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PHystorique- Les Portes du Temps
22 octobre 2020

Légendes des Marais, Pézenne, Colombe, Gargantua et Macrine Patronne du Marais Poitevin.

La naissance du marais mouillé par le géant Gargantua

Ne pas savoir où l'on est, ne pas savoir où l'on va ; craindre une dent, craindre une flèche, craindre la faim, craindre la soif, craindre, de s'égarer pour toujours à travers les savanes ou les forêts vierges et persister quand même, dans la volonté d'atteindre le but rêvé, et vivre dans l'espoir d'entendre un jour la douce voix de l'homme, il parait que c'est terrible et délicieux.

— En vous écrivant, je me sens l'âme d'un Stanley; j'éprouve une émotion d'anxiété espérante. — A part le petit coin que j'habite, et les minces événements auxquels je suis forcément mêlé, le Poitou m'est aussi inconnu que le sol mystérieux d'Afrique peut l'être à l'explorateur, en dehors de son campement. Je ne connais pas le premier mot de ce que j'ai à dire. Qu'est-ce que je vais vous dire?... C'est terriblement délicieux... A l'aventure!...

Le joueur et le chasseur ont ....

L'origine des Poitevins se perd dans l'antiquité la plus reculée. Cette province fut longtemps sous la domination des Gaulois.

Jules César la soumit à l'empire Romain. Les Goths, Vandales et Visigoths s'en rendirent maîtres et la possédèrent jusqu'au règne de Clovis….. Eh ! eh ! me voilà parti : je savais bien que je m'en tirerai.

— Figurez-vous qu'au moment, où j'étais arrêté aux bagatelles de la porte, j'avise un énorme in-folio couché sur mon bureau : Dictionnaire historique et géographique.

Je l'ouvre à la lettre P : Poitou, et je lis ce que vous venez de lire. C'est de l'histoire, cela, Madame, de la véritable science! Cette science-là est à la portée de tout le monde? Oui, Madame, et de tous les savants. Croyez-vous que nos érudits opèrent autrement dans leurs dissertations étonnantes? Ils feuillettent et extraient, mais moins ingénus que moi, ils se gardent bien d'indiquer les sources de leurs renseignements. Dans tous les cas, avoir remué pour vous cette machine pesante, par la température actuelle, n'est pas d'un petit mérite, avouez-le.

Bon ! voilà une pile de journaux à terre ! Je n'en fais jamais d'autres. Quel encombrement sur ma table! Il ne reste juste que la place de mon encrier, de ma plume et de mon papier.

Dans mon ardeur à rétorquer vos objections supposables j'ai esquissé un mouvement d'éloquence préjudiciable à ce tas de gazettes de par ici... Tiens ! une idée... voulez-vous me permettre de les ramasser et d'y jeter un rapide coup d'oeil?

On peut y découvrir quelque chose de plus récent que l'origine des Poitevins et de plus intéressant pour vous qui me disiez, l'autre jour, « C'est très beau, les choses anciennes, mais c'est si vieux ! surtout parlez-moi de mon voisin ».

Vous êtes servie à souhait, Fêtes de ta Saint-Jean! C'est jeune puisque le journal qui les mentionne est daté du 21 juin 1898 et c'est vieux aussi:

ces fêtes-là nous ont été léguées par nos ancêtres, de père en fils. Elles sont aussi âgées que l'établissement de la chamoiserie, une industrie qui remonte à je ne sais quelle époque. On dit que le plus ancien registre que possèdent nos archives municipales sur ce chapitre est du mois de janvier 1543. Fêtes de la Saint-Jean ! Mais je tiens un succès..

 Je suis certain de vous intéresser maintenant : vous y étiez. Oui, Madame, je vous ai vue deux fois ! une fois à l'illumination du soir, le 23, et le lendemain, à la messe des chamoiseurs. Vous ne m'avez pas aperçu, je crois du moins : la foule était trop compacte. Et cependant, comme je ne vous perdais pas des yeux, vous vous êtes retournée de mon côté mais... savez-vous que vous étiez splendide, enveloppée des lueurs du feu de joie ; vous aviez l'air d'une salamandre  

Pour ma part, j'ai goûté une soirée de prédilection, debout, immobile, les sens seuls en mouvement, sollicités par les figures qui passaient, par les sons qui cascadaient, par les couleurs qui éclataient. Qu'il suffirait de peu pour faire d'une fêle semblable une fête magique, une fête de rêve. Il suffirait de répandre des lanternes vénitiennes à profusion sur l'eau, au bas, et sur la verdure en amphithéâtre du jardin public.

Avez-vous été photographiée, le jour de la Saint-Jean, à l'issue de la messe des chamoiseurs? J'ai examiné le cliché de M. Ménard, mais je n'ai pas pu vous y distinguer. Vous avez dû être objectivée, cependant, car vous n'étiez, pas loin du petit saint Jean, du petit mouton et de la corporation étages sur les marchés de l'église, dans un groupe à effet.

