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PHystorique- Les Portes du Temps
16 janvier 2021

Vieux château de MORTAGNE pendant la Guerre de Vendée - Louis Sapinaud de La Verrie

Vieux château de MORTAGNE pendant la Guerre de Vendée - Louis Sapinaud de La Verrie

Le 11 mars le tocsin sonnait un peu partout au clocher des églises du bocage.

12 mars 1793, soulèvement de Saint Florent le Vieil.

14 mars,

le chevalier Louis Sapinaud de la Verrie, 1er chef de division de l'Armée du Centre, bat les garnisons de Tiffauges et des Herbiers et leur enlève 3 pièces de canon ; il établit son quartier général à l'Herbergement de l'Oie.

 
Mortagne, ville républicaine, est prise par Sapinaud de Boishuguet.
Elle devient siège de l’artillerie vendéenne dirigée par MARIGNY, rassemblée sur la place du château et dans la cour du Prieuré St Pierre.


Le 15 mars,

Stofflet, Tonnelet et Forêt se réunissent à Cathelineau pour attaquer Cholet, défendu par le marquis de Beauveau, procureur syndic, ancienne victime des lettres de cachet.


le 16 mars

Ils sont vainqueurs à Vihiers.  La MARIE-JEANNE


La conquête de Cholet entraîne la Vendée entière sous les drapeaux de l'insurrection, et de Cholet Cathelineau court à Vihiers, repousser les gardes nationales de Saumur.


 Il leur enlève, près de Coron, le fameux canon "la Marie Jeanne" donné par Louis XIII au château de Richelieu.


Les Vendéens croient distinguer, sur sa riche culasse, une image de la Vierge; ils le baptisent Marie-Jeanne, et ils en font leur palladium.
La garde nationale d'Angers est battue à Jallais et à Mont-Jean.




19 mars 1793  Bataille de Pont-Charrault
aussi appelée Bataille de Gravereau ou Bataille de la Guérinière.


Vers les 3 heures du soir, le corps du général de Marcé (1), qui s'était renforcé d'un millier d'hommes dans la matinée, part de Chantonnay et marche vers Saint-Fulgent.
Il s'enfonce dans des chemins creux et fangeux avoisinant le château de l'Oie, où il arrive à 6 heures du soir.


Les divisions de Royrand (2), Baudry d'Asson (3), et Sapinaud, de la Vérrie (4), cachés dans les bois qui couvrent les collines d'alentour, font feu de toutes parts sur les républicains.
De Marcé se trouve dans l'impossibilité de déployer ses colonnes et de faire avancer son artillerie.

Les chasseurs de Niort, tentant un suprême effort, s'élancent sur les hauteurs et ripostent vigoureusement à l'ennemi, mais, malgré leur courage, le gros de l'armée est assailli.


La nuit survient, met fin à la lutte, et la panique s'empare à la fois des combattants des deux corps d'armée.
Pendant que les Vendéens s'enfoncent dans les bois, les républicains s'enfuient en désordre, jetant pêle-mêle sacs et fusils, et arrivent ainsi, en pleine débandade, jusqu'à Saint-Hermand.



  Chassin ("La préparation de la Guerre de Vendée", vol. III p. 473 et s.) place à Pont-Charrault (commune de Chantonnay), aurait en fait eu lieu au Moulin de la Rivière (près de Saint-Vincent-Sterlanges)


 Le 4 avril 1793,

à l’Oie, s’organise une armée Armée catholique et royale dite “Armée du Centre” avec à sa tête Royrand et Sapinaud de la Verrie.  


L'Armée catholique et royale du Centre, ainsi nommée car elle se trouvait entre l'armée d'Anjou et du Haut-Poitou et l'armée du Bas-Poitou, était une armée royaliste pendant la guerre de Vendée.
Formée à l'origine de trois divisions, elle fut placée sous le commandement de Charles de Royrand. Elle regroupe dans un premier temps les paroisses des environs des Essarts, de Montaigu, de la Verrie et de Mortagne-sur-Sèvre.

Dans un second temps, elle intègre l’armée du camp de la Roche-sur-Yon : J.-R. de Chouppes et W. Bulkeley sont donc théoriquement sous les ordres de Royrand et de Sapinaud.


