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PHystorique- Les Portes du Temps
15 avril 2023

Napoléon 1er à Angers le 11 août et à Saumur le 12 août 1808.

Napoléon 1er à Angers le 11 août et à Saumur le 12 août 1808

C'est au retour d'un voyage à Bayonne, où il venait d'arracher au vieux roi d'Espagne son abdication en faveur de Joseph, roi de Naples, que Napoléon, accompagné de l'Impératrice, décida de se rendre à Paris par Bordeaux, Rochefort, La Rochette, Niort, Napoléon-Vendée –(La Roche-sur-Yon), Nantes, Angers, Saumur, Tours et Orléans.

Arrivé  Angers le 11 août 1808 au soir, l'Empereur coucha à la préfecture et repartit le lendemain en toute hâte pour Paris; il ne s'arrêta qu'une heure à Saumur.

 Le motif de cette précipitation était la nouvelle de la capitulation de Baylen, que le monarque avait apprise à Nantes (1).

 C'était un mauvais moment pour recevoir un homme du caractère de Napoléon et lui donner des fêtes; cependant il sut se composer, et parut relativement affable aux personnes qu'on lui présenta et qui toutes ignoraient encore le désastre de l'armée Française en Espagne.

Nous empruntons le compte rendu de la visite impériale dans le département de Maine-et-Loire aux Affiches d'Angers, organe officiel de la préfecture :

Leurs Majestés impériales et royales sont entrées à Angers le 11 août 1808, à neuf heures, du soir.

 Dès la veille, M. le préfet (2) était allé les attendre près de l'arc de triomphe élevé à la Riottière (Ingrandes), frontière du département.

 

A leur arrivée, M. le préfet a prononcé le discours suivant :

« Sire, de tous les départements que V. M. a bien voulu honorer de sa présence, il n'en est point qui la désirât plus que celui de Maine-et-Loire ; il n'en est point qui éprouvât davantage le besoin d'un regard consolant et protecteur ; il n'en est point qui en soit plus digne par le souvenir qu'il conserve de tout ce que vous avez déjà daigné faire en sa faveur.

« Partout, Sire, on a célébré le vainqueur de Marengo, d'Austerlitz, d'Iéna, de Dantzick et de Friedland; partout on a célébré le héros arbitre des rois. Ici, permettez que nous arrêtions nos regards sur le monarque bienfaisant et chéri qui a rendu la paix à nos contrées, à nos contrées malheureuses jusqu'au moment où V. M. a pris les rênes de l'Empire. C'est de cette époque, dont le souvenir est gardé dans tous les cœurs, et est devenu un héritage de famille, que nous comptons notre régénération, la fin des guerres civiles qui ont ravagé nos cités, la reconstruction de nos chaumières, le rétablissement des usages religieux de nos pères, celui de nos églises et de nos temples.

« Depuis lors, Sire, votre prévoyance généreuse, votre sollicitude, vos bontés nous ont donné d'utiles et importantes institutions. Aujourd'hui vous daignez venir vous- même juger nos besoins, et cette démarche qui garantit à Votre Majesté toutes les affections, nous commande la plus vive reconnaissance.

« Organe du département dont Votre Majesté, Sire, a daigné me confier l'administration, je suis heureux de pouvoir, au nom de tous ses habitants, faire ici la protestation publique de leur dévoûment, de leur amour et de leur fidélité les plus absolus à Napoléon le Grand.

« Je supplie Votre Majesté, Sire, d'agréer qu'une garde d'honneur composée de l'élite de la jeunesse de Maine-et- Loire soit admise à faire le service auprès de votre personne auguste pendant son séjour dans le département. »

 

Au moment où M. le préfet allait commencer son discours à S M. l'Impératrice, les postillons, ayant entendu les acclamations d'un nombreux public qui exprimait en même temps ses vœux pour Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice, sont partis. (3)

La rapidité de leur course et la pluie qui tombait par flots n'ont pas même permis d'entendre la réponse de Sa Majesté l'Empereur, dont le regard bienveillant annonçait la satisfaction, sentiment que sa présence inspirait généralement.

