Les Femmes en BAS-POITOU dans l’Histoire
Discours prononcé à la 53e séance publique annuelle de la Société des Antiquaires de l'Ouest.(5 janvier 1890).
C'EST plus particulièrement à vous, Mesdames, que je dédie ces pages, modeste livre d'or du sexe charmant dont s'enorgueillit notre beau pays de Vendée. Sans doute, j'eusse trouvé à cet égard dans l'histoire de votre cité plus d'un sujet intéressant à mettre en lumière. Mais vous savez ce qu'écrivait, un jour, mon illustre compatriote Benjamin Fillon : « De tous les lieux dont l'archéologue s'efforce de reconstituer les annales, aucun n'est étudié avec autant d'amour que celui où il a passé les années de son enfance. » C'est là mon excuse.
La femme ! Quel sujet a davantage tenté la plume des écrivains !
Il n'y a rien là pour nous surprendre. Quiconque a feuilleté les annales du monde, a pu se convaincre de cette vérité, que partout, à toutes les périodes de l'histoire générale des peuples, à toutes les heures de l'histoire particulière de l'homme, la femme a exercé une action ouverte ou mystérieuse, mais toujours prépondérante.
C'est ce que je me propose de démontrer en passant rapidement en revue les femmes du Bas-Poitou qui, aux diverses époques, se sont rendue célèbres dans l'histoire, soit par la pureté de leur existence et la générosité de leur coeur, soit par l'élévation de leur esprit, soit par l'héroïsme de leur conduite, soit même par les défaillances de leur vertu.
I. — LA FEMME CHRÉTIENNE.
Chaque femme ici-bas à sa mission. S'il y a les prédestinées aux oeuvres de Satan, il en est d'autres qui sont envoyées sur la terre pour y répandre un parfum de la grâce divine. Ces dernières ne font point défaut dans l'histoire du Bas-Poitou.
Bien qu'elle n'y mentionne, en effet, la naissance d'aucune sainte, nous avons cependant quelque droit à revendiquer pour nôtres celles qui, dans leurs fréquents séjours sur la terre vendéenne, ont prodigué à nos pères les exquis trésors de leur âme chrétienne.
Sans parler de sainte Radegonde, de sainte Florence, de sainte Triaise, de sainte Loubène, de sainte Néomaye, de sainte Pezenne ou Pexine, de sainte Macrine, etc., dont les noms sont encore en vénération dans maintes paroisses du Bas-Poitou, qu'il me soit permis d'accorder un plus spécial souvenir à cette vierge « très noble et très pieuse ». dont il est parlé dans la légende de saint Vivent, et qui fixa très vraisemblablement sa résidence à Chaillé-les-Ormeaux (Similiacus).
Cléopatronie était son nom, et voici dans quels termes la légende s'exprime à son endroit : « Vivent, se rendant au pays d'Herbauges, s'arrêta d'abord à Signorissa (Sigoumay, sans doute, ou selon M. l'abbé Baudry, la Sigognière, près de Mareuil), puis à Similiacus (Chaillé-les-Ormeaux), dans le dessein de préparer une demeure en ce lieu pour la très noble et très pieuse vierge Cléopatronie, qu'il avait convertie à la religion chrétienne.
La sainte jeune fille passa, en effet, toute sa vie dans cette localité, uniquement occupée à servir Dieu par la pratique continuelle de l'oraison et de la charité envers les pauvres. »
Si l'on ajoute foi au vieux légendaire, dont le récit (visiblement interpolé) est consigné dans un manuscrit découvert à la Bibliothèque nationale par Dom Chamard, et qui remonte au XIe siècle, Cléopatronie était fille d'un chef ou gouverneur romain, nommé Dacien.
Vivent l'exorcisa et la baptisa ensuite. La pieuse jeune fille eut une vision pendant son sommeil : un ange lui conseilla d'employer le superflu de ses richesses à la confection de deux candélabres et d'autres objets devant servir au culte catholique et qu'elle offrirait au Saint-Siège apostolique « ad apostolicam sedem», par elle-même ou par un mandataire. Elle obéit et chargea Vivent de porter ses présents à Rome. Vivent accepta, mais effrayé par la persécution qui sévissait alors dans cette ville, il s'enfuit, abandonnant son compagnon, saint Benoît (d'Aizenay), qui le rejoignit néanmoins, en se servant, dit toujours le légendaire, du manteau que lui avait donné Cléopatronie, comme d'un vaisseau.
C'est pendant ce voyage que Vivent prépara une demeure pour la pieuse vierge à Similiacus, qui fut témoin jusqu'à, sa mort de ses insignes vertus et de son inépuisable générosité pour les pauvres.
Dieu a mis, en effet, au coeur de la femme un tel besoin d'aimer, que lorsque les affections ordinaires de la vie lui font défaut, il faut qu'elle prodigue l'excès d'amour dont, son coeur déborde à quiconque souffre et pleure. Chateaubriand disait mieux : « Les femmes ont un instinct céleste pour le malheur. Seules, elles sont capables de ces dévouements prolongés qui ne reculent ni devant la fatigue, ni devant le dégoût, ni devant l'ingratitude.»
