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PHystorique- Les Portes du Temps
14 mars 2018

Charte de Guillaume Fier-à-Bras, comte de Poitou et duc d'Aquitaine, à sa femme Emma pour l'Abbaye de Bourgueil

Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine abbaye de bourgeuil

- Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, concédant à l'abbaye de Bourgueil divers domaines, parmi lesquels figurent des maisons situées aux Loges de Fontenay (989), Extrait des papiers de M. Faustin Poëy d'Avant, vidimus de l'an 1341 (reproduit dans l'"Histoire des comtes de Poitou" de J. Belsy, p. 267.

Emma, sœur du comte Eudes de Blois, avait épousé Guillaume, deuxième du nom, duc d'Aquitaine, un des plus puissants seigneurs de son temps; il est le premier qui ait pris le titre de duc de cette province: la Guyenne avait été confisquée par Lothaire et donnée à Hugues de France: Guillaume résista au Roi et au duc, délit leur général Geoffroy, comte d'Anjou, et força Lothaire à lui donner l'investiture de ce fief.

Quand Hugues Capet usurpa le trône, Guillaume refusa de le reconnaître.

Les deux Chartes qui suivent, expédiées en son nom et revêtues de son seing, sont dignes d'intérêt.

More antiquo patrum, cunctorumque civium lege Romanorum, decretum est in orbe terrarum ut sacræ catholicæ fidei instituta principali sanctione veraciter conscripta ecclesiastico jure legaliter corroborarentur et scripturarum serie decente ornarentur, ne cujus piâ fraudis nequiciâ inhonestè violorantur quamobrem permittente divinâ ac subsquente clementiâ, licet non meis meritis tamen indignatate comitu (1) posituo ego Guilelmus duxtotius (2) monachyæ Aquitani quorum notum fieri cupio toto mentis desiderio cunctis fidelibus sanctæ Domini Ecclesiæ presentibus scilicet atque futuris quod accedens ad me quidam fidelis meus nomine Bernifredus precatus est ut unam capellam in villâ quæ vulgo nuncupatur Lalmacus, sita in honore santi Dionisii dicatam cum decimis vineis pratis domibus curtiferis , virdegariis seu mancipiis utriusque sexûs ad eam capellam pertinentibus et cum terrâ arabile et insuper quantum ad ipsam capellam quesitum et ad inquirendum cernitur esse, sibi et uxoris suæ vel post illorum decessum duobus successoribus sub censum quinque solidorum puræ auctoritatis scriptum dignaremus concedere quod omni modo nobis placuit fecisse eâ peroratione ut singulis annis, prestitum censum solvant et se negligentes ipsius censûs fuerint, duplicatum reddant et posteà sicut censuali ut præfatum est in scripturarum serie ad festivitatem omnium sanctorum annuatim debitum solvant et postea juste et racionabilitur absque ullâ disruptione teneant et possideant precamur denique omnes nostros successores ut ea quæ justa et rationabilia statuimus ita conservant sicuti sua et suis successoribus optaverint permanere gesta ut autem hæc manu firma pleniore maneant vigore manibus propriis firmavi et postea fidelibus meis diversi ordinis diversæque potestatis corroborandumi (3)........

Data mense junii anno XL, regnante rege Lothario.

 

Cette pièce est datée de la quarantième année du règne du roi Lothaire : cette date est inexacte.

Lothaire est né en 941, il fut associé au trône en 652, fut sacré en 954 après la mort de son père, et mourut en 986. En commençant à compter les années de son règne, même du jour où il fut associé au trône, on ne pourra jamais lui former un règne de 40 ans.

Peut-être est-ce une erreur de l'écrivain; peut-être est-ce en haine de Hugues Capet que Guillaume ordonnait à ses scribes de prolonger le règne de Lothaire après sa mort.

 Ce qui pourrait le faire supposer, c'est la qualité que prend Guillaume, il se nomme dux totius monachiæ Aquitaniquorum.

Dans ce peu de mots perce toute l'indépendance féodale.

