1793 EN VENDEE LA COMMISSION MILITAIRE DE FONTENAY ET SES VICTIMES

Le sinistre anniversaire qu'évoque cette date doit en grande partie son odieux renom aux tribunaux d'exception qu'avaient installés en province les représentants du peuple en mission.

 Ces apôtres des conquêtes philosophiques, dont l'alléchant programme accordait à défaut de la liberté la mort, et pour lesquels la guillotine était l'ins­trument de persuasion le plus perfectionné, avaient, en effet, créé en face des tribunaux des départements devenus suspects, des commissions militaires qui avaient pour spéciale mission de mettre en coupes réglées les malheureux que n'enthousiasmait pas leur jacobisme.

 

On sait quelles circonstances particulièrement poignantes donnèrent naissance à celle de Fontenay.

Le 20 frimaire, jour de décadi, la so­ciété populaire de cette ville offrait un banquet de bienvenue au con­ventionnel Lequinio.

 A la fin du repas, donné dans le Temple de la Réunion, ci-devant église Notre-Dame, les citoyennes de l'endroit exécu­taient quelques pas de caractère «  aux yeux émerveillés, du représen­tant, lorsqu'on annonça la révolte d'une des prisons.

Quelques-uns des malheureux détenus, entassés, insuffisamment nourris, insultés chaque jour par la Pitois, femme du geôlier, lui avaient répondu par des me­naces et l'un d'eux l'avait prise à la gorge.

Aux cris de cette mégère, la garde était accourue et le coupable avait été tué aussitôt à coups de baïonnettes.

 En d'autres temps, comme le fait justement observer M. de la Boutetière (1), c'eût été trop; mais le proconsul, furieux d'être troublé au milieu de ses orgies, fait battre la générale et cerner la prison.

 Pré­cédé par la garde, suivi du maire, d'un général et de quelques autres individus, il ose y pénétrer, brûle la cervelle au premier homme qui se trouve à sa portée, en fait assassiner un autre par l'un des officiers qui le suivent, et, le lendemain, établit une commission, composée de cinq membres pris dans l'armée, et chargée d'expédier le reste.

Ce tribunal de sang, pour nous servir de la qualification que lui a donnée avec raison M. B. Fillon, siégea depuis le 22 frimaire jusqu'au 26 germinal, et sur 332 personnes jugées, en condamna à mort 199 qui Curent exécutées dans les 24 heures.

 

Voici jour par jour, d'après les registres mêmes de la commission, le long martyrologe de ses victimes :

 

23 frimaire, an II.(13 Décembre 1793)- Huquet (Antoine) de la Doucière, commune de Mouilleron, détenu dans les prisons de Fontenay depuis le 18 frimaire.

Accusé d'avoir (d'après la déclaration du citoyen Cahors, maire de Mouilleron): « 1° été de ceux qui ont tué un homme au Gamaron; 2° de ceux aussi qui se sont trouvés au Chaste­lier, qui ont fusillé les troupes qui y sont allées et qui ont tué des chevaux de hussards ; 3° d'avoir été trouvé nanti de trois fusils et de deux pistolets, de plomb en masse, faisant des balles qu'il a tirées au travers de la porte qui les renfer­mait et dont une a blessé mortellement un hussard ; 4° d'avoir voulu couper le dernier arbre de la liberté qui a été planté ... » - Fusillé.

24 frimaire, an II. - . Goussaud (René), pareur, âgé de 40 ans, de la commune de Pouzauges.

Accusé d'avoir tué des volontaires, d'avoir distribué l'étape aux « brigands » et d'avoir fait fondre le suif des bestiaux qu'ils consommaient. - Fusillé.

Landreau (Joseph), marchand, 26 ans, de la commune de la Pommeraie, détenu depuis six semaines dans les prisons de Fontenay. Accusé d'avoir été «  chef des révoltés », - Fusillé.

27 frimaire, an II. - L'Hommédé (Jean), 16ans, domestique, de la commune de Montournais, «  pris les armes à la main à la suite d'une déroute ». - Fusillé.

Chauvet (Marie), veuve Bridonneau, de Mouchamp, accusée d'avoir « applaudi et favorisé le brigandage». - Fusillée.

Louairend (Julien), laboureur, de Bouguenais (Loire-Inférieure), 19 ans. - Fusillé.

Debec (Julien), 23 ans, de Brac (Loire-Inférieure). -Fusillé.

Touzeau (Pierre), charbonnier. - Fusillé.

Gabard (René-Marie), 57 ans, du Breuil, accusé « d'avoir été syndic des brigands et d'avoir signé des billets pour en­joindre à des particuliers de monter la garde et fournir des bœufs pour trainer les canons dont les brigands s'emparèrent à la prise de Fontenay ». - Fusillé.

Audebrand (François), de Fontenay, accusé • d'avoir été le cher de la révolte qui eut lieu dans les prisons de cette ville, le 20 frimaire », - Fusillé.

28 frimaire, an II. -Honoré (Charles), dit Dauphin, 30 ans, de la commune de Saint-Mars-La-Réorthe. Accusé «  d'avoir assisté à une bataille ». - Fusillé.

Boudeau (Mathurin), 60 ans, « membre du comité des bri­gands ». - Fusillé.

Boudeau (Pierre), 35 ans. - Fusillé.

29 frimaire, an II. - Grain (Louise), femme Bertrand, 60_ ans, demeurant à Mouchamp, accusée «  d'avoir pillé des pa­triotes ». - Fusillée.

Sicot (Pierre), 24 ans, tisserand, demeurant à la Sicotière, commune de la Flocellière, accusé « d'avoir assisté à plusieurs batailles, armé d'un fusil, et d'avoir été courrier des bri­gands » , - Fusillé.

Brunel (Augustin), 26 ans, « avait un pistolet à la main pour égorger les patriotes, quand on l'a arrêté; était courrier des brigands ». - Fusillé.

