Entrées Solennelles à Loches - 1261, le roi de France saint Louis visite la collégiale Saint-Ours.
On trouve dans les registres des délibérations de la municipalité de Tours la relation des honneurs rendus par les habitants de cette ville aux rois, reines, princes, archevêques, gouverneurs de la province et autres seigneurs qui possédaient, par privilège le droit de joyeuse entrée.
Nous avons cité quelques-unes de ces pompeuses cérémonies dans nos recherches sur l'origine du théâtre en Touraine (2) ; nous avons aussi fait connaître les cérémonies observées à l'entrée des archevêques de Tours (3) ; l'accueil trop flatteur que ces essais ont obtenu, nous engage à les rendre plus complets par plusieurs documents relatifs aux réceptions solennelles faites par les habitants de la ville de Loches dans des circonstances identiques.
Ces vieux usages, ces antiques coutumes , quelquefois si désastreuses pour la fortune publique, par les dépenses excessives auxquelles les villes se voyaient obligées, nous offrent cependant une peinture des moeurs de ces siècles passés dont l'étude présente un intérêt toujours nouveau : nous devons ajouter que les époques indiquées, dans les anciens titres, servent souvent comme de précieux jalons pour retrouver et fixer avec exactitude la date précise des événements mémorables de notre histoire.
Cette liste chronologique des entrées les plus remarquables qui ont eu lieu à Loches nous donnera également l'occasion de relever des erreurs de date, par trop évidentes, dans les récits de quelques-uns de nos historiens.
Nous avons pensé qu'il serait utile de joindre à ce travail quelques notes éparses que nous avions rassemblées sur le séjour de nos rois dans la ville de Loches : ces documents, sans être aussi complets que-nous eussions désiré de les offrir, pourront cependant aider, dans beaucoup de circonstances, les savantes investigations de nos annalistes.
1204. — Depuis la réunion à la couronne de France de la ville de Loches confisquée pour crimes d'assassinat et de félonie sur Jean-sans-Terre, la première entrée dont l'histoire nous a conservé le souvenir est celle que Philippe-Auguste fit en cette ville vers le temps de Pâques
1205. Fatigué des lenteurs d'un siège que la valeur de Girard d'Athée, commandant de la garnison, semblait vouloir éterniser, ce prince vint en personne prendre la direction des travaux de son armée établie déjà sous les murs de la citadelle depuis plus d'un an. Après un assaut meurtrier, il s'empara de cette place qui de ce moment fut pour toujours réunie à la France.
(Louis IX et Marguerite de Provence visite le Jardin Saint-Louis à Loches (37) situé entre l’ancien presbytère et la collégiale Saint-Ours. Point de vue exceptionnel sur la collégiale Saint-Ours et panorama sur les villes de Loches et Beaulieu-les-Loches.)
1261. — Le 4 octobre 1261, la ville de Loches eut l'honneur de recevoir dans ses murs le fils de Blanche de Castille, le roi de France saint Louis.
Le pieux monarque voulut payer le tribut de ses hommages à la Mère de Dieu en son église royale du château, et nous pouvons croire qu'il vénéra la ceinture de la sainte Vierge avec la ferveur et la dévotion d'un saint.
On voit par lettres patentes de Charles VI (Données à Paris le 11 mai 1388) que Louis IX fit à l’église du château de Loches une rente annuelle de 2 livres tournois, affecté sur le domaine de sa mère, Blanche de Castille.
1301-1307. — Philippe-le-Bel et la reine de Navarre, son épouse, étaient à Loches le 12 août
1301. Ce monstre couronné y revint le 10 avril 1307, lorsque les immenses richesses des Templiers lui inspirèrent la détestable pensée de sacrifier à sa passion insatiable pour l'or l'existence de tant de nobles et vaillants chevaliers (4).
1356, — Le 7 septembre, Jean II, établit son quartier général à Loches ; il passa quelques jours dans cette ville, peu de temps avant la funeste bataille de Poitiers (5). ==> 11 septembre 1356 Le Prince Noir passe la nuit au château de Montbazon – le roi Jean arrive à Tours
1422. — Charles VI était à Loches le 28 juin 1422 : son séjour en cette ville est prouvé par des lettres patentes qu'il donna ce même jour. Il mourut à Paris le 20 octobre suivant (6).
1423. — Au mois d'août de cette année, Charles VII, étant à Loches, rend une ordonnance eu faveur de l'abbaye de Beaulieu (7). .
1428. — Charles VII, étant à Loches, y donne des lettres patentes en date du 28 juin de cette année (8).
1436. — Pendant son séjour à Loches, Charles VII y reçoit le comte de Richemont, connétable de France, qui s'était rendu maître de Paris (9).
1451. — Charles VII, pendant le temps qu'il passa cette année à Loches, s'occupa tout spécialement des fortifications de cette ville (10).
— — On cherche vainement un titre qui constate l'entrée ou le séjour de Louis XI à Loches : la reine, son épouse, et le Dauphin, son fils, pas plus que lui, ne nous semblent y avoir demeuré pendant toute la durée de son règne.