5 mai 1793 La ville de Thouars est prise par Lescure, La Rochejacquelein, Cathelineau et Stofflet.



Le 28 juin 1793, Défaite à la première bataille de Luçon


Pendant que le gros de l'armée vendéenne préparait l'attaque de Nantes, Royrand, général de l'armée du centre, tenta de lancer une diversion en s'emparant de Luçon. Après avoir réuni 6 000 hommes à Chantonnay, Royrand attaqua la place le 28 juin à 5 heures de l'après-midi. Sandoz, qui défendait la ville, avait déployé ses troupes sur la plaine devant la ville, la garnison repousse l’attaque vendéenne.



Le chevalier Sapinaud de Bois-Huguet tombe aux mains des Bleus


Le 25 juillet 1793, les Républicains regroupés à Luçon lancent une attaque nocturne vers le Lay, afin de s'emparer du Pont-Charron, qui ouvre la route vers Chantonnay.
 A 2 heures du matin, les deux colonnes de Luçon arrivent aux points désignés. Le chevalier de la Verrie est tué au cours du combat. D'après certains historiens, Sapinaud de la Verie  et avec Joffrion de Bazoges auraient été sabré sur une pièce de canon enlevée par les Républicains.


Les Vendéens,  ayant perdu leur chef dans l'action, battent en retraite et se replient sur Saint-Vincent-d'Esterlanges, laissant 400 des leurs sur le terrain et 42 prisonniers aux mains des vainqueurs, ainsi que trois drapeaux, dont deux surmontés de croix, ayant trois fleurs de lys, brodées en or, et pour légende : PRO DEO ET REGE, avec des vivres, des munitions, des chevaux et mulets.
Lecomte, commandant du Vengeur, Biot, capitaine de cavalerie, et l'adjudant-général Canier déploient, dans cette affaire, la plus grande bravoure.

Après la mort de Sapinaud, Lescure vient dans le bocage pour réorganiser la défense du Lay.


Le 4 septembre,

la division de Luçon passa à l’offensive, sous les ordres de Tuncq qui commandait 8 000 hommes. Elle quitta la ligne de la rivière Lay et s’avança sur Chantonnay.

 

Le 5 septembre 1793, Bataille de Chantonnay,

le général Augustin Tuncq fait son entrée à Chantonnay, le dévaste et l'évacué après l'avoir livré aux flammes, se repliant ensuite sur Luçon, dans la crainte d'être enveloppé.

 

 

 les Bleus sont défaits aux Roches-Baritaud.


À l’aube, les vendéens de Charles de Royrand , d’Autichamp et de La Rochejaquelein attaquent le fort des Roches, défendu par l’adjudant-général Lecomte qui formait l’avant-garde.Lecomte, tandis que ceux de Fleuriot de La Fleuriais sont au Pont-Charrault.
Quant à Gigost d'Elbée, il lance l’assaut sur Puybelliard qui fut ensuite secourue par l’adjudant-général Marceau. Défense insuffisante puisque les vendéens s’emparent de la ville ainsi que celle de Chantonnay.


Le bataillon des Deux-Sèvres fut presque entièrement anéanti en présence du gros des forces des généraux Royrand, d’Elbée, Lescure et Stofflet, soit environ 25 000 à 30 000 hommes.
Lescure tourna les forces républicaines en utilisant parfaitement les couverts du bocage. Il ne fut pas repéré.


A cinq heures du soir, le 8 septembre, un duel d’artillerie s’engagea entre les deux armées. Stofflet, d’Elbée et Bonchamps s’élancèrent, partout les blancs triomphaient, Stofflet à droite, d’Elbée au centre, Bonchamps à gauche.
Stofflet après une heure de combat acharné enfonça les bataillons républicains, le reste de l’armée fut prise de panique, l’adjudant-général Marceau tenta de faire charger la cavalerie, elle s’y refusa, la déroute fut complète.


Au-delà de cet échec républicain, le général Rossignol fit arrêter le général Tuncq, alors accusé de laxisme.
Les restes de l'amée du centre se joignent alors à l'Armée Catholique et Royale dans les combats de Torfou et de Cholet, puis dans l'expédition au nord de la Loire. Le chef des combattants du bocage, Royrand, meurt pendant la retraite.

