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PHystorique- Les Portes du Temps
19 décembre 2023

1110 Monastère de La-Lande-en-Beauchêne dans l'lle de Sallertaine (Robert d'Arbrissel - Pierre de la Garnache)

Monastère de La-Lande-en-Beauchêne dans l'lle de Sallertaine

De l’établissement des Monastères de la Lande et de Tuçon par le Bien-heureux Robert d’Arbrissel sur le territoire de la commune de Sallertaine, à trois kilomètres environ au nord du bourg, sur les bords du minuscule Taisan, s'élevait, avant la révolution, l'important monastère de La-Lande-en-Beau chêne fondé, vers l'an 1110, par Pierre II de la Garnache, qui le dota richement et le donna à l'abbaye de Fontevrault. (Proche de Challans-Noirmoutier)

 

Sallertaine est bâti à l'extrémité d'un îlot oblong, un calcaire jurassique s'élevant de trois à quatre mètres au-dessus de la surface actuelle des prairies. Celles-ci, couvertes d'eau en hiver, sont évidemment le lieu le plusbas de tout le marais.

L'ilot de Sallertaine, d'une trentaine d'hectares, est un banc de pierres de taille exploité dès le temps gallo-romain, comme on l'a vu par les débris de la villa de la Salle.

Trouvailles faites à Sallertaine.

 — Au cours des fouilles pratiquées à Sallertaine, il a été extrait du sol, près du Champ de foire, deux vases, deux crânes, une bague en cuivre et un coffret en bronze.

L’un des crânes est très probablement de l’époque gallo- romaine ; près de ce crâne fut trouvé un morceau de fer, que l’on a supposé être un fer de lance ayant traversé la boîte crânienne. La bague est moderne ; elle date des guerres de religion.

Les vases sont postérieurs à l’époque gallo-romaine ; l’un d’eux est muni d’un pied, disposition dont on n’a pas d’exemple au Moyen-Age.

L'église, modeste mais d'un bon style du XIe siècle a été construite avec ces pierres (1).

L'église et les bâtiments d'habitation du monastère furent édifiés avec magnificence; ils ont été démolis en 1864.

On y remarquait des blocs de la pierre locale ornés de bonnes sculptures.

Près de Sallertaine est un autre îlot calcaire d'un hectare nommé la Villatte. Sa pierre n'est utile que pour l'empierrement des routes nous ne connaissons pas de document écrit sur cette localité.

.Le bourg du Perrier est sur un banc de sable recouvert de quelques centimètres d'alluvion. Le Pé de l'ile (Podium insulte) a dû être l'un des lieux les plus anciennement découverts dans la surface autrefois envahie par les eaux. Nous avons vu que les Romains y ont laissé leurs briques.

 Maurice de Montaigu, comme seigneur de Commequiers, donna cent sous de rente, sur le marais du Perrier, à l'abbaye de Fontevrault, vers le commencement du XIIe siècle. C'est la révélation écrite la plus ancienne de ce lieu.

Voici un rapide compte-rendu des 20 chartes de 1065 environ à 1264 dont se compose le Cartulaires du Bas-Poitou publiés par Paul Marchegay.

Propriétaire, dès le milieu du XIe siècle, de la moitié de l'église située dans l'lle de Sallertaine (2), Marmoutier, n° 1, acquiert 1'autre moitié de l'abbaye de St Liguaire sur Sèvre, vers 1075.

La transaction passée, vers 1090, avec un nommé Ermenfroy, donne d'intéressants détails, n°2.

Parmi les donations qui suivent, l'une, n° 3, rendit moine le fils d'un personnage de Christol ou Quemequiers, et l’autre, n° 4, un chevalier de Beauvoir.

 La pièce du n° 8 réclamait des prières pour un croisé, pendant son voyage à Jérusalem, au commencement du XIIe siècle.

En 1173, une charte de l'évêque de Poitiers, n° 9, énumère et confirme des dons nombreux faits au prieuré de Sallertaine, notamment par les seigneurs de la Garnache, pour 1'histoire desquels ce chapitre donne de nombreux détails.

 

  Si l'un d'eux, n° 7 et 10, fit beaucoup de tords aux moines, et leur enleva notamment la plus grande partie de leur sel, faits pour lesquels il paya une indemnité de 5,000 sous, d’autres chartes du XIIIe siècle, nos 12,14,15 et 19, attestent leur esprit de conciliation ainsi que leur munificence.

