Chronologie des principaux faits de la vie de Jean V, sire de Bueil (Fléau des Anglais 1406-1478), chevalier, comte de Sancerre
Chronologie des principaux faits de la vie de Jean V, sire de Bueil (Fléau des Anglais 1406-1478), chevalier, comte de Sancerre, seigneur de Montrésor, Château-Fromont, Mirebeau, Saint-Calais, Saint - Christophe, Châteaux, Lublé, Vaujours, Courcelles, Chouzé-le-Sec, Courcillon, la Marchère, le Portal de Valaines, les Essarts, Ussé, Saint-Michel-sur-Loire, Faye-la-Vineuse, conseiller et chambellan du roi, capitaine des château et ville de Tours, amiral de France, auteur du roman du Jouvencel (1).
1404. Mariage de Jean IV sire de Bueil, qui épousa Marguerite Dauphine, fille de Beraud II, dauphin d'Auvergne, et de Marguerite comtesse de Sancerre.
1406. Naissance de Jean V, fils aîné de Jean IV et de Marguerite Dauphine, successeur de son père comme sire de Bueil, et premier comte de Sancerre de la maison de Bueil.
Jean V de Bueil passa son enfance au milieu des troubles engendrés par la lutte entre les Armagnacs et les Bourguignons, qui désolait la France.
25 octobre 1415. Mort de Jean IV, ses frères et ses cousins à la bataille d'Azincourt, où périrent, d'après la tradition, seize gentilshommes du nom de Bueil.
Le seul protecteur des jeunes enfants de Jean IV sera leur oncle Hardouin de Bueil, évêque d'Angers.
Il n'avait que douze ans, en 1418, quand l'entrée à Paris des Bourguignons força le dauphin Charles et ses partisans à abandonner cette ville.
17 août 1424. Jean V de Bueil, page du vicomte de Narbonne, fait ses premières armes à la bataille de Verneuil, où fut tué le vicomte de Narbonne.
Dans cette désastreuse journée, Jean V, âgé de dix-huit ans, perdait son maître dans l'art de la guerre.
Le jeune homme devint l'élève de La Hire, qui acheva de le former.
C'était l'époque où Louis de Bourbon, comte de Vendôme et chef du parti national, reconstituait une armée vraiment nationale ; la résistance était organisée sur la ligne du Loir, à l'abri des puissantes forteresses vendômoises de Vendôme, Lavardin et Montoire, reconstruites par Jean de Bourbon Ier, père de Louis et premier comte de Vendôme de la maison de Bourbon.
La Hire, alors capitaine de Vendôme, faisait une guerre acharnée aux Anglais.
Bueil venait de restaurer et renforcer ses forteresses de Courcillon et La Marchère.
Septembre 1427. Jean V de Bueil se trouve à la prise de Marchenoir, que La Hire enlève aux Bourguignons.
Fin de 1427. Jean V de Bueil prend part à l'escalade de la forteresse du Lude, en Anjou, emportée d'assaut et reprise aux Anglais.
26 mai 1428. Jean V de Bueil prend part à un coup de main sur Le Mans, occupé par les Anglais.
L'expédition française se termina par un échec.
Octobre 1428. Jean V de Bueil, lieutenant du comte de Vendôme, est fait capitaine des château et ville de Tours.
Un incident, survenu à Tours au commencement d'octobre, montre le crédit et la confiance que possédait Louis de Bourbon auprès du peuple.
Deux fâcheuses nouvelles arrivèrent coup sur coup : le bruit se répandit que les Anglais occupaient Beaugency, et que Charles VII envoyait une garnison à Tours.
Les élus (2) délibérèrent; ils venaient de décider, suivant leur habitude, qu'ils n'accepteraient pas cette garnison, lorsqu'on apprit que le roi confiait le gouvernement militaire de la ville et de toute la Touraine au comte de Vendôme et à son lieutenant Jean de Bueil ; le comte avait à sa disposition deux cents hommes d'armes et cent archers.
Là-dessus, les officiers municipaux se ravisèrent ; convenant cette fois que le secours des gens de guerre expérimentés leur était indispensable, ils accueillirent Louis de Bourbon avec enthousiasme.
On convint que Bueil entrerait dans la ville avec quarante hommes d'armes et de trait ; il logerait au château avec vingt hommes pendant quinze à trente jours ; ses autres hommes se mettraient dans les hôtelleries à leurs frais, « pourvu qu'ils ne prennent rien sans payer ».
7 octobre 1428. C'est le jour de la revue de la compagnie de Bueil, passée par Louis de Bourbon, comte de Vendôme et de Chartres, Souverain maître d'Hôtel de France, devant la croix du bois de Saint-Côme, en présence des gens de la justice du roi et des Elus de Tours.
La petite troupe comprenait vingt et un hommes d'armes et écuyers, y compris un trompette, le même nombre d'archers et un arbalétrier à pied.
Les hommes d'armes sont équipés à deux chevaux ; on note ceux qui ont leur équipement au complet, et ceux qui s'engagent à le compléter, en disant avoir chez eux les pièces nécessaires. Trois écuyers sont refusés, mais pourront être admis après inspection.
Les archers, qui sont à pied, ont pour armes des arcs et des traits ; ils sont vêtus de cappelines (casques ouverts), de doublets (chemises en toile double), de haubergeons (cottes de mailles) et de paletocs (hocquetons à manches courtes et capuchon).
Bueil, « escuier-banneret », prête serment, et fournit un état de ses hommes avec leurs noms et surnoms.
Tous les hommes jurent de servir le roi, en la compagnie de monseigneur de Bueil, sous monseigneur de Vendôme; ils certifient que leurs harnoys sont bien à eux et n'ont pas été empruntés pour la durée de la montre (3).
La garnison pénètre ensuite dans la ville, pendant que le comte de Vendôme se rend en toute hâte aux états généraux de Chinon.
Il était de coutume pour les rois de France de convoquer autour d'eux, surtout lorsque les circonstances étaient graves, des assemblées composées de nobles, de prélats et de délégués du tiers élus par les villes et les villages.
12 octobre 1428. Depuis ce jour le siège est mis devant Orléans par les Anglais, sous le commandement du comte de Salisbury.
Venu par la Beauce, l'ennemi avait commencé à se retrancher sur les deux rives de la Loire.
Bueil ne resta à Tours que pendant les quinze jours convenus ; il était à Orléans à la fin d'octobre, et certainement à partir du 25 : «. mais le bastard d'Orléans (4), la Hire (5), Mgr de Bueil (6), Mgr de Chaumont (7) et messire André d'Averton (8), messire de Théaulde de Va lepargue (9), le seigneur de Saincte-Sévère et de Boussac (10) mareschal de France, messire Jacques de Chabannes (11), séneschal de Bourbonnois, le sire de Villars (12), le sire de Couraze (13) et autres nobles vinrent le lundy a près la susdite prise (14) à grand compaignée de gens d'armes, dont ceux d'Orléans furent moult réjouis (15). »
24 octobre 1428. Prise des Tournelles par les Anglais. ,
25 octobre 1428. Jean V de Bueil fait partie de l'armée de secours amenée par le bâtard d'Orléans et La Hire, et entrée ce jour-là dans Orléans.
12 février 1429 (n. s.). Jean V de Bueil et la garnison d'Orléans, qui ont rejoint le comte de Clermont parti de Blois avec une armée, rencontrent à Janville un convoi anglais bien escorté.
- Les Français sont vaincus. C'est le combat connu sous le nom de journée des Harengs.
29 avril 1429. C'est le jour de l'entrée de Jeanne d'Arc à Orléans.
L'armée venue de Blois par la Sologne avait pour mission d'escorter la Pucelle et d'amener un grand convoi de vivres, pour ravitailler les assiégés d'Orléans.
Jean V sire de Bueil, Jean de Brosse seigneur de Sainte-Sévère et de Boussac, maréchal de France, Gilles de Laval sire de Rais, Étienne de Vignolles dit La Hire amènent les vivres et l'artillerie de l'armée de secours, en venant de Blois à Orléans par la Beauce :
« Ils feirent provision de foison de vivres, tant de grains que de bestial, et se partirent le troisiesme jour de may, et couchèrent la nuict en un village estant comme à my chemin de Blois et d'Orléans, et prinrent le lendemain leur chemin vers ladicte ville. »
« Le mercredy matin, veille de l'Ascension, quatriesme jour de may, mille quatre cent vingt-neuf, » le conyoi de secours entre dedans la ville d'Orléans environ prime (16), cinq jours après la Pucelle (17).
Depuis la fin d'octobre, Jean V de Bueil s'était trouvé à tous les combats autour d'Orléans.
Le voici maintenant, à la suite de l'étendard de la Pucelle, aux assauts décisifs qui assurent la victoire aux armes françaises.
4 mai 1429. Il est au succès final, à la levée du siège (18), Jean V de Bueil rentre à Orléans.
Nuit du 7 au 8 mai 1429. Les Anglais lèvent le siège d'Orléans, en abandonnant toute leur artillerie.
Le roman du Jouvencel rapporte quelques épisodes inspirés par le siège d'Orléans et l'héroïque chevauchée de la Pucelle. Le nom de la sainte n'est pas prononcé.
