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24 mai 2023

Jean Ier Le Meingre dit Boucicaut, maréchal de France

Les premières années et les premières armes (vers 1310-1350)

Jean Ier Le Meingre est né à Tours vers 1310 (3). Nous n'avons que fort peu de détails sur sa famille. On sait que, le 9 février 1355, il présentait au pape Innocent VI huit suppliques, notamment en faveur de sa mère, Cantebaude, de son oncle, Jean Guenand, et de sa sœur, Matha (4).

En outre, d'après les dispositions qu'il prit, le 16 novembre 1363, au profit de la basilique Saint-Martin de Tours, et d'après une lettre du 3 décembre 1363 fondant une chapelanie dans cette même église, nous voyons qu'il avait un frère Geoffroy, évêque et duc de Laon, pair de France (5), et deux sœurs, l'une mariée au seigneur de Martrey, auquel elle donna un fils nommé Jean, et l'autre Jeanne de Milliers, dont la fille Isabeau épousa un membre de la famille de Langon (6).

Les débuts du jeune Jean Ier Le Meingre, écuyer, sont évoqués par Antoine de La Sale, dans son roman Jehan de Saintré, écrit en 1456 : En cellui temps estoit en la court un josne escuier très gracieux de la duchié de Thorainne qui nommez estoit le Meingre, qui par esbatement fut nommé Boussicault, grant pere des Boussicaux qui sont au jour d'uy (7), très saige, soubtil et très avenant escuier et qui assez avant en la grâce du roy estoit (8) Les premières armes de notre héros sous le règne de Philippe VI de Valois sont assez mal connues.

Il aurait servi à Cassel contre les communes flamandes en 1328, puis contre les Anglais en Gascogne, en 1337, sous le connétable d'Eu, avec lequel il alla aussi en Flandres et dans le Hainaut en 1338 et 1340 (9).

Il figure parmi les bacheliers dans la bataille du roi ", sur les montres de 1'" host de Bouvine ", en septembre 1340 (10).

Sur ses activités guerrières de cette année-là nous sommes, grâce à Froissart, beaucoup mieux renseignés. Pendant que Jean, duc de Normandie, fils aîné du roi de France, le futur Jean le Bon, campait près de Valenciennes, sur le Mont de Castres, ses coureurs" organisaient des coups de main, brûlant et ravageant la contrée. Boucicaut, qui estoit adonc moult apers chevaliers ", nous dit Froissart, commandait avec deux autres chevaliers poitevins, Guillaume Blondel et Gui de Surgères (11), une petite troupe de "vingt cinq coureurs" à la solde du duc.

Ils passèrent l'Escaut, brûlèrent Heurtebise et s'avançaient vers Bellaing et Hérin, lorsque des gens d'armes de Valenciennes, conduits par Gérard de Verchin, sénéchal de Hainaut, sortirent de la ville et marchèrent contre les pillards. Le combat s'engagea près de Saint-Vaast et les Français furent mis en déroute.

Gui de Surgères réussit à s'enfuir dans les bois d'Aubry, d'où, le soir venu, il regagna le camp du Mont de Castres ; mais Boucicaut, qui voulut résister, fut fait prisonnier et conduit à Valenciennes (12).

Nous ne savons rien des conditions de sa captivité et de sa libération ; il est possible qu'il ait été remis en liberté après la trêve conclue, le 25 septembre 1340, en la chapelle de Notre-Dame d'Esplechin, près de Tournai (13).

De septembre 1345 à l'automne 1347 nous retrouvons Jean Ier Le Meingre, avec Geoffroy de Charny, Jean de Saintré, Philippe de Mézières et la fleur de la chevalerie chrétienne, accompagnant Humbert II, dauphin de Viennois, dans sa croisade dans le Levant (14).

On sait que Boucicaut prit une part active à la bataille qui fut livrée devant Smyrne le 24 juin 1346 (15). C'est donc à tort, selon S. Luce, que Froissart le désigne comme capitaine de Mortagne en 1345, lors de la tentative infructueuse des Anglais contre cette place (16).

 

En 1349, Boucicaut se trouvait en Poitou où il guerroyait contre les Anglais.

Ces derniers avaient à leur tête le sénéchal de Bordeaux, le captal de Buch, les seigneurs de Lesparre, de Montferrand, de Pommiers et de Mussidan.

Les Français, commandés par Jean de Lisle, le sénéchal de Poitou, Boucicaut, Savari de Vivonne et le seigneur de Chauvigny, furent mis en déroute à la bataille de Lunalonge, et Boucicaut fut fait une nouvelle fois prisonnier (17). Il versa la rançon exigée et recouvra aussitôt la liberté.

==> 1349 la bataille de Lunalonge – Dolmen dit La Pierre Pèse

Jean Ier Le Meingre semble, en effet, avoir été à l'abri de toute difficulté pécuniaire : pour le récompenser de ses services rendus à la couronne de France, le duc de Normandie, le futur Jean le Bon, lui avait attribué une "rente à vie", sur laquelle, le 27 février 1350 (n. st.), il lui fit payer par son trésorier, Nicolas Braque, la somme de deux cenz deniers d'or a l'escu (18). Boucicaut donna quittance de cette somme trois jours plus tard, le 2 mars 1350 (n. st.) (19).

 

De l'avènement de Jean II à la bataille de Poitiers (1350-1356)

Après la mort de Philippe VI, en août 1350, Jean Ier Le Meingre continua à servir contre les Anglais dans les guerres de Gascogne et de Guyenne, sous le sire de Craon (20).

Jean Le Maingre dit Boucicaut avait accompagné le connétable Charles d'Espagne, envoyé en Poitou en avril 1351 comme lieutenant du roi. Ct. Chronique normande, p. 98.

Au printemps, le siège de Saint-Jean-d'Angély (21) par Jean le Bon fut pour Boucicaut l'occasion de connaître de nouveau la captivité.

Un renfort d'Anglais et de Gascons quitta Bordeaux sous les ordres de Jean de Beauchamp pour aller secourir la, ville assiégée.

 

1351 - Bataille de Taillebourg et siège de Saint-Jean d’Angély

Jean Ier Le Meingre, Jean de Saintré, Guichard d'Angle et Gui de Nesle reçurent l'ordre de se porter à leur rencontre, à la tête de cinq cents lances ", et de garder le pont sur la Charente, au pied de Taillebourg.

A la vue de ce détachement les Anglais voulurent rebrousser chemin, mais les Français s'élancèrent à leur poursuite.

Un combat s'engagea près de Saintes, qui tourna à l'avantage des Anglo-Gascons (22).

Tous les Français furent pris ou tués. Conduit à Bordeaux, puis en Angleterre, Boucicaut, nous dit Froissart (23), restera prisonnier pendant trois ans.

« Nouvelles vinrent en l’ost des Franchois que li Englès venoient rafrescir le ville de Saint-Jehan. A ce dont estoit retrais li roys Jehans à Poitiers, et avoit laissé ses gens et ses marescaux là au siège.

Si eurent consseil li Franchois que une partie de leurs gens iroient garder le pont de le rivière de Charente, et li autre demoroient au siège.

Si se partirent messires Guis de Néelle, marescaux de France, li sires de Pons, li sires de Partenay (Jean Larchevêque), li sires de Tannai-Bouton, li sires d’Argenton, messires Guichars d’Angle et bien IIIIc chevaliers, et estoient bien mil hommes d’armes, de bonne estoffe. 

Si se avanchièrent et vinrent desoubs Taillebourcq, au pont de le Charente, tout premiers, ainschois que li Englès y peuissent venir. Si se logièrent bien et biel sus le rivière et furent seigneur dou pont.

 A l’endemain au matin, vinrent là li Englès et li Gascon qui furent tout esbahi quant il virent là ces seigneurs de France là logiés enssi, et perchurent bien qu’il estoient décheu et qu’il avoient failli à leur entente.

 Si se conseillièrent grant temps, car à envis retournoient et envis sus le pont se mettoient. Tout considéré, il se missent au retour et fissent touttes leurs pourvéanches et leurs sommiers retourner. Quant chil seigneur de France en virent le mannière et que li Englès s’en ralloient : « Or tos passons le pont ; car il nous fault avoir de leurs vitailles.

 Dont passèrent-il oultre communaument à grant esploit, et toudis s’en alloient li Englès.

Quant il furent tout oultre et li Englès en virent le mannière, si dissent entr’iaux : « Nous ne demandons autre cose ; or tos allons les combattre. »

 Lors se missent-il en bon arroy de bataille, et retournèrent tout à ung fès sus les Franchois. Là eut de première venue grant hurteis et fort lanceis, et maint homme renverssé par terre.

 Finablement, li Englès et li Gascon, par leur proèche, obtinrent le place, et furent là desconfi li Franchois tout mort et tout pris ; oncques homme d’onneur n’en escappa.

 Si retournèrent li dit Englès et Gascon deviers Bourdiaux atout ce gaaing, et en remenèrent arrière leurs pourvéanches. »

 

En réalité sa captivité ne fut pas constante. Boucicaut obtint très vite une première mise en liberté provisoire, puisque, le 8 juin 1351, nous le voyons exercer la charge de capitaine du château de Lusignan, près de Poitiers (24).

==> JEAN Ier L'ARCHEVÊQUE, seigneur de PARTHENAY (1327-1358) – Libération de Fouras et Saint Jean d’Angély 1351

En 1354, il obtint d'Édouard III, pour lui-même et pour douze chevaliers, un nouveau sauf-conduit, afin de retourner sur le continent pour mettre ses besongnes a point ", nous dit Froissart (25), mais aussi pour aller au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et pour s'embarquer ensuite pour la Terre Sainte.

Voici la teneur de la lettre que lui accorda le roi d'Angleterre et qui pouvait lui servir au besoin de passeport et de recommandation :

Sachez tous que le noble Jehan Meyngre, chevalier, dit Bussigand, notre prisonnier, doit se rendre avec douze chevaliers à Saint-Jacques et de là marcher contre les ennemis du Christ en Terre Sainte, et qu'il part avec notre agrément; que pour cela nous l'avons pris, lui et ses douze compagnons, leurs domestiques, chevaux, etc., sous notre protection et sauf-conduit. (26)

Au cours de son passage à Paris, par lettres du 30 mai 1354, Jean Ier Le Meingre fut nommé sénéchal de Toulouse et d'Albigeois ; il prêta serment en la Chambre des Comptes le 6 juin suivant (27).

Fit-il ensuite le voyage en Terre Sainte ? Ce n'est pas impossible.

En tout cas, le 9 février 1355, il se trouvait à Rome, soit à l'aller, soit au retour de ce pèlerinage, présentant au pape Innocent VI huit suppliques en faveur de prêtres et de veuves, ainsi que de certains membres de sa famille (28).

En novembre 1355, date à laquelle le roi d'Angleterre lui avait fait obligation d'être de retour, Boucicaut rejoignit Édouard III, qui se trouvait à ce moment devant Blangy, dans le comté d'Artois.

Le roi décida alors de le mettre en liberté sans rançon et l'envoya offrir de sa part la bataille à Jean le Bon qui, à Amiens, achevait de rassembler ses forces.

Mais le roi de France, effrayé en apprenant l'importance de l'armée anglaise (29), laissa sans réponse le défi de son adversaire. Ce que voyant, Édouard rebroussa chemin et rentra tout droit à Calais, dans l'intention de repasser la mer.

Le roi de France, trouvant alors les circonstances plus favorables, fit à son tour défier Édouard par l'intermédiaire du même Boucicaut, auquel il adjoignit Arnoul d'Audrehem ; mais les mauvaises nouvelles reçues d'Écosse, où Guillaume Douglas venait de s'emparer de Berwick, empêchèrent le roi d'Angleterre de relever ce défi (30).

A la fin de l'année 1355, Boucicaut reprit les armes dans le Languedoc lors de la fantastique et désastreuse chevauchée du prince de Galles (31).

Sa présence dans le Languedoc, à cette époque, est confirmée par une lettre que John de Wyngfield, commandant dans l'armée anglaise et l'un des principaux conseillers du prince, écrivit de Libourne, le 22 janvier 1356 (n. st.), à Richard Stafford qui avait fait la guerre en Gascogne, puis était retourné en Angleterre (32).

Plusieurs quittances des premiers mois de 1356 nous rappellent que Boucicaut agissait alors en qualité de sénéchal de Toulouse et d'Albigeois, et de capitaine de Moissac (33)

Lorsque le roi Jean le Bon eut nommé son troisième fils, Jean de France (le futur Jean de Berry), comte de Poitiers et son lieutenant au-delà de la Loire (8 juin 1356), Boucicaut fut désigné, avec le sire de Montmorency et quelques autres, pour seconder le jeune prince alors âgé de quinze ans, et lui faciliter l'apprentissage du gouvernement (34).