Une transaction de l'année 1203 concerne un retrait contigu au marais de Besse, n° 13.

En 1234, Maurice Giroire, chevalier, fils ou neveu du fondateur de l'Aumônerie d'Olonne, fait remise, nos16 et 17, des 3,000 oignons et aulx que les moines lui doivent.

 Le n° 18 raconte comment le prieur, en vertu de son droit de justice, fit mettre en liberté un de ses sujets, accusé d'un meurtre qu'on ne se mettait pas en peine de prouver par le duel, par témoins ou de toute autre manière.

Par la dernière charte, n° 20, deux époux font, devant le doyen d'Aizenay, leur testament par lequel, en se réservant la somme de 25 livres, plus l’usufruit du reste de ce qu'ils possèdent, ils instituent le prieure leur légataire universel.

D'après une charte qui remonte à la fin du XIe siècle, Foucaud, prieur de Salertaine, et son compère Ainulfe préterent a Frioul, vicomte de Donge près Saint-Nazaire, un des navires de St Martin de Marmoutier, pour transporter au château du vicomte de la chaux qui avait été embarquée au bord du canal nommé dès lors le Daim; a Damo usque ad Dongiam, calcem portaturam, sancti supradicti navem prestiterunt (3).

 

 

Vers 1090 Accord entre les moines du grand monastère de Saint Maixent et Saint Liguaire sur Sèvre concernant la moitié de l'église de Sallertaine et un dixième de celle-ci

 

Concordia inter monachos majoris monasterii et Sancti Leodegarii de dimidia parte ecclesia SALERTANE et minute decime ejusdem.

Notum sit omnibus quod monachi Sancti Vincentii martiris et Sancti Leodegarii habebant dimidiam aecclesiae Salertanae et monachi Majoris Monasterii aliam dimidiam partem; sed monachi Sancti Leodegarii habebant etiam dimidiara partem minutae decimae de qua monachi Sancti Martini nichil habebant.

Que chacun sache que les moines de Saint-Vincent-le-Martyr et de Saint-Léodégaire  possédaient la moitié de l'église de Salertane, et les moines du Monastère Majeur l'autre moitié ; mais les moines de Saint-Liguaire avaient aussi une demi-petite dîme, dont les moines de Saint-Martin n'avaient rien.

Postea vendiderunt monachi Sancti Leodegarii totam suam partem, preter minutam decimam, monachis Sancti Martini, et acceperunt ab illis pro ea CCC. solidos.

Preterea, ut firmara deinceps amicitiam simul haberent, dederunt monachi Sancti Martini monachis Sancte Leodegarii unam domura cum orto, absque omni consuetudine vel servitio quod inde persolvant.

Ensuite, les moines de Saint-Liguaire vendirent toute leur part, au-delà de la dîme infime, aux moines de Saint-Martin et en reçurent pour cela 300 solide

De plus, afin qu'ils puissent avoir ensemble une solide amitié, les moines de Saint-Martin donnèrent aux moines de Saint-Léodaire une seule maison avec l'est, sans aucune coutume ni service qu'ils devaient en payer.

De alia autem dimidietate minutae deciniae, quam neque isti neque illi monachi habent, fuit convenientia ut si vel isti vel illi adquisierint inde aliquid, vel dono vel pretio, utrique aequaliter participent.

Et en ce qui concerne l'autre moitié de la dîme infime, que ni ces moines ni ces moines n'ont, il a été convenu que si eux ou eux en obtenaient quelque chose, soit par don, soit par prix, ils devraient tous deux la partager à parts égales.

Et si pretium datum fuerit, ab utraque parte delur. Et si equi monachorora Sancti Leodegarii non invenerint herbam primo vere, ut monachi Sancti Martini permittant eos pascere cum suis equis in suis defensis, donee herbam alibi inveniant.

Et si un prix a été donné, il est payé par les deux parties. Et si les chevaux des religieuses de Saint-Liguaire n'ont pas trouvé d'herbe au premier printemps, que les moines de Saint Martin leur permettent de paître avec leurs chevaux dans leurs défenses, jusqu'à ce qu'ils trouvent de l'herbe ailleurs.

