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PHystorique- Les Portes du Temps
28 décembre 2017

Jeanne de Clisson, Dame de Belleville et du château de l'Ile d'Yeu. (légende de Pirate)

Jeanne de Belleville Olivier de Clisson château Montaigu Claire Biteau-Guillemain Enluminures

(Olivier de Clisson et Jeanne de Belleville Parcours d’interprétation du patrimoine de la vieille ville de Montaigu, en Vendée. http://enlumine.org/blog/tag/jeanne-de-belleville/ )

L’histoire de Jeanne de Belleville se déroule en pleine guerre de Cent Ans (1337-1453)

Jeanne-Louise de Belleville, dite la Tigresse bretonne, Lionne bretonne comme les Anglais (The Lion’s Britany), la Veuve Clisson, la Tigresse sanglante, malgré ses origines poitevines, née dans le Poitou, est devenue corsaire au XIVe siècle par vengeance.

Square Jeanne de Belleville sur Vie

(Square Jeanne de Belleville sur Vie)

Née en 1304 à Belleville sur Vie (Vendée), elle avait hérité de nombreux domaines dans les pays de Retz et de Garnache.

Elle est la fille de Maurice V de Montaigu, Seigneur de Belleville,  Seigneur de Montaigu, de la Garnache, de Châteaumur, de Palluau et de Beauvoir-sur-Mer, Commequiers

et de Létice de Parthenay (1276 - ?) (Parents Guillaume VI L'ARCHEVÊQUE, seigneur de Châtelaillon 1250/-1316 et de Marguerite de THOUARS)

jeanne de belleville Coat_of_Arms_Clisson_Family

Elle est d'abord l'épouse de Geoffroy VIII de CHATEAUBRIAND) (1293-1326), seigneur de Châteaubriant

Mort de Geoffroy VIII de Châteaubriant (mort à la bataille de La Roche-Derrien) Baron de Châteaubriant, Seigneur de Vioreau (44), de Candé, de Challain et des Huguetières

Dans une période où l’Ile d’Yeu était passée du diocèse de Poitiers à celui de Luçon.

En 1320, Maurice V de Belleville était mort sans descendance.  C’est sa soeur, Jeanne de Belleville, veuve de Geoffroy de Chateaubriand, qui  était devenue la nouvelle propriétaire et seigneuresse de l'Ile d'Yeu.

Le vieux-château de l'Ile d'Yeu,  a été le lieu de nombreux événements au cours de l'histoire depuis sa construction par Jeanne de Belleville.

 

Tous deux décident alors de la construction d’un château plus résistant pour mieux protéger l'île sur les fondations d'un ancien Chatelier en bois, qui protégeait l'île jusqu'alors.

En 1328, elle s'était mariée avec Olivier IV de Clisson à qui elle donne l'Ile d'Yeu en dot.

de cette union sont nés cinq enfants :

•             Maurice de Clisson

•             Guillaume de Clisson

•             Olivier V (23 Avril 1336 – 22 avril 1407), son successeur et  connétable de France

•             Isabeau (morte en 1343), épouse de Jean Ier de Rieux et donc mère de Jean II de Rieux

•             Jeanne, qui épousera Jean Harpedane, seigneur de Montendre

Jeanne-Louise de Belleville, dite la Tigresse bretonne, Lionne bretonne comme les Anglais (The Lion’s Britany), la Veuve Clisson, la Tigresse sanglante

(Enluminure de style gothique XVème siècle sur Jeanne de Belleville, au format 21x30cm (30x40 hors tout) exécutée sur un parchemin de chèvre. La feuille d'or véritable exalte de multiples reflets. La peinture est constituée de pigments liés avec une détrempe médiévale à base d'ingrédients naturels. Les gestes sont effectués selon les techniques d'époques (dégradés, motifs...) et à main levée. Le thème est celui de l'histoire de Jeanne de Belleville, femme corsaire du XIVème siècle. Une belle call Artiste : Elsa Millet http://elsa-millet.com/?page_id=177 )

 

 

12 novembre 1333.  Confirmation de certaines lettres du sénéchal de Poitou en faveur du seigneur de Clisson et de la dame de Belleville

(JJ. 66, n" 1178, fol. 503).

Philippes, par la grace de Dieu, roys de France. A touz ceus qui ces presentes lettres verront et orront, salut.