Simon (Louis), 26 ans, tisserand, pris à la Borderie de Bel­-Air, commune d'Ardelay. Se serait trouvé à plusieurs batailles, notamment à celles de Luçon et de Fontenay et aurait dit, quand on a voulu l'arrêter; « qu'il y aurait bien cin­quante patriotes, ils ne lui feraient pas prendre la cocarde nationale » ; était courrier des brigands ». - Fusillé.

Pasquier(Jacques), domestique, d'Ardelay, 26 ans.-Fusillé.

1er nivose, an Il.( 21 Décembre 1793) - Adams (Marie-Antoinette-Pétronille), femme Lainé, 33 ans, de Chantonnay. Accusée d'avoir pris part à la révolte de la Vendée, d'avoir notamment «monté la garde au Pont-Charon , habillée en homme, ayant une ceinture blanche autour d'elle et d'y avoir commandé à différentes  fois; d'avoir été à l'Oie avec Verteuil et autres chers, à cheval; d'avoir porté la cocarde blanche ; d'avoir obligé tout particu­lier de l'appeler le Chevalier Adams; d'avoir offert une somme de 4000 livres aux brigands pour couper la tête à son mari. ... »«   - Fusillée. (1)

Bareau (Michel), huissier, 31 ans.

Accusé d'avoir toujours été  aristocrate» et d'avoir porté les armes contre les patriotes. – Fusillé. (2)

2 nivôse, an II. - Réneteau (Georges-Marie), 44 ans, du Boupère. Accusé d'avoir été avec les « brigands ». Pris les armes à la main. - Fusillé.

Boissinot (Charles), 31 ans, de Saint-Mesmin. Arrêté en même temps que les sieurs Danian, Guédon et Gay. -Accusé d'avoir été avec les brigands ». - Fusillé.

Daniau (André), 45 ans, marchand de tabac à Saint-Mes­min. - Fusillé.

Guédon (Pierre), 30 ans, voiturier à Saint-Mesmin. - Fusillé.

Gray (François), 43 ans, voiturier, à Saint-Mesmin. - Fusillé.

3 nivôse, an II. - Mingret (Charles), 46 ans, cabaretier, à Saint-Mesmin. A assisté à plusieurs combats avec les «  brigands »  - Fusillé.

Rogat (Pierre), tourneur, 65 ans, à Saint-Mesmin. A assisté à plusieurs combats avec les « brigands» . - Fusillé.

Villeneuve (Louis), domestique farinier du Boupère, 28 ans. - Fusillé. (4)

4 nivôse, an II. - Besly (Pierre), charpentier, 37 ans, de Montournais. « A sonné le tocsin pour Ies rebelles et a été de leur parti. » - Fusillé.

Mauricet (Jean), 45 ans, du Vieux-Pouzauges. Arrêté lors­qu'il venait de monter la garde pour « les brigands», à Réau­mur. Quand on lui cria : Qui vive ? Il répondit : Vive Louis XVII. - Fusillé.

Girard (Jacques) , journalier, 45 ans, de Montournais. Arrêté «  comme il venait de monter la garde pour les brigands à Réaumur». - Fusillé.

Renéteau (Jacques), 21 ans, de Montournais. Arrêté « comme il venait de monter la garde pour les brigands à Réaumur . »- Fusillé.

5 nivôse, an II. - Palviaud (Louis), 26 ans, laboureur de Largeasse. - Fusillé. 

Barreau (Alexis), 27 ans, tisserand, de Largeasse. - Fusillé.

Peneau (Antoine), 22 ans, laboureur, id. - Fusillé.

Grélier (Pierre), 21 ans. laboureur, id. - Fusillé.

Grélier(Jacques), 18ans, laboureur, id. - Fusillé.

Talon(Jacques).18 ans, laboureur, id. - Fusillé.

Texier (Jean), 25 ans, laboureur, id. - Fusillé.

Bodet (Pierre), 25 ans, laboureur, à Poigne. - Fusillé.

 

6 nivôse, an II - Billaudeau (Nicolas), 65 ans, de la com­mune des Essarts. « Fameux brigand dont les enfants sont également chefs des rebelles. » - Fusillé.

8 nivôse, an II. - Charron (Jacques), 33 ans, du Breuil­-Barret. A sonné le tocsin pour faire rassembler « les brigands ». - Fusillé. (5)

Biqondeau (René), tailleur d'habits, 63 ans, de Saint- Fulgent. Commissaire des vivres des «brigands ». - Fusillé.

Réneteau (Simon), 32 ans, de Montournais. Courrier des « brigands ». - Fusillé.

9 nivôse, an II. - Baulon (Jacques), 45 ans, journalier, de Mouchamp. «  Un vrai brigand, qui a assisté à plusieurs combats et dévalisé plusieurs patriotes. » - Fusillé.

Burois (Jean), boulanger, 23 ans, de Saint-Prouant. « Boulanger des brigands. » - FusiJlé.

Tixier (Jacques), journalier, 43 ans, de Saint-Mesmin. « Chef des brigands. » - Fusillé.

11 nivôse, an II. - Majou (René-Augustin), 48 ans, agricul­teur et fournisseur de bois de marine, demeurant aux Touches, commune de Chavagnes [Les Redoux].  « A fourni des subsistances aux brigands; a engagé les ha­bitants de sa commune et des autres circonvoisines à se réunir à eux ; a fait jeter des arbres par terre dans les chemins où il savait que l'armée républicaine devait passer pour poursuivre les rebelles ; a retiré chez lui des prêtres réfractaires, ainsi que les trois principaux chefs des rebelles, et est resté lui-même avec eux à Châtillon pendant huit jours » , - Guillotiné.

Bournaud (André), jardinier, aux Touches de Chavagnes, 31 ans. «  Courrier des brigands et vray brigand lui-même. » - Guillotiné.