Hanc venditionem et has convenientias fecerunt primo Petrus monachus, Martinus presbiter cum monachis Sancti Martini Joscelino et Ermenfredo, testibus istis : Petro filio Joscelini, Budico, Maximilla conjuge Budici, Adenorde conjuge Petri, Achardo Gaardo, Savarico, Noallo, Rainaldo Carrucllo, Arduino presbitero. Et postea confirmata sunt omnia in capitulo Sancti Leodegarii a Hugone abbate et ab aliis monachis. Actum tempore Philippi regis.

Cette vente et ces accords furent faits d'abord par le moine Pierre, le prêtre Martinus avec les moines de Saint Martin, Joscelin et Ermenfred, ces témoins : Pierre le fils de Joscelin, Budicus, Maximilla l'épouse de Budicus, Adenorde l'épouse de Pierre, Achardo Gaardo, Savarico, Noallo, Rainaldo Carrucllo, Arduin le prêtre.

 Et ensuite tout fut confirmé dans le chapitre de Saint-Liguaire par l'abbé Hugues et par d'autres moines. Acté à l'époque du roi Philippe.

 

 

Notitia de Ermenfredo de Salaterna et de rebus quas Diceray se debere habere a monachis (I).

Notum esse volumus presentibus et futuris quod domnos abbas B. Majoris Monasterii, quondam revertens de necessitate sua quadam, venit ad Salartenam insulam.

Auditoque adventu ejus, Ermenfredus, qui tunc temporis ibi hospitabatur, venit ad eum requirens quasdara consuetudiues ab eo, quas fingebat sibi pepigisse domnum Albertum, quondam abbatem Majoris Monasterii, videlicet ut ita tutaretur illum et sua quemadmodum et monachum suum, pro quodam quartario terrae et pro quibusdam aliis rebus quas tradiderat beato Martino et Monachis suis.

Sed facto placito, timuit inde fieri judicium, quia servientes monachorum parati fuerant illum convincere in hoc nullo modo dixisse verum, sieque dimisit illam querimoniam.

Tenebat etiam quandam terram beati Martini, que vocatur terra de Montibus et de Sterio Torto, quam dicebat se habere sine aliqua consuetudine, seque illam recepisse in feudo ab Arraudo monacho.

Affirmabat quoque quod domnus abbas Bartholomeus eo modo illam terram sibi concesserat quomodo Arraldus monachus primum ei dederat.

 Sed quamvis ita, quasi anguis, laberetur per multa, ad ultimum tamen credidit se misericordiae demni abbatis B. et monachorum suorum, recepitque illam terram velut rusticus, id est ut unoquoque anno quo ibi seges fuerit reddat inde decimam et terraticum, sicut mos est illius terrae.

Postea vero, pro hac misericordia et pro quadam particula terrae quam domnus abbas B. ei concessit ad augmentum orti illius et pro domo sua in qua stabat, devenit homo illius et filius suus Clariolus, promiseruntque domno abbati B. et monachis suis omnem fidelitatem.

 Preterea volumus esse notum quod iste Ermenfredus donaverit B. Martino et monachis suis quandam terram, quae vocator Defensorium, tali pacto ut quamdiu esset pastura animalium monachorum nichil proclamaret in ea: sin autem monachi vellent illam laborare aut alicui ad laborandum donare, ita reciperet ipse illam et persolveret quotannis decimam et terraticum.

 Unde Hilgodus monachus et Ermenfredus fecerunt hanc concordiara. Donavit enim illi

Hilgodus monachus aream terrae quandam, ubi posset excutere segetes suas, et guerpivit illam conventionem quam retinuerat in illa terra supradicta quam dederat beato Martino, videlicet ipse et filius ejus supradictus: ita quidem ut monachus qui inibi habitaret posset illata laborare quomodocumque vellet.

Quod totum supradictum isti testes audierunt : Calo, Paganus de Sancto Philiberto, Tanguinus, Guillelmus filius Restaudi, Clarus filius Savarini, Gratianus filius Belosdi, Papinus foresterius, Bertrannus foresterius, Gaulterius clerieus, Bovo, Guarinus, David filius Berosdi, Papinus filius Hatonis, Maihiellus frater ejus,Papinus filius Alberiei.

 De servientibus Salartenae : Petrus, Rainoldus, Brunellus, Petrus Ventuosus, Gaulterius Ventuosus.

Ex parte illius : Johannes Britellus, Guarnertus Balista, Rainerius gener ejus, Stephanus prepositus.

De servientibus Majoris Monasterii : Guinebaldus, Landricus, Geraldus, Martinus, Ebrardus, Gaulterius, Ingelbertus, Othgerius. De monachis: Jacobus, Hilgodus, Andreas, Petrus Asineto, Petrus de Fontibus, Bernardus.