 Guillaume se souvient alors que l'Aquitaine fut autrefois un royaume: il a daigné faire hommage aux descendants de Charlemagne; mais quand Hugues Capet, qui longtemps fut son égal, prend le titre de roi, Guillaume alors s'appelle duc de la monarchie des Aquitains.

Leurs droits étaient de même valeur : leurs prétentions étaient donc aussi justes.

C'est la force seule qui a décidé du succès.

En luttant contre le nouveau roi, Guillaume savait très-bien qu'il serait soutenu par ses peuples : des races différentes habitaient le Nord et le Midi : au Nord étaient les Francs, au Midi les Gaulois : au Nord régnait la loi salique, au Midi le code romain.

Aussi, au début de cette charte est-il mention de cette loi qui depuis des siècles régit les Aquitaines : il y a de plus dans cette pièce et dans celle qui suit, quelque chose de plus pur et de plus élégant dans le style: on peut même remarquer dans les premières lignes des mots qui rappellent les préambules ambitieux de Justinien.

Au surplus, le droit romain n'avait pu défendre le Midi de la France du régime féodal et de ses abus : dans la charte dont il s'agit, Guillaume donne une chapelle en bénéfice à un homme marié et à sa femme, puis après eux à deux de leurs héritiers.

C'est une de ces concessions qui forment la transition entre les bénéfices conférés à vie et les fiefs héréditaires.

 

Voici la seconde charte annoncée ci-dessus :

In nomine summa et individuæ Trinitatis Willelmus Aquitanorum omnium princeps anno ab incarnatione Domini nostri Jesu Christi VCCCC L XXXVIIII indictione secunde.

Au nom de la sainte et individuelle Trinité, Prince Guillaume de Tous Aquitains en l'an 989 de l'incarnation de notre Seigneur.

Volo igitur atque cupio et omnibus modis cupio ut sciant tam omnium pontificium clericorum dignitas, seli principium sublimitas ac cunctorum omnium tam virorum quam mulierum utriusque sexûs generalitas ita bonam volumptatem me habuisse, et ob meam conjugem nomine Emma et ob amorem ejus et aliorum multorum hominum mihi benevolentium hoc facio bono animo et prompta voluntate.......

Je souhaite donc, et je désire, et je désire de toutes les manières, qu'ils sachent qu'ainsi la dignité de tous les clercs pontificaux, le prestige du sénat, et la généralité de tous les hommes, et de toutes les femmes des deux sexes, ont eu un si bon plaisir, et à cause du nom de ma femme Emma et pour son amour et pour les nombreux autres hommes de bonne volonté, je le fais avec de bonnes intentions et de bonne volonté.

  Hoc scripturarum adfirmare titulis ut firmum. ec roboratum perpetualiter maneat ne in posterum ab nullo homine possit umquam violatum esse :

C'est affirmer que les inscriptions des Ecritures sont stables. qu'il reste à jamais renforcé de peur qu'à l'avenir il ne puisse jamais être violé par un homme :

 Cedo igitur tibi in pago Pictavo curtim de Cassanias mediam et mediam ecclesiam. .

Par conséquent, je vous donne dans le pays du Poitou l’église de Chasseignes (commune de Mouterre-Silly)

Item in ipso pago cedo curtim Vozaliam mediam & totam ecclesiam.

Vouzaille. Trois fiefs se trouvaient sur cette paroisse, connue sous le nom latin de Vozailhia dans les actes les plus anciens ==> Enquête sur les fortifications d’un prieuré poitevin à Vouzailles pendant les guerres anglaises du XIVe siècle

 Item in alio loco qui vocatur lanizas totam ecclesiam, & si quid pertinet ad ipsam.

Item in alio loco qui vocarur Cygon,  quæ fita est super fluvium Ausaucia.

Sigon, village sur le fleuve de l’Auzance, affl. Du Clain, commune de Migné

Item aliam nomine Varias, quæ sita est super fluvium Clinni.