J'en trouve deux exemples remarquables dans Marie Brisson et Anne Benoist qui vivaient à Fontenay, au XVIIe siècle.
La première, fille de François Brisson et de Louise Gênais, était le dernier représentant de la branche de cette illustre famille qui avait produit le fameux président Barnabé Brisson. Héritière d'une fortune considérable, elle en fit toute sa vie le plus digne emploi. Il n'est pas une oeuvre pieuse ou charitable qui n'ait bénéficié de sa générosité, et l'histoire de notre ville est remplie de faits qui témoignent à la fois de son ardente passion pour la gloire de Dieu et pour le soulagement des pauvres. A tel point, que le nom lui en est resté, et que le souvenir de la Mère des Pauvres est encore vivant parmi nous.
Bien que d'une naissance moins illustre, Anne Benoist n'en a pas moins une page glorieuse dans nos annales.
Elevée sous les yeux de René Moreau, curé de Notre-Dame, et de Mme de la Chaulne, coopératrice du vénérable pasteur, elle apprit à cette école comment on pouvait devenir la Providence des malheureux, même avec de modestes ressources.
Sans crainte de s'humilier, elle allait elle-même quêter à domicile pour ses pauvres, précédant ainsi les admirables Petites Soeurs qui se dévouent au soin des vieillards, ou bien elle s'asseyait au chevet des malades pour panser leurs blessures ou leurs plaies.
C'est le cas de rappeler cette parole de Voltaire : « Peut-être n'est-il rien de plus grand sur la terre que le sacrifice que fait un sexe délicat de la jeunesse, delà beauté, souvent même de la haute naissance, pour soulager, dans les hôpitaux, ce ramas de toutes les misères humaines, dont la vue est si humiliante pour l'orgueil humain et si révoltante pour notre délicatesse. »
Et cependant, il est des plaies plus répugnantes encore et un dévouement plus méritoire : — les plaies morales à la guérison desquelles des vierges chrétiennes vouent la pureté de leur existence.
Cette héroïque tâche, vous le savez, Mesdames, s'exerce chaque jour à côté de vous, derrière les murs de ce refuge si heureusement appelé le Bon Pasteur. Mais ce que vous ignorez peut-être, c'est que cette oeuvre, admirable entre toutes celles enfantées par la charité et par la foi, doit son existence à une fille de la Vendée, ce berceau de tous les héroïsmes.
Rose-Virginie Pelletier, — c'était son nom dans le monde, — naquit en effet à Noirmoutiers, le 31 juillet 1796, au lendemain de la Révolution, sur une terre encore chaude du généreux sang qui y avait été versé, et toute préparée pour y faire germer d'autres dévouements.
II. LA FEMME ET LES LETTRES.
« L'homme, dit quelque part la Genèse, est la tête de la femme ; la femme est le coeur de l'homme. » Est-ce à dire que la femme doive borner là son rôle, que toutes aspirations; intellectuelles lui soient interdites, et qu'il ne lui soit pas possible, comme disait dans un langage imagé la belle Lyonnaise, Louise Labbé, d'élever son esprit par- dessus les quenouilles ? . . .
L'histoire s'est chargée de la réponse.
Lorsque le roi de Navarre se fut emparé de la ville de Fontenay, en juin 1587, il en donna le gouvernement à un de ses meilleurs officiers, Charles Eschallard, seigneur de la Boulaye.
Après la mort de ce dernier, son fils, Philippe, lui succéda sous la tutelle de sa mère, Marie du Fou.
Madame de la Boulaye, protestante zélée, jouissait à Fontenay, dans l'un et l'autre parti, d'une grande considération. Energique et habile autant que lettrée et même savante, elle tenait au château de Fontenay une véritable cour, dont les vassaux du domaine royal et les meilleurs esprits de la cité fontenaisienne fournissaient les principaux éléments.
Nicolas Rapin lui-même, qui était venu se reposer à son castel de Terre-Neuve des fatigues des camps et des agitations politiques, ne dédaignait pas de se rendre à ces réunions qui étaient, dit la Chronique, de véritables régals littéraires.
Et c'est sans doute du pourpoint de quelque admirateur de Marie du Fou que s'échappa, un jour, cette jolie strophe trouvée plus tard au château de Fontenay :
Les plaisirs innocents ont choisi pour asile
Ce palais, où l'art semble épuiser son pouvoir :
Si l'oeil de tous côtés est charmé de le voir,
Le coeur à, l'habiter goûte un bonheur tranquille.
Rapin, dont j'évoquais tout à l'heure le souvenir, avait une nièce, Suzanne Cailler, qui figuré avec distinction parmi, les poètes du XVII e siècle. Ses vers ont de la vivacité, de la noblesse, et dénotent une riche imagination. On se plait notamment à citer les Stances sur le trépas de Nicolas Rapin, qui ont fait dire à Dreux-Duradier que la nièce, n'était, point indigne de l'oncle.