 Par contre, vous n'avez pu assurément entendre le discours de M. Noirot qui présidait le vin d'honneur. On ne peut avoir tout. Une photographie vaut bien un discours. Saviez-vous que M. Noirot descend des Main, célèbres dans les annales de la chamoiserie niortaise? Un de ses ancêtres, Thomas-Jean Main, en 1764, à l'âge de vingt ans, entreprit un voyage en Angleterre pour s'approprier un secret de fabrication peaussière, appartenant à nos voisins d'outre-Manche. C'éiait de bonne guerre : il risquait sa vie. Reconnu, il aurait été pendu haut et court. Il est mort dans son lit, en France, après avoir doté notre industrie d'un avantage nouveau. Un tel citoyen mériterait une statue sur une de nos places publiques : il n'en a pas !

Vous avez eu tort de ne pas venir à la soirée de la Croix Rouge, le 28 juin — Voyons, avec un peu de bonne volonté!... Vous aviez la migraine?... Raison de plus.

Je mets en fait qu'une migraine ne tient pas devant un spectacle attrayant ; et puis votre toilette beige aurait joué si bien sa partie avec les toilettes élégantes que les dames avaient arborées pour la circonstance.

La pièce de Cyrano de Bergerac est une souricière qui prend tout de suite la petite souris ; j'entends, par souris, l'âme française.

L'âme française ne résiste jamais à l'appât de l'esprit, de l'originalité et de la bravoure, trempé dans de la mélancolie. Oh là. là ! on en raffole... Vous avez lu la pièce, n'est-ce pas ?

N'est-ce pas que j'ai bien fait de préférer la fête de Ligugé à la fête du 11 juillet, à Niort ?

Une fête banale qui se présente sous le même aspect dans toutes les villes: coups de canon, revue des troupes, jeux de village, courses de bicyclettes, drapeaux, lampions, fusées. Je ne suis pas allé directement à Ligugé, j'avais affaire à Poitiers d'où j'ai ramené un de mes amis. Nous avons stationné à Saint-Benoist, attendant le train de Niort de midi cinq, qui nous amenait un autre ami. Ayant assisté, avant son départ, à la revue sur la place de la Brèche, il devait en avoir une impression toute fraîche. Je me suis empressé de l'interwiever.

— Nos hussards ont-ils été brillants? Très brillants, m'a-t-il répondu, mais pas si brillants que les pompiers. Demandez plutôt à monsieur mon fils (un gamin de 3 ans), j'avais beau lui dire : « Regarde donc les chevaux comme ils vont vite ! Tiens! voilà le colonel... le général !... C'est ce monsieur qui a une culotte blanche et un chapeau de gendarme... Mon fils, le drapeau !... ah bien oui !... pompiers! veux voir pompiers, papa, beau, beau, pompiers... Toujours les pompiers ». Le fait est que notre compagnie est superbe... le soleil est éblouissant sur les casques d'or.

Ligugé était rempli d'étrangers, de Niortais et de Poitevins de Poitiers, quelques Parisiens (en signe des temps). On se dirigeait vers les bords du Clain. Nous avons suivi le mouvement et nous avons atteint une prairie où se donnait la représentation en plein air.

Le décor était joli : Au fond, des peupliers devant lesquels on avait construit un rocher artificiel et, derrière les spectateurs, debout, assis ou couchés sur l'herbe, courait la ligne de chemin de fer que dominaient le clocher et les bâtiments de l'abbaye. La foule bigarrée était pointée de distance eu distance des robes noires de bénédictins empressés.

 

Après une agréable causerie de M. Gustave Boucher, le spectacle a commencé: un acte extrait du Mystère de Saint Martin, par Dom Chauvin, le 1« tableau, qui a trait au séjour du Saint à Ligugé.

C'est une nouvelle tentative du théâtre en plein air. Elle n'est pas heureuse, nullement comparable à ce que nous avons vu à Salbart et à la Mothe.

La lecture du mystère en entier est intéressante mais la représentation ne donne pas grand'chose. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Je constate. Le théâtre en plein air exige un mouvement particulier. Il s'agit, de le trouver. Quoi qu'il en soit, le Mystère de Saint Martin a été l'occasion pour moi d'une séance à l'ombre, à mon aise, en face d'un site pittoresque, au milieu des senteurs des champs, des prés et des bois.

 Ne pensez-vous pas que c'est appréciable. Je ne regrette nullement ma journée, loin de là. Vous n'auriez pas pu en dire autant, le soir des Courses de Niort. Etiez-vous assez fatiguée ce soir-là. Votre bonne humeur habituelle était absente, au point de juger la mienne intempestive. Vous auriez partagé ma gaité si vous aviez, comme moi, en dehors du soleil, de la poussière et du bruit, contemplé, du haut d'une fenêtre, les revenants de la prairie de Nauron, en considérant les courses par leur seul côté réellement original et amusant. Il m'a semblé que le défilé était moins chic que d'ordinaire, beaucoup de piétons, de bicyclettes, de véhicules d'aspect hétéroclite, très peu d'équipages.