Sapinaud de la Rairie (ou du Sourdy), cousin du chevalier de la Verrie, se réfugie en Bretagne après la défaite de Savenay. Il rejoint ensuite Charette dans le Marais de Monts. À la Restauration, il est fait pair de France.




Élégies vendéennes, dédiées à Mme la marquise de La Rochejaquelin, par M. Jean de Sapinaud de Boishuguet,...

- Nouvelles notices sur la Vendée

 


Petite ville, dont le marquis de Mortagne était seigneur avant la révolution, était une des plus agréables et des plus fortes de la Vendée. On y arrive de la Bretagne et de l'Anjou par deux grandes routes qui subsistent encore.


Placée entre Chollet, Chatillon et Les Herbiers, proche de Montaigu, de Pouzauges et de Clisson, elle était avant nos malheurs aussi bien habitée que Fontenay, et beaucoup mieux bâtie. Il existait alors une grande union entre ses habitants; elle était le prix d'une bienfaisance réciproque ; et la reconnaissance, qui est le lien des coeurs, en prolongeait la durée.

Aussi Mortagne a été moins révolutionnaire que les autres villes de la Vendée.


Les maisons élevées sur les côtés de la montagne où elle est placée étaient ornées de terrasses et de jardins qui se prolongeaient en pente jusqu'à la Sèvre. Au centre, et à côté de l'église, était un vaste et bel édifice appartenant aux Bénédictins; leur fortune était celle des pauvres; leur instruction et leur politesse faisaient le charme de la société.


Les soeurs de la sagesse établies à St-Laurent avaient aussi une communauté à Mortagne.

Elles étaient les amies du pauvre et du malheureux, et les tendres soins qu'elles leur donnaient ne les empêchaient point de veiller à l'éducation des jeunes demoiselles qui leur étaient confiées. Ces jeunes plantes, cultivées par elles, ont produit des fruits glorieux ; les enfants issus de leur mariage ont compté parmi les braves.


 A l'extrémité de la ville étaient deux places, l'une à côté de l'autre; l'une embellie par une promenade plantée de vieux ormeaux; l'autre entourée de remparts antiques et tapissés de lierre, qui s'étendait jusqu'au château; on y découvre un horizon immense ; les collines qui le terminent y sont entourées de vapeurs bleuâtres et transparentes, dont le reflet répand sur le paysage une teinte azurée de la plus douce couleur.
Le lever et le coucher du soleil y sont, je crois, plus beaux que sur les autres montagnes. Plusieurs gentilshommes riches habitaient cette ville; l'hiver ils réunissaient chez eux la noblesse du voisinage, chez qui ils se rassemblaient ensuite. Les autres villes de la province vivaient dans un accord aussi parfait avec les gentilshommes des campagnes.


 La chasse, la danse, la musique, des jeux modérés, des sentiments tendres et constants qui devenaient la source d'heureux mariages, occultaient les loisirs de ces douces réunions; ces moeurs, étaient celles de tout le bas Poitou.
L'hiver dans cette heureuse contrée était une fête continuelle; l'ambition n'en troublait point les plaisirs ; la guerre seule pouvait engager les Poitevins à continuer le service après l'âge de 43 à 44 ans ; ils en revenaient un peu moins riches; mais un titre flatteur, une croix de St-Louis, les dédommageaient de cette perte; l'honneur et la religion étaient tout pour eux; aussi leur vie était utile et agréable aux hommes, et leur mort précieuse devant Dieu. Ils n'ont pas eu d'historiens; mais les malheurs et les exploits de leurs fils sont une des plus touchantes parties de l'histoire de notre temps.


Mortagne, si florissante pendant les six premiers mois de la guerre, n'offre plus aux regards qu'un amas de ruines d'où s'élèvent quelques maisons récemment bâties.


Bonaparte a fait construire au bas de la ville un pont sur la Sèvre, que les connaisseurs admirent. Son aspect moderne contraste avec les ruines d'une vieille chapelle qui sont derrière l'endroit où il est bâti, et celles du château qui dominent la rivière.
Le bruit des Ilots sans cesse brisés par les rochers se prolonge en sons lugubres au milieu de ces ruines et en accroît la tristesse ; le Vendéen pieux croit entendre sur ces bords les ombres de ses proches lui demander des prières.

