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PHystorique- Les Portes du Temps
8 novembre 2020

Le château de Belleville sur Vie et ses premiers Seigneurs

Essai de restitution du château de Belleville sur Vie en Poitou

La seigneurie de Belleville près la Roche-sur-Yon a été possédée successivement par 3 familles qui en ont porté le nom.


Dès 935, l’Histoire fait mention d’un « Seigneur de Belleville, chargé de protéger l’illustre Abbaye de Poitiers contre les invasions Normandes ».
Jusqu’à la fin du XIVème siècle, la Seigneurie de Belleville s’étend sur un vaste territoire qui fluctue, selon les époques, de Beauvoir sur Mer, la Garnache, Commequiers, … la Roche sur Yon et Luçon.  
Description


Les Premiers Seigneurs


Mauritius de Monte Acuto, (Maurice de Montaigu) cité dans la charte de 1099 - Herbert, vicomte de Thouars et Geoffroy III, seigneur de Tiffauges donation au prieuré de la Chaize-le-Vicomte


Au XIIe siècle, Agnès, Dame de Belleville, héritière de sa famille, épousa d'abord Bernard Chales (ou fils de Chalon) de La Roche-sur-Yon, qui, vers 1170, donna avec ses 3 fils une rente en blé, sur sa cour de Belleville, à Aimery, prieur de La Roche-sur-Yon, pour lui, les siens et les âmes des Guarat.

 
Ce don fut confirmé en 1212 par Brient de Montaigu, 2° mari d'Agnès, qui fut à cause d'elle seigneur de Belleville. Leurs enfants héritèrent de ce fief dont ils prirent le nom.


Cette 2° famille de Belleville s'éteignit au XIVe siècle, et la seigneurie passa par alliance à la famille anglaise des Harpedane, qui depuis le XVe siècle a porté de préférence le nom de Belleville.

 
1. — Brient de Montaigu et de Belleville, Chevalier, seigneur de Commequiers, Belleville, était fils puîné de Maurice de Montaigu, seigneur dudit lieu et d'Héloïse de la Garnache. (V. gén. Montaigu.) Il naquit vers 1150

.
On le trouve ordinairement appelé Brient de Montaigu dans un grand nombre de chartes du bas Poitou. (Marchegay.)
Cependant, dans une charte du prieuré de Machecoul, dépendant de Marmoutiers, datée de l'an 1214 (Morice, Hist.de Bretagne, preuves, p. 826), et dans une charte de Sainte-Croix de Talmont de l'an 1216, il est appelé Brient de Belleville. (Cart. Talmont, n° 448. M. A. O. 1872.)


On le trouve qualifié seigneur de la Garnache dans un titre de l'abbaye des Fontenelles daté de l'an 1216. (D. F. 8, 419.) Mais cette seigneurie appartenait à sa nièce, fille de son frère aîné, Maurice de Montaigu, et s'il la posséda, ce fut seulement en partie, ou provisoirement, après le décès de son frère, en attendant règlement d'héritage maternel.


On trouve un sceau de Brient de Montaigu dans une charte du prieuré de Fontaines, dépendant de Marmoutiers, de l'an 1225; il porte un écu gironné de 12 pièces, dont 6 de vair, au revers une main. S. B. Domini de Monte Acuto. (Cart.Marm. II, p. 353.)


Brient de Montaigu-Belleville mourut vers 1225-30.


On trouve dans le cartulaire du prieuré de La Roche-sur-Yon 2 chartes qui donnent l'état de sa famille, l'une datée du 6 des calendes de mai 1212, où il figure avec sa femme et ses 5 enfants, l'autre de l'an 1225, où il nomme également les membres de sa famille. (Marchegay, Cartulaires du bas Poitou.)


Il avait épousé, vers 1180, AGNÈS, Dame de Belleville, veuve de Bernard Chales, de La Roche-sur-Yon,

dont il eut : 1° JOSSELIN, Chevalier, seigneur de Belleville, Commequiers, qui fit don avec son père en 1212, 1218 et 1225 au prieuré de La Roche-sur-Yon.

