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PHystorique- Les Portes du Temps
18 décembre 2023

Eglise St-Pierre de Boismé ancienne chapelle des Clisson (Sauvestre- DE SALGUES de LESCURE)

LESCURE, en Languedoc, Diôcèse d'Albi : ancienne Baronnie qui donne droit d'entrée à l'Assiette de ce Diocèse.

ALPHONSE, Marquis DE LESCURE, Capitaine de Dragons au Régiment de Baussremont, et Chevalier de Saint- Louis, mort en Septembre 1734, avoit épousé, le 14 Février 1714, Henriette-Elisabeth de Granges-de-Surgères, fille de François, Marquis de Puyguion et de la Flocellière, Lieutenant Général des Armées du Roi, Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis, et de Francoise de la Cassaigne, dont un fils, qui suit.

 — Cet ALPHONSE avait pour frère, Louis, dit le Chevalier DE LESCURE, ancien Capitaine de Dragons au Régiment de Bauffremont, & Chevalier de Saint-Louis.

FRANÇOIS-ALPHONSE, Marquis DE LESCURE, Baron de Sainte-Flaive, Trébons, &c, Maitre de Camp Lieutenant du Régiment Dauphin, Dragons, Menin de Monseigneur le Dauphin, fut tué à la bataille donnée sous Plaisance (Italie), le 16 Juin 1746, commandant tour les Dragons de l'armée.

Il avoit épousé, le 15 Février 1746, Agathe-Geneviève Sauvestre de Clisson, Comtesse des Mottes Coupoux et Hérisson, fille de feu Charles-Bernard-Xavier, Comte de Clisson, Grand Sénéchal du pays d'Aunis et de Marennes, et de Marie-Anne-Sara de Pont; elle était soeur du Comte de Clisson, Capitaine aux Gardes Françaises, tué à la bataille de Fontenoy en 1745; et petite-nièce de M. le Comte de Clisson, Brigadier des Armées du Roi, Capitaine des Grenadiers aux Gardes Françaises.

Elle a été présentée, le 3 Janvier 1748, par feue Madame la Princesse de Montauban, et admise dans les carosses de feue la Reine à Compiègne, en 1764.

Agathe-Geneviève Sauvestre, comtesse douairière de Lescure, possédait encore Hérisson en 1781. Elle a pour fils unique :

LOUIS-MARIE-JOSEPH, Marquis DE LESCURE, Baron de Sainte-Flaive, Valderiès, Marcel, &c, né posthume le 25 Novembre 1746, tenu sur les Fonts à la Rochelle, en Juillet 1748, par Feu M. le Dauphin et Madame la Dauphine, représentés par M. le Comte etMadame la Comtesse de Chabannes.

Il a été Mousquetaire du Roi dans sa première Compagnie, Capitaine de Cavalerie au Régiment Dauphin en 1766, et Cornette des Mousquetaires de la seconde Compagnie en 1768.

Louis, filleul de Louis XVI, épouse par contrat du 2, célébration le 17 Juin 1765, Jeanne de Durfort de Civrac, présentée le 20 du même mois, et le 21 en qualité de Dame pour accompagner MesdamesVICTOIRE, SOPHIE et LOUISE, morte en 1766, fille puînée de Jacques de Durfort, IIe du nom, dit le Marquis de Durfort-Civrac, ci-devant Colonel du Régiment Royal des Vaisseaux, Ambassadeur de France auprès du Roi des Deux-Siciles, &c, & de N... de la Faurie, l'une des Dames de Mesdames de France. (Voy. DURFORT, branche de Civrac.), d’où un fils

La branche de Ledon, ou Ledou, s'éteinte dans JACQUES DE LESCURE, Seigneur de Ledon, laissant pour fille unique, MARIE-ANNE DE LESCURE, femme d'Alexandre du Lac, Seigneur de Monvert, à Castres en Languedoc, dont des enfans.

 

Les armes DE SALGUES de LESCURE

Les armes DE SALGUES de LESCURE sont :

écartelé, aux 1 et 4 d'azur, au lion d'or, qui est de Salgues; et aux 2 et 3 d'or, au lion d'azur, qui est de Lescure, accompagné de 12 besans du même en or le.

 

Les Sauvestre étaient habituellement inhumés à Boismé; on n'en connait qu'un seul qui ne l'y ait pas été (Affiche du Poitou, année 1781, page122.)

Un Sauvestre est cité dans les mémoires du connétable de Richemont. 

Jean Sauvestre Voyage dans le temps au siège de Parthenay en 1419 par M. la Fontenelle de Vaudoré

Les derniers seigneurs de Clisson et de Boismé sont les Salgues de Lescure (1), qui ont possedé cette terre depuis le mariage de l'un d'eux, comme il vient d'être dit, avec Agathe-Geneviève Sauvestre, jusqu’en 1794, époque à laquelle elle passa de la manière qui se ci-après dite à la famille Duvergier de la Rochejaquelein.