Bueil considère comme très dangereuse pour un assiégeant la vieille méthode qui consiste à élever des bastilles autour d'une place assiégée :
« Et, pour ce, ne doit-on point assiéger une bonne place, tant que les menues places d'environ soient conquises, encores moings la bastiller. J ay tousjours ouy dire qu'il en est advenu mal, et encores en France de ces derrenières guerres les ay-je veu prendre et desconfire devant Orléans, devant Compiègne, devant Dieppe et devant le Mont-Saint-Michel ; et je crois qu elles ont plus proffité, quelque part qu'elles ayent esté mises, aux ennemyz que à ceux à qui elles estoient. Et me semble qu'on ne peult mieux bastiller ne assiéger une place puissante ne une cité que de prendre les places d'environ (19). »
18 juin 1429. Victoire de Patay. Jean V de Bueil figure parmi les coureurs de l'avant-garde française, qui, du premier choc, enfonça l'armée anglaise surprise en pleine marche.
Près Patay, « au lieu dict Coynces », les forces anglaises se composaient surtout de troupes fraîches, envoyées de Paris par Bedford vers le 8 juin et commandées par John Falstaff; cette armée de secours avait opéré sa jonction à Janville, entre Étampes et Orléans, avec une partie de la garnison de Beaugency, échappée de la place avec Talbot, dans la nuit du 15 au 16.
Falstaff et Talbot avaient rejoint Scales à Meung, et l'armée anglaise s'était grossie de toute la garnison de cette ville ; l'effectif anglais montait alors à 5 ou 6000 hommes.
Les troupes françaises comptaient 12 à 13000 combattants. Mais l'avant-garde française, composée de 14 ou 1500 cavaliers, décida presque seule du succès de la journée ; elle enfonça du premier choc le gros de l'armée anglaise, séparée de son avant-garde qui avait pris la fuite : « Si furent ordonnez coureurs, par manière d'avant-garde, le seigneur de Beaumanoir, Poton et La Hire, messire Ambroise de Loré, Thiébault de Termes, et plusieurs autres.
« Lesquels embesongnèrent tant les Anglois, qu'ils ne peurent plus entendre à eux ordonner, et mettre en bataille. Si s'assemblèrent contre eux les François en bataille, tant que les Anglois furent desconfits en peu d' heures (20). »
Parmi les « plusieurs autres » des « coureurs, par manière d'avant-garde » , était Jean V de Bueil « mon maistre, qui fut ordonné pour les Anglois gardiger et chevaucher (21) »
Bueil cite la rencontre de Patay comme exemple d'armée surprise en pleine marche, et vaincue pour n'avoir pas pu se mettre en ordre de bataille :
« En ung autre lieu, nommé Patay, les Angloys marchèrent devant les François en cuidant aller prendre leur champ et furent desconfiz. Et, pour ce, on doit prendre champ de bonne heure, qui veult combattre à pié (22), »
Les escarmouches près de Senlis (23) sont indiquées comme exemple de deux armées ennemies restant en présence au voisinage d'une petite rivière, sans pouvoir engager la bataille
Bueil fait ensuite les glorieuses étapes de Gien à Reims. Mais nous ne trouvons aucun document permettant d'affirmer sa présence dans l'armée royale pendant la campagne de l'Ile-de-France.
17 juillet 1429. Le roi est sacré à Reims. Jean V de Bueil assiste au sacre.
La journée du sacre fut remarquable pour Gilles de Rais, à raison du rôle qu'il y joua et de la charge de maréchal qu'il obtint. Désormeaux, après le P.
Fin de 1429. En ce temps, les partisans français du Maine et de l'Anjou tenaient Château-l'Hermitage en Belinois, enlevé naguère aux Anglais par Guillaume de Brézé.
Auprès de ce bon capitaine et de son ami Guy de Fromentières, tous deux d'âge et d'expérience, accourent de jeunes gentilshommes, appartenant en général à la plus haute noblesse et brûlant du désir de se faire un nom par le métier des armes : Gervaise Nardereau, lieutenant du sire de Fromentières. Pierre de Brézé, neveu de Guillaume, André d'Averton, seigneur de Belin.
Jean V de Bueil, digne héritier d'un nom illustre, compagnon d'armes de la Pucelle, formé à l'école du bâtard d'Orléans et de La Hire, ne craint pas de prendre garnison modestement dans la bicoque en ruine du Belinois.
Il fera la guerre de partisan. Il arrachera à l'ennemi, pas à pas, le sol sacré de la patrie. Il vengera les morts d'Azincourt.
Mais le Jouvencel, qui n'en était point à ses premières armes, ne tarda pas à acquérir sur ses nouveaux compagnons un ascendant considérable.
1430. Gilles de Raiz, qui commandait en compagnie de Beaumanoir dans la place voisine de Sablé appartenant à la maison d'Anjou, a une querelle avec Jean V de Bueil et le fait prisonnier près de Château-l'Hermitage.
Le sire de Raiz emmène Bueil à Sablé et l'enferme en haut d'une tour.
Bueil, qui de là voyait une partie des remparts, combine un plan d'attaque du château et de la ville de Sablé.
Délivré de sa captivité et aidé par la garnison de Château-l'Hermitage, il met son plan à exécution, fait de nuit l'escalade du château et descend le lendemain dans la ville.
26 octobre 1430. Jean V de Bueil commande dans Sablé comme lieutenant de Charles d'Anjou, comte de Mortaing.
Fin de 1430. Appuyé sur la place de Sablé, Jean V de Bueil assiège et reprend Château-du-Loir.
Puis, revenu à Sablé, il va prendre à Laval André de Laval, sire de Lohéac.
S'avançant au nord jusqu'à Mortain, les deux capitaines taillent en pièces les bandes anglaises qui désolaient les campagnes.
6 août 1431. Jean V de Bueil est au Mans, grâce sans doute à un sauf-conduit ; car la ville est encore sous la domination anglaise.
Il assiste à un combat singulier à cheval, ordonné par le bailli du Maine, entre messire Pierre Boylesve et Lejeune d'Escalles, capitaine de Sainte-Suzanne et de Domfront. Ce dernier reste sur le champ.
Juillet et août 1431. Yolande, reine douairière de Sicile, et Charles d'Anjou, son fils, achètent la seigneurie de Château-Fromont à Jean V de Bueil, et lui engagent celle de Mirebeau, sous clause de rachat pendant trente ans.
1431. Jean V de Bueil préside, dans Sablé, à une lutte à outrance entre un Anglais, André Trollop, et un chevalier français. L'Anglais est vainqueur.
Mai 1432. Jean V de Bueil remporte, à Vivoin, une brillante victoire, qui oblige les Anglais à lever le siège de Saint-Célerin, actuellement Saint-Céneri-le-Gérei.
Le fameux capitaine anglais Matthew Gough, le Matago des chroniques et des légendes, fut fait prisonnier par un écuyer de Jean V de Bueil.
Septembre 1432. Jean V de Bueil écrase, dans la ville des Ponts-de-Cé, Rodrigue de Villandrando, comte de Ribadeo, capitaine castillan.
Ce chef de bandes s'était installé en Anjou, et ses routiers à la solde de Georges de la Trémoille au service de Charles VII couraient jusqu'aux portes d'Angers.
Juin 1433. Serviteur dévoué de la maison d'Anjou, Jean V de Bueil devient l'instrument docile de la politique de Charles d'Anjou.
A la demande de ce prince, il est le chef des conjurés qui, une nuit, dans le château de Chinon, enlèvent le despotique et cruel La Trémoille, indigne favori et perfide conseiller du roi Charles VII.
La Trémoille est expédié, sous bonne escorte, à Montrésor, l'une des places fortes de Bueil. Pour recouvrer sa liberté, il devra payer à son oncle Bueil une rançon de quatre mille écus d'or.
Ce coup d'Etat de Chinon eu les conséquences les plus heureuses sur la suite du règne de Charles VII.
Pour être inédits, les documents qui suivent n'ont pas échappé aux deux historiens très informés du règne de Charles VII , qui laissèrent à leurs successeurs de si maigres épis à glaner (1); la plupart des historiens de Jeanne d'Arc ont donc connu, d'après eux, l'allusion qu'ils renferment relativement à la Pucelle.
Désormais le roi prendra conseil de Charles d'Anjou et du connétable Arthus de Richemont, les deux grands ennemis de La Trémoille.
La reine Yolande, et sa fille la reine de France Marie d'Anjou, vont aussi voir grandir leur heureuse influence.
Bueil, Coetivy, Chaumont, Brézé entrent au conseil royal.
Février ou mars 1434. A la journée dite de Sillé- le-Guillaume ou du Grand-Ormeau, Jean V de Bueil est armé chevalier par Charles d'Anjou.
Pendant l'été de 1433, le gouvernement anglais décide de reprendre l'offensive dans la vicomté de Beaumont. Une armée très forte, commandée par John, lord Maltravers, comte d'Arundel, s'empare de Bonmoulins au mois de septembre, et arrive le 26 décembre devant Saint-Cénery, qui capitule entre le 20 et le 26 janvier 1434.
Janvier-mars, juillet-septembre 1434. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
Hiver 1435. Le duc d'Alençon et Jean V de Bueil, allant au secours des paysans normands révoltés contre les Anglais, entreprennent sans succès le siège d'Avranches.
La rigueur de l'hiver et le manque de secours, promis cependant par le roi, les obligent à regagner le Maine, où ils emmènent une partie des révoltés.
Avril-juin 1435. Jean de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
Septembre 1435. Jean V de Bueil fait partie de l'armée de secours, rassemblée par le bâtard d'Orléans, sur l'ordre du roi, dans l'intention de débloquer Saint-Denis assiégé par les Anglais.
Venue de Chartres, l'armée s'avance jusqu'au Pont-de-Meulan, qui vient d'être enlevé à l'ennemi.
