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PHystorique- Les Portes du Temps
27 juin 2020

de LUSIGNAN comte d’EU, seigneur d'Issoudun Seigneur de la châtellenie de Benet, Fontblanche, Melle, Civray, Chizé, la Mothe

de LUSIGNAN comte d’EU, seigneur d'Issoudun Seigneur de la châtellenie de Benet, Fontblanche, Melle, Civray, Chizé, la Mothe (Saint-Héray), Villeneuve, Sainte-Soline et Beauvoir

Raoul de LUSIGNAN, seigneur d'Issoudun, de Melle et de Civray…..

 était le sixième fils de Hugues VIII de Lusignan et de Bourgogne de Rancon de Taillebourg (la  plus belle lignée qui jamais était sortie de notre terre poitevine.)

Tandis que ses frères Geoffroy, Amaury et Guy allaient conquérir des couronnes en Orient, Raoul, non moins heureux, acquérait sans s'expatrier le comté d'Eu en épousant Alix, soeur du dernier comte d'Eu, appelé Raoul Ier.

Lusignan se fit reconnaître sous le nom de Raoul II en 1126. Son attachement au roi d'Angleterre Henry II, dont il était le vassal, lui attira deux ans après la colère du roi de France; mais il persista dans le serment qu'il avait prêté, et demeura constamment fidèle à Henry II et à Richard Cœur de Lion son successeur.

Il ne fallut rien moins pour le détacher du parti des Anglais que l'insulte faite à son neveu Hugues X, dit le Brun, par le roi Jean Sans terre. Ce souverain, lui avait enlevé sa fiancée au moment même de ses noces.

 Raoul en cette occurrence se rangea du côté de son parent et prit les armes contre le roi d'Angleterre.

Néanmoins on a la preuve qu'il fit plus tard sa paix avec son suzerain, puisqu'on le voit se déclarer en 1214 pour le roi d'Angleterre et combattre dans son armée à la bataille de Bouvines contre le roi de France.

Philippe-Auguste le punit de sa félonie par la confiscation de ses biens.

Obligé, pour soustraire sa tête au ressentiment royal, de fuir la France, où il ne possédait plus un coin de terre, Raoul se souvint que ses frères gagnaient des royaumes et des duchés en Palestine. Il se rendit auprès d'eux, pauvre, dénué de tout, mais bouillant de courage et d'ambition.

Sa valeur le fit bientôt distinguer et placer au rang des premiers capitaines de l'armée chrétienne; malheureusement la mort vint l'arrêter dans la prestigieuse carrière qu'il annonçait devoir parcourir.

Raoul II de Lusignan, dit Raoul d'Exoudun, Melle en Poitou

Frère de Hugues IX de Lusignan, premier comte de La Marche de la famille Lusignan, devint comte d'Eu par son mariage avec l'héritière du comté.

II meurt à Melle en Poitou (et non en Terre-Sainte) l'an 1219, entre le 28 avril et le 17 mai et sera inhumé dans la chapelle du prieuré de Fontblanche qu'il avait fait édifier

Enfants :  1e. Raoul III, qui suit; 2. Guérin qui demeurait à Oxford en 1215 3. Jeanne, dame de Griel, vivante encore en 1252, mais décédée avant le 24 janvier 1256; 4. une fille dont le nom commençait par un M.

 

Raoul de LUSIGNAN, comte d'Eu, IIIe du nom,

1219. RAOUL III DE Lusignan, ou mieux D'EXOUDUN, fils de Raoul II. et d'Alix, ne prit pas le titre de comte d'Eu, à la mort de son père, sa mère administrant peut-être alors le comté.

Sa mère, sans autres ressources que celles qui lui venaient de la pitié du roi de France; Alix, à la mort de son époux, réclama sa réintégration dans le comté d'Eu qui provenait de son chef.

Il s'ensuivit au mois d'août de la même année un accommodement aux termes duquel Philippe-Auguste rendit le comté d'Eu moyennant la cession qui lui était faite en toute propriété des seigneuries d'Arqués et de Driencourt, appelées depuis de Neufchâtel et de Mortemar.

Le jeune Lusignan, remis ainsi en possession des domaines de sa famille, se fit reconnaître en qualité de comte d'Eu sous le nom de Raoul III, et épousa en 1222 Jeanne de Bourgogne, fille du duc Eudes III, duc de Bourgogne. Cette union eut peu de durée; la jeune épouse mourut, diton, d'une fausse couche.

En juillet 1234, il confirma tous les dons faits par ses prédécesseurs à l'abbaye des Chateliers, à Benais, et ailleurs.


