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PHystorique- Les Portes du Temps
7 juin 2022

1473 Harpedanne de Belleville - Montaigu échange ses terres et châteaux avec le roi Louis XI

1473 Harpedanne de Belleville - Montaigu échange ses terres et châteaux avec le roi Louis XI

Maison d’origine anglaise dont une branche s’établit en Poitou lors de l’occupation qui suivit le traité de Brétigny, et y resta fixée après la soumission du pays à Charles V ; en effet, Jean Harpedanne, le jeune, élevé par son oncle, Olivier de Clisson, s’attacha au service de la France.

On trouve ce nom écrit tantôt Harpeden, Harpedane, tantôt d’Harpedenne ou d’Harpedaine ;

Ce nom a été abandoné, au commencement du XV e siècle, par la famille, qui ne fut plus connue que sous le nom de Belleville; ce n’est qu’à la fin du XVIII e qu’elle reprit son nom patronymique.

Divisée en plusieurs branches, cette maison a joué un rôle considérable en Poitou jusqu’à la fin du XVII e siècle et a possédé, dans cette province et dans la Saintonge et provinces voisines, de très nombreuses et riches seigneuries.

 Elle est encore représentée par plusieurs rameaux.

Les renseignements qui nous ont servi à établir cette généalogie sont extraits, pour la partie la plus ancienne, du Recueil des documents concernant le Poitou, contenus dans les registres de la Chancellerie de France, publié par M. Paul Guérin dans les Archives Historiques du Poitou (onze vol.)-

Nous avons consulté également les divers fonds du Cabinet des Titres de la Bibl. Nat., entre autres les Carrés de d’Hozier, le Nouveau d’Hozier, les Preuves de la Petite Ecurie, les Pièces Originales ; le Nobliaire du Limousin, I., p. 169- 170, celui de Guyenne par M. O’Gilvy, l’Histoire généalogique des Grands officiers de la Couronne du P. Anselme, les Mémoires et Bulletins des Sociétés savantes du Poitou et de la Saintonge.

Enfin les communications de la famille nous ont été d’un grand secours pour l’époque actuelle.

Blason : Gironné de vair et de gueules de 10 pièces (d’Hozier).

Harpedanne (Jeanne), est dite, vers 1400, épouse de Louis Vernon, gentilhomme écossais. (Gén. Vernon, d’après le P. Anselme). Harpedanne (le sgr d’) fut tué à la bataille de Verneuil en 1424, d’après Monstrelet, qui le nomme a le fils de Harpedanne ». (Impôt du sang).

Harpedanne de Belleville (Benoite) épousa Bastien ou peut-être Bertrand Bonnet, et, devenue veuve, se remaria en 1481 à Huchon Yval- les, Ec., sgr de Pautrot (Vernoux-sur-Boutonne, (D.-S.). (Gie Bonnet).

 Harpedanne (François), Ec., sgr de la Mothe Fraigneau, donna quittance, le 27 juin 1477, d’une somme de 10 écus qu’on lui payait pour amortir une rente de 100 boisseaux de froment.

Harpedanne de Belleville (Louis), Ec., sgr de Belleville, épousa Anne Thibault de la Carte, fille de Gabriel, Ec., sgr de la Carte, et de Renée des Francs, le 16 sept. 1580, et en eut Antoine, Ec., qui, le 16 déc. 1598, reçut une donation de son grand oncle Jean des Francs, Ec., sgr de la Maison-Neuve des Francs (d’Hozier, Gén. Thibault).

Harpedanne de Belleville (Guy), M. Louis. Audiat, dans son étude sur Nicolas Pasquier, parue dans le Bulletin de la Sté-Archéologique de la Charente, 1873-74, p. 269, le dit Ec. de la reine Isabelle, douairière de France ; il aurait vendu, le 9 fév. 1591, avec Geoffroy de Montaigne, les baronnies de Lomarque et de Saussac, en Médoc, à Jacques de Matignon, Cte de Thorigny. Ils les avaient achetées après saisies faites sür les de Foix-Candale, à la requête de Pierre Arnoul, sgr de Nieuil le Virouil.

 M. Audiat le dit également frère de Renée Harpedanne, seconde femme de Raymond Eyquem de Montaigne, et cette dernière veuve, lors de son mariage, en 1556 avec Raymond de Montaigne, de N. Vigier de Cosnac. Elle serait fille de Charles (plutôt Claude), Cte de Cosnac, et de Jeanne de Durfort de Duras. (6- deg., § II).

En réalité, elle est fille de Jean et de Jacquette de Ste-Flayve, sa première femme, père de Claude. (5 e deg., § II).

Harpedanne de Belleville (Alexis), supérieur des Recollets d’Archiac, en 1652, gardien des Recollets de Pons, en 1659, puis de Saintes en 1663. (L. Audiat ; loco cit., p. 269).

Belleville (Françoise Harpedanne dite de), épouse de René le Forestier, Ec., sgr de la Romade, eut une fille, Marie, baptisée à St- Ciers du Tallion, le 9 déc. 1665. (Rev. Saint, et Aunis. XX, p. 375).

 

 

Généalogie de la Branche de Belleville.

Harpedanne (Jean 1 er du nom), chev. anglais, possédait le manoir de Raine, dans le Devonshire.

Jean Chandos, qu’il accompagnait lorsque le lieutenant d’Edouard III pris possession du Poitou et de la Saintonge, le nomma, le 1 er octobre 1361, châtelain de Fontenay-le-Comte, en remplacement de Perreau Cousin, qui y commandait pour le roi de France.

Le premier de ces actes est un mandement de « Jehan de Harpedanne, chevalier, seneschal de Saintonge, chastellain et capitaine des chastel, ville et chastellenie de Fontenay pour le prince de Galles », ordonnant aux habitants de onze paroisses voisines de faire le guet au château, les réparations des douves des fortifications et les charrois nécessaires pour ces travaux.

Il fut aussi, d’après Baudouin de Fréville, sénéchal de Saintonge, titre qu’il prit avec celui de capitaine de Fontenay, dans plusieurs actes publiés par B. Fillon, datés des 14 et 27 nov. 1369 et du 25 sept. 1371. (Hist. de Fontenay-le- Comte et Jean Chandos, connétable d’Aquitaine).

 Les services militaires que Jean Harpedanne rendit à Edouard II et au Prince de Galles sont rapportés par Froissart.

Ce chroniqueur vante particulièrement son empressement à se porter au secours du Cte de Pembroke, et ses efforts courageux et désespérés lors du combat naval livré le 23 juin 1372 devant la Rochelle.

 Fait prisonnier avec Pembroke, Guichard d’Angles et autres chevaliers, et emmené en Espagne, il ne recouvra sa liberté que dans les premiers jours de l’année 1375. (Froissart, éd. Siméon Luce. VIII).

Jean Harpedanne fut nommé sénéchal d’Aquitaine le 1 er mars 1384 (v.s.), d’après M. Kervyn de Lettenhove (édit, de Froissart, XXI, p. 526). On peut voir, en cet endroit, le résumé des principaux événements auxquels ce personnage fut mêlé pendant les dernières années de sa vie.

 Il est mentionné pour la dernière fois, en avril ou niai 1387, lorsqu'il se rendit à Bayonne, au- devant du duc de Lancastre qui revenait de son expédition de Galicie et dans le royaume de Léon.

Sa mort dut arriver deux ans après, au plus tard, car on trouve sa veuve remariée avant le mois de juin 1390.

Jean avait épousé, sans doute après qu’Olivier IV de Clisson eut été remis en possession des biens de ses parents, c’est-à-dire postérieurement à sept. 1361, Jeanne de Clisson, la plus jeune fille d’Olivier III, et de Jeanne de Belleville, et en eut un fils unique, qui suit, Jean.

Jeanne de Clisson mourut jeune, on ne sait exactement en quelle année, mais avant 1372, car à cette époque son mari avait déjà épousé, en secondes noces, Catherine Sénéchal de Mortemer. (Froissart, éd. S. Luce, VIII).

Elle était fille de Guy Sénéchal, seigneur de Mortemer, et de Radegonde Béchet, dont il a été question dans notre précédent volume. (Voy. p. 58 note, 283 note, 365, 402 et note), et que nous retrouverons ci-dessous dans un acte de septembre 1390.