Les sires de Bueil, de Lohéac et de Loré, partis du Pont-de-Meulan, font prisonnier le capitaine anglais Matthew Gough, dans une embuscade de nuit près de Pontoise.
3 mars 1436. Jean V de Bueil est à Poitiers et se trouve au conseil où le roi Charles VII signe les lettres d'abolition attendues par la ville de Paris.
Le parti national, sous la conduite du connétable, devait rentrer dans Paris le 13 avril 1436.
Avril 1436. Jean V de Bueil, Lohéac et Jean de La Roche, pénètrent dans le Cotentin, se logent près de Granville, s'emparent du château de Saint-Denis-le-Gast et menacent Coutances.
Le but de l'expédition était surtout de faire une puissante diversion, destinée à maintenir loin de Paris la plus grande partie des forces anglaises.
16 août 1436. Jean V de Bueil est à Tours. Avec son beau-frère, Pierre d'Amboise, seigneur de Chaumont, il assise au traité de mariage d'Amédée, prince de Piémont, avec Yolande de France.
Juillet-septembre 1436. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
2 décembre 1436. Le roi Charles VII, par lettres de ce jour, nomme Jean V de Bueil capitaine de quarante-six hommes d'armes et de deux cent quatre-vingts archers. C'était une disgrâce pour le chef qui avait amené cent vingt lances à l'armée de secours, au Pont-de-Meulan.
Telle était l'ingratitude de Charles d'Anjou, le futur comte du Maine, alors au comble de la faveur, le prince pour lequel notre capitaine s'était tant de fois battu et avait mainte fois risqué sa vie et sa fortune. Tel est le secret des paroles amères que le Jouvencel ne craint pas d'adresser à la Cour.
Fin octobre ou décembre 1436-juin 1437. Jean V de Bueil accompagne au voyage de Languedoc le roi, le dauphin, Charles d'Anjou et les principaux conseillers de la couronne. Bueil est au nombre des conseillers qui, avec Charles d'Anjou et Chaumont, ont décidé Charles VII à entreprendre ce voyage.
20 janvier 1437. Bueil et Chaumont sont présents au conseil du roi, à Vienne.
Entre octobre 1437 et février 1438. Le duc de Bretagne envoie deux messagers à Jean V de Bueil, d'abord à Sablé, puis à Montejean.
7 décembre 1438. Par un acte passé à Tours, Jean de Bueil, seigneur de Bueil, de Faye-la Vineuse et de Mirebeau, accorde à son serviteur Jehan Poret, en raison de ses services, le droit de fortifier et emparer l'hôtel de La Mabilière, sis en la paroisse de Courcoué, en la châtellenie de Faye (24).
16 juin 1439. Jean V de Bueil, nommé chambellan du duc de Bretagne, lui prête serment de fidélité et lui promet de tenir son parti contre Jean de Blois, dit de Bretagne, seigneur de L'Aigle, et sa mère, Marguerite de Clisson.
Entre août et novembre 1439. Pendant que le roi Charles VII décide une expédition contre la Basse-Normandie et y envoie deux armées, qui feront leur jonction et assiégeront Avranches, Jean V de Bueil et son frère puîné Louis, ce dernier qualifié à cette époque capitaine général des Ecorcheurs, font une diversion du côté de Dreux.
Les deux Bueil prennent d'assaut Damville, puis occupent Louviers, qui alors n'était plus fortifié ; de là ils se mettent à courir le pays.
Talbot s'avance avec une armée anglaise ; les deux Bueil mettent son avant-garde en pleine déroute. Puis, pendant que Talbot se dirige sur Avranches, les deux frères retournent à Dreux, d'où ils vont rejoindre l'armée française, aux environs d'Avranches.
Bueil, alors lieutenant du duc d'Alençon, reçoit l'ordre de fortifier la petite ville assez proche de Saint-James-de-Beuvron, qu'il sera forcé d'évacuer à la fin de décembre ; il y mettra le feu, quand les troupes françaises du connétable, du duc d'Alençon et de Lohéac, venues sans artillerie et ne recevant pas leur solde, lèveront le siège d'Avranches.
Décembre 1439. Dans une escalade de nuit, Jean V de Bueil enlève le château et la ville de Sainte-Suzanne dans le Maine, qui lui sont livrés par trahison.
Après l'évacuation de Saint-James- de-Beuvron, Bueil se retira dans Sainte-Suzanne et refusa de s'en dessaisir, à la grande colère du duc d'Alençon, auquel la place appartenait par héritage. Bueil était seulement lieutenant du duc à Sainte-Suzanne. Les gens du duc avaient pris part à l'escalade, conjointement avec les compagnons de Bueil.
20 décembre 1439. Jean V de Bueil s'engage à payer au roi d'Angleterre avant la Saint-André 1440 (30 novembre) quatre mille saluts d'or, pour sa participation à la délivrance du duc Charles d'Orléans.
Lettres par lesquelles Charles d’Artois, comte d’Eu ; Jean de Bueil ; Haroun de Maillé ; Pierre d’Amboise, seigneur de Chaumont ; Martin, évêque de Clermont ; Prégent de Coetivy, amiral de France ; Charles d’Albret, s’engagent à payer au roi d’Angleterre diverses sommes, dans le cas ou Charles, duc d’Orléans, mis en liberté pour régler ses affaires, ne se représenterait pas à la Saint-André prochaine.
1440. La forte place de Sainte-Suzanne est toujours injustement détenue par Jean V de Bueil, qui prétend l'occuper au nom du roi. C'est que Jean V de Bueil ne veut pas s'aventurer dans la révolte dite la Praguerie (14 avril-23 juillet 1440), qui tirait son nom des discordes fameuses de la ville de Prague.
Cette rébellion, l'un des derniers soubresauts de la féodalité contre l'autorité royale, a pour chef nominal le dauphin Louis, alors âgé de 17 ans, aveuglé par le duc d'Alençon, le duc de Bourbon, le comte de Vendôme, les sires de Chaumont et de Montejean, tous deux beaux-frères de Jean V, Louis de Bueil, Antoine de Chabannes, La Trémoille, et autres mécontents.
Les Rodriguois et une grande partie des Ecorcheurs font aux conspirateurs une belle escorte de bandits ; ne tenant aucun compte des ordonnances royales (2 novembre 1439, Ordonnance dite Pragmatique des gens de guerre), ils continuaient à piller la France.
Jean V de Bueil abandonne le duc d'Alençon révolté ; il reste fidèle au roi Charles VII.
Ses amis Coetivy, Lohéac, Brézé demeurent avec lui dans le parti du roi. Pierre de Brézé, sire de La Varenne, devient, après la Praguerie, l'un des premiers personnages du royaume.
26 juillet 1440 Trois jours après la paix de Cusset, qui avait terminé la Praguerie, les élus de la ville de Tours décident que l'on priera la reine de Sicile d'écrire à M. de Bueil, afin qu'il fasse cesser les maux causés par sa garnison de Montrésor, ou qu'il retire sa garnison.
18 mars 1440 (v. s.). C'est la date des lettres du roi ordonnant à son premier huissier de faire commandement à Jean, seigneur de Bueil, de laisser jouir paisiblement le duc d'Alençon de sa forteresse de Sainte-Suzanne.
Jean V de Bueil ne tient pas compte du commandement royal.
Juin 1441. Le roi Charles VII assiège Pontoise.
16 septembre 1441. L'artillerie de Jean Bureau ayant fait des brèches suffisantes, le roi fait venir ses réserves, restées aux environs d'Argenteuil et commandées par le maréchal de Lohéac, Jean V de Bueil, le sire de Thouars et le vidame de Chartres.
19 septembre 1441 Pontoise, assailli de tous côtés, est emporté d'assaut.
Juillet-septembre 1441. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
20 août 1442. Jean V de Bueil n'a pas encore rendu au duc d'Alençon la place de Sainte-Suzanne, qu'il fait garder par son frère Louis.
Eté 1443. Lohéac et les deux Bueil sont surpris vers la nuit et mis en déroute par le capitaine anglais Matthew Gough, au Bourg-Neuf-Saint-Quentin près de Craon, entre Château-Gontier et Pouancé.
Louis de Bueil est fait prisonnier, avec le sire d'Aussigny et quelques autres gentilshommes. Jean V de Bueil, Lohéac et le reste des Français réussissent à s'enfuir.
Août 1444. C'est l'époque où le dauphin Louis est chargé par son père d'une expédition contre les Suisses.
Le prétexte de l'entreprise est la demande de secours adressée à Charles VII, les 21 et 22 août 1443, par Frédéric III, roi des Romains, et son cousin Sigismond d'Autriche.
Les Suisses faisaient une guerre acharnée aux Zurichois, qui étaient alors alliés aux Autrichiens.
Mais le véritable but de l'intervention française est d'emmener les Ecorcheurs hors de France, pendant la trêve qui vient d'être signée à Tours avec l'Angleterre (mai- 1444).
Pendant toute cette campagne, renouvelée de celle de Du Guesclin en Espagne sous Charles V, Jean V de Bueil sera lieutenant du dauphin, capitaine général de toute l'armée, et conseiller militaire du jeune prince.
20 août 1440. Le dauphin réunit ses capitaines en conseil de guerre à Monbéliard, qu'il s'est fait remettre pour une durée de dix-huit mois et qu'il a fait occuper par Jean V de Bueil, son lieutenant.
Le prince se fait confirmer que le siège de Zurich par les Suisses dure toujours, et que les Confédérés se disposent à assiéger aussi Farnsburg, sur le versant occidental du Jura. On décida qu'une partie de l'armée, sous les ordres de Jean V de Bueil, irait débloquer Farnsburg. Le dauphin suivra de près cette avant-garde avec le gros des troupes.
