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PHystorique- Les Portes du Temps
11 juin 2021

Fort des Saumonards - Saint-Georges-d'Oléron ; Correspondance inédite de Napoléon Ier après sa visite dans la région

Fort des Saumonards - Saint-Georges-d'Oléron ; Correspondance inédite de Napoléon Ier après sa visite dans la région

M. l'abbé Lacurie, dont la profonde érudition est justement appréciée par l'Institut des Provinces, nous a gratifiés, en 1851, d'une carte représentant la contrée des Santons au temps des Romains.

Ce précieux document place l'embouchure de la Charente aux environs de Tauniacum (Tonnay-Charente). En lisant la notice qui est annexée à la carte on est conduit à adopter les rapprochements historiques et les déductions de l'auteur comme des probabilités approchant beaucoup de l'exactitude.

Il n'est point à supposer que sous la domination des Romains il y eût un commerce quelque peu considérable par la voie fluviale d'Iculisma (Angoulême) à Médiolanum (Saintes), et de Médiolanum à Tauniacum.

 L'état des choses est aujourd'hui grandement amélioré, et pourtant l'immuabilité du régime des eaux, qui a été observée avec soin depuis plus de cent soixante-dix ans, nous porte à croire que la profondeur du fleuve a très peu varié sur les divers points de son parcours d'Iculisma à Tauniacum.

Mais ce qu'il importe surtout de remarquer c'est la partie de la basse Charente, de Tauniacum  à Fouras, dont l'origine est moderne, et qui contribue avec le plus d'efficacité à la puissance et à la richesse de la contrée qu'on désigne maintenant par les deux départements de la Charente et de la Charente-Inférieure.(Charente-Maritime)

 

Vue de l'Hermione et du Fort Boyard au large du Fort Vauban de Fouras

Samedi matin le long des rives de la Charente et sur les côtes de l'île d'Aix et du Fort Boyard, au large du Fort Vauban de Fouras pour tenter d'apercevoir la réplique de la célèbre frégate Hermione de La Fayette avant son retour dans son port d'attache de Rochefort.

 

La vitesse des eaux de la Charente pendant le flux est nécessairement variable mais elle est considérable à mi-marée, relativement à celle des autres fleuves de France. Ce qui influe sans doute sur cette vitesse c'est l'encaissement dans un lit fort étroit qui doit recevoir et écouter un grand volume d'eau dans l'unité de temps. La rapidité du courant est un bienfait, en ce double sens qu'elle détermine la profondeur du fleuve et qu'elle empêche les dépôts de vase qui formeraient des attérissements et élèveraient le fond dans les sinuosités du parcours.

 La Charente repousse vers la mer les vases limoneuses que chaque marée lui apporte et nous n'avons à faire aucune dépense d'entretien pour les berges qui sont naturellement solides. Ce fleuve offre t'avantage d'un grand tirant d'eau dans sa partie inférieure sur une longueur de plus de quatre lieues et celui d'un fond en argile molle de telle sorte qu'on peut lancer un navire d'une rive à l'autre sans secousse préjudiciable et qu'on pourrait aussi le faire avancer avec sa quille, dans la vase sans qu'il éprouvât une forte résistance, si le tirant d'eau devenait insuffisant.

Ces dispositions naturelles avaient été parfaitement comprises par le gouvernement de Louis XIV, lorsqu'en 1666, et après de longues investigations, le port militaire de Rochefort fut créé sous l'habile direction de Colbert du Terron alors intendant générât de la province d'Aunis.

Pourquoi La construction de la Corderie royale (le Versailles de la mer ) sur Rochefort - Louis XIV - Colbert- Blondel

Pourquoi La construction de la Corderie royale (le Versailles de la mer ) sur Rochefort - Louis XIV - Colbert - Blondel - Richelieu - Brouage - La Rochelle (P1) La construction de la Corderie royale (le Versailles de la mer ). débuta en 1666, sous le règne de Louis XIV (1643-1715) .

 

Les évènements de la guerre avaient démontré la nécessité de ce nouvel établissement au fond du golfe de Gascogne, pour servir aux constructions et aux armements des flottes aux relâches et aux refuges en cas de mauvais temps ou de poursuite d'un ennemi supérieur en forces.

 

Le 17 juillet 1805, Napoléon 1er signe un décret ordonnant la construction d'un canal de navigation de Marans à La Rochelle

Le 28 messidor an XIII (17 juillet 1805), Napoléon 1er signait un décret ordonnant " la construction d'un canal de navigation de Niort à la Rochelle " (1). C'était l'aboutissement d'un très ancien projet.

 

Ile d'Aix en Avril - Napoléon

Le canon a tué la féodalité ; l'encre tuera la société moderne et Internet va créer à son tour une nouvelle société dite de la connaissance. Citation Napoléon Bonaparte Fouras - Île d'Aix départ de Napoléon-Ier pour son exil vers Sainte-Hélène.<==



SURETE ET AVANTAGES DE LA RADE DE L'ILE D'AIX.

La rade de l’ile d'Aix, avec ses petites annexes, la rade des Saumonards et celle des Trousses offre un bon mouillage d'environ douze à vingt mètres à marée basse et dix-neuf à vingt-sept mètres à marée haute mouillage dont la sûreté a été éprouvée par les plus forts coups de vent.

Elle peut enfermer une escadre de vingt à trente vaisseaux et l'on y tiendrait soixante ou quatre-vingts vaisseaux en doublant les rangs ou en remontant un peu dans la rivière. Elle est défendue par les batteries de l'ile d'Aix, de l'ile d'Oléron par celles du fort Boyard de l'ile d'Enette et de l'ile Madame.

 La rade des Basques, entre l'île d'Oléron et l'ile de Ré, dans le perthuis d'Antioche, forme une grande annexe d'un très-bon abri, où pourraient tenir toutes les flottes du monde; elle est à fond d'argile mêlée de sable et de coquilles brisées, avec vingt à quarante mètres de profondeur à mer basse.

 

 Le 5 août 1808 Napoléon 1er était en visite des différents sites du pertuis d'Antioche, il décide le renforcement des défenses de l'arsenal de Rochefort et de son escadre en construisant le fort des Saumonards en face du fort Boyard.

Si l'on ajoute au fort Boyard, (bientôt) terminé un fort sur la roche ou la position dite les Palles, croisant ses feux avec ceux du fort d'Enette on pourra considérer la rade de Rochefort comme la plus sûre de toutes celles que nous possédons.

Je suppose, en outre, que deux frégates-bien armées et liées entre elles par de fortes chaines de fer fussent mouillées entre Fouras et l'ile Madame il ne nous paraîtrait pas probable qu'une escadre ennemie osât affronter les dangers qu'elle courrait en forçant les passes.

 On pourrait établir de solides estacades à l'embouchure, et de distance en distance, sur la Charente; et rien n'empêche qu'on ajoute entre les forts Vasou, de Lupin et du Vergeroux, d'autres batteries sur les deux rives, pour faire une double rangée de feux continus de quatre lieues de longueur, avec bombes ou projectiles incendiaires lancés par des canons obusiers de 50 et de 80.

L'escadre ennemie aurait à braver ou détruire tous ces obstacles en s'engageant dans les replis tortueux du fleuve ou il est difficile de gouverner.

Les Anglais, qui ont poussé l'audace sur mer jusqu'à la témérité, n'ont point osé tenter l'épreuve au temps de leur plus grande puissance lorsqu'ils avaient de nombreux vaisseaux en rade des Basques, et même après leurs succès 11 d'avril 1809, dans l'affaire des brûlots, la marine anglaise sous les ordres de l'amiral Gambier a mis en ligne 34 navires avec 1260 canons auxquels il faut ajouter 40 brûlots et 3 navires-machines infernales à la Congreve et antérieurement de septembre 1757, sous les ordres de l'amiral Hawke.