On y voit qu’elle n’avait que quatorze ans, lorsqu’elle épousa Jean Harpedenne (n° DCCXLVI).

C’est à elle que Froissart attribue la résistance à Du Guesclin, lorsque le connétable vint, le 9 octobre 1372, pour s’emparer de Fontenay-le-Comte, où elle résidait en l’absence de son mari, prisonnier en Espagne (t. IV, p. 283, note).

==> Guerre de Cent-ans dans le Bas-Poitou, prise de Fontenay le Comte par Bertrand du Guesclin (Time Travel 12 Oct 1372)

 

Cette résistance ne dut pas être si grande puisqu’on voit que la ville se rendit amiablement ; ce qui exclut toute idée de résistance sérieuse.

Catherine Sénéchal rejoignit son mari après la soumission complète du Poitou, l’accompagna en Guyenne et en Angleterre et ne revint en France qu’après sa mort.

 Elle contracta alors une seconde alliance avec un chevalier de la maison du duc de Berry, nommé Etienne d’Avantois et obtint, par lettres du roi Charles, données à Compiègne, au mois de sept. 1390, la restitution de ses domaines du Poitou, confisquée en raison de sa fuite en Angleterre avec son premier mari, Jean Harpedanne, et rémission des peines qu’elle pouvait avoir encourues pour ce fait.

On voit dans cet acte qu’elle n’avait que 14 ans lorsque ses parents l’avaient mariée à Jean Harpedanne. (Arch. Nat. JJ. 139, n° 96, f° 113).

Jean Harpedanne avait un frère, Thomelin, qui avait possédé, pendant l’occupation anglaise, plusieurs terres en Poitou, et en Saintonge, qui furent confisquées par le roi et données plus tard à son neveu Jean II Harpedanne, avec celles de Jean 1 er Harpedanne, son père, qui avaient également été confisquées pour être resté au service du roi d’Angleterre.

 

Février 1383 Don à Jean Harpedenne, écuyer, de tous les biens que son oncle Thomelin Harpedenne, originaire d’Angleterre, avait possédés en Poitou, en Saintonge et en toutes autres parties du royaume, pendant l’occupation anglaise, et restitution au même des héritages confisqués sur son père Jean Harpedenne, chevalier, demeuré au service du roi d’Angleterre.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que comme ou temps que la duchié de Guyenne estoit en l’obeissance de noz ennemis d’Angleterre, Thomelin Harpedanne, né d’Angleterre, oncle de nostre amé et feal Jehan Harpedanne (1), escuier, tenist et possidast à certains tiltres ès pays de Poitou, de Xantonge et d’ailleurs en nostre royaume, plusieurs herbergemens, terres, rentes, possessions et biens, tant en fiefs comme en censive, lequel Thomelin est trespassez en l’obeissance de noz ennemis ; par quoy tous les heritaiges et biens qu’il tenoit furent acquis à nostre très chier seigneur et pere, dont Dieux ait l’ame, comme forfaiz et confisquiez, et il soit ainsi que le dit Jehan, son nepveu, dès le temps de son enfance ait tousjours demouré en nostre obeissance et de nostre dit feu seigneur et pere, et ait loyalment servy nostre dit seigneur et nous en noz guerres, en la compaignie de nostre très chier et feal cousin le sire de Cliçon, nostre connestable, son oncle, et est bien ordennez de nous grandement servir ou temps advenir. Nous, considerans les services dessus diz et pour contemplacion de nostre dit cousin et connestable, et aussi attendu la prochaineté du sanc et lignage d’entre les diz feu Thomelin et le dit Jehan, son nepveu, de nostre grace especial, plaine puissance et auctorité royal, ycellui Jehan avons restitué et restituons, par la teneur de ces presentes, à toute la succession et generalment à tous les heritaiges, terres, biens, droiz et possessions quelconques que tenoit le dit Thomelin, en son vivant, ès pays dessus diz. Et d’abondant tous iceulx heritaiges et biens, et aussi tous les heritaiges et biens que tenoit ès diz pays Jehan Harpedenne, chevalier, pere du dit escuier, le quel chevalier, né d’Angleterre, a tenu et tient la partie de noz ennemis, de quelque valeur que soient iceulx biens, avons donné et donnons par ces presentes au dit escuier, pour lui, ses hoirs, successeurs et ayans cause, estans et qui seront en nostre obeissance, non obstant quelconques dons autrefoiz faiz des terres et biens dessus diz à autres personnes quelconques. Si donnons en mandement à noz amez et feaulz gens de nostre Parlement, aux seneschaulx d’Angolesme et de Xantonge, au gouverneur de nostre ville de la Rochelle, et à leurs lieuxtenans, et à tous noz autres justiciers et officiers, et à chascun d’eulx, si comme à lui appartendra, que des dictes restitucion et donnacion facent et laissent joir et user le dit Jehan, ses hoirs, successeurs et ayans cause paisiblement, sanz aucun empeschement. Et que ce soit ferme chose et estable à tousjours, nous avons fait mettre à ces presentes nostre seel ordenné en l’absence du grant. Sauf en autres choses nostre droit et l’autrui en toutes.

Donné à Paris, l’an de grace míl ccc. iiiixx et deux, et de nostre regne le tiers, ou mois de fevrier.

Par le roy, à la relacion de messeigneurs les ducs de Berry et de Bourgongne. J. Tabari.

 

Harpedanne (Jean II), naquit à Fontenay- le-Comte pendant que son père en était gouverneur et fut baptisé en l’église Notre Dame de Fontenay.

Ce fut, sans doute en souvenir de cet événement qu’il fit une donation à cette église à la condition d’y célébrer une messe le samedi de chaque semaine entre le soleil levant et l’heure de prime. (Beauchet-Filleau, Dict. des familles de l’anc. Poitou, t. II, p. 206.

Cet ouvrage fournit quelques renseignements, mais la plupart sont erronés ; la biographie du père et du fils y est constamment confondue). Jean II devait avoir environ vingt ans à l’époque où le roi lui fit don des biens de son oncle, Thomelin.

 

Il prend dans cet acte le titre de seigneur de Belleville, de Montaigu (du chef de sa mère), de l’hôtel de la Chopine (situé hors la ville de Fontenay, près la porte St-Michel), et de la Forêt Nizeau.

 Jean II devait avoir environ 20 ans en fév. 1383, date à laquelle le roi lui fit don des biens de son oncle Thomelin et restitution des héritages confisqués sur son père. (Arch. Nat. JJ. 122, n° 95, f° 49).

 Grâce à son oncle maternel, Olivier, connétable de Clisson qui avait pris soin de son enfance, il s’attacha du service de la France et s’éleva rapidement à une haute situation.

Le 1 er déc. 1386, il servait à Arras, dans l’armée destinée à envahir l’Angleterre. Il était chambellan de Charles VI, en 1388, et reçoit de ce prince un don de 100 francs, le 13 oct. de cette année. Le duc de Touraine (?) le gratifia d’une somme de 1.200 livres par lettres du 12 août 1389. (Bibl. Nat. P.O).

Froissard le cite, cette année-là, parmi les grands personnages qui assistèrent à l’entrée à Paris de la reine Isabeau de Bavière. Suivant le même chroniqueur, Jean prit part à l’expédition du duc de Bourbon dans les Etats Barbaresques et assista au siège d’Afrique ou Mehedia en Tunisie.

Le 4 avril 1391, il touchait une pension annuelle de 1.000 livres sur le trésor royal et exerçait l’office de sénéchal de Saintonge, suivant des lettres émanées de Lui et datées du 13 avril. Dans cet acte, il s’intitule aussi sgr de Montendre, confisqué sur le Soudan de Latrau, partisan des Anglais.

Le château et la châtellenie de Montendre avaient été donnés une première fois à Jean Harpedanne par le roi Charles VI à une date inconnue, mais antérieure au 13 avril 1391.

Ces lettres ayant été perdues au château de Josselin, lors de la prise de possession de cette place par le duc de Bretagne, le 1 er juil. 1393, le roi les renouvela par lettres datées de Paris le 24 janv. 1398 (n.s.), en récompense des services du dit Jean au fait des guerres. (Arch- Hist. Poit. XXXV,, p. 369).

On trouve ensuite Jean II guerroyant en Guyenne sous Enguerrand de Coucy, pendant les années 1395 et 1396.