23 août 1444. Le dauphin quitte Montbéliard, où reste une garnison de trois cents hommes ; il se dirige vers Bâle. Le même jour, Jean V de Bueil arrive aux environs de Bâle, ville impériale où siégeait le Concile.
Le dauphin espérait pouvoir annexer cette ville, qui était une place très forte, et les Ecorcheurs en convoitaient les richesses.
26 août 1444. Jean V de Bueil bat les Suisses à Saint-Jacques, près de Bâle. Il combat avec une partie de l'armée seulement ; mais le dauphin est à proximité pour le secourir, avec le reste des troupes. Les auxiliaires anglais, commandés par Matthew Gough, qui avaient demandé à faire cette campagne sous les étendards du roi de France, n'avaient pu arriver à temps pour se trouver à la bataille.
27 août 1444. Les Suisses lèvent le siège de Farnsburg, et Jean V de Bueil s'avance dans le Jura. L'armée suisse lève aussitôt le siège de Zurich et descend son artillerie à Baden.
6 septembre 1444. Jean V de Bueil et Gabriel de Bernes, maître d'hôtel du dauphin et conseiller diplomatique du jeune prince, sont envoyés par leur maître à Bâle, pour poursuivre des négociations. Les premières démarches des Bâlois avaient été faites auprès de Louis en personne, le 27 août à Waltighofen, puis le 31 août à Altkirch.
Une trêve avait été conclue jusqu'au 8 septembre.
C'est que les Bâlois avaient commis des actes d'hostilité et appelé les Suisses, restés sur le champ de bataille de Saint-Jacques ; désobéissant à leurs magistrats et à leurs chefs, ils avaient fait, pendant le combat, une tentative de sortie pour secourir les Suisses, dont ils se disaient les alliés.
Mais les capitaines du dauphin avaient si bien disposé leurs troupes que les Bâlois jugèrent plus prudent de rentrer dans leur ville et de n'en plus sortir.
Parlant avec hauteur aux députés des Bâlois, Gabriel de Bernes déclare que, de tout temps, Bâle avait été sous la protection du roi de France et avait payé une redevance annuelle, comme les parchemins et les rôles en faisaient foi ; il conclut en priant les Bâlois de s'acquitter envers leur maître, comme par le passé. Les Bâlois répondent qu'ils ne veulent se séparer ni de l'Empire ni de leur évêque.
Le 13 septembre, l'incident se termina par un arrangement qui se fit à Ensisheim, devant le dauphin.
21 octobre 1444. Le nom de Jean V de Bueil est en tête de ceux des conseillers du dauphin, au bas de l'original du traité de paix avec les Suisses.
Venu le 5 septembre à Ensisheim, Louis eut une conférence avec les députés des conseils et des principales villes de Suisse.
Un armistice de vingt jours, à partir du 20 septembre, est conclu avec les villes de Bâle, Berne, Soleure et leurs alliés.
Le 21 octobre, Gabriel de Bernes signe à Zofingue un traité, ratifié le 28 par le dauphin à Ensisheim.
Fin de 1444 ou janvier 1445. Jean V de Bueil est chargé par le dauphin d'une mission auprès de l'archiduc Albert, frère de Frédéric III. L'archiduc s'est plaint de la façon dont se sont conduits les Ecorcheurs à Ensisheim. Louis lui répond qu'il a concentré ses troupes à Ensisheim pour ne pas les laisser errer dans la campagne, sur la demande de l'archiduc lui-même, transmise par Jean de Bueil et autres envoyés.
Avril-juin 1445. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
Deuxième moitié de 1445. Jean V de Bueil qui, au moment de la réforme de l'armée, semble écarté des emplois militaires et mis en disgrâce, prend part aux menées du dauphin et des gens du dauphin contre Brézé, le tout puissant ministre de Charles VII.
5 février 1446. Louis de Bueil, écuyer, seigneur de Marmande, frère puîné de Jean V, est tué dans une joute par Jean Châlons, écuyer anglais.
Cette joute a lieu à Tours, devant le roi Charles VII, la reine, les ambassadeurs d'Angleterre, de René duc d'Anjou, Roi de Sicile, le du duc d'Orléans, Louis, père de Charles, le prince-poète, auteur, entre autres, de Louis XII, avec le concours de Marie de Clèves, et protecteur de François Villon et une foule de princes et seigneurs, parmi lesquels Jean V, sire de Bueil, Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, et Pierre de Brézé, sire de La Varenne.
1446. René d'Anjou, roi de Sicile, tient près de Saumur le Pas de la joyeuse Garde. Jean de Bueil est parmi les assistants.
27 octobre 1446. La conspiration est définitivement brisée. Louis part peu après pour le Dauphiné ; il ne rentrera en France qu'à la mort de Charles VII. Les deux Bueil ne furent pas inquiétés.
Fin de 1446. Jean V de Bueil rentre en grâce auprès du roi.
Fin de 1447. Jean V de Bueil rompt avec le dauphin.
15 mars 1448. René d'Anjou, roi de Sicile, rachète à Jean V de Bueil la seigneurie de Mirebeau.
Castellum quod vocatur Mirebellum in comitatu Pictav (vers 1000 dipl, du roi Robert pour l'abbaye de Cormery) Castrum quod dicitur Mirabel, vers 1050 (cartulaire de Saint Nicolas) Castrum Mirabelli vers 1051 (Fonteneau, t. XVIII, p 115) Miribellum, 1092 (Bouquet, t. XIV, p85) Petrus de Mirabel, vers 1100 (cart.
Mars 1448. Malgré les trêves plusieurs fois prolongées, Charles VII se trouve dans la nécessité de reprendre les hostilités avec l'Angleterre.
L'une des clauses du traité de mariage de Marguerite d'Anjou (1445) avec Henri VI, roi d'Angleterre, stipulait que les Anglais évacueraient Le Mans et les autres places qu'ils occupaient encore dans le Maine.
Malgré deux années de négociations, le roi de France n'avait pu obtenir l'exécution de cette clause de la part du roi d'Angleterre, qui n'était pas obéi par ses capitaines. Le principal négociateur de Henri VI était Matthew Gough, qui commandait au Mans avec Foulques Eton.
Charles VII venait de réformer et discipliner son armée ; il avait réorganisé ses finances, remis l'ordre dans l'administration et ramené la prospérité dans le royaume ; son entourage et ses conseillers le poussaient à reprendre l'offensive.
L'occasion se présente aussi favorable que possible.
L'Angleterre est divisée ; le jeune Henri VI, faible de corps et d'esprit, se montre incapable de gouverner ; les Anglais, profondément découragés, né se maintiennent plus en France que par le brigandage sur terre et sur mer.
C'est alors que Charles VII fait assiéger Le Mans par des troupes d'élite, sous le commandement de Dunois, qui emmène avec lui Prégent de Coetivy, amiral de France, Pierre de Brézé, sire de La Varenne, Jean V, sire de Bueil, et autres vaillants capitaines.
Le roi de France en personne demeure à proximité au château de Lavardin, l'une des plus puissantes forteresses de la ligne du Loir, dans le comté de Vendôme ; Charles VII viendra au siège s’il le faut, en amenant des réserves si c'est nécessaire.
La place du Mans est investie, et les opérations du siège sont poussées avec fureur. Pressés par les Français, les Anglais n'attendent pas l'assaut et abandonnent la ville, malgré la protestation écrite faite la veille par Gough et Eton, dont la conduite devait être approuvée par le roi d'Angleterre le 12 juin suivant.
Le 16 mars 1448, Le Mans rentra sous la domination du roi de France.
Par traité daté de Lavardin, le 11 mars, les trêves avaient été prolongées jusqu'au 1er avril 1450.
1448-juillet 1449. Jean V de Bueil est capitaine de la ville d'Issoudun.
Deuxième moitié de 1449. Vaine illusion, ces trêves que les capitaines anglais n'observent pas.
L'affaire du Mans a révélé la force militaire de la France. Le roi hésite encore pendant plus d'une année. Mais il faut bien qu'il écoute ses conseillers et entende l'opinion publique, celle du parti national ; car, à cette heure décisive, le parti national est celui de tous les Français.
A l'assaut de la Normandie, forteresse anglaise déjà démantelée par les rébellions des Normands et les divisions des Anglais, Charles VII lance quatre armées.
Le duc de Bretagne et le connétable, son lieutenant général, pénètrent au sud-ouest dans la basse Normandie. Le duc d'Alençon, opérant sur ses terres, s'avance par le sud. Les troisième et quatrième armées, qui marchent souvent ensemble, sont celles du roi. La troisième armée, qui aura à opérer plus spécialement sur la rive gauche de la Seine, est commandée par le comte de Dunois, lieutenant général du roi par lettres de provision en date du 17 juillet.
Dunois, le meilleur chef de guerre de son temps, n'avait sous ses ordres que des capitaines expérimentés, le comte de Nevers, le comte de Clermont, le maréchal de Jalognes, Pierre de Brézé, Jean V de Bueil, Gaucourt, Floquet, Saintrailles.
Enfin les comtes d'Eu et de Saint-Pol sont à la tête de la quatrième armée, qui va opérer surtout sur la rive droite de la Seine.
Le roi passe la Loire à Amboise, le 6 août, séjourne pendant quelques jours à Vendôme (12 ou environ — 17 ou 18 août 1449), traverse Chartres (22 août) et va à Evreux.
Depuis plus d'un mois, Dunois avance en Normandie, à la tête de la troisième armée. Il passe par quelques villes déjà conquises ; mais il a à soumettre des places et des forteresses encore occupées par l'ennemi, ce qui ralentit considérablement sa marche.