 


D'après le cartulaire d'Orbestier (n° 43. A. H. P. 6), il fit cession, en 1230, à cette abbaye du droit de viguerie qu'il réclamait sur Maupertuis. Dans cette charte, il dit qu'ayant appris la vérité, au sujet de ces droits, de la bouche de son père Brient de Belleville, il confirme les dons faits par ses prédécesseurs. (Brient de Montaigu-Belleville était cependant déjà mort, croyons-nous, lors de la signature de cet acte.)


En 1235, Josselin de Belleville assista avec son frère Maurice à un jugement rendu en la cour de Challans en faveur du prieuré de Sallertaine ; cet acte fut scellé des sceaux des 2 chevaliers. (Marchegay.) Nous n'avons pas trouvé d'autre document concernant ce personnage qui nous paraît être décédé sans postérité.


(Mais il se pourrait cependant que Maurice II établi plus loin (degré 3) fût fils de ce Josselin.) 2° GIRARD, qui fit don avec son père à La Roche-sur-Yon en 1212, mais qui décéda avant 1225 ; 3° ARBERT, qui figure dans les chartes de 1212 et 1225, sur lequel nous n'avons pas d'autres renseignements; 4° MAURICE, qui suit ; 5° HÉLVOISE ? nommée dans les chartes de 1212 et 1218 ; 6° CATHERINE, mentionnée dans une charte de 1218 où Brient de Montaigu nomme ses enfants.


2. — Maurice de Belleville, Chevalier seigneur de Belleville, Commequiers, Montaigu, la Garnache, etc., fit don à La Roche-sur-Yon avec son père en 1212, 1218, 1235.
 Il assista en 1235 avec son frère Josselin, au jugement rendu à Challans en faveur du prieuré de Sallertaine, scellé de leurs 2 sceaux, portant des écus gironnés (Dom Villevieille, v° Belleville.)

Avec sa femme Guiburge, il fit cession à l'abbaye des Fontenelles de divers droits, psse de Ste-Flaive, en 1239. (D. F. 24.)


Le 28 mars 1241, il fit don à Geoffroy de la Flocellière d'une rente de 40 livres, en récompense de ses services (d'après une note).
Nous pensons que ce Maurice de Belleville se maria 2 fois : d'abord, vers 1210, avec une dame dont le nom est inconnu, puis vers 1230, à Guiburge BOSCHER (ou BOUCHER), Dame de la Boucherie.

Elle est nommée dans une charte des Fontenelles de l'an 1241. (Sommier des Fontenelles, p. 228. Notes Marchegay, vol. 17, n° 517. Nouv. fonds franc. 5037.) Marchegay pense que cette dame mourut sans postérité parce qu'on trouve au même Sommier (p. 176) que Guillaume Le Houx, sgr de la Boucherie, héritier en partie, proportionaliter hœres, de ladite Guiburge, confirma le don d'une rente de 15 livres, qu'elle avait fait à l'abbaye des Fontenelles. Ce don fut aussi confirmé par Guillaume de Sonay ? autre héritier en partie de cette dame, l'an 1215. (Sommier, p. 195. — Marchegay, 17, p. 228 et 514.)


Il pourrait se faire cependant que ces personnages fussent des gendres de Maurice de Belleville et de ladite Guiburge. Nous pensons qu'il eut d'un 1er mariage MAURICE, qui suit……



Maurice V, Seigneur de Belleville, vers 1300, participera aux côtés de Philippe LeBel à la Guerre des Flandres.
Sa sœur, Jeanne de Belleville qui vécut de 1300 à 1359, se maria avec Olivier IV de Clisson. Ils eurent 5 enfants dont Olivier V, futur connétable de France.


Jeanne, suite à l’exécution de son mari en 1343 pour traitrise, se rebella contre le roi en menant une guerre impitoyable sur mer contre les marchands français.