Verre,

Item aliam nomine Valentiacus, quæ est super fluvium Viennam;

Valençay (Le Grand et le Petit) sur le fleuve de la Vienne 86100 Antran

Et sicut Fulco tenuit ipsasres, ita tibi scriptionem trado ad tenendum, siue ad possidendum.

Item in alio loco in villa quæ dicitur Magniaco totam ecclefiam & quicquid pertinet ad ipsam.

Item in alio loco ecclesiam quæ dicitur Marciaco, & quæ ad ipsam pertinent.

Marsac dans la vallée de la Charente

Item in pago Niortinse ecclesiam S. Clementis, & q. a. 1. p.

Pays de Niort église Saint Clément ==> Niort l’ancien castellum incendié en 1104 et reconstruction du Donjon Poitevin Plantagenêt.

Item ecclesiam de Colonna quæ sita est super fluvium Sevria,& q.a. 1. p.

Coulon sur le fleuve de la Sèvre ==> Le Marais Poitevin et la navigation sur la Sèvre Niortaise

Item villam quæ vocatur Vimus,& q. a. 1. p.

Item in alio loco villas quæ dicuntur Nantolio & Auriaco , & q.a. 1. p.

Villages de Neuteuil et Aurec-sur-Loire

 Item villam quæ dicitur Brenon & q.a. 1. p.

 Item super fluuiuin Altesia villas quæ vocantur Tortron, & Traiacus, & q.a.1. p.

Tourtron, paroisse de Coulonges-sur-l’Autize

Item in alio loco qui dicitur Poio Letardo siue  Cuiron,& q.a. i. p.

Item in alio loco ecclesiam quæ dicitur Santon,& q.a. i.p.

Xanton Vendée ==> Le chemin chevalet voie romaine de l’Autize à Xanton (fines Santonum frontière Picton Santon)

 Item villam quæ dicitur Cassanon, & non, & mansos & terram S. Stephani quæ est propè iamdictæ villæ Cassanon

Chassenon le jeune (le bourg)  et Saint Etienne des Loges

==> Saint-Hilaire-des-Loges : charte 1151 du roi Louis VII et Aliénor d’Aquitaine, témoins Eble de Mauléon, Guillaume de Parthenay

Item in alio loco ecclesiam quæ dicitur Monsteriolo, & quicquid ad ipsam pertinct.

Montreuil Bonnin ==> Histoire du Château de Montreuil-Bonnin dans le comté du Poitou.

Has res superiùs memoratas nominatas, tibi trado perpetualiter ad habendum coniux mea dilectissima, vel ad possidendendum, et ut ex eis facias ab hodierna dic quicquid volueris, vel voluntas tua fuerit quibuscumque Sanctis dare pro animæ remedio, vel cuicumque homini tribuere.

Ces choses mentionnées ci-dessus mentionnées ci-dessus, je vous les remets pour toujours d'avoir mon épouse la plus aimée, ou de les posséder, et de les faire à partir d'aujourd'hui, dites ce que vous voudrez, ou ce sera votre volonté de donner à tous les saints pour un remède pour votre âme, ou pour la donner à qui que ce soit.

Hoc mihi placuit inserere, ut siego aut ullus heredum meorum, seu aliqua persona intromissa eam cupiditatis, vel falsitatis hanc scriptionem inquictare tentauerit, imprimis iram Omnipotentis Dei incurrat, sit illi contraria sancta Dei genitrix Maria cum omnibus Sanctis in die magni iudicij : Partem quoque habeat cum Dacan et Abiron, quos terra viuos deglutiuit cum stipulatione adnixa manibus propriis firmaui: Et post me viris optimis ad corroborandum tradidi.

Il m'a semblé bon d'insérer ceci, que si l'un de mes héritiers, ou toute personne admise en elle, de convoitise ou de mensonge, devait tenter d'interroger ce script, en premier lieu il encourt la colère du Dieu Tout-Puissant : Il a aussi part avec Dacan et Abiron, que la terre a engloutis vivants, avec la stipulation rédigée, j'ai fortifié de mes propres mains; Et après moi j'ai passé le relais aux meilleurs hommes pour confirmer.