La poésie des moyens de transport s'en va. On vend ses chevaux, on se défait de sa carrosserie et on achète une machine quelconque. Ceci tuera cela, on pourrait bien dire aussi cela tuera ceci.

On reviendra à la plus noble conquête de l'homme, vous verrez, ou vous ne verrez pas, mais on verra. L'éclosion de cet aphorisme, est provoquée chez moi par la lecture d'un journal qui communique le résultat des fouilles que l'on vient de pratiquer à Louin, dans les environs d'Airvault.

On a mis à découvert un hypogée d'époque très lointaine et deux sarcophages dans lesquels habitaient deux squelettes maigres et inoffensifs. Voici des malheureux que l'on avait soigneusement enterrés au IVe siècle et que l'on déterre non moins soigneusement au XIXe.

Je ne puis m’empêcher de songer que, dans une quinzaine de cents ans, on nous jouera peut-être le même tour.

Nous passerons à l'état de curiosités dans un musée des Antiques. Je vous demande pardon de cette plaisanterie macabre et d'un goût douteux, conséquence, je crois, de l'usage trop prolongé de ma plume. Elle commence à s'énerver et à dire des absurdités. Je l'arrête à temps. Qu'elle me permette seulement de signer :

Votre dévoué et respectueux,

JAN DUC

 

 

 

 

 

P.-S. — Oublier sainte Macrine, après avoir promis de ne pas le faire ! c'est impardonnable !

Heureusement qu'à la minute de vous envoyer cette lettre, je m'en aperçois, je peux encore réparer ma faute.

Je ne vous parlerai pas du dernier pèlerinage, le 6 juillet. En qualité de fidèle de la Sainte, vous y avez pris part. Je n'y assistais pas. Vous en savez donc plus long que moi à ce sujet. J'ai recueilli pour vous quelques renseignements historiques et légendaires.

(Mon fameux dictionnaire n'y est pour rien, il est muet en la matière.) Je les dois à la bibliothèque de Niort et à l'obligeance d'amis compétents, les voici :

Comme toujours, les savants ne sont pas d'accord ; les uns font naitre sainte Macrine en Espagne, les autres aux bords de la Sèvre. Dom Chamard prétend qu'elle vécut au IVe siècle, les Bollandistes au IXe. L'abbé Largeault suppose qu'elle n'est jamais venue en France de son vivant, mais que les reliques rapportées dans notre pays ont pu être l'origine des légendes.

 Si vous avez une autre opinion, dites-la, j'enregistrerai. J'ai lu les légendes, elles sont d'une grâce toute spéciale. Cette lecture repose des journaux de mode et des romans épicés où s'oblitère le sens délicat du goût.

Les légendes diffèrent entre elles sur plusieurs points, elles ne se retrouvent que sur un seul : La Sainte est en butte à des entreprises criminelles, elle les évite par une fuite que protège le miracle.

Pour échapper aux poursuites, elle quitte l'Espagne, traverse la France, et après une marche de sept jours, avec sa soeur Colombo et leur compagne sainte Pezenne, elle atteint le pagus du Poitou.

Au moment où l'on va s'emparer d'elle, un champ d'avoine pousse subitement; les épis hauts et droits la dérobent à la vue des poursuivants.

Dans une autre légende, son persécuteur est le terrible Salbart, seigneur du château dont on voit encore les ruines, près d'Echiré. La chasse commence à l'endroit que l'on appelle actuellement Saint-Maxire et se continue le long de la Sèvre. Sainte Macrine, épuisée, va tomber au pouvoir du chasseur, mais les eaux de la rivière s'enflent, montent et retombent sur ses bords, en s'avançant à la rencontre de Salbart et des siens. La Sainte est sauvée. Depuis ce temps, la Sèvre possède un nouveau lit, l'ancien s'est desséché, l'herbe y croit et les moissons s'étalent au grand soleil.

Un détail archéologique :

Près de la fontaine située sur le point culminant de l'Ile de Magné, non loin de la chapelle, se trouve le champ des Idoles, et, tout autour, on rencontre des fragments de tuiles romaines.

 C'est là que passait la voie romaine de Saintes à Angers, traversant les gués de Mennevault et de Maurepas. L'une des fontaines est nommée la fontaine des Horteaux (hortorum des jardins) dans un site ravissant, dit la gravée des Horteaux. .

Août 1898. Lettres poitevines  Jan Duc

 

 Sainte Macrine et le Marais de l'Ile de Magné

Le marais de Magné passés les derniers faubourgs de la ville de Niort (saint-Liguaire et la Tiffardière), le lit de la Sèvre se divise en deux bras encore étroits qui ceignent l’ile de Magné.

La vallée s’élargit ensuite rapidement en direction de l’océan : l’ancien golfe des Pictons prend forme au-delà de Coulon et La Garette.

