de Guienne pour en obtenir des subsides.

Les barons et représentants des bonnes villes, réunis le 13 janvier 1368 à Angoulême (20), accordèrent un fouage de dix sous par feu et par an, pendant cinq ans ; cette imposition consentie à contre-cœur par les députés du Poitou, de la Saintonge, du Rouergue, souleva dans toute la partie méridionale de l'Aquitaine les plus vives protestations.

Déjà ces provinces du sud supportaient avec peine la domination anglaise. Eloignées des villes dans lesquelles le prince de Galles faisait son séjour habituel, Bordeaux, Angoulême ou Poitiers, elles étaient plus exposées aux exactions des officiers du prince qui raflaient dans les campagnes les blés, les avoines, les vins et les bestiaux sans rien payer. De tempérament moins calme, de caractère moins porté à l'obéissance (21), les Gascons supportaient difficilement la morgue anglaise, d'autant plus que, contrairement à ce qui s'était

passé, du moins à l'origine, dans le nord de l'Aquitaine, il n'était chez eux aucun fonctionnaire, de quelque rang qu'il fût, du sénéchal au sergent, qui n'appartînt à la nationalité anglaise (22). Toute charge, tout emploi était interdit aux gens du pays.

Le mécontentement, aggravé par la perspective d'avoir à payer le fouage, devint tel que le roi de France jugea le moment opportun pour essayer de reprendre les provinces que le traité de Brétigny lui avait enlevées.

La guerre éclata donc de nouveau entre la France et l'Angleterre. Beaucoup de seigneurs poitevins se trouvèrent fort embarrassés. Ils appréciaient l'espèce d'autonomie dont Edouard III avait eu l'habileté de doter l'Aquitaine, le soin avec lequel on avait ménagé leurs intérêts, et surtout la présence au milieu d'eux d'un prince magnifique et généreux.

On ne doit pas oublier qu'à cette époque les barons anglais et français avaient toute sorte de points de contact. Leurs  moeurs , leurs coutumes étaient identiques ; ils parlaient la même langue qui était le français (23). Par suite, bon nombre de seigneurs poitevins ne se décidèrent pas à abandonner la cause anglaise et Louis d'Harcourt notamment la soutint avec énergie.

Les hostilités, après avoir commencé dans le Quercy et le Périgord ne tardèrent pas à gagner le Poitou.

Elles se poursuivirent à partir de l'été de 1369, sans prendre du reste une grande importance, se bornant à de simples escarmouches ou à la prise de petites villes. Au mois de juin ou au commencement de juillet 1369 (24), la Roche-Posay fut enlevée aux Anglais par le Breton Jean de Kerlouet et plusieurs chevaliers français.

A cette nouvelle, Louis d'Harcourt qui guerroyait du côté de Montauban sous les ordres de Jean Chandos revint précipitamment en Poitou (25).

 

(Saint Savin, Le Vieux pont médiéval - Jean Chandos, Guichard d’Angle, Louis de Harcourt)

En novembre ou au commencement de décembre 1369, un moine de Saint-Savin, mécontent de son abbé, livra, par vengeance, la ville aux Français (26). Chandos voulut la reprendre, aidé de Louis d'Harcourt (27), mais l'expédition échoua et fut suivie du combat du Pont-de-Lussac dans lequel le célèbre capitaine anglais fut mortellement blessé (28).

Puis, dans les premiers jours de juillet 1370, ce fut à Châtellerault que les Français s'attaquèrent. Jean de Kerlouet, venu de la Roche-Posay, donna l'assaut à la ville pendant la nuit et y pénétra par surprise.

Louis d'Harcourt, réveillé en sursaut, quitta son château précipitamment et s'enfuit de maison et maison, à travers les jardins, « tout nud avec sa chamise et ses chausses » (29) jusqu'au pont qui était fortifié et où il trouva un abri (30). .

Pendant plusieurs jours, les escarmouches se poursuivirent entre les assaillants et les défenseurs du pont (31). On ne sait pas très bien comment l'affaire se termina, mais les Bretons restèrent en tout cas maîtres de la ville qui ne paraît pas être jamais revenue aux mains des Anglais (32).

Louis d'Harcourt se retira près du prince de Galles, aux côtés duquel on le trouve à la prise de Limoges, le 19 septembre 1370.

 

 Quelques mois après, il perdit son château de Puymilleroux qui était une châtellenie dans sa dépendance directe.

La forteresse a été le siège d'une bataille mentionnée par Alfred Barbier :

«  En 1370, le vicomte de Châtellerault qui était du parti anglais, y soutint un siège contre les troupes du roi de France. Louis de Mailly, un lieutenant de Du Guesclin, s'en empara au commencement d'avril 1371».

30 avril 1371 Charles V le Sage gratifia Louis de Maillé, chevalier, du « fort du Peu  Milleron (33), sis es frontières de Guienne, qu'il a pris n'a gaires et mis en nostre obéissance», confisqué sur Louis de Harcourt, vicomte de Châtellerault, «nostre ennemi et rebelle.»

 

Don à Louis de Maillé (33b) de la forteresse du Puy-Milleroux qui appartenait à Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault, partisan de l'Angleterre. Le sieur de Maillé s'était emparé lui-même de cette forteresse.

  • B AN JJ. 102, Musée AE II 391, n° 259, fol. 86
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 19, p. 97-99

D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que nous, considerans les bons et agreables services, les quelz nostre amé et feal Loys de Mailly, chevalier, nous a faiz en  pluseurs manieres, et par especial en ce qu'il a pris nagaires et miz à nostre obeissance la forteresce appellée le Peu Millerou estant ès frontieres de Guyenne, la quelle estoit de Loys de Harcourt, chevalier, nostre ennemi et rebelle, en la quelle prise le dit Loys de Mailly a grandement fraié et despendu du sien, et s'est mis en grant aventure de son corps et fait mettre ceulz de sa compaignie, eu aussi regart à la grant loyaulté et affection qu'il a monstré lui avoir envers nous et esperons qu'il monstre ou temps avenir, à ycellui de Mailly avons donné et donnons, de nostre auctorité royal et grace especial, par ces presentes, la dite forteresce et toutes les rentes, revenues, droiz, proffiz et emolumens qui à icelle appartiennent, en quelque maniere que ce soit, à avoir et tenir ycelle forteresce et toutes les appartenances dessus dictes par lui, ses hoirs, et successeurs perpetuelment.

Toutesfoies il n'est pas nostre entencion que, se le dit Loys de Harecourt venoit à nostre obeissance et que la dite forteresce lui fust rendue et restituée par nous en aucune maniere, nous doions ou soions tenus faire recompensacion aucune pour ceste cause au dit Loys de Mailly.

Et encores d'abondant avons voulu et octroyé, voulons et octroions, de nostre auctorité royal et grace especial dessus dite, que pour aidier à garder, maintenir et defendre la dite forteresce contre nos ennemis, et la tenir à nostre dite obeissance, que le dit Loys de Mailly puisse avoir, lever et recevoir, jusques à la Toussainz prochaine venant tant seulement, les raençons du païz, qui estoit raençonné à la dite forteresce.