 


 La population de Mortagne était, avant la révolution, de 1600 âmes, elle est réduite à 1000.

 

Mortagne, quartier Général de François-Pierre-Joseph Amey chef de colonne infernale


Cette ville a joué un rôle trop marquant pendant la guerre vendéenne pour ne pas en parler; je vais tâcher de le retracer, en analysant le manuscrit de ma mère, qui l'habitait alors.


« Mortagne, dit-elle, étant assise sur une éminence, ayant trois places dans son enceinte, un couvent, un château et d'antiques remparts d'où l'on dominait toute la contrée, semblait devoir être le boulevard de la Vendée. M. de Roiran et M. de Bonchamps y envoyaient sans cesse les dépouilles ennemies.


Les états-majors remplissaient ma maison aux jours de leur bonheur, et l'enthousiasme excité par la victoire n'était mêlé d'aucune crainte; leur joie était au comble, même au temps où M. Piron, revenu de l'armée de Prusse, triompha de Santerre au combat de Coron, temps où la fortune semblait nous devenir contraire.


 J'ai vu des femmes se mettre à genoux devant les canons pris sur l'ennemi, que M. Piron envoya à Mortagne, et les embrasser aux cris de vive le roi! Je ne pus retenir mes larmes en pensant aux revers qui nous menaçaient.
« M. Piron, si justement renommé par sa valeur et son habileté, dut ce triomphe à un paysan de la Salle-de Vie. Cet homme agreste, marguillier de sa paroisse, quoiqu'il ne sût ni lire ni écrire, connaissait mieux que personne jusqu'à 5 ou 6 lieues à la ronde, les collines, les ruisseaux et les sentiers détournés ; la position des ennemis lui en faisait deviner le nombre et connaître le dessein.
 M. Piron, dirigé par lui, arriva à Coron sans qu'on se lût aperçu de sa marche; se petite troupe surprit et attaqua la nombreuse armée de Santerre; elle fut complètement battue. Les dépouilles les plus importantes furent envoyées à Mortagne.


 Le château était alors rempli de bombes, de canons tout neufs, de boulets et de caissons; on y avait aussi renfermé une quantité de fusils. Les souterrains recelaient des barriques de poudre, des ouvriers de toute espèce travaillaient nuit et jour; l'on croyait être dans une place forte. M. Donissan et moi avions tous les jours à dîner les officiers supérieurs; je recevais aussi les royalistes de tout grade; ma maison était sans cesse occupée, aussi a-t-elle été la première brûlée.


Tel fut le spectacle qu'offrit Mortagne depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre.


C'est alors que de mauvais esprits indisposèrent M. Charette, qui, sous tous les rapports, avait tenu une conduite admirable. Un personnage important eut de grands torts envers lui, ils l'empêchèrent de se réunir à l'armée qui attaqua Chollet; sa présence eût fixé la victoire, et nous n'aurions point à pleurer tant de victimes innocentes et des généraux dont la mémoire ne mourra jamais. Espérons que Dieu, touché de leurs malheurs, aura pitié de la France; sa clémence s'est souvent manifestée envers nous et même envers nos ennemis.


Je vais le prouver par la scène douloureuse dont j'ai été témoin et qui terminera ce crue j'ai à dire sur Mortagne.
Elle eut lieu lorsque M. Sapinaud de la Verrie, mon beau-frère, prit 300 hommes du bataillon des vengeurs, et les envoya dans nos prisons;

c'était quelques jours après la prise glorieuse de Thouars le 5 mai 1793 par MM. de Bonchamp et de Larochejaquelin, noms qui se rattachent à tout ce qui honore notre contrée.


Les prisonniers nous arrivèrent à huit heures du soir. Il y avait parmi eux quatre ou cinq prêtres; la honte était peinte sur leurs visages, et leurs yeux égarés n'osaient regarder personne. Je parlai au colonel des vengeurs, M. Monet, jeune homme grand, et bien fait; il était richement habillé, et sa figure, chose extraordinaire, portait l'empreinte d'une extrême douceur. Il devait avoir plus de trente mille livres de rentes ; il était l'espoir et l'amour de sa famille qui habitait les environs de St-Maixent.


Avec lui était un jeune homme de notre ville, dont le père et la mère ne tardèrent pas à venir me supplier d'implorer sa grâce auprès de M. de la Verrie. M. Monet m'écrivit le lendemain la lettre que je joins ici.