Il concéda à l'abbaye de Maillezais le tiers du droit de pacage de Benet, Sainte-Christine et Nauvert.

 

Mai 1235 Raoul III d'Issoudun, de Exolduno et les moines de Maillezais Répartition du droit de pacage levé sur les communaux de Benet, Nauvert et Sainte-Christine

Mai 1235 Répartition du droit de pacage levé sur les communaux de Benet, Nauvert et Sainte-Christine.

 Autrefois il y a eu à Benet un important prieuré qui était conventuel, c'est-à-dire habité par plusieurs moines.

Ses fondateurs, Guillaume VII et Guillaume VIII, ducs d'Aquitaine, l'avaient donné, dès le onzième siècle, à l'abbaye du Montierneuf qu'ils venaient de construire dans leur ville de Poitiers.

Chose assez extraordinaire mais bien certaine, le prieuré de Benet n'avait aucun droit dans les pâturages qui ont été une source de richesse pour la contrée.

Le monastère qui partageait avec le seigneur féodal le produit de la redevance payée par les habitants, pour chaque pièce de bétail paissant dans les communaux, était celui de Maillezais, dont le pape Jean XXII fit, en 1317, un des deux évêchés qu'il érigea dans notre Bas-Poitou.

Ce fait résulte d'une charte de l'année 1235, que nous traduisons d'après le texte latin conservé parmi les manuscrits de Jean Besly.

Entièrement inédite, inconnue même aux Savants auteurs de la Gallia Christiana et aux historiens modernes de Maillezais, M. Ch. Arnauld et M. l'abbé Lacurie, notre charte indique la part de l'abbaye dans le droit de pâturage à Benet et aux environs, ainsi que les mesures prises pour lui assurer la perception de son tiers dans ce que l'on recevait.

L'abbé était alors Rainaud ou Regnaud, et le seigneur de Benet le fils d'un cadet de la maison de Lusignan et de la riche héritière du comté d'Eu.

Deux ans avant la reconnaissance de ce droit et la concession des garanties faisant l'objet de sa charte, Raoul III d'Issoudun, de Exolduno, avait déchargé les moines de Maillezais d'une servitude aussi onéreuse que funeste pour leur tranquillité.

A la foire de ce bourg, le jour de la Saint-Jean, les prévôts du seigneur de Benet s'installaient dans l'abbaye, où ils se faisaient servir à manger et surtout à boire.

Par un acte inédit comme le suivant, et auquel était suspendu le sceau de Philippe évêque de Poitiers avec le sien, notre Raoul III d’Issoudun abolit à perpétuité ce droit de repas, Procuratio, quelque fut la cause, due ou indue, juste ou injuste, en vertu de laquelle il s'exercait.

Le texte de cette dernière pièce, qui provient également du cabinet de Besly, est conservé au département des manuscrits de la Bibliothèque Impériale, dans la collection de Dupuy, volume 492, folio 57, verso.

Celui de la charte du droit de pacage se trouve au volume 805, folio 73 de la même collection, délivré et vidimé, c'est-à-dire certifié conforme à l'original, par Jean IV, évêque de Poitiers, le 4e dimanche de carême (22 mars) de l'an de grâce 1254, à Maillezais même (a), dont l'abbé était alors Guillaume IVe de ce nom.

 

A tous les fidèles du Christ qui verront les présentes lettres, noble homme Raoul d'Issoudun (b), fils du comte d'Eu, salut à perpétuité.

Sachez tous que moi, pour le salut de mon âme et de celles de mes parents, je donne et concède perpétuellement à Dieu, à l'église de Maillezais et aux moines qui y servent le Seigneur, le droit d'avoir un mandataire chargé, de concert avec le mien, de percevoir la redevance annuelle due pour le pacage à Benet (c) et dans les lieux circonvoisins soumis à cette redevance.

 Ainsi quatre jours avant sa perception, mon châtelain et mes baillis résidant à Benet se rendront à la maison de G. Reverse, homme de l'abbé de Maillezais (d); et soit à lui soit à ses successeurs habitant cette maison laquelle est soumise à la juridiction de l'abbé ils annonceront le jour fixé pour le recouvrement de la redevance, afin que l'abbé envoie ce jour-là son mandataire chargé de percevoir fidèlement, avec le mien, le droit de pacage.

La levée en ayant été fidèlement faite, le mandataire de l'abbé prendra le tiers de son produit; et les deux autres tiers, qui m'appartiennent, resteront entre les mains de mon mandataire.