 

Petri de Gasnachia donum de landa de Belloquercu.

Quid uid respectu pietatis agilur, et hic et in futuro auctorem suum adjuvat, dicente enim Apostolo : Unusquisque prout laborabit fructus sui laboris accipiet; hujus igitur retributionis auctoritate securus, ego Petrus de Gasnachia consilio simul et admonitione domini mei Petri Pictaviensis episcopi, disposui ecclesiam fundare in loco qui dicitur landa de Belloquercu, eamque de meis rebus dotare.

Secutus itaque consilium mei episcopi, ut devotionis meae affectus devotiorem haberet effectum, illum praedictum locum dono et concedo, Deo et B. Mariae et sanctimonialibus Fontis Ebraldi in marius domni Roberti de Arbrissello; cujus praedicatione simul et exemplo bonae vitae, ecclesia illa fundata sub sanctae conversationis habitu soli Deo militat; huic siquidem ecclesiae landa de Belloquercu fundatae in honore beatae Mariae semper Virginis, et S. Joannis evangelistae dono, et in perpetuum habendum concedo terram, nimis de landa et decimam furnorum de Belveherio, et decimam molendinorum Nigri Monasterii quae Chalo avunculus meus fecif, et clausum vinearum matris meae, et marescura G. et pelles domorum Nigri Monasterii, excepto hoc quod si quis venator militum babere voluerit, de palari reddet XII denarios et de dama VI.

Ce que l'on voit est fait dans le respect de la piété, et ici et dans l'avenir cela aide son auteur, car l'Apôtre dit : « Chacun recevra les fruits de son travail comme il travaillera. » C'est pourquoi, assuré de l'autorité de ce châtiment, moi, Pierre de Garnache, en même temps que les conseils et les avertissements de monseigneur Pierre l'évêque de Poitiers, je me suis arrangé pour fonder une église dans un lieu appelé pays de Beauchêne, et pour le doter de mes biens.

Suivant les conseils de mon évêque, afin que mes sentiments de dévotion puissent avoir un effet plus dévot, je donne et accorde la place susmentionnée à Dieu et à B. Maria et aux sanctimoniaux de la Fontaine d'Evrauld dans la plus grande seigneurie de Robert de Arbrissel ; par la prédication et l'exemple d'une bonne vie, cette église, fondée sous l'habitude de la sainte conversation, sert Dieu seul ;

A cette église les terres de Beauchêne, fondées en l'honneur de la bienheureuse Marie toujours Vierge et le don de saint Jean l'Évangéliste, et j'accorde la propriété à perpétuité, des vignes de ma mère et de la jument de G. , et les peaux des maisons du Monastère Noir, sauf que si un chasseur veut nourrir les soldats, il paiera 12 deniers pour la peau et 6 pour la dame.

 

 Le père La Mainferme a publié la donation faite à Robert d'Arbrissel en son Clypeus fontebraldensis, t. I» p. 440. Il n'y est pas question de Marmoutier.

Voici la charte du cartulaire de Salertaine qu'il convient de rapporter à la fin du XIIe siècle :

Cum nullius ambigit in futura vita, prout in ista meruerunt justis proemia vel impiis tormenta retribui, debemus hic quod in aeternum nobis expédiât operari, et est ab ipsis in aeterna tabernacula recipi mereamur, facere nobis amicos de Mammona iniquitatis ; hoc ego Petrus de Gasnachia, divina inspiratione intentus, et diligenti consideratione pertractans, simul et beatae vitae desiderio accensus, ac gehennae poenas scelerum meorum immanitate débitas perhorrescens, de terrenis possessionibus mihi sufficienter divina largitate, collalis per manus pauperum in célestes thesauros aliquid promittere, justum existimari, ut igitur tam ego quam antecessores mei vel successores peccatorum nostrorum veniam consecuti per orationes eorum sempiternae beatitudinis participes esse possimus veris pauperibus Christi, monarchis beati Martini Majoris Monasterii, concedente fratre meo Gauffredo et infantibus meis ; quandam terrain in eleemosinam contuli apud Salartenam Landas vel Saltus de Pulchra-quercu ab ejusdam loci incolis appellatum.