 

L'île d'Aix, sentinelle impériale - la Bataille navale des brûlots 1809

(l'affaire des Brûlots de l'Ile d'Aix ou la fin de la marine impériale) L'affaire de l'Ile d'Aix, dernier épisode de l'action de nos escadres dans l'Atlantique au cours des Guerres de l'Empire et qui se termina par un désastre pour la Marine Française.

 

1810 Mise en chantier aux Saumonards de la tour-modèle n°1 ainsi qu'une batterie pour 20 pièces d'artillerie.

1818 Fin de la construction du fort.

 

Ile d'Oléron.

— Entre le pertuis de Maumusson et celui d'Antioche s'étend l'île d'Oléron, de 30 km de long sur 10 de large. On y remarque : le Château sur la côte E., protégé par une citadelle et quelques défenses accessoires ; Saint-Pierre, au centre de l'île ; le petit port de cabotage de la Pérotine et les anciens établissements (aujourd'hui déserts) de l'École des torpilles à Boyardville ; cette école a été transférée à Toulon en 1886.

La pointe N. de l'île (pointe de Chassiron) porte un phare important : elle est à 10 milles de l'île d ' Aix et à 25 de Rochefort. La pointe N.-E. d'Oléron, dite des Saumonards, abrite la rade des Trousses, excellent mouillage par 12 à 15 m d'eau, devant la Pérotine. Il est abrité de tous côtés par l'île ou par des bancs.

Le banc Boyard qui le limite à l'E. sépare la rade des Trousses de celle de l'île d'Aix : il porte le fort Boyard, massive construction circulaire en maçonnerie, à plusieurs étages de feux.

 

Les défenses de Rochefort et de ses rades sont :

A) En première ligne :

a) Défenses du pertuis d'Antioche :

Sur l’ile d’Oléron

1) Le fort de Boyardville, battant la rade des Trousses

2) La batterie des Saumonards,

3) La batterie La Galissonnière, battant le pertuis d'Antioche,  

4) Le fort Boyard entre Aix et Oléron;

5) a batterie circulaire au S. de l’Ile d’Aix,

6) La Batterie de la Force,

7) Le fort de Liédot,

8) La batterie de Coudepont,

9) Le fort d’Enet, en avant de la pointe de l’Aiguille, Cet ouvrage, entouré d’eau à marée haute, défend le passage entre l’Ile d’Aix et le continent.

b) Défenses du pertuis de Maumusson :

10) Le fort Chapus sur la terre ferme ;

11) La citadelle du Château-d'Oléron, dont les fronts de mer battent le débouché dans la rade du pertuis de Maumusson.

B) En deuxième ligne (défenses de l'embouchure de la Charente) :

1) Fort de l'île Madame (rive gauche) ;

2) Fort de la Pointe (rive droite).

Les autres ouvrages sont abandonnés. — L'enceinte de Rochefort est formée par un rempart à redans, avec quelques bastions. On peut observer en outre que Rochefort se prête merveilleusement à la défense maritime au moyen des torpilles. Très abrité contre une attaque venant du large, ce port est malheureusement exposé du côté de la terre.

 

 

 

 

 

Correspondance inédite de Napoléon Ier après sa visite dans la région

 

Au Capitaine de Montmorency, officier d’ordonnance de l’Empereur, à Paris.

Saint-Cloud. 30 avril 1811.

Monsieur le Comte Montmorency, rendez-vous à la Rochelle ; vous ferez le tour de la place ; vous compterez le nombre des pièces qui sont en batterie, vous noterez de quel calibre elles sont ; vous verrez les travaux qu’on y fait, la garnison qui s’y trouve.

De là, vous passerez dans l’ile de Ré, où vous séjournerez cinq ou six jours. Vous ferez le tour de l’ile ; vous prendrez note des batteries, de leur armement, ainsi que des forts qui la défendent ; vous prendrez le nom des officiers qui y commandent, et me rendrez compte de tout ce qui peut m’intéresser.

Vous verrez la garnison, le régiment de conscrits réfractaires. Vous vous informerez si les capitaines, lieutenants, sous-lieutenants, sergents et caporaux sont arrivés ; combien il en manque ; combien il y a de bataillons de formés ; si l’habillement est arrivé, si les conscrits sont habillés ; si l’armement est arrivé et si les conscrits sont armés ; quand ils seront habillés et armés ; quelle volonté ils ont. Si cinq ou six jours ne vous suffisent pas, vous resterez plus longtemps pour vous mettre en état de me donner le plus de détails possible. Vous m’enverrez tous les jours un rapport de ce que vous aurez vu.


Vous reviendrez de l’île de Ré à la Rochelle, et de là vous suivrez le long de la côte jusqu’à l’embouchure de la Charente. Vous prendrez connaissance du nombre et de la force des batteries, du nombre d’hommes employés à chacune d’elles, de la manière dont le service se fait, des travaux qu’on y fait ; vous noterez celles qui sont fermées à la gorge.

De la batterie de Fouras vous retournerez, par la rive droite de la Charente, jusqu’à Rochefort, de batterie en batterie, en faisant les mêmes observations.

Vous m’enverrez un premier rapport de Rochefort. Vous visiterez les remparts de cette place ; vous prendrez note de la quantité de pièces qui sont en batterie et de leur calibre, du nombre d’ouvriers qui travaillent à l’arsenal, de l’emplacement des cales et des lieux où sont les bâtiments en désarmement. Vous m’enverrez l’état de situation des troupes.

De Rochefort vous vous rendrez à l’île d’Aix. Vous visiterez les travaux qu’on y fait, les batteries, leur armement et leur approvisionnement, les commandants, les troupes, enfin tout ce qui intéresse mon service. Vous y passerez une nuit entière. Vous irez voir ensuite les vaisseaux et frégates en rade. Vous reviendrez à Rochefort, d’où vous m’enverrez le rapport de votre visite à l’île d’Aix et sur l’escadre.

A Rochefort, vous descendrez la rive gauche de la Charente jusqu’à l’île Madame, et de là à l’embouchure de la Gironde. Vous remonterez de la rive droite de la Gironde jusqu’à Blaye, et vous m’enverrez le résultat de vos observations pendant cette tournée sur tout ce qu’il m’importe de connaître.

De Blaye vous pourrez aller passer deux jours à Bordeaux, après quoi vous reviendrez en droite ligne dans l’île de Ré ; vous y passerez deux jours pour revoir les progrès qu’a faits le régiment de l’ile de Ré, et vous retournerez à Paris.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris.

Saint-Cloud, 2 mai 1811

 

J’ai examiné le projet de Rochefort, et j’ai rendu un décret par lequel j’accorde 500,000 francs sur le fonds du budget du génie pour fermer la place, y disposer des parapets et terre-pleins et construire sur la rive gauche de la Charente un chemin couvert avec des lunettes ; ce qui, protégé par l’inondation, suffira pour mettre ce côté à l’abri de l’insulte. Ainsi, avec 500,000 francs, Rochefort sera à l’abri de toute surprise et pourra se défendre un certain temps.

Si vous envoyez une note sur le système du camp retranché à établir autour de Rochefort, il faut en faire rédiger le projet conformément à cette note et le présenter au conseil de novembre prochain.

