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PHystorique- Les Portes du Temps
4 mai 2021

Suite à la victoire d'Orléans, le 22 mai 1429 Jeanne d’Arc retrouve au logis royal de Loches le futur roi Charles VII

le 22 mai 1429, juste remise de sa blessure devant Orléans, Jeanne d'Arc se rendit au logis royal de Loches, elle était accompagnée de Jean, bâtard d'Orléans

Lorsque le 22 mai 1429, juste remise de sa blessure devant Orléans, Jeanne d'Arc se rendit au logis royal de Loches, elle était accompagnée de Jean, bâtard d'Orléans, l'un de ses plus forts soutiens.

 

Un pays présente un tout autre aspect quand on a fouillé les annales de son histoire.

Le château de Loches était au moyen âge une des plus importantes forteresses de la France. Baigné dans une atmosphère brumeuse qui l’enveloppe mélancoliquement, comme ce donjon est imposant ave ses sombres créneaux, veillant depuis des siècles dans son austère solitude. !

Il est impossible d’en franchir le seuil sans en ressentir des impressions.

Les murailles parlent de mystères, et les cachots du martelet, de cage de fer ; l’imagination est hantée de visions sinistres ; car, en ce domaine féodal, on menait une sorte de vie à part.

Les princes Mérovingiens et carolingiens se disputèrent la possession de cette antique forteresse, qui subit de meurtriers assauts. Elle devint la cause d’une rivalité entre les comtes d’Anjou et les rois de France, et un poste militaire des plus importants sous Richard Ier dit Cœur de Lion, Philippe Auguste. Louis IX ainsi pendant la querelle des Armagnacs et des Bourguignons.

 

8 mai 1429. C'est la délivrance d'Orléans !

Les anglais qui ont subi des pertes sévères, dont celle d'un de leurs grands capitaines, lèvent un siège qui durait depuis le 12 octobre 1428. Ils abandonnent toute leur artillerie et la majeure partie de leurs bagages.

Dans la ville c'est l'enthousiasme ! Les processions se succèdent pour remercier Dieu et la Pucelle.

Des cavaliers sont partis, brides abattues pour Chinon, avertir le roi. Il exulte et envoie à toutes ses bonnes villes, la grande nouvelle de La Victoire.

 

Les archives de Narbonne conservent l'unique exemplaire original de la lettre du roi, écrite dans la nuit du 9 au 10 mai.

Telle une traînée de poudre, l'annonce des hauts faits de Jehanne d'Arc franchit les frontières.

 

Jehanne n'a pas perdu un instant pour rejoindre le roi avec le Bâtard d'Orléans.

Elle le rencontre à Tours le 13 mai.

"La jeune fille inclina sa tête devant le roi autant qu'elle le put et le roi la fit aussitôt relever et l'on pensait qu'il l'aurait bien embrassée, de la joie qu'il avait".

Mais elle sait que sa mission n'est pas terminée... Le plus important pour elle reste à faire : il faut convaincre "le gentil Dauphin" qu'il ne sera vraiment roi qu'après avoir été Sacré à Reims !

Or les avis divergent parmi les conseillers sur la conduite à tenir.

Le Bâtard d'Orléans, futur Dunois, raconte :

"Je me souviens qu'après les victoires dont j'ai parlé (Orléans), les seigneurs de sang royal et les capitaines voulaient que le roi aille en Normandie et non à Reims ; mais la Pucelle a toujours été d'avis qu'il fallait aller à Reims pour consacrer le Roi, et donnait la raison de son avis, disant que une fois que le Roi serait couronné et sacré, la puissance des adversaires diminuerait toujours et qu'ils ne pourraient finalement nuire ni à lui ni au royaume.

Tous se rallièrent à son avis".

 

 C'est à Loches que Jehanne va enlever la décision. Il a fallu qu'elle insiste très fermement.