L'histoire de ce prince et les mémoires du temps, les registres des comptes qui indiquent avec tant de fidélité l'emploi des deniers communs de la ville gardent le silence le plus profond sur ce sujet. C'est qu'à cette époque la ville de Loches était une puissance déchue, une reine détrônée ; son noble château avait perdu sa destination première. Accablé sous le poids d'un double arrêt de mort, le duc d'Alençon y attend, au milieu des geôliers, l'heure fatale où il plaira à son maître irrité de faire trancher sa tête ; La Balue, Commines y viendront après lui méditer sur l'inconstance de la fortune et l'instabilité des choses de ce monde.
Consacré à la demeure des prisonniers d'état, le donjon de Loches devient l'odieuse succursale de la Tour du Louvre trop étroite pour contenir ses nombreuses victimes ; la cour l'abandonne à cette funeste destination et choisit Amboise et le château du Plessis-lès-Tours pour sa résidence habituelle.
1489. — Le registre des comptes établi par les soins de Loriu Cliabus , procureur et receveur des deniers communs pour l'année 1489, sous l'administration de maîtres Jean Berthelot et Jean Guérin élus, choisis et nommés par les habitants de la ville de Loches , mentionne l'entrée solennelle que le roi Charles VIII fit en cette ville, au mois d'août de la dite année 1489.
Peu s'en fallut que M" Jean Berthelot ne perdit l'occasion que lui donnait sa charge de premier élu, de présenter au roi les clés de la ville. Nous voyons par le même compte qu'un huissier de la chancellerie vint exprès, par le commandement de M. le chancellier, pour faire délivrer Me Jean Berthelot que le sieur de Rouvray tenait prisonnier « pour ce qu'il ne lui avait voulu bailler les clefs de la ville. »
Le premier article du chapitre dépense pour l'entrée du roi concerne le vin donné aux fourriers et qui leur est dû suivant l'ancienne coutume, aux entrées des rois ; aux pages d'honneur, aux huissiers d’armes, aux joueurs d'instruments, ainsi que le vin présenté à M. le chancelier.
Parmi d'autres dépenses faites à cette occasion, nous trouvons l'achat du taffetas du Poisle, le mémoire de Simon Enguerrand qui fit l'écusson de la porte Quintefol et le payement du guet pour trois nuits tant que le roi fut à Loches et au Bridoré. On offrit au roi six traversiers de vin qu'il donna à son boulanger qui en accorda avec les élus et habitans (11).
1492. — Charles VIII fut à Loches en cette année.
1494. —La reine Anne de Bretagne fit son entrée solennelle à Loches, le 4e jour de février 1494, mais les détails relatifs à cette cérémonie nous manquent entièrement (12).
1496. — Le roi Charles VIII et Anne de Bretagne séjournent à Loches.
1498. — Le compte de Pierre Sicard, receveur de la ville pour cette année contient un chapitre consacré aux dépenses ordonnées pour l'entrée du roi Louis XII, mais la date précise de cette réception n'est pas indiquée. Les habitants offrirent à ce prince, pour sa nouvelle entrée, douze poinçons de vin appréciés par ses maîtres d'hôtel à la somme de 50 livres. Madame d'Angoulême et M. de Lusson reçurent aussi le vin d'honneur ainsi que les fourriers du roi et ses serviteurs appelés laquais. En quittant cette ville, le roi se rendit à Ligueil, on lui donna Jean Fournier pour servir de guide à son escorte (13).
1499.—Le 10 janvier de cette année Louis XII et Anne de Bretagne firent leur entrée solennelle à Loches. Les élus, à la tête des habitants de cette ville furent jusqu'à la chapelle des Perriz attendre leur arrivée. Les fourriers de la reine reçurent 70 sols pour le droit de nouvelle entrée de la dite dame (14). Nous remarquons un fait assez singulier pour être consigné ici. Au chapitre de la recette on voit que le corps de ville reçut des bouchers du roi, pour le mois de janvier 1499, qu'ils vendaient leurs chairs sous le ballet de la porte Picguois, pendant quatre semaines entières que le roi séjourna en cette ville, 12 sols 6 deniers par semaine (15).
Pendant son séjour à Loches, Louis XII accorda des lettres patentes portant confirmation des privilèges du chapitre : elles, sont du mois de février 1499 (16).
1500. — Louis XII et Anne de Bretagne habitent le château de Loches qu'ils font terminer. C'est de cette époque que date l'oratoire de la reine tel qu'on le voit aujourd'hui. Louis XII était à Loches au commencement de février 1500 ; il s'y trouvait encore au mois de décembre de la même année (17).
1502. — Ordonnance rendue à Loches, par le roi Louis XII, le 2 novembre 1502 (18).
1510. — Madame Claude de France, fille de Louis XII, et de Anne de Bretagne fit son entrée à Loches, en 1510. On ne connaît ni la date ni les détails de cette réception. Un poêle en damas fut commandé pour servir à son entrée : une coupe d'argent doré lui fut offerte (19).
1516. — Sous l'administration de maître Denis Mamyneau et Martin de la Rebertière élus, et de Jean Boissimon procureur et receveur de la communauté, le bruit ayant couru que le roi François Ier devait faire son entrée à Loches, on résolut de lui présenter une coupe d'or. Les élus furent trouver à ce sujet M. de Montchenu, capitaine du château, qui chassait dans la forêt avec Sa Majesté ; mais le roi ne vînt pas en raison de la maladie contagieuse qui régnait alors en cette ville.