Il est indispensable de mettre l’île Madame dans un état tel qu’elle puisse se défendre, même quand le continent serait au pouvoir de l’ennemi.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Instructions pour le Capitaine d’Hautpoul.

Saint-Cloud, 13 juin 1811.

M. l’officier d’ordonnance d’Hautpoul se rendra à la Rochelle et de là à l’ile de Ré. Il visitera ces deux points. Ci-joint est la note des cadres envoyés à l’ile de Ré pour recevoir des conscrits réfractaires. M. le capitaine d’Hautpoul enverra un rapport détaillé de la situation du régiment de l’ile de Ré, sur l’habillement et l’armement, sur l’espèce d’hommes, sur l’esprit qui anime ce régiment, sur les officiers , sur le nombre d’hommes fournis aux cadres des compagnies envoyées à l’Ile de Ré, et sur la situation de ces compagnies. Il verra manoeuvrer les troupes, visitera l’hôpital et prendra note de tout ce qui peut m’intéresser.
Il rendra compte de l’état de l’armement de la place de la Rochelle, des batteries de côtes et de l’armement de l’Ile de Ré.

Après avoir séjourné deux jours dans l’Ile de Ré, il passera à l’ile d’Aix, où il inspectera l’artillerie. Il ira voir la batterie d’Énette et m’enverra un rapport détaillé de tout ce qu’il aura observé dans cette inspection.

Il ira à bord de l’escadre en rade. Il verra si elle fait les manœuvres convenables, si les conscrits s’exercent et dans quelle situation sont les bataillons de marins qui montent les vaisseaux.

De l’ile d’Aix il ira à l’Ile d’Oléron ; il visitera la batterie des Saumonards et rendra compte de l’état de défense de cette Ile. Il se transportera au dépôt de Niort.

Ci-joint est un résumé des ordres que j’ai donnés concernant ce dépôt et ceux de Saintes, d’Auch et de Pau. M. le capitaine d’Hautpoul vérifiera si ces ordres sont exécutés, et fera un rapport sur la situation du dépôt de Niort, sur l’habillement, l’armement, l’équipement, les remontes, sur l’esprit des soldats, sur les officiers et sur l’époque où les différents corps seront en état d’entrer en campagne.
Il fera les mêmes observations au dépôt de Saintes.

Lorsque sa mission sera terminée dans ces deux dépôts de cavalerie, il se rendra à Auch, où il passera trois jours. Il enverra de là un rapport détaillé sur la situation des bataillons du train d’artillerie, sur les chevaux, harnais, et sur ce qu’on peut tirer de ce dépôt en état de faire la guerre.

De là il ira à Pau, où il fera le même rapport sur les équipages militaires.

Enfin il ira à Bayonne ; il visitera l’artillerie en détail, les affûts, les caissons, et verra comment on les répare. Il visitera les manutentions, les magasins de vivres et de munitions, les baraques, les troupes qui y sont campées.

Il ira voir le tracé de la tête de pont de la Bidassoa et le lieu où l’on a le projet de placer la tour.

Il aura soin de mander tout ce qu’il apprendrait sur ce qui se passe en Espagne.

Après avoir passé à Bayonne quinze jours qu’il emploiera à tout voir et à m’instruire de tout, M. d’Hautpoul reviendra par Pau et Auch, pour voir les progrès qu’ont faits ces dépôts depuis son passage.

Il ira visiter le dépôt de Toulouse.

Il repassera par les dépôts de Saintes et Niort, pour constater les progrès de ces dépôts.
M. d’Hautpoul écrira tous les jours, longuement, et n’omettra rien de ce qui peut mériter l’attention.

D’après l’original comm. par M. le général marquis d’Hautpoul.

 

 

Au vice-amiral Comte Decrès, Ministre de la Marine, à Paris.

Saint-Cloud, 19 juin 1811.

Donnez des ordres et prenez des mesures pour que six vaisseaux de ligne, dont un de 80 et un à trois ponts, soient armés à Rochefort et envoyés en rade, de manière à y être au mois de septembre.

Vous prescrirez les dispositions suivantes pour appuyer la gauche de la rade :
- 1° Une bombarde portant quatre mortiers à la Gomer de 12 pouces, lesquels, tirés à petite charge, de manière à porter à 1,300 toises, ne fatigueraient pas les bombardes et leur permettraient de résister longtemps, et portant de plus deux mortiers de 12 pouces à plaque, portant à 2,000 toises ;
- 2° Deux prames dans le genre de celle qui est à Cherbourg, et portant quatorze canons, quatorze pièces de 36.

Une batterie flottante ou vaisseau à trois ponts, portant trois batteries de 36 et pouvant porter de quatre-vingt-dix à cent pièces de canon. On construira cette batterie flottante â neuf ; ou l’on prendra le Tourville, on le démâtera, on fera les réparations nécessaires pour qu’il puisse contenir les trois batteries, et l’on doublera l’épaisseur du bois de la batterie, partie en liège, bois et cordages, de sorte que le vaisseau soit à l’abri du boulet. Ce vaisseau sera placé sur des corps morts, entouré de ses prames et de ses bombardes, de manière à appuyer la gauche.

On ajouterait â chaque vaisseau deux canonnières portant du 24 et trois excellentes péniches, indépendamment des canots.

Je donne ordre qu’il soit placé â l’Ile d’Aix huit pièces de 48.

Je pense même qu’il serait utile que la première batterie de la batterie flottante fût composée de pièces de 48.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris.

Saint-Cloud, 29 juin 1811.

An 20 juin, il n’y avait dans le magasin du régiment de l’île de Ré que 320 habits, 28 vestes et 98 culottes. Le 1er bataillon, qui est à l’île d’Aix, était seul habillé ; les autres bataillons avaient reçu des draps, mais n’étaient pas encore parfaitement habillés ; de sorte qu’il parait que, quoiqu’on ait beaucoup fourni à ce régiment, on n’a pas fourni suffisamment. Il y a suffisamment de gibernes, mais il manque la moitié des autres objets d’équipement.

Les hôpitaux sont insuffisants dans l’île de Ré.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

Au vice-amiral Comte Decrès, Ministre de la Marine, à Paris.

Saint-Cloud. 4 juillet 1811.

Le rapport sur la rade de l’Ile d’Aix n’est pas satisfaisant, et je ne puis comprendre comment il n’y a pas de moyens, soit en plaçant des batteries sur des vaisseaux que l’on raserait, soit en construisant un fort, de protéger la gauche de la rade.

Ne serait-il pas possible de suppléer le fort Boyard par une batterie flottante ? Je désire que vous occupiez les ingénieurs de cette question.

Mais, en attendant, j’approuve l’idée d’avoir cinquante-quatre chaloupes canonnières armées chacune de deux pièces de 24, et quelques-unes même de pièces de 36. Mon intention serait d’employer ces canonnières non-seulement à protéger l’escadre qui serait dans la rade de l’Ile d’Aix, mais à faire une guerre constante aux bâtiments qui mouilleraient dans la rade. Ce genre de guerre aurait l’avantage de protéger le cabotage de la Rochelle à l’île d’Aix, et donnerait lieu à des mouvements qui exerceraient nos équipages et obligeraient l’ennemi à ne plus mouiller dans la rade.

Je vous prie de me présenter un projet de décret pour l’organisation de cette flottille. Première question : Quel est le modèle de chaloupes canonnières qu’il faut adopter ? Il est évident que ce ne peut être celui des canonnières de Boulogne. Ces bâtiments ont été faits pour entrer dans les ports de la Manche et pour tirer très-peu d’eau.

