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PHystorique- Les Portes du Temps
28 janvier 2023

Le 25 mars 1577 Louis III de La Trémoille, vicomte puis duc de Thouars meurt au siège de Melle

Le 25 mars 1577 Louis III de La Trémoille, vicomte puis duc de Thouars meurt au siège de Melle

Il en est de l'histoire de certaines villes comme de l'histoire de quelques hommes , la fatalité semble s'attacher plus particulièrement à leurs destinées. Au reste nous ne faisons que commencer à pénétrer dans celte existence éprouvée que la suite du récit ne montre pas plus favorisée.

Melle fut occupé par les catholiques du 21 août 1574 jusqu'au 24 mars 1576.

« La nuit d'entre le samedi et dimanche, 25 et 26, aucuns de la compagnie du capitaine Lucas, entrèrent en la ville de Melle, et s'étant serrés en quelques maisons, au matin, prirent le caporal, qui était sorti du château, et ils trouvèrent les gardes endormies (1). »

Cependant, les quelques hommes de la compagnie du capitaine Lucas, qui avaient surpris Melle, n'étant pas en force, quittent la ville et ce n'est qu'un an plus tard que les huguenots finissent par s'en rendre maître.

« La nuit du vendredi au samedi, 3 et 4 janvier 1577 , la ville de Melle fut prise par le capitaine Bonnet (2) et ses soldats , qui y entrèrent par la brèche qui avait été faite par M. de Montpensier, et firent prisonniers les officiers et les principaux dudit Melle, qu'ils voulaient tuer, si ceux du château ne se fussent rendus, ce qu'ils firent. »

Ce fait prouve que les principaux habitants de la ville n'appartenaient pas encore à la religion réformée et que les murailles en ruines n'avaient point été réparées.

Combien la vie des habitants devait alors être perplexe derrière des brèches tour à tour franchies par deux partis également hostiles, où les deux religions avaient leurs adeptes.

Il est souvent question de la brèche faite par les canons du duc de Montpensier, aux murailles de Melle.

(Melle Louis III de La Trémoille, vicomte puis duc de Thouars l'église Saint-Savinien)

 Cette brèche se trouvait, à n'en pas douter, du côté du champ-de-foire, car ce point a toujours été le plus accessible ; puis nous voyons que les ennemis arrivèrent de la Mothe, c'est-à- dire par Saint-Pierre, ou Saint-Léger.

Ce fait se rencontre encore dans ce qui suit : « Le lundi, 25 mars, 1577, les huguenots rendirent la ville de Melle au roi , se retirèrent et furent conduits à Saint-Jean-d'Angely.

 Et y était devant M. de la Trémouille qui, retiré à Saint- Léger; près dudit Melle, y mourut le dit jour (3). »

 

Si M. de la Trémouille était pour cause de maladie (4) à Saint-Léger, il était venu par ce côté, le seul où le terrain soit plan et où Melle fut commode à prendre.

En lisant ces quelques lignes il semblerait que Melle se rendit sans résistance: Il n'en fut point ainsi, il y eut un siége en forme et quelques auteurs prétendent que M. de la Trémouille y fut blessé et mourut des suites de sa blessure. Nous voyons bien que la ville se rendit le 25, mais nous ignorons quand commença l'attaque.

 « Les troupes de la ligue vinrent attaquer Melle. Le capitaine Bonnet le défendit avec beaucoup de courage, mais il fut obligé de céder à des forces supérieures. Louis de la Trémouille, dirigeait les opérations de ce siége. Il y mourut le 25 mars, le jour même que cette ville se rendit (5). »

Le capitaine Bonnet, tenait la ville depuis trois mois à peine.

En 1582, la ville semblait calme et appartenir complètement aux protestants, puisque le roi de Navarre, alors non converti, vint coucher à Melle, le premier avril.

Ce futur roi de France parcourait le Poitou, et dans le journal de Michel Le Riche, nous voyons qu'il y était très- populaire.

« Cependant, Lamotte, conseiller au siège de Périgueux, gagné par les caresses du duc de Guise, quitte la robe pour J'épée , lève un régiment et vient faire un logis à Melle. Il se porte contre les réformés à plusieurs excès dont il ne tarde pas à subir la peine. Saint-Gelais et d'Aubigné, se mettent à sa poursuite. Ils le rencontrent derrière la forêt d'Àunay, à Contré, où il laissa sur le champ de bataille 160 de ses Périgourdins (6). »

Il paraît que dans le temps, ce magistrat fut très-raillé et qu'il promit qu'on ne l'y reprendrait plus.