Voici l'itinéraire de la troisième armée : Verneuil (20 juillet). Evreux (départ, 8 août). Pont-Audemer (jonction avec la quatrième armée, 12 août). Lisieux, puis Mantes (26 août).
Vernon (28-30 août). Louviers (fin août, séparation des deux armées). Château de Harcourt (1er - 15 septembre). Château de Chambrois (soit Broglie, arrivée 18 septembre, prise environ huit jours plus tard). Château de Touques (27 septembre).
Château d'Exmes (30 septembre). Argentan (probablement fin septembre). Rouen (16 octobre, jonction des deux armées)
Devant Rouen (16 octobre), Jean V de Bueil prend position ; il ne monte pas à l'assaut sanglant et infructueux de la courtine livrée par les habitants, près de la porte des Chartreux.
Grâce à la rébellion des Rouennais, qui voulaient être délivrés de l'odieuse domination anglaise, la ville de Rouen est remise, le 19 octobre, entre les mains des Français.
22 octobre 1449. Jean V de Bueil prend part au siège du château et du palais de Rouen, qui capitulent au bout de quelques jours.
10 novembre 1449. C'est le jour de l'entrée solennelle du roi Charles VII à Rouen.
Bueil figure dans le cortège royal.
8 décembre 1449. Dunois, accompagné des comtes d'Eu, de Nevers, de Clermont, et de Jean V de Bueil, commence le siège de Harfleur.
1er janvier 1450. Les Anglais de Harfleur capitulent.
Ce siège fut l'opération la plus pénible de la campagne, à cause du froid très vif, durant l'hiver le plus rigoureux enregistré par les contemporains.
16 mai 1450. Dunois et le capitaine anglais Matthew Gough signent la capitulation de Bayeux, assiégé par les Français depuis quinze ou seize jours.
Jean V de Bueil se trouve à ce siège.
Vers le 5 juin 1450. L'armée du roi et celle du connétable, venues des deux extrémités de la Normandie, font leur jonction devant Caen et assiègent cette ville, chacune d'un côté différent.
Les comtes de Nevers et d'Eu, Bueil et Rouhault passent l'Orne au-dessus de la place, et vont prendre position aux faubourgs les plus près de la mer, dans l'abbaye des Dames de la Trinité.
1er juillet 1450. Les Anglais de Caen capitulent.
22 août 1450. Cherbourg se rend au comte de Richemont, connétable de France, qui assiégeait la place depuis plus d'un mois.
Jean V de Bueil est nommé capitaine de Cherbourg, avec quatre-vingt lances et des archers.
Enfin Bueil reçoit du roi la charge d'amiral de France ; il remplace l'amiral Pregent de Coetivy, sire de Raiz, tué d'un coup de canon au siège de Cherbourg.
3 novembre 1450. L'amiral de Bueil est présent à l'hommage rendu par le duc de Bretagne au roi, à Montbazon.
Juillet-décembre 1450. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
1450. Charles VII fait don à Jean V de Bueil, amiral de France, jusqu'à concurrence de quatorze cents livres par an, du revenu de la vicomté de Carentan. D'après les quittances constatant le paiement de cette annuité, la rente semble avoir été réduite ultérieurement à douze cents livres.
1451. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
30 novembre 1451. Jean V de Bueil, amiral de France, fait au roi, duc de Berry, foi et hommage lige pour comté de Sancerre.
A la même date, par mandement fait à Poitiers, le roi ordonnait à ses gens de mettre Jean V de Bueil en possession de ce fief.
Les trois quarts du comté de Sancerre et d'autres seigneuries étaient la part d'héritage attribuée par arrêts du Parlement à Jean V de Bueil et à sa sœur Anne de Chaumont d'Amboise, sur la succession de leur oncle Beraud III, dauphin d'Auvergne, du fait de leur mère Marguerite Dauphine, mariée à Louis de Bourbon, comte de Montpensier, et morte sans enfants en 1436.
Il en était résulté des procès interminables entre Jean V de Bueil et les autres cohéritiers, qui étaient son cousin Guillaume de Vienne et les princes de Bourbon.
Plus tard, après de nouveaux procès et après la mort de Vienne, Bueil aura sans partage tout le comté de Sancerre, devenu alors un fief direct de la couronne.
Un an après l'acte d'hommage, à la suite duquel Bueil prenait le nom et les armes des comtes de Sancerre, un accord intervint entre Jean V de Bueil et sa sœur Anne d'une part, et le duc de Bourbon d'autre part, pour le règlement du reste de la succession de Beraud III, dauphin d'Au- vergne.
1452. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
5 mars 1452. Bueil vend à Villequier les château, ville et seigneurie de Montrésor.
Août-octobre 1452. Jean V de Bueil et Jacques de Chabannes, qui occupent une place prépondérante dans le conseil avec André de Villequier, négocient pour Charles VII avec Louis, duc de Savoie.
Ils sont aidés, dans ces délicates négociations, par le cardinal Guillaume d'Estouteville, légat du pape en France.
Charles VII, qui avait contre le duc Louis de nombreux griefs, était parti des environs de Bourges avec des troupes et s'était avancé en Forez, pour passer ensuite en Savoie ; puis, changeant d'avis, il s'arrêtait près de Feurs, au château de Cleppé.
Au mois d'octobre, le duc Louis fut mandé à Cleppé par une lettre royale, que le cardinal lui porta à Genève.
Louis, tremblant de peur, arriva à Cleppé le 18 octobre, et s'entendit facilement avec Charles VII. Finalement les négociations aboutirent au traité d'alliance de Cleppé entre le roi et le duc (27 octobre 1452).
Le voyage du duc Louis en France donna lieu à une accusation portée contre Bueil, Chabannes et Villequier de s'être, avant la signature du traité, laissé corrompre par le duc, ou plutôt de lui avoir extorqué la promesse de grosses sommes d'argent.
Cette accusation fut rendue publique par une enquête judiciaire, faite sur l'ordre de Charles VII au commencement de 1454, et motivée, au moins en partie, par les plaintes continuelles du duc ; celui-ci prétendait sans cesse que le traité de Cleppé lui avait été imposé par la force.
L'enquête portait surtout sur la conduite de Jean V de Bueil, seul survivant, à la fin de 1454, des trois conseillers qui avaient eu l'influence prépondérante auprès du roi en 1452. Mais toutes les dépositions, faites au cours de l'enquête, prouvèrent que le faible duc, prince lâche et poltron, craignant sans cesse pour sa vie, avait pris lui-même l'initiative des engagements pécuniaires faits spontanément aux trois conseillers, en suppliant ceux-ci de lui concilier les bonnes grâces du roi.
Bueil et Chabannes n'avaient pas extorqué l'argent, que le duc de Savoie offrait de son plein gré, suivant l'usage d'après lequel les princes gratifiaient toujours de quelque présent les envoyés étrangers.
Le duc avait fait simplement un acte de courtoisie, qui avait d'ailleurs reçu l'approbation du roi. Bueil et Chabannes n'étaient pas coupables.
Janvier-septembre 1453. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
Juin 1453. Jean V de Bueil est l'un des chefs de la deuxième expédition de Guienne.
Ayant sous ses ordres Louis de Beaumont, sénéchal de Poitou, et Pierre de Beauvau, seigneur de la Vaissière, avec cinq à six cents lances, Bueil assiège et prend Gensac.
Vers le même temps, Jacques de Chabannes prend Chalais (3-7 juin).
Les deux capitaines se réunissent ensuite pour prendre les places du cours de la Dordogne, pendant que le gros de l'armée commandée par le comte de Clermont, opère sur la rive gauche de la Garonne.
13 juillet 1453. La ville de Castillon, sur Dordogne, est assiégée par quatre mille hommes d'armes sous les ordres de Bueil et Chabannes, et huit cents francs archers sous le commandement de Joachim Rouhault, seigneur de Gamaches.
Jean et Gaspard Bureau, qui commandent à sept ou huit cents ouvriers, organisent en quatre jours un énorme camp retranché, entouré de palissades, défendu par de profonds fossés, hérissé de bombardes, couleuvrines, ribaudequins.
17 juillet 1453. Bueil et Chabannes remportent la victoire de Castillon.
Les Anglais laissent sur le champ de bataille plusieurs milliers d'hommes, parmi lesquels leur vieux capitaine Talbot qui les commandait,
20 juillet 1453. Mille ou deux mille hommes, Anglais et Bordelais, réfugiés dans Castillon, demandent à capituler.
Fin juillet 1453. La chute de Castillon entraîne la capitulation de Saint-Emilion.
Cette capitulation est signée par les maréchaux de Lohéac et de Jalognes, Jean V de Bueil, Louis de Beaumont et Jean Bureau, conseiller et trésorier de France.
Libourne capitule peu après.
Jean V de Bueil, blessé deux fois sans gravité dans la journée de Castillon, se prit de querelle, le lendemain de la bataille, avec son vieil ami Jacques de Chabannes.
Chacun d'eux prétendait avoir l'honneur de la victoire. Jacques de Chabannes envoya un messager au roi, pour se plaindre de rumeurs défavorables, que Bueil et Beauvau auraient répandues sur son compte.
Là-dessus, Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, se porte garant de la fidélité de son frère, le grand maître, et demande à Charles VII la permission de relever l'accusation.
Le roi n'y consent point et déclare n'accorder aucune foi aux rapports faits contre Jacques.
Pendant ces discussions, Jacques de Chabannes est atteint de la peste, huit à dix jours après la bataille, et meurt sept jours plus tard, au commencement d'août.