A cette dernière date, il est dit sénéchal du Périgord, office qu’il exerçait encore le 23 .mars 1399 (n.s.), suivant des lettres de ce jour lui accordant de la part du roi un don de 1.000 livres tournois en récompense de ses services. (Cab. Titres).

Dans le Grand Gauthier figure un aveu de quelques petits domaines, rendu par Jean II Harpedanne au duc de Berry, comme Comte de Poitou, le 10 janv. 1402.

1403, 9 juillet. Acte par lequel Guy de Laval Retz constitue ses procureurs chargés de faire homologuer par le Parlement la vente faite par lui ce jour-là à Jean Harpedenne (A. N., Xlc 86b, 119).

Après la mort du connétable de Clisson, on procéda, par acte du 5 mai 1408, au partage de ses biens, ou plutôt on refit le partage de la succession d’Olivier III et de Jeanne de Belleville entre les deux filles d’Olivier IV, Béatrix de Clisson, mariée à Alain, Vicomte de Rohan, et Marguerite de Clisson, Comtesse de Penthièvre et Vicomtesse de Limoges, d’une part, et son neveu Jean Harpedanne, fils de Jeanne de Clisson, d’autre part.

Ce dernier eut les terres de Belleville, de Montaigu, de Vendrennes et de la Lande ; la Vicomtesse de Rohan et la Comtesse de Ponthièvre eurent le reste, comprenant les seigneuries de Clisson, de Palluau, de la Garnache, de Châteaumur, des Deffands, du Fief l’Evêque et leurs appartenances (D. Font. XXVI. p. 335).

Jean transigea, les 15 et 18 déc. 1410, avec André, abbé de la Grâce- Dieu, et ses religieux au sujet du fief des Vivets ou Vinets (Nuaillé, Char.-Jnf.).

Dans cette transaction, il accorde aux religieux 10 septiers de blé à prendre sur le fief de Cressé (Cressy) ou aux environs, si celui-ci ne suffit pas, tous les droits qui pourraient appartenir au dit sgr sur le dit fief au devoir de 1 franc de devoir annuel.

Les religieux cèdent à perpétuité au seigneur de Belleville tous les droits qu’ils avaient sur le dit fief des Vinets que le dit sgr prétendait lui appartenir (Arch. Saint, et Aunis ; XXVII, p. 24, 74, 219, 229).

 Le 10 oct. 1415, François de Montbéron, Vicomte d’Aunay, et Louise de Clermont, sa femme, vendirent à Jean Harpedanne les terres de Cosnac sur Gironde et de Mirambeau, moyennant 8000 écus d’or.

 Il était aussi sgr de St- Hilaire-le-Vouhis (.Vend.) et de Mareuil (Id.) et soutenait un procès, le 4 août 1418 contre Georges de la Trémoille, au sujet de la justice de ses terres (Arch. Nat. Xia 4792, f° 59, V°).

Il intervint comme sgr, les 1 er août 1415 et 15 sept 1418, dans une contestation, jugée en parlement, entre les habitants de la ville de Montaigu et ceux de la châtellenie au sujet du guet.

 Enfin, comme seigneur de Belleville et de Montaigu, il eut un différend grave avec Maurice de Volvire et ensuite avec Nicolas de Volvire, son frère et héritier, sgr de Rocheservière et de Ruffec.

Il s’agissait d’une véritable guerre privée.

Les partisans de Volvire avaient fait le siège de Montaigu et de Vendrennes, comme on l’apprend par des plaidoiries datées des 14 juil. et 16 août 1429. (Arch. Nat. X 2a 18 f°, 164v° et 172 v°).

Jean Harpedanne eut de nombreux démêlés avec ses voisins.

Il avait fait saisir Chaillé- les-Marais (Vend.) sur l’Evêque et le chapitre de Maillezais, sous prétexte de défaut d’hommage.

Dans un arrêt relatif à cette affaire, rendu le 13 juil. 1420 (Id. Xi a 9190. f° 114), il est qualifié seigneur de Belleville et de Mervent.

Cette dernière seigneurie faisait partie des possessions du sire de Parthenay, mais Jean prétendait que, lors de la Confiscation des biens de Jean Larchévêque, Charles VII, alors dauphin, lui avait donné la ville de Mervent en paiement d’une somme de 15.000 livres tournois qu’il avait prêtée à ce prince.

Le sire de Parthenay qui avait vendu sa succession au roi mais qui n’était pas encore payé, ne voulut pas ratifier cet arrangement.

Au mois d’oct. 1425, comme Jean Harpedanne se rendait aux Etats assemblés à Poitiers, Jean Larchévêque le fit arrêter avec ses bagages, sa vaisselle et ses bijoux et conduire au château de Parthenay.

Là, il le retint prisonnier dans la tour de Bière et lui déclara qu’il n’en sortirait qu’après avoir renoncé à la possession de Mervent.

 

Malgré les ordres du roi il ne voulut pas le relâcher et il le contraignit à signer un acte par lequel il faisait abandon de Mervent ; une fois libre, Jean Harpedanne déclara l’engagement nul et intenta un procès à Jean Larchévêque.

Ce dernier étant mort avant le jugement (1427), le sire de Belleville s’en prit à ses héritiers.

Cette affaire n’était pas terminée en mai 1432 (Id. Xi a 9200. f° 36, 42).

Jean avait acheté de Stabon de la Heuse, la terre de St-Hilaire- le-Vouhis, relevant de Mareuil-sur-le-Lay.

Nous avons vu qu’il était en contestation, en 1418, avec Georges de la Trémoille. Celui-ci, alors sgr de Mareuil, prétendait que le nouvel acquéreur devait lui présenter ses titres dans les 40 jours et lui payer un droit.

Cette formalité n’ayant pas été remplie, il fit saisir la terre et percevoir les revenus à son profit, comme on le voit par un arrêt du 8 août 1421 (Id. Id. 9190. f° 165 v°).

Le sire de Belleville eut encore des procès contre Gilles de Rais, sgr de Pouzauges, et Catherine de Thouars, sa femme, le 21 mai 1428.

Contre Léonard Thevenin, sur lequel il avait fait opérer une saisie (11 sept. 1429), contre Simon Oujard (23 déc. 1429) et contre Pierre Chasteigner, Ec., le 10 fév. 1430 (n. s.) (Id. Id.).

Une autre affaire judiciaire occupa les dernières années de Jean Harpedanne.

En 1406 et années suivantes, il avait été chargé de la tutelle de Jean Chaudrier, fils de Louis et de Blanche de Montendre.

Son pupille, étant devenu majeur, s’était marié à Jeanne de Coulaines, dont il avait eu 2 fils, René et Jean, et était mort à son tour.

Avant le 6 août 1429, Jean Harpedanne fut ajourné au Parlement par la veuve de Jean Chaudrier et par Renaud Girard de Bazoges qui avaient la garde et la tutelle de René et Jean, encore mineurs.

Invité à représenter l’inventaire qu’il avait du faire dresser après le décès du père de son pupille et les pièces de compte de son administration, il demanda, et obtint des délais d’année en année. Enfin, il déclara qu’il avait eu de son pupille et des parents de celui- ci une quittance générale.

Le dernier acte de cette procédure porte la date du 23 fév. 1434. C’est un appointement ordonnant que la prétendue quittance devra être présentée le lendemain de Quasimodo (Id. Id. Xi a 9190 f° 140, v° et 9194, f° 45 et 51).

 Il fit son testament le 13 juin 1434 et mourut le 8 ou 9 juil. de la même année.

Jean Harpedanne fut sénéchal de Saintonge à deux reprises différentes.

Nous l’avons vu comme tel en 1391, mais il ne l’était plus en 1397, car à cette époque, c’était Guillaume de Torsay.

Il le redevint en 1402, année où il présida le combat de Montendre, l’était encore en 1404 et fait remplacé en 1407 par Jean de Fontaines.

Jean Harpedanne, qualifié de sgr de Nuaillé et de Montendre, chambellan du roi, reçut en don le 13 mars 1401 d’Aimery de Lesque, bourgeois et échevin de la Rochelle, la terre, dite la terre de Fransac, d’un revenu de 200 livres tournois, à la Fons, près la Rochelle.

 Cette donation fut confirmée par le roi en son conseil par lettres datées de Paris le 1 er juil. 1402 (Arch. Nat. JJ. 157, n° 328, p. 201).