La petite-fille, d'un autre de nos grands hommes, Marie Tiraqueau, se fit également remarquer par la culture de son intelligence. On prétend même, n'en déplaise à la mémoire de Molière — qu'à 17 ans, la langue latine n'avait plus de secrets pour elle.
André de Rivaudeau en a tracé un charmant portrait que j'aurais mauvaise grâce à ne pas rééditer :
... Ni les grans cités, ni les cours des grans Rois
Qui maîtrisent l'Espagne et le peuple François
Ont en un seul sujet et sur plus belle face
Plus de gentil sçavoir, ni plus de bonne grâce
D'honneur, de courtoysie et de perfection(1)...
Ni la grâce, ni l'esprit ne manquaient non plus à cette dame de la Rabastelière qui nous a laissé plusieurs ouvrages en prose et en vers, ainsi qu'un livre de piété intitulé le Solitaire de Terrasson (2). C'était la fille de François Bruneau qui succomba si vaillamment à Nordlingen, après avoir contribué à l'une des plus belles victoires du Grand Condé
Toutefois, il y a loin des Cailler, des Tiraqueau et des Rabastelière aux illustres dames de Rohan, dont l'esprit et la beauté ont été si souvent célébrés.
On se souvient de ce qu'écrivait Agrippa d'Aubigné, parlant de Catherine de Parthenay et de sa fille Anne : « Les écrits des deux nous ont fait cacher nos plumes plusieurs fois ; en elles deux les vertus morales et intellectuelles ont eu un doux combat à qui surmonterait. »
Catherine, la mère, avait du reste de qui tenir. N'était-elle pas la fille de cette Antoinette d'Aubeterre « tenue pour un miroir de chasteté entre toutes celles de son temps, pour son bon entendement » ? Son premier maître, au Parc, où elle vit le jour, fut notre grand algébriste, François Viète, qui lui dédia plus tard un de ses ouvrages.
Le commerce du célèbre mathématicien devait naturellement diriger l'esprit de la belle dame de Soubise du côté des sciences abstraites ; la fréquentation d'André de Rivaudeau lui inspira de même le culte de la muse ; et, lorsque Charles de Quénellec, son époux, eut succombé sous le poignard des assassins de la Saint-Barthélémy, la jeune veuve demanda à l'élégie des accents plaintifs pour pleurer son trépas.
Mais la poésie et les sciences n'eurent pas seules ses adorations ; elle cultiva les lettres grecques, traduisit en français les préceptes d'Isocrate à Dominique et composa plusieurs tragédies qui ne sont pas arrivées jusqu'à nous.
De la « belle Anne, savante et sage » et dont, au dire du même Agrippa, « l'esprit a été trié entre les délices du ciel », on possède en revanche de nombreuses poésies. Nous n'en citerons qu'une seule, assez peu connue, et qui, en raison du souvenir qu'elle honore, revêt pour nous un double intérêt. Il s'agit de l'épitaphe rimée pour le tombeau de Catherine des Nouhes, fille de Madame de la Tabarière, morte à Paris, à l'âge de 19 ans :
Passant, ne passe point, borne ici ton voyage,
Donne trêve à tes pas, mais non pas à tes pleurs ;
Arrouse sans arrest les cendres d'une fleur
Qui sentit de l'hiver dès son printemps l'orage.
Déteste d'Atropos l'inévitable rage,
Lamente ainsi que nous notre cruel malheur
Pleure l'aimable objet de notre âpre douleur,
Celle dont les vertus anticipèrent l'aage.
Non, ne la pleure point, son âme, dans les cieux,
Voit son bénin Sauveur, dont le sang précieux
La rendit son épouse et compagne des anges,
Plains celle à qui la mort lait tant de deuils sentir,
Qui l'avait mise au monde et qui l'en voit sortir,
Donne à l'une des pleurs, à l'autre des louanges.
Au reste, les deux soeurs d'Anne n'étaient pas moins douées : Henriette, poète aussi, maniait avec habileté le pinceau ; Catherine, la puînée, dont on connaît la fière réponse aux obsessions du trop galant Béarnais, brillait autant par la beauté que par la grâce et par l'esprit. Elle excellait comme musicienne et comme poète; malheureusement aucun de ses vers ne nous est parvenu. Mariée au duc des Deux-Ponts, elle mourut en couches, deux ans et neuf mois après son mariage.
Au XVIIIe siècle, le bel esprit fait place à la philosophie. C'est alors que Mlle de Lézardière écrit sa Théorie des lois politiques de la Monarchie Française. Curieuse physionomie que celle de cette jeune fille préférant aux plaisirs frivoles et aux joies mondaines de son âge et de son rang les calmes jouissances de l'étude. Issue d'une des plus anciennes familles du Bas-Poitou, elle eût pu aisément briller à la Cour. Elle n'en franchit cependant que rarement le seuil, ce qui explique peut-être le mot désobligeant qu'on prête à Louis XV à son endroit.
Douée d'un rare esprit d'investigation, elle résolut d'appliquer à l'étude de l'histoire la méthode que Descartes avait appliquée à l'étude de la philosophie, et de ne rien accepter qu'elle ne l'eût vérifié elle-même. On devine l'immense travail que lui coûta ce programme, et on comprend aisément que ce n'était pas le fait d'un esprit vulgaire.
