Louis II de la Tremouille - Gabrielle de Bourbon-Montpensier ; Charles de la Trémoïlle - Louise de Coëtivy

Louis, II de ce nom, seigneur de Tremouille, vicomte de Thouars, prince de Talmond, comte de Guines et de Benon, baron de Sulli, de Craon, de Montaigu, de l’Ile Bouchard, de Mauléon, de Rochefort, des Iles de Ré et de Marans, amiral de Guienne et de Bretagne, chevalier de l’ordre du roi, gouverneur et lieutenant général de Bourgogne, surnommé le Chevalier sans reproche.

Né à Bommiers le 20 septembre 1460, distingué dès son enfance par sa beauté, sa force, son adresse, ses dispositions généreuses, il est appelé à treize ans comme page à la cour de Louis IX, qui voulait s’en faire un otage.

Il fit ses premières armes sous le commandement de Georges de la Tremouille.

Il se distingue sous son oncle, le sire de Craon, qui eut la plus grande part à la réunion de la Bourgogne à la France, après la mort du duc Charles le Téméraire (1477)

A 23 ans, il obtient de Louis XI la restitution de la riche vicomté de Thouars confisquée sur son père, et devient un des plus puissants seigneurs du royaume.

Pendant la majorité de Charles VIII, la régence Anne de Beaujeu s’attache la Trémouille, le marie à sa nièce Gabrielle de Bourbon-Montpensier, et lui donne à vingt-sept ans le commandement de l’armée qu’elle fait marcher contre le duc d’Orléans, le duc de Bretagne et autres seigneurs ligués contre elle.

 

Les Montils-lès-Tours 11 mars 1487. Lettres patentes qui nomment Louis de La Trémoille lieutenant - général de l'armée du roi en Bretagne.

 

« Charles, par la grâce de Dieu roi de France, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.

« Comme pour résister aux entreprises que le duc de Bretagne et autres seigneurs de notre sang, nos rebelles et désobéissans sujets se sont efforcés et efforcent faire chacun jour en nous menant la guerre, et aussi à nos bons et loyaux sujets, pour laquelle cause ayons envoyé ès marches dudit [duc de] Bretagne partie de notre armée, afin de y résister et pourvoir, et pour ce faire, et afin que bon ordre soit tenu en notre armée, soit besoin et nécessaire commettre et ordonner aucun grand et notable personnage pour notre lieutenant-général en icelle armée et en qui ayons fiance ;

« Savoir faisons que nous, ce considéré et pour la bonne et entière confiance que nous avons de la personne de notre cher et amé cousin Louis, sgr de La Trémoille, comte de Benon, vicomte de Thouars, et de ses grandes noblesse, vaillance, suffisance, loyauté, prud'homie et bonne diligence, icelui, pour ces causes, et de l'avis et délibération d'aucuns des princes et seigneurs de notre sang et lignage et gens de notre conseil étans lès nous, et pour aucunes con - sidérations à ce nous mouvans, avons commis, ordonné, établi et par ces présentes commettons, ordonnons et établissons notre lieutenant-général en notre armée et marche de Bretagne.

 Et lui avons donné et donnons plein pouvoir et autorité de faire marcher notredite armée ès lieux, villes, places, ainsi qu'il verra être à faire pour notre service, icelle renforcée de tel nombre de gens de guerre, tant de cheval que de pied, en bon ordre et police, à la moindre charge de notre peuple que faire se pourra ; de réduire et mettre en notre obéissance, par les moyens que possible sera, toutes villes, places, châteaux à nous désobéissans, les faire sommer d'eux rendre et mettre sous notre obéissance ; icelles faire assiéger, composer et prendre à mercy ; faire abattre et démolir telles desdites villes, places et châteaux qu'il verra être à faire et qui nous pourroient porter nuisance et grevance ; et avec ce de recevoir à serment les nobles et autres habitans dudit pays de Bretagne qui se voudroient retirer et prendre notre parti, les prendre et mettre sous notre sûreté, protection et sauvegarde spéciales, leur quitter, pardonner, abolir tous crimes, offenses et maléfices qu'ils pourroient avoir commis; de pourvoir à la sûreté et garde desdites villes et places et aux offices d'icelles de personnes à nous sûres et stables ; de bailler sûreté et saufconduits à ceux de parti à nons contraire, afin de les faire attraire et tirer à notre service, de leur octroyer toutes et chacunes les provisions en raison et justice qui leur sont nécessaires ; avec ce de faire faire les montres et revues de tous nos gens de guerre, iceux faire payer de leurs gages et soldes ; aussi de faire corriger et punir tous les cas et maléfices, faire administrer raison et justice à tous ceux qui le requerroient et touchant les matières qui dépendent du fait de la dite guerre ; et généralement de faire et besogner ès choses dessusdites, leurs circonstances et dépendances, tout ainsi que nous ferions et faire pourrions si présent en notre propre personne y étions, et d'en bailler et faire expédier sous scel toutes les lettres dont octroi et provisions à cette cause seront nécessaires : promettant, en bonne foi et parole de Roi, les avoir pour agréables, tenir fermes et stables à toujours et d'en bailler lettres et confirmation telles que au cas appartiendra et que requis en serons.

« Si donnons en mandement par ces mêmes présentes à tous baillis, sénéchaux, capitaines, chefs et conducteurs de gens de guerre et ceux de leur charge étant en notre service, gouverneurs, maires, échevins et officiers justiciers de villes, cités, châteaux, forteresses, ponts, ports, passages, juridictions et détroits, et à tous nos justiciers, officiers et sujets, que notre dit cousin ils reçoivent comme notre lieutenant-général en icelle armée de Bretagne et lui obéissent et entendent tout ainsi qu'ils feroient à notre propre personne et fassent ce qu'il leur ordonnera et enjoindra de par nous, le reçoivent èsdites villes, places avec tels de nos gens de guerre qu'il voudra et ordonnera, lui en fassent ouverture sans aucune difficulté ; et afin que on ne puisse prétendre de ce cause d'ignorance, fassent, si métier est, publier l'effet et contenu de cesdites présentes par tous les lieux où besoin sera.

« En témoin de ce, nous avons fait mettre notre scel à cesdites présentes.

« Donné aux Montils-lès-Tours, le onzième jour de mars, l'an de grâce mil quatre cents quatre vingt sept et de notre règne le cinquième.

 Sur le repli : parle Roi, les comtes d'Angoulême, de Beaujeu et de Bresse, l'archevêque de Bordeaux, l'Amiral, les seigneurs du Fou, de l'Isle, de la Pellequenant et de Grimault et plusieurs autres présens.

Signé : PARENT. »

Chartrier de Thouars. Orig. parch.

Le contrat du mariage est signé le 28 juillet 1484 au château de Thouars mais il fallut attendre le 9 juillet 1485 pour que le mariage soit officiellement célébré à Escolles en Auvergne.

La Trémouille justifie sa confiance, bat les confédérés à Saint Aubin du Cormier (28 juillet 1488), continue le cours de ses heureuses opérations en Bretagne, et contribue plus que tout autre à la réunion de cette belle province, réunion que consacra par le mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII.

 

Dans la matinée du samedi 5 février 1491 (nouveau style), sortit du château de Thouars une brillante et nombreuse cavalcade.

 Elle était conduite par le vicomte lui-même, Louis de la Trémoille, deuxième du nom; mais on reconnaissait facilement que le Chevalier Sans Reproche ne partait pas pour la guerre.

Le costume de la plupart des cavaliers annonçait les intentions les plus pacifiques; pour toute arme, le vicomte lui-même n'avait que son épée, et derrière lui un fauconnier portait son oiseau favori, dont il n'aurait eu que faire s'il était parti pour ajouter de nouvelles palmes à celles de Saint-Aubin du Cormier.

Mandé par le roi Charles VIII, le vicomte de Thouars se rendait au château de Plessis-les-Tours.

L'heure matinale du départ indiquait une longue route.

 Avant d'arriver au gîte, on devait faire une quinzaine de lieues (63 kilomètres) par des chemins mal entretenus, et que la saison rendait encore plus mauvais.

Du reste, hommes et chevaux avaient, pour se reposer, la journée entière du lendemain dimanche, dans le chastel de l’Isle-Bouchart, belle place comme chascun scet (1) et chef-lieu d'une ancienne baronnie appartenant à M. de la Trémoille.

Le lundi, 7 février, il se remit en route, dîna au lieu nommé le Pont de Rouen, où il passa l'Indre en bac; et le trajet étant de moins de dix lieues, il arriva avant la nuit à Tours.

 Dans cette ville, le seigneur et son train allèrent se loger à l'Hôtel du Faucon.

Un fragment de compte indique les frais du voyage pour la panneterie, l’échansonnerie, la cuisine et l'écurie. Il donne aussi le menu des dîners et soupers de Loudun, l'Ile-Bouchard le Pont-de-Rouen et Tours.

Pour faire connaître complètement ce que le trésorier du vicomte de Thouars eut à débourser pendant ces trois jours, nous publions, à la suite des chapitres de la dépense ordinaire, la portion de l'article de la dépense extraordinaire des 5, 6 et 7 février.

Les renseignements fournis par ces extraits de notre registre sont curieux sous plus d'un rapport.

Le lecteur pourra leur consacrer une attention plus minutieuse que nous ne saurions le faire ici. Nous ajouterons seulement quelques détails empruntés à ce même registre.

Dès le lendemain matin de son arrivée à Tours, M. de la Trémoille se rend près de Charles VIII.

 Il séjourne à Plessis jusqu'au 22 au soir, et le lendemain suit le roi à Amboise.

Pendant qu'il est au Plessis, son train reste à l'hôtel du Faucon.

Du 8 au 22 février, il y dépense 203 livres 8 sous 4 deniers, c'est-à-dire, en moyenne, 13 l. 10 s. par jour. La dépense la plus forte, 21 1. 8 s. 7 d., fut faite le 19, jour maigre; la moindre, 10 1. 8 s. 5 d., le 8, jour gras. Il est vrai que le 8 il n'y avait à l'écurie que trente et un chevaux, et le 19 ils étaient au nombre de trente-cinq.

 Leur chiffre variait selon le départ ou l'arrivée de messagers que le vicomte envoyait à Thouars ou en recevait.