 

 

En 1268 Chevauchée de Girard Chabot, sire de Rays sur les terres de Maurice, seigneur de Belleville

 ==> Les Sires de Retz et le château de Machecoul

Un grave procès éclata, vers l'an 1257, entre Maurice, seigneur de Belleville, Montaigu et la Garnache, et Girard Chabot, sire de Rays, au sujet des chateaux, ville et seigneurie de Machecou, dont chacun se prétendait héritier.

Au bout de treize années, une transaction en assura la jouissance viagère à M. de Belleville. Alors les habitants du pays purent vivre en paix, sans redouter les fréquentes expéditions que chaque seigneur, suivi d'une bande de gens d'armes, faisait sur les terres de son ennemi.

Les domaines et les sujets de Maurice avaient surtout souffert de ces véritables razzias, Girard Chabot étant plus jeune, plus violent et mieux pourvu d'alliés qui lui prêtaient leur impitoyable concours.

Au nombre des plus actifs était Geoffroy de Chateaubriant, seigneur de la Chaise-le-Vicomte, par son mariage avec Marguerite de Lusignan, veuve du vicomte de Thouars; mais la chevauchée qu'il fit, en 1268, sur la terre de Belleville, ne resta pas impunie.

Par suite de la plainte portée devant le comte de Poitou, Alphonse, fils du roi de France Louis VIII, il fut condamné à une forte amende au profit du comte, et probablement aussi à des dommages et intérêts envers celui dont il avait envahi et ravagé les domaines.

 La bourse de Geoffroy n'était pas assez bien garnie pour payer cette amende et le rachat; ou droit de mutation, de terres dont il venait d'hériter en Talmondais.

Sur les 2800 livres dues au comte de Poitou, il lui en manquait 2500. Il obtint un délai pour payer cette somme, à la charge toutefois de fournir bonne caution. Girard Chabot fut son piège, mais sans qu'on puisse voir dans sa garantie le témoignage d'une vive gratitude pour l'assistance reçue du sire de Chateaubriant.

La charte suivante (1) montre de combien de précautions fut entouré l'engagement qu'il a contracté au nom de son allié :

        

A tous ceulx qui ces présentes lettres verront et orront, Geffroy, seigneur de Chasteaubrient et de la Chese, chevalier en icelui temps, salut en nostre seigneur.

Sachent tous que j'ay mis et posé Girart Chabot, seigneur de Rays, en plege pour moy envers noble homme Enphons, conte de Poictiers et de Thetouse, filz Loys noble roy de France, de deux mil et huit cens livres

- les quelles je doy à celui davant dit conte, par raison du rachat de ma terre de Thalemondeys et par raison d'une chevauchée que je avoye faict en Poitou, en la terre du sire de Belleville

- a paier XII cens et cinquante livres à ceste feste de Toussains prouchain avenir, et doze cens et cinquante livres à la feste de la Chandeleur prouchain ensuivant.

 Et si ledit Girart avoit domage ou faisoit coustz ou missions (2) pour ladicte pleverie (3), pour faulte de moy, je suis tenu, sus tous mes biens et sus toutes mes choses meubles et non meubles, presens et avenir, et sus toute ma terre en quelque lieu que elle soit, à garantir et deffendre ledit Girart de tous coustz et de tous domages, de toutes missions que il feroit et que il auroit en ladicte pleverie ; et lui ay obligé et oblige dès j’a tous mes biens et toute ma terre dessus dicte à t'en garantir et à lui enteriner cestes choses davant dictes.

 Et si je défailloye a lui garentir et deffendre en cestes choses dessus dictes ou en aucunes de celles, je pry et supply à monseigneur le conte de Poictiers dessusdit, et à monseigneur le conte de Bretaigne, et à leurs alouez, que ilz baillegent tant audit Girart de mes biens ou de ma terre que plainière satisfacion soit faicte audit Girart ou aux siens des coustz et des maulx et des domages que il y auroit faiz et miz, et des despens et des missions que il auroit faiz en ladicte plevine, à son plain, dit (4), sans y amener autre prove.