Beauvau meurt aussi peu après.
Cependant la campagne va s'achever en quelques semaines.
Le comte de Clermont avance sur la rive gauché de la Garonne, puis en Médoc, où il enlève successivement toutes les places. D'autre part, l'armée de Castillon, renforcée d'une partie de celle du roi, occupe facilement la région entre la Dordogne et la Garonne, et vient s'établir, dès la fin de juillet, à Lormont, sur la rive droite de la Gironde, à dix kilomètres en aval de Bordeaux.
Bureau construit une forte bastille, sur le bord de la Gironde. Devant cet ouvrage, une flotte formidable vient se rassembler sur la rivière ; elle arrive de La Rochelle et a été amenée par l'amiral de Bretagne.
Maintenant cette flotte, comprenant des navires de Normandie, de Poitou, de Bretagne, d'Espagne et quinze gros vaisseaux de Hollande et de Zélande, est mise sous les ordres de Jean V de Bueil, amiral de France.
Les Anglais s'étaient servis de leur flotte dégréée pour faire une bastille flottante, opposée à la bastille française de Lormont. Les deux ouvrages avaient été construits vers le 1er août.
5 octobre 1453. Jean V de Bueil fait dîner au château de Lormont, qualifié « hôtel de l'amiral », vingt-cinq ou trente députés bordelais, venus pour traiter avec les gens du roi.
8 octobre 1453. Jean V de Bueil signe, avec le chef anglais Roger de Camois, la capitulation de Bordeaux.
Les Anglais abandonnent aux Français leur bastille sur la rivière, le dimanche 14 octobre. Ils rendent la ville le 19.
Jean V de Bueil séjourne sans doute à Bordeaux pendant quelques semaines, pour surveiller le départ de l'ennemi, autorisé à partir librement avec ses biens, vaisseaux, matériel et artillerie, soit par terre, soit par mer. Mais des sauf-conduits devaient être délivrés gratuitement, valables pendant trois mois, par l'amiral, au nom du roi, à tout vaisseau et à tout détachement en partance.
1453-1454, Au milieu de la deuxième campagne de Guienne, Charles VII avait fait venir Bueil, en toute hâte, de Lormont à Libourne, et lui avait demandé de rendre compte de sa conduite.
L'amiral, dont la fidélité envers le roi était mise en doute, se trouvait sur le point d'encourir la disgrâce royale, au lendemain de son éclatant succès de Castillon, qui ruina le prestige militaire de l'Angleterre.
Revenu en Touraine vers la fin d'octobre, Charles VII ouvrit à Tours, au commencement de janvier 1454, l'enquête sur les diverses accusations portées contre Jean V de Bueil.
Il s'agissait d'abord de sa conduite comme conseiller du roi, lors des négociations avec Louis, duc de Savoie. Mais on lui reprochait encore d'entretenir avec le dauphin une correspondance secrète.
Bueil aurait révélé au dauphin Louis tout ce qui se disait dans les conseils du roi.
Avril-juin, octobre-décembre 1454. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
Le 10 mars 1453, Jean V de Bueil fait partie de la suite de Charles VII, le jour de la translation du corps de Saint Martin de Tours dans une châsse d'or offerte par le roi et Agnès Sorel.
Le roi Charles VII fit une partie de la dépense, et le chapitre fournit le reste. Quatre mois après, cette châsse fut placée au-dessus du tombeau, sur une estrade d'argent fort large, qu'on avait posée sous la coupole ; à côté d'elle on mit le chef d'or du saint, et autour plusieurs châsses d'or et d'argent qui renfermaient les corps des plus saints évêques de Tours et ceux de plusieurs autres saints et saintes.
Une lampe d'argent à cinq branches, du poids de trois cents marcs, brûlait jour et nuit autour du tombeau, avec plus de vingt autres de différentes grandeurs. On pourvut à la sûreté de ces riches trésors par une forte grille de fer, qui les enfermait de tous côtés.
Nous sommes le 315e jour de l'année - le jour de l'Armistice de 1918 et nous fêtons Saint-Martin. Patron des hôteliers, des cavaliers et des tailleurs, connu pour avoir taillé son manteau pour en donner la moitié à un pauvre.
Avril-mai-juin 1455. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
Eté 1455. Jean V de Bueil est envoyé, à deux reprises, auprès de Pierre, duc de Bretagne. Une lettre du roi, datée de Bois-Sire-Aimé, 29 mai 1455, accréditait Bueil auprès du duc.
Les négociations entre l'ambassadeur du roi et le duc Pierre concernent surtout la succession au trône ducal, les vicomtés de Coutances et de Carentan, et le droit de régale dans les évêchés bretons, droit qu'à titre de suzerain le roi de France refusait de reconnaître au duc de Bretagne.
Fin juillet 1455. N'obtenant pas de réponse favorable de la part du conseil royal, le duc se décide à partir pour Bourges, afin de causer directement avec le roi. Bueil reçoit le duc Pierre, dans son manoir de Vaujours.
25 juillet 1455. Par lettres patentes, données à Vaujours, le duc Pierre cède à Jean V de Bueil les deux seigneuries voisines de Courcelles et de Chouzé, contre renonciation formelle de la part de Bueil à toute prétention sur la seigneurie de Château-Fromont.
Pierre avait acquis les deux fiefs cédés à Bueil, quelques jours auparavant, de son neveu, Jean de Malestroit, seigneur de Derval, de Château-Giron et de Combourg. L'acquisition de Courcelles par le duc datait du 16 juillet 1455.
13 novembre 1455. Jean V de Bueil assiste à l'ouverture des états, convoqués à Vannes pour l'exécution du testament du duc François.
La succession au duché de Bretagne se trouve alors réglée par le mariage de François, comte d'Etampes, héritier présomptif et cousin germain du duc Pierre, avec sa cousine Marguerite de Bretagne, fille du feu duc François.
François II, né en 1435 à Clisson, fils de Richard, comte d'Étampes, petit-fils de Jean V, fut le successeur d'Arthur III de Bretagne dit le " Connétable de Richemont ".
Aux états de Vannes, Jean V de Bueil est entre les barons de Derval et d'Ancenis, un peu au-dessous et à côté du comte d'Etampes.
16 novembre 1455. Après la délibération des états de Bretagne, a lieu le mariage du comte d'Etampes avec la princesse Marguerite. Jean V de Bueil porte le cierge du comte pendant la cérémonie.
10 janvier 1456. Jean V de Bueil adresse au conseil du roi de Sicile une réclamation relative à deux fiefs qu'il avait achetés, Chenesche ou Senesché et la Voulte, en Anjou.
Bueil réussit à faire annuler une décision du roi René, duc d'Anjou, qui avait demandé le paiement de droits de mutation et fait saisir les deux seigneuries.
Après le 18 mai 1456. Mort de « Jehanne de Montejehan, dame de Bueil, comtesse de Sancerre, admiralle de France », fille de Jean Ier, seigneur de Montejean, tué à Azincourt, et d'Anne de Sillé-le-Guillaume.
8 septembre 1456. Le roi charge Bueil et Lohéac de la défense du Dauphiné.
29 janvier 1457. Jean V de Bueil fait rédiger son contrat de mariage avec Martine Turpin, fille d'Antoine Turpin de Crissé et d'Anne de la Grézille.
Ce mariage avait été décidé pendant un séjour de la cour à Chinon.
Jean V de Bueil avait négocié avec Jacques Turpin, fils aîné d'Antoine, et François de Coesmes, époux de Jeanne Turpin et beau-frère de Jacques.
Mars-juin 1457. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
1457. Bueil fait aveu au roi de Sicile, pour la seigneurie de Courcelles.
29 décembre 1457. Bueil assiste au service funèbre du roi de Hongrie, à Saint-Martin de Tours.
13 février 1458. Bueil fait aveu et dénombrement à René, duc d'Anjou, pour la baronnie de Chasteaux.
9 août 1458. Naissance à Vaujours de Louis, fils aîné de Jean V de Bueil et de Martine Turpin.
Baptisé dans l'église de Chasteaux, cet enfant eut, comme parrains, François, comte d'Etampes, futur duc de Bretagne, et Jean de Beauvau, évêque d'Angers ; comme marraine, Jeanne Chabot, dame de Montsoreau.
Longtemps après Louis, naquit Edmond, seigneur de Marmande et de Faye-la-Vineuse, mort en Italie en 1495.
Avril-juin, octobre-décembre 1458. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
12 ou 15 août-10 octobre 1458. Dans la grande salle du château de Vendôme, Jean V de Bueil assiste aux audiences du procès et à la condamnation de Jean, duc d'Alençon, convaincu de trahison et d'intelligences avec les Anglais.
14 octobre 1458. Dans le même château de Vendôme, Jean V de Bueil assiste à l'hommage rendu au roi par Arthus, comte de Richemont et connétable de France.
C'était l'hommage dû pour le duché de Bretagne, dont Arthus de Richemont avait hérité.
Octobre-décembre 1460. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.
1461. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII, notamment lors de la demande de protection du comte de Charolais.
Le 22 mars 1461, Jehan de Maillé lui fit une déclaration féodale pour sa terre de Latan.
Le 30 mars 1473, Guillaume Le Roy, Éc, lui rendit hommage pour ses fiefs du Chillou, de Bouquilly et de la Jusalière, relevant de Faye-la-Vineuse.
22 mai 1461. Jean V de Bueil est présent à la délibération spéciale du conseil, qui autorise Hovaste de Montespedon à emmener en Bourgogne deux dames, pour soigner la dauphine pendant sa grossesse.