Nous avons veu unes lettres de nostre amé et feal Raymon de Rabastan, chevalier; nostre seneschal jadis de Poitou, contenans la fourme de pluseurs autres encorporées en ycelles, des quelles lettres la teneur s'ensuit (manque).

Et de la partie du dit seigneur de Cliçon et de la dite dame de Belleville sa fame, nous ait esté requis que les dites convenances, dons et octroiz ci dessus contenuz, confessiez et prouvez, nous vousissions loer, ratiftier etconfermer, nous, à la dite supplicacion, les dites convenances, dons et octroiz, par la teneur de ces presentes lettres, loons, ratefions, approuvons et, de nostre auctorité royal, confermons.

Sauf en au.tres choses tout nostre droit et l'autruy. Et que toutes cestes choses soient fermes et estables ou temps avenir, nous avons fait mettre nostre seel en ces lettres.

Donné à Paris, le xije jour de novembre, l'an de grace mil ccc. trente et trois.

Par le roy, à vostre relacion. Gervasii.

 

 

Septembre 1334 Ratification de certaines clauses du contrat de mariage de Jeanne de Belleville avec Olivier de Clisson.

  • B AN JJ. 66, n° 1433, fol. 627
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 108-112

D'après a.

 

Philippes, par la grace de Dieu, roys de France. A tous ceuls qui ces lettres verront, salut en nostre Seigneur. Comme à nous fust et soit venue noble dame, Jehanne, dame de Belleville et de Clizon (1), en se complaignant que, comme ou traitié et prelocucion du mariage et pour le faire, lors non pas fait, et après fait entre noble homme Olivier, seigneur de Clizon et la dite dame, le dit chevalier avoit donné, baillié et octroié à la dite dame et à ses enfanz, qui de eulz deuz ystront, touz ses acquez fais et à faire et la tierce partie de touz les heritages, c'est assavoir sa vie tant seulement, et après le decès d'elle, [des] dis enfanz et de ceuls qui cause auront d'euls, à pur et perpetuel heritage, retenu toutevoies au dit chevalier les usufruiz des dites choses, le cours de sa vie, et que de ses choses, ou dit traitié, avoit promis par son serement le dit chevalier en donner et passer lettres à la dite dame, à perpetuel memoire ; et comme la dite dame ne eust encores, par sa negligence, eu de la dite donoison les dites lettres du dit seigneur de Clizon, comme il promist, nous suppliast que nous li donnissions et feissions donner et passer les dites lettres, selonc ce que greées et octroiées estoient et avoient esté ou dit traitié.

 

Pour quoy nous, à la supplicacion de la dite dame, desiranz savoir la verité des dites choses, à la fin de desclairier à la dame dessus dite et à ses enfanz leur droit, feismes enquerre par certains commissaires, ès quiex à ce et en plus grant chose nous ajoustons planiere foy, la verité des choses dessus dites, c'est assavoir par noble homme Jehan de Chasteaubriant, chevalier (2), Eon de la Groée, prestre, Bernart de Guigue, escuiers, et André Buchalon, clerc, nostre juré, qui de la dite cognoissance avoient oï, si comme la dite dame disoit, et par les deposicions et atestacions des que les personnes sur ce, tesmoings produiz, receuz, jurez et examinez sur ce diligemment et solennelement, par la relacion des diz commissaires, il nous apparu souffisamment les convenans dessus diz avoir esté faites en la maniere dessus dite, l'octive de la Purificacion Nostre Dame, vierge, l'an mil CCC. vint et neuf  (3), ou quel jour n'estoit ne n'avoit encores point de mariage fait entre les diz dame et chevalier, si comme les diz tesmons disoient par leurs seremens, de leurs fame, de leur creance et obedience, à la requeste de la dite dame, feismes le dit chevalier, par son serement donné par devant nous seur ce, nous respondre si ces choses estoient vraies.