Si donnons en mandement par ces presentes au seneschal de Tourainne et à tous noz autres seneschalz, bailliz, officiers, justiciers et subgiez, ou à leurs lieux tenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, si comme à lui appartendra, que le dit Loys de Mailly il mettent et instituent de par nous, se mestiers est, en possession et saisine pour lui, ses hoirs et successeurs, de la dite forteresce, rentes, revenus et appartenances dessus dites, et en ycelle les gardent et maintiennent et de nostre presente grace les facent, laissent et sueffrent joir et user paisiblement, senz les molester ou empescher ou souffrir estre empeschez ou molestez en aucune maniere, en remettant et faisant remettre au premier estat et deu tout ce qui pour le temps avenir aura esté fait, comment que ce fust, au contraire.

 Et afin que ce soit ferme chose, etc. Sauf, etc.

Donné à Paris en nostre chastel du Louvre, l'an de grace milccc. lxxi. et de nostre regne la viiie, le derrenier jour du mois d'avril.

Ainsi signé : Parle roy. J. Tabari.

 

 

A cette époque, les affaires des Anglais périclitaient.

Le prince de Galles, très malade d'une hydropisie, avait été obligé de quitter la France dès les premiers jours de janvier 1371. Il n'y devait plus revenir (34).

Son frère Jean de Lancastre le remplaça, mais ce ne fut pas pour longtemps.

Dès le 21 juillet 1371, ce prince cessait de remplir les fonctions de lieutenant du prince de Galles en Aquitaine (35).

(ETUDE FÉODALE : Le château de Montcontour du XI au XVIII siècle (Foulques Nerra))

1371, aout et septembre, Siège et prise de Montcontour, en Poitou, par Jean, duc de Lancastre, et Thomas de Percy, sénéchal de Poitou.

Assez tôt après la revenue de Montpaon et que ces seigneurs de Poitou furent retraits (retirés) en leur pays, qui tenoient frontière aux François, il eut secrets traités entre monseigneur Louis de Saint Julien, le vicomte de Rochechouart et autres François, d’un côté, et le seigneur de Pons ; et tant parlementèrent et tant exploitèrent les François, parmi grands pourchas qui vinrent du roi de France qui nuit et jour travailloit à attraire (amener) ceux de Poitou à son accord, que le sire de Pons (Renaud VI de Pons) se tourna François, outre la volonté de madame sa femme, et ceux de sa ville de Pons en Poitou ; et demeura à ce donc la dame Angloise et le sire François.

De ces nouvelles furent moult courroucés les barons et les chevaliers de Poitou qui Anglois étoient ; car le sire de Pons étoit malement grand seigneur.

Quand le duc de Lancastre l’entendit, si en eut grand mautalent (mécontentement) et tint grand mal du seigneur de Pons et grand bien de madame sa femme et de ceux qui se vouloient tenir Anglois qui demeuroient en la dite ville de Pons ; et pour aider et conseiller la dame fut ordonné un chevalier qui s’appeloit messire Aymemon de Bourg, hardi homme et vaillant durement. Si couroit presque tous les jours le sire de Pons devant la ville et ne les déportoit (effrayoit) en rien ; et telle fois y venoit qu’il en étoit rebouté et rechassé et qu’il s’en retournoit à dommage.

Ainsi étoient là les choses entouillées (embarrassées) et les seigneurs et les chevaliers l’un contre l’autre et y fouloit le fort le foible, ni on n’y faisoit droit ni loi, ni raison à nullui (personne) ; et étoient les villes et les châteaux entrelacés les uns dedans les autres, les uns Anglois et les autres François, qui couroient et rançonnoient et pilloient l’un sur l’autre sans point de déport.

Or s’avisèrent aucuns barons et chevaliers du Poitou, qui Anglois se tenoient, que ceux de la garnison de Montcontour les travailloient plus que nuls autres, et qu’ils se trairoient (rendroient) cette part, et qu’ils les iroient assiéger.

Si firent un mandement en la ville de Poitiers au nom du sénéchal de Poitou, messire Thomas de Percy, auquel commandement obéirent tous chevaliers et écuyers, et furent bien cinq cents lances et deux mille brigands paveschiés (armés de boucliers), parmi les archers qui là étoient.

(Histoire des premiers seigneurs d'Argenton - Château jusqu'en 1473 - château de Sanzay)

 

Là étoient messire Guichard d’Angle, messire Louis de Harcourt, le sire de Parthenay, le sire de Poiane, le sire de Tonnai Bouton, le sire de Crupignac, messire Percevaux de Cologne, messire Geffroy d’Argenton, messire Hugues de Vivone, le sire de Tors, le sire de Puisances, messire James de Surgières, messire Maubrun de Linières, et plusieurs autres ; et aussi des chevaliers Anglois qui pour le temps se tenoient en Poitou, pour cause d’office ou pour aider à garder le pays, tels que monseigneur Baudouin de Frainville, messire d’Agonse (Angus), messire Gautier Huet, monseigneur Richard de Pontchardon et des autres.

Quand ils se furent tous assemblés à Poitiers et ils eurent ordonné leurs besognes, leur arroy et leur charroy, ils s’en partirent à grand exploit et prirent le chemin de Montcontour, tous ordonnés et appareillés ainsi que pour l’assiéger

Cilz chastiaus de Montcontour siet sur les marces d'Ango et de Poito, et est malement fors et biaus, à quatre liewes de Touars.

Tant esploitièrent li dessus dit Poitevin, qui estoient bien en compte trois mil combatant, que il y parvinrent. Si le asse gièrent et environnèrent tout au tour; et avoient fait amener et achariier avoech eulz grans engiens de le cité de Poitiers, et ossi il en mandèrent en le ville de Touars. Si les fisent, tantost qu'il furent venu, drecier par devant le dit chastiel de Montcontour, li quel jettoient nuit et jour à le ditte forterèce.

Avoecques ce, li signeur envoioient leurs gens tous les jours assallir et escarmucier à chiaus dou dit fort, et là eut fait pluiseurs grans apertises d'armes, car avoech les Poitevins estoient gens de compagnes qui point ne voloient sejourner, telz que Jehans Cressueille et David Holegrave.

Cil doi avoecques monsigneur Gautier Huet en estoient chapitainne. Messires Pières de la Gresille et Jourdains de Coulongne qui dedens estoient, se portoient vaillamment, et s'en venoient tous les jours combatre as Englès à leurs barrières.

Entre les assaus que là eut fais, dont il en y eut pluiseurs au Xe jour que li Englès et Poitevin furent là venu, il s'avancièrent telement et de si grant volenté et par si bonne ordenance, que de force il pertruisièrent les murs dou chastiel, et entrèrent dedens, et conquisent les François. Et y furent tout mort et occis cil qui dedens estoient, excepté messires Pières et Jourdains, et cinc ou sis hommes d'armes que les compagnes prisent à merci.

Apriès ceste avenue et le prise de Montcontour, messires Thumas de Persi, messires Loeis de Harcourt et messires Guiçars d'Angle par l'acort et conseil des aultres barons et chevaliers, donnèrent le chastiel à monsigneur Gautier Huet, à Jehan Cressuelle et à David Holegrave et as compagnes qui bien estoient cinc cens combatans, pour faire la frontière as Poitevins contre chiaus d'Ango et du Maine; et puis se departirent li signeur, et retournèrent cescuns en leurs lieus.