Si par hasard l'abbé de Maillezais n'envoyait pas le sien au jour fixé, mon mandataire procèderait néanmoins, avec bonne foi, à la perception du susdit pacage, sauve et réservée à l'abbé sa tierce partie.

Dans toute l'étendue des terres de Nauvert et de Sainte-Christine (e), l'abbé aura aussi le tiers de la redevance totale, et moi les deux autres tiers.

S'il y a quelque condamnation prononcée contre les habitants des susdits lieux, faute d'avoir payé fidèlement ce qu'ils doivent, l'amende m'appartiendra dans son entier, mais l'abbé n'en aura pas moins son tiers dans le produit du pacage.

En témoignage de ce qui précède, j'ai délivré à Regnaud, alors abbé de Maillezais, et à ses successeurs, les présentes lettres authentiquées par l'apposition de mon sceau.

Donné au mois de mai, l'an de grâce 1235.

 

 (a) Datum apud Malleziacum, die dominica qua cantatur Laetare Jherusalem.

(b) Nobilis vir Rodulphus d'Yssodun, comitis Augi filius.

(c) Pascuarium Bennaici et villarum circumjacentium.

(d) In domo G. Reverse, hominis abbatis Malleacensis.

(e). In villis de Auvert et Sanctae Christinae in integrum.

 ==> Chronique de Maillezais- 1236 des croisés attaquent l’abbaye.

 

 

Alix meurt à Villeneuve en Poitou, non en 1227 mais en 1245.

Seconde femme Yolande de Braine, fille de Robert II, comte de Dreux, qui mourut avant le 20 mars 1239. Troisième femme Philippote, que l'on croit de la famille de de Simon de Dammartin comte de Ponthieu, et qui fit hommage en qualité de baillistre au comte de Poitiers en 1246.

Raoul mourut en 1249, ne laissant qu'une fille née de son troisième mariage.

Cette fille, appelée Marie, seule héritière de son père

 

 

V. 1246. MARIE D'EXOUDUN et ALPHONSE DE BRIENNE.

Marie était fille de Raoul III d'Exoudun et, croit-on, de sa seconde femme, Yolande. Elle hérita du comté d'Eu à la mort de son père, dont elle était la seule héritière.

Elle épousa Alphonse de Brienne Acre, auquel elle apporta en dot la souveraineté du comté d'Eu et mourut (non en 1252), mais le Ier octobre 1260.

Avant 1252 Alphonse de Brienne Acre, fils de Jean 1er de Brienne, roi de Jérusalem, fut chambrier de France, à partir de 1255.

Il tenait d'Alphonse, comte de Poitou, Civray, la châtellenie de Chizé, le château de Benais, le château de la Mothe Saint-Héray, avec toutes ses appartenances, comme homme lige du comte, à cause de sa femme.

Il prit part à la première croisade de saint Louis en Palestine (3); accompagna le roi en Afrique et mourut devant Tunis de la peste l'an 1270.

Enfants 1. Jean de Brienne-Eu, qui suit.

 

1270. JEAN DE BRIENNE, Ier du nom comme comte d'Eu,

fils d'Alphonse de Brienne et de Marie d'Exoudun, héritière d'Eu. C'est son père Alphonse, et non lui, comme on l'a dit, qui suivit le roi saint Louis en Terre-Sainte, Jean ayant à peine quatre ans lors du départ des croisés. Il mourut en 1294.

— Femme : Béatrix, fille de Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol.

Enfants : 1er. Jean de Brienne-Eu II, qui suit; 2. Isabelle. femme de Jean II, dit de Flandre, seigneur de Dampierre; 3. Jeanne, femme, 1° de Raymond VII, vicomte de Turenne; 2e de Renaud de Picquigny, vicomte d'Amiens; 4. Marguerite, femme de Guy II. vicomte de Thouars; 5. Mahaut ou Mathilde, abbesse de Maubuisson.

 

1294. JEAN DE BRIENNE-EU, IIe du nom, fils de Jean de Brienne -Eu ler,

tué à la bataille de Courtray, le 11 juillet 1302. Femme Jeanne de Guines, fille et héritière de Baudouin de Guines.

Enfants : 1er. Raoul de Brienne-Eu, qui suit; 2. Marie, morte jeune.

 

1302. RAOUL DE BRIENNE-Eu, IIe du nom (ou Raoul IV), fils de Jean de Brienne-Eu,

 II, succéda à sa mère dans le comté de Guines, fut connétable de France en 1330, après la mort de Gaucher de Châtillon, et fut tué dans un tournoi le 18 janvier 1345.