Desprez (Jean-Philippe), 65 ans, de Saint-Maurice-le-Girard. « Ex-noble, a été à Mouilleron avec les brigands ; y a été pour parler au Comité à l'égard de son métayer qui était patriote et chez lequel on faisait beaucoup de mal ; le jour où les troupes de la République mirent le feu à la Cressonnière Desprez se trouvait à Mouilleron au corps de garde, monté et armé d'un fusil et d'un sabre. Les brigands mangeaient chez lui : il aurait reproché à son fils et aux autres brigands de ne pas avoir opposé assez de résistance aux troupes de la République, ce qui leur a permis d'entrer à la Chatai­gneraie ... »  - Guillotiné.  (6)

12 nivôse, an II.( 1er janvier 1794) - Hêreau (Henri), 27 ans, de la commune de Vouvent. « A assisté à plusieurs combats dans les rangs des « brigands ». - Guillotinés.

Cornuau (François), bordier, 60 ans, de Menomblet. Id. - Guillotiné. 

Laroche (Henri), flls, 19 ans, de Menomblet. « Vrai brigand » - Guillotiné. (7)

Jaulin (Jean), 20 ans, de Menomblet, Id. - Guillotiné.

 

15 nivôse, an II. - Bidaud (Etienne), 41 ans, de Mouchamp, «  A été chercher des bœufs pour les brigands chez un propriétaire ; a aidé à conduire des patriotes en prison ; a assisté à plusieurs combats. » - Guillotiné.

Richard (Joseph), 40 ans, sabotier, de Mouchamp, « Commandant en chef des brigands ; a provoqué des rassemblements  ». - Guillotiné.

16 nivôse, an II. - Frouin (Pierre et Jacques), père et fils, âgés, le père de 51 ans, le fils de 23 ans, de la commune de la Chapelle-au-Lys. «  Ont provoqué des rassemblements et sonné le tocsin pour les brigands ; chefs d'émeutes contre-révolutionnaires. » - Guillotinés.

Jadeau (Antoine), 26 ans, de la Meilleraye. « A aidé à égorger un patriote et assisté à plusieurs comats. Fameux brigand forcené. » - Guillotiné.

17 nivôse, an II. - Armand (Marie), femme Barthélemy, 56 ans, de la commune de Saint· Vincent. « Fumeuse brigande, qui avait engagé ses voisins à se révolter. » - Guillotinée.

22 nivôse, an II. - David. (Mathurin), de Bouildroux, 25 ans. A porté Io drapeau blanc et assisté à plusieurs batailles; » brigand enragé », - Guillotiné.

Blanchard (Pierre), des Herbiers, «  brigand enragé ». - Guillotiné.

Moran-l (Pierre), 31 ans, officier de santé à la Rivière, com­mune d'Ardelay. «  A été dans le comité des brigands et à plusieurs batailles » , - Guillotiné.

Launay (Marie), 24 ans, tailleur d'habits, à Châteaumur. Id. - Guillotiné.

23 nivôse, an II. - Siraudeau (Pierre,) 34 ans, charpentier à Châteaumur. « A monté la garde, assisté à plusieurs batailles et engagé de bons patriotes à suivre les brigands». - Guillotiné.

Bouilleau (Louis), 28 ans, de Saint-Maurice-des-Noues. Id.-

25 nivôse, an II. - Tranchet (Jacques), 27 ans, tisserand, à Saint-Michel. « Brigand dangereux, a toujours refusé de rendre les armes. » - Guillotiné.

Moricet (Mathurin), farinier, 75 ans, de Châteaumur. Id.

Moriceau (Marie), femme Chénoleau, 51 ans, de la Tardière. « Brigande dangereuse », - Guillotinée.

Rigaudeau (René), 32 ans, domestique à la Tardière. A monté la garde pour les  «  brigands » et assisté à plusieurs batailles. - Condamné à mort.

Sionet (Pierre), 32 ans, journalier, de la Tardière . « Brigand forcené. » - Condamné à mort.

Avril (Pierre), 55 ans, bordier, de la Tardière. « Brigand forcené » - Condamné à mort.

26 nivôse, an II. - Majou (Jean), 60 ans, journalier. «  A tenu des discours contre-révolutionnaires et porté les armes avec les brigands. » - Guillotiné,

Amailleau (Jean), 40 ans, de la commune de Saint-Ouen. - Mêmes motifs. - Guillotiné.

Gabart (François), 55 ans, tuilier. - Mêmes motifs. - Guillotiné.

Bichon (François), 27 ans, foulonnier. «  A été à plusieurs batailles, armé de sabre et de fusil et a forcé des patriotes à monter la garde pour les brigands. » - Guillotiné.

27 nivôse, an II. - Baraton (Marie), 29 ans, de la Tardière. « Chef de brigands, a bu le vin des patriotes, monté la garde, armé de fusil et de pistolet, et refusé de livrer ses armes à la municipalité. » - Guillotiné.

Roy (Jacques), 32 ans, de Menomblet. - Mêmes motifs. - Guillotiné.

Tallout (Jacques), 36 ans, bordier, de Menomblet. «  A porté les armes contre la République et excité à aller aux batailles ». - Guillotiné.

Bourreau (Jean), domestique, de Menomblet. « A monté la garde et porté les armes contre la Bépublique.» - Guillotiné.

Liaigre (Jean), 37 ans, de Menomblet. « A été avec les brigands. » - Guillotiné.

Caillet (Jean), 61 ans, ci-devant maire à Foussais. « Chef de brigands, a voulu voler le cheval du curé de Foussais, bon patriote ; a engagé les citoyens à se soulever contre les troupes de la République et à les repousser, de concert avec Charles Vexiau, également de Foussais, et les sieurs Péquin et Drouet, de Tillay. » - Guillotiné.