 Et ay renoncié sus ce à tout droit escript et non escript, et à tout privilege de croix donné et à donner et à tous usages et à toutes coustumes et à tous establissemens et à toute grace de quaucunque sede (5) que ce soit, donnée et a donner, et espiciaument et expressément à toutes raisons, à toutes allegacions et à toutes choses, comment que elles soient nommées, et à chascune par soy, qui contre ceste presente lettre pourroient estre obicées (6) et oposées et qui me pourroient aider en cestes choses dessusdictes et en venir encontre cestes lettres et nuyre audit Girart.

 En tesmoing de laquelle chose, j'ay donné audit Girart cestes lettres séellées de mon séel.

Ce fut fait au jour de dimanche que l'en chante Occuli mei, en l'an de grace mil CCLX et huit. (7)

 

 

 

Le château édifié vers le XIème siècle, fortifié dont il ne reste aujourd’hui pour traces qu’une partie des douves.


Une description en a été faite en 1798 indiquant un quadrilatère avec « salle, salon, cuisine, écuries, granges, cour fermée, boulangerie, chambre haute et grenier… et toits à cochons… 2 petits jardins ».


La mairie a été édifiée à l’emplacement du château et construite en 1850 avec les anciennes pierres de la demeure seigneuriale.


Une tour de défense était érigée au Nord et existait encore au début du XXème siècle.
Les douves existaient encore en 1837. Cette ceinture d’eau était importante car elle enfermait une surface de 4 hectares protégeant les murailles Est du château remontant au Nord derrière l’ancienne église frôlant l’ancien cimetière (place de Lattre de Tassigny), redescendant à l’Ouest de la place du Champ de Foire pour rejoindre la rue Charette du nom du Général Vendéen et au Sud utiliser la cuvette naturelle formée par le ruisseau le Godineau.

 

 

Société d'émulation de la Vendée

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou. Beauchet-Filleau, Henri

 

Tableau Chronologique des principaux événements qui ont eu lieu dans le Bocage de la Vendée depuis Jules-césar jusqu’en 1791<==.... .... ==>Jeanne de Clisson, Dame de Belleville et du château de l'Ile d'Yeu. (légende de Pirate)

 


 

Belleville sur Vie - Précis Historique sur l'ancienne église romane et du Bréviaire de Jeanne de Belleville -

L'ancienne église de Belleville, dont on n'a pu sauver que les parties les plus intéressantes, consistant dans le portail extérieur et la première travée de sa nef, de l'imminente destruction dont elle était totalement menacée, présente, pour ce qui en reste debout tous les caractères de l'architecture de la fin du XIIe siècle ou du commencement du XIIIe.

 

Les RUINES de COMMEQUIERS , Château du chevalier et seigneur Louis II de Beaumont-Bressuire -

Sur la route des Sables à Challans, en s'arrêtant au Pas-Opton, on prend, sur la droite, le chemin de Commequiers, où l'on arrive après deux kilomètres de parcours. Les ruines de Commequiers sont les restes d'un magnifique château-fort établi en forme de parallélogramme.

 

Guerre de Religions dans le Poitou, PRISE ET SIÈGE DE MONTAIGU (Septembre 1580)

En 1517, Montaigu, promue baronnie, devint possession de la famille de La Trémoille. À la suite du séjour de Jean Calvin à Poitiers, la réforme protestante se répandit en Poitou et atteignit Montaigu.

 

(1)   Archives du château de  Serrant, cartulaire original des Sires de Rays, page 239.

(2) Mises ou dépenses.

(3) Cautionnement.

(4) Affirmation.

(5) Siège, et surtout de la cour de Rome.

(6) Objectées.

(7) Le 24 février 1269, nouveau style.

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