La peste ayant cessé et l'intention du roi étant toujours de venir à Loches, il fut envoyé certification par devant le dit seigneur, par noble homme Christophe Daresse, par lequel il était certifié par les anciens des habitans et par les vicaires de Saint-Ours dudit Loches que « en la ville de Loches ni eu les environs ne avait point de danger de peste. » La peau de parchemin sur laquelle fut écrit ce certificat fut paiée xx sols (20).
1517. — Au mois d'août, le roi vînt chasser dans la forêt de Loches ; on croit que Sa Majesté veut faire son entrée dans la ville. Le conseil s'assemble et s'occupe d'avoir un poêle comme on en avait eu un au temps que maîtres Jean Sainctier et Guillaume Charles étaient élus de la dite ville (1513-1516). On décide « que ledit pesle seroit de taphetas garny de fleurs de liz, salmendes et de loches et que Ion feroit un présent jusques à la somme de cent ou six vingtz livres ainsy que les esleuz adviseroientet trouveroient pour le mieulx qui se devoit faire. Pourquoy lesdits esleuz se enquirent si Iesdits esleuz Charles et Sainctier avoient laict faire ledit pesle et trouvèrent quil estoit faict fors quil nestoit garny desdites salmendes, fleurs de liz et loches, parquoy lesdits esleuz si firent faire à Jacques Taillandier et icelles asseoir sur ledit pesle jusques au nombre de cinquante-quatre fleurs de liz, cinquante-quatre salmendes et cinquante-cinq loches, à raison de quatre solz la fleur de liz, deux solz la loche et vingt-six solz huit deniers la salmende, pourquoi a esté paie par ledit recepveur xxj livres xij solz viij deniers. »
On veut aussi faire faire une coupe d'or à Tours, mais le temps ne permet pas d'exécuter cet objet d'art. Le capitaine du lieu d'Amboise donne aux élus, affligés de ce contretemps, le conseil de « faire acquisition d'une vingtaine de poinssons de quelque bon vin pour offrir au roi au lieu d'un autre présent qu'il donneroit en cadeau à quelque personne, au lieu qu'en buvant le vin que la ville lui aurait donné il en conserverait le souvenir (21). »
Ce conseil étant adopté, le receveur fut à Orléans acheter dix-neuf poinçons de vin qu'il fit descendre la Loire jusqu'à Amboise et conduire à Loches. Cependant la peste ayant reparu, le roi différa son entrée dans la ville et « fut au chasteau où il ne passa pas une demie-journée et pour ce qu'il estoit tart lors du département dudit seigneur fut baillé pour guides deux sergens royaulx avecques luug desdictz esleuz pour aller jusques au lieu de Beze (22). »
1521. — La ville de Loches eut à payer, en 1521, une somme de XVI livres tournois pour la dépense du maréchal et des fourriers de la maison du roi qui vinrent marquer les logis du dit seigneur « pensant qu'il y viendrait, ce qu'il ne fit et passa par le Bridoré allant en Engoulesme (23). »
1530. — Etienne de Bourgueil, archevêque de Tours, fit son entrée à Loches, en 1530 (24).
1531.—En cette année les enfants de France firent leur entrée à Loches (25).
1531. — Vers le même temps Éléonore d'Autriche, femme de François Ier devait venir à Loches : on acheta une coupe d'argent doré avec son couvercle portant les armes de la ville et fut commandé un « poisle de satin de Bruges blanc, noir et jaune, fleurs de lys et loches en broderie, sept bastons peints en façon de sceptres royaux , onze couronnes de plomb doré, quarante-cinq feuilles vertes peintes, en toile, en façon de feuilles de chesne. Malgré tous ces brillants apprêts la cérémonie fut ajournée à cause de la maladie contagieuse qui était à Loches (26).
1534. — Jacques V, roi d'Ecosse, fut reçu à Loches avec les honneurs dus à son rang en 1534. Dufour se trompe en disant qu'il y a sûrement erreur pour l'année indiquée dans le registre des comptes. Ce monarque épousa Madelaine de France, le 1er janvier 1535; leur mariage fut célébré à Paris (27).
1535. — Entrée de la reine Éléonore d'Autriche dont la date est incertaine. La dépense faite à cette occasion fut constatée et réglée le 10 décembre 1535, par maîtres Hugues Maudin et François le Maye élus des habitants et Boniface Cormasson receveur des deniers communs (28).
1539. — L'entrée solennelle de l'empereur Charles-Quint à Loches, le vendredi 12 décembre 1539, ne nous paraît nullement douteuse : mais que ce soit dans cette ville qu'ait eu lieu la première rencontre entre ce monarque et François Ier est un fait qui nous semble problématique.