Il avait acquis les droits de Guyon de Laval sur Taillebourg et la terre du Cluzeau, moyennant 14.300 livres et ceux de Jean Larchévêque pour 200 livres de rente.

Charles VII, par lettres données à Paris, au mois d’avril 1407, déclara pour la sûreté et défense du pays, que ces villes, terres et dépendances seront désarmées, unies à la Couronne et qu’une somme d’argent sera allouée au sire de Belleville à titre de dédommagement. Il reçut le prix qu’il avait versé (Id. JJ. 161. n° 321. f° 216)

 Sous la mairie de Guillaume Parthenay, Jean fut envoyé, comme lieutenant et commissaire du roi, au mois d’août 1412, pour remettre la ville de Poitiers au duc de Berry (Ledain. Maires de Poitiers, p. 326).

Il rendit aveu de Montaigu, à Thouars, le 4 déc. 1424 (Fiefs de Thouars, p. 23) assista, avec Jeanne d’Arc, au siège d’Orléans en 1429 (Chron, Bas. Poit. IV. p. 71) et fonda un anniversaire dans l’abbaye de la Grâce-Dieu, le 22 janv. 1430, moyennant le don de deux terres situées près de l’hotel de Brie (Andilly. Char.-Inf.) (Arch. Saint, et Aunis. XXVII. p. 20).

Enfin, le 3 mai 1433, il régla sa succession au profit de Jean de Belleville sgr de Mirambeau son fils ainé, et en raison de son mariage avec Marguerite de Valois, fille naturelle de Charles VI.

==> Marguerite de Valois Dame de Montaigu et Belleville en Poitou amie d’Agnès Sorel.

 

 

Jean Harpedanne s’était marié deux fois : tout d’abord en 1404 (Besly. Arch. Hist. Poit. IX. p. 72) à Jeanne d'Aspremont, veuve de Savary de Vivonne, seigneur des Essarts, Thors et d’Esnandes et fille de Galois, sgr de Rié, Aizenay, Poiroux et Régnac.

 Le 25 nov. 1410, Jean était en procès avec Renaud de Vivonne, sgr de Thors, fils de sa femme, au sujet de la terre de Regnac sur laquelle l’un et l’autre avaient des prétentions (D. Font. XVII. 523).

A cette date, Jeanne d’Aspremont était morte depuis plusieurs années et n’eut sans doute pas d’enfant de son second mariage, car il n’en est fait mention nulle part..

 

22 juin 1430, 22 juin — Fondation d'anniversaires dans l'abbaye de La Grâce-Dieu en Aunis par Jean Harpedanne, seigneur de Belleville, de Montaigu et de Lemeix don de deux terres situées près de La Brie..

— Bibliothèque de Poitiers, dom Fonteneau, t. XXVII bis, p. 201, d'après original à l'abbaye de La Grâce-Dieu. Sceau perdu pendant par bande de parchemin.

Sachent tous présens et à venir que nous, Jehan Harpedenne, seigneur de Belleville, de Montagu et de Lemeix, pour la très grant dévotion que avons à Dieu, à la benoiste vierge Marie et à l'abbaye et moustier Notre-Dame de La Grâce-Dieu de l'ordre de Cistaux au diocèse de Xaintes, et afin que nous et nos père et mère et nos amis trespassés soient, perpétuellement participans et acueillis ès bienfais, prières, oraisons et sufrages qui en la ditte abbaye seront fais, dits, chantés et célébrés, et aussy pource que les dits religieux, prieur et couvent de la dite abbaye de La Grâce Dieu, et leurs successeurs en icelle, soyent perpétuellement tenus faire dire, chanter et celebrer, c'est à sçavoir pour chacun an deux adversaires solemnez à diacre et soudiacre, esquels anniversaires dire et célébrer, l'abbé doit estre présent et adsistant, s'il est en ladite abbaye, et tous les religieux dudit couvent qui seront ledit jour audit moustier, et doit estre chanté et célébré l'un des dis anniversaires le tiers jour d'octobre et l'autre le mercredy après pasques ; en cas qu'il n'y auroit empêchement et se empêchement y avoit, ils seront tenus les faire le plus prochain jour desdits anniversaires et à la fin desdits anniversaires dire, chanter un Subvenite au dit moutier bien et solennellement avec les collectes Inclina absolve et Fidelium, et tout en abits et manière dus et acoutumés en tel cas, et faire dire chacun an et perpétuellement en chacunne messe à notes du couvent, tant que nous serons en vie, l'oraison et colecte Concede nos famulos tuos, et emprès nostre trépas, Deus cui proprium est misereri semper et parare ou lieu de ladicte collecte Concedé nos, et seront tenus lesdits religieux, abbé, prieur et couvent, faire mettre par escrit en leur marturege les choses dessusdites à fin de perpétuel mémoire ;

nous ledit Jean Harpedenne, pour les causes dessusdites et en augmentation et accroissement de ladicte abbaye de Notre-Dame, de certaine sciance, de. notre bon gré, de notre bonne et agréable voulenté, de notre bon vouloir, propos et avis délibéré, avons donné, baillé, légué, cédé, transporté, livré, et par ces présentes, donnons, baillons, livrons et octroyons à toujours mais et à perpétuité, pour nous, nos hoirs et successeurs, et pour tous ceux qui de nous auront cause, auxdits religieux, abbé, prieur et couvent et à leurs successeurs audit moutier, c'est à savoir deux pièces de terre assises près l'hostel de La Brie apartenant audit moustier, dont la première pièce se Lient d'un coté à la terre de feu Jacques Oger et d'autre coté à la terre franche de La Brie appelée La Commerinière et au pré d'Estivoles, le chemin entre deux, et d'un bout au clou et motte du molin de ladicte Brie, le chemin entre deux, et d'autre bout à la terre de Hélietin Viger et à un désert qui fut de Guillaume Vincent et par avant à Jean Mahon, et la seconde pièce se tient d'un coté au clou et garenne de ladicte Brie, et d'autre coté à la terre de Jean Lempereur et de Toussain Poignée et Desgodes... et nous en sommes desmis, desvetus et desaisis pour nous et pour les notres et en avons vestus et saisis lesdits religieux.

Donné le 22 juin 1430.

 

 En secondes noces, Jean Harpedanne épousa Jeanne (appelée le plus souvent Jovine) de Mussidan, qui devait être fille de Raymond de Montaud, sgr de Mussidan, de Blaye, de Ste Néomaye et du Coudray-Salbart, et de Marguerite d’Albret.

Elle survécut à son mari et lui donna : 1° Jean, qui suit ; 2° Olivier, sgr de Mirambeau, qui ainsi que son frère aîné abandonna le nom de Harpedanne et ne fut plus, connu que sous celui de Belleville.

A la mort de leur père, son frère Jean mit la main sur tous les biens de la succession, prétendant que son frère avait été déshérité ; il lui fit cependant offrir la terre et le manoir de St-Hilaire-le-Vouhis.

Olivier refusa cette aumône et réclama la part qui devait lui revenir légitimement.

 Il poursuivit son frère devant le Parlement ; la cause fut plaidée le 26 août 1435. Jean, après avoir posé en principe qu’un père avait toujours le droit de deshériter son fils quand celui-ci s’était rendu coupable d’ingratitude envers lui ou avait contracté alliance avec ses ennemis et que la coutume permettait au père de donner à l’un de ses fils tous ses conquets, accusait son frère d’avoir pris Nuaillé de force, d’y avoir pris les meubles de son père et de s’être allié avec les Chabot qui faisaient la guerre à leur père ; ce que voyant, celui-ci déclara qu’Olivier serait privé de toute participation à l’héritage de ses biens patrimoniaux. Jean prétendait s’être interposé, à deux reprises différentes, pour réconcilier le père et le fils, mais qu’Olivier, appelé à Montaigu pour ce motif, en profita pour piller la vaisselle et les chevaux.

Ce que voyant, son père, persista dans son intention de le déshériter et par son testament, il avait manifesté sa volonté formelle que Montaigu et les terres qui lui venaient de sa mère (Jeanne de Clisson) demeureraient à l’aîné, ce que, du reste, Charles VII en mariant sa sœur naturelle à Jean de Belleville, avait ratifié.