 

le 22 mai 1429, juste remise de sa blessure devant Orléans, Jeanne d'Arc se rendit au logis royal de Loches, elle était accompagnée de Jean, bâtard d'Orléans

Ce même Jean, devenu comte de Dunois raconte encore :

"Tandis que le roi était dans sa "chambre de retraict", dans laquelle étaient avec lui le seigneur Christophe d'Harcourt, l'Evêque de Castres Gérard Machet, confesseur du roi, et le seigneur de Trêves, Robert Le Maçon.

Suite à la victoire d'Orléans, le 22 mai 1429, Jeanne d’Arc retrouve au logis royal de Loches le Dauphin Charles pour le convaincre de se faire sacrer à Reims

Après avoir frappé hardiment à la porte, elle se jette aux pieds de Charles VII et lui dit avec ardeur (22) :

 "Noble dauphin, ne tenez plus tant et si longtemps conseil mais venez le plus tôt possible à Reims pour recevoir une digne couronne".

Le seigneur d’Harcourt « Est-ce votre conseil qui vous dit cela »

Jeanne «  oui, répondit elle, et je suis très fort aiguillonnée là-dessus. »

Christophe d'Harcourt reprit : «  Ne voudriez-vous pas, ajouta d'Harcourt, nous dire ici, devant le roi, comment font vos voix quand elles vous parlent ? »

 


Je conçois bien, dit-elle en rougissant, ce que vous voulez savoir, et vous le dirai volontiers."

chambre du futur roi Charles VII au château de Loches rencontre Jeanne d'Arc


Alors le roi : « Jeanne, vous plait-il de bien déclarer ce qu’on vous demande, en présence des personnes ici présentes ? »

-          « oui » répondit-elle. « quand je suis contrariée en quelque manière, parce qu’on fait difficulté d’ajouter foi à ce que je dis de la part de Dieu, je me retire à l’écart, et je prie Dieu, me plaignant à lui que veux à qui je parle ne me croient pas facilement.

sa prière faite, elle entendait une voix qui lui disait :


  "Fille Dé (de Dieu), va, va, va, je serai à ton aide, va !" et quand cette voix lui venait, elle était bien réjouie et elle eût voulu être toujours en cet état.

 En rapportant les paroles de ses voix, elle rayonnait d'une joie divine et levait les yeux au ciel

 

Une heure plus tard Charles VII convoque le conseil et ordonne de lever une armée de 12 000 hommes pour marcher sur Reims et s'y faire sacrer".

 

Lorsque le 22 mai 1429, juste remise de sa blessure devant Orléans, Jeanne d'Arc se rendit au logis royal de Loches, elle était accompagnée de Jean, bâtard d'Orléans, l'un de ses plus forts soutiens

La rencontre de Loches, les 22 et 23 mai, a donc été capitale.

Imaginons un instant l'environnement et d'abord, l'entourage immédiat de Jehanne : son aumônier, Jehan Pasquerel, ne la quitte pas. Une maison militaire lui a été donnée à Tours au mois d'avril.

Jehan Aulon, l'intendant ; deux pages, Louis de Coites et Raymond ; deux Hérauts Ambleville et Guyenne. Revêtus d'une livrée permettant de les identifier, ils sont investis d'une mission officielle.

Les frères de Jehanne, Pierre et Jehan, sont venus rejoindre à Tours les six courageux compagnons qui ont constitué son escorte depuis le départ de Vaucouleurs le 22 février.

D'autres se sont joints à la petite troupe, notamment les deux jeunes seigneurs André et Guy de Laval, petits-fils de Duguesclin, qui brûlent de la suivre au combat.

La Pucelle a-t-elle été logée dans la maison que nous appelons aujourd'hui maison de Jehanne d'Arc ? En tout cas, avec ses fidèles, elle réside probablement auprès du Château.

circuit découverte Loches

Nous ne connaissons pas le détail de son emploi du temps mais on peut imaginer qu'elle a tenu à prier souvent à la Collégiale où les chanoines lui ont présenté la ceinture de la Sainte Vierge.

Comme le curé de l'église paroissiale l'a amenée dans sa crypte pour honorer les reliques de Saint - Ours, sans oublier l'abbatiale de Beaulieu où elle pu voir la "relique du tombeau du Christ", rapportée par Foulques Nerra de Jérusalem, à son deuxième pèlerinage vers l'an 1010.