Ensi demora li chastiaus de Montcontour et li frontière en le garde et ordenance des dessus dis qui y fisent tantost une grande garnison, et le remparèrent grandement, et le tinrent de puis moult longement, et moult grevèrent le pays de là environ, car tous les jours il couroient en Ango et en Mainne. Chroniques de Froissart – Chap DCXLVII

Vers le 29 septembre suivant (36), après avoir désigné comme gouverneurs en Poitou Louis d'Harcourt et le sire de Parthenay (37), le prince de Galles prit la mer pour retourner en Angleterre.

Sur la demande des Poitevins, Edouard III envoya alors son gendre Jean d'Hastings, comte de Pembroke (38), avec une armée de vingt mille hommes, mais la flotte qui les portait fut détruite par les Espagnols dans un terrible combat naval devant la Rochelle, le 23 juin 1372. Tous les Anglais furent tués ou pris.

Déjà, depuis quelque temps, une armée commandée par Du Guesclin et dans laquelle figuraient les ducs de Berry et de Bourbon, frère et beau-frère du roi Charles V, n'attendait plus qu'une occasion favorable pour entrer en Poitou.

 

(Suite à la victoire d'Orléans, le 22 mai 1429 Jeanne d’Arc retrouve au logis royal de Loches le futur roi Charles VII)

Le connétable, de sa personne, était à Loches le 14 juin 1372.

A la nouvelle du désastre que venaient de subir les Anglais, il se mit immédiatement en campagne, et s'empara successivement de Montmorillon, de Chauvigny, de Lussac, puis de Moncontour, décrivant ainsi une sorte de cercle autour de Poitiers (39).

Deux partis, l'un français, l'autre anglais, existaient dans cette dernière ville.

Le maire, Jean Renaud, tout dévoué au prince de Galles de qui il tenait ses fonctions, sentant le danger qui menace, adresse aux chefs anglais, le captal de Buch, Thomas de Percy, sénéchal du Poitou, Jean Devereux, des appels désespérés. Mais ces capitaines renommés n'ont plus maintenant à leur tête quelqu'un qui dirige leurs efforts.

En ce moment, Duguesclin et le duc de Berry assiègent Sainte-Sévère (40).

Les Anglais, pour délivrer cette place, réunissent un corps d'armée important dans lequel figure Louis d'Harcourt.

Suite à la victoire d'Orléans, le 22 mai 1429 Jeanne d’Arc retrouve au logis royal de Loches le futur roi Charles VII

(1369-70 Edouard, prince d'Aquitaine et de Galles fait abattre des murs de l’Eglise de Saint Sulpice de Charroux (XIIme et XVme))

Mais ils sont encore à Charroux lorsqu'ils apprennent que la place a capitulé (41). Aussitôt ils se séparent et chacun tire de son côté.

Quelques jours après, le parti français de Poitiers fait appel à Du Guesclin, promettant de lui ouvrir les portes de la ville. Jean Renaud prévient de son côté Thomas de Percy qui était à Niort.

Du Guesclin, dès qu'il reçoit le message qui lui était destiné, se met immédiatement en route avec trois cents hommes d'armes bien montés. Il fait trente lieues en une demi-journée et une nuit, passant, pour qu'on n'ait pas avis de sa venue, « par bois, par bruières et par divers chemins et par pays inhabitable » (42). Il arrive à Poitiers qui ouvre ses portes (43).

La garnison anglaise se réfugie dans le château ainsi que Louis d'Harcourt et les seigneurs poitevins qui se trouvaient dans la ville, mais le château est pris d'assaut.

Les Anglais sont massacrés sans pitié. Louis d'Harcourt et ses compagnons, sans doute sur l'intervention de Du Guesclin qui veut les ménager, obtiennent de s'en aller « vie, armes et bagages sauves » (44).

Ils se retirent à Thouars où presque tous les barons du Poitou qui tenaient pour l'Angleterre viennent se réfugier.

Dès ce moment, la cause anglaise parut désespérée.

Le duc de Berry travaillait d'ailleurs sous- main les principaux rebelles qui ne songeaient plus qu'à se soumettre et à obtenir personnellement les meilleures conditions possibles.

Le 18 septembre 1372, une trêve fut signée au camp devant Surgères entre le duc de Berry, comme lieutenant du roi de France, d'une part, et d'autre part, les évêques de Maillezais et de Luçon, Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault, le sire de Parthenay, la vicomtesse de Thouars, d'autres seigneurs encore « stipulant tant pour eux que pour leurs subjets et alliés » (45).

 

 

(Traité de Surgères: Du Guesclin, Clisson, Berry et Anjou concluent la paix avec la noblesse du Poitou et de la Saintonge )

 

 Il est convenu que si, à la Saint-André prochaine (30 novembre 1372), le roi d'Angleterre ou son fils ne se présente pas devant Thouars avec des forces suffisantes pour obliger les Français à lever le siège de cette ville, tous les signataires de la convention ainsi que « leurs hoirs et successeurs » feraient, dès le lendemain, leur soumission et « rentreraient dans l'obéissance du roi de France » (46).

Les seigneurs poitevins se hâtèrent de prévenir le roi d'Angleterre des clauses de la trêve qu'ils s'étaient trouvés dans la nécessité d'accepter.

 Edouard III avait déjà réuni une armée pour essayer de rétablir ses affaires sur le continent, mais la flotte qui devait la porter en France fut retenue en mer par des vents contraires pendant neuf semaines consécutives (47) et ne put aborder sur aucun point des côtes de France (48).

En conséquence, le 1er décembre 1372, les barons poitevins renfermés dans Thouars rendirent la ville au duc de Berry et à Du Guesclin.

 

(Guerre de Cent Ans, Juin 1372 - siège de Thouars pendant la Campagnes du Dogue noir de Brocéliande (Du Guesclin) dans le Poitou)

 

Puis, le même jour, ils prêtèrent solennellement foi et hommage au roi de France dans l'église des Frères mineurs à Loudun (49).

==> Le traité de Loudun 1er décembre 1372, fin de la campagne de reconquête du Poitou par les troupes du roi de France Charles V

Le vicomte de Châtellerault n'avait pas attendu le terme assigné par la convention de Surgères pour négocier sa soumission personnelle dans des conditions aussi avantageuses que possible.

Un traité particulier était intervenu, en effet, dès le 18 septembre 1372, c'est-à-dire le jour même de la signature de la convention de Surgères entre Louis d'Harcourt, d'une part, Du Guesclin et le duc de Berry, d'autre part.