Ici, au contraire, ils sont destinés à aller dans la rade, dans la Charente, et on peut leur donner autant de tirant d’eau qu’on voudra. Ils doivent être bons marcheurs. Les canonnières ne doivent porter ni hommes ni chargement ; elles ne doivent avoir que ce qu’il faut pour deux pièces de canon. Il faudrait qu’elles allassent à la rame. Des canonnières dans le genre des bateaux hollandais, mais plus légères, rempliraient le but ; elles seraient moins dispendieuses et exigeraient moins d’hommes.

En supposant une flottille de 81 bâtiments, formant 4 divisions, et composée de 54 chaloupes canonnières très-perfectionnées et de 27 péniches : des 54 chaloupes canonnières, 9 porteraient un mortier à plaque de 12 pouces destiné à tirer à 1,800 toises ; des 27 péniches, 9 seraient des bombardes portant chacune un mortier â la Gomer de douze pouces destiné à tirer à 1,000 toises, 9 seraient de simples péniches portant un obusier, et 9 autres des calques portant une pièce de 24.

 En résumé, on aurait 45 chaloupes canonnières portant 90 pièces de 24, 9 grosses bombardes ayant chacune un mortier, 9 péniches portant un mortier, 9 péniches-caïques portant une pièce de24, et 9 péniches simples ; total de la flottille, 81 bâtiments.

Un seul équipage de la flottille serait suffisant pour servir ces bâtiments. Mais il faudrait de tout cela faire de bons modèles ; et, en plaçant quatre vaisseaux et deux frégates à l’île d’Aix, protégés par cette flottille et se battant tous les jours avec les bâtiments anglais qui seraient au mouillage, cela pourrait obliger les Anglais â ne plus mouiller et à se tenir au large, parce que par ce moyen ils évitent de montrer leur force.

Enfin il serait nécessaire que vous ordonnassiez au préfet maritime d’aller visiter la batterie des Saumonards, dans l’ile d’Oléron, pour voir si elle est en situation de protéger l’escadre, s’il y a des mortiers et comment sont faites les plates-formes.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au lieutenant-colonel Deponthon, secrétaire du cabinet de l’empereur, en mission à Rochefort.

Saint-Cloud. Ier août 1811.

Je reçois votre lettre en date du 14, avec les plans qui y sont joints. J’attache une grande importance à ce que mes frégates puissent se rendre dans la Gironde. J’ai ordonné la construction d’un fort au Verdon. Je désire que vous apportiez les plus grands renseignements sur le cours de la Gironde et sur les positions que pourraient y prendre mes escadres. Vous trouverez ci-jointe une note du décret que j’ai pris pour l’armement des batteries de côte.

Mon intention est de placer trois vaisseaux aux Saumonards ; il faut pour cela en renforcer les batteries. J’attends le rapport sur l’ile d’Oléron, où vous me ferez connaître ce qu’il y reste à faire pour que les bâtiments soient à l’abri. Avec les trois vaisseaux qui sont à l’île d’Aix, cela me fera deux divisions, chacune de six vaisseaux en rade, et obligera l’ennemi à tenir dans la rade des Basques un nombre au moins pareil de vaisseaux.

On a objecté à ce projet que le courant des Saumonards est trop fort pour qu’on y puisse mouiller, j’ai ordonné en conséquence qu’une gabare y mouillât. Allez vous-même à bord de cette gabare et faites en sorte qu’on ne me fasse pas légèrement un rapport là-dessus. Rien n’empêche que dans le gros temps les trois vaisseaux qui seront aux Saumonards ne filent leurs câbles et n’aillent mouiller dans la rade des Trousses, puisque, même éloignés des batteries, ils n’auront rien à craindre de l’ennemi, qui ne peut les attaquer par un gros temps.

Vous verrez, à l’ile d’Oléron et à l’ile d’Aix, les dépôts de conscrits. Entrez dans les plus grands détails sur leur habillement, leur armement et leur composition. J’ai ordonné que toutes les compagnies fussent portées à 200 hommes pour désencombrer le dépôt de l’ile de Ré. Vous verrez à Rochefort la situation des huit vaisseaux que j’y ai. Je suppose que les réparations pour leur armement ne seront pas trop considérables.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au vice-amiral Comte Decrès, Ministre de la Marine, à Paris.

Saint-Cloud, 4 août 1811.

On m’assure que dans les plus mortes eaux il y a 7 pieds d’eau dans le canal qui conduit de Rochefort à la Gironde. Effectivement, on voit sur le plan que vous m’avez remis que dans les basses eaux il y a 7 pieds. Or les eaux ne peuvent monter moins de 10 à 12 pieds ; je compte qu’il y a 16 pieds au moins, et dans les grandes eaux et à l’équinoxe peut-être plus de 18 pieds.

- 1° Je conçois donc l’espérance que mes frégates et vaisseaux, allégées autant qu’il serait nécessaire, pourraient passer et se diriger dans la Gironde au Verdon, où ils seraient armés et en appareillage pour toute espèce d’expédition. Il est impossible à l’ennemi de bloquer Bordeaux.

- 2° Ne pourraient-ils pas appareiller de la rivière de Seudre dans la rade de Gatsau ? II y a 35 pieds d’eau, et cette fosse a 1,000 toises de longueur. Un vaisseau peut facilement y être contenu, de la pointe de Gatsau à la terre. A la pointe d’Arvert il y a 1,000 toises. Mes vaisseaux seraient là à l’abri de toute attaque, et de là ils seraient en état de se mettre en appareillage pour aller partout.

Je conçois difficilement comment une frégate ou vaisseau arrivant par la rade des Trousses, longeant la Roche d’Antioche, où il y a 25 ou 30 pieds d’eau, toujours à portée de la Roche, serait empêché de sortir ; il me semble que par cette manœuvre il éviterait la rade des Basques.

- 3° Faire un canal de 6,000 toises qui couperait l’ile d’Oléron en deux. Ce canal pourrait partir de la rade des Trousses et déboucherait en pleine mer, et dès ce moment la rade de l’île d’Aix aurait une autre issue que celle des Basques. La rive d’Oléron du côté de la rade des Trousses est basse et remplie de marais salants ; de l’autre côté, il parait qu’il y a des rochers. Il est un point du côté de Saint-Pierre où la plage est basse.

Les vaisseaux alors resteraient en appareillage dans ce canal et pourraient déboucher d’un côté ou de l’autre, selon l’endroit où serait l’ennemi. Il est possible qu’on puisse faire le canal sans être obligé de faire des écluses ; l’Ile serait coupée en deux : alors ce serait un travail qui ne devrait pas être extrêmement cher.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

17995.  Au lieutenant-colonel Deponthon, secrétaire du cabinet de l’Empereur.

Saint-Cloud. 5 août 1811.

Vous partirez sur-le-champ pour vous rendre à Rochefort. Aussitôt arrivé, vous vous rendrez chez le contre-amiral Lacrosse ; vous demanderez une péniche et les meilleurs pilotes ; il s’embarque avec vous ; vous ferez le trajet que font les gabares et corvettes pour aller à Bordeaux en passant entre Oléron et le continent. Vous aurez d’autres péniches avec des officiers de marine, et l’on sondera où il sera nécessaire pour lever les incertitudes.

Vous mènerez l’ingénieur des ponts et chaussées, qui doit connaître bien le pays, et l’ingénieur militaire.

Visitez la rade de Gatsau, qui a beaucoup d’eau et où il serait possible de tenir les vaisseaux en sûreté : elle a 1,000 toises de large et plus de 2,000 de long.