Le P. Daniel affirme que ce fut à Châtelraut; Anquetil, dit, en parlant du roi : Il se contenta d'aller au-devant de son hôte jusqu'à Loches ; Mezeray, au contraire, s'exprime ainsi : « Le roi même, quoiqu'indisposé, s'avança jusqu'à Chatelleraud, où ils s'embrassèrent étroitement ; il le fit recevoir dans toutes ses villes avec les mêmes honneurs que lui-même, etc. » Cette divergence d'opinion parmi nos historiens nous laisse dans une fâcheuse incertitude. N'est-ce pas l'occasion de redire avec le poète :
« Devine si lu peux, ou choisis si tu l'oses. »
Dans le compte de Louis de Saint-Senou, receveur delà communauté sous maîtres Jean Moreau et Jacques Bourel, élus, on trouve un chapitre de mises et dépenses pour l'entrée et réception de l'empereur Charles-Quint faite à Loches le vendredi 12 décembre 1539 (29).
1549. —Parmi les articles de payements faits par Pierre Gaullepied, procureur et receveur de la communauté, en 1549, on trouve : « Le portrait du poisle qui devait être présenté à l'entrée du roi. » ! Nous ne voyons aucun autre document relatif à cette entrée, si ce n'est la remarque faite par Dufour (30); que Henri II, mort le 10 juillet 1559, ne pouvait être à Loches le 19 novembre de la même année et qu'il y a erreur dans la date indiquée. Il y aurait peut-être moyen de tout concilier en plaçant à l'année 1549 l'entrée projetée du roi Henri II, et celle des suivants à l'année 1559.
1559. — L'entrée de François II et de Marie Stuart, son épouse, eut lieu, selon toutes les apparences, le 10 novembre 1559: la preuve en résulte d'un marché passé pour la façon de deux poêles destinés à cette cérémonie, d'un mémoire acquitté par un artiste chargé des peintures exécutées à cette occasion, et des frais employés pour l'entrée du roi et de la reine portés sur le compte de Baptiste Guérin, receveur en charge sous l'exercice de maîtres Gilles de la Rebertière et Pierre Gaullepied, élus de 1558 à 1561, et présenté par la veuve dudit Baptiste Guérin. — François II, mourut le 5 décembre 1560 (31).
1560. — Un état des dépenses faites pour l'entrée du roi à Loches, en 1560, est inscrit au registre des comptes. C'est la seule indication qu'on trouve sur cette cérémonie (32).
1569. — Le duc d'Anjou, frère du roi, connu depuis sous le titre de Henri III° du nom, établit le quartier général de son armée à la Selle-Saint-Avant, et prend ses logements dans la ville de Loches, avant la célèbre victoire qu'il remporta sur les protestants, le 3 octobre 1569, à Moncontour (33).
1576. — François de Valois, duc d'Alençon, frère du roi, étant à Loches, la reine-mère se rend auprès de lui afin de rétablir la concorde entre ses enfants. Pendant les conférences qui se tinrent à ce sujet dans l'abbaye de Beaulieu, Catherine de Médicis habita l'ancien hôtel d'Agnès Sorel situé dans cette ville (34).
1579. — Le même duc d'Alençon, seigneur du comté de Loches, reçoit les hommages du maire et des échevins de la ville (35).
1579. — Cette même année, Catherine de Médicis, fit son entrée à Loches. Les officiers du corps - de - ville lui présentèrent le vin d'honneur (36).
1580. — Présents de vin et de fruits offerts par les officiers municipaux à M. le duc et à madame la duchesse de Mayenne, ainsi qu'à M. Duverger juge et lieutenant-général en Touraine, lors de leur passage en cette ville de Loches (37).
1587. — Passage à Loches de la reine-mère du roi (Catherine de Médicis) et de plusieurs grands seigneurs à leur retour du voyage de Poitiers. (Sans date.) On offre à Sa Majesté le vin d'honneur et des poires de Bon-chrétien (38).
1588. — A leur entrée à Loches, la veille de la Pentecôte 1588, le duc d'Epernon, gouverneur de la ville et madame la duchesse, son épouse, reçoivent le vin d'honneur et des fruits f de semblables présents sont offerts à M. le général Leblanc (39) qui les accompagne (40).
1619. — La reine Marie de Médicis, exilée au château de Blois, s'enfuit de cette résidence, le 22 février 1619, et vient trouver à Loches le duc d'Epernon qui la conduit à Angoulême.
Cette princesse y demeure jusqu'au 29 août de la même année, jour de son départ de cette ville pour se rendre à Couzières, près de Montbazon, où se fit la réconciliation de Louis XIII avec sa mère le 5 septembre suivant (41).
1643. — Nous avons eu la bonne fortune de trouver une relation remplie de détails curieux sur l'entrée que le duc d'Epernon fit dans la ville de Loches, le 6 octobre 1643 ; nous la donnons ici sans rien changer à sa naïve simplicité (42).
Le 6e jour d'octobre 1643, haut et puissant seigneur Messire Bernard de Foix de la Vallette, duc d'Espernon et de la Vallette pair et colonel-général de l'infanterie de l'armée française, gouverneur pour le roi es pays de Guienne, capitaine et gouverneur des villes et chastel de Loches s'en allant en son gouvernement de Guienne passa par la ville de Loches en poste, auquel les habitants firent entrée, quoi qu'il ne l'eût pas demandé, en l'ordre qui ensuit :
« Au portal de la ville, du côté des Cordeliers furent dressés les blasons et armoiries du roi, dudit seigneur d'Espernon et de la ville. Celles du roi posées au plus haut étage, celles du dit seigneur au milieu et celles de la ville au bas ; tout le devant du dit portal, avec le grand pont-lévis était revêtu de lierre et de lauriers ; le dessous de la grande porte et du dit portal couvert de tapisserie.