On a vu plus haut que la famille de Lescure était originaire de l’Albiegeois, et que son établissment en Poitou provenait de la nomination d’un de ses membres à l’évêché de Luçon.

Ce prélat fut Mgr Jean-François de Lescure de Valderiez, nommé à cet évêcué le 7 juin 1699. Il avait fait venir en Poitou son neveu, Alphonse Salgues de Lescure, qu’il maria en 1714 à Henriette Elisabeth de Surgères, morte le 9 décembre 1778, à 87 ans 2 mois.

C’est leur, fils, N… Salgues de Lescure, qui épousa ladite Agathe Geneviève Sauvestre, comtesse de Clisson (on ne dit point en quelle année) : c’est le colonel du régiment Dauphin-dragons, tué à la bataille de Plaisance, dont il a été parlé plus haut.

Le fils de ces derniers, Marie-Joseph-Charles de Lescure, dont il a été également parlé comme ayant été brigadier des armées du roi ; mestre de camp et commandant d’un régiment de dragons de son nom, épousa en première noces Jeanne de Dufort de CIvrac, morte en couches en 1766 ; en secondes noces, Marie Thérése de Sommyèvre, dame d’honneur de madame Adélaide, qui mourut en 1779. Il n’eut de ce mariage quacun enfant, et mourut en 1784. Il avait eu de son premier mariage :

Louis Marie Salgues de Lescure, né le 13 octobre 1766. C’est le célèbre généralissime vendéen qui épousa, à l’age de 24 ans, Mlle Victorine de Donnissan, fille unique du marquis de Donnissan, gentilhomme d’honneur de Monsieur (depuis Louis XVIII), et d’une autre fille du duc de Civrac, dame d’atours de madame Victoire, et sœur de la mère de son mari.

Après la journée du 10 août 1792, Louis de Salgues de Lescure vient s'installer dans son château de Clisson à Boismé.

Les paysans des environs de Châtillon vinrent au château de Clisson, chercher Henri de la Rochejaquelein, cousin du marquis de Lescure.

Le marquis de Lescure resta à Boismé tandis qu'Henri de La Rochejacquelein rentra chez lui au château de la Durbelière à Saint-Aubin-de-Baubigné.

Le marquis de Lescure fut fait prisonnier par les républicains et incarcéré à Bressuire avec toute sa famille. Il fut libéré in extremis quelques jours plus tard lors de la prise de la ville par l'armée vendéenne. Dès lors il fut compté parmi les premiers chefs de cette armée, à laquelle se joignirent les paysans de son canton.

 

Le château de Clisson fut incendié. De cet incendie il ne resta que la chapelle (qui existe toujours) et les communs, là où le château actuel est construit.

Jacques-Louis Maupillier (Puy du Fou), combattant des guerres de Vendée vécut la fin de sa vie et mourut aux Touches à Boismé.

 

Dans ses cruelles pérégrinations, l’infortunée veuve de Lescure perdit les deux filles qu’elle avait eues de son mari et qui étaient ses seuls enfants. En vertu de la loi des successions d’alors, elle en devint héritière universelle, et Clisson, faisant partie de ces deux successions, lui appartint.

Elle épousa en secondes noces le marquis Louis Duvergier de la Rochejaquelein, qui mourut en 1815, l’épée à la main, dans les marais de Saint Gilles de Vie. Il était le second fils du marquis Alexis Armand de la Rochejaquelein et de demoiselle N... de Caumon, son épouse.

 

Au 19e siècle, l'ancienne église qui datait du 13e siècle (1) était en mauvais état et trop petite pour la population (1403 habitants en 1876). L'abbé Ferdinand Clémenceau, curé de 1877 à 1920, sera la cheville ouvrière de la reconstruction. Un terrain fut acheté en 1882 à l'est de l'ancienne église.

Trois travées furent construites en 1883-1884 sur un projet de L.Briant, architecte à Niort. Ce sont, dans l'église actuelle, les deux travées qui forment le chœur et la première travée de la nef et qui se terminent sur les côtés par des pignons. La sacristie a été également construite du côté sud du chœur. Briant avait retenu pour les voûtes un style de la fin du 15e siècle où les nervures entrent directement dans les colonnes, faisant ainsi l'économie des chapiteaux. Ces trois travées couvraient environ 180 m2.

Il fallait, dans une seconde étape, démolir l'ancienne église et construire cinq nouvelles travées et le clocher carré.