En outre, il est probable que de temps à autre quelquesuns des gens de M. de la Trémoille mangeaient au Plessis.

Du reste, les dépenses de la cuisine, au Faucon, ne paraissent pas avoir été diminuées par l'absence du maître.

La table n'y était pas moins bien et amplement servie le 8 et jours suivants qu'elle ne le fut le 7, au souper àuquel il assistait. Ainsi M. de la Trémoille ne lésinait pas sur la nourriture de ses gens, et de plus il était sobre.

A Amboise, il en fut de même à l'hôtel de l'Écu de France. En cinq jours maigres, on était alors en carême, il fut dépensé 77 1. 10 s. 9 d., qui donnent une moyenne de 12 1. 18 s. 5 d. par jour.

 Le 26 février, la carte quotidienne fut seulement de 9 liv. 12 s. 11 d.; mais le 8 elle atteignit 191. 3 s. 11 d.

Notre compte s'arrêtant avec le dernier jour de février nous ignorons combien de temps M. de la Trémoille resta à la cour.

Aux principales fêtes de l'année, Charles VIII aimait à recevoir et à festoyer les grands seigneurs et les autres personnages admis déjà près de lui (3); mais le voyage du Chevalier Sans Reproche n'avait pas pour but le dîner et le souper du mardi gras (4), 15 février.

De graves événements venaient de se passer en Bretagne; la duchesse Anne avait épousé par procureur Maximilien d'Autriche; et quoique le roi possédât et occupât presque tout le pays, ce mariage devait à la longue détruire le résultat des victoires remportées par les généraux de Charles VIII, surtout par la Trémoille.

 Ce dernier n'avait-il pas été appelé afin de donner son avis sur les moyens à employer pour que le duché de Bretagne n'échappât pas à la monarchie française ?

On sait qu'avant la fin de l'année Maximilien reçut un double affront :« On luy ostoit, dit Commynes (5), celle qu'il tenoit pour sa femme; et luy rendoit on sa fille, qui plusieurs années avoit esté rôyne de France. »

 

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DESPENSE ORDINAIRE (6).

Samedi ve jour de fevrier mil IIIj IIIjs et dix, que Monseigneur partit de Thouars pour aller à Tours devers le roi monsr le bailly, Chateaudreux et plusieurs autres avec luy.

 A la disnée a Loudun et a soupper a l'Isle Bouchart.

Panneterie : A Pierre Lochet, qu'il a payé pour le disner, V. xnnes pain, x sols. Plus pour le soupper, pain, XII s.

 Eschançonnerie : En vin, a disner XVIII potz et demy de bosché a XVI deniers le pot, vallent XXIIII s. VIII d. Plus V potz de commun, a x d. le pot,IIII s.II d. Plus pour le soupper, en vin de chés le receveur, XV s.

Cuisine : A l'ostesse de Loudun : ung cent d'eufs, VII s. I d Demy cent de haran, XII s. I d.-Un merluz, XII s.-Une livre sucre, V s.-Une quarte verjust et une quarte vin aigre, III s. –En belle chere, XV s.– Variez et chambrieres, II s. II d.

Plus a soupper : trois quarterons et viharans, XVII s. vid. –Une pinte de moustarde, XX d.-Pour deux brochez et demy cent de dars, LVv s.-En poires, II s. -En charbon,, III s. x d.

A Colas Palu, pour le soupper, XVIII livres beurre XXI S.Ung quarteron et demy d'eufs, II s. VI d.-Deux fromages, IIIs. IIII d.

A Maulevrier, une poulie pour l'oyseau (7), VI d.

Escuirie : Disnée de XXIX chevaulx a VII d. obole pour cheval, qui vallent XVIII s. i d. ob.

Et soupper de XXVIII, à XX d. soupper, qui vallent XLVI s. VIII d.

Surc(roit) IIII, XVI d.

Pour ce, cy, LXVI s.I d. ob.

Somme toute, despense ordinaire de ce jour, quatorze livres quinze solz obole tournois.

Dimanche, VIe jour de fevrier, l'an mil IIIIe IIIIxx et dix, Monseigneur tout le jour à l’isle Bouchart; messrs de Chasteaudreux, le bailly, monsr de Joyeuse et plusieurs autres avec luy. Panneterie : A Pierre Lochet, en pain pour tout le jour, XIX s.

Echançonnerie : Vin de garnison, despense partye.

Cuisine : A Colas Palu : demy quartier de beuf,XIII s.IX d. – Cinq motons, LX s. Une oye, II s,, VI d. XV chappons, XXXVII s. VI d. XVpoules, XVIII S. IX d. VI connilz, XV s. VII perdriz, XVII s. VI d. XVIII livres de lart, XXI s. Troys langues de beuf, II s. VI d. Une livre gresse, pour les pastez, VII d. ob.IIII fromages, VI s. VIII d. m quarterons d'eufs, V s. Deux poules pour les oyseaulx JI s. VI d. XX livres de chandelle pour samedi et lejourd'huy, XXIII s. XI d.

A Jehan de la Mote, pour la faczon de doze pastez, V s.

A Guillaume de la Rivière, en pommes et farine pour faire les bignetz, XIII d.

A Pierre Piffié : une livre caspres, Il s. Demye livre huille d'olive, VII d. ob. Deux livres de froment monde, XII d. Une livre pouldre blanche, XIII s. IIII d. Demye livre menues espices, VII s. VI d. Demye livre canelle, X s. Demye livre poivre, Vv s. -Une…. (sic) clou, XV d.-Demye once mostarde, VII d. ob. IIII livres II onces sucre gros X s. V d. Plus deux livres caspres, III s. Demye livre huille olive, VII d. ob.

 Escuirie : Journée entière de XXVIII chevaulx, a II s. VI d. vallent LXX s. Surc(roit) IIII vallent XVI d. Pour ce LXXI s. IIII d.

Somme toute, despence ordinaire de ce jour, dix neuf livres ung denier.

Lundi, VIIe jour de février, l'an mil IIIIe IIIIxx et dix, Monseigneur a disné au Pont de Rouen et soupper a Tours.

Panneterie. A l'ostesse, en pain, VII s.

A Estienue Paian, VIj. XIIII s pain a soupper, XIIII s.

 Eschançonnerie. En vin a la disnée, XVI s.

Plus en vin a soupper a l'oste du Faulcon, XXVI s, fors VIII pour Lochet. ·

Cuisine. A Colas Palu, pour disner : II motons XXVI s. – VII chappons, XVII s. VI d. VII poles, VII  S; II d. – Deux connilz, Vv s. Trois perdriz, VII s. VI d. – VIII livres lart, despence partye, IX s. IIII d. Ung fromaige, XX d. 

Plus a lui, pour le soupper : ung moton III quartiers, XII s. II chappons, Vv s. Une poulie, XIIII d. Ung connil, II s. VI d. – Ung fromaige XX d. III livres de chandelle III s. VI d. Une poule pour les oyseaulx, XV d.

À l'oste du Pont de Rouen, une presse beuf, XX d. En belle chere, XII-s. VI d. III pintes verjus, XVIII d. En charbon, II S. Pour la despence de Pierre et II chevaulx, II s.

Pour le passaige du Pont de Rouen, III s. IIII d.

Aux variés et chambrieres, XX d.

A Petit Jehan : naveaulx, VI d. Poires, VI d. – Herbes, II d. – Pour ce XIII d.

Pour le passaige de Tours, XII s. XI d.

Belle chere pour la souppée, XV s.

Escuirie. Disnée de XXIII chevaulx, a VII d. ob. la disnée, vallent XIIII s. IIII d. ob.

Et soupper de XXXI cheval a VII s. pour soupper, vallent LXII s. Surcroît], VII. II s. IIII d. LXXVIII s. VIII d.

Somme toute despence ordinaire de ce jour, quinze livres quatre solz huit deniers.

 

DESPENCE EXTRAORDINAIRE.

Samedi, que Monseigneur partit de Thouars pour venir en court baillé a Rignoys, par le commandement de Mgr, L livres tournoys; a Jehan de Bryon, pour une paire de houscaulx pour le Pelé, XXV s. Ledit jour a Mgr pour le jeu, l'Isle Bouchard, quant il joua contre monsgr de Joyeuse, I escu : XXXV s.

Le dimanche pour le jeu d'eglie, que mondit seigneur joua contre monsgr de Joyeuse et Chasteaudreux, VI escuz, et en monnoie XXVII s., pour ce XI 1. XVII s.

Le lundi ensuivant, VIIe de février; pour une paire de souliers a a Chantezac, V s. A ung cousturier de Thouars, pour couldre des posches et autres choses que le Picart luy fist faire, V s. Ledit jour, une paire de souliers a François le Breton, V s. VI d.

 A Poulet, pour la despence de luy, de Pierre Petit Jehan de la cuisine et trois autres garsons que pour les III sommiers, pour V jours entiers qu'ilz partirent de Thouars pour venir a Tours, IIII 1. VIII s. A Pierre de Salignac, pour aller de l'Isle Bouchart a Thouars III s.III d.

En fers pour les chevaulx de Monsg depuis Thouars jusques a Tours que pour la caraque et pour le cheval de René, se monte VI s. X d.

 A ung serrurier de l’Isle-Bouchart, pour une serrure, XV d.

A ung homme qui est allé de l'Isle au Pont de Rouen, veoir et visiter le passaige, V s. – A la femme de cuisine de l'Isle Bouchart, II s.

 ==> Voyage au cœur de l’Histoire. il y a 530 ans, Anne de Bretagne par son mariage devenait reine de France au château de Langeais

 

Avant de partir pour son expédition de Naples, ce prince emploie la Tremouille à bien disposer l’empereur Maximilien et le pape Alexandre VI.

En revenant en France, c’est la Trémouille qui, par d’incroyables efforts, parvient à faire franchir à l’artillerie française la rude traverse des Apennins ; c’est lui qui, à la bataille de Fornoue (6 juillet 1495), décide la victoire à la tête d’une réserve de 300 lances.