Il y avait sur le bout des flèches du pont-levis et sur une arcade de bois garnie de lierre, étant au milieu des dites flèches, trois fontaines en figures qui jettoyent eau.
« Dessus le portal du château, il y avait quantité de lierre qui entourait le blason et armes dudit seigneur.
« Devant la ville de Beaulieu, sur le pont Belot, l'on avait dressé une arcade et voûte, garnie et revêtue de papier peint et de lierre, avec fontaines et armes du dit seigneur, tant du côté de Loches que vers le carrefour ; dessous la dite arcade trois niches, de chacun côté, où l'on avait logé six petits enfans pour réciter des vers.
« L'on s'était préparé à faire cette entrée quinze jours auparavant. Les habitants ayant été mis en armes pour faire monstre et à la première d icelle étant arrivé contestation entre les habitans des faubourg de Quintefol et Picquois pour la marche (43), ceux des Perris et de la porte Poictevine ayant prétendu pareille prérogative, il fut résolu par l'avis du sieur de Grateloup (44), lieutenant du dit chastel sous mou dit seigneur, les maire, échevins et quelques officiers, que sans préjudice des droits des parties et jusqu'à ce que l'on fût informé de l'ancien usage, que l'on tirerait aux billets ; ce que ayant été exécuté, le sort donna aux habitants des Perris la marche après la compagnie de la ville; après les Perris la porte Poictevine, Picquoys ensuite et le dernier rang échut à Quintefol.
Chaque compagnie des faubourgs fit faire des drapeaux neufs avec devise ; la ville avait le sien presque tout usé de vieillesse, accompagné de celui de la Bazoche.
« L'on fit faire monstre, pendant trois ou quatre jours, aux habitans qui se trouvèrent en armes de six à sept cens.
« Le dit seigneur d'Espernon n'était plus attendû'lorsqu'il arriva.
« Le dit seigneur de Grateloup, avec quelques-uns de ses amis, fut au-devant de lui jusqu'en la ville d'Amboise, et après l'avoir salué, vint en poste en donner avis aux habitants, au-devant duquel les maires et échevins de Loches furent jusqu'au cimetière de Saint-Pierre de Beaulieu, où ils s'arrêtèrent n'ayant passé outre pour sa rencontre. Le baillif de Beaulieu l'avait reçu cent pas auparavant avec les habitans en armes.
« Bonne d'Allonneau, son- épouse, en pieux souvenir dudit seigneur de Grateloup, son très-cher mary a donné ce marbre à sa mémoire,
Dieu en ait l'âme en sa gloire,
sa dernière volonté est es mains du sieur de Moulins Fabert (c'était un membre de la famille du maréchal Fabert), comme amant de Saint-Médard. »
Les armes qui accompagnaient cette inscription, étaient : d'azur, au chevron d'or, surmonté d'un soleil rayonnant du même, accompagné de trois fleurs de souci d'or, tigées feuillées de sinople (Mémoires de Touraine. Gaign. n° 678. Biblioth. impériale). — L'abbé Goyet, dans son Nobiliaire de Touraine (manuscrit in-4°) donne des armes différentes à cette famille qu'il fait originaire de Bourgogne. Bernard de Gratelou, à Loches, S. de Mantelan, porte de gueules au loup d'or, à la main dextre d'argent qui le gratte sur le dos, la main, le bras mouvant du côté senestre. Les premières amoires données nous semblent les véritables.
Les dits maire et échevins étant descendus de cheval, avec plusieurs autres, lui firent compliment de la part de la ville, avec harangue, et lui offrirent les clefs qu'il refusa. Il demeura à cheval pendant la dite harangue, laquelle étant finie, toute la troupe, qui était de quelque cinquante chevaux, le suivit jusques au portique de la ville de Beaulieu, où il s'arrêta pour entendre prononcer les vers de six petits enfans.
Comme il fut proche le collège, il fit rencontre des officiers de l'ordinaire qui le haranguèrent en la personne du lieutenant-général ; il descendit de cheval pour les ouïr ; passant sur les ponts, lui fut faite une salve d'une partie de l'infanterie qui était dedans les prés, le reste en désordre et accourant à l'arrivée inopinée du dit seigneur.
«Il fut accompagné jusques près l'église Notre-Dame du château , où les chanoines l'attendaient avec surplis, et lui firent compliment porté par le prieur de leur chapitre et l'ayant convié de venir au Te Deum, il descendit et entra, accompagné comme dessus, en la dite église où l'on chanta le Te Deum.
Les maires et échevins furent au Logis des Salles lui faire porter le pain et le vin qu'ils lui offrirent, qu'il reçut courtoisement, et lui ayant parlé de la nomination de trois habitans pour faire la fonction de maire, mirent entre ses mains le procès-verbal de l'assemblée des habitans. Les officiers de l'élection le furent aussi saluer. Pendant toutes ces cérémonies, les habitans eurent le loisir de se mettre en armes et en bataille dedans les marais à l'aspect du château et là firent une salve de mousquetades qui dura plus d'une heure. Il fil dire à l'infanterie qu'il voulait descendre et la voir sous les armes, à laquelle infanterie celle de Beaulieu se joignit, et étant le dit seigneur d'Espernon descendu aux marais, où le bataillon était formé, il fit le tour et regarda tous les rangs, saluant les drapeaux et caressant nos capitaines qui firent faire une salve de mousquetades. Il fut quelque temps à se promener et voulut voir défiler les compagnies les unes après les autres, qui se trouvèrent monter à plus de huit cens hommes.
