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PHystorique- Les Portes du Temps
22 mai 2023

Bas-Poitou, la famille BOUHIER de l’ÉCLUSE.

Armoiries de la famille de BOUHIER de l’ÉCLUSE

Armes d'azur à un chevron d'or accompagné en chef d'un croissant d'argent et en pointe d'une rencontre de bœuf d'or.

Couronne de Marquis.

Devise Tout par labeur.

 

 Il a existé dans le Bas-Poitou plusieurs familles BOUHIER qui portaient à peu de chose près les mêmes armoiries et que l'on a toujours regardées comme autant de branches détachées d'une même souche à une époque inconnue.

L'une de ces familles, aujourd'hui éteinte, a particulièrement marqué par sa grande fortune et par l'éclat de ses alliances. Elle portait pour armes d'azur à un chevron d'or accompagné en chef de deux croissants d'argent et en pointe d'une rencontre de bœuf d'or. Beauchet-Filleau en fait remonter la filiation à Jean Bouhier, sieur de la Gouraudière et de la Bauduère, armateur aux Sables d'Olonne, qui est mentionné dans un acte du 13 février 1498 et dont la veuve, Catherine Bouhier, passa un acte le 30 janvier 1505.

Deux des petits-fils de celui-ci, Robert Bouhier, sieur de la Bauduère, armateur aux Sables d'Olonne, marié en 1547 à Anne Garreau, et René Bouhier, Sgr de l'Ile-Bertin, sénéchal des élus aux Sables d'Olonne, marié à Marguerite Landreau, furent les auteurs de deux branches.

La branche cadette, anoblie en 1596 par une charge de secrétaire du Roi, s'éteignit au cours du XVIIe siècle.

L’armateur Robert Bouhier qui s'était enrichi au commerce de la mer, auteur de la branche aînée, acquit le 21 mars 1562 de la famille Maynard la terre importante du château de Beaumarchais situé à Brétignolles-sur-Mer.

Robert Bouhier, seigneur de Rocheguille, et de Marie Garreau, dame de la Brosse, et

 

 

 

Il eut cinq fils :

-          1° Jean Bouhier, Sgr de Roche-Guillaume, dont la descendance s'agrégea à la noblesse et paraît s'être éteinte avec Vincent Bouhier, Sgr de Roche-Guillaume, marié en 1695 à Charlotte de Beauvau-Tigny ;

-          2° Robert Bouhier, secrétaire du Roi, dont le fils Robert Bouhier, Sgr du Fenestraux, fut conseiller en la Chambre des comptes de Paris et dont la descendance s'éteignit vers la fin du XVIIe siècle;

-          3° Vincent Bouhier, Sgr de Beaumarchais, dont il sera parlé plus bas ;

-          4° André Bouhier, Sgr de la Vérie, trésorier des menus plaisirs du Roi, commissaire des guerres, dont la descendance s'éteignit au XVIIIe siècle dans les familles Robert de Lézardière et de Culant de Monceau;

-          5° Jacques Bouhier, Sgr de Beauregard, gentilhomme servant du Roi en 1594, que l'on croit avoir été pourvu de la charge anoblissante de secrétaire du Roi et dont le fils également appelé Jacques, parait être mort sans prospérité.

 

Vincent Bouhier, Sgr de Beaumarchais, fut un des plus puissants financiers de son temps et fut nommé successivement trésorier de l'ordinaire des guerres, secrétaire du Roi, conseiller d'État et chevalier du Saint-Esprit.

Vincent Bouhier de l'Ecluse hérite et fit agrandir le château de Beaumarchais en faisant construire les ailes.

Il y invite HENRI IV, son ami, devenu roi de France. Il vint à Beaumarchais avec sa suite et y resta plusieurs jours.

Il épousa en 1596 Marie Hotman, fille d'un ambassadeur en Suisse, François Hotman, seigneur de Morfontaine, et de Lucrèce Grangier de Liverdis.