Dès le 12 mai, Jean Ier Le Meingre figurait, à Bourges, parmi les membres du Conseil du nouveau comte de Poitiers (35).

 

Ce dernier organisa alors la défense des provinces qui lui étaient confiées.

 Capitaine du château de Lusignan depuis plusieurs années déjà (36), Boucicaut fut maintenu dans cette fonction par le jeune prince, aux gages de 250 livres tournois par mois (37) ; mais pour défendre cette place environnée de forteresses anglaises il était urgent de la pourvoir de vivres et de munitions.

Aussi Jean de France, en juin 1356, fit-il verser d'avance à Boucicaut six mois de solde pour lui permettre d'engager immédiatement les dépenses indispensables (38).

 

Juin 1356 Mandement de Jean de France, comte de Poitiers, lieutenant du roi, ordonnant de payer 1,500 livres à Jean Boucicaut, pour ln garde du château de Lusignan.

Jéhan, filz du roy de France, conte d.e Poitiers, lieute­nant de nostre seigneur en touz les pays par deça la riviere de Loire et en toute la langue d'oc, à nostre amé Nicolaz Odde, receveur general de monseigneur ès dictes parties et le nostre, salut et dilection.

Comme, par noz autres lettres, nous aions mandé à notre amé trésorier Gaucher de Vannes, que, pour la garde du chaste! et lieu de Lesignen, il paiast présentement à notre très chier et bien amé chevalier et conseiller Jéhan le Mangre, autre­ment dit Boucicaut, la somme de cinq cens livres tour­nois à li deue pour les mois d'avril et may dernier passez, et de lors en avant lui paiast on assignast pour semblable

cause, pour chascun mois durant les guerres, deux cens cinquante livres tournois, et, en temps de trieves, huit vingt livres tournois par mois selon l'ordennance pieça sur ce faite, par vertu de noz queles lettres nostre dit tresorier vous a mandé par les siennes, que le contenu ès nostres dessus dictes vous acomplissiez de point en point selon leur fourme et teneur, si, comme l'en dit et il soit ainsi, que le dit chastel et lieu de Lesignen soit de toutes pars environnez de forteresses angleisches, ès queles enne­mis sont moult fors, pourquoy il estgraut besoing et evident nécessité que le dit lieu soit bien Pourv  en] (1), garnis et avi­tailliez pour plus seeure garde, tuicion et deffense d'icellui, et pour mieux résister à la force et puissance des diz enne­mis, la quelle ch[ose le] dit Boucicaut, si comme il nous a exposé, ne pourroit faire du sien ainsi comme besoing en est; s'il n'estoit paiez de grant temps avant les m[ains], et pour ce nous ait humblement supplié et requis, que nous le vousissons faire paier présentement de six mois avant les mains ....... tele assignacion qu'il en puist estre prestement paiez : pour ce est-il que nous, inclinans à sa dicte supplicacion, afin de obvier deffaut de ce en pourraient avenir, avons ordené en l'absence de nostre dit trésorier, voulons et vous mandons, que, au dit…….. .presentement paiement pour six mois , c'est assavoir juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decem­bre p.......... chascun des six mois dessusdiz , deux cens cinquante livres tournois, qui font en somme mil cinq cens livres tournois faites assignacion sur la recepte de Jehan Garingneau, establi parnons receveur general à Poitiers pour et ou nom….. [Poi]tou, Xanctonge, Angoumois, Pierregort, Limosin, de Thouraine et d'Anjou par deça la rivière de Loire, en tete m……. prestement paiez, et mesmement sur la recepte du subside du dyocese de Touraine, en prenant du dit Boucicaut…..que  ainsi li aurez paié; pour les quelles rapportant avec noz autres lettres et celles de nostre dit tresorier et ces pre­sentes (1)… et de ceulx à qui il appartendra et rabatu de vostre recepte senz contredit par les gens ….. ordenences, mandemens ou deffenses faites ou à faire par nous au contraire……….. , l'an de grace mil ccc cinquante et six.

 (1) A partir d'ici, la fin des lignes fait défaut.

 

25 juin 1356 Mandement de Nicolas Odde, receveur général, ordonnant de payer 1.500 livres à Jean Boucicaut, pour la défense du château de Lusignan.

Nicolas Odde, receveur general pour le roy, nostre sire, deçà la rivière de Loire et en toute la Languedoc, à Jehan Guerineau, commis et député de par monseigneur le conte de Poitiers à recevoir les subsides, disiemes, imposicions, gabelles, receptes ordinaires et extraordinaires, ès parties de Xantonge, Poitou, Pierregort, Limosin, Touraine et Anjou deça la dicte rivière de Loire, pour et on nom de nous, salut.

 Monsr le conte de Poitiers, lieutenant dudit seigneur ès dictes parties, nous a mandé par ses lettres, les quelles nous vous envoions avec ces présentes cousues souz nostre signet, que nous assignissons noble homme messire Jehan le Mangre, dit Boucicaut, sur les subsides du dyocèse de Touraine de vostre recepte, de mil cinq cens livres tournois pour la garde et deffense du chastel de Lisignan pour six mois prouchainementl venans, comme ès dites lettres de  mon dit seigneur le conte est plus à plain contenu; par vertu des quelles lettres nous vous mandons, que ladicte assignacion vous faciez en accomplissant les lettres de mondit seigneur de point en point selon leur fourme et teneur;.

Et par rapportant ces presentes et lettres de recongnoissance dudit monsr Boucicaut avec les dictes lettres de mon dit seigneur de Poitiers, nous vous alloerons la dicte somme en vos comptes et rabatrons de vostre recepte sanz difficulté aucune.

Donné à Bourges en Berry, souz nostre seel, le XXVe jour de juing, l'an mil ccc cinquante et six. N. ODDE.

 

En outre, Boucicaut, qui était sénéchal de Toulouse depuis le 30 mai 1354, conserva cette charge ; mais, à partir du 24 juin 1356 et jusqu'en avril 1357, il l'exerça conjointement avec Robert de Clermont (39).

Le 5 juillet 1356, Boucicaut se trouvait à Poitiers où il donnait quittance des gages qui lui avaient été versés pour la défense de cette place (40).

Enfin, nous voyons par des lettres de Jean le Bon et de son fils Charles que Jean Ier Le Meingre participa, au cours de ce même mois de juillet 1356, au siège de Breteuil (Eure), dans l'armée du roi de France (41).

 

C'est le 4 août que le prince de Galles se mit de nouveau en marche contre les terres françaises.

 Cette seconde chevauchée du Prince Noir était destinée à opérer la jonction avec l'armée du duc de Lancastre qui se dirigeait de Bretagne sur la Normandie.

Passant par Périgueux, Rochechouart, Argenton, Châteauroux et Issoudun, le Prince Noir couchait, le dimanche 28 août, à Vierzon.

Ce même jour, son avant-garde prenait contact, près d'Aubigny, avec un détachement français commandé par Philippe de Chambly : une rencontre entre les armées françaises et anglaises semblait imminente.

C'est alors qu'une diversion opérée, le 29 août, par Boucicaut, le sire de Craon et L'Hermite de Caumont, à la tête de trois cents lances, vint retarder de quelques jours l'avance ennemie et contribua à modifier l'itinéraire du prince.

Des renforts anglais, promptement accourus, sous les ordres de Barthélemy de Burghersh et d'Eustache d'Aubercicourt, obligèrent les trois Français et leur petite troupe à se réfugier en toute hâte dans le château de Romorantin, où ils eurent à soutenir, dès le mardi 30 août, un siège en règle.

Finalement, manquant de vin et d'eau pour éteindre l'incendie provoqué par le feu grégeois, les assiégés capitulèrent le 3 septembre, et Boucicaut fut de nouveau prisonnier (42).

Ces quelques jours avaient été mis à profit par le roi Jean le Bon : tous les ponts de la Loire étaient coupés, tous les passages bien gardés.

Le Prince Noir se trouvant dans l'impossibilité de franchir le fleuve, comme il en avait eu d'abord l'intention, se dirigea, vers Tours, puis se replia sur Poitiers.

Rejoint, il dut livrer bataille sur le plateau de Maupertuis, au sud-est de la ville, le lundi 19 septembre.

On connaît l'issue de ce mémorable combat : les Anglo-Gascons, très inférieurs en nombre, surent tirer parti du terrain pour tailler en pièces les lourdes batailles de leurs adversaires (43).

Ce fut pour l'armée française un désastre qui allait avoir des conséquences considérables.

 ==> 19 septembre 1356 Bataille Poitiers – Maupertuis, le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier par le Prince Noir

 

Les négociations.

L'exécution du traité de Brétigny (1356-1362)

 Les prisonniers, parmi lesquels figuraient le roi Jean et son quatrième fils, Philippe de France, furent conduits à Bordeaux.

Boucicaut s'y trouvait également; mais créé maréchal de France le 21 octobre 1356, à la place de Jean de Clermont, seigneur de Chantilly, tué à la bataille de Poitiers (44), il obtint un sauf-conduit pour aller rendre compte à Paris des négociations qui venaient de s'ouvrir à Bordeaux et pour suivre la cour à la diète de Noël, à Metz, où le dauphin Charles allait s'entretenir avec son oncle, Charles IV, empereur d'Allemagne(45).

Grâce aux efforts déployés par le pape Innocent VI et par ses deux cardinaux, Talleyrand de Périgord et Nicolas Capocci, les négociations en cours depuis la bataille de Poitiers, et auxquelles participait le maréchal Boucicaut, aboutirent à la signature, le 23 mars 1357, à Bordeaux, d'une trêve qui devait durer jusqu'en avril 1359(46).

Moins de trois semaines plus tard, le 11 avril 1357, le prince de Galles quitta Bordeaux, emmenant avec lui le roi Jean et son fils Philippe, et se dirigea vers Plymouth, où il débarqua le 5 mai 1357(47).

 Le maréchal Boucicaut faisait partie de l'escorte royale qui arriva à Londres le 24 mai ; mais dès le 1er juin, il obtenait un sauf-conduit pour un de ses envoyés autorisé à aller régler ses affaires dans le Poitou(48).

Boucicaut dut être mis en liberté quelques semaines plus tard. En tout cas nous le retrouvons, en août 1357, à Royaumont, où il accepte de rendre hommage au comte d'Armagnac pour les biens confisqués sur Jean de Galard à Bourret et à Grisolles, et qui avaient été donnés au comte par le roi (49).

 

L'année suivante, le 22 mai 1358, pour réduire les violateurs des trêves et assurer la défense des provinces de l'Ouest, le régent Charles nomma Boucicaut et Guillaume VII Larchevêque, seigneur de Parthenay, lieutenants-généraux en Touraine, Poitou et Saintonge pour succéder à Jean de Clermont, maréchal de France,  tué à la bataille de Poitiers (50).

La rançon exigée pour l'élargissement de Jean le Bon était considérable ; elle avait été fixée à 4 millions d'écus d'or, dont 600 000 écus devaient être versés avant la Toussaint de 1358 (51). On comprend que le roi de France ait tout fait pour hâter le payement de cette somme.

Le 3 juin 1358, par lettres datées de Londres, il désigna pour commissaires en Poitou le maréchal Boucicaut, Guillaume Larchevêque, le sénéchal de Poitou, et l'abbé de Saint-Cyprien de Poitiers ; il les chargeait de requérir tous les prélats et gens d'Église, nobles, communes et habitants du bailliage de Poitiers de se cotiser, dans le plus bref délai, pour aider à payer le premier acompte de sa rançon(52).

Trois mois plus tard, le 30 août, par lettres datées de Paris, le régent députait dans le Languedoc et l'Auvergne, Guillaume, évêque de Lisieux, le maréchal Boucicaut et Pierre Scatisse, trésorier de France, avec mission de procéder à la réformation du pays, de prendre toutes les mesures pour sa défense, et de lever les subsides nécessaires à la rançon du roi(53).

Par d'autres lettres du 7 septembre 1358, le dauphin chargea en outre Boucicaut de la pacification du Forez (54).

Malgré toutes les mesures prises, malgré la générosité des différentes provinces du royaume, il fut impossible de réunir les sommes promises dans les délais prévus.

 

En septembre 1358, constate Françoise Lehoux, "la paix était déjà virtuellement perdue "(55).

Le maréchal Boucicaut passa la fin de 1358 et le début de l'année suivante en grande partie à Toulouse, auprès de Jean de France, comte de Poitiers (56).