 

En succédant à Charles VIII (1498), Louis XII confirme dans tous ses emplois la Tremouille, son vainqueur à ST Aubin, ajoutant :

«  SI la Tremouille a bien servi son maitre contre moi, il me servira de même contre ceux qui seraient tentés de troubler l’Etat. »

Plus tard, ce prince lui rendit ce noble témoignage, «  qu’aucun roi de France n’avait eu un plus loyal serviteur. »

En effet, la Trémouille reconquiert rapidement le Milanais, déjà conquis et reperdu, prend à Novare le duc Ludovic Sforza (10 avril 1500), et fait avec succès entendre le langage de l’humanité, de la raison, de la saine politique pour sauver Milan qu’on voulait saccager.

Quand le royaule de Naples est perdu pour nous (1503), la Trémouille est envoyé pour reconquérir ; mais une maladie grave l’arrête à Rome, et le force à revenir en France, ou sa vie est pendant un an en danger. Malade à son tour (1505), Louis XII désigne dans son testament la Trémouille comme membre du futur conseil de régence.

 

Louis de la Trémoille, rétabli de sa maladie, revint prendre sa place à la cour.

Le gouvernement de Bourgogne étant devenu vacant par la mort de Gilbert de Clèves, comte de Nevers, le Roi nomma La Trémoille gouverneur de cette belle province par lettre du mois de mai 1506.

Gouverneur de Bourgogne et amiral de Bretagne, ce seigneur se distingue par une intelligence des affaires, une intégrité, une justice, un désintéressement trop rare à cette époque.

En 1507, il accompagne Louis XII dans son expédition contre Gênes ; en 1509, il commande le centre de l’armée française, et se signale avec son fils à la sanglante bataille d’Agnadel, ou il décide l’élan victorieux des taille des soldats par le mot si connu ; Enfants, le roi vous voit.

Après la mort de Gaston de Foix à Ravennes (1512), la Trémouille est encore en chargé de reconquérir le Milanais de nouveau perdu ; mais on ne lui donne que 6 à 7000 hommes de pied et 1200 chevaux. Avec cette faible troupe, il reprend Gênes, Tortone, Voghéra, Alexandrie, Pavie, et nombre d’autres places ; mais mal secondé par des chefs peu accoutumés à la discipline, il est écrasé par des forces très supérieures à Novare (6 juin 1513), ou il perd la bataille, mais non l’honneur.

Louis XII ne l’en charge pas moins de mettre en état de défense la Normandie, qui reconnaissante envers son gouverneur, lui offre des présents. «  Votre bonne volonté, répond la Trémouile, est déjà une récompense, et marque que j’ai fait mon devoir. Je ne désire de vous que l’amitié ; le reste, je l’attends de Dieu et du roi. »

De là, on l’envoie arrêter la redoutable invasion des Suisses qui assiégeaient Dijon.

La Trémouille, encore mal secondé, défend cependant bravement cette mauvaise place, puis éloigne les Suisses par un traité contenant des conditions que ni lui ni les chefs ennemis n’avaient pouvoir de fixer ; aussi ce traité est-il mal vu d’une part par la diète de Zurich, de l’autre par Louis XII lui-même, à qui dans le moment il avait pourtant rendu un éminent service.

Il fit son entrée solennelle à Dijon, aux acclamations du peuple qui était tout fier d'avoir pour gouverneur un si glorieux capitaine.

Il visita ensuite toute la province, portant son attention sur les places fortes qu'il mit partout en état de défense. Il s'occupa surtout de la fortification de Dijon, capitale de la province.

Une tour, construite à ses frais, porta le nom de Tour de la Trémoille.

En 1523, le gouverneur de Bourgogne, M. de la Trémouille, fait édifier une tour de plan semi-circulaire en avancée sur les fossés, à l'endroit où la muraille franchit le Suzon.

 

A peine sur le trône, François 1er envahit le Milanais et bat les Suisses à Marignan (14 et 15 septembre 1515).

La Tremouille se signale à cette bataille, et supporte avec la fermeté d’un héros, le dévouement d’un chevalier et la résignation d’un chrétien, la perte de son fils Charles, atteint de soixante-deux blessures.

Bientôt Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie attaquent à la fois la France. Chargé avec 500 lances et 10,000 hommes de pied tirés de la charrue de défendre la Picardie contre les Anglais et les Flamands qui formaient une belle armée de 36,000 hommes d’infanterie et 6,000 chevaux, la Trémouille, par des prodiges d’activité et d’habileté se multiplie sur toute une longue frontière, harcèle l’ennemi, l’épuise et le rejette avec grandes pertes hors de France, après une de ces campagnes qui font moins de bruits qu’une éclatante victoire, mais qui sont souvent plus réellement honorables pour le général et plus profitables pour le pays.

Au mois de décembre 1518, une ambassade d'Angleterre arriva à Paris. Les ambassadeurs anglais furent festoyés par le roi, la reine, les princes, les grands seigneurs et les échevins de l'Hôtel-de-Ville. Louis II de La Trémoille ouvrit aux étrangers les portes de son hôtel des Créneaux à Paris et leur donna à dîner le 1er janvier 1519. La dépense totale du repas s'éleva à la somme de 676 livres tournois, plus de 12,000 francs en monnaie moderne.

 

le duc de Milan Ludovic Sforza, mécène de Léonard de Vinci, prisonnier au donjon de Loches 7 juillet 1452 - 27 mai 1508

Louis II de la Tremouille et le prisonnier Ludovic Sforza à Loches

(En 1504, Ludovic Sforza est transféré au château de Loches où il vit ses dernières années. Il meurt dans sa prison le 27 mai 1508.)

 

Charles VII et Louis XI - Les prisonniers d'État - les Cages de Fer (1424-1478).

A partir du XVe siècle, la guerre change de théâtre et s'éloigne de la Touraine. La ville s'est peu à peu formée et agrandie sous le règne de Charles VII; elle s'entoure de solides murail­les ; elle organise une milice sérieuse; un nouveau palais, dont nous écrirons bientôt l'histoire, s'est bâti et devient Je pied à terre des rois et la résidence des gouverneurs, tandis que la citadelle reste plus spécialement sous les ordres d'un commandant militaire qui prend le titre de capitaine.

 

Ce fut probablement pendant son séjour à Thouars que Louis de la Trémoille reçut de son prisonnier Ludovic Sforce ou le More, alors enfermé dans le château de Loches, une lettre dans laquelle celui-ci suppliait son vainqueur de s'entremettre auprès du Roi en sa faveur.

Le chroniqueur a rimé la lettre de Ludovic ainsi que la réponse de La Trémoille.

Nous nous contenterons d'en donner ici la substance.

Le prisonnier fait un tableau de son malheureux sort. De chef d'un puissant duché, il est devenu le sujet d'un geôlier de prison.

Il s'adresse à son vainqueur, assez généreux et assez puissant pour demander au Roi sa liberté. D'ailleurs cette liberté lui a été ravie injustement. Son droit sur le duché de Milan est incontestable. Il a hérité de ses pères, qui pendant plus de cinquante ans ont occupé paisiblement et glorieusement leur trône ducal. Les Empereurs ont reconnu et soutenu leur droit ; les Papes les y ont confirmés.

Si ces autorités ne suffisent pas, Charles d'Orléans, le père du Roi de France, a vendu à Galéas Sforce, aïeul de Ludovic, toutes ses prétentions sur l'héritage des Visconti, pour la somme de 200,000 ducats.

Le Roi réclame donc injustement un droit que son père a cédé.

Ludovic espère que la Trémoille comprendra la valeur de ses raisons et qu'il plaidera sa cause auprès du Roi.

La Trémoille lui répond qu'il voudrait, s'il était possible, adoucir la rigueur de son sort, mais qu'il ne peut se charger d'appuyer auprès du Roi une demande qui lui paraît contraire au droit et à la justice.

Le Roi est l'héritier de Valentine Visconti, à laquelle appartenait légitimement le duché usurpé contre le droit par les Sforza.

Leur possession paisible, la reconnaissance des Empereurs et des Papes ne peuvent détruire le droit, ni en légitimer la violation. D'ailleurs Ludovic n'est pas l'héritier des Sforza, il n'est devenu duc de Milan qu'en faisant mourir par le poison son neveu Jean-Marie Galéas, et qu'en usurpant son autorité.

Quant à la prétendue cession de ses droits sur le Milanais par Charles d'Orléans, la misérable somme de 200,000 ducats qui n'équivaut pas même au revenu d'une année du duché, n'a été donnée par Galéas Sforza que pour se rendre favorable un adversaire, et pour prévenir des réclamations qu'il redoutait.

Mais jamais les descendants de Valentine Visconti n'ont cédé ni entendu céder les droits qu'ils tiennent d'elle.

La Trémoille veut bien demander pour lui au Roi un traitement plus doux; mais pour sa liberté et surtout pour la reconnaissance de son droit, il croirait trahir son prince que de lui adresser une pareille demande.

Le prisonnier dut se contenter de ce que lui accordait La Trémoille.

Des ordres furent donnés pour adoucir sa position. Mais il resta enfermé à Loches, où il mourut en 1510.

 

En 1525, après que le Milanais eut encore été perdu par l’imprudence de Bonnivet, la Trémouille accompagne François 1er dans sa marche vers l’Italie, rend à l’armée l’important service de lui faire ouvrir Avignon, dont le légat du pape refusait les clefs à tout autre, et où elle se procure des vivres et des secours ; puis il passe les Alpes, et est nommé gouverneur de Milan, qu’il met à ses frais en état de défense.

Appelé de là à Pavie, il donne inutilement les plus sages conseils sur la fausse position à l’armée française, et il reste, malgré ses 65 ans, vingt jours de suite le harnais sur le dos, jusqu’à la funeste bataille du 24 février 1525 ; là blessé gravement dès les premières charges, il n’en vole pas moins au secours de ce roi qui n’avait pas voulu l’écouter, et périt avant d’avoir pu le sauver. 

Ainsi mourut au lit d’honneur, comme il l’avait désiré, ce héros qui, comme homme privé, se montra sobre, chaste, humain, pieux, libéral, et tellement désintéressé que, malgré tant d’éminentes fonctions il laissait sa fortune au point où il l’avait reçue ; qui, comme homme public, fut négociateur et administrateur habile, chevalier toujours dévoué à sa patrie et à son roi, vaillant guerrier et grand capitaine.