Le soir, sur les sept à huit heures, l'on dressa un bûcher pour le feu de joie, à l'entour duquel furent tirés plus de deux cens mousquetades qui firent leur salve à deux fois, lorsque le feu fut mis et qu'il fut consumé.
L'artillerie de la ville, composée de fauconneaux et arquebuzes à croc, joua-comme elle avait fait à son entrée dans la ville et en sortant des marais. L'artillerie du chasteau, composée de deux gros canons, quatre couleuvrines et plusieurs fauconneaux furent aussi tirés aux mêmes rencontres.
« Le lendemain mercredi, septième du dit mois d'octobre, sur les neuf heures du matin, il tint sur les fonds de baptême le fils du sieur de Pointis, sergent-major du régiment de Rembures, qui avait été écuier de défunt Monseigneur d'Espernon, qui a épousé la fille du sieur Morin, lieutenant-criminel et maire (45).
« Les officiers de-l'ordinale allèrent recevoir ses commandements, et les maires et échevins ensuite, auxquels il déclara le choix qu'il avait fait de la personne du sieur Pinart, grainetier, pour être maire en la place du dit sieur Morin .lieutenant-criminel.
« Quarante ou cinquante habitans montèrent à cheval et l'accompagnèrent jusqu'au lieu de Pissonnet, au-dessus de Barritnes, où il trouva notre infanterie de Loches et Beaulieu qui lui fit la salve de l'adieu, après laquelle il congédia tous les cavaliers.
« Le principal du collège lui avait présenté, dès le matin, cinq ou six écoliers, par lesquels il fit prononcer des vers à sa louange.
« Il a témoigné avoir reçu grande satisfaction des habitans en l'ordre et cérémonie qui s'est faite avec allégresse.
« Les frais de cette entrée sont grands, tant pour la dépense générale faite par le corps de ville que par les particuliers, en l'achat de poudre, rubans, plumes, enseignes que dans l'excès de la bouche.
« Il faut remarquer que les lettres de provision de la capitainerie et gouvernement des ville et chastel de Loches octroyées par le roi Louis XIV à mon dit seigneur et au duc de Candalle, son fils, conjointement, et la survivance l'un de l'autre, avaient été publiées un mois auparavant en l'audience du siège ordinaire et portent les dites lettres que la dite capitainerie est sous l'autorité et gouvernement des gouverneurs de Touraine.
« Ce qui a fait juger à plusieurs que la réception et entrée faite au dit seigneur d'Espernon n'était point d'obligation, qui n'est due qu'aux gouverneurs des provinces. Mais les habitants qui, de tout temps de leur connaissance, ont eu l'honneur d'être commandés par défunt Monseigneur d'Espernon, portés d'un excès de bonne volonté, sous l'espérance d'une protection favorable, après avoir souffert plusieurs mauvais traitemens pendant la disgrâce de la maison, ont voulu faire connaître par des déclamations publiques et réjouissances l'extrême contentement qu'ils ont reçu en l'octroi qui a été faite aux dits seigneurs d'Espernon et de Candalle du dit gouvernement. Le dit seigneur d'Espernon, après avoir obtenu arrêt d'absolution de la calomnie qui lui avait été imposée du règne de Louis XIII, a été rétabli en ces biens et charges de colonel-général de l'infanterie française et gouvernement de Guienne »
1700.— L'importance de la ville de Loches cesse avec le séjour de la cour en Touraine. Les entrées solennelles n'ont plus lieu qu'accidentellement.
Philippe d'Anjou, deuxième fils du dauphin et petit fils de Louis XIV, se rendant en Espagne pour prendre possession de ce royaume, est reçu à Loches, le 13 décembre 1700, avec tous les honneurs dus à son rang (46).
1721. — M. de Montpensier passe à Loches le 27 novembre (47).
1739. — Le 9 septembre, Madame Marie-Louise-Élisabeth de France, fille du roi Louis XV, passe à Loches, allant en Espagne épouser don Philippe, duc de Parme, fils de Philippe V (48).
1739. — Le 19 septembre, passage de Mesdames de France (49).
1745.— Passage de dona Maria-Thérèse-Antoinette-Baphëlle Infante d'Espagne, fille de Philippe V, venant en France pour la célébration de ses noces avec Louis, dauphin de France. Leur mariage eut lieu à Versailles, le 23 février 1745 (50).
1748. — 24 décembre. Passage de Madame, infante d'Espagne (51).
1748. —29 décembre, passage de l'infante Isabelle, fille de la précédente (52).
1750. — Au mois de mai, passage de madame la duchesse de Toulouse (53).