Nous le retrouvons au printemps de 1360, défendant Paris menacé par les Anglais (57) ; puis, en qualité de lieutenant-général de Touraine, Poitou et Saintonge, il figure parmi les plénipotentiaires du régent qui négocièrent la paix, à Longjumeau d'abord, sans aucun résultat (vendredi saint 3 avril) (58), puis dans un hameau voisin de la ville de Chartres, à Brétigny (59).

Après une semaine de discussion, du 1er au 8 mai, on signa, le vendredi 8 mai 1360, une trêve qui devait durer jusqu'à la Saint-Michel de l'année suivante, et le traité dit de Brétigny, confirmé et juré par le régent à Paris, le 10 mai, et par le prince de Galles à Louviers, le 15 mai.

Ce traité fut ensuite ratifié par Édouard III, le 25 mai, s'il faut en croire Froissart, puis par les deux rois de France et d'Angleterre, à la Tour de Londres, le dimanche 14 juin (60).

==> Traité de Brétigny Conclu le 8 MAI 1360, Ratifié à Calais par Jean II et Edouard III le 24 Octobre 1360

Les clauses du traité de Brétigny étaient dures pour la France.

 Jean II abandonnait les provinces situées au sud de la Loire qui avaient appartenu jadis aux Plantagenêt : le Poitou, l'Aunis, la Saintonge, l'Angoumois, le Limousin, le Périgord, l'Agenais et le Quercy, le Rouergue et la Gascogne.

 En revanche, le chiffre fixé pour la rançon du roi était ramené à trois millions d'écus d'or. Édouard III exigeait qu'un premier acompte de 600 000 écus fût versé au plus tard quatre mois après l'arrivée du roi Jean sur le continent, à Calais, le reste devant faire l'objet de six annuités de 400 000 écus.

Enfin quarante otages, choisis parmi les personnages les plus considérables du royaume, devaient être livrés au roi d'Angleterre (61).

Le maréchal Boucicaut, qui se trouvait à Londres, le 14 juin, lors de la ratification du traité par les rois de France et d'Angleterre, obtint quatre jours plus tard, le 18 juin 1360, un sauf-conduit pour aller sur le continent faire respecter les trêves.

 Cette mesure s'étendait au connétable de France, Robert de Fiennes, au maréchal Arnoul d'Audrehem, au sire de Craon et à Baudouin d'Annequin (62).

Le 24 juin, Jean de France, comte de Poitiers, voulant probablement régulariser sa situation matrimoniale avant son départ, comme otage, pour l'Angleterre, célébra, au château royal de Carcassonne, son mariage avec Jeanne d'Armagnac ; parmi les nombreux témoins figuraient, outre le maréchal Boucicaut, lieutenant du comte en Poitou (63), l'évêque de Thérouanne, chancelier de France, le chancelier du comte, Pierre de Montaigu, et les sénéchaux de Rouergue et d'Agenais (64).

 

La signature du traité de Brétigny interrompit la vieille querelle qui opposait Gaston III, comte de Foix, aux Armagnac et au comte de Poitiers.

Sachant qu'il ne pourrait plus compter désormais sur l'alliance anglaise et persuadé que la lieutenance de Languedoc allait être retirée au comte de Poitiers, Gaston Phœbus signa la paix, le 7 juillet 1360, dans le couvent des Dominicains, à Pamiers, en présence de deux légats pontificaux, des représentants du dauphin Charles et de ceux du roi d'Angleterre : du côté français le principal négociateur était le maréchal Boucicaut, assisté de Nicolas Odde, trésorier des guerres, et de Gontier de Bagneux, secrétaire du roi ; les députés d'Édouard III étaient les seigneurs de Caumont et de Montferrand, Hélie de Pommiers, Amanion de Fossat et Pierre de la Motte, chevaliers.

Le comte de Foix s'engageait à évacuer, avant le 26 juillet, et à remettre à Boucicaut toutes les villes et forteresses occupées par ses troupes, à l'exception de celles qui appartenaient au comte d'Armagnac ; il promettait de congédier, dans un délai de trois semaines, tous les gens d'armes, tant Anglais que Français, qu'il avait pris à son service ; il s'obligeait à faire au comte de Poitiers, qu'il avait offensé, toutes satisfactions que le dauphin jugerait nécessaires.

En échange, le maréchal Boucicaut jurait de faire restituer aux partisans du comte de Foix les places, les châteaux et tous les biens qui avaient été saisis sur eux, et de veiller à la stricte observation des lettres de rémission que Gaston Phœbus et ses alliés obtiendraient du comte de Poitiers, du régent et du roi de France.

Quant aux revendications émises par Gaston de Foix au sujet du comté de Bigorre, elles seraient examinées plus tard par une commission spéciale (65)

Deux jours plus tard, le 9 juillet, le comte de Foix confirma les clauses de ce traité en présence des notables de Toulouse, Carcassonne, Beaucaire, Narbonne, Béziers, Montpellier et des autres grandes cités du Languedoc ; devant les deux légats d'Innocent VI et du maréchal Boucicaut, il promettait d'être à l'avenir fidèle vassal du roi de France et de licencier toutes ses troupes moyennant la somme de 200 000 florins d'or (66).

Un traité séparé fut passé, probablement à la même époque, entre les comtes de Foix et d'Armagnac, grâce à l'entremise des nonces du pape et de Boucicaut.

Les clauses de ce traité ne sont pas connues, mais il fut ratifié par le régent, en même temps que les actes des 7 et 9 juillet, par lettres données à Boulogne le 27 septembre suivant (67).

 

En exécution du traité de Brétigny, le 22 septembre 1360, en présence de Jean le Maingre, dit Boucicaut, maréchal de France et de Chandos, dans la grande salle du palais de Poitiers, en une assemblée des échevins et des bourgeois, la ville et la province furent remises par le commissaire du roi de France à celui du roi d'Angleterre.

La capitainerie du château fut confiée à Guillaume d'Appelvoisin, d'une famille déjà ancienne dans le Poitou.

 

Pendant que le maréchal Boucicaut négociait ainsi dans le Languedoc, Jean le Bon était conduit d'Angleterre à Calais par le prince de Galles, le mercredi 8 juillet 1360.

Quand le roi de France fut en état de payer le premier terme de sa rançon, Édouard III vint aussi à Calais, le vendredi 9 octobre.

C'est là que le traité de Brétigny, revu et corrigé, fut ratifié définitivement et juré par les deux rois et par leurs fils aînés, le samedi 24 octobre 1360 (68).

Dès le lendemain le roi Jean était mis en liberté.

Pour remercier Boucicaut de ses services, il le retint de son conseil, par lettres du 4 novembre 1360, aux gages de 4000 livres par an (69).

Voulant faire participer les seigneurs anglais aux témoignages d'amitié qu'il échangea, après sa mise en liberté, avec le roi d'Angleterre, Jean le Bon fonda quatre rentes annuelles et viagères de deux mille livres chacune au profit de quatre chevaliers de l'entourage d'Édouard III.

Celui-ci, en retour, accorda des fiefs ou rentes en argent à quatre grands personnages de la suite du roi de France, à savoir le maréchal Boucicaut, le maréchal Arnoul d'Audrehem, Jean de Melun, comte de Tancarville, et Guillaume de Dormans (70).

 

 

La Rochelle 6 décembre 1360 (71)

Il convenait désormais de remettre à l'Angleterre les places françaises abandonnées par le traité de Brétigny.

Ce transfert rencontra bien des difficultés et suscita maintes protestations indignées et maintes oppositions.

Les habitants de La Rochelle manifestèrent les premiers leur mécontentement, déclarant qu'ils préféraient estre taillés tous les ans de la moitié de leur chevance plutôt que de tomber es mains des Anglois.

Les Rochelais ayant fait à la triste position du roi Jehan le sacrifice de leurs sympathies politiques, Edward, loin d'exercer envers eux ces actes de vengeance qu'ils redoutaient, n'épargna rien pour vaincre la répugnance qu'ils éprouvaient à le reconnaître pour leur seigneur.

 

Par des lettres-patentes données à Calais le 22 octobre 1360, il s'empressa de confirmer leurs anciens privilèges et leur en octroya un grand nombre de nouveaux. On ne rapportera que les plus notables.

 

«Par le traité de paix conclu entre nous et notre frère le roi de France, dit-il, la ville de la Rochelle, avec son château, ses forteresses et autres dépendances, a été appliquée à notre domaine.

C'est pourquoi nous promettons aux maire, échevins, pairs et bourgeois de la Rochelle que ladite ville et tout ce qui en dépend ne sortiront plus de nos mains pour quelque cause que ce soit.

De plus, nous ordonnons que le châtelain du château de la Rochelle fera serment, entre les mains de notre sénéchal et en présence du maire de la ville, s'il veut y assister après avertissement convenable, de ́ n'établir ou recevoir dans le château et même de n'y laisser séjourner sous aucun prétexte des gens armés dont les bourgeois auraient à redouter quelque insulte ou dommage, tant qu'ils demeureront en notre obéissance et nous garderont fidélité. (71a)

«S'il arrive qu'un bourgeois, habitant la Rochelle, a éprouvé une injure ou un préjudice dans son corps ou dans ses biens, nous promettons de l'en rendre indemne selon l'exigence du droit, en faisant justice entre les parties.

A cet effet, nous instituons dans la ville un juge suprême qui connaîtra de toutes les appellations portées à notre cour et les réglera définitivement, Nous entendons de plus qu'aucun de nos officiers ne puisse prendre, soit par lui soit par autrui, chevaux, attelages, animaux, victuailles ou marchandises dans la ville de la Rochelle, contre le vouloir de ceux à qui ces choses appartiendront légalement. (71b)

« Nous déclarons que les maire, échevins, bourgeois et habitans de ladite ville ne contribueront et ne paieront rien à nous ni à d'autres pour toutes les choses qu'ils ont pu acquérir dans des fiefs nobles depuis le temps passé jusqu'aujourd'hui, mais qu'ils seront quittes et immunes à perpétuité du paiement de toute finance.

 Nous voulons que le maire, les échevins et bourgeois de la Rochelle prennent, par eux ou leurs délégués, la moitié de la monnaie d'or, d'argent et de cuivre qui, à l'avenir, sera fabriquée dans ladite ville: et il nous plaît que, par eux ou leurs mandataires, ils puissent exiger et percevoir les subsides, tailles et subventions qui ont coutume d'être levés dans ladite ville et lieux environnans, mais seulement pendant une année à compter du jour où nous aurons pris possession de la ville de la Rochelle.(71c)

« Comme il ne convient pas que les membres soient séparés du corps, nous annexons à notre domaine l'île d'Oleron avec toutes ses forteresses ainsi que le baillage du grand fief d'Aunis et tous les forts qui s'y trouvent. Nous comprenons en outre dans le ressort de notre cour suprême ladite ile et ledit baillage avec les forteresses qui en dépendent, afin que les mêmes lieux et leurs territoires ne puissent, sous aucun prétexte, être détachés de notre domaine, et ce que nous voulons et ordonnons par ces présentes sera exécuté nonobstant que l'île d'Oleron ait, de tout temps, appartenu au ressort de Saintes. (71d)

 « Enfin pour prévenir les fraudes et malversations, nous ordonnons que notre sceau, destiné aux contrats passés à la Rochelle, sera, par notre sénéchal ou autre muni de nos pouvoirs, donné en garde à un bon bourgeois de ladite ville, pour être par lui conservé pendant une année seulement, et ainsi successivement d'année en année, jusqu'à ce qu'il plaise à notre volonté d'en décider autrement.

Donnons en mandement à nos sénéchal et percepteur en Saintonge, ainsi qu'à tous nos autres officiaux et à leurs lieutenans de faire observer fermement et inviolablement les présentes par tous nos sujets.

Fait à Calais le vingt-deuxième jour d'octobre. » (71e)

 

Le 26 octobre 1360, à Boulogne, le roi Jean les délia du serment d'obédience et, le même jour, il confia au maréchal Boucicaut et à Guichard d'Angle, sénéchal de Saintonge, le soin de délivrer royaument et de fait a son très cher frere le roi d'Angleterre la possession des ville, chasteau et forteresse de La Rochelle.

Il ne restait aux citoyens de cette ville aucun prétexte pour repousser la domination anglaise.

On ne s'occupa donc plus que de la prise de possession de cette opulente cité maritime au nom de son nouveau seigneur.

Ce fut chose faite le 6 décembre suivant, comme en témoigne un acte d'Édouard III rédigé à Westminster, le 26 janvier 1361.

 ==>Le 6 décembre 1360 REDDITION DE LA ROCHELLE AUX ANGLAIS.