Péquin (Pierre), de Tillay. « Chef du comité des brigands. » - Guillotiné.

Vexiau (Charles), 25 ans, de Foussais. Id. - Guillotiné.

Drouet; (Jacques), 40 ans, de Tillay. Id. - Guillotiné.

28 nivôse, an 11. - Guillet(Pierre), 39ans, de Saint-Philbert. « A porté les armes avec les brigands et a été à plusieurs batailles. » - Guillotiné.

Andouard (Fabien), 25 ans, de Saint-Paul. «  A pillé des patriotes ». - Guillotiné.

2 pluviôse, an II.( 21 Janvier 1794) - Flandrois (Louis), 22 ans, de la Caillère. «  Vrai brigand, a assisté à toutes les batailles et monté la garde pour arrêter les patriotes. » - Guillotiné.

Texier (Louis), 28 ans, de Saint-Hilaire-le-Vouhis. Id. - Guillotiné.

Guillet (Pierre), 18 ans, de la Caillère. Id. - Guillotiné.

Roy (Jean), 56 ans, de Thouarsais. ld. · - Guillotiné. -

Rambaud (Louis), 26 ans, de Bazoges. Id. - Guillotiné.

4 pluviôse, an II. - Leubeau (Jean), 89 ans, de Saint-Marceau. - Mis à mort dans les 24 heures.

Albert (François), 41 ans, tisserand à Montournais. «  Chef de brigands, a pris des chevaux aux patriotes pour aller à la bataille. » - Mis à mort dans les 24 heures.

Martin (Pierre), 32 ans, maréchal à Saint-Fulgent. «  A été parmi les brigands et même chef. » - Mis à mort dans les 24 heures.

5 pluviôse, an II. - Boissinot (Jean), 40 ans, meunier au Boupère, accusé ainsi que Thomas et Briaud du même lieu, de s'être transporté chez des patriotes, d'y avoir bu et mangé, et cherché à les empoisonner en jetant du poison dans les vaisseaux qu'ils avaient d'ordinaire à mettre de l'eau » , - Mis à mort dans les 24 heures.

Girard (Jean), 37 ans, meunier, du Boupère. «  Chef des· brigands. » - Mis à mort dans les 24 heures.

 Thomas (Pierre), 40 ans, sabotier, au Boupère. Id. - Mis à mort dans les 24 heures.

Brêaud (Thomas), 40 ans, sabotier, au Boupère. «  A pillé de bons patriotes et tenté de les empoisonner. »- Mis à mort dans les 24 heures.  

Martin(Marie), femme Colonnier, de Saint-Pierre-du-Chemin. « Accusée d'avoir lié parmi les brigands. » - Mise à mort dans les 24 heures.

Maurice (Louis), 32 ans, métayer, au Boupère. « Membre du comité des brigands, a toujours été un des premiers à aller aux batailles ». - Mis à mort dans les 24 heures.

Ravaud (François). 61 ans, charpentier, au Boupère. « A monté la garde avec un fusil qu'il n'a jamais voulu remettre à la municipalité et a été trouvé nanti de papiers contre-révolutionnaires. » - Mis à mort.

Mouchard (Pierre), 45 ans, journalier, au Boupère. «  Membre du comité des brigands, a pillé des patriotes.» - Mis à mort.

Boisseau (Jean), 35 ans, sabotier, du Boupère. id. - Mis à mort.

7 pluviôse, an II. - Reau (Charles), 36 ans, tisserand, de Mouilleron. «  Brigand et chef de comité, a été à plusieurs batailles, armé de pique ou de fusil ; a tenu des propos contre-révolu­tionnaires .... » - Mis à mort.

Avril (Pierre), 45 ans, farinier, de Mouilleron. Id. - Mis à mort.

Tezier (François), 63 ans, journalier de Cheffois. Id. - Mis à mort.

Pison (Antoine), 21 ans, sabotier, de Mouilleron. «  A coupé les cheveux à des patriotes conduits en prison ». -Mis à mort.

Pison (Jean), 61 ans, laboureur, de Mouilleron. «  Membre du comité des brigands, a porté les armes contre la République. » - Mis à mort.

Clergeau (Jacques), 30 ans, voiturier, de Mouilleron. « Courrier des brigands. » - Mis à mort.

Morteau (Pierre), 30 ans, tisserand, de Mouilleron. « A été parmi les brigands et a coupé les cheveux aux prisonniers patriotes. » - Mis à mort.

Michot (Antoine), 40 ans, meunier, de Mouilleron. «  Membre du comité des brigands. » - Mis à mort.

Michel (Jean), 52 ans, marchand, de Mouilleron. Id. - Mis à mort.

9 pluviôse, an Il. -Ardouin (Pierre), 33 ans, de la Chapelle au-Lys. «  A été avec les brigands. » - Mis à mort.

Gaucher (Joseph), 30 ans, du Boupère. Id. - Mis à mort.

Gouge (Pierre), 61 ans, scieur de long, de Rochetrejou. Id. - Mis à mort.

13 pluviôse, an II. - Dréau (Philippe), 45 ans, bordier, de Saint-Cyr-des-Gâts. «  A été un des premiers à engager à courir après les pa­triotes et a pris part lui-même aux batailles. »  Mis à mort.

Chambelland (Rose), femme Seichon, 49 ans, de Saint-Cyr-des-Gâts. « A été parmi les brigands. » - Mise à mort.

Belleau (Jacques), 36 ans, charron, de Saint-Cyr-des-Gâts. « Accusé d'avoir lié des patriotes pour les mener en prison. » - Mis à mort.

Belleau (Jean), 43 ans, ld. «  Suspect et brigand, a porté les armes contre la République et pillé les patriotes. » - Mis à mort.

Chamard (Jacques), 33 ans, de la Chapelle-au-Lys. Id. - Mis à mort.