M. de La Fontenelle dit, dans ses notes, que le duc de Mercœur établit quelque temps son quartier général à Melle.

Nous ne trouvons rien à l'appui de cette assertion, dans les auteurs, seulement nous constatons ainsi qu'il suit sa présence dans le Poitou.

«  La ligue paraissait en Poitou. La noblesse du pays avait élu pour chef un nommé Briandière , l'un des plus pauvres de la bande, mais homme de guerre.

(Les Tragiques Imprimeries de Théodore-Agrippa d'Aubigné - Fort du Dognon de MAILLÉ pour contrôler le trafic fluvial de la sèvre)

Niort, comme plus proche des réformés, commença, ou par crainte ou par désir de nouveauté, à se mettre sous les drapeaux des ligueurs.

 Cette ville demanda des secours au duc de Mercœur, gouverneur de la Bretagne et l'un des chefs de la ligue.

Le duc envoya de Nantes à Niort 80 lances et quelques arquebusiers à cheval, sous la conduite d'Hervilliers. Lui-même en partit dix jours après, à la tête de 2,000 hommes, dans le dessein de détruire les troupes que le prince de Condé rassemblait dans les environs de Saint-Jean-d'Angély (7). »

La campagne du duc de Mercœur, dans notre contrée, fut presque aussi malheureuse que celle du conseiller Lamothe, comme lui, il fut battu par le fameux d'Aubigné et le prince de Condé que nous rencontrons à Melle, après avoir poursuivi les Bretons succédant aux Périgourdins.

« Au retour de cette expédition, dans les premiers jours de septembre , le prince de Condé passe par Melle, où il laisse Larochefoucault avec une partie de ses troupes.

Il se retire à Jarnac, au lieu de Saint-Jean-d'Angély, qui était désolé par la peste.

Pendant son séjour à Jarnac, Saint-Gelais et d'Aubigné vinrent à Melle pour quelques affaires importantes. Le second jour de leur arrivée, ils reçoivent avis, sur le soir, qu'un corps de ligueurs, conduit par Sainte-Catherine, rôde dans les environs, pour tâcher de les surprendre.

Ils envoient le reconnaître, et de suite Saint-Gelais, maréchal-de-camp du prince, écrit à Charbonnière qui était à deux lieues-de là avec son régiment, et à quelques autres gentilshommes, de venir lui donner secours.

Ce renfort arrive pendant la nuit, de sorte que Saint-Gelais, au point du jour, investit l'ennemi qui, ne voyant pas de moyen d'échapper, demande à capituler.

Les conditions imposées aux ligueurs furent de renoncer à la ligue et de jurer de ne jamais porter les armes contre ceux de la religion (8). »

Nous avons vu plus haut, que le conseiller Lamotte ou La Mothe avait, en s'éloignant de Melle, été battu, mais le récit nous semblant incomplet nous empruntons quelques lignes à M. Lièvre, auteur de l'histoire des protestants du Poitou (9).

« Saint-Gelais, passa à la cour du roi de Navarre une partie des années suivantes et reprit les armes en 1585, contre la Sainte-Union.

Dès le mois de juin, au début de la guerre et pour ainsi dire avant d'être entré en campagne, il faillit être fait prisonnier.

Il était occupé à lever des troupes sur les confins du Poitou, de la Saintonge et de l'Angoumois, et n'avait encore avec lui que 45 gentilshommes et 120 arquebusiers commandés par son ami d'Aubigné, lorsque le capitaine La Mothe, ancien conseiller au siége de Périgueux, vint avec quatre ou cinq cents ligueurs prendre ses cantonnements dans le voisinage, pour empêcher les levées des huguenots. »

Ces lignes expliquent la présence du conseiller La Mothe dans les environs de Melle, environs si complètement acquis à la réforme qu'on pouvait y faire d'importantes levées de combattants.

Continuant le récit de l'auteur de la biographie de Saint- Gelais, nous assistons à un combat acharné dont le théâtre n'est pas Contré, comme il est dit plus haut, mais Saint- Mandé.

La lutte dura onze heures, et on se battit longtemps au milieu des flammes qui avaient pris aux maisons.

Les guerres de religion furent longues et cruelles ; de nos jours il nous est difficile de leur accorder toute l'importance qu'elles prirent et de comprendre combien certaines localités eurent à en souffrir.

Après la mort de Guy de Daillon, comte du Lude, gouverneur et lieutenant-général en Poitou, Jean de Chourses , seigneur de Malicorne, son beau-frère, lui succède en 1585.