 

On retrouve le maréchal Boucicaut à Tours, le 11 février 1361 : ce jour-là les Tourangeaux, sur son initiative, passèrent un accord avec un certain Basquin du Poncet, chef d'une bande de routiers anglo-gascons, qui accepta, moyennant 2 500 écus d'or, d'évacuer la place de Véretz, d'où il se livrait au pillage dans tout le pays environnant (72).

En mai 1361, à part La Rochelle et peut-être Guines et Calais (73), aucune des terres promises par le traité de Brétigny et livrables au plus tard à la Toussaint n'avaient encore été remises entre les mains du roi d'Angleterre.

Du reste, ce n'est que le 1er juillet 1361 qu'Édouard III désigna Jean Chandos, vicomte de Saint-Sauveur, pour le représenter auprès du roi de France (74)

De son côté Jean le Bon fit appel, le 12 août, aux maréchaux d'Audrehem et Boucicaut, à Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault, à Guichard d'Angle, au sire d'Aubigny, sénéchal de Toulouse, et au Bègue de Villaines, sénéchal de Carcassonne, pour délivrer en son nom au roi d'Angleterre toutes les provinces désignées dans le traité de Brétigny (75).

Inaugurée au début de septembre 1361, la mission de Jean Chandos se poursuivit durant huit mois (76).

Presque partout les habitants des pays cédés manifestèrent leur répugnance à accepter le joug de l'Angleterre ; il fallut toute la fermeté et toute l'habileté de Boucicaut pour qu'ils se soumissent.

Les villes du Poitou furent livrées en septembre 1361 (77) ; celles de la Saintonge et du Limousin le furent en octobre et novembre. Périgueux fit sa soumission le 22 décembre (78).

==> Châtellerault Septembre 1361- Jean Le Meingre, surnommé Boucicaut Procès-verbal de délivrance à Jean Chandos, commissaire du roi d'Angleterre, des places françaises abandonnées par le traité de Brétigny.

Le 8 janvier 1362, Jean Chandos reçut, toujours en présence de Boucicaut, le serment de fidélité des habitants de Cahors (79) ; le 20 janvier il prit possession de Montauban (80), le 8 février de Villefranche-de-Rouergue (81), et le 17 de Millau (82).

 Les commissaires royaux quittèrent le Rouergue au milieu du mois de mars (83) et se trouvaient, le 28, à Angoulême (84).

Là s'acheva la mission de Jean Chandos :

la quasi-totalité des territoires qu'il fallait livrer à l'Angleterre était effectivement passée sous la domination anglaise.

 

La fin du règne de Jean II le Bon (1362-1364).

Une fois la paix rétablie dans le royaume de France, le roi Jean songea à se rendre en Bourgogne qui nouvellement lui estoit eschue ", par suite de la mort de Philippe de Rouvre en novembre 1361. Son dessein était de traverser la Bourgogne pour en prendre possession et recevoir les serments de fidélité, puis d'aller en Avignon visiter le pape Innocent VI.

Le roi de France partit de Paris vers la fin du mois d'août 1362 (85). Il était accompagné d'une suite nombreuse et brillante dans laquelle figuraient Jean d'Artois, cousin du roi, comte d'Eu, le maréchal Boucicaut, les comtes de Tancarville et de Dammartin, Arnoul d'Audrehem, le grand prieur de France, Tristan de Maignelay, et bien d'autres (86).

Jean II se trouvait à Chalon-sur-Saône le 19 octobre, quand il apprit la mort du pape.

 Le nouvel élu, Urbain V, lui annonça son avènement le 7 novembre ; il l'assurait de son dévouement spécial pour la maison de France et le priait de venir le visiter (87).

Le roi était à Lyon le 2 novembre ; quelques jours plus tard, le 20 du même mois, il entrait en Avignon (88), où il fut grandement conjoïs et festiiés dou pape et de tout le college d'Avignon "(89). Il y dîna avec Urbain et se retira ensuite à Villeneuve-lès-Avignon, où l'on avait préparé des logements pour lui et sa cour, dans la maison qu'avait habitée jadis le pape Clément VI (90).

Le roi passa tout l'hiver à Villeneuve. Il se trouvait en Avignon quand le roi de Chypre, Pierre Ier de Lusignan, y arriva le mercredi saint, 29 mars 1363. Ce dernier, inquiet des progrès des Ottomans en Orient, venait dans les cours européennes solliciter les renforts dont il avait besoin. Sa cause fut entendue avec beaucoup de bienveillance.

Dès le vendredi saint, 31 mars, à l'instigation du souverain pontife, le roi Jean prit la croix et promit de secourir le royaume de Chypre.

A sa suite se croisèrent le jeune Philippe de Navarre, le cardinal Talleyrand de Périgord, légat apostolique, les comtes d'Eu, de Dammartin et de Tancarville, le maréchal Boucicaut, Arnoul d'Audrehem, Robert de Juilly, grand prieur de France, ainsi que pluiseur aultre chevalier qui là estoient present et dedans la cité d'Avignon pour le jour" (91).

Jean II devait être le chef de l'expédition dont la date de départ était fixée au 1er mars 1365 (92). Ce projet de croisade échoua cependant.

Pierre Ier passa plus de deux ans à parcourir l'Europe sans résultat décisif. Accueilli partout fastueusement, il ne réussit pourtant pas à obtenir l'adhésion formelle des princes.

La France elle-même, aux prises avec de sérieuses difficultés financières, et craignant le retour des Grandes Compagnies que Charles le Mauvais, roi de Navarre, venait de rappeler de Lombardie, menaçait de ne pas tenir ses engagements (93).

Du reste, dès le 3 janvier 1364, n'ayant pu payer sa rançon à Édouard III, et l'un de ses fils, le duc d'Anjou, retenu en otage à Calais, ayant pris le parti de s'évader, Jean le Bon, fidèle aux lois de l'honneur et de la chevalerie, s'embarqua à Boulogne, malgré l'opposition de son conseil, pour retourner à Londres se constituer prisonnier (94).

 Il était accompagné de Jean d'Artois, comte d'Eu, du comte de Dammartin, du maréchal Boucicaut, et de bien d'autres chevaliers.

Deux mois plus tard, au palais de Savoie qu'il occupait à Londres, le roi de France tomba malade (mars 1364), et Boucicaut repassa la mer pour en apporter les premières nouvelles à Charles, duc de Normandie et régent du royaume (95).

La mort de Jean le Bon, le lundi 8 avril 1364, ruinait les derniers espoirs de croisade de Pierre Ier (96).

 

Cocherel. Le traité de Guérande (1364-1365).

A cette date le roi de Navarre, Charles le Mauvais, s'armait contre le roi de France, avec l'évidente complicité des Anglais.

 Le dauphin Charles, qui venait, au départ du roi Jean le Bon pour l'Angleterre, de reprendre la régence, décréta la confiscation des biens du Navarrais.

Il recruta des troupes et les confia à Bertrand du Guesclin, constitué capitaine général en Normandie.

Puis, en mars 1364, il chargea le maréchal Boucicaut, qui arrivait d'Angleterre, d'aller apporter à du Guesclin l'ordre de s'emparer sans préavis des places fortes grâce auxquelles Charles le Mauvais, comte d'Evreux, tenait la Seine : Mantes, Meulan, Vétheuil et Rosny.

L'opération fut menée énergiquement : le dimanche 7 avril (la veille de la mort du roi Jean), avec la collaboration de Boucicaut, du Guesclin enleva par surprise la ville de Mantes (97), puis, pendant que le maréchal gardait le frontiere et Mantes et Meulent "(98), il s'avança dans la direction de Vernon à la poursuite du Gascon Jean de Grailly, captal de Buch, chef des troupes navarraises. (AOUT 1372 - Bataille de Soubise, en Saintonge, Bertrand Du Guesclin emmène son prisonnier le captal de Buch à La Rochelle)

On sait que ce mouvement aboutit à la fameuse bataille de Cocherel, le 16 mai 1364, où du Guesclin remporta une éclatante victoire (99).

Pendant ce temps, le 26 avril 1364, le nouveau roi, Charles V, confirmait et renouvelait la rente de 4 000 livres que le maréchal Boucicaut recevait de Jean le Bon pour estre du grant et estroit conseil ; il lui maintenait également la pension de 1 000 écus de gages pour la garde du château de Tours (100).

En outre, par lettres royaux du 4 mai 1364, Charles V donna à ses trésoriers l'ordre de payer deux mille livres à son amé et feal chevalier et conseillier, le mareschal Bouciquaut

Cette somme lui était versée non seulement pour le défrayer des dépenses qu'il avait engagées à Meulan et à Mantes, mais encore, écrivait le roi, el en considération. aus granz fraiz et despens que, pour cause de nostre sacre auquel nous lui avons commandé venir, faire couvendra a nostre dit conseillier" (101).

Après son couronnement (dimanche 19 mai) (102), Charles V reprit la lutte contre les Grandes Compagnies.

Il mit sur pied trois armées, dont il plaça la première sous les ordres de son jeune frère, Philippe, duc de Bourgogne (103). avec mission d'aller mettre le siège devant Marchelainville, en Beauce (104).

Le maréchal Boucicaut accompagna le duc, qui se mit en campagne à la fin du mois de juin 1364 (105).

C'est pendant cette expédition que, sur l'ordre de Charles V, fut entrepris le siège de La Charité-sur-Loire, aux confins du Nivernais, occupée par les Navarrais depuis octobre 1363 (106).

Le roi de France y envoya, en septembre 1364, son connétable Robert de Fiennes et ses deux maréchaux Boucicaut et Arnoul d'Audrehem, bientôt rejoints par le duc Philippe de Bourgogne (107)

 

Mais de graves événements allaient modifier les plans de Charles V.

En Bretagne, en effet, Jean IV, comte de Montfort, était en guerre contre Charles de Blois : Jean de Montfort revendiquait le duché en sa qualité de petit-fils d'Arthur II, duc de Bretagne, et de Yolande de Dreux, sa seconde femme ; quant à Charles de Blois, neveu de Philippe VI, il faisait valoir ses droits au nom de sa femme, Jeanne de Penthièvre, petite-fille d'Arthur II et de sa première femme, Marie de Limoges.

En ce mois de septembre 1364, Jean de Montfort assiégeait la place d'Auray.

Du Guesclin accourut pour secourir la ville.

Une bataille s'engagea près d'Auray, le 29 septembre, au cours de laquelle Charles de Blois trouva la mort et du Guesclin fut fait prisonnier (108).

Cette défaite des armées du roi redonna courage aux Navarrais qui crurent les circonstances favorables pour regagner le terrain perdu depuis Cocherel : ils occupèrent Moulineaux et menaçaient même le clos des galées de Rouen, ce grand arsenal de la France au XIVe siècle.

Devant le danger, Charles V rappela ses troupes de La Charité, invitant son frère, le duc de Bourgogne, à traiter avec les assiégés (109).

 

De son côté, en Bretagne, le comte de Montfort poursuivait son offensive.

Après Auray, il assiégea Jugon, puis Dinan, qui se rendirent dans le courant d'octobre 1364. Puis il mit le siège devant Quimper-Corentin.

A l'instigation de ses conseillers frappés des conquêtes du comte de Montfort, Charles V se décida alors à négocier.

Par acte daté du 25 octobre à Paris, il donna pleins pouvoirs pour traiter de la paix à Jean de Craon, archevêque de Reims, et au maréchal Boucicaut (110). Ce dernier devait percevoir chaque mois, tant que durerait sa mission, la somme de huit cenz florins d'or frans pour ses fraiz et despens"(111).

Les plénipotentiaires rencontrèrent Jean de Montfort devant Quimper-Corentin (112), puis à Blain et à Redon.

 C'est là que furent engagés les premiers pourparlers ; mais on dut les interrompre pour attendre l'arrivée des représentants de Jeanne de Penthièvre, la veuve de Charles de Blois.

Boucicaut, qui avait également reçu mission de se rendre à Bordeaux auprès du prince de Galles, profita du délai qui lui était offert pour entreprendre le voyage de Guyenne (113).

De quoi devait-il entretenir le prince de Galles ? Très probablement, écrit R. Delachenal, de la vicomté de Limoges, dont il importait de garantir la possession à Jeanne de Penthièvre.

Or, elle était au nombre des terres cédées aux Anglais par le traité de Brétigny "(114).

Ce qui est sûr, c'est que ce voyage empêcha Boucicaut de suivre de très près les affaires de Bretagne. De plus, s'il participa effectivement aux négociations, on sait qu'il était malade et au lit, le samedi 12 avril 1365, veille de Pâques, quand la paix fut conclue définitivement et jurée à Guérande, dans l'église de Saint-Aubin (115).

