L'église de Saint-Nicolas de Tiffauges

23 septembre 2023

Sur la colline s'élève en face du château et qui porte la petite ville de Tiffauges, est bâtie l'ancienne église de Saint-Nicolas, aujourd'hui transformée en atelier de charpentier.

On y montra longtemps, dans le chœur, une pierre tombale, sous laquelle, disait-on, reposaient les sept malheureuses femmes de Barbe-Bleue.

Sur cette pierre de granit, en effet, sont sculptés sept ronds d'égale grandeur : en mémoire des sept femmes du monstre, s'est hâtée de dire l'imagination populaire.

La tradition a été consacrée, pour ainsi dire, par la science ; car cette pierre funéraire a été transportée au musée archéologique de Nantes : preuve nouvelle de la croyance de tous il Gilles de Rais, type de Barbe-Bleue.

Cette église romane du XIème - XIIème siècle fut très endommagée à la révolution.

Elle fût vendue à des particuliers. Aujourd'hui, propriété de la commune, elle est en attente de restauration.

Côté sud, on aperçoit depuis la rue du Donjon une remarquable série de modillons romans à figures grimaçantes

L'église Prieuré de Saint Jouin de Marnes comporte deux parties distinctes.

Le revenu était de 200 livres (Pouillé du XVIIe siècle). Le revenu était de 400 livres et il y avait 200 communiants au temps de la visite de Monseigneur de Menou (1740).

Le revenu valait 300 livres (P. du XVIIe -s.). Il valait 400 livres et comptait 180 communiants (Pouillé de Luçon).

La nef unique date probablement du début du XIIe siècle (transformée en garage) ; la façade occidentale est épaulée par quatre contreforts.

Le choeur, plus tardif, comporte deux travées inégales, fermé par un mur droit, éclairé par un triplet muré ; la première travée du choeur est surmontée d'un clocher-peigne ; le système de voûtement dit "Plantagenêt" date cette partie de la fin du XIIe siècle.

Les chapiteaux, très sobres, sont sculptés de masques frustes, d'entrelacs et de motifs géométriques.

Restes de l'ancienne église : inscription par arrêté du 2 décembre 1926

Tiffauges appartint aux seigneurs de Thouars. Les propriétaires en firent hommage aux seigneurs de cette maison jusqu'à la fin du XVIe siècle.

Gilles de Retz, surnommé Barbe-Bleue, devait son château de Tiffauges à Catherine de Thouars, qui le lui avait apporté en mariage.

Près de l'église de Saint-Nicolas de Tiffauges, habitait une vieille femme du nom de Perrota.

A l'angle de la rue Saint Nicolas et de la rue de la Crûme, on découvre une des maisons les plus anciennes de Tiffauges.

Comme elle n'était pas, sans doute, plus étrangère aux secrets du baron qu'à ses plaisirs, elle avait près de lui ses entrées libres et familières. Sa maison, isolée des autres habitations, était bâtie à deux portées de trait du château, sur la colline qui s'élève, à l'ouest, en face de la forteresse.

Ce fut dans une chambre réservée de cette maison que Gilles de Rais, Jean Petit, l'orfèvre parisien, et François Prelati, décidèrent de poursuivre la réalisation du grand œuvre.

Leurs tentatives furent passionnées et durèrent longtemps ; Prélati opéra, tous les jours et presque continuellement, depuis l'Ascension 1439 jusqu'à la Toussaint de la même année.

Les familiers intimes du baron se réunissaient quelquefois dans cette chambre autour de leur maître ; mais le plus souvent Prélati travaillait seul.

Soit qu'Eustache-Blanchet et Perrota fussent regardés comme des profanes, soit que la vieille femme eût naturellement la langue un peu longue, et que Blanchet fût un peu femme par ce côté-là, ils n'assistèrent qu'à l'une de ces opérations (1),

A part cette seule fois, sur l'ordre de Gilles, ils se retiraient aussitôt que Prélati était arrivé, et ne rentraient qu'après qu'il était sorti.

Quant au maréchal, il visitait souvent son complice et s'informait anxieusement du point ou en était rendu le grand œuvre. Il arrivait à toutes les heures du jour, tantôt le soir, à la tombée de la nuit; tantôt le matin, au lever de l'aube et au premier chant du coq. Que faisait-il, demeuré seul avec son nouvel ami?