Son corps fut déposé près de ceux de sa femme et de ses fils dans les caveaux de cette élégante chapelle qu’il avait bâtie dans son château de Thouars.

 

Armoiries :

Ecartelé : 1 et 4, d'or, au chevron de gueules, accompagné de trois aigles d'azur, becquées et membrées de gueules (La Trémoille); 2 d'or semé de fleurs de lys d'azur au franc canton de gueules (Thouars), et 3, d'or losangé de gueules (Craon), sur le tout de gueules aux deux léopards d'or.

Gabrielle de Bourbon-Montpensier, dame de la Trémoille

 

Gabrielle de Bourbon, dame de la Trémoille, souvent privée de son mari, était néanmoins trop fière de ses succès pour se plaindre de son absence.

Elle surveillait ses vastes domaines, dirigeait ses intendants et examinait les comptes de ses receveurs.

Plusieurs centaines de lettres, ordonnances et quittances écrites ou signées de sa main, existant encore dans les restes du chartrier de Thouars, attestent sa vigilance et son activité.

Nous ne citerons que quelques passages de ces lettres qui témoignent de sa bienveillance envers ses serviteurs.

Le 18 novembre 1498, elle écrit au receveur de Sully : « Donnez à Gabrielle Lamaure deux setiers de seigle, pour l'aider à vivre;  au métayer de la Caille, deux muids de seigle, que nous lui avons donnés par pitié et aumône, à cause de la grêle qui a eu lieu cette année. Des 36 pipes de vin qui sont demeurées au château, vous en donnerez deux au charpentier qui a fait la charpente de la grosse tour de Sully; un poinçon au portier dudit lieu, pour le récompenser de ce qu'il a fait les jardins et la treille dont nous avons eu sept poinçons de verjus; un poinçon au tapissier Augustin. En outre, donnez à Gratien Blondeau une pipe de vin que nous lui avons ordonnée pour prix de son travail dans nos jardins. »

Elle écrit le 22 juin 1510 au receveur de La Trémoille qui craignait, à cause de son âge, de ne plus convenir à ses fonctions ; « Touchant ce que dites qu'on se pourvoie d'un autre receveur, et que ne pourriez plus servir à cause de votre vieillesse, il ne faut pas que vous disiez cela. Car pour ce que vous avez longtemps et bien servi, l'on ne vous voudrait pas changer, et êtes bien encore pour servir. »

Une autre de ses lettres nous donne des détails curieux sur l'usage des nattes dans les appartements en hiver, qui avait succédé à la jonchée de paille employée au XIIIe et au XIVe siècle.

Elle écrit au receveur de Sully, le 17 octobre 1498, quelques jours avant de se rendre à cette demeure : « Regardez qu'il faut accoutrer les chambres du château. Faites faire bonne provision de bois.

Nous écrivons au lieutenant de l'Ile-Bouchard qu'il envoie à Gien savoir s'il n'y a point d'ouvrier pour natter les chambres. Et, s'il y en a, faites natter la place de la chambre où nous couchons, et 1e côté du chevet du lit. …

Faites aussi natter la chambre où couchait Chazerac, et qu'elle soit nattée la première, car Charles (son fils) y sera logé « (8).

Le seigneur de la Trémoille, venu à Thouars pour rétablir sa santé au milieu des siens, dut y prolonger son séjour pendant quelques semaines. C'était un repos légitimement acquis après les fatigues de plusieurs guerres successives.

Ce fut pendant ce séjour que fut arrêté le projet de construction de la magnifique église de Notre-Dame du château de Thouars, que le seigneur et la dame de la Trémoille firent élever près de l'enceinte de la vieille forteresse qu'a remplacée depuis le splendide édifice élevé au XVIIe siècle (9) par la duchesse de la Trémoille, Marie de la Tour.

L'église de Notre-Dame de Thouars était près d'être achevée en 1508, comme nous le montre un mandement donné le 26 novembre de cette année, par Gabrielle de Bourbon, pour payer cent trente livres « aux recouvreurs d'ardoise demeurant à Angers », qui leur sont avancées pour faire apporter l'ardoise nécessaire à la couverture de l’édifice.

 

Cette église était destinée à renfermer la sépulture des membres de la famille et à servir de paroisse au château.

Tombeau de Louis II de la Trémoille et Gabrielle de Montpensier à la collégiale de Thouars

(Tombeau de Louis II de la Trémoille et Gabrielle de Montpensier à la collégiale de Thouars)

CY GISENT LE CORPS DE TRÈS HAULT ET ILLUSTRE PRINCE LOYS DE LA TREMOILLE II DU HO M QUI FUST TUÉ A LA BATAILLE DE PAVIE LE XXIII FEBV. MDXXIIII AGÉ DE LXIII ANS IIII MOIS,- ET DE TRÈS HAULTE ET ILLUSTRE PRINCESSE GABRIELLE DE BOURBON SON ESPOUSE QUI MOURUT LE XXX NOV. MDXV. – Priez Dieu pour le repas de leurs âmes.

Elle fut érigée en collégiale et dotée de privilèges particuliers par les Papes. C'est un magnifique monument de l'architecture de transition du commencement du XVIe siècle.

Dévastée et mutilée à l'époque de la Révolution, l'église de Notre-Dame du château fut restaurée à grands frais, dans son état primitif, par les soins pieux du descendant de Louis II, le duc actuel, Louis IV de la Trémoille.

 

 

 

Profil du temobeau de Louis II de la Trémouille

Charles de la Trémoïlle (1485 -1515)

Charles, prince de Talmont (Vendée), issu d'une famille, dont l'origine se perd dans la nuit des temps et qui tire son nom de la Trimouille, chef-lieu de canton de la Vienne, avait pour premier représentant connu, Pierre qui vivait en 1040, sous Henri 1er, roi de France.

 — Tant qu'au prince de Talmont, née en 1485, il était le fils de Louis II de la Trémouille, connu sous le glorieux surnom de « chevalier sans reproches » et célèbre aussi par la renommée que lui valurent ses exploits de « premier capitaine du monde ».

Le jeune prince de Talmond, à peine adolescent, jouissait d'une pension de dix livres par mois (environ 400 francs de notre monnaie actuelle), comme le constate un reçu signé de lui, du 2 avril 1497; il avait alors environ 12 ans.

Charles de la Tremouille assista aux obsèques de Charles VIII (mort le 7 avril 1498), qui était son parrain.

 

Le mariage de Louise de Coëtivy faisait passer le comté de Taillebourg dans l'illustre et puissante maison de la Trémoïlle.

Le 7 avril 1501, dans sa 17e année, il épousa au château de l'Ile-Bouchard Louise de Coétivy, comtesse de Taillebourg, baronne de Royan, princesse de Mortagne-sur-Gironde, fille unique et héritière de Charles de Coétivy, comte de Taillebourg, et de Jeanne d'Angoulême, tante paternelle du roi François Ier.

1501 (v. s.), 7 février. Château de L'Ile-Bouchard.— Contrat de mariage de « hault et puyssant.seigneur Charles de La Trémoille, prince de Tallemond, et de haulte et puissante damoiselle Loyse de Coytivy », traité par hault et puyssant seigneur messire Loys de La Trémoille, chevalier de l'ordre, compte de Benon, vicomte de Thouars, père dudit Charles, et haulte et puyssante dame madame Gabrielle de Borbon, mère dudit Charles, d'une part, et hault et puyssant seigneur messire Charles de Coytivy, aussi chevalier de l'ordre, comte de Taillebourg, père de ladite damoiselle Loyse, et très haulte et très puyssante dame madame Jehanne d'Orléans, mère de ladite damoiselle Loyse. » Présents audit contrat : «Très révérend père en Dieu monsr Jehan de La Trémoille, archevesque d'Aulx ; très hault et très puyssant seigneur Loys de Bourbon, seigneur de Champeigne ; nobles et puyssans seigneurs messr Franczois de Pons, chevalier, seigneur de Montfort ; messe Loys de Maraffin, chevalier, seigneur de Nort, maistre d'ostel du roy, nostre sire, messe Phelipes de Menou, chevalier, maistre d'ostel de la royne ; Guyot Morinière, seigneur de Besnit, et plusieurs aultres. »

Chartrier de Thouars. Pièces pap. et parch.

Ainsi, les domaines considérables de la maison de La Trémoille, situés dans le Bas-Poitou, s'accrurent de nombreuses terres dans la Saintonge et dans l'Aunis.

De cette union naquit, en 1502, un fils, François de la Trémoille , seul rejeton de la famille, sur lequel reposa, après la mort prématurée du prince de Talmond, son père, la continuation de la lignée.

 

Nommé par Charles XII gouverneur de la Bourgogne le 09 mai 1513, après la mort de celui-ci, le prince Charles de la Trémoïlle suivit en Italie François 1er et tomba à la bataille de Marignan, succombant sous le nombre après s'être battu comme un lion et avoir été criblé de plus de soixante blessures, le 13 septembre 1515. Il avait alors 29 ans.

 

Ils furent inhumés dans l’église Notre-Dame du château de Thouars, et voici l’épitaphe placée sur leur tombeau :

«Cy gisent les corps de très-haut et très-illustre prince Charles de la Tremouille, qui fut tué à la bataille de Marignan le 13 septembre 1515, âgé de 29 ans, et de très haute et illustre princesse Louis de Coëtivy, son épouse, qui mourut à Berrye l’an 1553, âgée de 72 ans. Priez Dieu pour le repos de leurs âmes. »

 

 

 

 

Aux la Trémoille était réservé l'honneur de donner plus d'extension au chantier de construction de navires.

 

Quand Louis XII nomma Louis II de la Tremouille amiral de Bretagne, bien qu'il fût déjà amiral de Guienne ; et de même qu'il avait déjà, en prenant possession de l'amirauté de cette dernière province, fait construire un fort beau navire, nommé la Gabrielle du nom de son épouse.

 

La Gabrielle, commandée par un écuyer nommé Chiron, fit, dès sa première sortie, une prise sur les Anglais. Elle s'empara d'un gros navire marchand qui fut conduit aux Sables-d'Olonne (Archives de M. le duc de la Trémoille.)

 

1491, 10-14 novembre. — Information faite par Jean de Sallignac, châtelain de Talemont, pour Louis II de La Trémoille, par le commandement de Gabrielle de Bourbon, contre Etienne de Chiros, capitaine de la nef la Gabrielle.