 

Ce traité mettait enfin un terme à la guerre qui opposait depuis plus de vingt ans Jeanne de Penthièvre et Jean de Montfort.

 

Ce dernier devenait duc de Bretagne sous la suzeraineté du roi de France, mais s'il mourait sans héritier légitime, son duché reviendrait aux enfants de Blois ; Jeanne de Penthièvre conservait le comté de Penthièvre et la vicomté de Limoges (116).

 

Les dernières années de Jean Ier Le Meingre (1365-1368)

Les dernières années de la vie de Jean Ier Le Meingre sont assez mal connues.

Après Guérande il n'y a plus aucune mention du personnage dans les Chroniques de Froissart. Nous soupçonnons cependant que sa situation matérielle était florissante.

En effet, comme le maréchal avait dû céder au roi d'Angleterre, après Brétigny, le château de Lusignan en Poitou, Charles V le gratifia, le 26 juin 1365, d'une rente de trois mille florins "pour son estat pendant sa vie"(117), et il le nomma capitaine "pour le roy, es parties de Touraine, Anjou, Berry et Auvergne ", en lui maintenant la garde de la ville et du château de Tours (118).

Est-ce à cette époque qu'il épousa Fleurie de Linières ? Nous n'en savons rien.

 

Toujours est-il que ce n'est qu'en 1366 que naquit à Tours son fils aîné, Jean II Le Meingre, appelé lui aussi à une brillante destinée (119)

Lorsque les Grandes Compagnies pénétrèrent dans le royaume de France, en décembre 1367, Louis de Sancerre et le maréchal Boucicaut furent chargés de s'opposer à elles (120).

Venant de Guyenne, les routiers firent leur apparition d'abord en Auvergne et dans le Berry (121) ; puis, fin janvier et début février 1368, ils franchirent la Loire en deux endroits et pénétrèrent à la fois en Nivernais et en Charolais (122).

Voyant la Bourgogne menacée de tous côtés, Philippe le Hardi envoya, le 1er février, Philippe de Jaucourt et son valet de chambre Jean Sauvegrain auprès de Louis de Sancerre et de Boucicaut pour les presser de venir à son secours.

Il renouvela son appel le 5 février (123).

Jamais, en effet, l'invasion des Compagnies ne s'était généralisée d'une façon aussi inquiétante.

Durant tout le mois de février, Boucicaut se battit aux frontières du Nivernais et de la Bourgogne (124).

Le 19 février Jean Le Meingre avait enfin répondu à l'appel de Philippe le Hardi et se trouvait à Dijon, où il réclamait des fonds a son grant besoing Mais le duc de Bourgogne n'avait pas d'argent disponible ; il fallut emprunter quatre cents francs à un bourgeois de la ville pour les remettre à Boucicaut (125).

Petit à petit se rassemblaient en Bourgogne les renforts tant attendus, aussi bien des contingents royaux que des troupes levées par les seigneurs du duché.

 Philippe le Hardi se mit en marche, le 1er mars, avec toutes les forces dont il disposait et vint se fixer à Auxonne où Boucicaut l'avait sans doute précédé (126).

C'est alors que la mort du maréchal, survenue dans des circonstances mal déterminées, peut-être au cours d'un engagement aux environs d'Auxonne, priva l'armée royale d'un de ses chefs les plus valeureux.

Le maréchal Boucicaut dut mourir le 6 ou le 7 mars 1368, puisque, à cette date, nous voyons le duc de Bourgogne quitter précipitamment Auxonne pour aller à Dijon, où il fit célébrer les obsèques dans l'église des Cordeliers, le vendredi 10 mars (127).

Ces obsèques, entourées d'une pompe inusitée et auxquelles étaient présents le duc de Bourgogne, le sire de Craon, Louis de Bueil et un grand nombre de chevaliers, coûtèrent des sommes considérables, le duc ayant tenu, écrit E. Petit, à témoigner les douloureux regrets que lui causait la perte d'un si précieux collaborateur dans la crise que l'on traversait "(128).

 

Le corps, dirigé ensuite sur Nevers, descendit la Loire jusqu'à Tours et fut inhumé derrière le chœur de l'église collégiale de Saint-Martin de Tours, dans cette chapelle de Notre-Dame-de-Chevet qu'il avait si somptueusement dotée et où il avait "fondé son anniversaire" le 16 novembre 1363 (129).

 

Tombeau_de_pierre_du_Mareschal_[

Le tombeau de Jean Ier Le Meingre a été décrit par P. Nobilleau(130). Il se trouvait dans la chapelle de la Vierge à côté de celui de Fleurie de Linières, l'épouse du maréchal.

 

« Cy gist feu noble chevalier mess Jehan le mengr dict bouciquaut le père marschal de France qui trespassa a Dijon le 15 jour de mars 1367. »

« Cy gy feu noble dame florie de linyere feme dudit marschal. La quelle trespassa en son chastel du breuil doré le jour de…mil CCCC »

 

Le vitrail, au-dessus du mausolée, était divisé en quatre parties : on pouvait voir à droite Saint-Jean-Baptiste, à gauche Saint-Antoine, au milieu Saint-Martin à cheval et Saint-Michel combattant le dragon.

 

Au-dessous il y avait les armoiries des deux époux :

celles des Le Meingre, d'argent à l'aigle éployée de gueules à deux têtes, membrée et becquée d'azur.

celles des Linières d'argent à une fasce de gueules, à la bordure de sable chargée de huit besants d'or,

 

 

Fleurie de Linières (1406)

Nous avons dit que Jean Ier Le Meingre avait épousé dans un âge avancé une descendante d'une des plus anciennes et des plus illustres maisons de Berry, Fleurie de Linières, la fille de Godemart Ier et de Marguerite de Précigny, sa seconde femme (131).

Fleurie de Linières, dame, par sa mère, d'Étableaux, de La Bretinière ou Berthinière (Bertinière à Charron), c’est, de Rangé et du Bridoré, restait veuve, en 1368, avec deux fils en bas âge : Jean II Le Meingre, né en 1366, et Geoffroy, né en 1367(132).

«Un Tourangeau contemporain de Jeanne d'Arc, le maréchal de Boucicault (mort en 1421), tenait ce lieu en particulière vénération. « Esmu de devocion, » il y avait fait « ediffiér ung hospital et aumosnerie pour héberger les pouvrés ».

Pour recevoir les pèlerins qui affluèrent dès lors à Saint-Catherine, Jean le Meingre, dit Boucicaut, qui en était seigneur voulut y bâtir vers 1400 un hôpital.» ==> Sainte Catherine de Fierbois, la maison du Dauphin Charles VII et L'aumônerie (Time Travel de la chevauchée de Jeanne d'Arc)

 C'est leur oncle, Geoffroy Le Meingre, évêque de Laon, qui, à la mort de son frère, le premier maréchal Boucicaut, eut la tutelle de ces deux enfants (133).

Fleurie de Linières ne tarda pas à se remarier avec un certain Maurice (ou Guillaume) Mauvinet, d'origine tourangelle (134), dont elle était veuve en 1375, au moment où elle obtint des lettres de rémission pour avoir fait incarcérer, sans la permission du bailli, un de ses sujets de sa terre d'Étableaux (135).

Elle eut de ce second mariage un fils qui apparaît deux fois dans le Livre des fais (136) et une fille nommée Philippa, qui épousa Jean des Barres, dit le Barrois (137).

De 1376 à 1378, Fleurie de Linières plaida comme tutrice de ses enfants contre les exécuteurs testamentaires de l'évêque de Laon, son beau-frère(138), et, l'année suivante, avec son frère Godemart II de Linières, elle engagea une longue procédure contre Guillaume Larchevêque, seigneur de Parthenay, pour la succession de Jeanne et d'Isabelle de Précigny, ses cousines, mortes sans enfants (139).

 Finalement, le 12 mai 1386, elle obtint un arrêt du Parlement condamnant Guillaume Larchevêque à restituer les deux cinquièmes des terres de Laleu, de Mareuil et de Lommeau, avec les rentes depuis le 2 février 1376(140).

Le 25 mars 1406, Fleurie de Linières élisait sa sépulture et fondait son anniversaire en la basilique de Saint-Martin à Tours (141).

Elle dut mourir la même année, en son château de Bridoré, peu après l'acceptation de cet anniversaire par le Chapitre de la Collégiale (142), et elle fut inhumée à côté de son premier mari dans la chapelle de Notre-Dame-de-Chevet (143).

 

La personnalité du premier maréchal Boucicaut

 

Revenons à Jean Ier Le Meingre pour tenter de cerner quelques aspects de sa personnalité. Il fut certainement un fidèle serviteur de la couronne de France et un valeureux guerrier.

Le biographe de son fils parle de lui en termes flatteurs : lequel servi le dit roy en ses guerres, si comme assez de gens ancore vivans le scevent, si poissamment que de present est appelé et tous jours sera le vaillant mareschal Bouciquaut." (Livre des fais, p. 12).

Ce ne sont pourtant pas ses qualités militaires qui ont retenu avant tout l'attention de ses contemporains. Ceux-ci ont surtout vu en lui un homme d'une grande finesse d'esprit, un brillant causeur et un habile diplomate ; ils ont été sensibles à son intelligence, à son savoir-faire, à son entregent. Les témoignages sont nombreux.

Voici d'abord ce qu'écrit à son sujet Antoine de La Sale dans son roman Jehan de Saintré :

 « et ja soit ce que Boussicault fust puis très vaillant chevalier, oultre plus estoit il plus soubtil et actrempé que Saintré n'estoit ; mais au fait des armes Saintré estoit tenu le plus avant. » (144).

Les qualités intellectuelles de Jean Ier Le Meingre, sa clairvoyance et son habileté avaient, en effet, très vite frappé les esprits à la cour de France ; on répétait alors un commun proverbe qui circulait parmi les roys d'armes et heraulz et que nous rapporte encore Antoine de La Sale :

« Quand vient a un essault, Mieulz vaut Saintré que Boussicault ; Mais quant vient a un traicté, Mieulz vaut Boussicault que Saintré »(145)

C'est également par ces qualités que, fait prisonnier par les Anglais pendant le siège de Saint-Jean-d'Angély en 1351, Boucicaut réussit à s'attirer, au dire de Froissart, la faveur et les bonnes grâces du roi Edouard III et de son entourage ; on admirait à Londres sa perspicacité et les agréments de sa conversation :

 « Cilz messires Boucicaus, nous dit le chroniqueur, estoit uns vaillans homs, grans chevaliers et fors, et durement bons compains et bien en la grasce et amour dou roy d'Engleterre et des Englés, tout par sens et par biau langage qu'il avoit bien apparilliet » (146)

Paré de si brillantes qualités, Jean Ier Le Meingre ne pouvait que réussir dans la société mondaine

 Il fit merveille non seulement dans l'art de se pousser assez avant en la grâce du roy (147), mais encore, semble-t-il, dans celui d'exploiter cette faveur pour accroître sa fortune. Telles seraient, du reste, à notre avis, les raisons qui lui ont valu le surnom de Boucicaut, dérivé du terme boce ou bosse, qui désignait un panier en osier", et plus particulièrement une nasse ", un engin à pêcher ", par allusion certainement au proverbe que notre héros se plaisait à répéter avec humour, mais non sans cynisme :

« Il n'est peschier que en la mer, et si n'est don que de roy » (148).

Ce sobriquet (Boucicaut), qui n'est pas attesté avant Jean Ier Le Meingre et qui a été créé pour notre personnage par d'astucieux compagnons, est même devenu, la renommée du maréchal aidant, une sorte de nom commun que certains lexicologues ont traduit assez inexactement par mercenaire ", mais qui désignait plutôt une sorte d'arriviste, peu porté à rechercher la gloire sans profit et ne perdant jamais de vue le soin de sa fortune.

C'est en tout cas ce sens qui se dégage du seul passage où le terme est utilisé pour désigner quelqu'un d'autre que Jean Ier Le Meingre, mais où du moins le souvenir du célèbre maréchal reste vivant.

 Il s'agit d'un extrait du Songe du Vergier où l'auteur, en 1377, décrit quelques travers de ses contemporains :

« Aucuns quierent plus d'oneur et mains de proufit. Lez aultres sont dez gens Bouchicaut, et demandent plus de profit et mains d'oneur. Aucuns aiment mielx servir aux seigneurs moyens que aux très grans. Lez aultres sont aussi dez soudaïers Bouchicaut, et dient que il n'est pecher que en la mer ».(149).