 Li quel respondi et recorda par son serement que les dites convenances et donoisons estoient vraies et qui les vouloit tenir et acomplir en bonne foy, et par ce que communion a acoustumé engendrer dissension et brigue, le dit chevalier bailla, livra et assigna dès maintenant la dite dame pour la dite tierce partie, tant comme à son viage appartient, et au sire de Montejoan (4), comme tuteur Maurice et Guillaume de Clizon, enfanz des diz chevalier et dame, tant comme à euls appartient par l'eritage des dites choses, la chastelerie de Bolain o toutes ses appartenances, et tout quant que il a en la parroiche du Point Chasteaul et ès lieux prochains, o tout le droit de possession, de proprieté, de juridicion, de haute seignourie et de basse, jusques à la quantité de la dite tierce partie, pour oster les dissencions et brigues, qui pourroient estre entre les dite dame et enfanz, d’une partie, et les autres enfanz au dit chevalier, d'autre, sur les parties et divisions de la terre au dit chevalier, sauf et retenu son usufruit ès dites choses, comme dit [est], et ainsi que, se les dites donoisons ne pooient ou ne devoient tenir, que elles tenssissent et tiengnent en tant et en tele partie que elle pourroit et devroit tenir de droit et de coustume, et que les choses tenir et garder et acomplir par tous articles le dit chevalier, present devant nous et confessant les choses dessus dites et chascune estre vraies, condempnames et condempnons.

Et pour oster toute maniere de brigues et de comptens ou temps à venir, et par quoy les dites choses aient force, vertu et effort, nous, de certaine science, publiames toutes les dites choses et chascune d'icelles, o toute sollempnité deue et acoustumée en telles choses et en semblables, gardée par touz articles, et approuvames les dites donoisons et toutes les autres choses, et les loons, confermons et approvons, de nostre auctorité royal et de certaine science, et volons ces choses estre eues pour publiées en tant comme elles en ont mestier.

Suppleant (5), de nostre dit povoir royal et de nostre certaine science, tout quanque puet avoir de deffaut ès choses dessus dites, soit en forme ou en maniere ou en sollempnité de droit escript non gardée, mis et entrepousé sur toutes ces choses nostre decret, toute sollempnité de droit escript et non escript gardée, eue en cestes choses.

 Et pour ce que ce soit ferme chose et estable à tous jours, nous avons fait mettre nostre seel en ces presentes lettres.

Ce fut donné et fait à Angiers, l'an de grace mil ccc. trente et quatre, ou mois de septembre.

Par le roy, à vostre relacion. G. Godeffroy.

 

 

 

 

Les couronnes de France et d’Angleterre se disputent la Bretagne.

 Une lutte ouverte éclate, Olivier prend part au combat pour la France, lors du siège de Vannes par les Anglais il est fait prisonnier et sera conduit en Angleterre.

Libéré contre une somme relativement peu élevée, le Roi de France Philippe VI de Valois  soupçonne Olivier IV de Clisson de vouloir aider les anglais à conquérir la ville de Nantes.

Olivier IV est alors attiré dans un piège à Paris au motif d'un tournoi de chevalerie mais il y est arrêté pour son soutien à Jean de Montfort contre Charles de Blois, neveu du roi de France, Philippe VI, et prétendant au trône ducal

il est arrêté, emprisonné, et condamné en 1343 à la décapitation pour félonie par le Roi de France, Philippe VI.

Son exécution a lieu aux Halles à Paris, et sa tête est envoyée à Nantes où elle fut, pour certain auteur, exposée durant plusieurs jours au bout d'une lance du haut d'un créneau du château du Bouffay (ancien château aujourd'hui disparu construit à Nantes, dans le quartier Bouffay (centre-ville), à la fin du Xe siècle par Conan Ier le Tort)

Female-Pirate-Jeanne-Lioness-of-Brittany-Execution-Olivier-de-Clisson

C'est de là que sa femme, Jeanne de Belleville, jura de se venger. Le Roi en profita pour s'octroyer tous les domaines qu'Olivier IV de Clisson possédait en Poitou et en Bretagne.

 

Par arrêt du 1er décembre 1343, Jeanne de Belleville est condamnée au bannissement du royaume et à la confiscation de ses biens.

« Lune prima die Decembris (1343), Johanna de Bellavilla, relicta Oliverii quondam domini de Cliçonio militis, Guillelmus Berardi armiger, Guionetus de Fayaco, quondam castellanus castri de Garnachia, et Gaufridus Denart quondam castellanus de Gavro.... per arrestum perpetuo fuerunt banniti, declarando et decernendo omnia eorum bona, attento quod crimina (eorum) in lesionem regie majestatis perpetrata fuerant, confiscata esse et juribus ac dominio regis applicata. » (Arch- Nat. Reg. X 2 a 4 ; f. 209 v°.)

 

La redoutable veuve de Clisson, Jeanne de Belleville, avait été bannie avec ses complices, tous ses biens et tous ceux de son mari confisqués ; mais elle, les bourreaux du roi ne pouvaient l’atteindre, elle continuait de se venger fièrement, largement, sur terre et sur mer, aux dépens des sujets de Philippe VI.