Plateau calcaire culminant à 40 mètres, l’ile de Magné a très tôt constitué un point stratégique éminent : elle a été fortifiée en 862, sur ordre de Charles le Chauve, pour prévenir les incursions normandes remontant le fleuve.

Dès le Moyen Age, le village s’est développé au rythme d’un commerce fluvial très actif et du pèlerinage de sainte Macrine : jusqu’au début du XXe siècle, les Maraichins venaient nombreux sur les hauteurs de de l’ile invoquer la patronne du marais.

La chapelle qui abritait les reliques de la Sainte, fut reconstruite au 13 ou 14 e siècle est bâtie sur un terrain nommé le Champ des Idoles.

Chapelle Saint Macrine - Louis XI, roi de France hôtes du sire de Malicorne au château de Maigné en 1469

 Au nombre des pèlerins qui s’y rendaient, on comptera Louis XI, roi de France hôtes du sire de Malicorne au château de Maigné en 1469.

 

 

 


LES SAINTES MACRINE PÉZENNE ET COLOMBE, Vierges A MAGNÉ, AU DIOCÈSE DE POITIERS (IXe siècle).

Macrine, appelée fort souvent Magrine, Matrine, Materne, et mieux encore, dans le langage populaire surtout, Maigrine, avait pour sœur sainte Colombe. Issues d'une noble race et vouées, dès leur plus tendre jeunesse, aux œuvres de la piété, les deux saintes filles avaient formé le projet de se consacrer tout entières au Seigneur, lorsqu'elles virent arriver près d'elles une compagne animée des mêmes sentiments.

C'était Pécine ou Sainte Pexine, appelée aussi Péchinne et Persévérande, dont on a fait aujourd'hui Pézenne. Elle était originaire d'Espagne, et c'est ce qui a fait penser que les deux saintes sœurs qu'elle vint rejoindre, pouvaient être sorties du même pays.

Elles se rendirent en Aquitaine et vinrent s'établir sur les confins du Poitou, à quelques journées de la ville de Niort. Le bruit de leurs vertus ayant attiré près d'elles de saintes compagnes, elles se firent construire un monastère.

Troublées dans leur solitude par les vexations de seigneurs turbulents, dont sainte Colombe fut même victime, les deux autres vierges prirent la fuite. Après sept jours de marche au travers des forets et des lieux déserts, accablées de fatigue, elles s'arrêtèrent pour prendre quelque repos mais tout à coup Macrine vit sa compagne pâlir et expirer presque sur-le-champ dans ses bras. Aidée par de généreux chrétiens, elle fit transporter les restes de Pécine dans un village tout près de Niort, sur la rive droite de la Sèvre.

Ce village, appelé alors Tauvinicus prit plus tard le nom de la Bienheureuse, et c'est aujourd'hui Sainte-Pézenne (Deux-Sèvres).

Cependant Macrine finit par découvrir une retraite profonde elle s'y établir. Le nom de la Sainte, que portent encore aujourd'hui ces lieux, l'existence des restes d'une antique chapelle, tout confirme sur ce point la tradition populaire.

 

 

Mais cette retraite n'étant point encore assez sure, la sainte fille traversa de nouveau la Sèvre, aborda dans la petite île de Magné, et se plaça derrière la ceinture de marais qui formait comme un rempart inaccessible au monde.

 Ce fut là, sur un plateau sauvage, que Macrine fixa son séjour et qu'elle vécut dans la pratique des plus sublimes vertus. Elle mourut en paix dans sa chère solitude vers l'an 850.

 

Les populations qu'elle avait édifiées accoururent aussitôt sur sa tombe. Leur reconnaissance éleva des autels à Macrine, nomma de son nom Butte de Sainte Macrine, le plateau qu'elle avait habité, et ce nom, qu'il porte encore, témoigne de la persévérance d'un culte mérité.

Bientôt une chapelle fut construite en l'honneur de la Sainte, et fut desservie par des prêtres que des fondations successives attachèrent à cette œuvre de piété, qui fut l'origine de la collégiale de Magné, établie en 1508.

Puis, quand les mauvais jours dispersèrent les ministres de l'autel et les pierres de l'autel lui-même, la tradition survécut à tout ce que la main de l'homme avait détruit les ruines se virent honorées, dans leur triste nudité, par de pieux pèlerins qui vénéraient encore le souvenir de ce qu'ils ne pouvaient plus voir ni toucher comme autrefois.

 Cependant, le calme ayant succédé à l'orage, un heureux hasard fit trouver, il y a une quarantaine d'années, un sarcophage-renfermant un squelette de femme dont les précieux restes furent déposés avec soin dans le massif même de l'autel de la chapelle.

Les populations empressées affluent en certains jours, au 6 juillet surtout, pour invoquer cette vertu puissante dont elles ont maintes fois ressenti les effets. Des attestations dignes de toute confiance portent au nombre de quatre mille le nombre des pèlerins qui visitent annuellement l'ermitage de Macrine, et des hommes graves estiment que cette dévotion a contribué pour beaucoup à conserver un reste de foi au sein des populations des environs, si tourmentées par l'esprit d'indifférence et d'incrédulité.