Aussi bien, en venant se fixer à la Proustière, avec sa famille, elle ne pouvait trouver un lieu plus propre au recueillement et à la méditation qui conviennent à de sérieuses études.
Un vieux château, entouré d'arbres séculaires ; à sa porte, une abbaye dont on entendait la cloche aux heures de la prière ; des chemins effondrés, comme on en rencontre parfois encore dans la Vendée par conséquent, des communications difficiles et une sorte d'isolement au milieu du Bocage, —tout concourait à donner à cette demeure l'aspect d'une maison de studieuse retraite.
Est-ce à dire que le baron de Lézardière ait fait choix de cette habitation pour permettre aux goûts de sa fille un plus facile essor 1 Bien au contraire, il mit tout en oeuvre pour la détourner de la voie extraordinaire dans laquelle elle s'engageait. Vains efforts, du reste, et qui ne firent que donner plus d'éclat à l'irrésistible vocation de Mlle de Lézardière.
Interrompue un instant par la Révolution, qui avait multiplié autour d'elle les victimes, Mlle de Lézardière, désormais dans la force de l'âge et du talent, reprit, avec des jours meilleurs, l'oeuvre qui avait à si juste titre émerveillé Malesherbes, Bréquigny et dom Poirier.
Après tant de talent dépensé, on s'attend à une brillante apothéose. Il n'en sera rien. Mlle de Lézardière, son oeuvre parachevée, mourra ignorée, sans avoir connu les enivrements de la gloire. Injustice de ses contemporains, dont l'a vengée l'admiration de la postérité.
La capricieuse gloire ne s'est pas aussi longtemps fait attendre pour Mlle de Vertillac, cette illustre petite fille d'un seigneur de Saint-Gilles-sur-Vie, Nicolas Daniau. Orpheline très jeune, elle avait reçu, entre les mains d'une mère d'un mérite distingué, une éducation brillante, connaissait le latin, l'italien peut-être, et s'il faut en croire un de ses admirateurs, possédait sur toutes choses, même sur les sciences, des idées très exactes. Si bien qu'avant de se marier — ce qu'elle fit, du reste, assez tard, à 36 ans — elle avait parfaitement établi sa réputation de femme savante dans la meilleure acception du mot (3).
Ne soyons donc pas surpris si Mlle Lhéritier lui dédia un jour ses Epitres héroïques en rimes aussi louangeuses :
Aimable et savante comtesse,
Que vous auriez brillé dans Rome et dans la Grèce
Par ce goût fin et ce rare savoir
Qu'en tous les temps vous faites voir !
Athènes, ni la Cour d'Auguste,
N'ont jamais vu d'esprit plus éclairé, plus juste ;
Et tous ces hommes excellents
Dont elles admiraient les sublimes talents
Eussent été charmés si vos doctes suffrages
Eussent couronné leurs ouvrages.
La châtelaine de Saint-Gilles aimait, du reste, à s'entourer d'artistes célèbres et rie savants illustres. C'est ainsi qu'elle se la très étroitement avec le poète breton Desforges-Matillard, et avec le marquis de Maffei, celui que Voltaire surnomma le Sophocle Néronais.
Au contact de ces grands esprits, les connaissances de Mme de Vertillac ne pouvaient que merveilleusement s'accroître. Et cependant son mérite littéraire n'était rien, paraît-il, comparé à ses vertus. C'est du moins ce que nous apprend le Mercure de France dans le pompeux éloge funèbre qu'il lui consacra en janvier 1652, quelques mois après sa mort.
« Une si digne femme, y peut-on lire, devait être pleurée amèrement de tous ses amis ; aussi, il n'en est point qui n'ait dit du fond de son coeur avec Horace :
Quis desiderio sit pudor aut modus
Tarn rari capitis
Quamdo ullam invenient parem. »
III. LA FEMME DANS LA LÉGENDE.
Dans les légendes, dont le peuple poitevin s'est toujours montré si friand, les grands premiers rôles sont généralement ténus par la femme, à laquelle il accorde volontiers une puissance surnaturelle et un génie supérieur, parfois même un redoutable empire et des passions extravagantes.
Je ne referai point ici l'histoire des prêtresses celtiques « qui volaient dans les airs par les nuits glacées, ni des belles lavandières qui blanchissaient au clair de lune le suaire des morts ». Nos campagnes ont tellement conservé le poétique souvenir de ces fées merveilleuses, de ces innombrables dames blanches, qu'il n'est pas, à l'heure présente, une seule commune vendéenne 1, qui ne possède son Pré de la Dame ou son Champ de la Deinoiselle.
Je ne vous redirai pas davantage l'épopée si connue de l'illustre Mélusine, dont la mémoire, à la façon du lierre, s'est attachée aux vieilles murailles de nos donjons démantelés de Pouzauges et de Vouvent.
Mais, qu'il me soit permis d'évoquer l'image plus oubliée de Béatrix de Mauléon, dont on raconte encore en frissonnant la sanglante légende, à l'ombre des murs ruinés de l'ancienne abbaye des Fontenelles.