Ipsi vero monarchi CCCC solidorum in caritate dederunt. Ut autem hoec eleemosina omni tempore firma et inviolabilis maneat, scripto tradi ac sigilli mei munimine laborari Gaudinus Chabot (4), Gaudinus Gurga, Petrus Cotinus, Andréas Charuellus. Ex parte monarchorum : Garnerius prior Salartene, Willelmus Allarius, et multi alii.

 

Puisqu'il n'y a d'ambition de personne dans la vie future, selon que les justes ont mérité les récompenses ou les châtiments des méchants, nous devons travailler ici à ce qu'il nous a envoyé dans l'éternité, et c'est par eux que nous méritons d'être reçus dans des tabernacles éternels, pour se lier d'amitié avec les richesses de l'iniquité ;

C'est moi, Pierre de Garnache, attentif à l'inspiration divine et lisant avec attention, à la fois allumé par le désir d'une vie heureuse et horrifié par les châtiments de l'enfer donnés par l'énormité de mes crimes, de mes possessions terrestres, par une bonté divine qui me suffit, engagez quelque chose par les mains des pauvres dans les trésors célestes, mais il faut simplement penser que, par conséquent, moi et mes prédécesseurs ou successeurs ayant obtenu le pardon de nos péchés par leurs prières, puissions-nous soyez participants du bonheur éternel des vrais pauvres du Christ, les monarques du bienheureux monastère Martin Major, accordant mon frère Gauffred et mes enfants ;

J'ai fait don d'un certain terrain en aumône à Lande Sallertaine, ou forêt du Beau-Chêne, appelée par les habitants de cet endroit.

Cette famille de la Garnache, qui s'est fondue, vers le commencement du XIIIe siècle, dans la famille de Belleville, et de là dans celles de Clisson et de Rohan, possédait d'importants domaines, composant à peu près les cantons actuels de Challans (dans lequel est l'ancien château, aujourd'hui ruiné, de la Garnache), de Beauvoir-sur-Mer, de Saint-Jean-de-Monts, de Noirmoutier et de l'Ile-d'Yeu.

Ils ont fondé, sur leurs domaines, les monastères de l'Ile-Chauvet, de la Lande-en-Beauchesne et l'Abbaye-Blanche de Noirmoutier, dont la charte de fondation a été publiée par Dom Lobineau, parmi les preuves de son histoire de Bretagne (4206).

 

 

1200 Pierre III de la Garnache, surnommé le Meschins, avait donné aux Templiers Garin avec tous ses biens. Pierre IV de la Garnache confirme à Garin tous ses biens et en renouvelle le don aux Templiers.

 

Certum sit et omnibus notum presentibus et futuris quod Petrus li Meschins, Gasnapie dominus, dedit Deo et fratribus Templi, pro remedio anime sue et parentum suorum, Garinum servientem ejus et omnia que ei ante dederat, scilicet sexaginta areas salinarum que vocantur la Peirose, et terram de Landis que est in Solantio, et aliam que est in nemore disseminato, que est de eodem jure, et filiam Johannis Chapusel, cum omnibus possessionibus patris sui et matris sue et cum omni hereditate que potest ei succedere jure hereditario, et l'Umau dou Borna.

 Hoc donum fecerunt et concesserunt predictus Petrus li Meschins et uxor ejus Agnes.

 Similiter Obelinus et Bochardus, trater ejus, hoc donum libere et quiete concesserunt et dederunt Deo et fratribus Templi, pro remédie animarum suarum et parentum suorum, omni remoto servicio quod nunquam alicui homini fiat aut fieri debeat.

 Hoc donum factum fuit in manu fratris Mathei de la Banasta preceptoris Cosdrie, videntibus et audientibus : fratre Albino et fratre Americo et fratre Garnerio et Seguino, tunc capellano Gasnapie, et Giraudo de Cosdria sacerdote, multisque aliis.

Et quum Petrus li Meschins hoc donum fecit fratribus Templi vidit et audivit Petrus Salvagiis, et domina Agnes uxor predicti Petri lo Meschin, et Gaufridus de Pornic, et Petrus filius ejus et mufti alii.

Secundo itaque anno regni Johannis Anglorum regis, et secundo anno domini Mauricii Pictavensis, episcopi ipsins civitatis, episcopatus sui, adhuc regnante Philippo rege Francorum, dominus Petrus Gasnapie, filius supradicti Pétri to Meschin, dedit Deo et fratribus Templi et Garino et heredi suo omnia dona que superius retulimus, in quibus maximam discordiam sepius agitaverat, in perpetuum possidenda.