Parmi les images populaires qui représentent sainte Macrine, il en est deux qui semblent plus que toutes les autres donner la raison de ce culte persévérant des campagnes. L'une reproduit un miracle de charité opéré par Macrine a la prière d'un laboureur dont le bœuf est guéri d'une affreuse blessure.

La Sainte est représentée tenant à la main la corne qu'elle va sonder au front mutile du pauvre animal. Dans une autre page, Macrine, sous la forme d'un ange, plane au milieu des airs à genoux à la porte de sa chaumière, une laborieuse famille invoque la Sainte en faveur de la moisson que prépare dans le lointain la charrue du laboureur, et Macrine, tirant de son tablier des grains féconds, les jette du haut du ciel dans le sillon qu'elle bénit.

 François Rabelais et L' évêque de Maillezais Geoffroy Madaillan d'Estissac protecteur de François Rabelais

Sainte Macrine et Gargantua en Poitou de Maître François Rabelais

(Abrégé de la biographie qu'on a  donnée M. Ch. de Chergé, dans Les Vies des Saints du Poitou. )

De toutes les légendes concernant Macrine et ses soeurs, il apparaît qu'elles sont poursuivies. Apparemment, seule Macrine échappe à ses poursuivants et se réfugie sur le tertre de Magné.

 D'après M. Guy Pillard dans sa "Mythologie des Deux-Sèvres", Macrine et ses sœurs fuyaient devant Gargantua sur une mule ferrée à l'envers.

Gargantua abandonna sa poursuite quand un laboureur lui eut appris que l'avoine était juste semée lors du passage de la fugitive. L'avoine était mûre. Elle avait donc poussé et mûri en une nuit. Gargantua, très en colère, dépité, secoua ses sabots. Une dépatture forma le tertre de Sainte Macrine et une autre le tertre de La Garette.

 

Gargantua en Poitou de Maître François Rabelais

Dans la Revue de l'Aunis, de la Saintonge et du Poitou (25 juin 1869) un article intitulé Gargantua en Poitou, où l'auteur, M. L. Desaivre, a rassemblé les traditions gargantuines du Poitou.

 La plus intéressante est celle-ci :

« Une légende chère au maraichins nous montre sainte Macrine fuyant devant Gargantua, montée sur une mule ferrée à l'envers.

La bête, harassée de fatigue, s'arrête dans l'île de Magné, près d'un champ où des paysans sèment de l'avoine. Se fiant en la miséricorde divine, Macrine les prie de dire à tout venant qu'elle a passé le jour où ils mettaient leur grain en terre.

 Grand étonnement des laboureurs en trouvant le lendemain leur avoine mûre; ils reconnaissent à ses œuvres l'envoyée du Seigneur; et quand survient Gargantua, ils se hâtent de lui apprendre que l'avoine n'était pas née lors du passage de sainte Macrine.

Le géant abandonne sa poursuite; mais avant de revenir sur ses pas, il nettoie ses sabots; alors, le tertre de la Garette et celui où s'éleva depuis la chapelle de sainte Macrine, apparurent pour la première fois au-dessus de la vallée. »

Mais ces grandes marches incessantes aiguisait son appétit légendaire, et surtout l’assoiffaient au point d’en avaler les rivières avec leurs bateaux et leurs mariniers.

Un jour, il advint que le géant Gargantua, venant de La Rochelle et se dirigeant vers Niort, à la suite d’une beuverie prolongée, se vit contraint de s’arrêter. Epuisé, il s’assit sur le clocher de l’église Notre-Dame de Niort, un pied sur celui de Fontenay-le-Comte, l’autre sur celui de Luçon.

Sa soif était telle qu’il engloutit toute l’eau de la Sèvre et ses affluents, asséchant ainsi le Marais jusqu’à la mer.

Mais après avoir tant bu, une envie pressante ne tarda pas à se faire sentir, et Gargantua se soulagea dans les plaines occidentales de Niort, donnant naissance aux Marais Mouillés.

Une autre légende citée par l'Abbé Largeault : "En ces temps barbares, le bienheureux Massire vivait dans une cabane de rouches, solitaire, servant Dieu sur les bords de la Sèvre au lieu-dit "Milan".

Les peuplades chrétiennes des environs vénéraient Massire comme un Saint et le consultaient comme un oracle. Plus haut sur la rive opposée vivaient deux jeunes soeurs, Macrine et Pezenne (il n'est pas question de Colombe), dans le feuillage et la verdure.

Un matin d'été, Massire agenouillé priait. Tout à coup une immense clameur partie du cours supérieur de la Sèvre éclata dans l'air comme un sinistre signal : "Salbart, Salbart !".