 

Signum + Guillelmi Comitis, qui hanc scriptionem fieri rogauit.

Hanc tibi trado ecclefiam , coniux mea, quæ vocatur Sazinco in tali tenore or quamdiù vixero teneam, o post decefjum meum, fine vlla intermissione ad te rexertatur.

Signé + Comte Guillaume, qui a demandé que ce script soit réalisé.

Je vous remets cette église, et ma femme, qui s'appelle Sazinco, la tiendra ainsi tant que je vivrai, et après mon décès, elle vous sera dirigée à la fin de tout entracte.

Firmata est hec chartulain Pictavensi aula, & firmatores eius fuerunt hi , et ego Emma manu propria firmaui, filioque meo Guillelmo firmandam tradidi.

Cette carte a été établie par la cour de Poitiers, et c'étaient ses hommes de confiance, et j'ai confirmé Emma de sa propre main, et l'ai remise à mon fils Guillaume pour être fortifiée.

Sign. Emme Comitisse.
Sign. Guillelmi Comitis filij eius.
S. Bernonis Abbatis.
S. Manigaldi Prepositi.
S. Ademari Vicarij.

S. Abbonis.
S. Ansigemari,
S. Friderici,
S. Marini.

Cette charte est de 989. Guillaume a fait hommage à Hugues Capet; il n'est plus le duc de la monarchie des Aquitains : cependant il semble protester encore contre sa soumission, il s'intitule princeps Aquitanorum omnium, et console son amour-propre en ne prenant pas un titre féodal.

Guillaume avait vieilli : ce n'était plus l'intrépide guerrier d'autrefois; toutes ses luttes contre ses-suzerains étaient finies: il n'allait plus, époux infidèle, porter aux pieds de la dame de Thouars et ses lauriers et son amour.

Emma maintenant est son épouse chérie, il ne parle que de son affection pour elle; et cependant Emma, pour se venger de sa rivale, l'avait livrée à la brutalité de ses palefreniers.

Emma avait soutenu, dans le château de Chinon, un assaut que lui livraient et le vicomte de Thouars et le duc Guillaume, son mari.

 Guillaume la combla de dons :

Ceux qui chercheront à attaquer cette donation sont dévoués à la colère du Tout-Puissant; on appelle sur eux l'inimitié de la Sainte Vierge et de tous les saints, ils iront rejoindre aux enfers et Dathan et Abiron : d'où vient ce changement?

c'est que les moines s'en sont mêlés.

Emma avait concédé au couvent de Bourgueil toutes les terres que son mari lui donne: les moines trouvèrent plus prudent de demander à Guillaume la ratification d'un acte auquel il n'avait pas participé : le duc s'y prêta.

L'acte est nécessairement écrit ou au moins dicté par les moines ; tout y est soigneusement détaillé; un domaine est omis, on répare cette erreur à la fin de la charte.

Le duc accorde à sa femme la permission de donner tous ses biens à qui elle voudra; ils sont déjà donnés.

Le comble de l'adresse monacale est d'avoir mis dans la bouche de Guillaume les imprécations qui doivent atteindre ceux qui oseront attaquer cette donation : l'odieux n'en retombe pas sur les bons pères de Bourgueil, qui ne se font aucun scrupule d'en profiter.

L'exemple de la duchesse Emma ne pouvait manquer d'être suivi, et l'abbaye de Bourgueil vit ses richesses s'accroître rapidement.

La septième année du règne de Hugues, Gerla, abbesse de Sainte-Croix, fait une donation à Saint-Pierre de Bourgueil: il est bien entendu que la donatrice ira tout droit en paradis jouir du bonheur des cieux et que ceux qui voudront s'opposer à ses intentions, iront tout droit en enfer, et en attendant seront excommuniés dans celui-ci.