« Arnaud Bride, cannonier, natif de la ville d'Arras, demeurant à présent en la ville de Thalemont, aagé de XLI ans ou environ, deppose... que, environ la feste Dieu, derrenière passée, il se mist en la nef de haulte et puissante dame madame la vicontesse de Thouars, contesse de Benon, et princesse de Thalemont, avecques les autres compaignons estans en la dicte nef, soubz la charge de Estienne de Chiros, cappitaine d'icelle, où le dit Arnault estoit maistre canonnier, laquelle nef fut mise en la mer en guerre pour aller à son adventure environ la feste saint Jehan-Baptiste après ensuivant.

 Et eulx estans à la couste de Barbarie, entre Harmerye et Oram, ilz rencontrèrent ung navire d'Espaigne, chargé de Sarazins, hommes et femmes, qu'ilz abordèrent, et prindrent oudit navire les dits Sarazins prisonniers qui paièrent les tous ensemble pour leur ranczon quatre vingts croisades que receut le dit capitaine, sanz y comprendre une More qu'ilz amenèrent avecques eulx.

Et oudit navire prindrent pareillement de deniers d'argent et de realles, monnoye de Sarazinisme, deux plains chappeaux ou environ et quatre vingts doubles d'or, qui vallent ung viel escu la pièce.

Dit qu'il fut pareillement prins en la dite nef par Charles Vignon et ung nommé Potin quatre cens croysades, ainsi qu'il ouyt dire au dit Potin, qui vallent ung ducat chacune pièce.

Dit aussi qu'ilz prindrent en icelle nef douze manilles d'or, que le cappitaine receut qui estoient pour mectre aux braz, tous plains de pierreries par le dessus et faiz à huit pans qui valloient bien grant somme de deniers qu'il ne scauroit estimer, deux colliers d'argent fort gros et à chacun bout ung gros boillon carré faiz à nelleure, et aussi vingt quatre aurillectes d'or qu'on mect à l'entour de la teste des femmes, et à chacune des dites aurillectes y avoit autres petites aurillectes pendans à petites chaignes d'or et les dites petites aurillectes estoient plaines de pierreries fort riches, que pareillement il ne scauroit estimer, car il dit que lennuyt elles donnoient grant clarté, et desquelles aurillectes ledit qui deppose en print en la manche d'un nommé Yvon Le Breton, demourant au Croysic, six, lesquelles il bailla audit cappitaine, présent ung nommé Guillaume qui de présent est à la garde de la nef de ma dite dame.

Aussi fut prins dix huit coytes poinctes faictes à fil de saye de diverses couleurs de tappiz, et de banchers ung bon nombre, faiz à la faczon des dites coytes pointes, une piecze de taffetas ranforcé, une tasse d'argent, et grant nombre de beau linge, entre lequel linge y avoit de fort beaux tablées, une pipe de saye, quinze jarres d'uylle d'olif, toute leur artillerie et autres appareilz de navire, et furent vendus lesdits Sarazins au lieu de Cassaqualles le pris susdit.

« Dit aussi que après ce ilz virent ung navire de Biscain qui les aborda et assaillit et se batirent longuement, tellement que à la fin ilz furent les maistres, et en iceluy prindrent quatre botes de lances, dix huit pièces d'artillerye, dix huit grosses de dars et autres appareilz de navire, et n'eurent point de marchandise, parce que ledit navire estoit chargié de merrain ou boys à vin? et aussi prindrent oudit navire VIxx livres de pouldre de canon.

« Et par après, eulx estans au cap de Saint-Vincent fort avant en la mer, rencontrèrent ung navire d'Angleterre qu'ilz abordèrent, lequel estoit chargié partie de draps et d'autres choses, ouquel ilz prindrent douze pacques de draps, desquelles Jacques Le marchant, à qui estoient les dits draps, leur deist qu'il y avoit ung des dits pacques toute d'escarlate et de migraine, et qu'il en y avoit vingt et cinq pièces en icelle pacque, et failloit bien dix ou douze hommes à lever chacun des dits pacques, toutes lesquelles le dit marchant Angloys vouloit rançonner deux mille nobles, et que au regard de luy et de ses compaignons qu'ilz les meissent oultre les dits IIm nobles à telle rançon qu'ilz leur plairoit, mais ne voulut le capitaine de ladite nef prandre les dits IIm nobles pour les dits pacques et les retint et mist en sa nef, et fut mis le dit marchant angloys et ses dits compaignons à ranczon par le dit cappitaine à la somme de VIII XX croysades qu'il poya content en une chaigne d'or poysant IIII xx croysades et le parsus en or content que receut iceluy capitaine que le dit marchant alla quérir à Lissebonne où est la bourse d'Angleterre.

Fut aussi prins audit navire environ troys milliers de suyf, une barricque plaine de bonnetz que luy qui deppose mist ou bateau de ladite nef et croit qu'il en y avoit environ dix sept grosses dont en chacune grosse y a douze douzaines.

Fut pareillement pris six douzaines de chappeaux fort fins de plusieurs coulleurs, grant nombre de coffres, mais luy qui deppose ne scet qu'il y avoit ès dits coffres parce qu'ilz estoient fermés de clef, touteffoiz il dit qu'il convenoit estre troys ou quatre hommes à porter chacun des dits coffres.

« Dit plus que tantost après, eulx estans à la couste de Portugal, en venant à la Brelingue, ilz firent frapper à terre ung autre navire d'Angleterre, ouquel fut prins sept balles de draps dont il en y avoit six de fuzes et une de fin draps, qu'on ne scet qu'elle devint, et croit luy qui deppose que ledit capitaines la desroba, et que André Micquellet, maistre de ladite nef, le scet bien.

 Dit qu'il fut pareillement prins au dit navire ung plain coffre d'estain ouvré ouquel povoit bien avoir de troys à quatre cens livres d'estain, une pipe plaine de fromaiges d'Angleterre, une baricque plaine de suyf et six tourtelles qui poysoient bien cinquante livres la piecze.

« Et de là s'en vindrent leur route jusques au Plomb, près La Rochelle, où ils arrivèrent entour la saint Michel, environ solail couchant, et comme à l'heure de mynuyt entrèrent ou havre, et incontinent ledit capitaine fist aller à terre tous les compaignons dudit navire, et parce que le dit déposant et quatre ou cinq autres ny vouloient aller sans argent le dit capitaine leur bailla ung ducat, et après le dit capitaine, Charles Vignon et ung nommé Potin, demourans en l'isle de Ré, menèrent par troys ou quatre foiz le bateau de la dite nef chargé à terre et firent venir ung bateau dudit lieu de Ré qu'ilz chargèrent, et croit sur sa conscience que s'estoient les escarlates, coytes poinctes, fins draps et autres marchandises qu'ilz ont desrobé en ladite nef, et en sauroit bien depposer Perrot de Filz, demourant à La Rochelle, parcequ'il fut jour et nuyt après que la dite nef fut arivée audit lieu du Plomb avecques ledit capitaine et aussi qu'il estoit hoste d'iceluy capitaine.

 Et a ouy dire, luy qui deppose, à Jehan de Marennes, à Pierre Moreau, au clerc du dit capitaine et à Anthoine, boteiller, en ladite nef que iceluy capitaine avoit envoyé six charges de bagues à sa maison et qu'il avoit achaté les chevaulx audit lieu de La Rochelle.

 Dit aussi que si ledit capitaine eust fait la raison à chacun des compaignons qui estoient en ladite nef qu'ilz en fussent amender de plus de soixante livres par homme, toutes les vitailles payées, mais que ledit capitaine avecques le dit Vignon et Potin ont tout emblé et ravy, et n'a riens, au moins que bien peu, esté baillé aux compaignons qui ont esté en la dite nef, et n'y a qui en soient amandez que luy ses quarteniers et les gens qu'il a amenez avecques luy. Dit que lesdits quarteniers estoient lesdits Vignon, Potin, Henry Bunet demourant à La Rochelle, ung nommé Blay demourant audit lieu de La Rochelle, ung autre nommé Chauvin demourant au Croysic, et parleroit bien des dites choses ung nommé Guillaume Dodierne l'aventuriez.

 Et dit que Franczoys Rulleau, contre maistre en ladite nef, et André Petit, tous deux demourans aux Sables, scavoient bien les dits larecins et croit qu'ilz y avoient part, parce qu'on ne les eust sceu faire sans leur sceu.

Dit qu'il fut ung grant bruit en ladite nef que ledit Potin avoit lesdites IIIIc croysades et luy en fist ledit capitaine une bien grande question, et par manière que une foiz il y luy mist ung poignart près la gorge et vit lors comme le dit Potin parla bas et à Poreille du dit capitaine et y furent assez longuement.

Et depuis ne ouyt faire audit cappitaine question desdites IIIIe croysades et croit en sa conscience que iceluy capitaine, lesdits Vignon et Potin les ont butinées. Dit que les complices dudit capitaine estoient Jehan de Rochecte, frère de la femme d'iceluy capitaine, et ung autre nommé monsr Beuille qui demeure près ledit capitaine, ung autre nommé Courtin. Et est ce qu'il deppose. »

Suivent les dépositions de « Denis Robin, demourant ou villaige de La Mechelière en la paroisse de Saint-Hylaire de Thalemont, agé de XX ans ou environ, » matelot de la Gabrielle.