Christine de Pizan, qui ne manque aucune occasion de célébrer l'idéal chevaleresque et courtois, a rendu hommage, vers 1400, dans le Debat de deux Amans, au courage et à l'intelligence du premier maréchal Boucicaut :

« Et le bon Bouccicaut Le mareschal, qui fu preux, saige et cault, Tout pour Amours fu vaillant, large et bault » . (150)

Elle aurait pu cependant se montrer plus circonspecte et se souvenir que les scrupules ne suivent pas toujours les mêmes chemins que le savoir-faire.

 

Il faut citer ici le témoignage que nous donne le chevalier de La Tour Landry dans son petit livre écrit en 1371-1372 pour l'enseignement de ses filles Boucicaut, leur dit-il, estoit saige ( intelligent) et beaul parlier sur tous les chevaliers, et si avoit grant siecle ( entregent) et grant senz entre grans seigneurs et dames.

Un jour trois belles cousines décidèrent de le confondre : elles l'accusaient d'avoir manqué au code de la courtoisie et de les avoir "priées d'amour toutes les trois dans le même temps, en jurant à chacune d'elles loyauté et fidélité. Boucicaut les écouta, imperturbable, puis leur répondit :

Or, mes dames, avez-vous tout dit ? Vous avez grand tort, et vous diray pourquoy ; car à l'eure que je le dis à chacune de vous, je y avoye ma plaisance et le pensoie ainsy, et pour ce avez tort de moy tenir pour jengleur ( trompeur)

Le voyant aussi effronté, elles proposèrent de tirer à la courte paille pour savoir à laquelle des trois il appartiendrait. Mais lui, indigné, s'écria fièrement : Mes dames, par le sabre Dieu, je ne suis point ainsi à departir ( distribuer) ne à laissier ; car il n'y a cy à qui je demeure Là-dessus, il se leva et s'en alla, laissant les dames plus esbahies que luy

Et le chevalier de La Tour Landry de conclure : Et pour ce a cy bon exemple comment l'on ne doit point entreprendre parolle ne estriver (= disputer) avecques celles gens ".(151)

Voilà qui complète et nuance le jugement de Christine de Pizan.

Qu'il y ait de la malice et de l'effronterie, du cynisme même dans l'habileté et dans l'arrivisme du premier maréchal Boucicaut, on ne saurait le nier. Mais il faut reconnaître qu'il fut, en des temps difficiles, un excellent négociateur.

Des rois aussi différents qu'Édouard III, Jean II le Bon et Charles V ne s'y sont point trompés.

 Ils lui ont constamment prodigué leurs faveurs, sensibles qu'ils étaient à la fermeté de son caractère, à la finesse de son intelligence, à son esprit de répartie et à la chaleur de son éloquence. Sous ce rapport il fut ce que l'on pourrait appeler un homme séduisant.

 

 

Société archéologique de Touraine.

Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l'Aunis, Volume 3. D. Massiou. 1838.

 

 

 

Florie de Linières, dame d'Etableau, de la Bertinière, du Breuil-Doré <==

 ==> Guerre de Cent Ans - Les terres de Belleville et Frontenay (Fontenay labattu) attribuées au maréchal Boucicaut

 Histoire du Poitou: LE POITOU PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS (1340-1453). <==....

1315 Avril Philippe le Bel confirme la fondation du Couvent de clarisses Sainte-Claire de La Rochelle <==

==> Mars 1373 à octobre 1374 siège de Lusignan du duc de Berry et Bertrand du Guesclin - Roman de Mélusine par Jean d'Arras

==> Jean II le Meingre dit Boucicaut, maréchal de France. (1336-1421)

 

 

 


 

Pèlerinages et Culte populaire de Saint Martin de Tours, apôtre des Gaules. 

Pendant tout le moyen-âge, le tombeau de saint Martin a été en France le foyer le plus actif de l'influence chrétienne et civilisatrice. A cette époque de transformation profonde, l'Église était le seul salut de la société. En dehors d'elle, il n'y avait ni législation, ni justice, ni administration.

 

 (1) Voir notre édition de cette biographie parue chez Droz, 1985, sous le titre Le Livre des fais du bon messire Jehan Le Maingre, dit Bouciquaut, mareschal de France et gouverneur de Jennes.

Sur la carrière de cet homme de guerre voir notre étude Jean II Le Meingre, dit Boucicaut (1366-1421), Étude d'une biographie héroïque, Genève, Droz, 1988 (Publ. romanes et françaises, 184).

(2) Livre des fais, éd. cit., pp. 11-13.

(3) J. DELAVILLE LE ROULX, La France en Orient au XIVe siècle, Paris, 1886,t.I, p. 122, n.2 ; P. NOBILLEAU, Sépultures des Boucicault en la basilique de Saint-Martin, Tours, 1873, p. 12.

(4) Arch. Vatican, Reg. suppliq., 28, fol. 30 v°. G. DUPONT-FERRIER, Gallia Regia, ou Etat des officiers royaux des bailliages et des sénéchaussées, de 1328 à 1515, Paris, Impr. nat., 19421966, t. V, p. 478, n° 21394.

(5) Geoffroy Le Meingre, doyen de l'Église de Tours, élu évêque de Laon en 1363, à la place de Robert le Coq transféré à l'évêché de Calahorra en Espagne, assista au sacre de Charles V à Reims, le 19 mai 1364 (Chronique des règnes de Jean II et de Charles V, éd. R. Delachenal, Paris, Renouard, S.H.F., t. II, p. 2). C'est lui qui eut la tutelle de ses neveux, à la mort de son frère Jean (mars 1368). Il mourut à Bologne, vers la Saint-André, en 1370 (P. ANSELME, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, t. II, p. 109).

(6) Bibl. Inguimbertine de Carpentras, ms. 1850, fol. 250; P. NOBILLEAU, Sépultures des Boucicault, pp. 11-12 et 17-19.

(7) Il s'agit de Jean et de Louis Le Meingre, fils de Geoffroy, lui-même fils puîné de Jean Ier Le Meingre.

(8) Antoine de LA SALE, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et C.A. Knudson, Genève, Droz, 1967, p. 142.

(9) P. ANSELME, t. VI, p. 753.

(10) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, S.H.F., t. II, p. X, n. 10.

(11) Et non Jacques de Surgères comme le dit Froissart (éd. cit., t. II, p. XI, n. 1).

(12) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. II, pp. 15-16 ; éd. G.T. Diller, Genève, Droz, 1972, pp.

382-388.

(13) Th. RYMER, Fœdera, 1739-1755, t. II, 4, pp. 83-84; E. COSNEAU, Les grands traités de la guerre de Cent Ans, Paris, 1889, p. 1.

(14) Sur cette expédition voir J. DELAVILLE LE ROULX, La France en Orient, t. I, pp. 103110.

(15) A. MOLINIER, Description de deux manuscrits de Philippe de Mézières ", dans Archives de l'Orient latin, t. I, 1883, p. 348 ; J. DE LA VILLE LE ROULX,La France en Orient, t. I, pp. 107 et 162, n. 2 ; N. JORGA, Philippe de Mézières et la croisade au XIV" siècle, Paris, 1896, p. 56.

(16) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. III, p. 95. En réalité, c'est Pierre Clari, et non Boucicaut, qui, comme l'a établi S. Luce, était à cette date capitaine de Mortagne-sur-Sèvre (ibid., p. XXIV et n. 2). L'erreur de Froissart a été reproduite par P. Guérin dans le Recueil de documents concernant le Poitou, t. XVII, p. 279, n. 1, et par Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, Paris, Picard, 1966. t. I. p. 59. n. 7.

(17) Cette bataille n'est rapportée que par la Chronique normande du XIVe siècle, éd. Auguste et Emile Molinier, Paris, Renouard, S.H.F., 1882, pp. 94-95. Le nom de lieu, Lunalonge, déformé par les copistes, n'a pu être identifié (ibid., p. 285, n. 4).

(18)'' Jehan ainsné, filz du Roy de France, duc de Normandie et de Guyenne, conte de Poitou, d'Anjou et du Mainne, a nostre amé et feal tresorier Nicholas Braque, salut et dilection.

Comme pour cause de la rente a vie que nous donnasmes pieça a nostre amé et feal chevalier messire Jehan le Maingre, dit Boucicaut, nous feussions tenuz au dit Jehan en certaine somme d'argent., savoir vous faisons que nous. avons donné et ottroyé, donnons et ottroyons de grâce especial par ces lettres ceste foiz deux cenz deniers d'or a l'escu. Donné a Paris le penultieme jour de fevrier, l'an de grâce mil .CCC. quarante et neuf. (Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciauaut. n" 3).

(19) Ibid., n°2.

(20) P. ANSELME, t. VI. p. 753.

(21) Cette ville s'était rendue au comte de Derby en 1346. Sur le siège de 1351 voir Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. I, p. 32 et n. 1 ; Chron. de Jean le Bel, éd. J. Viard et E.

Déprez, S.H.F., t. II, p. 192, n. 2, et p. 193, n. 1 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. IV, pp. 103109 et XLII-XLIV ; Chron. des quatre premiers Valois, éd. S. Luce, S.H.F., pp. 20-21.

(22) Le 8 avril, d'après Robert d'Avesbury (De gestis mirabilibus regis Edwardi tertii, Oxford, 1720, pp. 186-187) ; le 1er avril, d'après la Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. I, p. 32, et les Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. IV, p. 401.

(23) (Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. IV, pp. 105-108 et 144.

(24) A cette date, en effet, en qualité de garde et capitainne du chastel de lezignen'', Boucicaut donnait quittance de 250 livres qui lui avaient été allouées pour mectre et convertir es ouvrages neccessaires estre faiz ou dit chastel (Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n" 4).

(25) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. IV, p. 144.

(26) RYMER, Fœdera, t. V, p. 777. Cité par J.J. JUSSERAND, La vie nomade et les routes d'Angleterre au Moven Age". dans Revue historiaue. t. XX. 1882. n. 65.

(27) G. DUPONT-FERRIER. Gallia Regia, t. V. p. 478. n° 21394. ---

(28) Voir plus haut, note 4. -

(29) C'est du moins ce que prétend R. d'Avesbury (De gestis., p. 206).

(30) Chron. des règnes de Jean Il et de Charles V, t. 1, p. 54 et n. 1 ; Chron. de Jean le Bel, t. II, pp. 213-216 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. IV, pp. 143-150 ; Chron. des quatre premiers Valois, P. 31.

(31) Edouard, né à Woodstock, fils aîné d'Édouard III, connu sous le nom de Prince Noir (1330-1376). Sur cette chevauchée voir R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, Paris, A. Picard, 5 vol., 1909-1931, t. I, pp. 123-130 ; Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, pp. 47-54.

(32) Cette lettre, publiée par R. d'Avesbury (De gestis., 1720, pp. 210-227), a été reproduite par Buchon dans les Chroniques de Froissart, Le Panthéon littéraire, t. I, p. 320. Voir aussi éd. S. Luce, t. IV. p. LIX. n. 4.

(33) Quittance du 15 février 1356 (n. st.), Bibl. nat., Clairambault, vol. 73, pièce n" 95 (p. 5701). Voir G. DUPONT-FERRIER, Gallia Regia, t. V, p. 97, n° 18867 ; p. 478, n" 21394. - Quittance du 16 mars 1356 (n. st.) à Paris, Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 5.

(34) Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, pp. 57-59.

(35 ) Voir les mandements des mois de mai et de juin 1356, cités par Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, p. 58, n. 2 à 5).

(36) Voir plus haut, note 24.

(37) Voir une quittance de Jean Le Meingre donnée à Bourges le 23 juin 1356, Bibl. nat., ms. fr. 26001, pièce n° 592 ; Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, p. 59 et n. 9.

(38) Boucicaut donna quittance de cette somme le 3 juillet 1356 à Poitiers. Voir Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, p. 62 et n. 7.

(39) Blbl- nat., Collection Languedoc, vol. 71, fol. 158; vol. 159, fol. 76 et 82.

(40) Voir Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. V, p. III, n. 5.

(41) Ibid., t. IV, p. LXX, n. 2. -

(42) Chron. de Jean le Bel, t. II, pp. 230-231 ; Chronique normande du XIV° siècle, p. 112 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. V, pp. III-IV et 3-11 ; Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. L p. 70 ; R. d'AVESBURY, De gestis., Oxford, 1720, p. 255. Voir R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. I, pp. 197-201, et t. II, p. 382. D'après le moine de Malmesbury (Eulogium Historiarum, éd. Fr. Scott Haydon, 3 vol., 1858-1863, t. III, pp. 218-220), le siège fut mis devant Romorantin les mardi 30 et mercredi 31 août ; le jeudi 1er septembre, trois assauts furent donne, s ; les vendredi 2 et samedi 3 septembre, le feu grégeois fut mis au donjon ; les assiégés capitulèrent et le prince de Galles se reposa le dimanche 4 à Romorantin.