C'est lui, c'est Salbart à la tête des mécréants, pillards, tueurs d'hommes et d'enfants, ravisseurs de femmes. Colons, bêtes de somme, marchands, voyageurs en chariots se sauvent en désordre. Les deux jeunes soeurs Macrine et Pezenne fuient en toute hâte en se donnant la main. Alors Massire, plein de force, inspiré, et comme autrefois Moïse au bord de la mer Rouge, lève son bâton sur le fleuve qui coule à ses pieds.

Aussitôt, les eaux dociles à son commandement s'accumulent en forme de montagne, puis, changeant brusquement de direction, elles se jettent à gauche et prennent leur route vers le midi, barrant la route à Salbart et sa troupe.

Le fleuve alors sépare Salbart des deux soeurs qui, sauvées par ce prodige, tombent à genoux et rendent grâce à Dieu.

Depuis ce temps, la Sèvre, au lieu de se diriger, comme aux temps primitifs, par la vallée de Puysac vers Villiers-en-Plaine et Lesson, est passée par Ste-Pezenne et Niort.

Fin de la citation du texte de l'Abbé Largeault, reprise par de Saint Marc dans le bulletin de la société historique parue en 1908.

Autre détail se rapportant cette fois-ci à la légende de Ste-Pezenne citée par M. Guy Pillard : "Ste-Pezenne aurait fait jaillir une source.  "

Devant ce prodige, un berger païen, Rémy, se convertit et se fit ermite sur le bord de la Sèvre. Il a laissé son nom à une paroisse près de Niort.

Ces deux légendes sont intéressantes parce qu'il y est question de noms de lieux précis et de personnages que nous connaissons bien.

 La fuite de Macrine et Pezenne pouvant se résumer ainsi : partant de Milan lieu-dit du bord de Sèvre près d'Echiré où les deux soeurs vivaient selon les lois des églises chrétiennes primitives, avec l'aide de Massire ou Maxire, autre ermite vivant en bord de Sèvre, elles échappent à Salbart.

Dans leur fuite, elle suivent le cours de la Sèvre.

Elles passent dans un lieu où, par la suite, Massire a donné son nom (St-Maxire). Elle passent ensuite en un autre lieu où sans doute Pezenne épuisée mourut, lieu qui plus tard prit son nom (Ste-Pezenne). Macrine désormais seule continue à descendre la Sèvre, passe à Niort (mais Niort, petite bourgade à l'époque si insignifiante que la légende ne la mentionne même pas).

Elle continue, arrive à Thorigné, lieu-dit situé à Coulon (lieu chargé d'histoire). Elle remonte ensuite la Sèvre, la traverse et se fixe sur le tertre de Magné dans les ruines d'un ancien temple païen dédié à on ne sait quel ancien Dieu.

Les trois sources du tertre sans doute déjà guérisseuses depuis longtemps, la présence de Macrine, sa vie exemplaire, son rayonnement, firent sans doute de la butte de Magné un haut lieu de la chrétienté primitive. Telle pourrait être la vie de sainte Macrine selon les légendes, légendes que je n'ai pas toutes rapportées.

Le pèlerinage, quant à lui, laisse des souvenirs précis. Tout ce que l'on sait sur ce pèlerinage au cours des siècles, le frère Etienne Puységur l'a méticuleusement noté dans son "répertoire chronologique de documents historiques se rapportant à Sainte Macrine de Magné".

Cependant, on peut supposer que le tertre de Magné et surtout les trois sources qui coulent à mi-côte du tertre : fontaine de la Gravée des Horteaux, fontaine du Bec de grue, fontaine de l'Ormeau, devaient être déjà un lieu de culte et de rencontre bien avant l'arrivée de la sainte.

M. Guy Pillard nous dit : "Il ne semble faire aucun doute que nous sommes ici en présence d'un lieu de culte néolithique, agricole, guérisseur et peut-être solaire". Disons que l'origine de ce pèlerinage est inconnue. Elle se perd dans la nuit des temps.

Je cite encore M. Pillard : "Dès le Moyen Age, un pèlerinage est lié à ces sources miraculeuses. Des pèlerins y venaient tremper leurs membres malades. Quelques-uns emportaient en outre un peu d'eau dans des flacons afin d'en avoir à leur disposition en cas de besoin.

D'autres y apportaient des chemises, des bas, des bonnets. Ils trempaient ces vêtements dans l'eau des sources, les faisaient bénir à la Chapelle puis sécher au soleil. Revenus chez eux, ils en revêtaient les malades pour obtenir leur guérison".

M. de Saint-Marc nous dit encore : "Entre toutes les paroisses voisines, celle de Benet se fit longtemps remarquer par sa dévotion et chaque année, le six juillet, elle venait toute entière au pèlerinage à la chapelle"

 Il dit encore : "Les gens de Frontenay se rendant en pèlerinage à sainte Macrine disaient jadis : Nous allons aux saints". Peut-être honorait-on, outre sainte Macrine, saint Massire et saint Rémy. Pris encore dans le texte de M. de Saint Marc : "Il n'est pas rare de voir, à la grande fête de sainte Macrine, le protestant confondu avec le catholique dans les mêmes voeux à l'illustre sainte".