15 pluviôse, an II. -L'Hommedé (Jean), 37 ans, bordier, du Breuil-Barret. « Chef du Comité des brigands et des plus acharnés (sic), a délivré des passeports aux brigands et donné des saisies pour enlever le blé des patriotes. » - Mis à mort. (8)

Marrois (Louis}, 70 ans, ci-devant gentilhomme, demeurant à la Grallière, paroisse d'Antigny. «  Chef de comité et des plus acharnés comme le précédent, a assisté à plusieurs batailles. » - Mis à mort.

Rouet (Pierre), 4~ ans, paroisse de Loge-fougereuse. « A été avec les brigands et de bon cœur aux batailles et n'a jamais voulu rendre ses armes. » - Mis à mort.

Geudreau (Pierre), 30 ans, meunier à Antigny. « A porté les armes contre la République. » - Mis à mort.

Perreau (Jean), 32 ans, journalier, d'Antigny. «  A pillé les patriotes et assisté à plusieurs batailles ». - Mis à mort.

17 pluviôse, an II. -Bemard (Louis), 40 ans, meunier à Cheffois. « Pris armé de fusil, sabre et pistolet; a toujours été dans l'armée des brigands ». - Mis à mort.

Susenet (Louis), 52 ans, maréchal, de Mouilleron. Id. - Mis à mort.

19 pluviôse, an II. - Coutant (Pierre), 55 ans, tisserand, de Saint-Mars-la-Réorthe. «  A pris part, bien armé, à plusieurs batailles. » - Mis à mort.

Soulard (Jacques), 38 ans, marchand, des Epesses. « A monté la garde avec les brigands. » - Mis à mort.

Giraud (Louis), 25 ans, marchand de Saint-Pierre-du-Chemin. «  A été avec les brigands. » - Mis à mort.

Chauveau (Pierre-Joseph), 31 ans, métayer, de Cheffois. Id. - Mis à mort.

21 pluviôse, an II. - Aimé (Louis), 36 ans, domestique, de Puy-de-Serre.

Aimé (Jean), ·10 ans, journalier. - Id. «  Ont été avec les brigands depuis le commencement des brigandages, armés de fourches et de fusils.» Mis à mort.

Vrignaud (René), 58 ans, sabotier, à la Chénelière, com­mune de Saint-Mesmin. ld. - Mis à mort.

Fortin (Jacques), 56 ans, tisserand, des Epesses. «  A volé des patriotes et monté la garde avec les bri­gands. » - Mis à mort.

22 pluviôse, an II - Gousseau (René), 24 ans, tisserand, de Saint-Prouant. «  A été avec les brigands aux batailles, sans y être forcé. » -Mis à mort.

23 pluviôse, an II. - Barbarit (René), 22 ans, farinier, de la Tardière. «  A porté les armes contre la République et a toujours été reconnu comme contre-révolutionnaire. » - Mis à mort.

Charbonneau (René), 32 ans, de Saint-Maurice-le-Girard. ld. - Mis à mort.

Richard (Jean), 40 ans, domestique, de St-Maurice-le-Girard. ld. - Mis à mort.

Brunet (Louis), 40 ans, marchand, de Châteaumur. «  A retiré des brigands chez lui et insulté des patriotes. » - Mis à mort.

Ménard (Jean), 33 ans, cordonnier, de la Châtaigneraie. « A fourni des souliers aux brigands. » - Mis à mort.

Fonteneau (Jean), 37 ans, journalier, de Saint-Mars-la- Réorthe. «  A retiré des brigands chez lui et leur a procuré tout ce qu'ils ont voulu. » - Mis à mort.

25 pluviôse, an II. - Boutin (Louis), 28 ans, domestique «  chez Saint-Mars » à la Châtaigneraie. «  Chef du comité des brigands, a été à 58 batailles et a tué beaucoup de patriotes. » - Mis à mort.

Sarrasin (François), de Saint-Laurent-la-Salle. Id. - Mis à mort.

27 pluviôse, an II, - De Nicou (Auguste-César), 73 ans, ci­-devant noble, de Saint-Laurent-de-la-Salle. - Mis à mort.

Belleau (Pierre), 33 ans, laboureur, de Saint-Cyr-des-Gâts. - Id,

28 pluviôse, an II. - Guilloteau (Jean), 59 ans, journalier, de la Fougereuse. - Mis à mort.

Boulou (Pierre), 24 ans, menuisier, de la Fougereuse. - Id.

ventôse, an II. - Bdty [Pierre), 31 ans, cabaretier de Saint André-sur-Mareuil. - Id,

2 ventôse, an ll.( 20 Février 1794) - Charron (Louis), 40 ans, de Cezais. - Id,

Quarier (Louis), 55 ans, de Bourneau. - Id.

Martin (Renée), 58 ans, des Herbiers. « Accusée d'avoir retiré les « brigands chez elle et de leur avoir fourni ce qu'ils avaient besoin. » - Mise à mort.

3 ventôse, an II. - Piffeteau (Marie), 50 ans, de Chantonnay, et sa fille, Marie, âgée de 22 ans. « Accusées l'une et l'autre d'avoir donné l'hospitalité à des « brigands, et d'avoir toujours été contre-révolution­naires ». - Mises à mort.

4 ventôse, an II. - Saullet (Jean), 26 ans, de Loge-Fougereuse. «  A été avec les brigands. » - Mis à mort.

Auguin (René), 32 ans, de Saint-Maurice-des-Noues. - id.

5 ventôse, an II. - Renaud (François), 45 ans, chaunier, du Tablier. - Id.

8 ventôse, an II. - Olive (Pierre), 37 ans, de Revel (Haute­-Garonne)et Charbellot (Jean), 26 ans, de Bellac (Haute-Vienne). « Ayant assassiné un homme reconnu républicain dans la ville de la Châtaigneraie, ont refusé d'obéir quand on leur a dit de le laisser et ont continué à frapper le patient à coups de poings et à coups de sabre, insulté la garde et Je com­mandant de place. » - Mis à mort.