 (43) Voir, pour cette bataille, R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. I, pp. 209-244 ; J. FAVIER, La guerre de Cent Ans, Fayard, 1980, pp. 209-223.

(44) P. ANSELME, t. VI, p. 753.

(45) Arch. nat., JJ 89, foll 119, n° 276 (janvier 1357) ; Chron. des quatre premiers Valois, pp. 65-66 ; J.F. HUGUENIN, Les chroniques de la ville de Metz, 1838, p. 98; R. ELACHENAL, Histoire de Charles V, t. I, p. 277 et n. 1.

(46) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. V, pp. XVI-XVII et 84-85 ; Chron. des quatre premiers Valois, P. 65. Voir R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. 1, p. 307 et n. 2, et t. II, p. 52. Voir le texte de cette trêve dans RYMER, Fœdera, 1739-1745, t. III. 1, pp. 133-136.

(47) R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. II, p. 54.

(48) De conductu pro Nuncio Johannis Meyngre, vocati Bussiquaut, prisonarii Regis, ad partes Pictaviae profecturo super negotiis suis. Teste ut supra 1 junii (an. dom. 1357)". Cf. Th CARTE, Catalogue des rolles gascons, 1743, t. II, p. 63.

(49) Arch. nat. J 89, n° 305, fol. 128 v°. Voir Ch. SAMARAN, La Gascogne dans les Registres du Trésor des Chartes, Paris, 1966, p. 96, n° 823.

(50) REDET, Cartulaire de l'évêché de Poitiers ", dans Archives historiques du Poitou, t. X, 1881, p. 48 n° 149 ; G. DUPONT-FERRIER, Gallia Regia, t. IV, p. 468, n° 17566.

(51) R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. II, p. 63, n. 1 et 2.

(52) Arch. comm. de Poitiers, 1,6, n° 774, publ. par R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. II, pp. 412-413, pièce justifie. n° XXIV.

(53) Arch. nat., JJ 93, n° 166. Voir Dom VAISSETTE, Histoire de Languedoc, t. IX, p. 690, et t. X. col. 1139-1140.

(54) Arch. nat., JJ 90, n° 40.

(55) Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, p. 114.

(56) 27 janvier 1359 (n. st.). Quittance de Jehan Le Meingre, dit Bouciquaut, mareschal de France des gages à lui dus" pour estre en la compaignie et ou Conseil dudit Monseigneur de Poitiers, depuis le XIII° jour d'ottobre l'an mil .CCC. LVIII. jusques au jour d'uy (Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 7).

(57) P. ANSELME, t. VI, p. 753.

(58) Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t.I, p. 257, Cf. R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. II, p. 187, Janvier 1360 (n. st.) : lettres de rémission du dauphin Charles en faveur de Jehan Le Maingre, dit Bouciquaut, mareschal de France, lieutenant de monseigneur [le roy] et de nous, en Poitou et Xaintonge, par deça la Charente (Arch. nat., JJ 90, n° 391, fol. 199).

(59) R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. II, p. 194.

(60) RYMER, Fœdera, t. III, 1, p. 201 ; Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t.I, pp. 263314 ; Chron. de Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. VI, pp. 282-290 ; éd. S. Luce, t. VI, p. V, n. 1, et pp. 5-17 ; Chron. dés quatre premiers Valois, pp. 115-117. Voir R. DELACHENAL Hist. de Charles V, t. II, pp. 193-237 ; E. COSNEAU, Les grands traités de la guerre de Cent Ans, pp. 33-68.

(61) Parmi eux se trouvaient les trois fils puînés du roi (Louis, duc d'Anjou, Jean, comte de Poitiers, et Philippe de France), le duc d'Orléans et Louis de Bourbon. Cf. R. DELACHENAL, Hist. de Charles V, t. II, pp. 201-207.

(62) De conductu pro Domino de Fenes, constabulario de Francia, Marescallo Dodenham, Marescallo Buchicaut, Domino de Craon, Domino de Plyveye et Baldewino Danekyn, eundo ad partes exteras pro deliberatione Bartholomoei de Burghersch, et aliorum contra treugam captorum. Data ut supra (Westminster, 18 juin 1360) Cf. Th. CARTE, Catalogue des rolles gascons, 1743, t. II, p. 77. Boucicaut avait été nommé conservateur des trêves par le régent dès le 7 mai 1360 (Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. I, p. 306).

(63) P. GUERIN, Recueil de documents concernant le Poitou, t. XVII, p. 279, n. 1.

(64) Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, p. 155. Voir le contrat de mariage du 24 juin 1360, Arch. nat., J 186 B, n° 82.

(65) Arch. nat., J 332, n° 25; Dom VAISSETTE, Histoire de Languedoc, t. IX, p. 710, et t. X,Preuves, col. 1183-1186 ; P. TUCOO-CHALA, Gaston Fébus et la vicomté de Béarn, Bordeaux, 1959, p. 83.

(66) Dom VAISSETTE, op. cit., t. IX, pp. 710-711, et t. X, col. 1186-1191. --

(67) Voir le texte de ces lettres du 27 septembre 1360 dans Dom VAISSETTE, op. cit., t. X, col. 1191-1197. Pour tous ces traités voir Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, pp.157159.

(68) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, pp.219 et 239-259; E. COSNEAU, Les grands traités de la guerre de Cent Ans, pp. 34-35.

(69) P. ANSELME, t. VI, p. 753; G. DUPONT-FERRIER, Gallia Regia, t. VI, p. 46, n° 22372.

(70) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. XIV, n. 2, et p. 52 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, p. 263, p. 264, n. 1, et p. 327, n. 5.

(71) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. XVII, n. 6 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, p. 332. –

(71a).  Rex universis, etc. Cum per tractatum pacis habitum inter nos et fratrem nostrum, regem Franciæ, villa de Rupellà, cum castro, fortalitiis et suis aliis pertinentiis, nostro dominio debeat applicari, ideirco majori, scabinis, paribus, burgensibusque Rupella concedimus quod dictam villam, cum suis pertinentiis, futuris temporibus extrà manum nostram aliqualiter non ponemus : ac insuper ordinamus ut castellanus castri de Rupella senescallo nostro sacramentum faciat in præsentià majoris villæ si, congrue   præmonitus, adesse voluerit, ne gentes armorum ponat seu recipiat in castro seu etiam morari aliqualiter patiatur, per quos burgensibus prædictis possit damnum aut injuria inferri, dummodò in fidelitate et obedientia nostris existant. (Rymer. Acta publica, tom. VI, p. 217.).

(71b). Item si contingat alicui burgensi, in villà Rupellæ habitanti, injuriam vel damnum inferri in corpore vel bonis, ipsum indemnem servare promittimus juxtà juris exigentiam, faciendo jus inter partes. Item constituimus judicem supremum qui, in eâdem villa, de omnibus causis appellationum ad supremam curiam nostram ibidem cognoscat et eas fine terminet. Item volumus quod nullus officialis noster capiat, per se vel per alios, equos, quadrigas, animalia vel alia victualia seu mercaturas infrà dictam Rupellam contra voluntatem illorum ad quos res prædictæ dicentur rationabiliter pertinere. (Rymer. Act. publ. tom. VI. p. 217.)

(71c). Item declaramus ne major, scabini, burgenses vel habitatores in yilla prædictâ existentes, pro aliquibus rebus acquisitis in nobilibus feudis à toto tempore præterito usque ad hodiernum diem, aliquid nobis vel alii contribuant seu solvant, set sint ab omni solutione cujusvis financiæ perpetuò quieti et immunes. Item voJumus uod major, scabini et burgenses Rupellæ capiant, per se vel per deputatos eorum, medietatem monetæ aureæ, argentea et nigræ in prædictâ villa futuris temporibus fabricandæ. Necnon placet nobis ut subsidia, subventiones et talliatæ quæ consueverunt exigi in villa prædictâ ac locis circumvicinis, per se vel eorum allocatos, possint exigere et levare in locis prædictis per unum annum integré duntaxat, computandum à tempore à quo villæ de Rupella possessionem fuerimus assecuti. (Rymer. Acta publica. tom. VI. p. 217).

(71d). Item cum non deceat membra à capite discedere, insulam de Olerone ac fortalitia ejusdem universaliter, necnon ballivam magni feudi de Alnisio et fortalitia infrà eamdem ballivam existentia dominio nostro adjungimus. Ressortum universalis ejusdem insulæ ac etiam ballivæ et fortalitiorum prædictorum supremæ nostræ curiæ prædictæ villæ nostræ de Rupellâ insuper applicamus, absque hoc quod à dominio nostro loca prædicta et ressortum eorum à locis prædictis possint aliqualiter separari, quamvis prædicta insula de Olerone Xaintoni ab antiquo consueverit ressortiri, quod sic fieri per præsentes volumus et jubemus. (Rymer. Acta. publica: tom. IV. p. 217.)

(71e). Prætereà ordinamus quod, propter fraudes ac machinationes evitandas, sigillum nostrum, constitutum ad contractus apud Rupellam, per senescallum nostrum vel vices nostras gerentem, tradatur in custodiam unius boni burgensis dictæ villæ, per unum annum duntaxat per illum burgensem deferendum, et per alios annos similiter successivè, quandiù tamen nostræ placuerit voluntati. Senescallo ac receptori nostris Xantoniæ et omnibus aliis officiariis nostris et eorum loca tenentibus dantes firmiter in mandatis ut præmissa et ea tangentia ab omnibus nostris subditis faciant inviolabiliter observari. Datum apud Calesiam 22 die octobris. (Ibid).

(72) J. DELA VILLE LE ROULX, Registres des comptes municipaux de la ville de Tours, ParisTours, 2 vol., 1878-1881, t. I, p. 229, n° 1, et p. 212, n° 1085.

(73) Par lettres du 24 octobre 1360, Jean II avait ordonné de livrer ces deux villes ; mais on ne sait rien de précis quant à la date effective de leur transfert. R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, p. 332, n. 1.

(74) A. BARDONNET, Procès-verbal de la délivrance à Jean Chandos, commissaire du roi d'Angleterre, des places françaises abandonnées par le traité de Brétigny ", dans Mémoires de la Société de Statistique, Sciences et Arts des Deux-Sèvres, 2° série, t. IV, 1866, pp. 115-282. Voir pp. 132-133 les lettres accréditant Jean Chandos auprès du roi de France. Ces lettres ont également été publiées par M. CALVET, Prise de possession par le roi d'Angleterre de la ville de Cahors et du Quercy", dans Recueil de Travaux de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, t. V, 1850, pp. 201-203.

(75) Voir cette lettre du 12 août 1361 dans M. CALVET, op. cit., pp. 188-192.

(76) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, pp. 331-336.

(77) Poitiers fut "délivré" le 22 septembre, Saint-Maixent le 27, Niort le 29, Fontenay-leComte le 1er octobre. A. BARDONNET, Procès-verbal., tiré à part, pp. 11, 31, 34, 39.

(78) Arch. Dordogne, EE 12 ; J.-J. ESCANDE, Histoire du Périgord, 2° éd., Paris, 1957, pp. 147149.

(79) M. CALVET. op. cit., on. 169-185.

(80) A. BARDONNET. op. cit.. D. 99.

(81) M. ROUQUETTE, Le Rouergue sous les Anglais, Millau, 1869, pp. 21-22.

(82) Ibid., pp. 34-39. Cf. Bibl. Inguimbertine de Carpentras, ms. 1772, fol. 343.

(83) A. BARDONNET. op. cit.. dd. 131-132: M. ROUOUETTE. op. cit.. dd. 43-44.

(84) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, p. 333.

(85) Ou moys d'aoust (Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. I, p. 337) ; entours le saint Jehan Baptiste (Chron. de Froissart, éd. S. Luce t. VI, p. 78). Il s'agit de la Décollation de Saint-Jean (29 août).

(86) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. 78.

(87) Lettre du 7 novembre 1362. Arch. du Vatican. L.S.. 245. fol. 20.

(88) C'est la date que donne la Chron. des règnes de jean II et de Charles V, t. I, p. 338 le dymenche devant la Sainte-Katherine. Froissart parle de la feste de Noël (éd. S. Luce, t. VI, p. 78).

(89) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. 78. Voir en outre Chron. des quatre premiers Valois, PP. 125-126.

(90) E. BALUZE, vitae paparum Avenionensium, éd. de 1693, t. I, col. 400.