M. le pasteur Rivière confirme dans son livre "La main dans la main" qu'à la fin du Moyen Age, le pèlerinage de Magné était un grand espoir pour les malades du Niortais. M. Pillard nous apprend que les gens de Niort se rendaient pieds nus en procession à la chapelle, le jour du pèlerinage.

J'ai retrouvé tout récemment dans les archives de Notre-Dame de Niort, la trace du pèlerinage de sainte Macrine au sujet d'une querelle entre François Prugnier, curé de Notre-Dame, et un autre ecclésiastique, probablement son supérieur.

Le curé Prugnier était accusé, en 1667, d'avoir supprimé certaines processions, entre autre celle de sainte Macrine ; Prugnier se défend en ces termes : "Il n'y a pas d'obligation d'aller à Ste Macrine à deux lieues de Niort, dans le diocèse de Saintes, où encore il faut traverser la rivière par bateaux et peu s'en est fallu qu'à deux ou trois fois n'ayent enfoncés et par ce moyen causé la perte de la plus part de ceux qui suivaient la procession en allant ; car au retour, les prêtres étaient seuls, la plus part restant au dit lieu, à la balade et autres divertissements qu'on y prend".

1667, c'est le début du règne de Louis XIV. Au pèlerinage s'ajoutait déjà une balade.

En 1672, Pierre Bastard, dans ses mémoires, nous dit : "J'ay assisté aux processions quy allaient à Ste Macrine jusqu'au temps qu'elles ont cessé. Celle de St André cessa d'aller joindre celle de Notre-Dame et d'aller à Ste Macrine. L'année 1672, celle de Notre-Dame y alla seule ou j'assistay et l'année suivante elle cessa d'y aller. Nous partions dès deux heures du matin. Il s'y rendait aussi les processions de St-Liguaire, de Bessines, de Sensay, Amuré et Frontenay. A présent, il s'y est estably une foire".

Deux siècles plus tard (1830), la balade et quelle balade ! complétait encore le pèlerinage. Rousseau nous dit que le pèlerinage, momentanément interdit pendant la Révolution, reprit sous l'Empire.

Mais le mérite de M. Rousseau est d'avoir fait ressortir un témoignage remarquable, celui d'un auteur bien oublié, François Mussat, né à Coulon, qui fut professeur de philosophie à Tours vers 1880. Voilà ce témoignage :

 "Bon ! nous sommes arrivés, commençons notre revue. Ce qui frappe tout d'abord un étranger dans le spectacle que nous avons sous les yeux, c'est la variété des costumes. Les femmes surtout se font remarquer par leur coiffure. Voici le bonnet monumental des ouvrières de la ville ; cet autre qui a des dimensions plus modestes, mais qui est orné de dentelles d'un grand prix est celui des riches saintongeaises.

Voilà la simple coiffe en organdi des bords de la Sèvre et du bocage : elle ne manque pas de grâce lorsqu'elle est bien posée sur des bandeaux de cheveux lissés qui en font ressortir la blancheur. La seule disgracieuse est celle des environs de Melle, attachée sous le menton par un cordon qui serre fortement la gorge et gonfle les joues ; elle a fait donner aux femmes qui la portent l'épithète de "bridées" (s'il y a des dames de Melle qui lisent ces quelques lignes, je souhaite qu'elle ne soient pas vexées de cette appréciation).

Quant aux hommes, les citadins et les villageois se reconnaissent au premier coup d'oeil. Les premiers ont le costume banal à la mode du jour : chapeau à haute forme, habit ou redingote, rien de pittoresque.

Les seconds portent généralement des chapeaux de feutre noir à larges bords, ornés d'une chenille retenue autour par une boucle en acier, des vestes et des pantalons en étoffe plus ou moins fine du pays, appelée "tiretaine" ; leur chemise est fermée sur la poitrine et aux poignets par une épingle et des boutons en argent.

On reconnaît aussi à leur physionomie un peu sauvage, leur barbe inculte, leur mise plus négligée, "les cabaniers" qui naguère encore habitaient dans les marais de la Sèvre niortaise des cabanes de roseaux.

Ils sont, dit-on, les descendants des anciens "Colliberts" race à peu près disparue et dont les savants recherchent les débris. Qu'ils se hâtent s'ils veulent en trouver des échantillons, car on a récemment opéré le dessèchement de ces marais, et, sur ces terrains jadis mouvants et souvent sous l'eau, dont la valeur a décuplé, s'élèvent, çà et là, des maisons de pierre ; les possesseurs enrichis s'humanisent ; bientôt il ne restera plus dans la vallée de la Sèvre aucun vestige du passé et cette race autrefois proscrite, mêlée désormais et confondue avec le reste de la population, n'offrira plus à l'observateur aucun caractère distinctif.