Cette princesse était d'une humeur sombre et farouche, comme on en voyait heureusement peu dans ce temps de pages malins et d'amoureux trouvères.
Le sire de Mauléon étant parti pour la Terre-Sainte, la dame vivait dans la solitude la plus complète en son manoir de Talmont.
Les nobles dames dont les époux étaient aux Croisades passaient leur temps à filer et à faire de la tapisserie, entourées de leurs femmes. Ces innocentes occupations n'étaient pas du goût de la dame de Mauléon, qui n'avait pour toute distraction que la vue, éternellement magnifique pourtant, de l'Océan.
Un jour —jour funeste entre tous —l'ennuyée châtelaine, accoudée à une fenêtre du sombre manoir, promenait son regard distrait sur la campagne, lorsqu'elle aperçut un tout petit enfant rose et blanc, qui se livrait à de gracieux ébats dans la prairie voisine.
Elle fit appeler son cuisinier et lui montrant l'enfant :
— Tu vois, dit-elle, cet enfant; va le chercher et apprête-moi son coeur pour mon dîner.
Le pauvre homme frémit à l'idée de la sanguinaire fantaisie de la châtelaine et du crime horrible qu'il fallait commettre pour la satisfaire. Il crut avoir mal entendu.
— Madame, balbutia-t-il...
— Obéis !
La dame était terrible dans ses colères; elle avait commandé ; il fallut obéir.
L'horrible mets parut si délicieux à Béatrix, qu'elle exigea que chaque jour il figurât sur le menu seigneurial.
La terreur se répandit bientôt autour du manoir. Les pauvres mères, à qui on enlevait leurs enfants, s'enfuirent au loin pour dérober leurs chers trésors à l'ogresse de Talmont.
Un jour, le cuisinier se présente embarrassé et tremblant devant la princesse, et lui dit qu'il n'y a plus un seul enfant aux environs. Béatrix le regarde froidement.
— Vraiment, lui dit-elle, tu es embarrassé pour peu de chose. Il n'y a plus d'enfants aux alentours, me dis-tu? N'as-tu pas un fils ?
On juge du désespoir du malheureux père. Il comprit seulement alors toute l'étendue des crimes qu'une lâche complaisance lui avait fait commettre et fut saisi de remords. Cependant il n'osait désobéir à sa terrible maîtresse. Comment faire? Au milieu de ses angoisses, un petit chien qu'il aimait beaucoup, frappé de sa tristesse et apercevant peut-être des larmes dans ses yeux, s'approcha de lui en le caressant et lui lécha les mains.
La vue de l'innocent animal suggéra au pauvre cuisinier l'idée de le sacrifier à la place de son fils unique. En effet, le coeur du petit chien fut accommodé avec le plus grand soin, et servi à Béatrix. Mais à peine en eut-elle goûté, qu'elle cracha avec dégoût ; et, d'un ton à faire frémir les plus braves, elle demanda quel horrible ragoût on lui servait là. Le malheureux cuisinier se voyant perdu se jeta à ses pieds et lui avoua ce qu'il avait fait pour sauver son fils.
Le Seigneur attendait-il ce moment? Quoi qu'il en soit, la châtelaine fut touchée de ce désespoir paternel et sentit le remords lui étreindre le coeur; revenue à des sentiments humains, elle sonda l'abîme dans lequel le démon l'avait précipitée, et comprit qu'il fallait une pénitence proportionnée à ses forfaits pour laver son âme.
En conséquence, elle ordonna que la route qui conduisait de Talmont à l'abbaye des Fontenelles fût jonchée dans toute son étendue (17 kilomètres environ) d'épines, de ronces et de genêts, et, les pieds nus, le corps ceint d'un cilice, elle parcourut le chemin de douleur et d'expiation, en priant, pleurant et demandant à Dieu et aux hommes pardon de ses crimes.
En arrivant aux Fontenelles, elle expira ; les religieux recueillirent sa dépouille mortelle et l'ensevelirent dans la chapelle.
Singulier retour des choses d'ici-bas : Aujourd'hui c'est la santé de- leurs enfants que les mères vont implorer au tombeau de dame Béatrix !
IV. LA FEMME HÉROÏQUE.
De ce que certaines ont parfois tressailli au bruit de la poudre, il serait injuste de conclure que les femmes fussent moins braves que les hommes. Nombreux, au contraire, sont les exemples de vaillantes qui sont tombées sur les champs de bataille.
On a beaucoup admiré Mlle de Montpensier, la grande Mademoiselle, faisant tirer le canon de la Bastille et dégageant l'armée de Condé, pendant la Fronde.
Le Bas-Poitou, sous ce rapport, n'a rien à envier à la Grand'Ville..
L'énergie que déploya Mme de Harpedanne, défendant, en l'absence de son mari, la ville de Fontenay-le-Comte contre Du Guesclin vaut bien le courage dont fit preuve la fille de Gaston d'Orléans contre Turenne.