 Femme : Jeanne de Mello? Enfants 1. Raoul III, qui suit; 2. Jeanne, duchesse d'Athènes, en 1344, par son mariage avec Gautier de Brienne, tué à la bataille de Poitiers en 1356; se remaria à Louis II d'Evreux, comte d'Etampes.

1345. RAOUL DE BRIENNE-EU, IIIe du nom (Raoul V),

fils de Raoul Il de Brienne-Eu, connétable de France, décapité le 19 novembre 1350.

 En lui finit la branche des comtes d'Eu de la maison de Brienne.

 

 

 

Trésor de chronologie, d'histoire et de géographie pour l'étude et l'emploi des documents du moyen-âge / par M. le Cte. de Mas Latrie,...

Notice historique sur Brienne / par J.-A. Jaquot

Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest

 

 

 

Armoiries

Seigneurs d'Exoudun, comtes d'Eu (XIIIe siècle) Burelé d'argent et d'azur, au lambel de gueules

Gautier IV (1205 † 1246), comte de Brienne et ses descendants.  d'azur, semé de billettes d'or, au lion du même, armé et lampassé de gueules, brochant sur le tou


Armoiries de Raoul 1er de Brienne, comte d'Eu et de Guînes 1329-1344, Connétable de France,

Écartelé : I et IV, d'azur, semé de billettes d'or, au lion du même, armé et lampassé de gueules, brochant sur le tout ; II et III, d'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or ; sur-le-tout d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même

 

 

L'ancienne forteresse ayant été détruite, le château fut reconstruit entre 1426 et 1430 par Péronnelle d'Amboise, femme de Hardouin de Maillé, et dame de Benet.

Un certain Prézeau, procureur de la fabrique de Damvix au XVIIIe siècle, nous en a laissé la description : « On y voyait, écrit-il, une citadelle avec un double fort, un donjon avec des pontslevis, trois herses à la porte d'entrée et plusieurs canonnières en pierres de taille tout autour.

Il y avoit sept tours élevées de plus de cent cinquante-pieds et bâties sur broches aux extrémités des murs d'enceinte de la forteresse ; au bas de ces murs, des douves sèches de trente pieds de largeur sur vingt-quatre de profondeur.

En dehors des douves, des redoutes et des retranchements considérables, avec un épais mur de clôture. Enfin un souterrain très important avoit été pratiqué dans l'enceinte du château…… »

Bonne forteresse, en somme, à cheval sur la Plaine et le Marais, qu'elle dominait un peu et qui paraissait de loin dans ce pays absolument plat (4).

 

 

 L’histoire de Benet (sous-les-Noyers) et son château médiéval <==.... ....==> Au début du XVIIIe siècle, la châtellenie de Benet revint à nouveau aux Lusignan par le mariage de Marie d'Estissac

 


 

 

Généalogie - Maison des Hugues de Lusignan et Geoffroy la Grand' Dent. 

( Château médiéval de Vouvant, tour Mélusine - cie Capalle) Les principales, familles sorties de la souche 1er des Lusignans sont celles des comtes de Pembrocke et d'Eu, des seigneurs de Vouvant, de Saint-Gelais, de Lezay, de Couhé, de Lestang, des Marais, de Beauregard, et les Lusignans, rois de Chypre.

 

Amaury II de Lusignan - du Poitou Mélusine au roi de Chypre et de Jérusalem -

Amaury II de Lusignan, né vers 1145 dans le Poitou, est le quatrième fils de Hugues VIII le Vieux, seigneur de Lusignan et comte de la Marche, et de Bourgogne de Rançon.

 

Melle, cité de Metullum, fille de Mélusine
L'existence de la ville de Melle dès l'époque romaine n'est pas contestable. Un cippe très caractéristique se voit encore aujourd'hui, enchâssé dans le mur extérieur d'un des bras du transept de l'église Saint-Hilaire. D'autre part, le sol de la ville et les anciennes galeries de mines du célèbre atelier monétaire ont fourni un certain nombre de monnaies consulaires et impériales.

 

(1) Voy. la Chronologie des comtes d'Eu issus de la famille de Lusignan, par M L. Delisle. Bibl. de l'École des chartes. 4e série, t. II, p. 545.

(2) Et non d'Issoudun, en Berry. Exoudun est une commune du départ. des Deux-Sèvres, arrond. de Melle.

(3) Voy. les observat. de M. Delisle, Chronol, citée, p. 553.