Jean reprochait, en outre, à son frère, d'avoir après la mort de leur père, pris d’assaut la Motte-Fresneau ainsi que Nuaillé et c’est pourquoi il ne voulait plus recevoir son frère.

Olivier niait la plupart des accusations de son frère ; il n’avait pas pris Nuaillé de force, mais y était venu pour repousser des gens de guerre étrangers qui s’étaient introduits ; que, du reste, son père, à son lit de mort, avait déclaré que chacun de ses fils devait avoir son droit, et que lorsqu’il était revenu des guerres blessé et malade, son frère n’avait pas voulu le recevoir.

Peu de jours après, par arrêt du 4 sept. 1435, le Parlement accorda à Olivier une première provision de 50 livres tournois que Jean ne paya qu’à la fin de décembre seulement.

Puis, le 4 août 1436, la cour rendit un arrêt de recréance, accordant à Olivier la jouissance provisionnelle, pendant la durée du procès d’une partie des revenus de la succession paternelle qui était considérable comme on le voit par la nomenclature suivante : deux douzièmes sur les Seigneuries de Montaigu, Belleville, Vendrennes, La Lande, La Chapelle-Themer et autres héritages nobles assis entre la Dive et la Sèvre et entre la Sèvre et la mer et aussi dans les châtellenies de Vouvant, Mervent et Fontenay-le- Comte ; un douzième sur les terres nobles situées dans la Gâtine, renvoi au défendeur du choix d’un château ou manoir noble par prérogative d’aînesse, sur les terres de Nuaillé, Longèves, Loiré, le Breuil-Bertin, la Motte- Fresneau et autres sises au gouvernement de la Rochelle et en Saintonge, deçà de la Charente.

Jean eut le cinquième et le principal château et Olivier préleva le quart du restant ; en ce qui concernait les biens meubles et héritages roturiers, où qu’ils fussent situés, la cour en adjugeait à Olivier le quart et décidait que toutes ces recréances se prendraient à partir du 9 juil. 1435. (Arch. Nat. X ia 9194, f° 144 ; 9193, f° 106 v° et 159 bis).

Le procès entre les deux frères dut se terminer par un accord aux termes duquel Olivier fut mis en possession, entre autres biens provenant de son père, de la sgie de Mirambeau, car dans des lettres d’abolition qui furent données en sa faveur en avril 1446, pour tous ses excès de guerre et particulièrement pour sa complicité dans la rébellion de Jean de la Roche, sgr de Barbezieux, sénéchal du Poitou, son cousin germain, contre l’autorité royale, il est qualifié sgr de Mirambeau (Arch. Nat. JJ. 177, n° 196, f° 132 v°).

 Olivier épousa, le 8 déc. 1428, Brunissente de Montberon, dame de Mirebel, fille de François, Bon de Montberon et Yte d’Aunay, et de Louise de Clermont, dont il eut au moins trois fils : Guyot, François et Benoit, qui, le 2 fév. 1446, étaient sous la tutelle d’Armand de Bourdeille, Chev., qui avait épousé Brunissente de Montberon, veuve du dit Olivier.

Ce dernier avait acheté de Jean du Puy du Fou, Chevalier, seigneur du Bois de la Fraignée, le tiers de Cramahé, que le dit Arnaud de Bourdeille payait à cette date du 2 fév. 1446. (Cab, de d’Hozier, 892, de Belleville).

Deux des fils d’Olivier, non nommés, s’étant rendus coupables de crimes et délits au prieuré et maison noble de la Nevoire, dépendant de l’abbaye de la Grâce-Dieu, par lettres données à Poitiers en mars 1464, le roi Louis XI ordonna à son huissier en Parlement de les poursuivre. (Arch. Saint, et Aunis. XXVII, p. 244-246).

Nous ignorons l’issue des poursuites et la destinée de ces trois enfants ; 3° Jeanne, dite fille aînée de Jean II Harpedanne n'était pas mariée à la mort de son père ; elle demeura d’abord sous la garde de son frère aîné qui voulait la marier à Gallois de Villiers contre le gré de ses autres parents qui en appelèrent au Parlement.

Celui-ci, par arrêt du 16 janv. 1436 (n.s.) ordonna que Jeanne serait soustraite à l’autorité de Jean de Belleville et donnée en garde à Guillaume, seigneur d’Argenton.

La cour lui fit en outre défense de s’occuper du mariage de Jeanne sans avoir le consentement de sa mère et de leurs parents.

 Le seigneur d'Argenton ne la garda pas longtemps et Jeanne fut confiée à Jean Rabateau, l’un des présidents du Parlement, puis le 24 fév. 1438, à Pierre de Thuillier, Chev.

Cinq jours après, la cour, après avoir fait interroger Jeanne, prononça la levée du séquestre et la laissa libre de ses actions.

Elle en profita pour se marier au dit Gallois de Villiers, malgré l’opposition de sa mère, avant le mois d'oct. 1443 ; 4° Marguerite, dame d’Ardennes (Charzay, Vend.), lui venant de son père qui en avait fait hommage à Charles VII, le 31 déc. 1425, épousa en janv. 1430, Joachim de Volvire, Chev., sgr de Ruffec, chambellan du duc de Bretagne, et mourut en 1461.

 

 

Jean III Harpedanne, Chevalier, sgr de Belleville, Montaigu, etc., renonça à son nom patronymique (ainsi que son frère, ses soeurs et leur postérité), et ne fut plus connu que sous le nom de Belleville.

Aussitôt la mort de son père, Jean de Belleville eut à soutenir un procès au Parlement, siégeant à Poitiers, contre Jovine de Mussidan, sa mère, au sujet de l’assiette du douaire de celle-ci, et en exécution du testament de son mari.

 Celui-ci lui avait légué une rente viagère de 2.000 livres à assigner sur les immeubles de la succession. De plus, elle réclamait la moitié des acquêts de la communauté, c’est-à-dire des terres de Maillé, en Saintonge, et du Breuil-Bertin, de Longèves, de Loiré, etc.

On voit par les plaidoiries qui furent prononcées les 20 juin et 18 juil. 1435 que le mariage de Jean II Harpedanne avait été célébré à Blaye et le contrat passé à Bordeaux, pendant les trêves entre la France et l’Angleterre, qu’il en était de même pour le sr de Barbezieux, père de Jean de la Roche, sénéchal du Poitou, et que ces circonstances ne pouvaient empêcher ces actes d’être valables comme le prétendait l’avocat de Jean de Belleville. (Arch. Nat. X ia 9200, f° 359, 370 v°).

Le 24 sept. 1435, on trouve un jugement de provision condamnant Jean de Belleville à payer à sa mère, jusqu’à l'arrêt et règlement définitif, une rente annuelle de 600 livres à asseoir sur les revenus de Belleville et des autres terres ayant appartenu en propre à feu Jean Harpedanne, et à lui abandonner pour résidence le château de Belleville avec cette condition que le capitaine qu’il y nommera devra préalablement être agréé par la dite Jovine de Mussidan. (Id. Id. 9193, f° 106).

Ce procès se termina par un accord amiable entre le sire de Belleville et sa mère, le 24 nov. ou le 2 déc. 1435 ; le texte n’a pas été conservé, mais mention s’en trouve dans un inventaire officiel des accords enregistrés au Parlement de Poitiers. (Id. Id. 8604, f° 21).

Ce procès ne fut pas le seul que Jean de Belleville eut à soutenir au sujet de la succession de son père.

L’établissement de sa sœur Jeanne et le partage avec son frère Olivier donnèrent lieu à des contestations, comme nous l’avons vu plus haut.

Il eut aussi un différend avec Mery de Montalembert, sgr de Granzay et l’abbaye des Châtelliers au sujet d’une maison de Nuaillé, fief appartenant à Jean de Belleville.

Ce procès était pendant depuis longtemps, car dès le 4 mai 1430, ledit Montalembert et sa mère poursuivaient Jean II Harpedanne et son fils ainé pour excès et attentats non spécifiés ; l’affaire n’avait pas été plaidée au fond, parce que les défendeurs firent défaut.

Après 27 ans d’interruption, en janv. 1457 (n.s.), Pierre de Montalembert, fils de Mery, reprit le procès et obtint des lettres de relèvement. Jean de Belleville demanda des délais mais on ne sait quelle fut la conclusion de cette affaire.