8 ventôse, an II. - Pousson (Marie), veuve Gayet, 61 ans, de Vouvent. « Accusée d'avoir retiré des brigands etde leur avoir fourni des vivres. » - Mise à mort.

Tezier (Marie-Rose), 33 ans, de Saint-Maurice-des-Noues. -Id.

9 ventôse, an II. - Furqeaud (Jean), 36 ans, métaver, de Vouvent ;

14 ventôse, an II. - Germain (Jacques ), 30ans, de la Tardière;

18 ventôse II, an II. - Danyeau (Louis), 44 ans, marchand, de Chavagnes; «  Accusés d'avoir été avec les brigands. » -Mis à mort.

3 germinal, an II.( 23 Mars 1794) - Goichard (Jacques), 41 ans, de Saint-­André-sur-Mareuil ;

Beaulieu (François), 26 ans, de Saint-Germain-Ie-Prinçay ;

 Dupin (Jean-Jacques-René), de Landes en Landais, ci­-devant gendarme à Montaigu; « Chefs de brigands, reconnus pour avoir été à la bataille de Fontenay, le 25, et y avoir menacé de mort des patriotes qui avaient acheté des domaines nationaux », - Mis à mort.

5 germinal, an II - Martineau (Jacques), 52 ans, journalier, du Tublier ;

Flandreau (Jean), 49 ans, de Saint-Pierre-du-Chemin ;

Daguzé (Dominique), 30 ans, tisserand, de Menomblet ;

« Ont été avec les brigands. » - Mis à mort.

6 germinal, an II. - Groyeau (Marie), femme Guillon, 41 ans, de Chavagnes. « A hébergé les brigands. » - Mise à mort.

Motard (André), 64 ans, de Clussay (Deux-Sèvres) ;

Gallaud (Jean), 55 ans, journalier, de Courlay ;

Thomas(René), 56 ans, journalier, de Saint-Marsault;

Drosson (Jean), 74 ans, de Saint-Marsault ;

« Brigands. » - Mis à mort.

Goineaud (Angélique), 31 ans, de Chavagnes.·« Contre-révolutionnaire. » - Mise à mort.

Carateau (Jean), 38 ans, maçon, du Vieux-Pouzauges. «  A monté la garde avec les brigands, et est toujours resté dans le pays insurgé, malgré les arrêtés des représentants. » - Mis à mort.

Guillot (Pierre), 45 ans, de Pouzauges. «  Est resté avec les Brigands. » - Mis à mort.

7 germinal, an II. - Charron (Pierre), de Bourneau ; Bouton (Félix), 02 ans, de Saint-Mars-la-Réorthe; Tarreau (Pierre). 34 ans, de Saint-Prouant. «  Brigands. » - Mis à mort.

Mauguety [ou plutôt Maupetit] (Augustin), de Foussais. «  A été avec les brigands, s'est battu puisqu'il porte des coups de sabre, a toujours été dans les mauvais principes. » - Mis à mort.

14 germinal, an II. -Héraud (Jeanne), femme Nolo, 46 ans, de Cheffois;

Archicaud (Rose), 48 ans, de Cheffois ;

Bertrandie (Rose), veuve Souchet, 40 ans, de Pouzauges;

Accarie (Rose), femme Duchel , 59 ans, de Mouilleron,

« Accusées d'avoir pillé chez les patriotes. «  - Mises à mort.

 Deaux (Jeanne), 42 ans. ci devant religieuse à Fontenay.

« A fanatisé les pauvres gens en leur donnant des cœurs et des scapulaires et en les encouragent à se battre pour la bonne religion. » - Livrée entre les mains du vengeur natio­nal, pour être mise à mort dans les vingt-quatre heures.

Baireau dit Duvignault (Placide), 64 ans, de Mouilleron [plutôt de Saint-Germain I'Aiguiller]. «  A suivi les brigands et porté les armes contre la République. » - Mis à mort

Grolleau (Jean), 44 ans, de Thouarsais. Id. - Mis à mort.

19 germinal, an II. - Billeaud (Jean), 33 ans, de Saint-Cyr-des-Gâts ;

Baudry (Jean-René}, 46 ans, de Puy-de-Serre;

Gaboriau (Jean), 32 ans, de Vendrennes;

David (Hélène-Louise), âgée de 27 ans, de Chantonnay.

« Contre-révolutionnaires. » - Mis à mort.

22 germinal, an II. (11 Avril 1794)- Goy de la Martinière (Vincent), 47 ans, né à Poitiers, capitaine au 3e bataillon de la Haute-Vienne, et attaché du 16 mai 1793 à l'armée de l'Ouest, comme aide de camp du général Huché, l'un des généraux qui comman­daient les trop célèbres Colonnes infernales de Turreau. (9)

Le Comité de surveillance de Fontenay avait fait arrêter Huché en même temps que son aide de camp ; mais, conduit à Rochefort, il put s'échapper.

Quant à la. Martinière, traduit, le 22 germinal, devant la commission militaire, il y fut con­damné pour viols, massacres et incendies et exécuté dans  la même journée.

Il n'en fallut pas davantage pour attirer sur la commission militaire les foudres des représentants.

Le 26 germinal, tandis qu'elle condamnait ses deux dernières victimes, Lardy (Jean), de Foussais, et Gobin (Jean), de Saint-Sulpice, Hentz et Francastel accourus en toute hâte à Fontenay, prononçaient la révocation de ses membres, faisaient arrêter les suspects que Laignelot avait relâchés et destituaient le maire de la ville.

 

Toutes les personnes traduites devant la commission militaire de Fontenay ne furent pas envoyées à la mort.