Mais c'est principalement à l'époque de la Révolution que l'on rencontre si nombreux en Bas-Poitou les actes d'héroïsme accomplis par les femmes.
Les guerres civiles ont, en effet, le don d'exciter plus vivement les grandes passions du coeur humain.
On a vu pendant l'insurrection vendéenne des femmes, non-seulement se battre avec un courage au-dessus de tout éloge, mais pousser parfois jusqu'à l'acharnement leur ardeur guerrière. Doit-on leur en faire reproche?
Elles avaient à venger un père, un époux, un fils, ou à défendre leur vie et leur honneur.
Sans parler de Mesdames de la Rochejaquelein, de Bonchamps, de Sapinaud, de Renée Bordereau, qui ont raconté elles-mêmes leurs glorieuses campagnes, on trouve presque à chaque pas, dans nos annales ensanglantées, une héroïne nouvelle.
C'est Madame de la Rochefoucault, la fidèle amie de Charette, qui, après avoir lutté sans relâche aux côtés de l'intrépide général, va porter avec une égale énergie sa belle tête de créole sous l'ignoble couperet de la guillotine sablaise.
C'est Madame de Beauglie, qui, vêtue en amazone, la carabine à la main, entraîne au combat trente cavaliers, soldés et équipés par' elle, dans cette même division des Sables d'Olonne.
C'est Madame de la Roche Saint-André, qui, à travers les grilles de sa prison, à Nantes, apercevant ses fils que l'on conduit à l'échafaud, leur crie d'une voix déchirante, comme la mère de saint Symphorien à son fils mené au martyre : « Adieu, mes enfants, mourez en Vendéens ! »
C'est Mlle de Jourdain, dans tout l'éclat de la jeunesse et de la beauté, qui, conduite vers la Loire, résiste aux supplications d'un soldat épris de ses charmes et se jette elle-même à l'eau pour ne pas survivre à sa mère qu'on vient d'engloutir dans le fleuve.
Aussi bien, l'héroïsme, en ces temps néfastes, n'était point l'apanage de la seule noblesse : les paysannes rivalisaient de générosité et de courage avec les grandes dames. .
Mme de la Rochejaquelein, dans ses Mémoires, parle d'une petite fille de treize ans qui était tambour dans l'armée de d'Elbée; elle raconte aussi qu'elle vit, un jour, arriver à Cholet une jeune fille grande et fort belle, qui portait deux pistolets à sa ceinture et un sabre à son côté...
On l'interrogea ; elle répondit qu'elle était de la paroisse de Tout-le-Monde, et que les femmes y faisaient la garde quand les hommes étaient à l'armée... Or, les généraux avaient défendu fort sévèrement qu'une femme suivît les armées ; la veille du combat de Thouars, notre héroïne vint trouver M. de Lescure et lui dit : « Mon général, je suis une fille, Mme de Lescure le sait ; elle sait aussi qu'il n'y a rien à dire sur mon compte ; c'est la bataille demain, faites-moi donner une paire de souliers. Après que vous aurez vu comme je me bats, je suis sûre que vous ne me renverrez pas. »
Elle fut tuée dans la mêlée, où elle s'était précipitée avec fureur.
La fille d'un boulanger de Mortagne-sur-Sèvre, la jeune Lebrun, qui n'avait que seize ans, se fit de même cavalier pour se battre à côté de son frère. Elle n'avait pas déguisé son sexe. En caleçon et en jupon, la tête serrée par un mouchoir, elle croisait le sabre avec les hussards et les dragons de la République.
Rentrée dans ses foyers, après la guerre, la jeune amazone se maria et vécut en bonne mère de famille, comme si jamais elle n'eût quitté l'aiguille et le fuseau.
Une humble paysanne de Tiffauges, nommé Corbète, surprise par plusieurs soldats républicains, préfère endurer les plus horribles traitements, plutôt que de se prêter à leurs hideuses brutalités.
— Rends-toi, brigande, lui criaient-ils, et nous cesserons de te faire souffrir !
— «Jamais, leur répondit la jeune fille; faites de mon corps ce que vous voudrez, mais mon âme est à Dieu ! »
On se souvient enfin du vaillant Chevalier Adam, de son nom Marie-Pétronille Adam, qui, vêtue d'un costume masculin, se couvrit de gloire à Chantonay, à Saint-Florent et dans un grand nombre d'autres combats.
Arrêtée, à la suite de la dispersion de l'armée de Royrand, elle fut traduite devant la Commission militaire de Fontenay et condamnée à mort. L'adversité ne fit point faiblir cette grande âme. Pétronille Adam, frappée debout, tomba en criant : Vive le Roi !
Mais je n'ai point la prétention de rappeler ici toutes les nobles actions dont furent témoins les champs de bataille de la Vendée.
Ce serait refaire l'histoire de la sublime épopée qui a valu à nos ancêtres le titre si mérité de Géants et ce n'est pas le lieu.
J'ai hâte, du reste, de tourner cette sanglante page de nos annales et d'évoquer devant vous de plus souriantes images.
LA FEMME EN BAS-POITOU
LA FEMME ET L'AMOUR.