Le dauphin, toujours en révolte contre son père, s'était enfui du Dauphiné, le 30 août 1456, et réfugié à la cour de Bourgogne, où il avait trouvé un excellent accueil, malgré la fureur du roi Charles VII.
22 juillet 1461. Charles VII meurt à Mehun-sur-Yèvre.
Le corps, apporté près de Paris, à Notre-Dame-des-Champs, le 5 août, est transporté à Notre-Dame le 6 août. Bueil est à cheval, dans l'escorte.
A Notre-Dame, Louis de Harcourt, évêque de Bayeux et patriarche de Jérusalem, officie en présence du duc d'Orléans, du duc d'Angoulême, des comtes d'Eu et de Dunois, du maréchal de Lohéac, de l'amiral de Bueil et d'une foule de seigneurs.
Le 7, le corps est porté à l'abbaye de Saint-Denis, où il est inhumé le 8.
A la fin du repas qui suit la cérémonie, le comte de Dunois dit à haute voix « que lui et tous les autres serviteurs avoient perdu leur maistre, et que ung chacun pensast à soy, et que chacun en son particulier pourchassat de soy pourvoir ».
Parmi les serviteurs du feu roi, Jean V de Bueil est l'un de ceux qui ont, le plus, à penser « à soy » et à « soy pourvoir ».
Vers le 14 août 1461. Jean V de Beuil, qui a servi fidèlement le roi Charles VII en Dauphiné contre le dauphin révolté, est certainement parmi les sept anciens adversaires auxquels le nouveau roi ne laisse espérer aucun pardon.
Aussi Bueil est-il dépouillé immédiatement, peut-être même la veille du sacre de Louis XI, de la charge d'amiral, qui ne lui sera jamais rendue et est passée à Jean, sire de Montauban.
1461. Le roi casse cinq cents lances des garnisons maritimes de Guienne, Poitou et Normandie, parmi lesquelles les cent lances de Jean V de Bueil.
15 octobre 1461. Des exploits portant assignation contre Jean V de Bueil sont remis au procureur général, à Tours.
C'est que le nouveau roi, toujours sombre, défiant et soupçonneux, assoiffé de vengeance, irrité par de longues années d'exil, a désigné une com- mission de conseillers au Parlement, avec la mission diabolique d'informer et de procéder contre ceux qui ont cherché à le faire déshériter par son père et à l'éloigner de la cour.
Octobre 1461. La riposte de Jean V de Bueil est aussi cinglante et habile que l'attaque du roi a été furieuse et maladroite.
De Tours, Jean V de Beuil s'oppose, avec le roi de Sicile, duc d'Anjou, le comte du Maine, Guillaume Casenove, vice-amiral de France, et d'autres seigneurs, à l'enregistrement de certaines lettres d'abolition octroyées par le roi, à la requête du duc de Bourgogne.
1er décembre 1461. Il est donné défaut au procureur général du roi, demandeur, contre messire Jehan, seigneur de Bueil, chevalier, défendeur. Et là-dessus le roi fait arrêter les poursuites, qui étaient pour lui aussi dangereuses que peu politiques.
23 décembre 1461. Jean V de Bueil et messire Pierre Bérard, chevalier, seigneur de Bléré et de Chissé, maître d'hôtel du roi, agissant comme procureur de Louis XI, signent à Tours le contrat de mariage d'Antoine de Bueil, fils aîné et mineur de Jean V, avec Jeanne de Valois, troisième fille naturelle et mineure de Charles VII et d'Agnès Sorel.
Jean V de Bueil s'engageait à faire de son fils Antoine son principal héritier, et à lui donner comme résidence le manoir de Vaujours.
Le roi s'engageait à faire légitimer Jeanne, qui aurait une dot de quarante mille écus d'or, versée à Antoine par paiements échelonnés.
Mais Louis XI, avec sa fourberie habituelle, ne tiendra pas ses engagements ; il ne paiera qu'une partie minime de la dot, et sa sœur ne sera jamais légitimée. Il n'y a, dans les décisions royales, ni brusque revirement de la part du roi, ni faveur ou bonne grâce vis-à-vis de l'ancien conseiller de Charles VII.
L'heure de la réconciliation du roi avec les vieux ennemis du dauphin n'est pas encore venue.
9 octobre 1462. A Mouliherne en Anjou, Jean V de Bueil fait hommage à Charles, duc de Berry, frère du roi, pour le comté de Sancerre, à cause de la grosse tour de Bourges.
18 octobre 1462. A Mouliherne en Anjou, Jean V de Bueil est désigné comme commissaire par le roi, pour discuter avec les envoyés de François II, duc de Bretagne, au sujet de l'évêché de Nantes et de la querelle de la Régale, qui n'était toujours pas terminée.
Louis XI cherchait aussi à se servir de Bueil, très bien vu à la cour de Bretagne, pour séparer le duc de Bretagne du comte de Charolais.
Mars 1463. Jean V de Bueil est présent à un conseil du roi, à Acqs.
1461-1466. C'est l'époque probable pendant laquelle Jean V de Bueil compose son roman du Jouvencel.
Mars 1465. Vassal de Charles, duc de Berry, frère du roi pour le comté de Sancerre, Jean V de Bueil va suivre la fortune de son nouveau suzerain.
Le vieux capitaine et le jeune prince, persécutés tous deux par un gouvernement tyrannique, n'étaient-ils pas l'un et l'autre des mécontents, quoique à des titres divers ?
Le printemps de cette année trouve Jean V de Bueil réfugié à la cour de Bretagne, où sont les ducs de Berry et d'Alençon, le comte de Dunois, le sire de Lohéac, les deux Chaumont d'Amboise et beaucoup d'autres mécontents.
Bueil se lance alors dans la ligue du Bien Public, prenant le parti des princes et des mécontents contre le roi.
Il s'enrôle dans l'armée des ducs de Bretagne et de Berry, qui marche sur Paris, en venant par l'Anjou et suivant d'abord la Loire.
Le duc de Berry met garnison à Vaujours. L'armée passe par Montoire (juillet) et Vendôme (11 et 12 juillet), où elle laisse une garnison ; puis elle arrive à Chartres. Le comte du Maine, avec un détachement de troupes royales, sept cents ou huit cents lances, fait un simulacre de résistance pour entraver la marche de l'armée des deux ducs, qu'il avait suivie en côtoyant l'autre rive de la Loire.
Mais ce comte du Maine, sans être ouvertement acquis au parti des princes, faisait mine de trahir le roi ; car il reculait sans cesse.
Les Bretons de l'armée royale désertaient tout le long du chemin, et allaient s'enrôler sous les bannières de leur seigneur naturel.
31 août 1465. Dans cette marche militaire inoffensive, Jean V de Bueil assiste à un seul combat, près de Charenton. Bueil décide les princes à assiéger Paris.
21 septembre 1465. Les Bretons prennent Pontoise, qui leur est livré par la trahison de Louis Sorbier, l'un des lieutenants de Joachim Rouhault.
Octobre 1465. Pendant les négociations, qui aboutissent aux deux traités de paix conclus à Conflans et à Saint-Maur, et aux accords conclus avec le duc de Berry, Bueil et son beau-frère Chaumont d'Amboise restent à Pontoise avec ce duc de Berry, dont ils sont devenus les principaux conseillers.
Mais la paix, qui donne satisfaction aux mécontents le plus haut placés, n'apporte aucune modification à la situation de Jean V de Bueil, malgré la requête des princes demandant au roi que ses charges lui fussent rendues.
25 octobre 1465. Jean V de Bueil fait aveu et dénombrement de la châtellenie et seigneurie de Saint-Calais à Jean de Bourbon II, comte de Vendôme, pour sa baronnie de Montdoubleau.
Octobre 1465. Lettres du roi, concédant à Charles de France et à ses descendants mâles le duché de Normandie, en échange de celui de Berry (enregistrées au - Parlement le 30 octobre). — Procès-verbal de foi et hommage, faits au roi par Charles de France, pour le duché de Normandie, à Vincennes, le 30 octobre.
31 octobre 1465. Charles de France, duc de Normandie, prend possession de son nouvel apanage.
Ses fidèles conseillers et son ami François II, duc de Bretagne, l'accompagnent.
Novembre 1465. Jean V de Bueil reçoit la charge de capitaine de Rouen, à la demande de Jeanne du Bec-Crespin, veuve de Pierre de Brézé, et de Louis de Harcourt, évêque de Bayeux.
Mais des querelles ne tardent pas à éclater entre le duc de Bretagne, qui veut gouverner le duc de Normandie, et les conseillers du duc de Normandie, qui veulent pour eux les places et les charges.
Le faible duc de Bretagne, jugeant la résistance impossible, s'enfuit avec ses hommes d'armes, qui ravagent la Basse-Normandie et prennent plusieurs places.
Décembre 1465. Le roi, averti de ces événements par le duc de Bretagne, ne pouvait trouver une occasion plus favorable pour intervenir et reprendre la Normandie.
Un accord est conclu le 12 décembre, à Bayeux, entre le duc de Bretagne et les envoyés du roi, l'amiral de Montauban et le maréchal Rouhault.
Louis XI entre dans la Basse-Normandie, qu'il soumet, en laissant aux Bretons les places dont ils se sont emparés, 22 et 23 décembre 1465.
Le roi et le duc de Bretagne viennent à Caen, où ils signent un traité déclaré par Commines « si obscur que ni l'un ni l'autre ne le comprit jamais ».