Le 28 fév. 1447 fut plaidée une affaire criminelle entre Jean de Belleville et Nicolas Queyré, son sénéchal à Montaigu, qui s’accusaient l’un l’autre de divers méfaits.

Il eut encore des démêlés avec le duc d’Anjou qui était demandeur contre lui en cas d’excès le 29 oct. 1451 et un procès criminel fut intenté par lui contre Jean, Nicolas et Denis Payraudeau, le 3 déc. 1455.

Charles VII avait accordé à Jean de Belleville une pension annuelle de 1.000 Livres pendant 10 ans à partir d’oct- 1444. (Bibl. Nat. P.O. 279, p. 7 et 8).

Jean avait fondé, en 1438, l’église collégiale et chapitre de St-Maurice de Montaigu et lui légua, par son testament du 30 juin 1466, la terre et la sgie de Vendrennes, ce qui fut confirmé par Louis XI, par lettres de 1475.

Il mourut peu après 1466..

Comme son père et son ayeul, il se maria deux fois.

D’abord, vers 1428, à Marguerite de, France, dite de Valois, fille naturelle de Charles VI et d'Odette de Champdivers, légitimée par lettres de Charles VII, données à Montrichard en janv. 1428 (n.s.).

Ce dernier, en la mariant à son chambellan, lui fit cadeau de 20.000 moutons d'or, dont la moitié, remise à Jean II Harpedanne devait être employée en achat de terres et héritages au nom de sa bru.

Ce don et cette destination sont rappelés dans une plaidoirie faite au Parlement de Poitiers, le 26 avril 1435, pour Jean de Belleville contre Olivier, son frère. (Arch. Nat. X la 9200, f° 380 v°).

Marguerite de Valois fut attachée à la personne de la reine ; elle était connue à la cour sous le nom de Mademoiselle de Belleville.

Elle mourut avant le 25 janv. 1458, suivant un compte de Mathieu Beauvarlet, commis à la recette générale des princes.

Jean de Belleville épousa, en secondes noces, en 1458, Jeanne de Blois, dite de Bretagne, la plus jeune des filles de Jean, Comte de Penthièvre et de Marguerite de Clisson, qui lui apporta les terres et seigneuries de Bournezeau, Puymaufrais et des Pineaux et dont il n’eut pas d’enfant.

De son premier mariage, Jean eut 5 fils et 1 fille : 1° Louis, qui suit ; 2° Jean, le moins connu des fils de Jean III, paraît le second dans l’ordre de primogéniture.

Il était poursuivi, en 1461, avec ses frères Louis et Antoine et leur père, par Jean Le Breton qui les accusait d’avoir pénétré de force dans sa résidence de la Ferrière et d’avoir commis divers actes de violence sur sa personne et ses biens.

 Il est de nouveau mentionné dans un acte du Parlement du 6 juil. 1469 ainsi que son autre frère, Gilles.

En qualité d’exécuteurs testamentaires de leur feu père, ils se firent donner défaut à cette date, contre un nommé Passageau soi-disant appelant du sénéchal du Poitou et déserteur du dit appel (Arch. Nat. X la . 35).

Jean, qualifié de Doyen de Bourges, protonotaire apostolique et conseiller du parlement de Bordeaux, en 1470, était, avec son frère Gilles en procès avec Louis de Belleville, son neveu. Il était décédé avant le 23 déc. 1478 (Nouv. d'Hozier. 35. Doss. 705) ; 3° Antoine, Ec., épousa Antoinette de Clermont, dame de Surgères, fille d’Antoine, Chev., sgr de Surgères, et de Catherine de Levis, et fut compris dans les poursuites faites à la requête de Jean Le Breton, sgr de la Frayère et autres fiefs de la mouvance de Montaigu, en 1461.

 Le 18 juin 1470, il était en contestation avec son beau-père, Joachim de Velort, sgr de la Chapelle-Bellouin, époux de Catherine de Levis, sa belle-mère, à cause de l’héritage d’Isabelle de Surgères, son aïeule, dont il revendiquait une part, du chef de sa femme.

Comme nous le verrons à l’article de son frère Louis, au sujet du transport fait à Louis XI des château, terre et sgie de Montaigu (avril-mai 1479), par Marguerite de Culant, veuve du dit Louis de Belleville, Antoine prétendit, pour sa part, à une compensation.

 Le roi promit de l’indemniser, ce qu’il fit par lettres datées du Plessis au Parc le 20 avril 1479, ordonnant à Jean Le Sellier, président de la Chambre des enquêtes au Parlement, d’assurer à Antoine 432 livres tournois de rente sur le domaine royal en Poitou et en Saintonge.

Le 18 fév. 1485 (n.s.), la cour de Parlement fit commandement à Antoine de Belleville, à la requête de Louis de Beaumont, évêque de Paris, de rendre à celui-ci tout ce qu’il avait pris et perçu sur les terres de St- Hilaire-le-Vouhis (Vend.) et de la Baude, adjugées par décret au dit Evêque de Paris (Arch. Nat. X ia 1492, f° 66).

Antoine fut encore impliqué dans une affaire criminelle où il était à la fois demandeur et intimé, au sujet du testament de Guillaume Hylairet, dont les exécuteurs étaient parties contre Antoine.

Ces poursuites commencèrent le 7 mars 1485 et on les voit encore en cours le 20 août suivant. On ne connaît pas la date de sa mort, mais sa femme eut, après lui, deux autres maris : 1° Henri de Lévis ; 2° Jean de Maumont, sgr de Tonnay-Boutonne, et n’eut d’enfant d’aucun de ses différents mariages. 4° Gilles, rapporté § II ; 5° Jacques, Ec., sgr d’Andilly-les-Marais (Char.-Inf.) et du Petit Fief le Roy, mouvant du château de la Rochelle.

Se trouvant à Poitiers pour soutenir un procès contre l’Evêque de Luçon, il tua le fermier de la Prévôté de Poitiers et un de ses valets qui étaient venus, à 11 heures du soir, en l’hôtellerie de Mouton où il logeait, pour le mettre en état d’arrestation et obtint rémission de ces meurtres, le 30 mars 1464, à condition d’aller combattre les infidèles. (Arch. Nat. JJ. 199. n° 379. p. 224).

Nous ignorons s’il remplit cette condition, mais nous le trouvons encore poursuivi en parlement par Girard Chrétien, Ec., lieutenant du duc d’Anjou à la Roche-sur-Yon, pour lui avoir donné un coup d’épée et il obtint deux mandements d’ajournement les 7 et 8 fév. 1472 (n.s.).

Jacques rendit hommage au roi pour les terres et sgies d’Andilly et du Petit Fief le Roy, le 17 juil. 1489 (Arch. Nat. P. 554 2 ).

M. Paul Guérin, à qui nous empruntons ces détails, suppose que c’est bien Jacques, 5 e fils de Jean III de Belleville, qui était sgr de ces terres, car le tiers de cette sgie d’Andilly avait appartenu à Louis de Belleville, son frère, et que la veuve de celui-ci, Marguerite de Culant, comme tutrice de ses enfants mineurs, vendit la dite portion moyennant 500 écus d’or, à Jean Mérichon, sr dit Breuil-Bertin et d’Auzance, près Poitiers, par acte passé à Migné le 16 juin 1475 (Bibl. Nat. P.O. 279, n° 18.

 Le 4 juil. 1489, qualifié également de sgr d’Andilly et du Petit Fief le Roy, il constituait une rente en faveur de Georges Geoffroy, Ec., sgr de Dompierre (Mss. de la Rochelle, p. 119-120).

 Jacques ne dut pas se marier et était décédé avant le 20 juil. 1493, car à cette date son frère Gilles se disait héritier sous bénéfice d’inventaire de son frère Jean et héritier simple d’Antoine et Jacques de Belleville, ses autres frères ; 6°. — Marie, mariée à Bertrand l’Archevêque, Ec., sgr de Soubise.

En 1477, étant veuve, elle reçut du roi Louis XI le revenu de la prévôté de Poitiers pour les droits qui lui appartenaient en la sgie de Montaigu.

 Elle était également décédée avant le 20 juil. 1493, date où son frère Gilles se dit son héritier (Nouv. d’Hozier, 35, doss. 705).