Mon intention est de faire passer les quatre frégates que j’ai en rade d’Aix et celle qui est à l’eau, lèges s’il le faut, par cette passe, et les conduire au Verdon, où on les armera en guerre et où ces quatre frégates seraient en appareillage. Je désire même qu’il soit possible d’en faire autant pour les vaisseaux, et que tout ce que J’ai à Rochefort puisse de même, à fur et mesure, se rendre au Verdon, et là soit armé et mis en appareillage.

On m’assure que dans les hautes mers il y monte 18 pieds d’eau, dans toutes les marées plus de 16. Les vaisseaux de 74, allégés, pourraient donc réellement passer et se rendre dans la Gironde.
Je dis Gironde parce que je suppose qu’ils ne peuvent pas séjourner dans la Seudre. Si cela était possible, ce serait bien plus avantageux. S’il était nécessaire pour arriver à ce résultat de faire manœuvrer quelques Marie-salopes, il faut faire vérifier les points où cela serait nécessaire ; je n’y trouve point d’inconvénient.

Enfin, si rien de cela n’est possible, il resterait à voir s’il serait possible de creuser un canal, soit de Rochefort, soit de Brouage, soit de la Seudre, dans la Gironde ; de sorte que mes vaisseaux, du canal, passant par une écluse, seraient conduits dans la Gironde.

Vous aurez soin de bien vous assurer quelle est la rade du Verdon et l’état des batteries de côte existantes, et de voir où il conviendrait d’en placer de nouvelles pour mettre ce point important en défense. Je pense qu’il en faudrait à la Courbe, à la pointe de Maumusson, à la pointe de la terre d’Oléron et dans tous les points nécessaires pour bien favoriser le passage.

Vous reconnaîtrez bien l’état actuel de toute cette côte, et vous aurez soin de m’en rendre compte dans un mémoire détaillé, accompagné de dessins ; vous y joindrez l’opinion des officiers-mariniers et des pilotes les plus instruits. Informez-vous aussi du tirant d’eau des divers bâtiments de commerce qui ont passé par In.

Vous verrez aussi la rade de l’Ile d’Aix du côté des Grandes-Trousses, des Saumonards, et celle dite d’Antioche, pointe d’Oléron ; et si, en faisant des batteries là, les vaisseaux ou frégates qui auraient passé la rade des Basques pourraient être en appareillage en sûreté pour gagner la haute mer. Comment les frégates ne peuvent-elles pas, de nuit, passer entre le Boyard et les Saumonards et doubler sans que l’ennemi s’en aperçoive de la position qu’il occupe en rade des Basques ?

Vous aurez soin de visiter l’Ile d’Oléron en règle, les batteries, troupes et conscrits réfractaires. J’ai là un petit bataillon des 66e et 82e, malades, déserteurs ; demandez ce que pensent les officiers de ce bataillon, si l’on peut les envoyer à Bayonne avec sûreté, de quels départements sont ces conscrits.

Vous verrez la batterie des Saumonards, et vous demanderez combien de coups elle a tirés lors du désastre d’Aix. Faites tirer les mortiers à la Gomer et les mortiers à semelle pour voir leur portée ; vous ferez tirer dix coups de chaque.

Je pense qu’il faut augmenter cette batterie importante et la porter à vingt mortiers. Demandez et envoyez-moi des détails de ce qu’ils ont fait lors de l’attaque des Anglais.

Parmi tant de projets qu’on peut méditer, peut-on partir des Saumonards vis-à-vis les Trousses et faire un canal de 6,000 toises qui couperait l’ile d’Oléron et jetterait les vaisseaux en pleine mer ? Consultez constamment l’ingénieur sur ces projets. Deux ou trois millions ne me paraissent pas trop cher.

Vous irez à l’ile d’Aix, visiterez le fort qu’on y construit, l’inspecterez et m’en donnerez votre avis. Il y a des conscrits réfractaires : vous les inspecterez, ferez manœuvrer, m’apporterez des états en règle, me ferez connaître de quels départements sont les hommes de chaque bataillon. Vous resterez à Aix un ou deux jours pour bien voir en détail.

A Rochefort, voyez tous mes vaisseaux, vérifiez leurs besoins el ce qui est relatif à la construction. Visitez les fortifications et vérifiez les nouveaux plans que j’ai adoptés, faites les observations que vous jugerez convenables au bien de mon service. Visitez l’ile Madame et les batteries de Fouras.

Voyez à l’ile de Ré les bataillons de réfractaires. Vous pouvez rester dix ou quinze jours pour bien remplir votre mission. On m’a dit qu’à Ré il y a trop de réfractaires et qu’on les laisse mourir ; donnez des ordres là-dessus.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au vice-amiral Comte Decrès, Ministre de la Marine, à Paris.

Saint-Cloud, 16 août 1811.

Monsieur le Comte Decrès, le colonel Deponthon me rend compte que les marins et gens du pays sont dans l’opinion que les frégates peuvent passer par le pertuis de Maumusson et aller ensuite mouiller dans la rade du Verdon. Je désire qu’on y fasse passer aussitôt les trois frégates qui sont en rade, et que vous ordonniez sur-le-champ l’armement de la frégate la Saale ; par ce moyen j’aurai quatre frégates dans la Gironde. Je désire également qu’on travaille avec la plus grande activité à la Circé, afin qu’elle puisse être mise à l’eau avant le 1er octobre. J’aurais donc alors cinq frégates dans la rade du Verdon. Cela étant ainsi, il devient nécessaire de mettre deux nouvelles frégates sur le chantier de Rochefort. Vous ne devez cependant regarder ceci que comme indication de ce qu’il y aurait à faire. J’attends, en définitive, le rapport que vous devez me faire à ce sujet, car, si les vaisseaux peuvent mouiller aux Saumonards, nous pourrons y avoir trois vaisseaux, et trois autres à l’ile d’Aix ; ce qui obligerait l’ennemi à avoir aussi six vaisseaux sur la rade des Basques. Mais probablement il ne voudra pas tenir un pareil nombre de vaisseaux mouillés ; il préférera bloquer la rade extérieurement, avec la même croisière qu’il a devant Lorient, et tenir seulement des vaisseaux en observation.

Je pense que, s’il est possible de mouiller aux Saumonards, il est nécessaire de s’occuper de l’armement de l’Océan, du Foudroyant, du Triomphant, du Cassard et du Jemmapes, qui, avec le Régulus, feront six vaisseaux. Il ne resterait dans le port que le Patriote.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au Général Clarke, duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris.

Saint-Cloud, 16 août 1811.

Monsieur le Duc de Feltre, la marine s’occupe dans ce moment d’une opération dont le résultat serait de faire passer les frégates et peut-être les vaisseaux, depuis l’embouchure de la Charente jusque dans la Gironde, par le pertuis de Maumusson. L’ennemi peut vouloir s’y opposer ; il est donc nécessaire de prendre aussitôt des mesures pour armer d’une manière convenable toutes les batteries de côte depuis les abords du port de Rochefort jusque dans la Gironde.

Vous recevrez un décret relatif à cet armement. Il est nécessaire que vous donniez des ordres pour que toutes les batteries soient armées au 10 septembre.

J’ai demandé un projet de défense pour l’île Madame ; faites-le faire de manière que cette île puisse se défendre seule, dans la supposition que l’île d’Aix et même tout le littoral de Rochefort seraient pris.


D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au vice-amiral Comte Decrès, ministre de la marine, à Paris.

Saint-Cloud. 20 août 1811.