Revenant de Beaulieu elle est passée sous la porte près de l'Indre qui existait avant notre actuelle porte des Cordeliers (1498) et elle a remonté la grande rue du château alors bordée de maisons à colombages, brûlées plus tard lors de l'incendie de la Praguerie en 1440.

La ville est alors entièrement resserrée à l'intérieur de ses murailles. Les débordements périodiques de l'Indre et du ruisseau de Mazerolles créent au pied des remparts des zones parfois marécageuses.

Il faudra attendre l'autorisation de François 1er en 1517 et des travaux d'assainissement pour que les habitants construisent "hors les murs". Notre rue Grenouillère devenue rue de la République, et notre place du marché au blé, ex-carroi aux Pourceaux, datent de cette époque.

En 1429, les maisons à pans de bois se pressent dans un dédale de ruelles de part et d'autre de la seule "Grande rue".

 Aucun mètre carré n'est perdu, on voit encore, notamment dans la rue des Fossés Saint Ours, la trace des toitures des maisons qui étaient accolées à la Muraille du Château.

Quelques demeures s'étaient construites à leurs risques et périls dans les petits faubourgs Quintefol, Bourdillet, Gegon, Porte Poitevine. Elles existent toujours.

 

Au château réside un autre personnage important, le Dauphin Louis, futur Louis XI ; il a six ans. Il a été mis à l'abri des murailles de Loches dès l'âge de trois ans car les Anglo-Bourguignons avaient menacé Bourges, sa ville natale.

Guy de Laval raconte comment il est allé voir "Monseigneur le Dauphin". "C'est un très bel et gracieux Seigneur ; très bien formé, bien agile et habile pour l'âge d'environ sept ans qu'il doit avoir". Louis ne parlera pas de Jehanne d'Arc dans ses lettres mais il donnera son prénom à deux de ses filles, l'une légitime et l'autre naturelle...

Dans tous ces déplacements Jehanne a été l'objet de la ferveur des Lochois. On se presse en foule sur son passage. On essaie de toucher ou d'embrasser les vêtements de la Pucelle ou le harnachement de son cheval.

Mais déjà, il lui faut repartir. On connait la suite. La "Campagne de la Loire" sous le commandement du Duc d'Alençon, "le beau Duc" va être menée tambours battant.

 La prise de Jargeau, celle de Meung-sur-Loire, celle de Beaugency, la grande victoire de Patay (4000 anglais tués) ouvre la route de Reims.

Troyes, après Auxerre, avait fermé ses portes à l'approche de l'armée royale. Et pourtant Charles et Jeanne avaient demandé aux habitants de se rallier à leur cause, mais sans succès. La majorité du Conseil préconisait, par découragement, le repli sur Gien d'où l'on était parti le 29 juin.

Du 4 au 9 juillet 1429, les troupes du roi de France Charles VII assiègent la ville de Troyes tenue par les Bourguignons.

C'est alors que Robert Le Maçon prit la parole, faisant observer qu'il fallait envoyer chercher Jeanne, et que peut-être elle aurait à dire quelque chose d'utile pour sortir de cette impasse.

Le récit s'en trouve dans la Chronique de la Pucelle :

"Et l'on en vint à demander à ung ancien et notable conseiller du roi, nommé Messire Robert Le Maçon, seigneur de Trêves, qui avoit esté chancellier, lequel estoit saige et prudent. Si dist qu'il falloit envoyer quérir ladicte Jehanne la Pucelle... et que bien pouvoist estre qu'elle dirait quelque chose qui serait prouffitable pour le roy et sa compaignée.