La foule continue de grossir, et avant le coucher du soleil, il y aura au moins vingt mille personnes réunies dans cette vaste prairie. La plupart sont venus à pied, le plus petit nombre à cheval, en chars à bancs ou en charrettes.

 Les riverains de la Sèvre, depuis Marans, près de l'embouchure de cette rivière, en ont remonté le cours dans leurs bateaux plats, tellement chargés d'êtres vivants que les bords n'ont que quelques centimètres au-dessus de l'eau. On est étonné qu'il n'arrive pas plus d'accidents.

 Rarement, et toujours au retour, quand les têtes ont été exaltées par la joie et les libations, un bateau coule ; comme personne ne sait nager parmi ce peuple aquatique, si d'autres bateaux ne suivent pas d'assez près pour porter secours, toute la cargaison humaine périt !

Laissons de côté les parades étourdissantes, les saltimbanques, les chevaux de bois, les diseuses de bonne aventure, les loteries où "à tout coup l'on gagne" et en général ce que l'on trouve partout aux foires et aux fêtes patronales des autres pays. Enfilons cette large allée où la circulation commence pourtant à être difficile et deviendra plus tard une véritable bousculade.

A droite sont dressées de longues tables composées de planches mal jointes, supportées par des tréteaux et abritées par des tentes de toile qui protègent contre les rayons du soleil, mais ne pourraient garantir de la pluie ; à l'extrémité de chacune s'alignent des barriques de vin couvertes d'un feuillage qui ne réussit guère à les tenir au frais.

Chaque cabaretier a son enseigne arborée au bout d'un mât, ou plutôt d'une perche ; s'il cumule, ce qui est le cas le plus ordinaire, une autre profession avec celle qu'il exerce ici, c'est un sabot, une roue de charrue, une scie, un fer à cheval, un petit bateau ou quelque autre emblème de son industrie. On distingue aussi la tente sous laquelle on se propose de fêter sainte Macrine.

 

 

 

Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest.

 

Léo Desaivre, « Gargantua en Poitou avant Rabelais », Revue de l’Aunis, de la Saintonge et du Poitou, vol. 9, l er semestre 1896, pp. 344-361.

 

 

 

 

 

 

 


(Photo de couverture promontoire de Saint-André à Niort, l'îlot Saint-Vaize)

 

Le Mystère de Saint Martin

ANDRIEU DE LA VIGNE, né à LA ROCHELLE en Saintonge entre 1457 et 1470, écrit une Ballade sur la prise de Fougieres (1488), sert Marie d'Orléans jusqu'en 1493, se rend à Paris, visite la Bourgogne puis gagne Chambéry où il remplit successivement les fonctions de Secrétaire des Ducs de Savoie Amédée, Philippe 1er, mort en 1497 et Philibert II le Beau qui règne jusqu'en 1504. D'Août 1494 à Octobre 1495 il accompagne le Roi Charles VIII en Italie, rédige le Journal de l'Expédition de Naples et reçoit le titre de «facteur» du souverain.

Il accompagne la Cour à Amboise et à Tours en Février 1496, à Lyon et à Paris en Mai ; il rencontre le 9 Mai 1496 les édiles de SEURRE pour qui il compose le Mystère de Saint Martin, la Farce du munyer et la Moralité de l'aveugle et du boiteux ; ces trois pièces devaient être jouées à partir du 4 Juillet 1496, mais le furent du 9 au 12 Octobre.

En 1498, il écrit Epitapbe du Roy Charles huytiesme de ce nom. En 1501, il rédige les Complaintes et Epitaphes du Roy de la Bazoche et gagne en 1504 un procès contre Michel le Noir, éditeur de son Vergier d'honneur où estrassemblé l'essentiel de sa production poétique. Secrétaire, dès 1504, d'Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, il compose deux oeuvres polémiques : la Sottise a huit personnaiges (1507) et la Moralité du nouveau monde avec l'estrif du pourveu et de l'ellectif (1508). On lui doit également le libelle des cinq villes d'Ytallie contre Venise, le Blason de la guerre et les Ballades du Bruyt commun (15 10). Il rend hommage à sa défunte protectrice en rimant les Epitaphes en rondeaux de la royne et la Deploration du chasteau de Bloys (1514). François 1er le charge d'écrire une chronique de son règne ; celle-ci ne connaît qu'un début de réalisation. Il meurt probablement vers 1515 et en tout cas avant 1527.

Les sources du Mystère de Saint-Martin

L'auteur s'est essentiellement inspiré de la Vita sancti Martini rédigée en 397 par SULPICE SEVERE et des trois lettres de SULPICE à Eusèbe, Aurèle et Bassula, mais il retranche, modifie ou ajoute des épisodes. Exemples d'anachronismes. La théâtralisation peut déterminer une modification des attitudes, le développement du merveilleux, l'idéalisation des personnages, l'ommission des miracles sans valeur dramatique et l'amplification des données spectaculaires de la Vita.

https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1978_num_8_1_1083

 

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