La mention d'excommunication, qui n'est ici que comminatoire, est assez curieuse en ce qu'elle fait connaître la position de l'excommunié; il est repoussé du seuil de toutes les églises,

Cette charte est terminée par un grand nombre de signatures, ce sont celles des dignitaires du couvent de Bourgueil.

L'un d'eux, nommé Durant, s’intitule subdecanus sive succantor, ce qui indique que la dignité de sous-chantre était réunie à celle de sous-doyen.

Enfin pour écrire cette donation on a pris un morceau de parchemin déjà couvert d'écriture : il a été lavé; cependant l'on distingue encore quelques débris de lettres.

Au surplus voici cette charte.

Intellectus sensusque generi humano potest mente sagaci pon sare actque solerler indagatione perpen dere nihil amplius valere unicuique quam quod de amatissimis suis rebus in locis venerabilibus in sti, pendia monachorum curetur impendere ut in huranicâ beacione inveniet æternam renumeracionem opitulante atque protegente in perpetuo Domino Iesu Christo, hoc redemptore nostro, ego Gerla abbatissa Almæ (4) Crucis monachorum seu aige (5) Radigundis canonicorum. (6), cunctaque congregatio mihi commissa. Cupimus etiam per amorem Domini nostri Iesu Christi largire de nostris rebus propriis et pro remissione facinorum nostrorum sicut consuetudo futuro tempore proclamata Kosmy (7), et præteriti auctoritas que christianorum decrevit ad circo hanc scripcionem de nacionis donamus donatum que in perpetuum volumus ut Superni gaudia adquiramus, transfundimus atque concedimus in cenobio Burgeolo monasterium consservetum in honore beati Petri apostoli, apostolorum principis, villam Triolo terris domibus vineis pratis et omnia quæ ad eamdem villam pertinent : arbitrium voluntatem hanc scripcionem firmavimus ad eodem monasterii in alimoniis (8) vel substancia monachorum ididem habitancium ut mereamur adsisci participare bonorum eorum in regno apostolorum absque ulla contradictione abas seu monachi teneant singulisque annis. at solemnitatem Scæ Radegundis quæ evenit idus agusti solidos X per solvant.

Denique et si per aliquain necessitatem tardi aut negligentes ad illam festivitatem censum non retdant res non perdant set in duplicem componant.

Precamur itaque omnes successores nostros qui post nos futuri erunt ut auctoritatem istam a nobis inviolabiliter factam conservent similiter adsequentibus eorum optaverint conservari et ujusce modi firma stabilis ipsi seripcio et inconvulsa eum stipulatione omni tempore permaneat tam cum sororibus et fratribus pariter firmamus et roborari decrevimus et si aliquis inviolare istam edicionem presumpserit iram Domini adquirat omnipotentis et ad liminibus omnibus sanctæ Domini ecclesiæ se cognoscat excommunicatus et eum Dathan et Abyron quas terra vivos absorbuit, et cum Juda proditore qui Dominum Iesum magistrum suum tradidit... etc.

Data (9)mensi maii, annos VII regnante Ugonii rege.

 

 

Foulque Nerra, duc d'Anjou, avait donné le gouvernement de Montbazon à Guillaume de Mirebeau, son vassal.

Celui-ci et ses gens administraient le pays qui lui était confié à la manière du temps, c'est-à-dire en pillant tous les environs de sa résidence, en inventant chaque jour de nouvelles vexations : le monastère de Bourgueil n'était pas plus épargné que les terres laïques; de là des contestations qui nécessitèrent le traité suivant :

Notum sit omnibus sacræ fidei cultoribus presentibus scilicet et futuris, quod Willmus (10) quidam castri Mirebelli princeps requirebat in vosaliâ villâ pravas consuedines et homines quos commendatas vocant pro quibus sepissime lites commovebantur inter præfatum principem et monachos Burguliensus (11) qui in pronominatâ villa morabantur unde placitum construxerunt abbas Baudricus et monachi Burgulienses contra prædictum militem et ministros ejus; perpendens igitur in animo suo ipse miles injustum esse hæc quod querebat sponte deseruit et cum Baudrico abbate qui tunc ecclesiam Burguliensem regebat placitum fecit et a prodicto abbate monachisque Buguliensibus accepit octo libras denerarorium ut omnes viri ac mulieres in terrâ Sancti Petri commanentes absque ullâ inquietudine securi manerent et viverent ipsi scilicet qui antiquam pagamus honorem Mirebelli accipiat in prædictâ possessione hospicium acceperunt.