Les administrateurs et gardes nationales des communes de Rochefort-sur-Loire, Chalonnes-sur-Loire, Montjean, Savennières et Saint-Augustin-des-Bois, réunis à la garde de Saint-Georges-sur-Loire, ont complimenté, par l'organe de M. le maire de Saint-Georges (4), Leurs Majestés. L'Empereur a bien voulu retarder sa route, et, surpris du nombre des spectateurs qui était de 7 à 8.000, il a fait plusieurs questions à M. le maire, qui ont été interrompus par les vivat et une musique nombreuse. Un arc de triomphe élégant était élevé sur la grande route, et toutes les maisons de Saint-Georges rivalisaient en décorations et inscriptions. (5)

La garde d'honneur à cheval, ainsi que la gendarmerie, était partie d'Angers à la pointe du jour pour offrir son service à LL. MM. Impériales et royales. La garde d'honneur à pied occupait les postes du palais. M. le maire d'Angers, accompagné de ses adjoints et de son conseil municipal, s'était placé au superbe arc de triomphe élevé aux limites de la ville, au-dessus du pont Brionneau, d'après les belles proportions de celui que le sénat fit ériger à Rome en l'honneur de Trajan, après la victoire que ce prince remporta sur les Daces.

 Cet arc à 24 mètres de largeur sur 18 de hauteur, il se compose de trois portiques. Il portait cette inscription :

« A Napoléon le Grand, pacificateur des départements de l'Ouest, restaurateur de nos cités, de nos hameaux, de nos autels, fondateur généreux de nos établissements agricoles, scientifiques et littéraires, les magistrats et le peuple de Maine-et-Loire. »

MM. les militaires de la garde ont dit qu'aucune ville n'avait offert à Leurs Majestés d'arc de triomphe plus beau. (6) Toute la garde nationale et les troupes bordaient d'une double haie les rues où Leurs Majestés devaient passer et un concours innombrable d'habitants et d'étrangers remplissaient les maisons, les rues et les places publiques.

L'espoir de voir enfin Leurs Majestés et de fixer dans la mémoire les traits des objets de notre amour, animait tous les cœurs et brillait dans tous les yeux. On interrogeait les courriers qui se succédaient d'heure en heure ; et malgré la nuit qui s'avançait, malgré la pluie qui tombait avec force, personne ne quittait sa place, qu'il avait choisie dès le matin.

Enfin le bruit des cloches, de l'artillerie, et plus encore .les élans de la joie, les cris de vivent l'Empereur et l'Impératrice, qui s'élevaient au loin, ont annoncé l'arrivée de Leurs Majestés.

Elles se sont arrêtées sous l'arc de triomphe, et M. de la Besnardière, maire d'Angers, en présentant les clefs de la ville à S. M. l'Empereur, lui a adressé ce discours :

« Immortel Napoléon ! régulateur des États de l'Europe, c'est aux pieds de Votre Majesté impériale et royale que j'ose être l'interprète des sentiments d'admiration et du plus profond respect dont les habitants de votre bonne ville d'Angers sont pénétrés pour votre auguste personne. L'excès de la joie qu'ils éprouvent par la présence de leur souverain, est au-delà de toute expression. Sire, en daignant porter vos pas vers cette cité malheureuse que vous tirâtes des horreurs de la guerre civile, vous lui faites naître l'espoir flatteur que vous lui accorderez les mêmes faveurs et les mêmes bontés qu'à celles qui déjà ont eu le bonheur de vous posséder dans leurs murs ; elle implore cette grâce de Votre Majesté, en osant l'assurer que cette époque à jamais mémorable sera gravée en caractères ineffaçables dans tous les cœurs de ses habitants, vos plus fidèles sujets. »

 

M. le maire s'est ensuite adressé à Sa Majesté l'Impératrice en ces termes :

« Madame, l'humanité et la bienfaisance ont toujours suivi vos pas. Protectrice de la vertu et de l'indigence, Votre Majesté impériale et royale, en accompagnant son auguste époux, vient mettre le comble à l'allégresse des habitants de cette ville; ils vous offrent par mon organe leur plus profond respect. »

Leurs Majestés sont entrées dans la ville, précédées de la garde d'honneur à cheval, dont son commandant, M. de Contades, avait pris sa place près la portière de la voiture, et suivies de détachements de la garde impériale.

Il nous serait impossible de décrire un pareil instant, et nous devons être assurés que Leurs Majestés, quoiqu'accoutumées à la joie de ceux de leurs sujets assez heureux pour les voir, ont été sensibles à l'expression de celle des Angevins dans ce jour à jamais mémorable.