Celles que les témoignages ne purent convaincre d'aucun acte criminel ou qui furent seulement taxées de « suspectes et dangereuses à la Société, furent condamnées à la déten­tion jusqu'à ce que la Convention nationale ait statué sur leur sort.

 De ce nombre étaient :

24 frimaire, an II. - Bodin (Marie). 24 ans, de Pouzauges. 

La nommée Friconaire, 21 ans, de Pouzauges.

27 frimaire, an II. - Péaud (René), 21 ans, domestique, du Boupère.

2 nivôse, an II. –Loiseau (Gabriel), 15 ans,de Saint-Mesmin.

 

8 nivôse, an II. - Fleurisson (Jean), 35 ans, fabricant, du Breuil-Barret.

Perret (Augustine), 32 ans, du Breuil-Barret.

Bichon (Jean), 35 ans, boucher, Id.

Berthonneau (François), 50 ans, Id.

Garry (Pierre), 20 ans, ld.

Bobineau (Mathias), 58 ans, fabricant, du Breuil-Barret, et son fils Simon, 21 ans.

15 nivôse, an ll.- Naud (Pierre),43 ans, tuilier, de Bourneau.

17 nivôse, an II. - Barthélemy (Joseph), 13 ans, et sa sœur Marie, âgée de 18 ans, de Saint-Vincent-Sterlanges.

La commission militaire reconnait que les deux accusés n'ont point trempé dans les « crimes » commis par leur père et mère, dont ces derniers ont été punis de mort... Mais ordonne qu'en leur qualité d'enfants contre-révolutionnaires, ils soient mis dans la maison de réclusion de Fontenay pour y demeurer jusqu'à ce que la Convention ait statué sur le sort des parents d'émigrés.

24 nivôse, an II. - Devillier (Louis).

26 nivôse, an II. - Chanielle (Marianne), femme Giraud 30 ans.

27 nivôse, an II. - Friou (Jeanne), 60 ans, de la Tardière. «  Accusée de propos contre-révolutionnaires. »

4 pluviôse, an II. - Angibert (Jacques), 36 ans, domestique de Saint-Fulgent.

9 pluviôse, an II. - Liar (Jeanne), veuve Charrier, 40 ans, d'Ardelay.

28 pluviôse, an II. - Moreau (Jean), 28 ans, métayer, de Loge-Fougereuse.

2 ventôse, an II. - Martin (Louise), âgée de 48 ans, de Herbiers.

4 ventôse, an II. - Chapitreau -Louise), âgée de 48 ans, de Saint-Maurice-des-Noues.

«  Propos contre-révolutionnaires. »

8 ventôse, an II. - Héraud (Jean), père, 69 ans, de Vouvent.

Greay (Marguerite), 65 ans, id.

9 ventôse, an II. -  Leliat [Renée), femme Jaufrin, 37 ans, id «  Accusée d'être aristocrate. »

12 ventôse, an II. - Cailleteau (Mathurin), 30 ans, mar­chand, de Sainte-Florence.

3 germinal, an II. - Dallet (Geneviève), 20 ans, de Puy­belliard.

«  Propos contre-révolutionnaires. »

5 germinal, an II. - Dallet (Geneviève), 12 ans. id.

Favriau (Jean), 66 ans, tuilier de la Tardiére

8 germinal, an II. - Larqeau (Charles), 58 ans, de Saint Maurices-des-Noues ,

Un certain nombre enfin, reconnus par les témoins ou leurs municipalités comme «  bons patriotes quoique avec les bri­gands » furent acquittés.

Citons notamment:

Charron (Louis), de Bazoges;

De Fontaines (Joseph-Henri), de la Châtaigneraie;

Naud (Charles-Jean), id.

Gautier Dupéré (Jean), officier de santé, de Bazoges-en-­Paillers ;

Vexiau (Jean-Charles), maire de Réaumur.

 Gumery de Biancourt (Louis), de Pissotte.

C'est à la place Viète, ancienne place d’Armes, qui dès le XVIIe siècle accueillait les grandes fêtes populaires et où était installée la guillotine pendant la Révolution.

De ce sinistre bilan, qui constitue à lui seul une des pages les plus poignantes du drame odieux qui ensanglanta la fin du siècle dernier, se dégagent une moralité et un enseigne­ment que l'histoire doit retenir et la postérité méditer:

de toutes les classes de la société, c'est le peuple - le peuple en faveur duquel on prétendait faire la Révolution - qui fournit aux échafauds de 1793, et à celui de Fontenay en particulier, le plus grand nombre de victimes !

RENÉ VALLETTE.

 

 

 

 

==> Devant ses collègues de la Convention, Lequinio livre le rapport de sa mission et des colonnes infernales en Vendée

==> Les opérations de la colonne des généraux Ferrand et Huché (Guerre de Vendée 1794)

==>LA VENDÉE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE - COLLECTION BENJAMIN FILLON

 

 

 

 

 

 


 

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Qui est Charette de la Contrie (François, Athanase)

Beaucoup ne l'ont jamais vu et savent seulement qu'il appartient à une famille de gentilshommes bretons (6), qu'il a quitté le service (7) depuis trois ans et qu'il s'est marié avec la veuve d'un de ses cousins, la dame de Fonteclose (8).

 

(1)    La Justice révolutionnaire à Fontenay-le-Comte, en 1793, St-Philbert du Pont-Charrault, 1879, in-8°, 16 p.

 (2)    Marie Adams, dite le chevalier Adams, compte parmi les plus intrépides amazones de la Vendée militaire.

Elevée par la Camille de Lépinay et mariée à un marchand du Puybelliard, nommé Lainé, elle avait 30 ans lorsqu'éclata le soulèvement vendéen. Tandis que son mari qui ne partageait pas les mêmes convictions, se retirait à la Rochelle, Marie Adams se jeta hardiment dans la lutte; elle se couvrit de gloire dans maints combats et la dispersion de l'ar­mée de Royrand, dont elle faisait partie, mit seulement fin à ses exploits.