 

 BELLEVILLE (Louis Harpedanne dit de), Chev., sgr de Montaigu, etc..., chambellan du roi, épousa, le 27 nov. 1455 (Guillaume Hillaire, not. à Belleville, et Guillaume Vignaud, not. à Culant), Marguerite de Culant, fille de Charles, Chev., sgr de la Creste, grand-maître de France, et de Belle Assez de Sully.

Louis de Belleville, seigneur de Montaigu, chambellan du roi, était l’aîné de cinq frères et une sœur, enfants de Jean III Harpedenne, dit de Belleville, sur lequel voy. nos t. VIII et X (Arch. hist., t. XXIX, p. 45 ; XXXV, p. 367), et de Marguerite de Valois, fille naturelle du roi Charles VI et d’Odette de Champdivers, la petite reine.

 

Comme nous l’avons vu à l’article de ses frères, il fut poursuivi en 1461 par Jean Le Breton, sgr de la Fraisière, fit hommage au roi, le 28 juin de la même année pour Cosnac (Char.) après avoir reçu, lui-même hommage, le 11 fév. 1461, de Jean de Villebraine, dit de Blois, de maisons sises à Cosnac qui lui avaient été données par M. de Belleville, père du dit Louis (Nouv. d’Hozier 35, doss. 705).

Cette terre de Cosnac lui avait été donnée par son père, le 10 mars 1458, et lui-même, le 16 avril 1466, fit don de 10 journaux de pré, en la rivière de Cosnac, à Nicolas de la Roche, Ec... (Id. Id.).

 Il avait fait hommage, à Nantes, de la terre de Nuaillé, le 21 avril 1459, à Françoise de Bretagne, Comtesse de Benon, et le 15 déc. 1465, il reçut dénombrement de Geoffroy et Christophe de Montalembert, comme sgr de Nuaillé (Id. Id).

Par un arrêt de la Cour des Aides, dont nous n’avons pas retrouvé la date, la terre de Montaigu avait été saisie et mise en la main du roi, à la requête de Mathieu Beauvarlet, receveur général des finances d’outre-Seine et Yonne, pour une somme de 700 livres qui lui était due par Jean III de Belleville, et trois commissaires furent nommés pour en administrer les revenus, Pierre Raynart, Pierre Herbertin et Pierre Guerry.

Ceux-ci, n’ayant pas rendu leurs comptes, furent l’objet de poursuites de la part de M. Beauvarlet, après le décès du père de Louis de Belleville, ce dernier étant devenu seigneur de Montaigu

 

Louis XI, qui à plusieurs reprises avait eu à se venger des intrigues de François II, duc de Bretagne, avec Charles le Téméraire, ou à repousser ses agressions, regrettait de ne point posséder en propre quelque bonne place forte sur la frontière de Bretagne.

Montaigu, à ce point de vue, méritait d’être l’objet de ses préoccupations.

Louis de Belleville, seigneur du lieu, était fidèle, et le roi lui ayant demandé, le 14 août 1467, l’engagement de garder loyalement cette place à son service contre le duc, il n’hésita pas à en prêter le serment (Arch. nat., J. 183, n° 154) ; il donna du reste une preuve de cette fidélité en repoussant trois mois plus tard les Bretons qui étaient venus assaillir Montaigu et en leur donnant la chasse jusqu’à Clisson. (Dupuy, Hist. de la réunion de la Bretagne à la France, t. Ier, p. 194.)

Il avait épousé Marguerite de Culant, fille de Charles, grand-maître de France, dont il laissa quatre enfants, un fils, Louis II, qui rentra en possession de Montaigu en 1492, et trois filles, Catherine, Renée et Marguerite, nommés dans des lettres patentes de mai 1474, dont on trouvera dans un acte de vente du 16 juin 1478. (Bibl. nat., ms. fr. 20647, pièces orig., vol. 279, n° 18.)

Assignés à comparaître devant la Cour des Aides, dont ils tenaient leur délégation, ils firent défaut et furent condamnés à payer les 700 livres et tous les dépens. (Arrêts des 6 juillet 1468 et 3 février 1469 ; Arch. nat., Z1a 68, à ces dates.)

Le 13 mai 1471, Louis de Belleville était appelant au parlement de Bordeaux, installé à Poitiers, contre Louis de Beaumont, sgr de la Forêt, qui avait fait saisir et mettre en criée quelques-uns de ses héritages et des biens appartenant à sa sœur Marie, veuve de Bertrand l’Archevêque, sgr de Soubise, en paiement d’une somme à laquelle ils avaient été condamnés envers lui par sentence du sénéchal de Poitou.

Treize ans plus tard, sa veuve, Marguerite de Culant, et deux de ses frères, Antoine et Gilles de Belleville, étaient encore en procès contre le dit de Beaumont ou ses ayants cause au sujet des terres de la Lande et de Saint-Hilaire-le-Vouhis (acte de fév. 1484).

Louis de Belleville donna deux quittances, l’une du 9 avril 1471, l’autre du 15 mai 1473, chacune de 800 livres, montant de sa pension comme chambellan.

Malgré tout, il parut préférable au roi d’acquérir Montaigu et il traita cette affaire avec Louis de Belleville.

Venant de signer le 8 décembre 1472 avec le duc de Bretagne François II, la prolongation d’une trêve pour un an, le roi Louis XI s’en vint à Montaigu du 1er au 5 janvier 1473. 

 L’importance des concessions, qu’il leur fit tout d’abord pour l’échange, indique assez l’intérêt qu’il attachait à cette possession et combien il était pressé de mettre son projet à exécution.

Le 28 juil. 1473, à Montsoreau, le sr de Belleville s’engagea verbalement à céder Montaigu en toute propriété moyennant des conditions à débattre.

Le 1 er août, il passa procuration à Marguerite de Culant, datée de Montaigu, et celle-ci, 4 jours après, signa avec Louis XI, à Sablé (4 août 1473), le traité de cession définitive en présence de Bourré et de Commines.

Le roi lui abandonna tout le droit de traite lui appartenant sur le pont de Cosnac, la création de 4 foires par an et d’un marché par semaine à Cosnac.

 

Loys, par la grâce de Dieu roy de France.
Savoir faisons à tous, présens et à venir, comme puis naguères nostre amé et féal cousin, conseiller et chambellan, Loys seigneur de Belleville, nous ait baillé et laissé, pour nous et noz successeurs perpétuellement et à tous jours, les ville, chastel, baronnie, terre et seigneurie de Montagu en Poictou, avec ses appartenances, appendances et déppendances quelxconques, moyennant et parmy ce que, pour et en récompense de ce, nous lui ayons, entre autres choses, promis et accordé lui donner, bailler, céder, quicter, transporter et délaisser, pour lui, ses hoirs et ayans cause à tousjours mès, nostre droit de traicte que avons acoustumé d’avoir, prandre, cueillir et lever au port de Caunac (9), et de les en faire joir paisiblement ; pour quoy nous, ces choses considerées, voulans acomplir nostre dicte promesse, ainsi que raison est, avons pour ces causes, de nostre certaine science, grace espécial, plaine puissance et auctorité royal, donné, cédé, quicté, transporté et délaissé, donnons, cédons, quictons, transportons et délaissons, par ces présentes, à nostredit cousin, le seigneur de Belleville, pour lui, ses hoirs, successeurs et ayans cause perpétuelment et à tousjours, par manière et pour partie de sa récompense desdites ville, chastel, baronnie, terre et seigneurie de Montagu, qu’il nous a naguères baillées et délaissées, comme dit est, nostre dit droit de traicte que avons acoustumé d’avoir, prandre, cueillir et lever audit port de Caunac, avec toutes ses appartenances, appendences et déppendences quelxconques, sans aucune chose en réserver à nous ne à noz successeurs, pour icellui droit de traicte avoir, tenir et exploicter et en joir et user par nostre dit cousin le seigneur de Belleville, sesdiz hoirs, successeurs et ayans cause dorésenavant perpétuelment et à tousjours, comme dit est, et autrement en faire et disposer à leur bon plaisir et volenté, comme de leur propre chose et héritage, en faisant et paiant les droiz et devoirs anciens et acoustumez où et ainsi qu’il appartiendra.