 Aux termes de ce traité, le vicomte de Châtellerault devait recevoir (50), dès qu'il serait « revenu en l'obéissance du roi », dix mille francs « de bon et loyal poids », dont cinq mille payables immédiatement et cinq mille à Pâques 1373

Le traité portait en outre que la vicomté de Saint-Sauveur en Normandie qui avait appartenu autrefois à Godefrov d'Harcourt, oncle de Louis, serait remise à ce dernier « pour le cours de ces jours », dès que les Français s'en seraient emparés, car elle était encore dans les mains des Anglais, et, en attendant, Louis d'Harcourt conserverait tous les châteaux, les villes, les forteresses et les terres que le roi d'Angleterre et le prince de Galles avaient pu lui donner. Il recouvrait enfin, comme les autres seigneurs poitevins, les biens lui appartenant qui avaient été confisqués par le roi de France et il avait même pris la précaution de stipuler que toutes les sommes qui auraient été levées « dans certaines paroisses du Poitou à cause de ses châteaux de Chastelerault, de Gironde et de la Touche » du 18 septembre au 30 novembre 1372, lui seraient restituées (51).

Ce premier traité fut confirmé par Charles V, le vingt novembre 1372, puis suivi d'un autre conçu à peu près dans les mêmes termes, à la date du premier décembre, et que le roi de France confirma également le 15 décembre 1372 (52).

Quelques jours après la reddition de Thouars, Louis d'Harcourt vint à Paris avec le duc de Berry et Du Guesclin.

 La faveur dont il jouissait près du Dauphin, à l'époque où il était lieutenant général de Normandie, avait subi depuis longtemps de fortes atteintes, et pour diverses raisons. Mais tout parut oublié, et il fut reçu par Charles V avec de grandes démonstrations d'amitié (53).

Seulement cette réconciliation fut peut-être plus apparente que réelle, car le roi n'eut aucun souci de tenir les engagements qui avaient été pris envers Louis d'Harcourt et que lui-même avait sanctionnés.

Il ne lui versa pas les cinq mille livres qu'il devait lui remettre à Pâques 1373 et lorsque la vicomté de Saint-Sauveur fut reprise par les Français, le 3 juillet 1375, Charles V en donna l'usufruit à son chambellan : Bureau de la Rivière (54).

 Louis d'Harcourt fut sans doute fort peu satisfait de se voir privé de tout ce qui lui avait été promis, et il ne semble guère avoir fréquenté la cour de France jusqu'à la mort de Charles V. Sa conduite cependant, il faut le reconnaître, ne donna plus lieu à aucun reproche, et il se comporta dorénavant en fidèle sujet du roi de France.

Il prit part avec Du Guesclin au siège de Chizet (55), en mars 1373, et au combat dans lequel les Anglais accourus au secours de la place furent complètement battus (56), ce qui mit fin à la domination anglaise en Poitou.

Le vicomte de Châtellerault paraît d'ailleurs avoir été dans les meilleurs termes avec le duc de Berry qui avait reçu de nouveau de son frère Charles V, en apanage, le comté de Poitou et qui résidait souvent à Poitiers.

Louis d'Harcourt fut investi des fonctions de conseiller du comte de Poitou aux gages de cinq francs d'or par jour (57) et le duc de Berry vint plusieurs fois à Châtellerault.

Il est fait mention de son séjour dans cette ville, notamment du 16 au 30 octobre 1373, puis au mois de novembre de la même année, ensuite en 1374, du 1er au 4 avril, pour les fêtes de Pâques, et à d'autres époques encore (58).

A ce moment, Louis d'Harcourt, bien qu'il eût un hôtel à Paris, semble avoir résidé le plus souvent à Châtellerault où il fit diverses acquisitions.

 

Il achète, en effet, le 3 mars 1373, d'Aliénor, veuve de noble homme Jean Talavenne la terre et seigneurie de Saint-Flour (59) dont il rendit hommage en avril 1374 au comte de Poitou (60), et quelques années après, Jean de la Borde lui vendait une « maison, portail et allée » joignant le chasteau de Châtelleraut » (61).

Ce fut également au cours de l'année 1374 que Louis d'Harcourt se trouva l'objet d'une information poursuivie contre lui par l'Official du diocèse de Poitiers, agissant au nom de l'évêque Guy de Malsec, à l'occasion d'une accusation qui pesait déjà depuis longtemps sur lui. On lui reprochait d'avoir fait saisir « sua dente diabolo et imbutus maligno » un clerc du diocèse de Poitiers, de l'avoir emprisonné dans une des tours du pont de Châtellerault, puis précipité du haut de cette tour dans la rivière où il se noya (62). On ignore du reste quelle suite reçut cette affaire.

Il ne subsiste plus dans les années qui suivent aucune trace de Louis d'Harcourt.

Le Poitou cependant, bien que délivré de la domination anglaise, était loin d'être pacifié.

D'abord, les garnisons des villes et des châteaux, quoique françaises, n'en ravageaient pas moins le pays.

 Une lettre de rémission (63), datée de janvier 1387, rappelle que dans la première semaine du carême de 1385, « plusieurs gens d'armes estoient au pais de Chasteleraudois en Poictou dont les aucuns pilloient et roboient le pais et ranconnoient les biens des bonnes genz du plat païs » (64).

D'un autre côté, les garnisons anglaises de l'Angoumois et de la Saintonge venaient souvent de très loin se jeter sur le Poitou.

 

6 août 1387. Arrêt du parlement de Paris, qui confirme un traité fait le 28 avril 1387, par la médiation de Jean, duc de Berri, comte de Poitou, entre Bertrand de Maumont, évêque de Poitiers, et Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault et seigneur d'Harcourt à Chauvigny, relativement aux obligations et aux attributions du capitaine du donjon et des barrières de Chauvigny, institué par l'évêque, aux fourches patibulaires de la seigneurie d'Harcourt, etc.

(1387 Médiation de Jean, duc de Berri entre l'évêque de Poitiers, et Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault )

En 1385, le duc de Bourbon convoqua à Niort la noblesse du Poitou. d'Auvergne et du Berry pour une expédition dont le but était de mettre fin aux incursions des Anglais (65).

 Or, au nombre des seigneurs qui se rendirent à cet appel figurent Jean VI d'Harcourt et même le fils aîné de ce dernier Jean VII. Mais il n'est pas question de Louis d'Harcourt, de sorte que l'on peut supposer qu'il ne se joignit pas à ses parents pour quelque raison qui est restée inconnue (66).

La fin de sa vie fut du reste attristée par une longue maladie dont il mourut le 20 mai 1388 dans son hôtel à Paris.

Il avait épousé Jeanne de la Tournelle, veuve déjà de trois maris (67), et de ce mariage n'était pas né d'enfant.

Aussi, dès l'année 1365, un arrangement avait été conclu entre Louis d'Harcourt et son neveu Jean VI.

 Aux termes de cette convention, Jean abandonnait à son oncle le château de Chauvigny (68), mais si Louis d'Harcourt mourait sans enfants, son neveu devait hériter de la vicomté de Châtellerault.

L'éventualité prévue s'étant réalisée (69), Jean VI prit en 1388 possession de la vicomté.

 

 

 

 

Histoire de Châtellerault. Tome 2 / par Alfred Hérault

Dictionnaire topographique de la France. 27, Dictionnaire topographique du département de la Vienne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / réd. par M. L. Rédet,

 

 

 

==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )

 


 

(1) Il résulte cependant de différents textes que Louis d'Harcourt, en mai, juin et juillet 1353, était capitaine souverain pour le roi en Poitou et en Saintonge. Archives Historiques du Poitou, tome XX, p. 274 et suivantes.