« Madame ,


« Mon beau-frère, M. Garnier, a dû sa délivrance à vos bontés; elles me font oser les réclamer, et vous prier d'avoir pitié de mon sort. Je suis fils unique ; mon père et ma mère, qui m'aiment plus qu'eux-mêmes, donneraient volontiers leur vie et leur fortune pour me racheter …… Demandez-leur pour les pauvres une somme considérable et ils s'empresseront de vous l'envoyer. Vous êtes mère ; et si vos enfants éprouvent un jour les mêmes revers que moi, Dieu leur fera trouver des âmes sensibles qui seront pour eux ce que vous êtes pour moi.

 

« Votre serviteur,
« MONET. »

« J'envoyai cette lettre à M. de Cumont, qui commandait dans l'absence de M. de la Verrie, et lui écrivis moi-même pour lui recommander cet infortuné jeune homme. Quoiqu'il fût bien coupable, je désirais qu'on pût lui pardonner; la vue du malheur change la vengeance en pitié. M. de Cumont me répondit que la mort la plus affreuse serait trop douce encore pour un pareil homme.
Hélas ! dis-je en moi-même, il penserait autrement s'il avait le coeur d'une mère. Je ne savais comment annoncer cette triste nouvelle à ce jeune colonel. Je pris le parti de lui écrire cette lettre.


« Monsieur,


« Je suis au désespoir de ne pouvoir suivre le penchant de mon coeur. Il serait de vous rendre à vos parents chéris. Oui, monsieur, leur infortune et la vôtre me font sentir que je suis mère, et que je souhaite vous en servir; je souhaite vivement, si Ion s'oppose à ce que je sauve votre corps, pouvoir au moins sauver votre âme. Prenant donc tous les sentiments de celle qui vous donna le jour, j'oserai vous rappeler votre conduite, non pour ajouter à votre douleur, mais pour faire naître votre repentir. Représentez-vous les mères malheureuses que vous avez privées de leurs maris; songez au sort de ces veuves éplorées, ne sachant où trouver un abri, et plus inconsolables encore par la vue de leurs pauvres petits orphelins. Il en est une quantité dans cette ville qui demandent votre tête pour apaiser les cendres de leurs époux et de leurs enfants. M. Niveleau, jeune homme de cette ville, est dans la même position. Son père, sa mère et ses soeurs demandent avec instance leur fils et leur frère; leurs prières et leurs larmes n'obtiendront rien. Sa mort est résolue. Jetez-vous, monsieur, entre les bras de Dieu, Dieu qui seul nous reçoit et nous accueille en père, quand tout nous abandonne sur la terre. Remerciez le de ne vous avoir pas privé de la vie dans un combat.  Il a versé son sang pour vous, versez le vôtre pour lui. Eh! pourquoi ne lui feriez-vous pas ce sacrifice ? il lui sera précieux et vous ne tarderez pas à en recevoir la récompense. Encore quelques moments et vous serez en sa présence; je le prie instamment de vous pardonner, et vous, monsieur, ne m'oubliez pas dans son séjour. Je vous quitte, les larmes aux yeux, et le coeur percé de douleur. »
«La geôlière me dit qu'il avait versé un torrent de larmes en lisant ma lettre. Il faut mourir, lui dit-il, faites-moi venir un prêtre. Dès le soir même il s'examina et se confessa ; et le lendemain au matin il se confessa encore. Le prêtre lui apprit, ainsi qu'à ses camarades, qu'ils ne verraient, pas la fin de la journée. M. Monet, loin de s'abandonner à l'effroi, sembla reprendre courage. Son espoir en Dieu remplaça la crainte; il fut, quelques heures après, avec le plus grand calme, au supplice. Le royaliste chargé de commander cette expédition en revint navré de tristesse. Comme vous voilà changé ! lui dis-je, cela vient de la peine que j'ai éprouvée, me dit-il; j'ai toujours peinte devant mes yeux la mort du colonel Monet. Son supplice m'a fait une impression que je ne puis effacer. Voici ses dernières paroles, il les a adressées à ses compagnons d'infortune :
« Mes amis, il n'est pas de crimes que nous n'ayons commis; la mort que nous allons souffrir est trop douce pour les expier, et elle nous serait inutile si elle n'était accompagnée d'un sincère repentir ; demandons-le au Seigneur par l'intercession de sa mère; et, élevant nos coeurs vers lui, disons ensemble un pater et un ave. Il fit ses prières avec une émotion touchante; et les ayant achevées il se mit à genoux, baisa la terre, et nous dit après s'être relevé : mes amis, faites votre devoir. Il est tombé mort. Voilà la première fois que je vois fusiller, ce sera la dernière; j'en suis malade de douleur.»