Monsieur le Comte Decrès, présentez-moi mercredi un projet de décret, avec la nomination de l’état-major, pour former à Rochefort quatre équipages pour les vaisseaux qui sont dans le meilleur état, le Triomphant, le Jemmapes, le Foudroyant et l’Océan ; ce qui, avec le Régulus, fera cinq équipages. Il est nécessaire que les officiers et les maistrances soient promptement rendus à Rochefort, dès le commencement de septembre, ainsi que le personnel d’artillerie. H f’0| faire un appel sur la côte et une levée dans le port de Lorient, par01 les marins des flottilles et les garde-côtes, pour armer ces vaisseaux. Mon intention est d’avoir cinq vaisseaux en rade de l’ile d’Aix tout l’hiver.

Je désirerais qu’ils fussent en rade, un en octobre et les autres en novembre. Le dépôt de l’île de Ré peut fournir un certain nombre de conscrits réfractaires.

Les frégates, le Régulus, les vaisseaux de Lorient, de Brest même, peuvent concourir à former le fond des équipages. On en mettra deux aux Saumonards et deux à l’île d’Aix, ou tous les cinq à l’île d’Aix. Je veux que les Anglais soient obligés de tenir quatre vaisseaux devant Rochefort. Présentez-moi un contre-amiral pour commander cette division. Si le contre-amiral Violette, de Toulon, est capable de commander en chef, il faut le faire venir. Il y a des officiers des marins de la Garde à Paris qui sont sans emploi ; il faut leur donner du service, de préférence à Anvers ou sur la flottille de Boulogne, car il est probable que je me trouverai de préférence avec cette escadre et cette flottille.

Présentez-moi un projet de décret mercredi pour nommer et avoir en activité de service 16 contre-amiraux, savoir : 4 à Toulon, 1 à Rochefort, l à Brest, 1 à Cherbourg, 1 à la flottille de Boulogne, 5 à la flottille de l’Escaut, 2 hollandais pour les 9 vaisseaux et 1 à Venise.
En faisant de nouveaux contre-amiraux, il ne faut pas considérer l’ancienneté des services, mais véritablement l’étoffe et les espérances que les officiers peuvent donner.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au Général CLARKE.

Saint-Cloud, 21 aout 1811.

Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que toutes les compagnies du régiment de l'île de Ré fussent portées à 200 hommes, ce qui fait 1 .200 hommes par bataillon, et, pour les quatre bataillons, 4.800 hommes.

Ce grand nombre d'hommes encombrera évidemment l'île d'Aix où il n'y a de casernes et d'effets de campement que pour 1.500 hommes.

Mon intention est donc que vous donniez l'ordre au général commandant la 12° division de se porter à l'île d'Aix, d'y former deux bataillons de marche composés le 1er, des deux premières compagnies du 1er bataillon et des deux premières du 2e, chaque compagnie complétée à 150 hommes, officiers et sous-officiers non compris, ce qui fera 170 hommes par compagnie ou 680 hommes pour le bataillon. Il en donnera le commandement à un chef de bataillon ferme. Il aura soin de choisir les hommes habillés les plus en état et ceux auxquels on peut supposer la meilleure volonté, et il les dirigera sur Angers, en leur faisant comprendre qu'ils viendront à Paris. Il prendra des mesures pour que la gendarmerie les surveille sur la route et arrête les déserteurs. Il faut qu'il ne les fasse point passer par Rochefort, et qu'il leur fasse gagner une marche du côté de la Loire.

Cinq jours après, il fera partir le 2° bataillon, composé des deux premières compagnies du 4e, et fort, comme le 1er, de 080 hommes, Ces deux bataillons prendront la dénomination de 1er et de 2e bataillons de marche de l'île de Ré.

Par ce moyen, l'île d'Aix, qui recevra 1.500 hommes d'augmentation par la disposition qui porte les compagnies à 200 hommes en perdra environ 1.300, ce qui forme à peu près le même nombre d'hommes.

Si le général trouve qu'il y a encore trop de monde à l'île d'Aix, il fera passer un bataillon à l'île d'Oléron. De l'île d'Aix, le général. Rivaud se rendra à l'île d'Oléron; il fera former là un bataillon de marche composé d'une compagnie du 26e, d'une du 66e et d'une du 82e.

Il nommera un officier d'état-major ferme pour commander ce petit bataillon. Il complètera ces trois compagnies à 200 hommes, officiers et sous-officiers compris, ce qui fera 600 hommes qu'il fera embarquer pour Fouras d'où ils seront mis en marche sur Angers.

 Par ce moyen, il ne restera plus dans l'île d'Oléron que trois compagnies des 26e, 66e et 82e, qui seront chacune fortes de 200 hommes, partie habillés et partie non habillés, reçus nouvellement du dépôt de l'île de Ré, ce qui fera de la place pour les troupes qu'on voudrait envoyer à l'île d'Oléron.

 Moyennant ces dispositions, j'aurai trois bataillons de marche formant 1.900 hommes, dont mon intention est de recruter l'armée d'Allemagne. Ayez soin qu'on prévienne la gendarmerie du passage de ces bataillons et que toutes les mesures soient prises pour empêcher la désertion.

Ces opérations terminées dans l'île d'Aix et l'ile d'Oléron, le général Rivaud passera dans l'île de Ré. Il verra la situation du dépôt, des bataillons des 114e, 15e, etc. et des deux bataillons du 29e léger. Je suppose qu'il n'y a encore rien d'habillé et en état de partir de ces deux bataillons. Le dépôt de l'île de Ré doit se trouver à peu près épuisé, après les derniers ordres que j'ai donnés. La distribution des forces restantes dans les trois îles sera la suivante

Ile d'Aix. Quatre bataillons de quatre compagnies, qui ne doivent pas présenter plus de 2.400 hommes, après le départ des deux bataillons de marche.

Ile d'Oléron. Un bataillon de trois compagnies des 26e, 66e ct 82e, 600 hommes après le départ des bataillons de marche. 2.400 hommes des petits bataillons des 114e, etc.

Total 3.000 hommes qui doivent être à leur aise et sainement dans l'île d'Oléron.

 

Ile de Ré. Deux bataillons du 29e léger 2.400 hommes.

Cinq bataillons du régiment de l'île de Ré. 600

Restant au dépôt, environ. 1.000

Ce qui fera à peu près pour l'ile de Ré 4.000 hommes. ce qui n'est point trop.

Je vous ai mandé d'envoyer un bon général de brigade dans l'île d'Oléron.

Demandez au général commandant la 12e division militaire quand on pourra compter sur le départ de nouveaux conscrits.

Napoléon.

 

 

 

Au général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris.

Saint-Cloud, 22 août 1811.

La batterie de l’ile d’Hyères a mal fait son devoir, elle a fort mal tiré ; les canonniers qui s’y trouvaient n’avaient jamais encore tiré. Le plus grand désordre régnait dans la batterie. Le vaisseau anglais a tiré 3 à 400 boulets et n’a blessé que deux hommes légèrement.

Pour qu’un pareil événement n’ait plus lieu, il faut que les batteries de cette ile s’exercent à tirer à boulets sur un bâtiment placé en mer, ainsi qu’au tir des bombes et des boulets rouges. Ordonnez les mêmes exercices à toutes les batteries de la rade d’Hyères, de la rade de Toulon et de la rade de l’île d’Aix, et spécialement de celle des Saumonards.

Il faut mettre de l’intelligence en plaçant le but : par exemple, aux Saumonards, il faut placer une chaloupe à 100 toises du fort Boyard, et de manière qu’on puisse tirer dessus de l’ile d’Aix et de l’Ile d’Oléron. On tirera aussi avec les mortiers à semelle, ainsi qu’avec des obus dans les pièces de 36.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris.