« Pierre Lesguier, marinier, demourant ou bourg de La Chauline, aagé de XXII ans ou environ. »

« André Micquellet, maistre de la Gabrielle, demourant ou bourg de La Chauline, aagé de LX ans ou environ. »

« Francoys Rulleau, contre maistre de la Gabrielle, demourant aux Sables d'Olonne, aagé de XXX ans ou environ. »

« Guillaume Le Mast, estant de présent aux Sables, d'avanture à la garde de la nef la Gabrielle, aagé de XXIII ans ou environ. »

 « Jacques Garnier, praticien en court laye, lieutenant des Sables, demourant audit lieu, aagé de LX ans ou environ. »

« Nicolas Anguzeau, marchant, demourant à Aulonne, aagé de XLV ans ou environ. »

« François de Virereau, mareschal, demourant à présent en la ville de Talemont, aagé de XXX ans ou environ. »

« Jehan Hervé, marinier, des parties de Dieppe en Normandie, demourant en Pisle de Ré, aagé de vingt cinq ans ou environ. »

« Symon Dupin, amballeur, demourant à La Rochelle, aagé de cinquante cinq ans ou environ. »

« Pierre Fouchier, marinier, natif de Marennes, aagé de XX ans ou environ. »

« Olivier Henry, demourant à La Rochelle, aagé de XXXII ans ou environ. »

« Pierre de Filz, marchant, bourgeois de la ville de La Rochelle, aagé de XXXIII ans ou environ. »

« Colas Masson, marinier, demourant aux Sables d'Olonne, aagé de XXIII ans ou environ. »

« Regnault Escoulan, charpentier, demourant en la maison près la chappelle du dit lieu du Plomb, aagé de soixante ans ou environ. »

« Phelipon Raoul, marinier, demourant à La Rochelle, natif de SaintContent en Pévesché de Poictiers, aagé de XXVIII ans ou environ. »

« Pierre Robelin, marinier, demourant en la ville de La Rochelle, aagé de XXIII ans ou environ. »

« Messire Rolland Le Saint, prêtre, natif de Aurré ou diocèse de Vannes en Bretaigne, aagé de XXXV ans ou environ. »

Chartrier de Thouars. Cahier papier

 

Il en fit faire alors un second qui rendit de grands services au royaume dans les guerres de mer.

Il choisit pour son vice-amiral le fidèle Regnaud de Moussy, son confident et le gouverneur de son fils.

 A cette époque, La Trémoille recevait du Roi, comme gouverneur de Bourgogne, 10,000 livres ; comme amiral de Guienne, 4,000 livres; plus une pension de 3,000 livres, et 1250 livres pour l'entretien de son navire (Chartrier de Thouars.)

 De 1508 à 1510, en effet, sur les ordres de Louis II de la Trémoille qui Commandait alors les troupes françaises en Italie, fut construit à Taillebourg un navire de 1.200 tonneaux qui possédait treize chambres dont une sur le gaillard d'arrière et était muni de six grosses pièces d'artillerie pesant 6922 livres.

Le navire fut, du 22 au 26 avril, tiré à la cordelle depuis l'Ospitault jusqu'à Rochefort par 90 hommes les 22 et 23

 

 

—Extrait du 18° compte de Jean Motais

« A baillé et payé ledit Motais, par mandement de monseigneur le prince, donné à Thouars, le », 7 mars 1506 (v. s.), « à monseigneur l'abbé de Mauléon, la somme de » 700 liv. tourn. « pour le rembourcer de semblable somme que mondit seigneur le prince a emprunté de luy, pour employer en sa despence à aider à faire le voyage d'Ytalie où il est allé avecques le roy... »

1508-1510. — Nef Katherine de Louis II de La Trémoille.

Ce « navyre, du port de douze cens tonneaux, » fut construit à Taillebourg de 1508 à 1510, sous la direction d'Alain Le Seau, Breton, maître charpentier.

Celui-ci recevait 20 livres par mois, comme salaire, et ses compagnons 6 livres.

Le bois de construction fut pris dans la forêt de La Rochelle.

Le 2 juillet 1510, on fit venir 66 pièces de bois pour « faire les bateaux de ladite nef. »

Le 8 octobre 1509, « Yvon le Majour, forgeur d'artillerie », bailla pour la dite nef, 6.922 livres 1/2 de fer « converti en six grosses pièces d'artillerie, » pour la somme de 403 livres 16 sous 3 deniers tournois ; 8 « marteaulz ancrez, » pesans 63 livres; 14 « ancreures,... faisans les dits marteaulx, guymbelez et ancreures » 6 livres, 8 sous, 6 deniers tournois. Le même Yvon fournit plus tard « une pièce d'artillerie nommée passe-volant » et 6 autres pièces d'artillerie.

Le 16 novembre 1509, Guiot Boullet, menuisier, fit marché pour faire 12 chambres dans la dite nef et « une chambre soubz le chastel gaillard, de » 18 à 20 pieds de long, 6 pieds de large « sur le devant de la nef, et de » 5 pieds « sur le darrière ; ung challet dedans la dite chambre, une table à couppletz, ung petit dressoire, une armoize pour mectre la viende et une petite coullisse, » pour le prix de 14 livres tournois.

Le 8 mars 1509 (v. s.), a monsr le commissaire » vint « veoir et visiter le navire, » on paya 5 sous pour sa dépense à Thôtel.

Du 22 au 26 avril 1510, la nef fut tirée « à la cordelle depuis le port de l'Ospitault » jusques à La Rochelle. Le 22 avril, 90 hommes furent employés à ce travail, le 24, 59 hommes, et le 26, 10 hommes seulement.

Le 24 avril, « le secrestain de Loumée » reçut 5 deniers tournois « pour avoir sonné les sainz au départ de la nef. »

Le 27 avril 1510, « ceulx de Saint-Sauvion et autres » vinrent à Rochefort « pour deliberer où seroit mastée la dicte nef. »

Le total des dépenses pour la construction du navire de Louis II de La Trémoille s'éleva à la somme de 18.082 livres, 8 sols, 8 deniers tournois.

Le roi accorda pour l' « entretenement » de cette nef, 612 livres 10 sous pour six mois.

Chartrier de Thouars.

 

En 1510, Le roi Louis XII décide d'envoyer André Le Roy comme ambassadeur auprès d'Al-Achraf Qânsûh Al-Ghûrî, sultan d'Égypte.

 

Lettre du roi Louis XII à l’admiral d’Alexandrie pour le Grand Sultan, en recommandation d’Adam Rondeline, commandant le vaisseau La Trémouille-Sainte-Catherine. Datum Turonis, die 16 mensis septembris, anno 1510.

 

l'an  1511, la nef amirale  de  La  Trémoille,  Catherine  était  conduite  par  le  frère  même  du consul,  Pierre  de  Parées  ou  de  Péretz.

 

Philippe de Peretz et son frère Pierre, capitaine de la nef la Katherine, qui avait amené André Le Roy et se donnait comme chargé par le roi d'une mission spéciale, profitèrent, au dire de Thenaud, des audiences accordées par le Soudan, pour traiter de leurs affaires particulières au grand détriment du bien public

L'ambassadeur avait pour mission d'obtenir la restitution des Lieux Saints. Louise de Savoie a demandé à Jean Thenaud d'accompagner l'ambassadeur et d'aller prier pour elle dans les sanctuaires des Lieux Saints, de déposer en son nom sur la crèche du Sauveur à Bethléem, de l'or, de l'encens et de myrrhe.

Premièrement dudixt lieu d’Angoulesme jusques au Cayre

Recommandations et veux faictz és glorieux sainctz Ausonne et CIbart patrons de la cité et ville d’Angoulesme (10),  partis dudict lieu le second jour de juillet, l’an mil cinq cens et unze pour faire les voyages

 

D’oultremer, c’est assacoir de Hierusalem, du mont Sinay et du Cayre.

Et par ce que mon treshault, trespuissant et tresillustre seugneur à present treschretien et tresserenissime roy et empereur de la sacrée monarchie Gallicane (11) m’avoit mandé passer à Alenczon ou estoit ma superillustre dame, tresexcellete fleur productive de sa sacrée majesté (12) pour sçavoir de reschief et entendre ses vouloirs et mandemens, fuz audict lieu d’Alenczon le dix huyctiesme dudict moys de juillet.

Et y demouray jusques au vingt deuxiesme qui estoit le jour de la Magdaleine ; et me donna pour adjoinct, ma susdicte dame, ung secretaire de ma tresertueuse dame la duchesse d’Alenczon sa tresinclite fille (13), nommé maistre Françoys de Bonjan (14), laquelle fist pourvoir de or, argent, en tresbonne quantité et de toutes aultres choses necessaires à voyager, tant pour luy que pour moy, lequel me fut aussi gracieux, loyal, amy et Secourable que fut Achates à Eneas, Pithias à Damon, Amelie à Amicus et Damis à Apolonius, si que n’eussent peu trouver compaignie aultre meilleure que la sienne.

D’Alenczon, fisme chemin par le Mans, Vendosme et Bloys ; aussi par Bourges, Moulins, Lyon et Vienne, si que le spetiesme d’aoust fusmes à  Sainct Vallier (15) là estoit mon susdict tresredoubté et souverain seigneur duquel ouys et receus ses commandemens. Et entre aultres choses, vouloit que fisse mon effort pour aller en Perse veoir Sophy et sçavoir quelle estoit sa court (16) ; ce que deliberay faire, mais maintes choses me empeschoyent le susdict voyage. Congié prins de sa tresillustre seigneurie et treshaulte majesté, allay vers Valence ou estoit le Roy nostre sire qui avoit despeché lettres à ung sien secretaire et de mondict seigneur, nommé maistre André Roy (17), homme remply de toute verité.

 

 

Et de louables vertus plain, pour porter lettres au Souldan d’Egipte et de Babilloyne (18) qui detenoit en prison le gardien (19) et les religieux de Hierusalem, lesquelz avoit osté du Sainct Sepulchre en le fermant à tous les Latins ; qui semblablement detenoit le consul des Françoys et Castellans, Phelippes de Pereté (20) avec plusieurs marchans et marchandises qui se trouverent en ses terres, païs et seigneuries, après ce que les nobles chevaliers de Rhodes (inconcussilbes coulompnes de la foy) eurent deffaict son armée de mer, bruslé nefs, occis mammelus et capitaines, au gouffre de la Iace, par le vouloir et mandement de treshonnorable seigneur messire Aymeri d’Amboise, grant maistre dudict Rhodes (21), car ledict Souldan s’estoit complainct au Roy, disant sadicte armée avoir esté prinse et deffaicte soubz umbre de paix et saufconduict (qui n’estoit pas vray). Et le prioir comme prince treschretien pourveoir à ce que par ceulx de Rhodes foy et promesses fussent gardées et que de ses dommaiges et interestz il fut satisfaict. Et, en ce faisant, luy faisoit offre du Sainct Sepulchre.

Audict ambassadeur presentasmes lettres de Monseigneur et Madame, portantes recommendations pour que de luy fussions supportez et secouruz, si besoing en estoit.