En parcourant la longue série de ces entrées, nous apercevons une différence notable avec les réceptions officielles faites dans la ville de Tours
On ne trouve aucun indice d'exhibitions théâtrales entreprises par les habitants de Loches ; le génie dramatique paraît entièrement étranger à cette partie de la Touraine. Amboise, au contraire, rivalise avec la capitale de la province pour représenter ces mystères si longtemps en vogue à l'époque du moyen âge ; le programme des fêtes célébrées à Loches nous semble immuable : c'est constamment l'éternelle présentation des clés de la ville, du vin d'honneur, de la coupe plus ou moins magnifique pour le déguster, et du poêle ou dais splendidement doré aux armes du seigneur et des habitants, porté par les principaux officiers de la ville sur la tête du fortuné triomphateur. Au reste, ce don de la coupe s'est implanté dans les coutumes particulières de certaines communes de notre département.
Dans celle que nous habitons (54), peu de personnes manqueraient à l'usage adopté, et qui se perd dans la nuit des temps, d'offrir à un filleul, le jour de son mariage, un gobelet ou timballe d'argent qu'on appelle la livrée : le parrain semblerait oublier un devoir de la charge qu'il a acceptée lorsqu'il présenta au prêtre le nouveau-né pour recevoir l'onction sacrée de l'eau régénératrice. Parmi les redevances féodales, le hanap, la coupe étaient souvent offerts au suzerain comme une marque insigne de soumission et d'hommage. Nous avons remarqué que l'abbaye royale de Beaumout, près Tours, devait au prévôt d'Oé, l'un des dignitaires de la noble et insigne église de Saint-Martin, une coupe d'argent pour certains domaines qui relevaient de sa prévôté.
La nouvelle route de Paris à Bordeaux a supprimé pour la ville de Loches tous les avantages qu'elle retirait de l'ancienne voie de communication qui d'Amboise conduisait directement sous ses murs. La création de celle qui passe à Tours a réduit cette ville à un état d'atonie dont il sera difficile de la retirer; cependant la vapeur, cette nouvelle puissance, a déjà rendu le mouvement et la vie à tant de localités placées dans les mêmes conditions, qu'elle pourra peut-être, par la suite, restituer à la ville de Loches cette précieuse animation que des circonstances malheureuses lui ont enlevée depuis le milieu du siècle dernier.
H. LAMBRON DE LIGNIM. Mémoires de la Société archéologique de Touraine
(1) LOCHES (Indre-et-Loire) Loiches, Lochoe, Lochioe, castram de Lochiis, Lochia in Turonia.
(2) Congrès scientifique de France, Tours, XV« session, 1 vol., page 119.
(3) Même congrès, 2" vol., page 222.
(4) Ibidem, pages 155, 156.
(5) Chalmel. Tome II, page 136.Hist. de Touraine.
(6) Le cher A. de Pierres, Tablettes chronologiques delà ville de Loches, page 29.
(7) Ordonnances des rois de France, page 87, tome xx.
(8) Anselme. Hist. généalogique et chronologique de la maison de France, tome v, page 260, article Hostun.
(9) Lobineau. Histoire de Bretagne, tome I, liv. XVII, p. 606. — Dufour. Dictionnaire historique, 2e vol., page 103.
(10) Dufour. Dictionnaire historique du 2° arrondissement d'Indre-et-Loire, 2e vol., page 111.
(11) Archives de Loches, sac coté EE.
(12) Archives de Loches, inventaire des Titres, p. 20.
(13) Archives de la ville, inventaire des Titres, page 87.
(14) Nouvelle entrée en qualité d'épouse de Louis XII, mais non comme reine, puisque nous avons cité sa première réception du 4 février 1494, lorsqu'elle partageait le trône de Charles VII.
(15) Archives de la ville, page 88 de l'inventaire.
(16) Dufour, liv. 2, page 121.
(17) Dufour, liv. 2, page 196.
(18) Ordonnances des rois de France, tome xxi, page 301.
(19) Archives de la ville, sac coté AA.
(20) Archives de la ville, titre original.
(21) Le capitaine d'Amboise fut généreusement récompensé de son bon conseil par les habitants de Loches. Nous voyons par le compte du receveur de la communauté qu'on lui donna six poinçons du bon vin qu'il avait engagé les élus à acheter.
(22) Beze, sans doute pour Betz, nom tout à la fois d'une paroisse et d'une ancienne famille de Touraine.
(23) Inventaire, p. 60.
(24) Ibidem, p. 24.
(25) Ibidem , p. 24.
(26) Archives de la ville, inventaire, page 100.
(27) Archives de. la ville, liasse Z, n° 33. — Renault, Abrégé chronologique de l'Histoire de France.
(28) Archives de la ville liasse Z, n° 33.
(29) Archives de la ville, liasse Z, dossier. 35.
(30) Tome 2, page 176.
(31) Archives de la ville, Inventaire des Titres, page 145.
(32) Archives de la ville, liasse. Z, n° 36.
(33) Chalmel. Tablettes chronologiques, page 252.
(34) Chalmel. Tablettes de Touraine, p. 255. — Dufour, tome I, page 105.
(35) Archives de la ville, sac coté S.
(36) Ibidem.
(37) Archives de la ville, liasse Z, pièce n° 37.
(38) Archives de l'Hôtel de Ville, liasse Z, pièce 43.