Saint-Cloud, 22 août 1811.

Je reçois votre rapport du 22. Les douze mortiers de 12 pouces à la Gomer tirés de Metz seront bien longtemps avant d’arriver à Rochefort. Vous portez cinq mortiers à plaque, douze mortiers à la Gomer et trois mortiers ordinaires ; il ne faut point de mortiers ordinaires sur la côte ; ils doivent tous être à la Gomer. Je donne ordre au ministre de la marine de vous fournir les vingt-deux pièces de 36 et les onze pièces de 24 dont vous avez besoin.

Envoyez-moi l’état des mortiers qui sont sur cette côte, et je vous ferai connaître d’où l’on peut en tirer pour en avoir plus promptement. Si ces batteries ne sont pas promptement armées, j’aurai des frégates prises. Il faut que vous me fassiez connaître à quel jour précis les batteries de Maumusson, du fort Chapus, d’Arvert, de la Coubre, de Terre-Nègre, de Royan et de Susac, et surtout la pointe de Grave seront armées.

Le temps est ici d’une grande importance. Cette partie de la côte est, je crois, comprise dans l’arrondissement d’une colonne mobile commandée par un chef d’escadron. Faites mettre sous ses ordres tout le régiment de Berg, afin qu’il aide à la construction des batteries, et qu’aussitôt que mes frégates seront en mouvement et passeront dans la Gironde il ait un bataillon entier à la pointe de Grave, et que les batteries de Royan, d’Arvert et de la Coubre, soient suffisamment gardées. Quant à la batterie de Maumusson, le commandant d’Oléron aura soin d’y tenir un bataillon, afin qu’on soit à l’abri de toute surprise.

Je vois qu’à la batterie des Saumonards il y a cinq pièces de 36. Mon intention est qu’il y en ait dix de plus, et que les pièces de 24 soient portées à dix ; ce qui fera vingt-cinq pièces de 36 et de 24. Elles doivent être montées sur de bons affûts de côte, et elles seront approvisionnées, indépendamment des boulets, de 30 coups à obus. Les quatre mortiers à semelle ne servent à rien, puisque les plates-formes ne sont pas faites et qu’ils ne pourraient tirer qu’un seul coup. Faites construire des plates-formes comme je l’ai ordonné, et faites-les faire doubles. Il faut aux Saumonards huit nouveaux mortiers à semelle, de manière à y en avoir douze. Il faut dix nouveaux mortiers à la Gomer, ce qui fait quinze, et avec les quatre mortiers en fer, en tout, trente et un mortiers à cette batterie. Outre les vingt-cinq pièces de 36 et de 24, il faudra deux pièces de 18 en bronze pour tirer à boulets rouges. Il est nécessaire que cet armement soit promptement achevé.

 Je vais avoir une escadre mouillée aux Saumonards, et son sort dépendra beaucoup de la force de cette batterie. Il faudra avoir à l’Ile d’Oléron quatre obusiers sur essieux et quatre pièces de 12 de campagne pour pouvoir se porter sur tous les points, suivre les mouvements de l’ennemi et s’avancer à mer basse sur Testran, afin de protéger les vaisseaux qui seraient dans la rade des Trousses. Je vois qu’au château d’Oléron il n’y a que des mortiers ordinaires ; je crois qu’il faudrait quatre mortiers de 8 pouces pour la défense de ce fort. A l’Ile de Ré je ne vois point de mortiers pour la défense de la place ; il faudrait y envoyer huit mortiers de 8 pouces. Il y a à la citadelle de Saint-Martin trois mortiers à semelle ; je ne les y crois pas utiles. Envoyez-les à l’embouchure de la Gironde.

Il y a trente-huit mortiers à l’Ile d’Aix, cela me paraît suffisant. Les huit mortiers à semelle n’ont pas de plates-formes ; faites-en construire sur-le-champ, et faites-les construire doubles ; sans cela ils ne peuvent être d’aucune utilité. Je pense qu’il faut avoir à l’île d’Aix les obusiers prussiens en réserve. Il se trouve deux pièces de 48 à l’île de Ré et trois à la Rochelle. Si ces cinq pièces sont en bon état de service, elles seraient mieux placées à l’île d’Aix.

Il y a à Brouage trois pièces de 36, deux pièces de 24 et trois pièces de 18, que vous indiquez comme en réserve ; elles peuvent être employées dans l’armement des nouvelles batteries. Ainsi le principal objet de cette lettre est que vous me fassiez connaître quand les nouvelles batteries seront armées et quand tous mes ordres pour les Saumonards seront exécutés. Je désire le savoir jour par jour. Je vais remettre ma flotte en rade dans la rade de l’ile d’Aix ; des événements auront lieu ; il faut donc que tout soit bien préparé. Je vais faire passer des frégates entre l’Ile d’Oléron et le continent pour se rendre dans la Gironde ; il faut donc que la Gironde et les batteries qui couvrent le passage soient promptement armées.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au vice-amiral Comte Decrès, ministre de la marine, à Paris.

Saint-Cloud, 23 août 1811.

Monsieur le Comte Decrès, vous me dites beaucoup de bien du capitaine de vaisseau Jacob : s’il le mérite, je ne m’oppose pas à ce qu’il soit chargé de réaliser mon projet sur l’ile d’Aix, qui consiste à avoir trois ou quatre vaisseaux, trois ou quatre bombardes et quelques canonnières mouillés sous l’Ile d’Aix, et à avoir cinq vaisseaux, y compris l’Iena, mouillés dans les Saumonards et dans la rade des Trousses. Qu’il étudie cette question ; qu’il me mette un vaisseau à l’eau, et, quand j’aurai là huit vaisseaux mouillés, il sera fait contre-amiral, il en aura le commandement et sortira avec pour les conduire dans un grand port.
Napoléon.

D’après l’original comm. par Mme la duchesse Decrès.

 

 

Au général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris.

Trianon, 29 août 1811.

Je vous ai fait connaître mes intentions pour l’armement du pertuis de Maumusson et de l’embouchure de la Gironde ; le besoin est urgent ; on doit profiter des marées d’équinoxe pour faire passer les frégates de la rade de l’île d’Aix dans la Gironde. Il est donc indispensable que, pour cette époque, les batteries soient armées.

Le fort Chapus a deux pièces de 24 et une de 8 non montées ; il est nécessaire de tout disposer aussitôt,- pour qu’au 10 ou 12 septembre elles soient montées. Il faut s’occuper également de celles qui doivent être placées au château d’Oléron, du côté de la mer. Sans ces précautions importantes mes frégates seraient prises. Maumusson n’a qu’un corps de garde ; j’ai prescrit le nombre de pièces qu’il faut y placer. Faites également faire les changements à la batterie d’Arvert.

Il est important que la batterie de la pointe de Grave soit armée et approvisionnée et dans le cas de tirer, ainsi que celles de Royan et de Susac. Faites-moi connaître quelle sera l’exécution de mes ordres au 15 septembre. Le moindre retard peut nous mettre dans l’alternative de perdre la saison de l’équinoxe ou d’exposer mes frégates à des dangers pressants. Donnez aussi ordre au chef de bataillon qui commande la colonne mobile de l’embouchure de la Gironde de réunir son monde avec le détachement de Berg et de se porter pour renforcer les batteries, surtout celles de l’entrée de la Gironde et d’Arvert, et de ne se porter cependant en avant que lorsqu’il saori que les frégates ont commencé leur mouvement. Quant à Maumusson, il y a beaucoup de troupes dans Ol&ron ; on pourrait, s’il était indispensable pour l’armer plus tôt, prendre des pièces dans les batteries de l’ile autre que les Saumonards.