(91) Chron. des quatre premiers Valois, pp. 126-127. Voir aussi Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. I, p. 339 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, pp. 83-84 ; J. DELAVILLE LE ROULX, La France en Orient, t. I, pp. 118-122 ; N. JORGA, Philippe de Mézières et la croisade au XIV" siècle, pp. 160-167.

(92) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, pp. 322-324. C'est peut-être la perspective d'un prochain départ pour l'Orient qui incita Boucicaut, les 16 novembre et 3 décembre 1363, a "fonder son anniversaire et une messe en l'honneur de la Vierge et de Saint-Martin, en la chapelle du Chevet de la Basilique de Saint-Martin à Tours Il élisait sa sépulture dans la dite chapelle qu'il dotait d'une rente de cent sols sept livres, auxquels il ajoutait deux sols à prendre sur le droit de péage qui lui revenait comme gouverneur de Tours (P. NOBILLEAU, sépultures des Boucicault, pp. 17-19). Cf. Bibl. Inguimbertine de Carpentras, ms. 1850, fol. 250 r°.

(93) J. DELAVILLE LE ROULX, La France en Orient, t. I, p. 123.

(94) Chron. des quatre premiers Valois, pp. 129-130 et 134-135 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, pp. 346-352.

(95) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, pp. 94 et 98.

(96) Chron. des quatre premiers Valois, pp. 142-144.

(97) Chrono des quatre premiers Valois, pp. 135-142 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, pp. 100-105 ; S. LUCE, Histoire de Bertrand du Guesclin, Paris, 1876, pp. 417-429 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, pp. 358-360. Pour une discussion du rôle joué par Boucicaut à Mantes, voir Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. L, n. 2. Cf. aussi L. DELISLE, Mandements et actes divers de Charles V, p. 10, n° 16.

(98) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. 106.

(99) K. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. II, pp. 362-370, et t. III, pp. 27-64 ; J. FAVIER La guerre de Cent Ans, Fayard, 1980, pp. 294-301.

(100) Voir plus haut, note 69. Cf. Bibl. nat., nouv. acq. lat. 184. fol. 171 v° ; L. DELISLE, Mandements et actes divers de Charles V, p. IV.

(101) Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 6 ; L. DELISLE, Mandements et actes divers, p. 10, n" 16. Le maréchal donna quittance de cette somme de 2 000 livres cinq jours plus tard, le 9 mai 1364. Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 8.

(102) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, pp. 65-111.

(103) Après avoir réuni le duché de Bourgogne à la couronne, Jean le Bon l'avait donné à titre d'apanage à son fils Philippe le Hardi.

(104) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. 136 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t.II, pp. 124-137.

(105) Voir une montre faite à Paris le 27 juin 1364 (Bibl. nat., nouv. acq. fr. 7414, fol. 60-65 ; le nom du mareschal de Bouciquaut, banneret est au fol. 62 v°). Cf. Chron. des quatre premiers Valois, pp. 151 et 156 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. LXIII, n.3, et p. 144 ; Dom PLANCHER, Histoire générale et particulière de Bourgogne, Dijon, 4 vol., 1739-1781, t. III, p. 556; L. DELISLE, Mandements et actes divers, pp. 31-33, n° 66 à 70.

(106) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, pp. 140-144.

(107) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, pp. LXIV-LXVI, et p. 145.

(108) Chron. des quatre premiers Valois, pp. 150 et 158-163 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, pp. 154-159.

(109) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. LXVI, n.2, et p. 148 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, p. 143.

(110) Arch. nat., J 241 B, n° 45. Voir Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. 179 et p. LXXVI, n.3 ; Dom MORICE, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne, t. I, col. 15841585; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, pp. 161-167. Charles V, décidé à négocier, avait choisi ses mandataires dès le 13 octobre 1364. Cf. L. DELISLE, Mandements et actes divers, pp. 50-51, n° 96, 97 et 98.

(111) Cf. les lettres royaux données à Paris le 28 octobre 1364 (Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 10), publ. par L. DELISLE, Mandements et actes divers, p. 58, n° 115, et par R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, p. 163, n.7. Il nous reste les quittances de Boucicaut du 28 décembre 1364, du 12 janvier 1365 (n. st.) et du 22 mars 1365 (n. st.) Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 9, 11 et 12.

(112) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, p. 179 et LXXVI, n.4.

(113) Bibl. nat., Pièces orig. 439, dossier Bouciquaut, n° 10.

(114) R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, p. 163 et n. 7.

(115) Ibid.

(116) Arch. nat., J 241 B, n° 45, publ. par Dom MORICE, Mémoires., t. I, col. 1588-1599. Voir Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. II, pp. 7-10 ; Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VI, pp. 177-181, et p. LXXVII, n. 1 ; R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, pp. 165167 ; A. COVILLE, Les premiers Valois et la guerre de Cent Ans, pp. 287-290.

(117) P. ANSELME, t. VI, p. 754.

(118) Bibl. nat., Clairambault 951, pièce n° 237. Voir L. DELISLE, Mandements et actes divers, p. 162, n° 327 ; G. DUPONT-FERRIER, Gallia Regia, t.I, p. 114, n° 2016 ; p. 171, n° 2342 ; t. VI, p. 8, n° 22111. On sait que les gages du maréchal Boucicaut pour la garde du château de Tours étaient de mille écus par an (cf. plus haut, note 100). Le maréchal reçut en outre, le 4 février 1367, avec Bureau de la Rivière et Guillaume de Dormans, une rente annuelle de 100 livres tournois "sur la recepte de Bloys" (Bibl. nat., nouv. acq. fr. 9658, fol. 137 et 138).

(119) Voir plus haut, note 1 ;

(120) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. VII, p. 65.

(121) Chron. des règnes de Jean II et de Charles V, t. II, p. 37. On conserve, pour les mois de novembre et décembre 1367, plusieurs quittances d'hommes d'armes ayant servi en Berry et en Auvergne souz le gouvernement de Mons. Loys de Sencerre, chevalier ", ou souz le gouvernement de Mess. Jehan le Mangre, dit Boucicaut, mareschal de France". Voir Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. I, p. 203, n. 8.

(122) Les compagnies pénétrèrent dans le Nivernais le 21 janvier 1368, comme en témoigne une lettre de Philippe le Hardi. Voir R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, p. 442, n. 3 et 4 ; E. PETIT, Ducs de Bourgogne de la Maison de Valois. Philippe le Hardi, t. I, Dijon, 1909, pp. 229-230.

(123) Arch. de la Côte-d'Or, B 1430, fol. 55 v° ; E. PETIT, Ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, p. 234.

(124) Voir les documents recueillis par Fr. LEHOUX, Jean de France, duc de Berri, t. 1, p. 204 et n. 2 et 3.

(125) E. PETIT, Ducs de Bourgogne, p. 236 et n. 2.

(126) Ibid., p. 238.

(127) Cette date du 10 mars pour les obsèques du maréchal Boucicaut a été établie d'une façon irréfutable par E. PETIT, Duc de Bourgogne, pp. 238-239, et Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, Paris, 1888 (Coll. des doc. inéd. relatifs à l'Hist. de France), p. 475.

A noter que le sire Mouton de Blainville, qui remplaça Boucicaut dans l'office de maréchal de France, ne sera nommé que le 20 juin 1368. Voir R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. III, p. 448 et n. 1 et 4.

(128) E. PETIT, Ducs de Bourgogne, pp. 239-240.

(129) Voir plus haut, note 92. La mausolée du maréchal Boucicaut portait, croit-on, la date, doublement erronée, du 15 mars 1372 comme date de sa mort. On a des dessins de ce mausolée à la Bibl. nat., Estampes, Pe 2, fol. 82 et 83.

(130) P. NOBILLEAU, Sépultures des Boucicault en la basilique de Saint-Martin, Tours, 1873, pp. 77-79, et La sépulture des Le Meingre de Boucicaut ", dans Bulletin monumental, 5° série, t. II, 40° vol., 1874, p. 93.

(131) Voir Bibl. nat., - Pièces orig. 1720, dossier Lignières, et 1725, dossier Linières ; Trésors généalogiques de Dom Villevieille, vol. 52, fol. 14 et 14 bis ; Clairambault, 65, pièce 159, p. 5057 ; P. ANSELME, t. VI, pp. 753-754, et t. VIII, pp. 834-839.

(132) Le P. Anselme signale, avec des réserves, un troisième fils, Oudart Le Meingre, qui fut maître d'hôtel de la reine, capitaine de la Tour de Villeneuve-le-Roy en 1397 (t. VI, p. 754).

(133) Arch. nat., Xa, fol. 141 v°-143 r°. Geoffroy, qui mourut à Bologne, en 1370, n'exerça cette tutelle que deux ans. Cf. plus haut, note 5.

(134) Le P. Anselme parle tantôt de Maurice (t. VI, p. 754), tantôt de Guillaume Mauvinet (t. VIII, p. 836) comme étant le second mari de Fleurie de linières. On relève un Maurice Mauvinet bailli royal en Touraine en 1355-1357 (G. DUPONT-FERRIER, Gallia Regia, t. VI, p. 10, n° 22125), et un Guillaume Mauvinet signalé à Tours en février 1368 (DELAVILLE LE ROULX, Comptes municipaux de la ville de Tours, t. II, p. 36), et en juillet 1369 (P. GUERIN, Archives historiques du Poitou, t. XVII, p. 379). Peut-être faut-il identifier ce dernier avec G. Mauvinet qui assista, comme représentant du connétable de France, au grand Conseil de Charles V, le 9 mars 1374 (R. DELACHENAL, Histoire de Charles V, t. IV, p. 501).

(135) P. ANSELME, t. VI, p. 754.

(136) Voir notre édition citée plus haut, note 1 (pp. 17 et 48). L'auteur nous parle de "Movinet, leur frere de mere, qui moult vaillant chevalier a en son vivant esté ", ce qui suppose qu'il était mort au moment de la rédaction de la chronique en 1409.

(137) Et non Jacques des Barres, comme le dit le P. Anselme (t. VI, p. 754). Voir P. QUESVERS et H. STEIN, Essai de généalogie de la famille des Barres, Fontainebleau, 1901, p. 30, n. 2. Philippa mourut avant 1413, comme en témoigne un passage du testament d'Antoinette de Turenne, épouse de Jean II Le Meingre, rédigé le 10 avril 1413 :" Item, je vueil et ordonne que troiz cens messes soyent dictes la ou ma sœur Dez Barrez, que Dieu absoille, est enterrée, c'est assavoir deux cens de Requiem et cent de Nostre Dame". (J. DENAIS, Le testament d'Antoinette de Turenne, Vannes, 1889, pp. 12 et 153). Sur la présence de Jean des Barres, dit le Barrois, aux côtés du second maréchal Boucicaut, voir notre ouvrage Jean II Le Meingre, dit Boucicaut, pp. 8, 21, 45, 50, 59, 109.

(138) P. ANSELME, t. VI, p. 754.

(139) Jeanne et Isabelle de Précigny étaient filles de Guillaume de Précigny, frère de Marguerite, la mère de Fleurie et de Godemart II de Linières. P.-G. THAUMAS DE LA THAUMASSIERE, Histoire de Berry, Bourges, 1689, p. 667.

(140) P. ANSELME, t. VIII, pp. 836-837 ; Archives historiques du Poitou, t. III, p. 280, et t. V, p. 87.

(141) P. NOBILLEAU, Sépultures des Boucicault, pp. 11 et 29-31.

(142) Ibid., pp. 63-65. En tout cas, elle était morte au moment de la rédaction du Livre desfais, en 1409 Fleurie de Linieres, qui en son vivant estoit très bonne, belle, sage. (p. 13).

(143) P. NOBILLEAU, Sépultures des Boucicault, p. 31.

(144) Ed. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, Genève, Droz, 1967, p. 143.

(145) Ibid. -

(146) Chron. de Froissart, éd. S. Luce, t. IV, p. 144 ;

(147) Voir le texte cité plus haut, avant la note 8.

(148) Nous nous permettons de renvoyer le lecteur à notre article La naissance d'un sobriquet : Boucicaut", dans Revue des langues romanes, t. LXXXV, 1981, pp. 115-123.

(149) Le Songe du Vergier, éd. Marion Schnerb-Lièvre, Paris, Ed. du C.N.R.S., t. I, 1982, pp. 236-237. Ce passage n'a pas de correspondant dans le texte latin du Somnium Viridarii, dont le Songe du Vergier est la traduction française.

(150) Oeuvres poétiques de Christine de Pisan, éd. M. Roy, S.A.T.F., t. II, p. 96, vv. 1585-1587.

(151) Le livre du chevalier de La Tour Landry pour l'enseignement de ses filles, éd. A. de Montaiglon, Paris, 1854, pp. 51-53.

 

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