Jeanne ne peut pardonner au roi sa cruauté, et à Charles de Blois d'avoir trempé dans ce qu'elle regardait comme un assassinat.

Considérant que le roi a agi par traîtrise, elle achète, pour se venger, trois bateaux avec ses biens pour faire la guerre de course contre les navires de commerce français.

Jeanne-Louise de Belleville, dite la Tigresse bretonne, Lionne bretonne comme les Anglais (The Lion’s Britany), la Veuve Clisson, la Tigresse sanglante (2)

Elle baptisera son navire amiral « Ma Vengeance » qu’elle peint en noir et qui arborent des voiles rouge sang. Elle recrute des corsaires comptant parmi les plus sanguinaires de l’époque.

Utilisant ces navires pour patrouiller dans la Manche, chassant les navires français pour massacrer plusieurs de leurs équipages, laissant seulement quelques survivants pour dire au roi français des attaques.

Ces attaques lui ont valu le surnom de "La Lionne de Bretagne". Pendant la bataille de Crecy, Jeanne utilisa ses navires pour ravitailler les forces anglaises.

 

Après quelques années de combats navals pendant lesquelles elle inflige de sérieuses pertes aux Français, elle perd son navire dans un naufrage. Son plus jeune fils Guillaume meurt durant ce naufrage.

Réfugiée en Angleterre avec son fils Olivier, futur connétable de France.

 

Mai 1345 Don à Pierre des Champs, écuyer de Guillaume Flote, chancelier de France, d'une maison dite la Salle Berthelot, avec le bordage de la Giletière et le fief des Vignes, situés dans la châtellenie de la Garnache, et saisis sur Olivier de Clisson.

  • B AN JJ. 75, n° 338, fol. 204
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 289-290

D'après a.

 

Jehan, ainsné, etc.

 A touz ceuls qui verront ces presentes lettres, salut.

 Savoir faisons que nous, en recompensacion des bons et agreables services que Pierre des Champs, escuier de nostre amé et feal Guillaume Flote, chancelier de France, nous a faiz ou temps passé en noz guerres, et esperons que il nous face encores ou temps avenir, à ycelui Pierre avons donné et octroyé, donnons et octroyons perpetuelment et heritablement, pour lui et pour ses hoirs, et pour ceuls qui de lui auront cause, une maison appellé la Sale Berthelot o son appartenance, avecques le bordaige de la Giletiere et le fié des Vignes, tenans à la dite maison, assis en la chastellenie de la Garneche, les quelles puent monter douze livrées de rente à assiete du païs, ou environ, si comme l'en dit, et les quelles choses nous ont esté acquises par la forfaiture de feu Olivier de Clicon (6), qui par ses demerites a esté executez.

Mandans et commandans par ces meismes lettres au seneschal de Poitou, ou à son lieutenant, que, ou cas que les choses dessus dictes ne vaudront que la somme dessus dicte ou environ, le dit Pierre il mette en saisine et possession des choses dessus nommées, et en ycelles le garde et tiengne paisiblement, osté tout autre detenteur à qui elles n'auroient esté données par les lettres de nostre très chier seigneur et pere, ou par les nostres, données avant la date de ces presentes

. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable à touz jours, nous avons fait mettre nostre seel en ces lettres. Sauf en autres choses nostre droit et en toutes l'autrui.

Données à Conflans, l'an de grace mil ccc. xlv., ou moys de may.

Par monseigneur le duc. Mellou.

Sine financia. Justice.

 

 

Août 1345 Don par Jean, duc de Normandie, comte de Poitou, à Alice de la Ville-au-Fourrier, veuve de Geoffroy de Cologne, chevalier, du manoir du Plessis, paroisse de Sainte-Gemme, provenant de la confiscation d'Olivier de Clisson et de Jeanne de Belleville.

  • B AN JJ. 68, n° 117, fol. 66 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 293-295

D'après a.

Jehan, ainsné filz du roy de France, duc de Normandie, conte de Poytou, d'Anjou et du Maine.