Lors de la reconstruction de l'église de Boismé, dont la paroisse avant la Révolution dépendait de l'évêché de La Rochelle, on a mis à découvert, ces derniers temps, des tombes qui offrent un certain intérêt de souvenir pour notre pays.

L'une d'elles est celle de la marquise de Lage de Volude, née Béatrix-Etiennette Renart de Fuchsamberg d'Amblimont, dont le nom a été mal écrit au tome I du Dictionnaire des familles du Poitou, par Beauchet-Filleau, où on lit que le Saintongeais Joseph-Paul-Jean de l’Age (sic) de Volude épousa en 1782 Mlle Rouart de Furcharnberg.

Comme elle fut bienfaitrice de la paroisse en question, et pour remplacer la pierre tombale éle­vée sur son caveau, détruite par le mur méridional de la nou­velle église, qui passait dessus, la Fabrique de Boismé et son digne curé ont eu la pieuse pensée de placer sur le côté interne de ce mur l'inscription suivante : En cette église, dont elle fut bienfaitrice, repose « l'amie des Vendéens » Béatrix Renart, etc ... , dame d'honneur de S. A. S. la princesse de Lamballe. 1764+1842. Inhumée avec sa petite-fille Marie Thomasse Sump­ter, 1806 + 1828.

Les autres tombes étaient dans la chapelle (ou du moins dans ce qui en restait), dite de la Conception, et qui était la chapellec siège de la châtellenie la plus considérable de la paroisse.

Dans ces tombes se trouvaient les restes de deux personnages impor­tants de l'Aunis et de la Saintonge : Jean-Honore Sauvestre de Clisson, grand sénéchal d'Aunis au commencement du XVIIIe siècle, et Charles-Bernard-Xavier Sauvestre, comte de Clisson et des Mothes, grand sénéchal du pays d'Aunis et de Marennes en 1730, mort avant 1747.

Cette famille Sauvestre, connue dans la contrée dès le XIIIe siècle, et qui se trouve donc avoir des attaches avec la Sain­tonge, avait fait rebattir entièrement à ses frais, en 1489, le chœur de l'église de Boismé, qui vient d'être démolie; elle avait fondé l'année suivante la chapelle de la Conception de Notre-Dame; appelée vulgairement de Clisson, et qui lui servit de sépulture.

 Cela est consigné au tome 87, fol. 96, des œuvres de Dom Fonteneau. Il est encore fait mention de celte chapelle dans une visite à Boismé de Mgr de Menou, évêque de La Rochelle, en tournée pastorale, en 1740, où il est dit « il y a vingt-cinq petits autels dans ladite église; le premier de la Sainte-Vierge, bâti par MM. de Clisson et appartenant à ladite maison. » (Archiv. de l'évêché de La Rochelle) (2).

Au moment de démolir ce qui restait de cette chapelle, il y a trois ans, on a trouvé sous le plàtre, qui la recouvrait, la litre funèbre de 1a famille Sauvestre ; un des écussons, le dernier en date, portait à sénestre les armoiries de la famille : d'argent à 3 pals de sable, l'argent chargé de trèfles de gueules; générale­ment ces armoiries sont décrites : palé d'argent de sable de six pièces, l'argent chargé de trèfles de gueules.

A dextre il était accolé à l'écu des Salgues de Lescure, car la dernière Sauvestre, Agathe-Geneviève, fille du grand sénéchal d’Aunis, avait épou­sée en 1746 François-Alphonse de Salgues, marquis de Lescure.

Les armes des Lescure sont décrites : ecartelé aux 1 et 4 d'a­zur au lion d'or, qui est Salgues, et aux 2 et 3 d'or au lion d'az:ur, qui est Lescure.

 Dans la peinture de la litre susdite les 1er et 4e quartiers étaient Lescure et non Salgues, et aux 2° et 3° il y avait : de gueules au lion d’or entouré de besans d'or en ode.

 Or, cette variante, intéressante à faire connaitre (d'autant plus qu'elle rectifie ce qu'on croyait jusqu'à ce jour être les armoiries de Lescure, le célèbre général vendéen, petit-fils de la dernière Sauvestre), est non seulement conforme au sceau de la justice seigneuriale de Lescure, mais aussi aux armoiries du tombeau de Mgr Jean de Lescure, mort en 1723 évêque de Luçon, et grand-oncle de Francois-Alphonse, et des tombes de cieux autres Lescure, cités dans l'Histoire de Lescure.

Mais cette litre offrait une autre particularité, qui prouve elle aussi, une fois de plus, combien les armoiries présentent de variantes, et combien il faut être circonspect quand on dénie il une famille le port d'armoiries aux quelles il manque quelques meubles héraldiques pour être semblables à celles généralement connues, ou bien dont les meubles ont une position autre que celle décrite habituellement.