(19 septembre 1356 Bataille Poitiers – Maupertuis, le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier par le Prince Noir)

Il y a lieu d'ajouter que, d'après DE LA ROQUE, tome II, p. 1.619, Louis d'Harcourt se serait trouvé à la bataille de Poitiers où « il témoigna qu'il était sage et vaillant ».

L'abbé Lalanne affirme même qu'il y fut fait prisonnier et qu'il paya le dernier terme de sa rançon le premier avril 1368 en versant neuf cents moutons d'or de Brabant, ainsi qu'il résulte d'une lettre du prince de Galles insérée, dit-il, dans l'inventaire des titres de Châtellerault, année 1477, p. 57, Histoire de Châtelleraud, tome I, p. 269.

Je n'ai pu trouver cet inventaire dans les archives du département de la Vienne, faute d'indication d'une cote plus précise. Aucun texte, à ma connaissance, ne confirme les assertions de de la Roque et de l'abbé Lalanne. Il faut remarquer en outre que la bataille de Poitiers fut livrée en 1356 et que le dernier paiement de la rançon aurait eu lieu douze ans plus tard, à une époque où Louis d'Harcourt était tout acquis à la cour anglaise.

(2) « S'en excusa et dist qu'il estoit homs de fief au roy de France et au duch de Normandie et que se il plaisait à Dieu, il ne guerrieroit son naturel signeur ne iroit contre ce qu'il avait juret ». FROISSART, édition Luce, tome IV, p. 183.

(3) Froissart dit en parlant de Louis d'Harcourt « biel chevalier, lequel estoit adonc chevalier et compains au duc de Normandie et ly mis des plus privés qu'il cuist ». FROISSAUT, tome IV, p. 387.

(4) En 1357, d'après DE LA ROQUE, tome II, p. 1617 et 1618 ; — en 1358, le 28 mars, Ordonnances des rois de France, tome III, p. 84 ; — puis le 13 avril 1360, DE LA ROQUE, tome IV, p. 102.

(5) GUÉRIN, tome III, p. 266. — De même Siméon Luce, FROISSART, tome IV, p. LXVI.

(6) En 1359, vieux style sans doute, dit la Chronique de Nangis, tome II, p. 298. — Au combat du Faviel, (Eure, arrondissement de Bernay), dans le début de 1360, d'après la Chronique normande, édition Delachenal, p. 150, et la Chronique des quatre premiers Valois, p. 108. D'après cette dernière chronique, Louis d'Harcourt eut la chance d'être fait prisonnier par un Anglais « de petit estat » auquel il promit une forte rançon et cet homme craignant qu'on ne lui volât son prisonnier, s'enfuit avec lui à Rouen. Chronique. p. 113.

(7) Le nom de Louis d'Harcourt se trouve formellement indiqué dans la liste des otages qui devaient se rendre en Angleterre pour assurer l'exécution du traité. Chronique des quatre premiers Valois, p. 121. De la Roque dit qu'il était à Londres le 31 octobre 1360, DE LA ROQUE, tome II, p. 1.621, mais il n'y resta sans doute pas longtemps, car une pièce datée du 27 avril 1361 constate que, le 1er février précédent, Louis d'Harcourt, en qualité de lieutenant général du roi en Normandie, présidait à Caen les trois états du bailliage de cette ville. DELISLE, Histoire du château et de la vicomté de Saint-Sauveur, p. 120. — SIMÉON LUCE, Histoire de Duguesclin, p. 466.

(8) GUÉRIN, tome III, Introduction, p. XXXIV.

(9) Entre autres Alfred Barbier, Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, tome IX, 2e série, 1903 ; — passim, notamment p. 687.

(10) Je dois reconnaître cependant que le procès-verbal de la délivrance du Poitou à Jean Chandos s'exprime de la façon suivante au sujet de Louis d'Harcourt : « Il fu le premier qui entra en l'obli du roy nostre seigneur », BARDONNET, Procès-verbal de délivrance, Niort, in-8, p. 9

 (11). Cette livraison comportait d'ailleurs plusieurs phases. En dehors du fait matériel de la prise de possession des villes et des forteresses, Edouard III, devenu souverain de toutes les provinces que lui attribuait le traité de Brétigny, avait à recevoir l'hommage et le serment de fidélité de tous les possesseurs de fiefs dans ces provinces.

D'autre part, comme il avait donné l'Aquitaine en fief au prince de Galles, les barons poitevins devaient prêter également serment à ce dernier. C'est ce qui explique pourquoi Louis d'Harcourt fut appelé à rendre hommage en septembre 1361 au roi d'Angleterre, et en septembre 1363 au prince de Galles.

(12) BARDONNET, Procès-verbal de délivrance, ut supra, p. 21.

(13) Cette livraison eut lieu du 22 septembre au 3 novembre en ce qui concerne le Poitou et la Saintonge, do, p. 21 et suivantes.

(14) Jean Chandos, après avoir reçu à Poitiers le serment de fidélité du maire, des échevins, de bon nombre de membres du clergé et de bourgeois, procéda à l'installation des officiers nommés par le roi d'Angleterre. Le nom de ces derniers décèle suffisamment leur nationalité française : Jean Le Breton, receveur du Poitou ; Hélie de Baugis, procureur du roi ; Maurice Bachet, lieutenant du sénéchal ; Jean Bonnin, garde du sceau royal aux contrats, etc., GUÉRIN, tome III, Introduction, p. XLVI.

L'administration supérieure du pays fût remise à Chandos qui reçut le titre de lieutenant général du roi d'Angleterre avec, sous ses ordres, un lieutenant anglais, Guillaume de Felton. Des lettres de ce dernier datées de 1364, interdisaient au vicomte de Châtellerault d'exiger aucune contribution des chanoines de Notre-Dame-la-Grande ni de leurs hommes de la seigneurie de Beaumont pour les réparations des murs de la ville de Châtellerault, Dom FONTENEAU, tome XX, p. 597.

Mais, plus tard, en 1367, c'est un Français, Jean Narlaudeau, qualifié lieutenant général de Baudoin de Freceville, sénéchal du Poitou pour le prince de Galles, qui condamne, par une ordonnance du 31 juillet, les habitants de Saint-Denis en Vaux, Naintré, Cernay et Doussay, lesquels « s'avouaient » de la châtellenie de Poitiers, à faire les guets, gardes et réparations nécessaires à cette ville, Dom FONTENEAU, tome XXIII, p. 313.

(15) Il n'en fut pas de même en Saintonge et dans les provinces du midi de la France.

(16) Le 13 septembre 1363, dans l'église cathédrale de Saint-Pierre de Poitiers, DELPIT, Documents français conservés en Angleterre, p. 109.

(17) CORLIEU, Recueil en forme d'histoire de ce qui se trouve par escrit de la ville et des comtes d'Angoulême, 1629, p. 110. — FROISSART, édition Luce, tome VI, pages 97 et 289.