Vincent Bouhier, seigneur de Beaumarchais, de Charron, de la Chaise-Giraud et de la Chapelle-Hermier, receveur de l'Ecurie du Roi, en 1578, puis trésorier de l'Epargne et intendant de l'ordre du Saint-Esprit, de 1599 à 1632.

En 1600, on le trouve contrôleur général de l'Artillerie, fonction qu'il occupait peut-être avant cette date, ce qui expliquerait assez la raison de son habitation en ce quartier, voisin de l'Arsenal.

 

11 MARS 1600. - ARSENAL. - TRAVAUX DE PAVAGE. — MARCHÉ PASSÉ AVEC PIERRE PAVOT, MAÎTRE PAVEUR A PARIS, MOYENNANT LE PRIX DE DEUX ECUS SOL PAR TOISE.

Fut présent Pierre Pavot, maistre paveur à Paris, demeurant rue du Petit Musse, parroisse St Paul, lequel a recongneu et confessé avoir promis et promect à hault et puissant seigneur Messire Maximillian de Bethune, chevallier, sieur et baron de Rosny, conseiller du Roy en ses Conseilz d'Estat et privé, son chambellan ordinaire, cappitaine de cinquante hommes d'armes de ses Ordonnances , grand voyer de France, grand maistre et cappitaine général de l'Artillerie, superintendant de ses finances et gouverneur de la ville et citadelle de Mante, à ce présent et acceptant, de faire et parfaire bien et deuement, comme il appartient, au dire d'ouvriers et gens ad ce cognoissans, tous et chacuns les ouvraiges de pavé de gsrez, des grosseurs et eschantillons acoustumez à paver rues en ceste Ville de Paris, bon loyal et marchand, qu'il convient faire ès lieux et endroicts qui seront monstrez et commandez faire par led. seigneur Grand Maistre aud. Pavot, au lieu de l'Arsenac du Roy à Paris.

Et, pour ce faire, fournyr et livrer par icelluy Pavot le pavé neuf, sable neuf, et autres choses qu'il conviendra, mesmes garder et observer les pantes desd. pavez à ce que requises et nécessaires; et sera tenu led. Pavot, en faisant lesd. ouvraiges, de mettre à costière dud. pavé la terre qui se trouvera de trop en iceulx ouvrages, sans qu'il soyt tenu la faire oster.

A commancer à faire lesd. ouvrages dedans huict jours prochains, y besongner sans discontinuer, et le tout rendre faict et parfaict bien et deuement, comme dict est, dans deux moys après ensuivant.

Ce marché faict moyennant et à raison de deux escus sol pour chacune thoize desd. ouvrages. Sur lequel prix led. sieur Grand Maistre a promis faire bailler et advancer aud. Pavot par le Trésorier général de lad. Artillerie, la somme de cent escus (1): et le surplus sy tost et incontinant qu'il aura fait et parfait lesd. ouvraiges bien et deuement, comme dict est. Promectans…… Obligeans chacun en droict soy et led. Pavot corps et biens comme pour les propres affaires du Roy…… Renonceant. ….

Faict et passé aud. Arsenac, l'an mil six cens, le unzemejour de mars avant midy; et est ce faict en la présence de maistre Vincent Bouhier, sieur de La Goujonne, conseiller du Roy et contrerolleur général de lad. Artillerie.

 

MAXIMILIAN DE BETHUNE, BOUHIER, PAVOT, HERBIN, FOURNYER.

(1) Ces deux mots: « cent escus » sont de la main de Sully.

 

Sur le catalogue des chevaliers du Saint-Esprit, Vincent Bouhier a pour armoiries :

D'azur, à trois fusées d'opposées en fasces.

Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, par le P. Anselme, 1726, t. IX, p. 340.

 

Il eut deux filles qui furent considérées comme les plus riches héritières de leur temps.

La première, Lucrèce Bouhier, héritière de la terre de Charron,  mariée en premières noces à Louis de La Trémouille, marquis de Noirmoutiers.

Elle épousa ensuite Nicolas de l'Hospital, marquis puis duc de Vitry, maréchal de France, lequel céda le château, en 1641, à son parent, René de l'Hospital.