La ville était entièrement illuminée et Leurs Majestés ont pu remarquer l'étonnante affluence de citoyens qui se pressaient sur leur passage; elles ont pu lire sur toutes les figures l'ivresse du bonheur que faisait naître leur présence.

Leurs Majestés n'ont pu accepter la fête qu'on leur avait préparée à l'hôtel de la mairie. Cette fête retardée a eu lieu le dimanche 14 août. (7)

La foule qui s'était dispersée pendant la nuit, s'est dès le lendemain reportée dans toutes les avenues du palais de Leurs Majestés.

Un piquet de la garde d'honneur était à cheval pour escorter S. M. l'Empereur, qui devait aller visiter quelques points de notre ville et de ses environs.

Tous les habitants attendaient ce moment pour voir leur souverain. Cette douce attente a été trompée, le contre- ordre a été donné, et les présentations ont commencé à 9 heures.

La Cour d'Appel, M. le préfet, le conseil général et celui de la préfecture et les chefs des administrations, la cour de justice criminelle, M. le général commandant ce département avec MM. les chefs militaires des différentes armes et les commandants et officiers des gardes d'honneur à pied et à cheval, M. l'Évêque et son clergé, les tribunaux de première instance, du commerce, l'administration municipale et le conseil municipal, ont été présentés successivement et accueillis avec bonté. Sa Majesté a daigné s'entretenir longtemps avec MM. les membres du conseil général sur les besoins du département, dont elle a bien voulu louer le bon esprit et reconnaître l'attachement à sa personne.

Nos souverains sont montés en voiture.

La garde d'honneur à pied était rangée en bataille à la porte du palais, et les cris de vive l'Empereur, vive l'Impératrice se faisaient entendre avec un enthousiasme toujours plus grand. Leurs Majestés, en souriant à ces témoignages d'attachement, ont laissé aux Angevins la douce persuasion que l'hommage de leur amour et de leur reconnaissance avait satisfait les augustes personnages auxquels ils l'offraient avec l'élan du cœur.

La garde d'honneur à cheval a escorté Leurs Majestés jusqu'à Saint-Mathurin. C'est là que chacun des gardes a reçu un prix bien doux de son zèle, par le sourire gracieux et des signes de satisfaction répétés de la part de leurs maîtres.

Nous ne devons point oublier de consigner ici le zèle des habitants de la campagne. Sur toute l'étendue de la route de Leurs Majestés, chaque commune avait élevé des arcs de triomphe, qui, pour être moins beaux que les nôtres, n'en avaient pas moins leur prix aux yeux de celui qui sait apprécier l'intention.

Tous les habitants se portaient sur la route en répétant le cri chéri des Français, et les ministres de la religion se présentaient en habits sacerdotaux à la porte de leur temple.

 Cet accord de la joie de tous les habitants de Maine-et-Loire, cette unanimité de sentiments ne montrent-ils pas une famille unie .sous la loi d'un père adoré? Reconnaîtrait-on à ces traits l'ancien foyer de la guerre civile? Non ; le volcan est éteint, il n'en reste plus de trace, et quelques années d'un règne réparateur ont produit l'effet d'un siècle sur notre territoire.

Avant son départ, Sa Majesté a fait appeler M. le préfet, et après un quart d'heure d'audience particulière, elle a daigné le dispenser de l'accompagner aux frontières de son département, et elle l'a prévenu que Son Excellence le ministre d'État, M. Maret, allait rester quelques heures à Angers, et qu'il eût à se présenter chez lui pour conférer sur les besoins du département, sur les plans proposés pour son avantage, d'après les mémoires remis à Sa Majesté par M. le préfet.

M. le préfet est resté près de quatre heures avec Son Excellence. Que ne doit-on pas attendre de tant de prévoyance de la part de Sa Majesté pour le bonheur de notre pays! (8)

Leurs Majestés ont fait arrêter leur voiture à un arc de triomphe élégant élevé sur la commune de la Bohalle, autour duquel étaient rangés tous les habitants.

M. Commeau-Lévêque, maire, a eu l'honneur de les complimenter, et l'Empereur a daigné s'informer à lui de quelques détails sur sa commune.

— Le 12 août 1808 a été un jour de bonheur et d'allégresse pour les habitants de l'arrondissement, et à jamais mémorable pour la ville de Saumur.

Le héros, la gloire de la France, Napoléon Ier, est entré sur le territoire des Rosiers à 3 heures après midi, aux acclamations de « Vive l'Empereur, vive l'Impératrice. » Sa Majesté a daigné admettre M. le sous-préfet (9) et M. le maire (10); à le complimenter.