 Dedit, inquam, Garino et heredi suo placitum de mortua manu de terra Landarum, quod domino Petro Willelmus Chairanz et domina Bologna faciebant,et dedit ei baliviam et dominium ipsius terre.

Donavit ergo et liberavit domos suas, scilicet domnm Ponti et domum Petinam et domum in qua fenum suum mittit et domum que est juxta domum Girardi lo Mercer, quam emit de Maria Chivarda, et domum que est juxta domum Petri de Borne Novo, et pratum interclusionis, quod Mauricius de Line et Savaricus juvenis et domina Bologna et Willelmus Chairanz et uxor ejus Riccia ad censum novem denariorum ei dederant.

Necnon dominus Petrus omnes possessiones quas in illo die quo hec facta sunt Garinus videbatur habere et omnia jura sua, ubicunque essent in tota terra domini Petri, tam in terris quam in domibus vel in aliis rebus, dedit Garino et heredi suo, in perpetuum habenda libere et quiete, et in tota terra sua eum et heredem suum ab omni consuetudine liberum concessit.

Actum est hoc anno ab Incarnatione Domini M°CC°, inter duo monasteria Gasnapie, in manu fratris Petri de Roerta, tunc preceptoris Cosdrie, quem cum uno candelabro predictus Petrus investivit, et cartulam istam cum sigillo suo fecit muniri.

 Testes sunt : Mauricius Catuis, Gaufridus Beritaudus, Jaquelinus Rou, Oliverius Gorde, Aimericus de Paire, Daniel prior de Belloveer, Johannes Resteraut, multique alii..

Similiter Chalo, prefati frater domini Petri Gasnapie, eadem dona concessit et fratrem Petrum de Roerta cum quibusdam chirothecis investivit. Testes sunt Gaufridus Bretaudus, Vincentius prier de Solanz, Petrus Gauz, Margarita et alii quamplures.

 

 

1201 Borel, chevalier de Beauvoir-sur-Mer, s'étant fait moine dans le monastère de Saint-Martin de Tours, donna tous ses biens au prieuré de Salertaine.

Ses neveux, Jean de Pede Torto et Laydet-Botinard, troublèrent les religieux dans leur possession, et l'affaire fut portée devant Pierre, seigneur de la Garnache ; il y eut alors transaction, et moyennant une somme de cent sols, les biens de Borel restèrent au prieuré.

In nomine Sanctae et individuas trinitatis, ego Petrus de Gasnapia (Pierre de la Garnache dans la seigneurie duquel était le territoire de Salertaine), praesentes paginae testimonio, ad universorum notifiant volo pervenire, me, cum voluntate, assensu et concessione Hatonis, fratris mei, et Pétri, filii mei, dédisse et concessise in eleemosinam Deo et beatse Mariea et fratribus beati Martini Majoris monasterii, pro salutem animea meae, parentumque meorurn hominem meum, videlicet Vitalem Chatum, et haeredes ipsius, cum omnibus possessionibus eorum, liberos et immunes ab omni costuma et exactione; hanc donationem feci apud Palviam in manu Guidonis tune temporis prioris de Salartena, anno ab incarnatione domini millesimo ducentesimo primo, regnantibus Philippo, rege Francorum, et Johanne rege Anglorum.

Au nom du Saint et des individus de la trinité, moi, Pierre de Garnache, présente le témoignage des pages, je souhaite parvenir aux notifiants du univers, moi-même, avec la volonté, l'assentiment et le consentement de Haton, mon frère, et de Pierre, mon fils, j'ai donné et accordé en aumône à Dieu et à la bienheureuse Marie et aux frères du bienheureux monastère Martin Major, pour la sécurité de mon âme, et de mes parents, mon cher époux, à savoir Vitale Chatus, et ses héritiers, avec tous leurs biens, libres et à l'abri de toutes douanes et impositions ; J'ai fait cette donation à Palvia entre les mains de Gui, ancien de Salartena, l'année de l'incarnation du Seigneur mil deux cent unième, sous les règnes de Philippe, roi des Francs, et de Jean, roi des Anglais.

Le Poitou était alors sous la domination directe de Jean-sans-Terre, roi d'Angleterre, fils d'Éléonore d'Aquitaine, et sous la suzeraineté du roi de France, de là, mention des deux règnes.