Arrêtée le 30 novembre 1793, elle fut conduite à Fontenay, traduite devant la commission militaire, et condamnée par elle à mort; trainée le soir der­rière le Minerval, elle fut fusillée debout et en criant : Vive le Roi !

(3)     Michel Bareau était huissier à Fontenay lorsque survint la Révolution.

Sur le point d'être incarcéré comme suspect, il quitta Fontenay, vers le mois d'août 1793, et se rendit à Châtillon, où Carrier, procureur général près le Conseil supérieur de l'armée vendéenne, l'employa en qualité de courrier. Arrêté, le 20 octobre suivant, par les troupes républicaines, au moulin Garot, paroisse de Saint-Maurice-le-Girard, il fut amené à Fontenay et condamné à mort.

(4) Un autre membre de cette famile, René Villeneuve, « travailleur aux mines »  de la Ramée, paroisse du Boupère, fut également condamné à mort comme « brigand de la Vendée » par le tribunal criminel de la Sarthe ( 22 nivôse an II).

(5) Un autre Jacques Charron, également originaire du Breuil-Barret, fut exécuté à Niort, le 3 mars 1794, sur la place de la Brèche (A. Proust, Justice révolutionnaire).

(6) Son père, qui avait également pris part aux guerres de la Vendée, fut mortellement blessé à l'attaque de Candé.

(7) Jean Laroche, aussi de Menomblet, succomba le lendemain 13 nivôse dans la prison de Fontenay.

(8 )En marge de ion jugement, on lit cette note: a Le cœur brodé que por­tait L'Hommedé a été donné par moi à Mme Octave de Rochebrune.

Signé : B.Fillon

 

(9) A qui remonte la responsabilité des horreurs, qui vont être commises ?

Turreau avait écrit au ministre :

« Mon intention est bien de tout incendier, de ne réserver que les points nécessaires à établir les cantonnements propres à l’anéantissement des rebelles.

Mais cette grande mesure doit être prescrite par vous. Je suis l’agent passif du corps législatif que vous représentez en cette partie. Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et des enfants que je rencontrerai dans le pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette ma responsabilité à couvert. »

L’arrêté ne lui est pas fourni. Cependant les instructions aux généraux commandant les colonnes sont très précises : « On emploiera tous les moyens de découvrir les rebelles ; tous seront passés au fil de la baïonnette ; les villages, métairies, bois, landes, genets, et généralement tout ce qui peut être brûlé, seront livrés aux flammes... «

Aucun village ou métairie ne pourra être brûlé qu’on n’en ait auparavant enlevé tous les grains battus ou en gerbes, et généralement, tous les objets de subsistance ; et, supposant que l’enlèvement des objets éprouvât quelque retard et empêchât qu’on ne brûlât sur-le-champ les villages et métairies qu’on doit incendier, les colonnes les épargneront pour ne pas différer leur marche ; mais, quelque chose qui arrive, les chefs de chaque colonne ne pourront se dispenser d’être rendus le 27 janvier au dernier lieu qui leur est indiqué. »

Les rapports des chefs de colonnes sont atroces.

Cordellier écrit de Beaulieu, le 22 :

« La municipalité m’a déclaré qu’il n’existait de contre-révolutionnaires que des femmes, dont les maris s’étaient réunis aux brigands ; comme elles me paraissent suspectes, je leur ferai donner demain leur déjeuner. »

Le 23, Boucret rapporte à Turreau :

« Lorsque tout sera évacué, je ne veux pas qu’il en reste un vestige, et le pays sera purgé par le fer et le feu. Il ne m’échappera pas un brigand. Ce matin, j’ai fait fusiller quatorze femmes et filles. »

Mais, le plus inhumain fut sans contredit Grignon. « Le général Grignon, a dit au Comité de Sûreté générale le maire de la Flocellière, arrive aux Essarts, a fait égorger vingt jeunes gens qui s’étaient conformés à la proclamation des représentants du peuple, avaient remis leurs armes, et se comportaient bien. Ils m’avaient, en qualité de commissaire du district, aidé à briser les cloches de dix églises, et à désarmer au moins deux cents brigands.

Il fit égorger les officiers municipaux en écharpe, et cela par une erreur de nom qu’il ne donna pas le temps d’expliquer. Dans le reste de la paroisse, il fusilla de toutes mains, sans exception ni formalité...

Dix hommes de ma garde nationale furent sabrés, dont deux furent mal tués et en réchappèrent.

 A la Flocellière, j’offris une liste des grands coupables; il me dit que c’était inutile. Il fît égorger les hommes de ma commune sans me consulter. La troupe pilla, incendia à tort et à travers. Je ne mentionne pas les cadavres épars faits par les soldats. On coupa un Patriote et sa servante en morceaux, ainsi que deux vieilles femmes dont une était en enfance. »

L’indignation fut unanime à la Convention, quand on apprit les crimes abominables commis par les généraux des colonnes infernales.

 L’Assemblée décréta aussitôt l'arrestation de Turreau, de Grignon, et « celle du général Carpentier, ci-devant curé de Saumur. »

 De même Carrier, qui avait déshonoré la République à Nantes, par ses atrocités et ses horribles noyades, fut traduit devant le Tribunal Révolutionnaire et condamné à mort avec deux de ses principaux complices.

Il faut le dire, à l’honneur de la Convention, qui pourtant n’hésitait pas à envoyer les siens à l’échafaud, et n’avait pas les nerfs trop délicats, chaque fois qu’elle apprit des atrocités commises par les troupes républicaines, elle en punit immédiatement les auteurs.

Mais, c’est le propre de la guerre et principalement de la guerre civile, de réveiller chez l’homme la bête endormie et de surexciter les plus mauvais instincts.

Au pays vendéen, description, histoire, langage, sites et monuments... / G. Guillemet