Les chrétiens de la Palestine étant venus demander à Philippe-Auguste, roi de France, un époux pour Marie, héritière du royaume de Jérusalem, le roi choisit Jean de Brienne comme propre au commandement, courageux, habile dans la guerre et sage dans les conseils, aptum, in armis probum, in bellis securum, in agendis providum , Johannem comitem Brennensem, dit l'historien Sanuto.

Il épousa l'héritière du royaume de Jérusalem, et fut, en 1209, sacré et proclamé roi de cette ville.

Plus tard, en 1229, il devint empereur de Constantinople. Il mourut le 23 mars 1237. Sa fille, Marie de Brienne, devint impératrice par son mariage avec Baudoin II.

Gauthier III eut pour successeur au comté de Brienne Gauthier IY, dit le Grand, son fils posthume.

Sanuto nous apprend que durant sa minorité et pendant qu'il séjournait en Pouille, Jean de Brienne, son oncle, fut son tuteur et tint le comté de Brienne à titre de bail. C'est pourquoi ce dernier, suivant la coutume du temps, s'intitula comte de Brienne. Il est ainsi qualifié dans quelques titres du cartulaire de Champagne de l'an 1209, et par Albéric en l’an 1210. Il tint le comté, dont il gouverna les terres et seigneuries, jusqu'à ce que son neveu fût en âge de les régir par lui-même.

 Pendant que Jean de Brienne était roi de Jérusalem, il nomma des gouverneurs au comté de Brienne : parmi eux on voit Jacques de Durnay, chevalier champenois, qui prend la qualité de comitatús Brenensis procurator pro domino rege Hierosolimae, comite Brenœ. Le roi de Jérusalem aurait pu tenir ce comté jusqu'à ce que son neveu fût âgé de 21 ans, âge fixé par les lois pour la majorité.

Mais il le lui restitua avant ce temps, comme nous l'apprend la lettre qu'il écrivit au mois d'avril 1221, à Blanche , comtesse de Champagne, et à Thibaut, son fils. Par cette lettre , il les prie de mettre Gauthier, son neveu, qui à cette époque revenait en Champagne, en possession du comté de Brienne, et de ne pas le retenir en leurs mains, sous prétexte qu'il en a été fait hommage à lui tuteur, ou que son neveu n'a pas encore atteint l'âge de majorité, son intention étant qu'il entre de suite en possession.

L'année suivante, au mois de novembre, le jeune comte, qui était de retour dans sa terre, fit hommage lige au comte de Champagne des seigneuries d'Oignon et de Luyères, que le roi de Jérusalem lui avait données ; mais, dès avant cette époque, il était vassal lige du comte de Champagne à cause de son comté de Brienne. Le même Gauthier IV obtint du roi Jean la cession de tous les droits, que ce dernier pouvait avoir, sur les bourgeois du roi, demeurant à Brienne, et dans les terres dépendantes du comté.

Après s'être mis en possession de ses biens et de ses revenus, Gauthier le Grand retourna à la Terre-Sainte; où il obtint le comté de Japhe, et où il signala sa valeur contre les Sarrasins. Mais ceux-ci, s'étant emparés de lui, le firent cruellement mourir. « Ces traîtres chiens, » dit le sire de Joinville, entrèrent » dans la prison là où le comte Gauthier était ; et là le dépiécèrent  et hachièrent par pièces, et plusieurs martyres lui firent, dont nous devons croire que glorieux est en paradis. » On place sa mort en 1251. Le même sire de Joinville dit de Gauthier dans un autre endroit : « Ici parlerons du bon comte de Japhe, Messire Gauthier de Brienne, lequel en son temps et vivant, et à grand force de faits d'armes et de chevallerie, tint la comté de Japhe par plusieurs années :  lui étant assailli des Égyptiens, et sans qu'il jouît d'aucun revenu , mais seulement de ce qu'il pouvait gaigner ès courses qu'il faisait sur les Sarrasins et ennemis de la foi chrétienne. Et advint par une fois qu'il déconfit une grande quantité de Sarrasins, qui menaient grand foison de draps de soie de diverses sortes, les quels il gaigna, et en apporta. Et quand il fut à Japhe, il les départit tous à ses chevaliers, sans qu'il lui en demourât  rien. Et avait telle manière de faire, que le soir qu'il s'était parti d'avec ses chevaliers, il entrait en sa chapelle, et là était longuement à rendre grâces et louanges à Dieu : et puis s'en venait gésir (coucher) avec sa femme,  qui moult bonne dame était, et était sœur du roi de Chypre. »

(4) L. Brochet, Le canton de Maillezais, art. Benet, p. 17.

 

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