La seconde, Marie Bouhier épousa en 1611 Charles, duc de la Vieuville, pair de France, chevalier des ordres du Roi; sa petite-fille, Marie de Bournonville, mariée en 1671 au maréchal duc de Noailles, fut mère de la comtesse de Toulouse, grand-mère du duc de Penthièvre, bisaïeule de la duchesse d'Orléans, femme de Philippe-Égalité, et trisaïeule du roi Louis-Philippe.

 

Cette famille Bouhier avait contracté des alliances avec les familles d'Appelvoisin, de Beauvau, de la Trémoïlle, de Vitry de l'Hopital, de la Vieuville, de Chateaubriand 1635, de Jousselin, Leclerc de Fleurigny, Robert de Lézardière 1727, de Culant, de Mesnard, Veillon, Morisson (de la Bassetière), de Rorthays, de Buor, etc.

La famille qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours sous le nom de BOUHIER de l'Écluse a toujours eu des relations de parenté avec celle dont il vient d'être parlé.

Toutefois elle ne peut remonter par filiation suivie au- delà d'un Jean Bouhier qui épousa vers 1620 Marie Teste. Laurent Bouhier, sieur de la Girardière et de l'Écluse, fils du procèdent, fut armateur aux Sables d'Olonne; il épousa successivement en 1652 Marie Febvre, en 1675 Marie Rousseau et en 1684 Ozanne Guilloton, fille ou sœur de M. Guilloton de la Vergne, receveur des tailles aux Sables.

Il laissa de ces trois unions un grand nombre d'enfants. Louis Bouhier, sieur de l'Écluse, né du troisième lit en 1687, épousa en 1717 Louise Boisneau de la Garde, fille d'un président au grenier à sel de Cholet, et succéda à son beau-père dans cet office.

Il laissa trois fils :

-           1° Charles Bouhier, sieur de Beauregard, maire des Sables d'Olonne, qui fut reçu en 1781 conseiller auditeur en la Chambre des comptes de Bretagne et qui demeura célibataire ;

-          2° Michel Bouhier, sieur du Vivier, armateur, échevin des Sables d'Olonne, qui demeura également célibataire;

-          3° Robert-Antoine Bouhier de l'Écluse, né en 1734, échevin des Sables d'Olonne. Ce dernier était déjà âgé quand il épousa après la Révolution Mlle de Rorthays qui appartenait à une des plus vieilles familles nobles de la région. Son fils, Robert Bouhier de l'Écluse, né aux Sables d'Olonne en 1799, magistrat démissionnaire en 1830, député légitimiste de la Vendée en 1848, 1849 et 1852, s'était fixée à Chartres après le mariage qu'il contracta dans cette ville en 1826 avec Mlle le Chapelier de la Varenne; il laissa une fille, la comtesse de la Tullaye, et deux fils, dont le second, marié en 1876 à Mlle, d'Hardivilliers, a été zouave pontifical.

 On ne connaît pas de principe d'anoblissement à la famille Bouhier de l'Écluse et ses membres ne portaient pas de qualifications nobiliaires avant la Révolution. Son chef n'en est pas moins connu depuis les dernières années du XIXe siècle sous le titre de marquis. Elle a fourni plusieurs maires des Sables d'Olonne.

Principales alliances : Chevallereau, Tortereau, Birotheau, de Rorthays 1799, de Baillet de la Brousse 1821, le Chapellier de la Varenne, de la Tullaye, de Nabos de Saint-Jammes, d'Hardivilliers 1876, etc.

Il a existé dans l'lle de Noirmoutiers une famille BOUHIER DE LA DAVIERE que l'on a toujours considérée comme une branche de la famille Bouhier des Sables d'Olonne.

Beauchet-Filleau fait remonter la filiation de cette famille à Nicolas Bouhier qui vint se fixer dans l'île de Noirmoutiers et qui y épousa vers 1580 Jeanne Dorineau.