Si donnons en mandement, par cesdictes présentes, à noz amez et féaulx conseillers les gens de nostre court de Parlement, de noz Comptes et trésoriers à Paris, au séneschal de Xaintonge et à tous noz autres justiciers et officiers, ou à leurs lieuxtenans, présens et avenir, et à chacun d’eulx, si comme à lui appartiendra, que de noz présens don, cession, quictance et transport et délaissement ilz facent, seuffrent et laissent nostredit cousin, le sire de Belleville et sesdiz hoirs, successeurs et ayans cause joir et user plainement et paisiblement, en lui baillant ou faisant bailler et délivrer, ou à son procureur ou commis quant à ce, la possession réelle et joyssance planière dudit droit de traicte et ses déppendances, sans lui faire, mettre ou donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné aucun destourbier ou empeschement au contraire, et ces présentes facent lire, publier et enregistrer par tous les lieux où mestier sera.

Car ainsi nous plaist il estre fait, nonobstant que ledit droit de traicte soit de nostre ancien dommaine, que d’icellui ne doyons aucune chose aliéner ne transporter, que la valleur d’icelluy ne soit ycy aucunement déclarée ne spéciffiée, que d’icelle valleur ne soit levée descharge par le changeur de nostre trésor, et quelxconques ordonnances, mandemens ou déffences à ce contraires. Et afin que ce soit chose ferme, etc., Sauf, etc.

Donné à Sablé, ou moys d’aoust l’an de grâce mil cccc soixante treize, et de nostre règne le treizeiesme.
Ainsi signé : Loys. — Par le roy, Tilhart. visa.

 

En échange de Montaigu, le roi abandonnait tout le Comté de Dreux, et comme il ne pouvait en disposer de suite, il donnait, en attendant, en gage au sgr de Belleville, le comté d’Evreux et la terre et sgie de Montmorillon.

Aux 4 frères et à la sœur de Louis, qui tous prétendaient avoir droit au dédommagement comme ayant chacun une part de la succession de Belleville-Montaigu, Louis XI promit tout ce qu’ils demandaient.

Louis de Belleville voulut réserver quelques paroisses de la châtellenie de Montaigu, comme les Brouzils, Chavagnes, etc... et cette concession lui fut accordée sans difficulté.

Ces conditions furent ratifiées par Louis de Belleville le 26 déc. 1573, dans un acte notarié passé devant le Vte d’Evreux, dans lequel il s’intitule sgr de Belleville, Comte d’Evreux, sgr de Saintes, de Montmorillon, de Cosnac et de la Chaize-le- Vicomte, conseiller et chambellan du roi. Cet acte est revêtu de son sceau (Arch. Nat. P. 1373 I, cote 2208).

 

Le 12 nov. suivant, Louis de Belleville donnait quittance de 600 livres sur les 10.000 que le roi lui avait promises, en outre, pour le récompenser de la Cession de Montaigu.

Louis XI porta la pension à 1200 livres pour l’année 1474, mais ce fut sa veuve qui en bénéficia

La mort inattendue de Louis de Belleville survenue après le 26 décembre 1473 et avant la fin d’avril 1474, ne changea rien des projets de Louis XI de transformer Montaigu en place de guerre.

Les négociations furent reprises avec sa veuve, ses enfants et ses frères et au mois de mai 1474, le roi fit cession à Marguerite de Culant du château, terre et sgie de Montmorillon, en Poitou, et des châteaux, terres et sgies de Saujon, Nancras et Champagné, en Saintonge, au lieu du Cté de Dreux qui avait été promis à Louis de Belleville par le traité de Sablé.

Ce don n’eut d’ailleurs pas plus d’effet que le précédent et ce ne fut que cinq ans plus tard que la question des dédommagements fut définitivement réglée.

En effet, la terre de Montmorillon, donnée par Louis XI par le traité de Sablé (4 août 1473) et les lettres de mai 1474 ne faisait plus partie du domaine royal et il était nécessaire d'en négocier le rachat avec le dernier donataire (Josselin du Boys), ce qui retarda de plusieurs années la mise à exécution de la clause attribuant Montmorillon à Marguerite de Culant et à ses enfants.

Louis XI mit Jean Bourré, seigneur du Plessis Bourré comme capitaine et en fit compléter les fortifications.

Marguerite de Culant donna quittance, pour elle et au nom de ses enfants mineurs, le 4 juin 1475.

Le n° 17 du même recueil est un mandement du roi au sénéchal de Poitou, donné à (blanc), le jour de (blanc) 1475, lui ordonnant de faire jouir le chapitre et l’église collégiale de Saint-Maurice de Montaigu de la terre et seigneurie de Vendrennes, que feu Jean de Belleville, père de Louis, leur avait léguée par son testament, en même temps qu’il fondait ladite église.

Au mépris de cette largesse, Marguerite de Culant, à la mort de son mari, comme ayant le bail de ses enfants mineurs, s’était emparée des dits château, terre et seigneurie et prétendait les remettre en sa possession.

Ce fut seulement au commencement de l’année 1478 que le roi put en disposer, après avoir fait verser à Josselin du Boys la somme de 6.000 écus d’or.

 Mais la conclusion de cette affaire ne fit pas entrer de suite la veuve et les enfants de Louis de Belleville en jouissance de Montmorillon.

Le troisième contrat réglant définitivement le dédommagement qu’ils devaient avoir en échange de Montaigu ne fut conclu qu’en avril 1479 et n’eut son plein effet qu’à la fin de cette année

 Il n’y est plus question de Saujon, Nancras et Champagné en Saintonge, mais seulement de Montmorillon.

 Louis XI seul avait bénéficié de tous ces atermoiements.

Ce dernier traité fut enregistré au Parlement le 24 nov., 1480 avec un mandement du roi, daté de Plessis du Parc du 20 août 1479, à Jean le Sellier président de la Chambre des enquêtes, et à Jean Bouhier, maître des comptes et trésorier de France, de se transporter à Montmorillon pour mettre Marguerite de CuIant en possession de cette sgie et décharger de l’administration provisoire de cette terre Pierre, Jean et Louis Marin.

L’acte de remise du château de Montmorillon entre les mains de la veuve de Louis de Belleville porte la date de fév. 1480 (n.s.) (Bibl. Nat. P.O. 279, n° 25).

 

Marguerite de Culant rendit aveu au roi pour Montmorillon le 18 avril 1483..

Dans cet acte, elle s’intitule Dame de Belleville, de Cosnac et de Montmorillon, tutrice de ses enfants mineurs (Arch. Nat. P. 1145, f° 159).

 Sauf celui de tutrice, elle prend les mêmes titres dans une charte du 2 juil. 1491 par laquelle elle concède, comme dame de Montmorillon, à Jean de Moussy, Ec., sgr de la Contour, en récompense des services qu’il lui a rendus, un droit d’usage en sa forêt de Chavagne (autrement dite de Montmorillon) pour son chauffage et le bois de construction nécessaire à ses maisons de la Contour et de Boismorant, ainsi qu’un droit de police et de surveillance en ladite forêt (Id. Id. Z ia 321. p. 180).

Catherine, mariée avant le 16 juin 1475 à Philippe de Cousdun, Ec., sgr des Ousches et de Migné, vendit, à cette date, par l’intermédiaire de sa mère, la tierce partie de la sgie d’Andilly, moyennant 500 écus d’or, à Jean Mérichon, sgr du Breuil-Bertin en Aunis et d’Auzances près Poitiers.

Dans cet acte de vente, passé à Migné, on donne les noms des autres enfants mineurs qui suivront.

 Catherine était veuve avant le 20 juil. 1493 ; 2° Louis, Chev., sgr de Belleville, rentra en possession de Montaigu en 1492 (Charles VIII ayant épousé Anne de Bretagne, les craintes à ce sujet étaient devenues sans objet) et restitua au roi la terre de Montmorillon.

 Il mourut peu après sans laisser de postérité ; 3° Renée, mariée à Jacques de la Roche ; 4° Marguerite, épouse de François du Puy du Fou, Chev., sgr du dit lieu, décédée avant le 20 juil. 1493. (Nouv. d’Hozier 35, Doss. 705).

 

 

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou. Tome quatrième, Gauvain-Herb (2e éd.)

 

 

 ==>1474 Louis XI autorise Marguerite de Colan, alors veuve de Louis, seigneur de Belleville, à faire construire une forteresse on château seigneurial au lieu de Chavergne  (Chavagnes).

==> 1480, Violences des Bretons dans la région de Montaigu en Poitou ( Louis XI Jean Bourré )

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