Savoir faisons à touz, presenz et avenir, que nous, pour consideracion des bons et aggreables services que les parenz et amis de nostre amée et feal Aalips de la Ville au Fourrier, fame jadiz de feu Geffroy de Coloigne (7), chevalier, firent à nostre très chier et amé seigneur, de bonne memoire, le beau roy Philippe, ou temps qu'il vivoit, et aussi que son dit feu mari fist à nostre dit seigneur et pere, en ses guerres, ès quelles il le servit bien et loyaument, si comme nous sommes souffisanment enfourmez, à ycelle Aalips, à ses hoirs et successeurs, et à ceuls qui de euls auront cause, avons donné et octroyé, donnons et octroyons, de grace especial et de certaine science, par ces presentes, le manoir du Plesseiz, assis en la parroisse de Sainte-Gemme, avecques certaines terres arables, prez, vignes, bois, chapons et autres rentes appartenanz au dit manoir, les quelles choses Jehan Hubert donna et transporta à feu Olivier, jadis sire de Cliçon, ou aus enfanz de lui et de Jehanne de Belleville, sa fame, ou au tuteur des diz enfanz, ou nom d'eulx, et nous ont esté données par nostre dit seigneur avecques l'autre terre du dit feu Olivier, et puent valoir vint livres tournois de rente par an, ou environ, à tenir et posseder ycelles choses par la dicte Alips, par ses diz hoirs et successeurs, et par ceuls qui d'euls auront cause, à perpetuité et heritablement, en la fourme et maniere que le dit feu sires de Cliçon les souloit tenir et posseder, ou temps qu'il vivoit.

Et que ce soit ferme chose et estable à touz jours, nous avons fait mettre nostre seel à ces lettres. Sauf en autres choses nostre droit et en toutes l'autruy.

 Ce fu fait au Mans, l'an de grace mil ccc. xl. et cinq, au mois d'aoust.

 

Par monseigneur le duc. Mellou.

 

 

Elle épouse vers 1349 Walter (Gauthier) de Bentley, lieutenant du roi d'Angleterre en Bretagne, capitaine des troupes anglaises qui combattent pour Jean de Montfort contre Charles de Blois.

 

Au titre de ses faits d'armes, il reçoit de nombreux fiefs en Bretagne, entre autres « les terres et châteaux de Beauvoir-sur-Mer, d'Ampant, de la Barre, de la Blaye, de Châteauneuf, de Villemaine, de l'Île-Chauvet et les îles de Noirmoutier et de Bouin ». 

 

Par lettres patentes d'Edouard III roi d'Angleterre datées de 1349, Jeanne, dame de Belleville et de Clisson, la mère du connétable Olivier de Clisson fut remise en possession des domaines qui avaient été confisqués par Philippe de Valois, roi de France, après la condamnation à mort d'Olivier III de Clisson son mari.

 

Litterae patentes praedicti Regis datae anno XXIII. Regni ejus, quibus concessit valleto suo de Bertelée et Johannae ejus uxori Dominiae de Bellavilla et de Clisson omnia dominia, castra, fortalicia, villas, maneria, terras, et loca de Beauvoir, Ampout, la Barre, la Baye, Chastel-noef ; nee non insulas, dominia, et fortalicia de Noirmoustier, et de Chauvet, ac mediatatem insulae de Boign, ac etiam castra, et maneria et fortalicia Villaemaniae, cum omnibus pertinentiis ; ac etiam totum sal de dictis terris et locis ; habenda et tenenda eidem valleto, et Johannae, et haeredibus Johannae, cum omnibus ad dictas terras et loca pertinentibus, possidenta in perpetuum.

Alliée positive de l'Angleterre, le pape Clément VI, sur requête du roi de France, intervient auprès du roi Édouard III pour qu'il mette un terme aux agissements de cette « tigresse ».

Enfin lasse, épuisée par cette vie si mouvementée, elle se retira à Hennebont, près de la comtesse et du jeune comte de Montfort. Blain lui était fermée, Blain ne lui appartenait plus ; le château avait été saisi avec tous ses biens et donné à Louis de Poitiers, ainsi qu'une maison au faubourg de Nantes.

L'un de ses 5 fils, le futur Olivier V de Clisson, bien qu'élevé à la cour d'Angleterre, servira Charles V et Charles VI et deviendra connétable de France.

Elle meurt en 1359, probablement en Angleterre.    Ses biens, qui avaient été confisqués, furent rendus, en 1362, à son fils, Olivier IV de Clisson.

 

Le serment de Jeanne de Belleville et de ses fils.

« Si Dieu ne trompe point demain mon espérance,

Demain se lèvera le jour de la vengeance.