Ce nouveau gouverneur, non moins actif que son prédécesseur, envoie les régiments de Villeluisant et de Lamagnane, contre les réformés qui tenaient la campagne.

« Le premier s'arrête à Saint-Gelais, le second se rend à Melle. D'Aubigné, connaissant ces dispositions, part de Prahecq à minuit.

 Il prend d'abord le chemin de Saint-Gelais, puis change de route et se dirige sur Melle, pour y surprendre Lamagnane.

A son approche ce ligueur quitte la place et bat en retraite.

 D'Aubigné le poursuit jusqu'à Rom, où il fait faire halte à son infanterie (10). »

Melle était alors tellement démantelé, tellement épuisé, que les deux partis, ligueurs et réformés, s'y succédaient sans le moindre obstacle.

L'année suivante, Melle est retourné aux catholiques, nous ne savons par quel concours de circonstances, mais voici ce qui ne laisse aucun doute à cet égard :

« Le mercredi trois décembre 1586, la reine-mère et toute sa cour, partit de Saint-Maixent, après dîner, et s'en alla coucher à Melle, pour d'illec s'en aller à Cognac, lieu désigné, avec le lieu de Jarnac, pour faire entre les deux dites villes, la conférence proposée entre-elle et le roi de Navarre (11). »

Cependant la ville n'offrait qu'une sécurité douteuse cas Michel Le Riche dit, que le samedi 5 mai, les soldats de la garnison de Saint-Maixent furent à Melle, où ils prirent prisonniers dix hommes qu'ils amenèrent dans cette ville de Saint-Maixent et apportèrent ce qu'ils avaient butiné.

A partir de ce moment, la guerre de religion cesse à Melle, sans-doute faute de combattants, mais il côté de cette histoire militaire s'en dresse une autre plus intime, mais non moins implacable, que nous donnons sous le titre de la Réforme.

 

Précis historique sur la ville de Melle  par Gabriel Lévrier

 

 

 

==> Les Guerres de Religions en dates

1576 Voyage vers la Guyenne, Henri de Navarre fuyant Paris avec son écuyer Agrippa d’Aubigné, se réfugie au château de Mursay<=.... ....==> ÉPHEMÉRIDES ROCHELAISES. 6 Juin 1577 - Guy de Saint-Gelais, seigneur de Lansac

==> 1582 Lettre de Sauvegarde de Philippe Strozzi, seigneur de Bressuire à la duchesse de Thouars Jeanne de Montmorency

 ==> 1586 Les Conférences de Saint-Brice (Charente) entre Henri IV et Catherine de Médicis

 

 


(1) Journal de le Riche.

(2) Il était dit-on, de Melle.

(3) Journal de le Riche.

(4) Il mourut, dit Le Riche, d'apoplexie, d’autres disent de la goutte.

Louis III de La Trémoille, vicomte puis duc de Thouars, prince de Talmond et de Tarente, comte de Taillebourg et de Benon, seigneur de Gençay (1542-1550), baron de Sully, de Craon, de Marans et de Noirmoutiers, né en 1521 et mort le 25 mars 1577 au siège de Melle.

Fils de François de La Trémoille, vicomte de Thouars et d'Anne de Laval1, il descend de la maison de La Trémoille par son père, et de la maison de Laval par sa mère. Leur union donne naissance à la branche la Trémoille-Laval.

Il eut la survivance de son père comme gouverneur et lieutenant général des provinces de Poitou, Saintonge et Aunis, servit en Roussillon et fit la campagne de Picardie contre les Anglais, en 1543.

Lors du sacre de Henri II, 1547, il fut un des quatre barons donnés pour otages de la Sainte Ampoule. ==> L’origine céleste de la Sainte Ampoule de Saint Remi

 

 

13 novembre 1548 de Pons Lettre de Claude de Laval de Bois-Dauphin, seigneur de Teligny, maître d'hôtel du dauphin, fils de François Ier, est un religieux français, archevêque d'Embrun.

Claude de Laval-Bois-Dauphin (a),

Au vicomte de Thouars.

Avis de venir à Angoulême ou à Pons, pour voir le connétable de France et deviser avec lui de toutes choses.

 

A MONSIEUR DE LA TRIMOULLE.