Trouve cette mention : Ranulfus sacerdos scripsit. Les lettres qui se composent ces trois mots sont écrites les unes au-dessus des autres sur deux lignes parallèles perpendiculaires à la date.

 

 

 

La donation de septembre 989 montre que Bourgueil n'est pas né à la date ni dans les circonstances indiquées par Pierre de Maillezais ; de nouveau les deux époux agiront ensemble en faveur de Bourgueil, une deuxième fois entre 990 et 996, puis en juin 994 (12).

Bourgueil existait sans doute au moment de la consécration de Maillezais, et ce n'est point pour servir de refuge aux moines tourangeaux qu'il fut alors créé.

 

 

 



- Vente par Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, à l'abbaye de Bourgueil de vignes, situées à Fontenay et à l'Orberie [L'Orbrie], de la court de Foussay et de l'église St-Hilaire de ce lieu (9 mars 991), Ex tabulario Burguliense Cap. LXV. Voir J. Besly, "Histoire des Comtes de Poitou", p. 280.

EDépôt 92 1II - Archives historiques de la ville de Fontenay-le-Comte (ensemble de pièces réunies par Benjamin Fillon) archives de la  Vendée

 

Archives historiques de la Vendée - ville de Fontenay-le-Comte  

Archives historiques de la Vendée duc d'Aquitaine,

Archives historiques de la Vendée, Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, l'Abbaye de Bourgueil 9 mars 991 (1)

Archives historiques de la Vendée, Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, l'Abbaye de Bourgueil 9 mars 991 (2)

 

Archives historiques de la Vendée, Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, l'Abbaye de Bourgueil 9 mars 991 (3)

Archives historiques de la Vendée, Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, l'Abbaye de Bourgueil 9 mars 991 (4)

Archives historiques de la Vendée, Charte de Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine, l'Abbaye de Bourgueil 9 mars 991 (5)

Tabulario Burguliense cap 65

Cum inter vendentem atque ementem res aliqua certo definitasit suerit pretio, licet plus minus vendatur quàm ad presens valeat, nullatenus tamen is qui vendidit aliquo illud poterit modo reuocare. Igitur ego Guillemus Pictanoram Comes constat me vendere & venditi, tradere & ita tradidi ad coenobium principis Apostolorum Petri vocabulo Burguliense, ad vsus Monachorum ibi degentium.

Junctos de vinea sitos in pago Pictavensi & quidem juncti sunt positi in villa Orbeia, sextus vero in villa Fontaneti, juxta manusirmam uxoris mae Emmae Comitissae undè accepimus Abbate Gauberto, siue Monachis eiusdem loci, non solum pro istis vincis, sed pro curte nomine Fusciaco, cum Ecclesias S. Hilarij in ipsa curte sita, sicut nobis visum suit, atque complacuit, scilicet argentisol MCC.

Ea vero ratione tradimus prelibatas vineas eis, &concedimus quatenus habeant licentiam tenendi, possidendi, & quicquid melius voluenrint faciensi.

Si vero, suerit ego ipse aut aliquis de parentibus vel heriedibus meis, sue aliqua intromissa persona quae contra hanc venditionem, aliquam calumniam ingerere voluerit.

Hec autem auctoritas nostra sideliumque nostrorum manisbus sirmata, inuiolata permancat, & inconuulsa per succedentia tempora.