Le général se tiendra à Maumusson avec 5 ou 600 hommes, pour pouvoir porter aussitôt les secours nécessaires. Recommandez au colonel de la colonne mobile et au général commandant l’ile d’Oléron de donner, s’il était nécessaire, toute espèce de secours en hommes aux frégates, au moment de leur passage. Vous préviendrez le ministre de la marine du résultat de ces ordres.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

1692. — Au GÉNÉRAL LACUÉE, COMTE DE CESSAC, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris.

Paris, 5 décembre 1811.

Monsieur le Comte de Cessac, 800 hommes doivent être logés au Boyardville et aux Saumonards, île d’Oléron, pour la garde et le service des batteries qui défendent cette rade, mais ils tombent malades, parce qu'ils n'ont pas de lits, couchent sur la terre et manquent de tout. Donnez des ordres pour leur faire envoyer les fournitures nécessaires.

D'après l'original. Dépôt de la Guerre. Arch. hist.

 

 

1593. - Au GÉNÉRAL Henri-Jacques-Guillaume Clarke, Duc DE FELTRE, Ministre de la Guerre (1807-1814), à Paris.

Compiègne, 6 septembre 1811.

Le décret que j'ai pris sur les batteries à construire à la côte d'Oléron pour protéger la rade des Saumonards vous fera assez connaître mes intentions.

Deux forts doivent y être établis. L'un contiendra la batterie des Saumonards et l'autre celle de Boyardville ou de la Perrotine. Ces deux points sont également essentiels pour mettre les vaisseaux de la rade des Saumonards à l'abri de toute attaque de l'ennemi.

Je crains que les tours que l'on construit sur les côtes ne soient trop près des batteries. J'estime qu'elles doivent être à 50 ou 60 toises pour qu'on n'ait pas à craindre le contre-coup des boulets et que les canonniers ne soient pas écrasés par les décombres.

Je désire que le plan de celles de ces tours dont on commence la construction soit soumis à mon appréciation, mais sur un plan qui embrasse 600 toises autour afin que je puisse bien faire connaître mes intentions.

D'après la minute. Arch. Nat. AF IV, 894.

 

 

Au capitaine Christin, officier d’ordonnance de l’Empereur, en mission.

Compiègne. 14 septembre 1811.

Vous trouverez ci-joint un plan de la Gironde et un rapport du bureau du dépôt de la marine sur cette rivière. Vous irez reconnaître cette rivière depuis l’embouchure jusqu’à Bordeaux. Vous visiterez la jetée et le port de Royan, les travaux faits et ceux à faire, ainsi que l’autre port dont il est question dans le mémoire. Vous reconnaîtrez avec soin les deux rades de Jau et de Talmont et la possibilité qu’il y aurait à y mettre des vaisseaux à l’abri.

Vous verrez les batteries qui sont à la Pointe-de-Grave et au fort de Royan. Le maître des requêtes Fain vous remettra un relevé des ordres donnés pour la défense de ces côtes et l’armement de ces batteries.

Vous vous rendrez en droite ligne à Rochefort ; vous m’enverrez de là un mémoire. De là vous irez à Oléron voir la batterie des Saumonards et prendrez connaissance de ce qui est relatif à la défense de cette rade. Vous visiterez Maumusson, Arvert et ce qui est relatif à la défense de ce point important.

Votre mission terminée, vous irez visiter les travaux des iles d’Oléron et d’Aix. Vous verrez les troupes qui sont dans ces îles, et vous m’enverrez un rapport sur leur habillement, instruction, santé, et sur les dispositions qu’elles montrent, enfin sur tout ce qui peut intéresser dans ces corps.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

Au général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris.

Amsterdam. 18 octobre 1811.

Donnez ordre dans les trois îles de Ré, d’Oléron et d’Aix, à Belle-Ile, aux deux régiments de la Méditerranée, ainsi que dans tous les autres bataillons qui se complètent avec des conscrits réfractaires, à Toulon, en Corse, dans l’Ile de Walcheren, etc., de faire l’état de tous les hommes qui ont déserté, après avoir rejoint leur corps, et comptant déjà plus de six mois de services effectifs. Aussitôt que j’aurai cet état, mon intention est d’ordonner que ces hommes soient réunis pour un service spécial dans ces îles ; car ce serait une duperie que de confondre ces hommes, qui connaissent déjà le service militaire et qu’on n’a pu y accoutumer, avec des jeunes gens qu’on peut espérer fixer à ce service lorsque la première répugnance sera vaincue.

D’après la minute. Archives de l’Empire.

 

 

 

1692. — Au GÉNÉRAL LACUÉE, COMTE DE CESSAC, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris.

Paris, 5 décembre 1811.

Monsieur le Comte de Cessac, 800 hommes doivent être logés au Boyardville et aux Saumonards, île d’Oléron, pour la garde et le service des batteries qui défendent cette rade, mais ils tombent malades, parce qu'ils n'ont pas de lits, couchent sur la terre et manquent de tout. Donnez des ordres pour leur faire envoyer les fournitures nécessaires.

D'après l'original. Dépôt de la Guerre. Arch. hist.

 

 

 

 

Correspondance inédite de Napoléon Ier, conservée aux Archives de la guerre. T. IV. 1811 / publiée par Ernest Picard,... et Louis Tuetey,...

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850. 1. A-GIU / par C. Mullié

La défense des côtes d'Europe : étude descriptive, au double point de vue militaire et maritime / par Carl Didelot.

Travaux / Société d'agriculture, des belles-lettres, sciences et arts de Rochefort

 

 

 

 ==> Fort Boyard de la plage de Boyardville située à l'orée de la forêt des Saumonards.

 


 

DEPONTHON (CHARLES-FRANÇOIS, baron), né à Éclaron (Haute-Marne) le 26 août 1777.

A sa sortie de l'École du génie de Metz en 1796, il rejoignit l'armée d'Italie et assista au siège de Mantoue, aux batailles de Castiglione et de Saint-Georges, aux passages de la Piave et du Tagliamento et au siège de Rome.

En 1798, il accompagna Bonaparte en Egypte et se trouva aux prises de Malte et d'Alexandrie, fut chargé des travaux du siége du Caire, et défendit Alexandrie contre les Anglais.

Légionnaire à la création de l'ordre, et officier d'ordonnance de l'Empereur en 1806, Deponthon dirigea, comme chef de bataillon les siéges de Glogau, de Breslau, de Neiss, de Stralsund, et coopéra à la prise du camp retranché de Glatz.

 A la suite de deux missions en Russie, Napoléon l'attacha à son cabinet, et lui confia la reconnaissance des embouchures de l'Ems, du Welser et de l'Elbe. Après les campagnes de Russie et de Saxe, pendant lesquelles il commandait le génie du 5e corps, Deponthon se jeta dans Hambourg, où, en qualité de général de brigade de son arme, il tint tête aux Russes jusqu'à la paix de 1814.

Pendant les Cent-Jours, il eut la direction des travaux de défense de la capitale.

Membre du Comité des fortifications et inspecteur du génie sous la Restauration. Lieutenant-général depuis le 24 août 1838, et grand officier de la Légion-d'Honneur. Il avait été maintenu dans le cadre d'activité en 1842 et admis à la retraite au mois de mai 1848.

Il est mort à Saint-Dizier, le 29 août 1849, à l'âge de 72 ans.

 

 

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