Pardonne mon retard, pauvre époux adoré ;

Tu le sais, mon seul crime est d'avoir ignoré.

Mais le retard n'a fait qu'accumuler ma haine

Tremblez, lâches, tremblez, car la mesure est pleine :

Le châtiment sur vous est enfin suspendu.

Et vous ne perdrez rien pour l'avoir attendu.

Clisson vous a maudits sur l'échafaud infâme :

Eh bien je vous maudis à son tour, moi sa femme.

Délateurs de Clisson, Philippe de Valois, Vous juges, vous bourreaux , et toi Charles de Blois, Tout ce qui sur la terre a pris part au supplice , Comme auteur, comme acteur, instrument ou complice, Ceux qui s'assocîront à ce que l'on a fait, Ceux qui m'empêcheront de venger le forfait : Soyez maudits, au nom de toute la nature, Maudits par Dieu, maudits par chaque créature; Maudits dans tous les lieux où vous vous trouverez , A la ville, à l'armée, aux champs où vous fuirez; Maudits dans vos maisons et maudits à l'église ; Maudits par l'ouragan et maudits par la brise, Par les astres des nuits comme par le soleil ; Maudits pendant le jour, maudits dans le sommeil ; Maudits dans vos plaisirs, maudits sur votre couche, Maudits dans les baisers cueillis par votre bouche, Maudits dans vos enfants, maudits dans vos amours; Maudits dans tous vos biens, maudits, maudits toujours; De la plante des pieds au sommet de vos têtes; Dans tout ce qu'ici-bas vous rêvez ou vous faites ; Maudits dans votre soif, maudits dans votre faim, Maudits, maudits partout. Que vous dirai-je enfin?

Maudits dans votre corps et maudits dans votre âme !

Que rien n'y reste sain, que tout y soit infâme; Que votre nom à tous soit un objet d'horreur; Que pour vous prier Dieu devienne une terreur ; Et, quand sur votre front luira l'heure dernière, Qu'aucun prêtre pour vous ne dise de prière; Que vos corps, repoussés loin, bien loin des chrétiens, Aillent pourrir à l'air où pourrissent les chiens ; Puis, quand vous monterez vers le juge suprême, Que, dans sa majesté, Jésus, Jésus lui-même!

Se lève contre vous et vous plonge à l'instant Dans les feux éternels, où Judas vous attend ! »

Lorsque Jeanne se tut, haletante et brisée, Sa coupe de fureur n'était pas épuisée ; Elle avait encor soif de malédictions : Le volcan préparait d'autres explosions.

Jeanne était à la fois effrayante et sublime : On eût dit Némésis foulant aux pieds le crime.

Sa joue était en feu , ses yeux étincelaient Et sur son front crispé ses veines se gonflaient.

Elle allait et venait à grands pas sur la place, Et son silence même exhalait la menace.

 

Emile Péhant, Jeanne de Belleville, Tome II

Auteur : Péhant, Émile (1813-1876)

Éditeur : V. Forest et Grimaud (Nantes)

Éditeur : A. Aubry (Paris)

Date d'édition : 1868

Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville

Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville.

Le Bréviaire de Belleville, conservé à la Bibliothèque nationale de France, est un manuscrit enluminé dont les peintures furent réalisées par Jean Pucelle et son entourage vers le premier quart du XIVe siècle. Il doit son nom à sa probable destinatrice, Jeanne de Belleville, qui le reçut peut-être en cadeau pour ses noces avec Olivier de Clisson, seigneur breton dont les biens furent confisqués par Charles V en 1343

 

Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville. Bréviaire de Belleville, vol. II (partie été)

Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville. Bréviaire de Belleville, vol. II (partie été) -- 1323-1326 -- manuscrits

http://gallica.bnf.fr

 

 

 

 

==> 12 février 1361 CONTRAT DE MARIAGE D'OLIVIER DE CLISSON ET DE BÉATRIX DE LAVAL

Le château de Belleville sur Vie et ses premiers Seigneurs <==.... ....==> Belleville sur Vie - Précis Historique sur l’ancienne église romane et du Bréviaire de Jeanne de Belleville

....==> Guerre de Cent Ans - Les terres de Belleville et Frontenay (Fontenay labattu) attribuées au maréchal Boucicaut

 

....==> Marguerite de Valois Dame de Montaigu et Belleville en Poitou amie d’Agnès Sorel.

