Au coeur de l'ancienne île de Maillezais, qui existait dans le golfe des Pictons, Saint-Pierre-le-Vieux est une commune atypique du Marais Poitevin, alliant une riche histoire et une cadre naturel exceptionnel. Nous partons à la découverte de cette commune d'un peu moins de 1000 habitants, avec son maire, Christian Henriet.
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Du premier monastère fondé, en 959, à Saint-Pierre-le-Vieux, aujourd'hui, il n'en reste aucune trace.
Gauzbert, abbé du monastère de Saint-Julien de Tours, « attaché par le sang » à la comtesse Emma, épouse de Guillaume Fier-à-bras, reçut la charge de prieur du monastère de Saint-Pierre-le-Vieux.
Douze moines, conduits par Gauzbert, en prirent possession ainsi que des biens situés aux alentours avec les serfs qui y étaient attachés.
L'un de ces moines, nommé Théodelin, « de race juive et de nationalité gauloise », avait été formé à la discipline monastique par saint Maieul, abbé de Cluny.
Ses activités, ses fréquentations révélaient en lui une grande habileté, de l'intelligence, de la modestie, de la persévérance, de la sagesse et, par- dessus tout, de la prudence.
Il se montrait libéral et de bonne humeur, aussi bien avec ses supérieurs qu'avec ses inférieurs. De plus, il ne cachait pas sa très grande amitié pour le « Prince des Poitevins ».
En l'absence du prieur Gauzbert, la direction du monastère était confiée à Théodelin ; personne autre que lui n'en était plus digne ; il avait su assumer des taches difficiles et s'attacher de nombreux seigneurs.
Son ambition s'orienta vers la recherche des moyens qui amèneraient son couvent à une plus grande extension.
Lorsque Guillaume Fier-à-bras avait engagé son épouse à fonder le monastère de Saint-Pierre-le-Vieux, il s'était réservé la partie de l'ile la plus boisée, la plus giboyeuse, ainsi que la place forte.
Or cette forteresse gênait Théodelin ; il aurait souhaité sa démolition, car il craignait qu'après le décès du duc, quelqu'un d'une autre lignée puisse s'en emparer et, par là-même, annuler les donations et les concessions accordées au saint lieu. L'abbé, fin diplomate, attendait patiemment le moment opportun où il demanderait à Guillaume le Grand de mettre à sa disposition la totalité de l'île, y compris le chàteau-fort.
Ce fut alors que des événements d'un genre particulier se produisirent et hâtèrent cette détermination.
En effet, une nuit, les gardes du château virent une énorme sphère, d'une éclatante lumière, descendre en spirale, d'un ciel constellé d'étoiles infiniment petites et se poser délicatement et sans bruit sur le toit du monastère Saint-Pierre.
Effrayés, poussant des clameurs inhumaines, les gardes réveillèrent leurs compagnons. Tous se saisissent de leurs armes et s'apprêtent à combattre un ennemi, qui leur semblent-ils, a débarqué dans l'île et brûlé le monastère. On crie, on s'affole, on court de tous côtés mais. ô stupéfaction !, la lumière faiblit peu à peu et disparaît sans laisser aucune trace. Les gardes sont obligés de croire à un phénomène qui n'est pas de ce monde. La nuit suivante, un homme du peuple, un pêcheur rentrant de son travail, voit trois hommes, très beaux, porteurs de torches, entrer dans le monastère. Il se tapit dans le fond de sa barque à fond plat et là, n'osant faire aucun mouvement, il attend. Il attendra pendant trois heures mais en vain ; les « porteurs de lumière » ne ressortiront pas.
Toutes ces visions surnaturelles furent rapportées aux moines et au prieur Théodelin qui affirmèrent que le Seigneur les avait visités pour les prévenir que le lieu de leur séjour serait bientôt agrandi.
A quelques jours de là, Guillaume le Grand vint à Maillezais pour commémorer le premier anniversaire de la mort de sa mère Emma de Blois.
Il versa d'abondantes larmes et récita de nombreuses prières. Théodelin profita de cette occasion pour solliciter du duc un entretien particulier, qui lui fut tout de suite accordé, et dans lequel il fit part de ses craintes quant à l'avenir du monastère.
Il « charma le prince » plus que de coutume et, par d'habiles paroles, l'amena à considérer que la destruction de la place forte apporterait la paix au cœur des moines de Saint-Pierre, car ainsi ils disposeraient pour toujours d'un lieu de refuge pour les « pauvres du Christ » et en même temps de l'île tout entière.
Guillaume le Grand, « poussé par une inspiration du Dieu tout puissant » et gagné par de si nobles arguments, consentit à donner à Théodelin tout ce qu'il demandait, mais à la condition solennelle de faire construire à la place de la forteresse, une grande et belle église.
Cette donation eut lieu en l'an 1000 ; elle fut confirmée par une charte signée à Poitiers en 1003 et reconfirmée l'année suivante à Rome par le Pape Sergius IV, auprès duquel s'étaient rendus Théodelin et Guillaume le Grand.
A leur retour de Rome, la place forte fut démolie « jusque dans ses fondements » et une nouvelle abbaye s'éleva.
En 1007, Théodolin est élevé à la dignité de premier abbé de Maillezais.
L'histoire de l'actuelle église paroissiale de Saint Pierre le Vieux est étroitement liée à celle de l'Abbaye de Maillezais que l'on peut voir à quelques kilomètres.
Les armes de Maillezais sont : de gueules à deux clefs d'argent passées en sautoir que l’on retrouve à l'entrée de l'église.
Au XIIIe siècle, les moines de l’abbaye Saint-Pierre de Maillezais détourne le cours de la rivière au nord de la Porte-de-l’Ile (commune de Saint-Pierre-le-Vieux) et crée un second bras : la Jeune-Autize. La Vieille-Autize n’est plus reliée au cours principal de l’Autize. En amont de Maillezais, les activités humaines fleurissent le long de la rivière durant la période moderne : on y retrouve principalement des moulins à eau. Toutefois, ces activités vont peu à peu péricliter et on ne compte plus que deux moulins en activité sur l’Autize à la fin du XIXe siècle.
http://www.communes-archives.vendee.fr/commune-saint-pierre-le-vieux-248
Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest.
==> La Reconstruction Monastique dans l'Ouest : L'Abbé Gauzbert de Saint-Julien de Tours (v. 990-1007)
==> LA NAISSANCE DE BOURGUEIL ET DE MAILLEZAIS (987-990). Abbayes de l'abbé Gausbert
==>Destruction de la chapelle Saint Pierre le vieux par les vikings
==> Le rayonnement Clunisien de l'abbaye de Maillezais sur la région au Moyen Âge !