La famille Bouhier de la Davière, à laquelle on ne connaît, du reste, pas de principe d'anoblissement, a fourni des officiers de mérite. Son dernier représentant mâle, Joseph-Alexandre Bouhier de la Davière, né en 1744, chef de division des canonniers garde-côtes à Noirmoutiers, chevalier de Saint-Louis, périt dans l'expédition de Quiberon en 1795.

La famille BOUHIER DE LA BREJOLIERE, fixée au diocèse de Nantes, portait les mêmes armoiries que la famille Bouhier de l'Écluse. Son chef, Nicolas Bouhier, sieur de la Bréjolière, avocat à la Cour, docteur en droit de l'Université de Nantes, fut échevin de cette ville en 1706 et 1707, puis sous-maire en 1708 et fut anobli par ses fonctions. Il fut père de Nicolas Bouhier, sieur de la Bréjolière, qui épousa vers 1700 Charlotte de Goulaine.

 La famille Bouhier de la Brejolière s'éteignit avec l'arrière-petite-fille de celui-ci, Madeleine-Perrine, qui épousa en 1803 le vicomte Walsh et qui mourut en 1843. Elle avait fourni depuis 1606 plusieurs officiers à la Chambre des comptes de Nantes.

Une famille Bochier, du reste non noble, a possédé les seigneuries des Jamonnières et de la Moricière, près de Saint-Philbert de Grandlieu, sur les confins de la Bretagne et du Bas-Poitou.

Cette famille portait pour armes : d’azur à trois étoiles d'argent et une moucheture d'hermine en cœur.

Elle se fondit en 1717 dans la famille Juchault qui recueillit les seigneuries de la Moricière et des Jamonnières et qui fut illustrée au XIXe siècle par le général Juchault de la Moricière.

Ces diverses familles Bouhier n'ont aucun rapport avec une famille du même (nom qui a occupé un rang brillant dans la noblesse de robe de Bourgogne et qui portait pour armes d'azur à un bœuf d'or.

Cette famille était originaire d'Autun. Son auteur, Jean Bouhier, reçu en 1512 conseiller au Parlement de Dijon, était vraisemblablement fils d'un Thomas Bohier qui était en 1491 notaire et secrétaire du Roi. Bernard-Benoit Bouhier, président au Grand Conseil, obtint par lettres patentes de juin 1677 l'érection de ses seigneuries de Lantenay et de Paques en marquisat sous nom de Beaumanoir. De nouvelles lettres patentes de décembre 1724 autorisèrent Antoine-Bernard Bouhier, conseiller au Parlement de Dijon, à changer le nom de ce marquisat en celui de Bouhier. Jean Bouhier, né en 1673, président au Parlement de Dijon, fut admis à l'Académie française en 1727 il mourut en 1746 ne laissant que deux filles. Son frère, Claude Bouhier, décédé en 1755, fut évêque de Dijon. Bénigne Bouhier, Sgr de Lantenay, Pâques, Pouilly, Fontaine et Ruffey, et Jean-Marie Bouhier de Bernardon, Sgr d'Angoulevant, prirent part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à Dijon.

La famille Bouhier a fourni cinq présidents à mortier et de nombreux conseillers au Parlement de Dijon, un brigadier des armées du Roi, un commandeur de Malte, deux évêques de Dijon au XVIIIe siècle, etc. Elle avait conclu des alliances avec les familles Bernardon, de Berbis, de Massol, de Poligny, Gasse de Rouvray, etc.

 

 

Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle.

 

 

L’hôtel de Sully (duc Maximilien de Béthune) à Châtellerault et Charles Androuet du Cerceau Maitre-Architecte du Roi (1594-1606)<==

==> Château de Beaumarchais situé à Brétignolles-sur-Mer.

 

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Commentaires
B
Bonjour, <br /> <br /> Merci pour ce blog! très intéressant!<br /> <br /> Je suis moi même descendant Bouhier de L'Ecluse et j'en porte le nom. Je veux vous rassurer elle est toujours bien vivante.<br /> <br /> Bonne journée
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