Data Pictavis civitate, mense Martij die 9. Regnante hugone, anno 10

Guillelmi, Comitis Pictavensis

Guillelmi, F ejus

Emmae, matris ejus

Gisleberti, episcopi

Aldeberti, Comitis

Data Pictavis civitate, mense Martij die 9. Regnante hugone, anno 10

 

 

— Avril 994, don onéreux fait à l'abbaye de Bourgueil par Guillaume fier-à-bras et Emma sa femme du domaine et de l'église de Foussais (cant. Saint-Hilaire-des-Loges, arr. Fontenay-le-Comte) ; l'abbé verse 1.500 sous d'argent, cf. M. DUPONT, p. 19 et p. 175.

— Avril 994 selon les copies de Salmon (en réalité l'acte n'a pas de date, cf. J. DELAVILLE-LEROULX, op, cit„ charte XIV-4, p. 36-37), dotation de l'abbaye de Bourgueil par le comte Guillaume et Emma sa femme ; don de l'alleu de Celliers (che de Léncloître; arr. de Châtellerault, Vienne), de l'église de Jaunay (cant. Saint-Georges, arr. Poitiers), de la moitié du domaine de Vouzailles (cant. de Mirebeau; arr. Poitiers), cf. M. DUPONT, p. 19 et n. 7, p. 175.

Il existe, en outre une charte commune de juin 994 dans la coll. Gaignières ; elle à, été signalée par L. HALPHEN, L'Histoire de Maillezais du moine Pierre, p. 158, n. 4 (cf. Paris BN ms. lat, 12.127, p. 123).

 

 

Revue rétrospective, ou bibliothèque historique contenant des ..., Volume 14

 

 

Caino, castrum - Le château de Chinon des comtes de Blois - Emma se réfugie après l'adultère de Guillaume Fièrebrace et Aldéarde <==.... ....==> Emma de BLOIS (D’Aquitaine) est enlevée par des Normands lors d'un voyage vers l'abbaye de Saint-Michel en L'Herm

 

 


 

(1) Comitu pour comitatu : comte. Avant lui l'Aquitaine n'était qu'un comté.

(2) Monachiæ pour monarchiæ ; monarchie, royaume.

 (3) Ici se trouve : 1° une croix entourée d'un dessin représentant un trèfle de la main du duc; 2° un autre dessin fait par Gilbert, évêque de Poitiers; 3° trente-deux signatures. On y remarque un grand nombre de dignitaires ecclésiastiques et trois vicomtes, dont Aimeri, vicomte de Thouars...

(4) Almæ Crucis : ce couvent de la Sainte-Croix était situé à Poitiers.

(5) Aigæ pour agiæ, de ageos, saint. Sainte Radegonde est vénérée en Touraine; elle a une chapelle à Chinon.

(6) Canonicorum: on remarquera que ce mot est au masculin; cette congrégation de chanoines avait donc une femme pour chef. L'abbesse Gerla a bien soin de le faire remarquer.

(7) Kosmy.

 (8) Alimoniis pour alimentis.

(9) Cette charte est revêtue d’un très grand nombre de signatures auto graphes; elle est écrite par un prêtre nommé Ranulfe.

A côté de la date se trouve cette mention : Ranulfus sacerdos scripsit. Les lettres qui composent ces trois mots sont écrites les unes au-dessus des autres sur deux lignes parallèles perpendiculaires à la date.

(10) Willmus pour Wilelmus, Guillaume.

 (11) Burgulienses : moines de Saint-Pierre-de-Bourgueuil.

(12) Septembre 989, don fait à l'abbaye de Bourgueil par Guillaume-fier-à-bras, comte du Poitou et duc d'Aquitaine du village et de l'église de Saint-Christophe de Longèves (arr. et cant. de Fontenay-le-Comte, Vendée), de Saint-Michel Le Cloucq (cant; Saint-Hilaire-aux-Loges, arr. Fontenay-le-Comte), et de quelques maisons aux Loges de Fontenay (ib.), cf. M. DUPONT, p. 19 et p. 174.

 

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