0 poète, merci d'avoir, dans ton délire,
Glorifié l'amour sur ta superbe lyre...
C'est, en effet, dans la langue des dieux qu'il faudrait chanter cette « liqueur divine », dont les enivrements ont inspiré tant de nobles actions et parfois encore de si éclatantes défaillances,
Le moyen âge, que certains historiens se plaisent à représenter sous de sombres couleurs, n'a pas toujours été aussi farouche. Il suffit de rappeler les Cours d'amour — Montaigu avait la sienne — où des discussions s'élevaient entre les dames, afin de décider du mérite du chevalier qui avait combattu pour faire triompher leurs couleurs, du poète qui avait chanté pour célébrer leur beauté.
C'est l'époque où rogné et triomphe « la dame », cette idéale personnification du besoin d'aimer, dont nous retrouvons la fidèle image chez Létice de Parthenay (4).
Elle avait pour troubadour un certain Million, d'origine provençale, qui avait été premier maître d'hôtel de Philippe Le Long, et qui rima au château de Palluau quantité d'amoureuses chansons.
On a conservé un grand nombre de ces poésies dans le recueil manuscrit de La Curne de Saint-Palaye, à la Bibliothèque nationale ; poésies, dont l'abandon pourrait sembler indiscret, si l'on ne savait pas qu'à cette époque une belle n'était point déshonorée par ces sortes d'aveux, quand la réputation du poète pouvait lui servir d'excuse.
Du mariage de Maurice de Belleville et de Létice de Parthenay naquit une seule fille Jeanne qui, élevée à cette école de galanterie chevaleresque devint une personne accomplie, pleine d'attraits et de mérites, et mieux que cela —une héroïne.
Aussi bien, la galanterie ne disparut point du Bas-Poitou avec le moyen âge.
Esther Imbert (5), une des belles aimées d'Henri de Navarre, en est une éloquente preuve. Si on en croit les Confessions catholiques du sieur de Sancy, cet amour ne fut point toutefois de longue durée, et aux royales faveurs succédèrent bientôt l'oubli et la misère. On a même prétendu que la pauvre Eslher aurait été empoisonnée par Gabrielle d'Estrées.
Le poêle aurait-il donc dit vrai?
L'amour, l'amour qu'on aime tant,
Est comme une montagne haute.
On la monte tout en chantant,
On pleure en descendant la côte.
Plus heureuse a été la destinée de Mlle de Chausseraye, que nous retrouvons aux côtés du grand Roi. Son père, Anne le Petit de Verno, était seigneur de Chausseraye, la Noue-Buor, les Magnils, etc. ; mais il faut croire que ces nombreuses seigneuries rapportaient peu de revenus ; car il paraît que la jolie fille, privée de ses père et mère, végétait dans un état voisin de la misère quand le marquis de Vezins, son demi-frère, eut pitié d'elle et l'amena avec lui à Paris, où il sut intéresser à elle ses puissants et opulents parents.
Elle avait, en effet, pour tantes la duchesse de la Meilleraye et la marquise de Biron, toutes deux soeurs de sa mère, née Anne-Ursule de Cossé; pour oncle, le duc de Brissac, marié en premières noces à une soeur de Saint-Simon, ce qui explique, de reste, la très peu charitable humeur de ce dernier envers la pauvre orpheline du Poitou.
« Grande joueuse, fort galante et intrigante, puis dévote aux grandes manches », tel est le portrait qu'en trace dans ses. Mémoires le prince delà Chronique.
Ce qui est vrai, c'est que Mlle de Chausseraye était une grande et belle jeune fille, de beaucoup d'esprit et de très agréables manières, et qui, entrée en 1687, comme fille d'honneur, chez Madame, n'eut aucune peine à conquérir les bonnes grâces de Louis XIV. Dès lors, elle prit un empire considérable sur l'esprit du puissant monarque, qui ne manquait jamais de la consulter dans les moments difficiles de son règne.
Les chroniqueurs ne nous fournissent malheureusement aucun renseignement sur l'intérieur de Mlle de Chausseraye; on sait cependant qu'elle avait accès près de Louis XIV par les petits appartements, et que pendant la régence elle eut plusieurs fois l'honneur de recevoir, dans la maison qu'elle occupait au Bois de Boulogne, le petit roi Louis XV.
Les dernières années de son existence furent consacrées aux bonnes oeuvres avec une excessive libéralité, ainsi qu'aux pratiques de la plus austère religion. Sa fortune, qui avait considérablement profité des affaires de Law, fut léguée à l'hôpital général, et elle vendit ses bijoux pour en faire profiter les pauvres.
Tout est bien qui finit bien !
Pour n'être pas aussi brillamment apparentée, Jeanne Cardin, la fille d'un receveur des finances des Sables au, XVIIe siècle, n'en possédait pas moins des charmes exquis et une incomparable beauté.