Tout à côté die l'écusson, que je viens de décrire, il s'en trouvait un autre représentant un écu sans timbre, entouré de deux palmettes liées en sautoir dans le bas et donnant un palé de sable et d'argent de six pièces, mais pas de trèfles.

Deux autres petits écussons à droite et à gauche d'une niche, élevée sur une petite porte à l'entrée de cette cha­pelle des seigneurs de Clisson, portaient les mêmes pals toujours sans les trèfles.

 Il est donc indéniable par la position de ces trois écussons que les trèfles ne figuraient pas dans toutes les repré­sentations des armoiries des Sauvestre de Clisson.

Du reste, tout auprès, à la pointe d'une ogive d'un des grands arcs, une pierre sculptée portait un quatrième écusson à pals et sans trèfles.

Quelqu'un crüt un instant que cet écusson pouvait être celui d'une farnille Tatain, vivant au XVIIIe siècle dans la paroisse (il y a encore dans Boismé une farnille Tatin, sans a) parce qu'il est dit dans la visite épiscopale de 1740, que le seigneur de la paroisse était un M. Tatain (3). Mais il n'est pas fait mention que ce seigneur possédât le moindre petit autel dans l'église, 1a moindre chapelle dans la paroisse, alors que toutes ces choses sont mentionnées avec soin dans la visite.

 On est donc en droit de se demander sur quelle partie d'édifice religieux il aurait pu mettre ses armoiries, (n'étant qualifié ni de chevalier, ni d'écu­yer, il appartenait à la bourgeoisie). Ses armes n'auraient pu qu'être du reste absolument différentes de celles des Sauvestre.

Leur recherche doit porter sur le point de savoir si elles sont les mêmes que celles d'un Tatin, procureur (avoué) à Bressuire sous Louis XIV, qu'on trouve dans le registre de Poitiers de l'Arrno­rial de 1696, publié par Clouzot.

Les documents que les Pièces originales (2800) el les Dossiers bleus (626) aux Mss. de la Bibliothèque nationale, donnent sur des Tatin, ne laissent entre­voir aucune liaison avec la famille de nos deux grands séné­chaux d'Aunis, pas plus qu'un partage de 1468, qui m'a été signalé et où il serait question d'un Méreault Tatin, écuyer, vivant à Boismé.

Les recherches dans les registres paroissiaux et les chartriers n'ont pu, jusqu'à présent du moins, me fournir ce nom entre 1468 et 1696-1740, dates où je le retrouve dans la bourgeoisie de la contrée.

Il demeure donc établi que seuls à Boismé les Sauvestre de Clisson, qui ont donné des sénéchaux à notre province, por­taient un palé d'argent et de sable dans leur écu, avec ou sans trèfles.

SAINT-SAUD. Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.

https://parvis.poitierscatholique.fr/st-hilaire/Boisme-1.pdf

 

 

 

 

==> 28 mars 1816 Exhumation et transfert des restes du corps d’Henri Duvergier La Rochejaquelein à Saint-Aubin Baubigné.

==> 1821 Voyage dans les pas des Guerres de Vendée.

==> Victoire de Donnissan Lescure, Marquise de La Rochejaquelein - Fouilles du Château de Mallièvre

==> Education de Mesdames de France, filles de Louis XV et Marie Leszczynska à Fontevrault (1727-1800)

 


 

(1). vers 1030, un des principaux seigneurs du pays, dans une charte par laquelle il donne à Saint-Cyprien de Poitiers les églises de Boismé : « Raoul, dit la Flamme, concède aux moines de SaintCyprien les églises de Boismé, dont l'une, bâtie en l'bonneur de saint Pierre, est depuis une époque fort ancienne complètement en ruines ; une autre est consacrée à Notre-Dame ; une troisième à saint Jean et une quatrième à saint Mérault, qui y repose. »

(2). C'est, même en vertu de cela que les propriétaires de Clisson, ayant cédé ou siècle dernier le terrain de leur chapelle pour la nouvelle église, ont obtenu que la chapelle du Sacré-Cœur, du côté de l'Évangile, leur fut concédée à titre de propriété.

(3). Il serait très intéressant de savoir ce que pouvait être cette seigneurie paroissiale, car 1° l'église (Bomniacum) appartenait à l'abbaye de Saint- Cyprien de Poitiers; 2° il y avait deux justices seigneuriales dans la paroisse, celles des châtellenies de Clisson et du Poyron de qui relevaient presque tous les petits fiefs envi­ronnants; 3° on n'a pas encore trouvé trace d'une justice de Boismé, or être seigneur d'une paroisse n'est-ce donc pas en être seigneur avec au moins moyenne et basse justice ?

 

 

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