A ces fêtes se trouvait également Pierre de Lusignan, roi de Chypre, qui parcourait alors la chrétienté, sollicitant des secours contre les musulmans, WALSINGHAM, tome 1, p. 301. —

D'après de la Roque, le roi de Chypre se rendit d'Angoulême à Châtellerault où Louis d'Harcourt lui offrit une hospitalité somptueuse, DE LA ROQUE, tome II, p. 1.623.

(18) Chronique des quatre premiers Valois, édition Société de l'Histoire de France, p. 171.

(19) Cette faveur se manifesta particulièrement dans les circonstances suivantes : Le neveu de Louis d'Harcourt, Jean VI, fils du comte décapité à Rouen, figurait au nombre des seigneurs français qui furent envoyés en Angleterre comme otages pour répondre de l'exécution loyale du traité de Brétigny.

Dans le courant de 1367, Jean VI sollicita l'autorisation de revenir en France pour régler quelques affaires, et Edouard la lui donna, à la requête, dit-il, du prince de Galles et sur la garantie de « nostre cher et féal Loys de Harcourt », mais Jean VI ne retourna plus en Angleterre, malgré toutes les sommations qui lui furent adressées. Il fit valoir une maladie « qui trop bien li chei à point », dit Froissart, « car elle li dura tant que la guerre fu toute renouvelée, pourquoi oncques puis ne rentra en Engleterre. » FROISSART, édition Luce, tome VII, p. 20 et 100.

(20) Réunis à Niort, dit FROISSART, tome VII, p. 67 et 84, et aussi à Angoulême, à Poitiers, à Bordeaux et à Bergerac ; mais dans l'édit du prince de Galles qui fut publié le 26 janvier 1368, on vise l'impôt que les trois Etats de Guienne réunis à Angoulême avaient permis de percevoir. Noie de Siméon Luce, FROISSART, tome VII, Introduction, p. XXVII.

(21) « Car cil des basses marces de Poito, de Saintonge et de la Rocelle si accordoient assez bien pour tant qu'il estoient plus prochain dou séjour dou prince et ossi il ont esté tout dis plus obéissant et descendant os ordenances de leurs seigneurs et plus ferme et mieulz estable que cil des lointaines marces. » FROISSART, tome VII, p. 84.

(22) « Encorres avecq tout chou li prinches et ses consaux avaient mis et semés parmy toutte le ducé d'Aquitaine, de chief en cos senescaux, bailleux, mayeurs, hesoriers, vigiers, sergans et tous autres officiers, de purs Englès et n'estoit nulx de le nation des pays, frans ne villains, qui y euist oflisce ne peuist venir à offisce fois les gens dou prinche... Che fu uns membres pourquoy li prinche et ses gens furent durement entray », FROISSART, tome VII, p. 305.

(23) FROISSART, édition Kervyn de Lettenhove, tome VIII, pages 109 et 110.

(24) GUÉRIN, tome III, p. XX. — Entre le 11 mai et le mois d'août, dit Siméon Luce, FROISSART, tome VII, p. LUI.

(25) FROISSART, édition Luce, tome VII, p. 137.

(26) FROISSART, d°, p. 190.

(27) L'expédition sur Saint-Sovio eut lieu dans la nuit du 30 décembre 1369, FROISSART, tome VII, p. LXXX.

(28) 1er janvier 1370. Chandos mourut de sa blessure le lendemain ou le surlendemain à Morthemer.

(29) JEAN CHAUMEAU, Histoire de Berry, dans DE LA ROQUE, tome IV, p. 106.

(30) FROISSART, tome VII, p. XC et 212.

Cette prise de Châtellerault a été racontée dans la chronique rimée du trouvère Cuvelier, Chronique de Bertrand Du Guesciin, tome II, p. 209, avec force détails d'une invention plus ou moins heureuse et sur lesquels l'abbé Lalanne a particulièrement insisté, Histoire de Châtellerauld, tome I, p. 269.

D'après Cuvelier, les assaillants passèrent plusieurs nuits à scier d'énormes pieux qui protégeaient les remparts, en ayant soin de se retirer avant le jour et de se cacher dans la campagne. Le troisième jour, à l'aube, trente d'entre eux firent tomber les pieux dans le fossé, appliquèrent les échelles, franchirent les murailles et s'emparèrent de la ville qu'ils pillèrent. Non seulement les assaillants prirent l'or monnayé, la vaisselle d'argent, les joyaux sur lesquels ils purent mettre la main, mais les draps, les lainages, le linge, la literie, les chaudières, les enclumes, les meules à moudre le blé, tout fut embarqué sur des bateaux qui descendirent la Vienne et menèrent ce butin à Chinon et à Saumur où il fut vendu. « Ains ne fut mieulz pillé ne ville ne cité 5), CUVELIER, Chronique de Bertrand Du Guesclin, tome II, p. 209.

 

(31) « ... et venoient tous les jours li Breton combatre à chiaus dou dit pont », FROISSART, tome VII, p. 212.

(32) Le 8 juillet 1370, le duc de Berry fut averti de la prise de Châtellerault par un messager spécial que Baudoin de la Heuse lui envoya, FROISSART, note Luce, tome VII, p. XC. Le prince adressa immédiatement aux vainqueurs ses félicitations, puis, quelques jours après, son beau-frère Jean d'Armagnac vint à Châtellerault pour renforcer la garnison, GUÉRIN, tome IV, p. XXVII.

Le 12 août 1370, ce fut à Châtellerault que le maréchal de Sancerre réunit des troupes pour tenter une expédition sur Limoges alors au pouvoir des Anglais, DE LA ROQUE, tome IV, p. 1568. — FROISSART, édition Luce, tome VII, p. XCV.

Puis, le 30 septembre suivant, Jean de la Haye « maistre de la mine du roy de France » se rendit à Châtellerault, sans doute pour réorganiser, en sa qualité d'ingénieur, les défenses de la place et il y resta jusqu'au 24 octobre 1370, GuÉRiN, tome IV, p. 191, note.

D'un autre côté, Froissart dit qu'au moment de l'expédition de Thomas de Percy-sur-Moncontour, qui eut lieu dans les premiers jours de septembre 1371, et à laquelle prit part Louis d'Harcourt, une garnison de cinq cents Bretons occupait Châtellerault, FROISSART, tome VIII, p. XV et 18. Il est donc inexact d'affirmer, comme le fait l'abbé Lalanne, que les Français abandonnèrent la ville sur l'ordre de Du Guesclin, Histoire de Châtelleroud, tome I, p. 271.

 

(33). La chatellenie de Puymilleroux était unie à la vicomte de Châtellerault.

Puymilleroux, chat. ruiné et anc. prieuré dép. de l'abbaye de Nouaillé, en. de Dangé. Ecclesia Sancti Mauricii in villa que vocatur Uncciacus, v. 1033; villa que Unciacus vocatur, v. 1083 (abb. de Nouaillé). Ecclesia Sancti Mauritii de Capella, 1119 (Fonteneau, t. XXI, p. 594). Terra de Podio Moliereo, 1257 (Layettes du trésor des ch. t. III, p. 382 ). Prioratus de Puymillereus (pouillé de Gauthier, f 147 v°); de Podio Millerii, 1336; Podium Millereo, 1349 (chap. de Châtellerault, 1). Chastellenie de Puymillereo 1364 (duché de Châtellerault, 3).