 Ce même Pierre de la Garnache ou un autre, car on croit en distinguer quatre successivement, sans autre-moyen de reconnaissance que les noms de leurs femmes, a donné aussi aux moines de Marmoutier tout ou partie de la terre de la Lande-en-Beauchesne, située dans Salertaine.

Nous ne savons comment faire accorder cette donation, sans date précise, avec une du même genre, qui fut faite vers le même temps, par Pierre de la Garnache, soit le même, soit un autre, de la terre de Lande-en-Beauchesne Landa de Pulchra-quercu, à Robert d'Arbrissel, pour y fonder un couvent, qui est resté un prieuré dépendant de Fontevrault.

 Nous supposons donc que partie de la Lande-en-Beauchesne a été donnée à Marmoutier, l'autre à Fontevrault.

 

 

 

Société des antiquaires de l'Ouest

Société d'histoire et d'archéologie de Nantes et de Loire-Atlantique

 

Cartulaires du Bas-Poitou (département de la Vendée)  publiés par Paul Marchegay

 

 

 Les Romains et les Gallo-Romains à NOIRMOUTIER <==

==> Fons-Ebraldi - Robert d'Arbrissel et La légende du bandit Evraud

==> Vers l'an 1112 Don de La Puye de Dame Pétronille de Monthoiron au Bienheureux Robert

==> 1225 Charte de Hugues 1er de Thouars et dame Margarites, concernant les deux auberges de Sallertaine qu'ils ont données pour célébrer les anniversaires et les messes

 

 


 

(1). Nous avons publié l'acte de consécration de cette église, Annuaire 1801 page 73.

(2). Hist.de Marmoutier, vol. I, p. 333, 493; vol. II, p. 621, 738. Ce prieuré y est nommé Salaterne.

(3). V. Bulletin de la Société archéologique de Nantes, tome VII, p.39.

(4). Gaudin Chabot nous est connu par quelques documents que nous allons indiquer.

En 1090, nous trouvons Gaudin Chabot, chevalier, présent au jugement de la cour de Pierre, seigneur de la Garnache, rendu contre Jean de Pedetorto, relativement à des droits du prieuré de Salertaine, dépendant de l'abbaye de Marmoutier.

En 1100, il est témoin, avec son frère Payen, d'une donation de terre faite à l'abbaye de Talmond.

 Vers 1140, il est encore témoin de deux donanations au prieuré de Salertaine et d'une charte de Pierre, seigneur de la Garnache, en faveur des Templiers.

Un peu plus tard, entre 1140 et 1150, Gaudin, avant de mourir, répara une injustice dont il s'était rendu coupable envers l'abbaye de Sainte-Croix de Talmond. Guillaume II Chabot, son oncle, avait donné à ce monastère la dîme de certaines vignes, sises à Saint-Vincent du Beuil, et lui avait cédé une terre de son fief sise aux Sables et plantée de vignes par un des religieux. Payen, frère aîné de Gaudin, avait, après la mort de leur oncle, respecté ses libéralités, et, non content de laisser le monastère jouir en paix de ces donations, y avait ajouté de nouvelles concessions.

Payen étant mort vers 1140, Gaudin succéda aux droits de son frère d'après la coutume du Poitou, appelée viage, laquelle investissait le frère cadet des fiefs du frère aîné défunt, au détriment des enfants de celui-ci, qui ne succédaient à l'héritage de leur père qu'après la mort de son dernier frère.

Gaudin ne respecta pas les volontés de son oncle et de son frère. Il enleva aux religieux de Sainte-Croix les terres objet des donations, ainsi qu'une vigne donnée au même monastère par Pierre Tetmer, et située à la Planche, et se les appropria, Cette injustice le fit excommunier. «

Quelques années après, il arriva que Gaudin Chabot tomba lui-même malade. Sentant sa fin approcher et reconnaissant combien il s'était rendu coupable envers l'abbaye de Sainte-Croix et la mémoire de son frère, il résolut de réparer sa faute.

En plein chapitre, en présence de l'abbé et de tous les religieux de Talmond, il leur restitua leurs vignes, rendit au prieuré de Saint-Vincent le demi-quartier de vignes des Sables, et y ajouta plusieurs autres terres. »

Gaudin dut mourir peu de temps après cette restitution, c'est-àdire vers 1150. Nous ignorons s'il laissa des enfants, si même il avait été marié. Ses biens revinrent à Gautier II Chabot, fils aîné de son frère Payen.

 

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