Le premier a eu l'honneur d'offrir à Leurs Majestés Impériales et Royales l'hommage des sentiments de ses administrés et les vœux de ses sujets de Saumur, pour qu'ils daignassent entrer dans leur ville, où ils leur avaient élevé des monuments de leur amour et préparé un palais.

Sa Majesté l'Empereur, quoique pressée par l'heure de se rendre à Tours, daigna le promettre.

Les acclamations se renouvelèrent, se prolongèrent sur toute la route et se multiplièrent à son arrivée sur le territoire de Saumur.

Sa Majesté y fut reçue par M. le maire (11) accompagné de ses adjoints et du conseil municipal; il la complimenta, lui offrit les clefs de la ville et la pria de daigner la visiter.

 Leurs Majestés y sont entrées au milieu d'un concours immense d'habitants et autres citoyens d'au-delà même l'arrondissement, qui depuis 2 heures du matin remplissaient les rues, les places et les maisons.

 Une nombreuse garde nationale dans la meilleure tenue formait deux lignes, depuis les limites de la ville jusqu'au palais de Leurs Majestés, qui étaient escortées par la garde impériale et le détachement Saumurois de la garde d'honneur de Maine-et-Loire.

Aux acclamations d'allégresse se mêlaient les sons des instruments de nos jeunes amateurs en uniforme élégant, qui répétaient les accents d'amour que chacun exprimait. Le bruit de l'artillerie ajoutait à l'émotion générale.

Les maisons étaient ornées de guirlandes et d'inscription à la gloire de notre auguste Souverain.

Deux obélisques de 50 pieds de hauteur chacun dans le goût Égyptien, d'une forme noble et élégante, et ornés d'inscriptions et emblèmes en l'honneur de Leurs Majestés, placés à l'extrémité du grand pont, formaient l'entrée de la place sur laquelle est situé le palais qui avait été orné pour recevoir Leurs Majestés. (12)

Dans une des chambres de ce palais était placé un trône richement décoré.

Sur le balcon on avait construit un baldaquin très élégant, soutenu par quatre colonnes, orné d'une riche draperie et surmonté d'un aigle d'or.

 C'est de là que Leurs Majestés daignèrent satisfaire le désir de les voir, que témoignait un peuple innombrable rassemblé sur la place Napoléon, dans les rues adjacentes, aux fenêtres et sur de nombreux amphithéâtres.

C'est alors que l'ivresse générale se manifesta d'une manière à prouver à Leurs Majestés que notre amour pour Napoléon est aussi grand que son génie est étendu. Nous osons le dire, dans l'enthousiasme que sa bonté nous fait éprouver, il a apprécié nos sentiments ; nous en avons pour garants l'affabilité avec laquelle Sa Majesté s'est entretenue avec les autorités constituées de la ville, le clergé, les maires de l'arrondissement et les particuliers qu'elle a bien voulu admettre à son audience, et la bonté avec laquelle elle a écouté nos demandes ; elle s'est entourée de nous pendant le temps qu'elle a passé dans cette ville.

Quelle confiance, quel noble abandon ! c'était un père au milieu de sa famille, c'était pour nous une divinité ! Moments délicieux, que vous êtes passés rapidement!

Leurs Majestés ont repris le chemin de Tours, escortées de la garde d'honneur; nos bénédictions les ont accompagnées, et les acclamations se sont prolongées sur toute leur route. Chaque commune a rivalisé en témoignages de dévouement et en décoration.

L'Empereur arriva à Tours le même jour 12 août un peu avant minuit.

Le 15 août, à 8 heures du soir, il était aux Tuileries.

 

L'Anjou historique

 

 

 Itinéraire de Napoléon 1er accompagné de l’impératrice Joséphine en Vendée - Les Essarts, Le général Louis-Armand de Lespinay<==

Château des Roches-Baritaud - L’impératrice Joséphine et la famille de Beauharnais <==

 


 

(1)   La capitulation de Baylen avait été signée définitivement le 22 juillet 1808.

 (2) M. Bourdon de Vatry, préfet de Maine-et-Loire (1805-1809).