 

La pirate Anne Dieu-le-veut -XVIIe siècle ( Les Femmes Guerrières) <==

 

 

 

 


 D'après une généalogie manuscrite, elle était fille de Maurice II de Belleville, seigneur de Montaigu, de la Garnache, de Châteaumur, de Palluau et de Beauvoir-sur-Mer, et de Létice de Parthenay.

(1)   Jeanne de Belleville, veuve en premières noces de Geoffroy de Châteaubriand, s'était remariée avec Olivier III de Clisson en 1330. Principale héritière de son frère, Maurice III de Belleville, mort sans enfants, elle devait payer à sa belle-sœur, à titre de douaire, une rente annuelle de deux mille livres tournois. Les auteurs donnent pour femme à Maurice de Belleville, Eschive de Rochefort. Est-ce une erreur ? ou bien le dernier descendant mâle de cette maison fut-il marié deux fois ? Toujours est-il que sa veuve lui survécut plusieurs années et qu'elle s'appelait, non pas Eschive de Rochefort, mais Béatrix de Cayeu.

 Apres la mort de son mari, Béatrix prit le voile dans le monastère de Saint-Louis de Poissy et elle eut à soutenir un procès au Parlement contre Jeanne de Belleville et le sire de Clisson, pour obtenir le paiement des arrérages de son douaire, que ceux-ci lui refusaient depuis plusieurs années.

Ces faits sont relatés dans plusieurs arrêts du Parlement, notamment dans ceux du 10 mai 1337, du 12 juin 1339 et du 2 juin 1340 (Arch. nat., X1a 7, fol. 206 ; X1a 9, fol. 13, 57 v° et 104 v°).
L'arrêt de bannissement à perpétuité prononcé contre Jeanne de Belleville, à la suite de la trahison de son mari, et contre Guillaume Bérard, écuyer, Guyonnet de Fay, châtelain de la Garnache, et Geoffroy Denart, châtelain du Gavre, le 1er décembre 1343. et d'autres actes de cette procédure se trouvent clans le reg. X2a 4, fol. 193, 199 v°, 203 v° et 209.

 Les registres du Parlement contiennent d'ailleurs beaucoup d'autres renseignements importants sur Jeanne de Belleville, son père et son frère.

 (2) Sans doute le frère cadet de Geoffroy, dit Brideau, de Châteaubriant, seigneur des Roches-Baritaut, du Lion-d'Angers, etc. Voy. la note 2, p. 217 du tome Ier de ce recueil.

 (3). Le 9 février 1330 (n. s.).

 (4). Briand III de Montejean, qui devint échanson de France (le P. Anselme, t. VII, p. 174 et t. VIII, p. 528). Le même auteur, qui mentionne le présent acte, prétend cependant que le curateur de Maurice et de Guillaume de Clisson était Aimery, seigneur d'Argenton (Id., t. VI, p. 203).

 (5) Le texte porte suppliant.

(6).  Jean, duc de Normandie et comte de Poitiers, ayant été mis en possession des biens confisqués sur Olivier de Clisson, Jean Sardignon, clerc de ses comptes, fut chargé, pendant le carême de l'année 1344, de recevoir les aveux et dénombrements de tous les fiefs tenus de ce prince dans les châtellenies de la Garnache, de Palluau, de Belleville et de Châteaumur.

 Ce précieux recueil est conservé parmi les papiers de l'ancienne Chambre des Comptes de Paris, aux Arch. nat., reg. P. 594.

 (7). Ce nom de Cologne se rencontre fréquemment dans les actes des xiiie et xive siècles relatifs au Poitou ; c'est celui d'une ancienne famille féodale, à laquelle M. Beauchet-Filleau n'a pas donné place dans son Dict. généal., sans doute parce que les éléments de généalogie qu'il pouvait avoir sous la main étaient peu nombreux et difficiles à coordonner.

 Le nom d'un Geoffroy de Cologne, chevalier, peut-être le fils de celui-ci, se rencontre avec ceux de Jean Jousseaume, chevalier, de Jean des Loges et de plusieurs autres, complices de Jean de Beaumont, seigneur de Bressuire, qui furent poursuivis au Parlement par Simon Roussel et le procureur du roi, pour excès, attentats, injures, roberies, enfreinte de sauvegarde contre la personne et les biens dudit Simon. (Procédures des 11 mars 1353, 1er avril et 30 août 1354, 8 août 1355, X2a 6, fol. 17 v°, 50, 89, 112 et 202 v°.)

 

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