(39) Jean le Blanc, écuyer, seigneur de la Vallière, de Reugny, de la Gasserie, baron de la Maison-Fort, maître d'hôtel ordinaire du roi, trésorier général de France à Tours, fut maire de cette ville en 1575 et 1589. (Voyez l'Armoriai des Maires de la ville de Tours, pages 41 et 45 par l'auteur de cet article; in-4°, Tours 1847.)
(40) Archives de la ville, liasse Z, pièce 45.
(41) Chalmel. Histoire de Touraine, tome II, page 455,
(42) Archives de la ville, Inventaire des Titres, p. 191.
(43) contestations pour l'ordre de la marche se présentaient souvent. En 1707, les compagnies de Saint-Pierre-du-Boile et de Saint-Pierre-Puellier, s'abordèrent à coups de fusil et de hallebarde pour le futile honneur de marcher en tête de la colonne. (Hist. manusc. de la mairie de Tours, par M. de la Grandière). — Monseigneur Louis de Bourbon, comte de Charolais, gouverneur de la province, confirma, en 1722, à la compagnie St-Pierre-du-Boile, le privilège de marcher à la tête des autres compagnies de la ville et de prendre le titre de compagnie-colonelle. (Hôtel de ville de Tours, liasse n° 160).— La ville de Loches avait quatre compagnies de bourgeoisie. Elles se distinguaient par la couleur du drapeau et de la cocarde. La compagnie de la ville, ou compagnie colonelle, marchait la première dans les cérémonies publiques, son drapeau était blanc; la compagnie de Picois avait un drapeau bleu, celle de Quintefol un drapeau rouge, et celle de la Voie-Neuve un drapeau vert. Chaque compagnie avait pour officiers : un capitaine, un lieutenant et un enseigne. (Registre des délibérations du corps de ville de Loches. Séances des 28 décembre 1778, 2 et 10 octobre 1779.)
(44) La maison des sires de Gralelou, ou Grateloup, tiendrait le premier rang parmi les plus anciennes familles de la Touraine, si elle descendait de Bouchard de Gratelou (de Gratalo), connu par un titre de donation faite au XIIIe siècle? en faveur des religieux de la Chartreuse du Liget (Cartulaire manuscrit du Liget, V: partie, n°1. A. Archives d'Indre-et-Loire).— Cette famille jouissait de la haute protection des seigneurs d'Epernon, nous en trouvons la preuve dans un recueil contenant toutes les inscriptions de la ville de Metz (Manuscrit in-f° par Sébastien Dieudonné, page 355. Bibliothèque de la ville de Metz). — C'est l'épitaphe suivante qui se lisait en l'église Saint-Jean-Saint-Vie, contre le mur à gauche du choeur, dans la citadelle de Metz :
« Bertrand de Grateloup, chevalier de l'ordre du roy, baron de Sennevières, seigneur de Mantelan , du Foy, etc., etc., capitaine d'une compagnie au régiment de Piedmont et lieutenant de messeigneurs les ducs d'Espernon et de la Vallelte en ceste citadelle, après avoir servi le roy 55 ans en toutes les occasions où son devoir l'aurait appelé, fait plusieurs lecs pieux et fondé en ceste église une messe basse pour les soldats par chacun dimanche de l'année, et une messe avec vigille au 13e jour du mois de septembre par chacun an pour le repos de son Ame y a rendu son corps à la terre et son Ame au ciel ledit jour 13 septembre 1629,
(45) Deux familles de ce nom figurent sur la liste des maires de la ville de Tours, Pierre Morin, seigneur de Saint-Relle, près d'Amboise, conseiller du roi, trésorier de France, maire en 1500 et François Morin, conseiller du roi au siège présidial de Tours, maire de cette Ville, décédé en exercice le 17 juin 1631 (Armorial des Maires de la ville de Tours. Tours, 1847, in 4°, pages 22 et 53.)
Ce dernier était de la famille de Jean Morin, seigneur de la Turmelière, conseiller du roi, lieutenant criminel au siège royal de Loches, maire de cette ville lors du passage du duc d'Ëpemon, qui tint sur les fonds du baptême l'enfant du sieur de Pointis et de Mademoiselle Morin, fille du dit maire, desquels provint, sans doute, Jean-Bernard de Saint-Jean, baron de Pointis, né â Vouvray, en Touraine, en 1645, chef d'escadre de la marine française, commandant de la célèbre expédition de Carthagène, dont il s'empara le 30 avril 1897. On avait découvert, en 1694, auprès de l'abbaye de Noyers, une mine de cuivre dans laquelle se trouvaient des parcelles d'or et d'argent, le roi en fit don au vainqueur de Carthagène. Il ne parait pas, du reste, que l'exploitation de cette mine ait été entreprise de manière à en obtenir des produits importants — (Chalmel. Tabl. chronol., page306. — Hist. de Tour.; tome IV, page 392).
(46) Mémoires de la Société archéologique de Touraine, tome I, page 31. Article par M. H. Lesourd : La forêt de Loches.
(47) Séance du corps de ville.
(48) Mercure de France.
(49) Archives de la ville.
(50) Archives de la ville. .
(51) Archives de la ville.
(52) Archives de la ville.
(53) Archives de la ville,
(54) Saint-Cyr-sur-Loire, près Tours.