Et dist oultre que quand le roy estoit party, qu'il avoit entreprins ce voyage, il ne l'avoit point faict par la grant puissance de ses gens d'armes, ne par le grant argent de quoy il fust garny pour les payer, ne aussy parce que icelluy voyage luy sembloit bien possible, mais seullement avoir entreprins icelluy voyage par l'admonestement de Jehanne la Pucelle, laquelle disoit tousjours qu'il tirast avant pour aller à son couronnement à Reims ; et qu'il ne trouverait que bien peu de résistance, et que c'estoit le plaisir et la voullenté de Dieu ; et que se icelle Jehanne ne conseilloit aulcune chose qui en icelluy conseil n'eust esté dicte, qu'il estoit de la grant et commune opinion, c'est assavoir que ledict roy et son ost s'en retournassent dont ilz estoient venus.

"Et ainsi comme on desbattoit la matière, ladicte Jehanne heurta très fort à l'huis où estoit le conseil. Si luy fust ouvert et entra dedans, puis fist la révérence au roy, disant : Gentil roy de France, cestre cité est vostre... Et à ceste heure, ladicte Jehanne monta sur un coursier, ung baston en son poing. Si mist toute l'ost en besongne, faisant de merveilleuses diligences... Les gens de la ville (de Troyes), comme meus soudainement d'une bonne voullenté inspirée de Dieu, congnoissans aussy les choses merveilleuses que ceste Pucelle avoit faictes à lever le siège d'Orléans... délibérèrent que les gens de guerre s'en iraient, et ceulx de la ville demeureraient en l'obéissance du roy" (23).

 

Troyes accepte de recevoir le roi. Messire de Trêves seconda du mieux qu'il put les initiatives de Jeanne pendant la campagne du sacre.

Le 16 juillet on est à Reims.

Le 17 Charles de Valois devient vraiment le roi de France !

 

Donner ses chances à Jeanne pour remplir sa mission, c'est à quoi le vieux serviteur du dauphin et du roi, ne cessa de s'employer. Il reste aux yeux des historiens comme "l'un des amis les plus convaincus de Jeanne d'Arc" (24).

 

 

 

Connaissance de Jeanne d'Arc

Pages oubliées : légendes et traditions / Gaston Bonnery

 

 

 

 

 

Jehanne, Jeanne d'Arc, Sa vie, son histoire jusqu'a l'Anneau par Phystorique <==........==> La célèbre lettre du 8 juin 1429, écrite de Selles-en-Berry, conjointement par Guy XIV et André de Lohéac auprès de Charles VII.

 

....==> Procession du Cortège du Roy, 1429, Sacre de Charles VII (Gilles de Laval - Les Otages de la Sainte Ampoule)...

Entrées Solennelles à Loches - 1261, le roi de France saint Louis visite la collégiale Saint-Ours. <==.... ....==>campagne de fouilles à la cité Royale de Loches (Jeanne d'Arc rencontre le dauphin Charles )

 

 


 

 

22. - Ibid., déposition de Jean, comte de Dunois, le 22 lévrier 1455 (vx.st.) ou 1456 (nv.st.)

23. - Chronique de la Pucelle, op.cit, 316-318.

24. - CPort, op.cit., article Lemaçon (Robert).

 

Cité royale de Loches Porte des Cordeliers (1497-1498)

La Porte des Cordeliers (1497-1498)

La porte des Cordeliers, du nom du couvent qui se trouvait à proximité, s’ouvrait au Moyen Age sur l’axe routier donnant accès à Amboise et à Paris. C’est sous cette porte que passait la célèbre route de Paris en Espagne, un itinéraire menant également à Saint Jacques de Compostelle. Grâce à l’analyse dendrochronologique de sa charpente (datation par les cernes de bois), elle est datée des années 1497-1498. Il s’agit de la dernière des quatre portes construite pour protéger l’enceinte de la ville basse.

A l’aube de la Renaissance, cette porte à vocation essentiellement défensive est rehaussée d’éléments décoratifs. Elle est flanquée de tourelles d’angles en encorbellement, coiffée d’un haut toit éclairé par une lucarne de style gothique flamboyant et couronnée d’un chemin de ronde crénelé muni de mâchicoulis finement sculptés. Pour répondre aux besoins militaires, deux pont-levis précédant des portes charretières et piétonnières venaient autrefois s’abattre sur le principal bras de l’Indre.

 

 

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