Fort du Peu Milleron sis es frontières de Guienne, 1371 (arch. nat. JJ. L02, n° 259).

Prior de Podio Milherii, 1383 (taux du décime, p. la). Puymillerou, 1388 (duché de Châtellerault, 4). Puymilhereou, 1407 (gr. Gauthier, f 1 v°). Le prieur de Sainct Maurice de Puymeillerio, 1425 (cure d'ingrande). Chastel de Puymillereou, 1438 (com. d'Auzon, 9). Sainct Maurice de Puymilleriou 1599 (abb. de Nouaillé, 60). Puilmeriou, 1619 (aveu de St-Romain f° 22 v°). Plumeriou, 1632 (duché de Châtellerault, 3 ). Puimillerou, 1686 (fief de la dîme de Piolant). Château de Plumerou, 1727; Plumeroux ; de Puymelleriou, 1735 (fief de Bois-Simon). Le Puy Milleroux (carte de Cassini). S. Maurice de Puimeilleroux 1782 (pouillé).

En 1520, Anne de France, qui administrait le duché de Châtellerault au nom de son gendre, le connétable Charles de Bourbon, s'était préoccupée de porter à 26 pieds les écluses de la rivière à Puymillerou et à Moiré, pour faciliter le passage des bateaux.

En 1563 elle contenait 490 arpents de bois de haute futaie (évaluation des revenus du duché et Pont  de Châtellerault, cabinet de feu 51. Abel Pervinquière, avocat).

==> La navigation du Clain - le moulin de Chasseigne à Poitiers appartenant à l’abbaye de Nouaillé

La forêt de Puymilleroux, anc..domaine de cette vicomte, est mentionnée en 1596 (arch. de la Roche-de-Bran, 57), en 1686 et 1704 (fief de la dime de Poligny).

Butte de Puymilleroux sur laquelle était construit un château fort aujourd'hui démoli

(Butte de Puymilleroux sur laquelle était construit un château fort aujourd'hui démoli)

 

Du château du Puymilleroux il ne reste absolument rien.

Il existait bien alors sur la rive droite de la Vienne le fort de Puymilleroux (l'Unciacus du XIe siècle) ==> Notice Historique sur le château Baronnial des évêques de Poitiers à Chauvigny et les fouilles archéologiques.

sis ès frontières de Guienne aujourd'hui de la commune de Dangé; mais ce petit centre féodal d'une des quatre châtellenies de la vicomté de Châtellerault était impuissant à protéger les habitants de la rive gauche de la rivière difficile à franchir et son véritable rôle était de servir de vigie entre la Touraine et le Poitou, sa bonne position sur un promontoire élevé et circulaire lui facilitant la surveillance au nord et au sud du passage très fréquenté de la vallée.

Le monticule sur lequel il avait été élevé est couvert d'une végétation arborescente qui dissimule des substructions et des amas de pierres. Le temps et les hommes ont accompli là une cuvre complète de destruction, et si Puymilleroux renait aux souvenirs c'est grâce à la notice substantielle que Redet lui a consacrée dans son Dictionnaire topographique.

Il a été restitué par Alfred Barbier dans ses Chroniques châtelleraudaises publiées en 1903.

Situé sur un monticule entouré de fossés, Alfred Barbier relève les vestiges d'une tour de 12 mètres de largeur qu'il attribue au 13e siècle.

(33b) Au début de la guerre, Louis de Maillé avait obtenu du roi le don de tout ce qu'il pourrait conquérir sur les Anglais en Guyenne, sauf les villes fermées (voy. la première pièce de ce volume).

Froissart raconte la part qu'il prit à un fait d'armes important, vers la fin de l'année 1371.

 

Guillaume de Longval, Alain de la Houssaye et Louis de Maillé, à la tête d'une troupe de Bretons, s'emparèrent de la forteresse de Montpont (Dordogne), « un castel merveilleusement fort ». Ils furent, quelque temps après, obligés de le rendre, à la suite d'un siège de plus de onze semaines dirigé par le duc de Lancastre, où ils firent preuve d'une grande bravoure.

 

Maillé, grâce à son attitude énergique, obtint une capitulation honorable de Guichard d'Angle, chargé par le duc, irrité de cette longue résistance, de traiter de la remise de la place entre les mains du sire de Mussidan, qui en fut nommé capitaine. (Édit. Kervyn de Lettenhove. t. VIII, p. 63, 64, 66, 74 et 75.)

 

La Chronique normande, qui rapporte le même fait, dit que la garnison française composée de Bretons était commandée par Foulque Boules, sire d'Assi (lisez Riboule, seigneur d'Assé, vol. précédent, p. 239 note) et Silvestre Budes (édit. A. et E. Molinier, p. 200). Elle ne parle pas de Louis de Maillé.

Ce personnage était vraisemblablement un cadet de l'illustre maison tourangelle de Maillé, bien que l'on ne sache à quelle branche le rattacher.

 

 Le P. Anselme fait précéder la généalogie de cette famille de personnages isolés portant ce nom, parmi lesquels on trouve Louis de Maillé, chevalier, qui donna quittance à Limoges, le 14 juillet 1380, à Pierre Couchon, trésorier des guerres, de 270 livres pour ses gages et ceux de deux autres bacheliers de sa compagnie.

 

 Elle est scellée en cire rouge d'un sceau « anté et fascé de six pièces, brisé d'une bande ». (Acte du cabinet Clairambault, cité dans l'Hist. généal de la maison de France, t. VII, p. 498.)

 

 

 

 

(34) Il mourut à Westminster, le 8 juin 1376, FROISSART, tome VIII, note Luce, p. CXXXIX.

(35) DELPIT, Documents français conservés en Angleterre, p. 179.

(36) FROISSAHT, tome VIII, p. XXII.

(37) FROISSART, tome VIII, p. 31. Dans une autre rédaction, Froissart dit que le duc de Lancastre institua comme gouverneurs en Poitou, Thomas de Percy et le sire de Parthenay, tome VIII, p. 284.

(38) Le comte de Pembroke descendait d'une des branches de la famille des Lusignan.

(39) FROISSART, tome VIII, p. 51.

(40) Sainte-Sévère, arrondissement de la Châtre, Indre.

 (41) 31 juillet 1372.

(42) « et si nus chevaus des leurs se recrandoist, il ne l'attendoient point », FROISSART, tome VIII, p. 61.

(43) Samedi, 7 août 1372.

(44) DE LA ROQUE, tome II, p. 1623 et tome IV, p. 1109, d'après BELLEFOREST.

(45) GUÉRIN, tome IV, p. 180, note.

(46) FROISSART, tome VIII, p. CLV.

(47) Edouard III s'était embarqué lui-même sur cette flotte, le 30 août 1372. FROISSART, édition Luce, tome VIII, p. LUI.

(48) Il rentra en Angleterre le 28 octobre suivant.

(49) Les seigneurs poitevins reçurent en échange de Jean, duc de Berry, la promesse qu'ils recouvreraient leurs biens confisqués et qu'ils seraient tenus « en leurs usaiges franchises libertés et costumes anciennes telles comme le roy Saint Loys et le comte Alphons tindrent et avoient accoustumé à tenir leurs prédécesseurs et leur dis pays et subjectz », GUÉRIN, tome III, p. 190 ; tome IV, p. 187. Cette promesse fut confirmée et reçut même de l'extension par lettres du roi Charles V du 3 mars 1375, GUÉRIN, tome IV, p. 368, n° 583.