Le 17 octobre 1793 tout est terminé par la bataille de Cholet.


Mortagne devient alors ville de garnison républicaine, relais pour les colonnes infernales. Stofflet, Marigny et Sapinaud de La Rairie ne peuvent supporter une telle situation.


Le 23 mars 1794,

ils font fuir la garnison républicaine et les habitants de nuit vers Nantes. Le lendemain, Mortagne est prise et totalement incendiée par les Vendéens.




 A saint Florent le VIEIL le 12 mars 1793 commença l'épopée vendéenne, la guerre de géants <==

L’Histoire en héritage, témoignages du début de l’insurrection Vendéenne de 1793 à Montaigu sous Goupilleau <==

La Bataille de Thouars - Le pont des chouans (Guerre de Vendée 5 mai 1793)  <==

La « Marie-Jeanne» HISTOIRE D'UN CANON DE LA GUERRE DE VENDEE <==

 ==> Prisonniers de la Révolution — Mlle. LA TREMBLAYE à Mortagne sur Sèvre

==> Chroniques Fontenaisiennes 1794 (plan- dates)

 

 

 



(1)    Louis Henri François de Marcé, né le 12 juin 1731 à Chinon, mort guillotiné le 29 janvier 1794 à Paris, est un général de division de la Révolution française.

(2) Royrand de la Roussière, Charles-Louis, ancien lieutenant-colonel du régiment de Navarre, né à Montaigu le 9 avril 1731, retiré du service, en 1784, au château de la Roussière, avait épousé, en 1765, Marie-Thérèse-Charlotte Duchaffault de Rezé. Lors des troubles de l'Ouest, il fut élu commandant général de tout le pays du Centre et les paroisses avoisinant Montaigu et Vieillevigne. Vainqueur des républicains au Pont-Charrault, le 19 mars 1793, il passa la Loire, fut blessé mortellement d'une balle à la tête, le 26 octobre 1793, à Château-Gontier et mourut le 4 décembre suivant entre Angers et Beaugé. (Voy. CHÉTINEAU-JOLY, Histoire des généraux et chefs Vendéens.)
(3) Baudry d'Asson, Jacques-Gabriel, ancien militaire, commandant de la garde nationale de Brachain, près la Forêt-sur-Sèvre, tué le 14 août 1793, au combat de Luçon.
(4) Louis-Célestin de Sapinaud dit le Chevalier de La Verrie
 DE SAPINAUD, Poitou et Vendée, seigneur de L'Herbergement, de Ste-Florence, de la Bretonnière, du Plessis, de la Grande-Phifellière, de la Rothé, du Plessis-Jourdain, de Valancé, de la Louisière, de la Vérie et du Bois-Huguet.
Louis-Célestin de Sapinaud, chevalier, seigneur de la Verrie, né au Château de Bois-huguet, près Mortagne-sur-Sèvre en 1738;
Armes : d’argent à trois merlettes de sable
garde du corps du Roi pendant 25 ans.
 Dès le début de l'insurrection vendéenne, les paysans du bocage viennent le chercher en sa demeure du Bois-Huguet le 12 mars 1793 pour le porter à leur tête
Il est nommé Commandant de l'Armée du Centre.
D'une bravoure légendaire, il répondait à M. de Royrand qui le félicitait : "Je crains la mort plus que personne; mais il ne me plairait pas qu'on puisse se dire plus brave que moi". Trahi par un transfuge au Pont Charrault, il se trouva environné d'ennemis et fut criblé de blessures.
Il mourût sur-le-champ en disant : Je suis content puisque je meurs pour mon Roi".
Il avait épousé Catherine Du Verdier de La Sorinière, fille de Charles-François Du Verdier.


 

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