Le XIe dudict moys, partismes de Valence avecques ledict ambassadeur et son train ; et sur le Rosne, outrepassasmes plusieurs liuex ; puis descendismes en Avignon et à Terrascon pour veoir le corps de  

Saincte Marthe ; et en Arles pour veoir le corps de Sainct Anthoine. Et le XVIIe dudict moys, fusmes à Aiguesmortes, duquel lieu partist le jour en suyvant la grant nef de Rhodes pour s’en retourner en Levant.

 

 

Audict lieu d'Aiguesmortes et de Montpellier demourasmes longtemps, attendans la Katherine nef de Monsieur de la Trimoïlle estre chargée. Ce qu'il ne peut estre faict que la Toussainctz ne fust passée, qui nous fut à grant ennuy et despens. (22)

 

La mission française est arrivée au Caire le 25 mars 1512. De son côté, le roi François Ier souhaitait que Jean Thenaud aille aussi en Perse, puis en Inde. Le projet de voyage en Perse a été entravé par l'ambassadeur du roi de Géorgie qui se trouve alors à Jérusalem. Il est de retour en France en 1513.

De ce voyage en Égypte et Palestine, Jean Thenaud a fait un récit rédigé après 1523 car il cite la prise de Rhodes, en 1522. Le livre a été publié par Jehan de Saint-Denis, entre 1525 et 1530.

Le Xe jour d'avril, à Adam Rondelyne, patron de la nef de Monseignr, baillé deux cens livres tournois pour faire la myse d'aller en Rhodes quérir la dite nef où elle est demourée après le décès de feu Pérot de Peretz qui en estoit cappitaine.

 

 

 

25 aout 1516 (23) de Tours.

Michel Chausse Blanche, maitre d'hôtel de la vicomtesse de Thouars,

A celle-ci..

Renseignements sur les affaires et sur la famille de ladite dame. Assassinat d'un brodeur dans la foret de Chinon. Taille de son améthiste par le lapidaire Habert (24). Paiement de velours et demande de toiles. Nouvelles diverses.

A MADAME,

Madame, plaise vous savoir que, en acomplissant ce qu'il vous a pieu me commender, j'ay sceu par maistre Jehan Juiyvet, esleu de Chinon, que le brodeur que demendiez avoir à vostre service n'est plus et que puis nnguëres il fut tué en la fourest dudit Chinon; et m'a mendé ledit esleu s'il en vient aucun en la ville qu'il le vous envoyera.

Madame, incontinent que fuz yer en ceste ville, baillay les lettres que escripviez a Madame de Taillebourg (25) et a Madame vostre fille (26); qui furent bien joyeuses de voz bonnes nouvelles. Madicte dame vostre fille vous escript, et vous envoyé les lettres.

De madicte dame de Taillebourg, elle m'a dit qu'elle vous [a] escript yer, et qu'elle vous escripra, mais que à présent n'avoit clerc pour vous escripre.

Madame, j'ay monstré vostre pierre A plusieurs orfëvres. Ilz m'ont dit que c'est une pierre d'une roche d'amatiste, mais pour ce qu'elle est si très fort glassée ne la prisent tant: je croy que c'estoit pour ce qu'ilz pensoient que la voulsisse vendre.

 Et pour ce que ladicte pierre se peult faire d'une sorte des deux coustez, l'ay laissée entre les mains de Françoys Habert pour ce faire, aussi l'enchassure d'argent doré dont il vous apfeumedonner charge; et mais qu'ejle soit ainsi acoustrée, se trouvera belle et riche.

Je parleray demain combien cousteroit à faire ce qu'il vous a pleu me dire. Madame, maistre Adam Rolland a fait une partie de ce dont Monsgr luy avoit pryé luy fornir, et m'a baillé jusques à la somme de XII livres, et pour ce que aujourduy n'ay sceu tant besoigner de convertir la monnoie en or, pour.ce que les escutz sont chers, me fault demeurer jusques à demain après disgner pour ce faire et esvyter la voicture qu'il fauldroit trayner après moy.

Madame, ledit Rolland m'a dit avoir parlé à Monsgr le général de Beaulne (27), du reste de la pension dont il vous a pieu me donner charge; qui me dit que mondit sgr le général a regardé en cest affaire, et qu'il sera payé jusques au jour de son trespas, mais que des mille livres dont il a esté recullé de deux cartiers, tant de sa pension ordinaire que de la creue (28), fauldra que le Roy le commende.

J'en parleray à Monsgr Bonnyvet (29), en luy baillant les lettres, et luy diray que le pryez d'en parler audit sgr et y feray tout mon possible.

Madame, quant aux descharges de Monsgr, j'espère, ad ce que m'a dit ledit Rollant, quelles seront dépeschées à Amboise.

 Madame, j'ay parlé aujourduy à Mons' d'Aumont (30), qui m'a dit estre bien desplaisant qu'il n'estoit icy quant le Roy y arriva, car il eust acompaigné Monsgr jusques à sa maison pour vous aller veoir, ce qu'il désire bien ; et m'a fort enquis des nouvelles de Monsgr et de vous.

Madame, on dit que la paix a esté cryée à Paris entre le Roy et le roy catholique, et ne attend on l'heure que le Roy parte d'Amboise pour s'en aller à Paris.

On dit aussi que la Royne et Madame (31) sen veullent retourner icy, car il se meurent de la peste à Amboise.

Quant aux Suysses, ne de Mons' le bastard de Savoye (32), il n'eu est icy nouvelles.

Madame, j'ay parlé à Saudron, et luy ay baillé l'argent du veloux et luy ay parte des toilles que demendez qu'il vous. fasse tandre et acoustrer.

Il m'a dit qu'il le fera ainsi que Mons' de Nerterre (33) luy a escript; et quant à son allée devers vous, il ne luy est encores possible, car il a la ville pour prison, à cause de son procès où il se lassa coutumacer tant qu'il fut à l'obsecque de feu Monsgr vostre filz, à qui Dieu vueille pardonner. Madame, je feray, tant en court que à Clery (34), ce qu'il vous a pleu me commender, et de ce que je sçauray de ladicte pension vous en advertiray, ensemble de toutes nouvelles que je pourray sçavoir.

 Madame, il vous plaira me pardonner si j'ay prins la hardiesse de vous escripre, mais autrement ne vous eusse sçeu faire savoir de ce que j'ay faict, en enssuivant vostre, bon commandement.

Madame, il vous plaira me mender et commender voz bons plaisirs pour les acomplir à l'aide de Dieu, auquel je pry, Madame, qui vous doint très bonne vye et longue.

A Tours, ce xxv° jour d'aougst.

Vostre très humble et très obéissant serviteur,

MICHEL CHAUSSEBLANCHE.

 

 

Le 30 novembre 1516 Gabrielle de Bourbon meurt  et est inhumée dans la chapelle Notre-Dame de Thouars située au château de Thouars au côté de son fils unique.

 

Louis II de la Trémouille épouse le 17 avril 1517 Louisa de Borgia, 2éme duchesse de Valentinois (fille de Cesare Borgia, duc d’Urbain, de Valentinois et de Charlotte d’Albret)

 

 

 

1er avril, vers 1530 ; de la Motte Feuilly

Louise de Valentinois, veuve de Louis II de La Trémoïlle (28),

A Marie de Rohan.

Protestations d'amitié.

A MA FILLE MADAME DE LA TRÉMOILLE.

Ma fille ma mye, j'envoyé devers mon filz Françoys Dassy, présent porteur, pour quelque affaire. Je vous prie par luy me mandez de ses nouvelles, des vostres et de vostre petit mesnaige (35) : vous asseurant que fauldriez bien à en mander en lieu ou de meilleur cueur feussent receues ne où l'on printplus de plaisir à les entendre bonnes.

 Et pour ce que, par ledit porteur pourrez des myennes estre advertie, ne vous en feray plus longue lettre si n'est, après de très bon cueur m'estre à vostre bonne grâce recommandée, prier Dieu, ma fille ma mye, vous donner tout ce que myeulx luy sçauriez demander.

Escript à la Mothe de Feully (36) ce premier jour d'apvril. La plus que toute vostre bonne mayre et amye,

LOYSE DE VALANTYNOYS.

Orig. signé.

 

 

 

 

 

 

 

 

Louis II de La Trémoille, le chevalier sans reproche : d'après le panégyrique de Jean Bouchet et d'autres documents inédits / par L. Sandret

Extrait de l’Histoire de Louis XII, en 1506, par Jean d’Auton.

Le voyage d'Outremer (Egypte, mont Sinay, Palestine) / de Jean Thenaud

Histoire de Taillebourg / Abbé P. Billy

Dictionnaire historique, biographique et généalogique des familles de l'ancien Poitou. Tome 2 / par feu M. Henri Filleau,... ; publié par son petit-fils H. Beauchet-Filleau et Ch. de Chergé

 

 

 

 

Juillet 1488 La Guerre folle du siège de Fougères par l'armée du roi de France, commandée par Louis II de la Trémoille  <==.... ...==>Siège de Marseille en 1524 - Fourniture d'artillerie au navire Sainte-Catherine de la Tremouille

 

 


 

Liste des seigneurs et barons de L'ILE-BOUCHARD - Maison du Temple

L'Ile-Bouchard, d'abord simple châtellenie (villa et castelliana de Insula), commença à porter le titre de baronnie au milieu du XIIIe siècle. Cette qualification lui est donnée, pour la première fois, dans une charte de 1256 (baronia de Insula Buchardi). Son château, bâti dans une ile de la Vienne, datait du IX° siècle.

 

Oiron, Tombeau de Guillaume Gouffier de Bonnivet mort à Pavie en 1525 sous le Règne de François Ier -

Guillaume Gouffier de Bonnivet, le dernier des enfants de Guillaume Gouffier et de Philippe de Montmorency, plus connu sous le nom d'amiral de Bonnivet, destiné à être seigneur de Bonnivet, de Crèvecœur, de Thoix, etc., chevalier de Saint-Michel, grand amiral de France, gouverneur du Dauphiné et de la Guyenne, né en 1488, fut élevé avec François Ier, qui avait pour gouverneur Arthus Gouffier, frère aîné de Guillaume.