Monsieur, après avoir receu vostre lettre, j'ay parlé à Monsr le connestable, et m'a dict que puys que avez envie de le venir trouver, que ferez bien de venir à Angolesme, où il sera vandredi, et que là deviserez ensemble de toutes choses (b). Je luy ay aussi parlé de toutes les requestes que par vostre dernière lettre luy faisiez, lesquelles il m'a promis entièrement expédier audit lieu d'Angoulesme.

Il m'a dict vous avoir envoyé quelque archer, pour luy faire amener quelque prisonnier; vous ferez bien, Monsr, de donner ordre que ceulx qui sont entre les mains de voz officiers ne s'eschappent point.

Monsr, il y a fort long temps que j'ay parlé à Monsr le connestable pour me donner congé d'aller veoir ma seur du Pui du Fou (c), qui a perdu son mary, comme vous sçavez: et me presse mondit sgr le connestable de me y en aller à ceste heure à celle fin de le trouver avant que je vous aye veu.

Toutesfoys si ainsi estoit, je vous envoiray ung gentilhomme pour vous mander mon advis du propoz que vous sçavez (d). Je serois bien aise, Monsieur, que vostre commodité eust peu porter de venir icy, à celle fin que j'eusse peu parlé à vous avant que de m'en aller.

Ce porteur m'a dict que la traicte n'est pas longue d'icy à Taillebourg. Si ainsi estoit que vinssiez, je vous donnerez mon logis, et pourriez dire à mondit sr le connestable qu'il vous asemblé le terme estre trop long de ne le point veoir qu'il ne feust à Angoulesme, qui seroit tousjours monstrer la bonne affection que avez en son endroict.

 Espérant bientost vous veoir, Monsr, je ne vous feray plus longues lettres, sinon pour présenter mes très humbles recommendations à vostre bonne grâce, et pour prier Dieu vous donner, Monsr, en parfaicte santé très bonne, longue et heureuse vye.

De Pontz (e), ce XIIIe novembre.

Vostre très humble et obéyssant cousin et serviteur,

CLAUDE DE LAVAL,

Monsr, je suys d'adviz, pour vostre commodité et la mienne, que venez icy.

Orig. Signé.

 

(a). Dit Le-Gros-Bois-Dauphin, sgr de Teugny, près Montmirail, Sarthe, etc., etc., maître d'hôtel du dauphin fils de François 1er, lieutenant au gouvernement de Paris, fils de Jean de Laval-Bois-Dauphin, et de Renée de Saint-Mars, il fut marié avec Claude de la Jaille, veuve de Guy de Laval-Lezay, seigneur de Lezay, de laquelle il n'eut point d'enfants.

Il fut nommé par Henri II, en 1554, à l'archevêché d'Embrun, et mourut avant d'en avoir pris possession et sans avoir été sacré.

(b) Le connétable Anne de Montmorency se rendait à Bordeaux pour en châtier les habitants révoltés contre la gabelle; ce qui indique l'année.

(c) Catherine de Laval-Bois-Dauphin, veuve de François II du Puy-du-Fou, capitaine des ville et château de Nantes, et qui se remaria à Louis d'Ailly de Péquigny, vicomte d'Amiens.

 

 

 

 

Le château du Puy-du-Fou, dont les splendides ruines ont été si bien gravées par notre compatriote M. Octave de Rochebrune, est situé dans le département de la Vendée, près des Herbiers.

Contrat de mariage de François du Puy du Fou, Arch. De L. A., E 1054.

 (d) Projet de mariage avec Jeanne de Montmorency, dont le contrat fut signé le 29 juin suivant.

(e) En Saintonge, Charente-Inférieure.

 

Il avait épousé, le 29 juin 1549, Jeanne de Montmorency, décédée à Sully le 3 octobre 1596. Elle était fille du grand connétable Anne et de Madeleine de Savoie.

Des enfants nés de ce mariage survécut un seul fils, Claude.. ==> Notice Historique sur le Château de Taillebourg

A la paix de Boulogne, 1550, entre Henri II et Edouard VI, il fut une seconde fois otage et envoyé en Angleterre.

Après avoir constamment pris part aux guerres étrangères et civiles, de  1551 à 1576, il fut nommé, cette dernière année, lieutenant général d'une armée levée en Poitou pour combattre le comte du Lude, qui était à la tête du parti protestant.

Il mourut de maladie, au siège de Melle, le jour même de la reddition de la place, 25 mars 1577.

(5) Histoire de Niort.

(6) Histoire de Niort.

(7) Id.

(8) Histoire de Niort.

(9) Biographie de Saint-Gelais, f. III, p. 234.

(10) Histoire de Niort.

(11) Michel Le Riche.

 

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