Le jeune officier, qui commandait alors la forteresse d'Arondel, François de Tollet, seigneur de Beauchamp, ne fut pas longtemps à s’en apercevoir et à en être épris. Mais des difficultés insurmontables vinrent sans doute contrarier son impatient amour, car, cédant à sa passion aventureuse, il enleva la belle Jeanne et la tint enfermée au château de la Chaume. Les Chaumois sourirent à cette impétuosité chevaleresque, mais les Sablais, furieux de l'insulte, vinrent faire le siège du château.
Toutefois les détonations des armes à feu ne furent que le signal de la noce ; car le lendemain même, François de Tollet, toujours aussi épris de la jolie enfant, la conduisait à l'autel.
Mais hélas ! Dans le livre de la vie l'amour heureux ne tient qu'une page, et comme l'a dit encore une fois le poète :
La rose vit une heure et le cyprès cent ans
Dès l'année suivante, le 10 novembre 1653, le pont-levis du château s'abaissait pour laisser passage à un funèbre cortège : c'était la bière de la jeune épouse qui venait de succomber aux suites d'un accouchement. Ses froides dépouilles inhumées avec pompe dans l'église Saint-Nicolas, reçurent pendant quelque temps les prières des jeunes femmes Chaumoises ; puis vint l'indifférence; les générations passèrent, et aujourd'hui la pierre tumulaire, oubliée de tous, forme le seuil intérieur de l'ancien magasin d'artillerie et ne résonne plus qu'au choc mugissant des vagues de la grève !
VI
La conclusion de ces pages, trop longues peut-être pour ceux qui les ont écoutées et assurément trop courtes pour celui qui les a écrites, c'est Prévost Paradol, — un fin connaisseur en cette délicate matière — qui va m'aider à la donner.
On a dit, avec plus d'esprit que de vérité, en faisant allusion aux désordres que les passions produisent dans le monde, que dans toute affaire où le mobile d'un méfait ne se découvre pas, il faut se demander où est la femme ?
Mieux instruit par les faits de notre histoire, nous avons pleinement le droit de retourner ici cette injuste parole.
C'est, au contraire, lorsque nous remarquons une persévérance laborieuse dans le bienfait, une patience invincible dans l'épreuve, une noble sincérité à s'engager dans le bien, cette intuition parfaite des choses de l'esprit et du coeur, cette simplicité dans l'héroïsme, cette délicatesse enfin et cette douceur légère que la main de l'homme ne saurait imiter, c'est alors que la question proverbiale : « Où est la femme? » nous vient aux lèvres, non plus avec le sens moqueur que le vulgaire lui donne, mais avec une émotion profonde et une admiration respectueuse pour ce trésor infini do charité que recèle le coeur des femmes, et qui s'appelle suivant les circonstances dévouement ou amour.
RENÉ VALLETTE
Le rôle de la femme, trop rarement mis en lumière jusqu'ici, apparaît non négligeable au Xe et XIe siècles. Il est certes difficile à cerner, en raison de la rareté et de la dispersion des documents, mais dans le cadre régional il peut être plus facilement appréhendé.
Le Chevalier vert est un personnage du poème arthurien du XIVe siècle Sire Gauvain et le Chevalier vert, apparaissant également dans le texte associé The Greene Knight. Son véritable nom est dit être Bercilak de Haudesert dans Sire Gauvain, alors qu'il est appelé " Bredbeddle " dans The Greene Knight.
Bien avant que Charette ne s'impose comme général en Basse Vendée, madame de Bulkeley, depuis son logis de la Brossardière aux portes de la Roche, à Saint André d'Ornay, prend part au soulèvement aux côtés de son mari. Une biographie romancée lui rend hommage : le manuscrit de l'amazone.
(Olivier de Clisson et Jeanne de Belleville Parcours d'interprétation du patrimoine de la vieille ville de Montaigu, en Vendée. http://enlumine.org/blog/tag/jeanne-de-belleville/ ) L'histoire de Jeanne de Belleville se déroule en pleine guerre de Cent Ans (1337-1453) Jeanne-Louise de Belleville, dite la Tigresse bretonne, Lionne bretonne comme les Anglais (The Lion's Britany), la Veuve Clisson, la Tigresse sanglante, malgré ses origines poitevines, née vers 1300 dans le Poitou, est devenue corsaire au XIVe siècle par vengeance.
(1) OEuvres poétiques (édition de Sourdeval, p, 212).
(2) Née le 10 lévrier 1645 de François Bruneau de la Rabastelière et de Charlotte-Hélie de Pompadour de Laurière, Charlotte-Françoise avait épousé Charles des Cars, marquis de Merville (Généalogie du P. Anselme., t. ir, p. 232).
(3) Abbé Pontdevie. La châtellenie de Saint-Gilles-sur-Vie et ses seigneurs An. Soc. Emul. Vendée. 1885, p. 185 et s. —
(4) Fille de Guillaume V l'Archevêque, seigneur de Parthenay et de Marguerite de Thouars. (V. Paysages et Monuments du Poitou, art. Palluau, par l'abbé H. Boutin).
(5) Fille de Jean, né à la Laudière, paroisse du Gué de Velluire, le 14 septembre 1566, ou à Fontenay, le 11 décembre 1570. (B. Fillon Poitou et Vendée. T. II).