Église Saint-Étienne d'Ars-en-Ré ; Louis 1er de la Trémoïlle, Comte de Benon, seigneur de Sully, des îles de Ré et de Marans

Le littoral de l'îlot de Saint-Martin n'a pas été profondément modifié depuis le IIe siècle avant notre ère, sauf en ce qui concerne ses extrémités occidentale et orientale. Sa côte " sauvage " a continué de reculer, non plus à cause de transgressions, mais par l'érosion produite par les eaux et les vents sur les rives battues, relativement friables et restées longtemps sans aucune défense artificielle.

 

(1). Procès-verbal de visite et prisée de ladite terre en 1484.

(2). Pour le mois entier, la dépense ordinaire fut de 329 livres 19 sous 1 denier, et la dépense extraordinaire de 252 1. 5 s. 6 d., total 583 4 4 s. 7 d.

(3). Dans une lettre datée de Bourbon-l'Archambaud, le 3 décembre, le roi mande à Jean Bourré, trésorier de France, de lui envoyer à Amboise, où il va passer les fêtes de Noël, trois douzaines de barils de moutarde de most, la meilleure qu'il pourra trouver, pour festoyer, dit-il, ceulx qui me viendront veoir. (voir Revue des provinces de l'Ouest, livraison de juillet 1857.)

(4). On lit dans le compte de la dépense Extraordinaire : « Le jour de mardi gras, aux garsons de la cuisine du roy et de la royne (Marguerite d'Autriche) que Monseigneur leur donna, LXX sols. »

Voici quelle fut ce jour-là la consommation du train de M. de la Trémoille, à l'hôtel du Faucon.

Neuf douzaines et demie de pain, 19 s. Cinq pots de vin, 8 s. 4 d. Trois pièces de bœuf, 10 s. Trois moutons, 36 s. Un chevreau, 4 s. Cinq poules, 6 s. 3 d. -Huit livres de lard, 9 s. 4 d. Deux pieds d'eschinée, 4 s. Pieds et oreilles, 15 d. Deux fromages et demi, 4 s. 2 d. Demi-quarteron d'œufs, 10 d. Pommes et herbes, 18 d. Deux pâtés à la saulce chausse, 5 s. Belle chère, 30 s.

(5). Liv. VII, chap. IV.

(6). Registre original en papier, dont chaque article est signé G. des Roches. Il y manque deux feuillets, contenant la dépense des quatre premiers jours du mois.

(7). Pendant son séjour au Plessis-du-Parc, M. de la Trémoille acheta ou fit acheter plusieurs autres oiseaux de chasse, portés comme il suit sur le compte de la dépense extraordinaire. « Pour ung sacre agart, IX escuz xv 1. xv's. Pour quatre faulxcons, xx escuz sol. xxxvi 1. v s. Pour ung faulcon, VI escuz. vallent x 1. x s. » « Plus ung « levrier d'oyseau, » qui coûta 25 s.

(8) Archives du duc de la Trémoille.

(9) Ce château de Thouars, vaste et belle construction du XVII" siècle, confisqué lors de la première Révolution, aurait été racheté par M. le duc de la Tremoille, si l'administration n'eût préféré en faire une maison de force ou prison centrale.

(10)   Saint Ausone, disciple de Saint Martial de Limoges, fut le premier évêque d’Angoulême. Saint Cibar (Eparchius) naquit à Périgueux. Il vint ç Angoulême sous l’épiscopat d’Aphthone et vécut pendant trente-neuf ans dans la cellule, se livrant ç la prière et ç toutes les austérités de la vie ascétique. Il mourut le 1er juillet 581.

(11) François, comte d’Angoulême, sacré le 25 janvier 1515.

(11)   Louise de Savoie, fille de Philippe, comte de Bresse et depuis duc de Savoie et de Marguerite de Bourbon, avait épousé à Paris, en février 1488, Charles d’Orléans, comte d’Angoulême. Cette princesse mourut en 1532.

(12)   Marguerite d’Angoulême, fille de Charles d’Orléans et de Louis de Savoie, sœur du roi François 1er, épousa en 1509, Charles, dernier duc d’Alençon et de Berry, dont elle n’eut pas d’enfants. Elle épousa en secondes noces, en 1527, Henri d’Albret, roi de Navarre, et mourut au château d’Odos en Bigorre, le 21 décembre 1579.

(13) François de Bonjean, secrétaire et contrôleur général des finances de Marguerite d’Angoulême, devint en 1518, notaire et secrétaire du roi. Il mourut en 1529. Il avait épousé Marie, fille de Jean Cueillette.

(14) Saint Vallier est un bourg du Dauphiné, entre Vienne et Valence. Le comte d’Angoulême s’était rendu auprès de Louis XII qui résida dans le Lyonnais et dans le Dauphiné, depuis le mois d’avril jusqu’au mois de novembre 1511, époque à laquelle il revient à Blois. (Itinéraires des Rois de France dans les Pièces fugitives pour servir ç l’histoire de France, par le marquis d’Aubais. Paris, 1759, tome I, page 101)

(15) Châh Ismayl, le fondateur de la dynastie des Séfévy. Ce preince cenair de conquérir le Khorassan. Il régna de 1500 à 1523.

(16) André le Roy, pourvu sous Louis XII d’une charge de notaire et secrétaire du roi, fut, en aout 1501, nommé par le cardinal d’Amboise, trésorier ordinaire et extraordinaire des guerres au royaume de Naples. Le roi confirma dans ces fonctions le 2 avril 1502. Il fut chargé, en 1503, pendant les derniers temps de l’occupation française, de négocier à Rome avec le Pape. François 1er l’envoya en mission auprès des cantons suisses, et il y était encore en 1516. André Le Roy était parent de Guyon Le Roy, seigneur de Chillon, vice-amiral et capitaine du château de Gênes.

 (17)  Melik el Achral Aboul Nasr Quansou Ghoury avait été proclamé suktant par les émirs et les milices en 1500, après le meurtre de Thourman-Bay. Il mourut d’apoplexie pendant la bataille qu’il livra à Sultan Sélim, à Merdj Dabiq près d’Alep, le 24 aout 1516.

(18)  Le gardien du couvent de Sion était un Bénitien, frà Francesco Soraino, qui avait déjà exercé cette charge de 1493 à 1496.

(19)  Philippe de Peretz ou di Paretes était depuis longtemps consul des Français et des Catalans à Alexandrie. Priuli parle avec éloges de son caractère et de son expérience. Lorsque la nouvelle de la destruction de la flotte égyptienne à Layas parvint ou soudan, ce dernier le fit arrêter, enchainer et conduire au Caire où il fut jeté dans la prison appelée massera (le pressoir). «  Et il console de Chatelani quale era molto sagaze, prudente et astuto, et praticho nel paexe, ut supra decitur, fu per il soldam posto ne la prexone nominata massera : tamen era notus Pontifici et passata la consueta furia de Mori, et dormito alquanto sopra la nocte, se adaptarà et consacrà il tuto cum danari. » (Diarri e Diaristi Veneziani, studii del prof. Rinaldo Fulim. Venise, 1881, page 221.)

 (20)  Aimery d’Amboise, frère du cardinal George d’Amboise, était grand-prieur de France, lorsquil fut élu grand-maitre de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le 10 juillet 1503. Il fit son entrée à Rhodes l’année suivante et y mourut le 13 novembre 1512.

Une flote égyptienne de vingt-trois navires, chargée de bois, d’artillerie et de munitions de guerre avait mouillé dans le golfe de Layasso. Ces bois et les canons devaient être transportés à Damiette et de là à Suez, ou le sultan Qansou Ghoury se proposait de construire et d’armer des vaisseaux destinés à éloigner les escadres portugaises de la mer Rouge. A l’instigation des chevaliers portugais, dix-huit galères de Rhodes attaquèrent les navires égyptiens le 21 aout 1510, en incendièrent quelques-uns et s’emparèrent des autres qui furent consuits à Rhodes.

(R. Fulin, Diarii e Diaristi Veneziani, pages 213-214 ; Baudouin, Histoire de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem. Paris, 1659. Pages 182-183.)

(21) Je n'ai pu me procurer de renseignements sur une nef de M. de la Trémoïlle, appelée la Katherine. M. le duc de la Trémoïlle a bien voulu me faire savoir qu'il existe, dans les archives de Thouars, des comptes et des pièces relatifs aux réparations et à l'équipement d'une nef qui portait le nom de la Gabrielle et appartenait à Gabrielle de Bourbon, dame de la Trémoïlle, vicomtesse de Thouars, princesse de Thalmond, femme de Louis II de la Trémoïlle.

(22) Date résultant de la mort du prince de Talmont.

(23) Ce lapillaire et le tapissier Saudron ne sont pas nommés dans les Arts en Touraine. V. n° 1, note 1. Adam Rolland était un changeur.

(24) Jeanne d'Angoulême, veuve de Charles de Coëtivy, comte de Taillebourg.

(25) Louise de Coëtivy, veuve du prince de Talmond.

(26) Jacques de Beaune, baron de Samblançay, général ou surintendant des finances.

(27) Augmentation de pension qui avait été accordée au prince de Talmond.

(28) Guillaume Gouffier (l'amiral Bonnivet).

(29) Jean d'Aumont, lieutenant générâl de Bourgogne.

(30) Louise de Savoie, mère de François Ier.

(31) Frère naturel de celle-ci.

(32) Noirterre, près Bressuire, Deux-Sèvres..

(33) Près d'Orléans, probablement pour une fondation pieuse à sa célèbre église de Notre-Dame.

(34) Fille de César Borgia et de Charlotte d'Albret, elle avait épousé, 7 janvier 1517, le vicomte de Thouars. Veuve sans enfants, elle se remaria à Philippe de Bourbon-Busset, le 3 février 1531.

(35) En marge de cette lettre, se trouve la réponse suivante a Madame, j'é esté très ayse de savoyr de vos nouvelles et me sera plésyr de souvant en savoyr. Parce que du reste de noustre ménage a le porteur vous an dyra, ne vous feré plus longue lettre, me recommandant toujours à voustre bonne grasse et pryant Dieu vous  donner bonne vye.  «  De Taillebourg, ce xve d'avril. »

(36) En Berry, près La Châtre