(50) « Pour cause de plusieurs et grans domages que le dit vicomte avoit euz et soustenus par les genz de nostre part », GuÉRIN, tome IV, p. 190.

(51) GUÉRIN, tome IV, p. 193, note.

(52) Ces divers traités ont été insérés in extenso dans l'Histoire du château et de la ville de Saint-Sauveur le vicomte, par L. DELISLE, Preuves, n° 130 et 131, p. 206 et 207.

 

(53) « ... Puis s'en vindrent les frères du roy de France à Paris, avec eulx ledit Mgr Louis de Harecourt, lequel par avant estoit en l'indignacion du roy de France, par ung souppeçon que le roy oult sur luy et la royne de longtemps paravant et du temps que la terre de Guyenne fust livrée aux Angloiz et paravant aussi que Mgr le Dauphin fut né. Le roy de France qui bien sceust que sans cause il avoit eu cette folle suspicion sur ledit Mgr Louis de Harecourt, le recust moult agréablement et joyeusement. Et fust très bien venu à court et lui donna le roy grans dons ains qu'il partist de Paris et au bon gré du roy s'en retourna ledit Mgr Louis en sa terre. »

Chronique des quatre premiers Valois, édition Société Histoire de France, p. 244 et 245.

(54) Plus tard, en 1384, Charles VI reconnaissant les torts de son père à l'égard de Louis d'Harcourt, indemnisa ce dernier de ses droits méconnus sur Saint-Sauveur, en lui remettant vingt mille livres. LÉOPOLD DELISLE, ut supra, p. 242.

(55) Chizé, Deux-Sèvres, arrondissement de Melle.

(56) DE LA ROQUE, tome II, p. 1624 ; tome IV, p. 1110, dit « en 1372, à l'entrée du caresme », soit 1373, nouveau style.

(57) GUÉRIN, tome IV, p. 192.

(58) id., tome IV, p. LIV.

Le duc de Berry intervint vers la même date dans une convention qui, d'ailleurs paraît assez étrange. On a vu plus haut que Louis d'Harcourt n'avait pas reçu les cinq mille livres qui devaient lui être versés à Pâques 1373 en exécution du traité du 18 septembre précédent. Or, par un accord entre le duc de Berry et Jeanne d'Eu, duchesse d'Athènes, il fut entendu que la dite dame verserait au vicomte de Châtellerault la somme de cinq mille francs qui lui était due, moyennant quoi, Louis d'Harcourt s'engageait, par l'intermédiaire de Jean de Besdon, écuyer, son fondé de pouvoirs, à remettre à la duchesse d'Athènes tous les châteaux, forteresses, terres et revenus qui avaient appartenu à celle-ci et qui se trouveraient entre les mains du vicomte de Châtellerault, soit qu'il s'en fut emparé par la force, soit qu'ils lui eussent été donnés par le prince de Galles. DE LA ROQUE, tome II, p. 1.624 ; tome IV, p. 1.110. — GUÉRIN, tome IV, p. 191, note.

Jeanne d'Eu, fille de Raoul, comte d'Eu et de Guines, connétable de France, et de Jeanne de Mello, épousa en premières noces Gautier de Brienne, duc d'Athènes, connétable de France, puis, en secondes noces, Louis d'Evreux, comte d'Etampes.

 Elle descendait par sa mère du mariage de Jeanne de Châtellerault avec Geoffroy de Lusignan. On ne voit pas bien pourquoi elle se substituait au roi de France pour le versement des 5.000 livre».

(59) Située dans la ville même de Châtellerault.

(60) Inventaire des titres du duché de Châtellerault, par PICARD DE LA LANDE, feuillet 25, recto. Le 7 octobre suivant, le vicomte de Châtellerault rendit hommage à Emery de Mons, évêque de Poitiers, pour ses terres de la Plante, de la Peirate et de la Vigerie, DE LA ROQUE, tome II, p. 1.622.

(61) 16 février 1377, Inventaire des titres du duché de Châtellerault, ut supra, feuillet 25, verso.

(62) Bullelin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, lre série, tome IV, 36 trimestre 1844, p. 85.

Au cours de l'Instruction, on demanda à un des témoins, qui était le curé de l'église Saint-Jean l'Evangéliste dans le faubourg Châteauneuf, à quelle époque s'étaient passés les faits dont il s'agissait. Il répondit : au temps où Jehan de Lioux était évêque de Poitiers.

Si l'on admet, comme le croit Beauchet-Filleau, Bulletin cité ci-dessus, que cet évêque est Jean V, l'Information, faite en 1374 aurait porté sur des événements qui remontaient à une date comprise entre 1357 et 1362, c'est-à-dire au moins à douze ans auparavant.

(63) Les lettres de rémission sont des actes par lesquels le roi de France usait de sa prérogative de faire grâce, même dans les pays d'apanage comme le Poitou.

(64) Cette lettre de rémission donne des détails assez intéressants. Deux paysans « povres laboureurs de braz » Macé Frotier et Anché Danya, demeurant aux Gardes, paroisse d'Antran, avaient caché de nuit, par peur des gens d'armes qui rôdaient dans le pays, leur blé, leurs draps de lit et « auslres ustensiles d'ostel » dans une cave au bois d'Usseau, sur le bord de la Vienne.

Mais ils avaient été vus par un de leurs voisins qu'ils surprirent, quelques jours après, enlevant de la baillarge de leur cachette : Querelle, puis rixe. Le voleur fut tué par Macé et jeté dans la Vienne.

Le roi, informé des faits, accorde grâce complète au coupable. GUÉRIN, tome V, p. 321 et suivantes.

 

(Le château de la Motte à Usseau (Vienne) - Geoffroy Le Maingre de Boucicaut )

(65) La campagne se borna à la prise de quelques forteresses sur les Anglais et l'armée du duc de Bourbon se disloqua en octobre 1385. GUÉRIN, tome V, p. 291, note.

(66) Cette abstention de Louis d'Harcourt parattra plus étrange encore si l'on en doit croire DE LA ROQUE, tome II, p. 1.625, qui affirme que le vicomte de Châtellerault prit part en 1386, c'est-à-dire l'année suivante, à l'expédition que le duc de Lancastre conduisit en Galice pour revendiquer le trône de Castille.

(67) Jean de Montmorency, Florent de Varennes et Collard d'Estouteville.

(68) DE LA ROQUE, tome I, p. 394 ; tome IV, p. 1.302. Louis d'Harcourt rendit hommage pour ce château et pour les seigneuries de la Plante et de la Peyrate aux évêques de Poitiers en 1365, 1366, 1377 et 1380.

(69) Louis d'Harcourt eut un fils naturel Jean, bâtard de Châtellerault, qui figure comme écuyer dans un compte de dépenses de 1387-1388. DE LA ROQUE, lome II, p. 1626, et tome IV, pages 1112 et 1113.

 

 

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