(3) Voici le discours que le préfet voulait adresser à l'Impératrice :

Madame,

Votre Majesté impériale et royale partage les sentiments de reconnaissance et d'aiwour que le peuple de Maine-et-Loire s'empresse de faire éclater à la présence de son auguste Souverain. Les vertus qui impriment le respect, les grâces qui tempèrent l'éclat du trône, rendent la présence de Votre Majesté également respectable, également chère aux Français. Les nombreux habitants de ce département, heureux de contempler pour la première fois ses traits adorés, unissent dans leurs acclamations les noms de Joséphine et de Napoléon, et leur offrent, par l'expression touchante et vraie de leur amour, la mesure du bonheur que fait éprouver à tous les cœurs cette époque si longtemps attendue, si vivement désirée, et qui va combler les vœux d'un pays qui compte les jours de ses souverains par leurs bienfaits.

(4) Le maire de Saint-Georges-sur-Loire était alors M. de Boissard.

(5) L'Empereur et l'Impératrice s'arrêtèrent également au château de Serrant, mais un instant seulement. Dans son numéro de mai 1902, page 665, l'Anjou Historique a donné le compte rendu complet de la courte visite de Napoléon Ier à Serrant.

(6) Un autre arc de triomphe élevé à la porte de la préfecture était composé d'un seul portique avec pilastres ; sa largeur était de 10 mètres et sa hauteur de 13.

La frise portait cette inscription : « A Napoléon le Grand » ; et sur les pilastres on avait placé des couronnes de chêne et de laurier, qui contenaient chacune une inscription rappelant les batailles et les principaux événements qui ont eu lieu depuis la bataille de Montenotte jusqu'au traité de Tilsitt.

— Ces deux arcs ont été faits sur les dessins de M. Demarie, ingénieur, ainsi que les deux autels élevés à la concorde et à la reconnaissance sur les deux tours de la porte Saint-Aubin (Note du journal).

(7) Le 14 août, la salle de la mairie d'Angers était drapée en blanc et rose entremêlés de guirlandes de verdure et de fleurs. On avait élevé un trône dans la salle du conseil. Le buste de S. M. l'Empereur était placé sous ce trône, et devant le buste on voyait les clefs de la ville que M. le maire avait offertes à S. M. à son entrée dans nos murs.

A 9 heures, l'assemblée la mieux choisie remplissait la salle de bal, et 300 dames, placées sur un triple gradin, présentaient un coup d'œil charmant. Un souper abondant et somptueux a été servi à minuit. Pour faciliter le service, on avait dressé deux tentes immenses, dont l'une sur la terrasse contiguë à la salle de bal, et l'autre dans la grande cour d'entrée.

La danse s'est prolongée fort avant dans la nuit. On remarquait avec plaisir dans cette belle réunion MM. les officiers de la garde impériale, invités à cette fête par la mairie d'Angers. MM. les adjoints au maire d'Angers et MM. les commissaires chargés de faire les honneurs du bal ont fait régner le meilleur ordre et se sont acquittés avec grâce de leur emploi. M. de la Besnardière n'a pu assister à cette fête; il en a été empêché par une indisposition grave. Il avait vaincu la douleur pour se porter au passage de LL. MM., mais cet effort - avait augmenté son mal. Tout avait été prévu dans les détails, et malgré le nombre de personnes invitées il n'y avait point une trop grande gêne pour la danse ni pour la circulation, désagrément ordinaire des grandes cérémonies. (Affiches d'Angers).

(8) Quelques jours après le passage de l'Empereur à Angers, MM. de Villebois et de Contades, commandants de la garde d'honneur  à pied et à cheval de Maine-et-Loire, reçurent de S. Exc. le grand maréchal du palais, duc de Frioul, une tabatière ornée du chiffre de S. M. l'Empereur et Roi, avec la lettre suivante : « Sa Majesté, Monsieur, m'a chargé de vous remettre une tabatière ornée de son chiffre, comme un témoignage de son estime et de la satisfaction qu'elle a eue du service de la garde d'honneur que vous commandez. Il m'est infiniment agréable d'avoir à vous transmettre les intentions bienveillantes de Sa Majesté. Je vous prie d'en agréer l'assurance et de croire à ma parfaite considération. — Le duc de Frioul.

(9) M. Delabarbe, sous-préfet de Saumur (1800-1811).

(10) M. Tessié de la Motte, maire des Rosiers.

(11) M. Sailland, maire de Saumur (1808-1813),

(12) La maison Blancler place de la Bilange était le « palais » de leurs Majesté..

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