Entre autres conditions, le roi s'engageait à pardonner à Dunois, Dammartin, Lohéac, Lescun, Rouville, tenant le parti du duc de Bretagne contre le duc de Normandie.
En revanche, il ne pardonnera jamais aux six principaux partisans du duc de Normandie, Louis de Harcourt, évêque de Bayeux, Jean de Lorraine, sire de Harcourt, Bueil, Chaumont d'Amboise et son fils Charles d'Amboise, enfin Jean de Daillon.
Décembre 1465. Jean Y de Bueil se venge en débauchant cent vingt Ecossais de la garde royale ; mais, en voulant le rejoindre, ces déserteurs de l'année du roi sont taillés en pièces à Cailly, dans le pays de Caux, par Charles de Melim, grand maître d'hôtel du roi.
Cependant le duc de Normandie s'en va errant dans son duché. Quittant Rouen momentanément, il se rend à Louviers pour voir le duc de Bourbon, mais sans succès. Revenu à Rouen, il se fait couronner due, suivant les anciens rites, au grand bonheur des habitants, mais avec la plus parfaite insouciance des dangers de l'heure présente. Ses conseillers sont obligés de l'emmener au Pont-de-l'Arche, dans la crainte d'un coup de main des troupes royales.
De retour à Rouen le jour suivant le malheureux duc se sauve à Honfleur avant le 14 janvier 1466.
Réduit à s'adresser directement à son frère, le duc de Normandie accepte l'arbitrage des ducs de Bretagne et de Bourbon, qui reçoivent pleins pouvoirs pour décider de l'apanage.
Janvier 1460. Charles, frère du roi, a renoncé à la Normandie.
François II, duc de Bretagne, arrivant de Caen, vient chercher à Honfleur l'infortuné Charles, pour l'emmener par mer en Bretagne, avec le consentement du roi.
2 février 1466. Par lettres patentes données à Caen, le duc de Bretagne autorise le roi à pardonner à Jean V de Bueil.
Les bonnes grâces de Louis XI ne tardent pas à se manifester.
23 juin 1466. Mandement du roi, en date de Montargis, donnant à son cousin, conseiller et chambellan Jean de Bueil la jouissance du revenu des traites de blé et vin de Saintonge et de la ville et gouvernement de La Rochelle, après prélèvement des gages des officiers et du quart de la recette accordé aux habitants.
Cette faveur est octroyée en considération des grands services rendus par l'impétrant, dès son jeune âge, au feu roi, ainsi que pour ceux qu'il rend journellement et rendra dans l'avenir.
Le revenu, accordé à Jean V de Bueil par ce mandement du roi, devait être à peu près équivalent à la pension de six mille écus qui lui avait été allouée par le duc de Normandie sur le domaine de cette province.
Les traites de blé et de vin, droits fluviaux ou maritimes, payés sur le transport et la sortie des blés et des vins, avaient surtout pour but d'empêcher une exportation trop considérable de denrées.
C'était en outre une mesure fiscale.
Mai-juin 1466. Le roi enlève à Jean V de Bueil la charge de capitaine de Rouen, donnée à Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, connétable et lieutenant général en Normandie.
En compensation, Bueil reprend le commandement d'une compagnie de cent lances.
Milieu de 1466. Jean V de Bueil, qui a conservé l'amitié et la confiance de son ancien maître, apprend par Charles de France qu'une nouvelle ligue se forme entre lui-même Charles, les ducs de Bretagne et d'Alençon, et le comte de Charolais, qui vient d'envoyer une ambassade à Monsieur Charles.
Après avoir insisté de toutes ses forces, et avec une sollicitude paternelle, pour que le jeûne frère du roi renonce à cette folle entreprise, Jean V de Bueil fait son devoir en avertissant Louis XI ; il va s'employer, avec une loyale diplomatie, à amener un rapprochement durable entre les deux frères.
Avril 1467. Jean V de Bueil, rétabli dans ses fonctions de conseiller du roi, est présent au conseil, à Amboise.
13 juin 1467. Jean V de Bueil est présent au conseil du roi Louis XI, à Rouen.
16 juin 1467. Warwick, envoyé en France par Edouard IV, roi d'Angleterre, et venu à Rouen pour conférer avec Louis XI, s'engage à payer à Jean V de Bueil, en trois termes, d'un an chacun, la somme de vingt et un mille écus d'or, restant due sur la rançon de son cousin Georges Nevil, fils d'Edouard lord Bergavenny, prisonnier des Français depuis la prise de Rouen, c'est-à-dire depuis tantôt dix-huit ans.
Bueil remit alors en liberté ce grand personnage, qu'il avait entre les mains depuis le 4 septembre 1456. Mais Warwick, un « traître fieffé » comme dit Basin, ne paya jamais.
15 juin 1467. Mort de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Une lettre du nouveau duc Charles fait part au roi de cette nouvelle.
Louis XI, toujours méfiant, se hâte d'envoyer des troupes sur les frontières de Bourgogne et de Bretagne. Ce n'était pas sans raison.
Juillet 1467. Les Bretons entrent dans la Basse-Normandie, prennent Avranches et d'autres places ; mais ils se heurtent à un détachement de troupes royales, venu du Maine et commandé par Jean V de Bueil, Louis de Crussol, sénéchal de Poitou, et Guérin Legrain conduisant l'artillerie.
Les Bretons sont rejetés dans Domfront et dans Avranches ; mais ils occupent Alençon. Le duc d'Alençon est d'ailleurs l'allié du duc de Bretagne.
Novembre 1467. Le roi vient de Paris, avec une formidable armée, qu'il commande en personne.
Il assiège Alençon et ravage les campagnes.
Le duc d'Alençon et son fils René livrent la ville et abandonnent le parti des princes ; le roi leur rend les terres du duché d'Alençon.
31 décembre 1467. Le pardon du roi, daté du Mans, est accordé aux deux princes d'Alençon.
Bueil est un de ceux qui doivent garantir cette convention.
Janvier 1468. A cette époque, la compagnie de Bueil est présente dans l'armée du roi ; car Merry de Couhé, lieutenant de Bueil, est cité dans l'acte par lequel René d'Alençon promet fidélité au roi.
13 janvier 1468. Le roi, alors au Mans, accorde au duc de Bretagne un armistice de douze jours.
20 février 1468. Une prolongation de trêve est accordée au duc de Bretagne par le roi, alors aux Montils-lez-Tours, chacun des deux partis devant garder les places qu'il occupait.
Le duc de Bretagne conserve Domfront et Pouancé.
Février 1468. Le roi ordonne, par lettres patentes datées des Montils-lez-Tours, que le comté de Sancerre soit rayé des registres d'hommage du duché de Berry, avec les seigneuries en dépendant, pour être désormais enregistré à la Chambre des comptes et tenu, par un seul et même hommage-lige, du roi lui-même, « à cause de sa couronne ».
Ces lettres ne furent enregistrées au Parlement qu'en 1473, après enquête.
Depuis le 30 octobre 1465, Jean V de Bueil était redevenu, pour le comté de Sancerre, vassal du roi, redevenu lui-même duc de Berry.
Le fief de Sancerre était tenu du duché de Berry, à cause de la grosse tour de Bourges, ancien et primitif manoir des ducs de Berry.
26 février 1468. C'est la date des lettres de convocation pour les états du royaume, qui vont s'assembler à Tours.
6-14 avril 1468. Les états du royaume, assemblés à Tours, déclarent que la Normandie ne peut pas être séparée de la couronne et que Monsieur Charles doit se contenter d'une pension de soixante mille livres et d'un apanage de douze mille, pris sur un duché ou un comté à choisir.
Ils condamnent aussi les entreprises du duc de Bretagne et ses alliances avec les Anglais, et encouragent le roi à employer la force contre lui.
Bueil, placé derrière le roi sur l'estrade, assiste aux séances.
26 juin 1468. Par mandement donné à Angers, le roi René, duc d'Anjou, dispense Jean V de Bueil de produire quittance du droit de rachat dû par ce dernier pour les terres de Chasteaux, Vaujours et Lublé, héritées par lui de son oncle Hardouin de Bueil.
Juillet 1468. Le roi obtient du duc de Bourgogne une prolongation de trêve, et reprend la guerre contre la Bretagne, en attaquant à la fois par la Normandie et par l'Anjou.
Nicolas, marquis de Pont, fils du duc Jean de Calabre, et petit-fils du roi René, commande la principale armée, celle d'Anjou, où sont Jean V de Bueil, Louis de Crussol, Georges de la Trémoille, seigneur de Craon, Louis de Beaumont, seigneur de La Forest et du Plessis.
6 et 7 août 1468. Jean V de Bueil, Louis de Crussol et Pierre Comberel commandant les francs archers, assiègent Champtocé.
21 août 1468. Le marquis de Pont conclut avec le duc de Bretagne une trêve de douze jours, pendant le siège d'Ancenis, qui met fin aux opérations militaires.
22 août 1468. Le duc de Calabre, revenant de Catalogne, reçoit pleins pouvoirs pour traiter avec les ducs de Normandie et de Bretagne.
La veille, le roi avait écrit au sénéchal de Poitou, à Bueil, à La Forest et à Craon, en leur ordonnant de donner des conseils à son ambassadeur.
10 septembre 1468. La paix dite d'Ancenis est conclue.
Le traité stipule que le duc de Bretagne s'en remet à l'arbitrage du duc de Calabre et du connétable de Saint-Pol, pour décider de l'apanage de Monsieur Charles.
Le duc de Bretagne prend l'engagement de servir le roi envers et contre tous, si, dans un délai de deux ans, Charles de France n'a pas accepté la dotation et l'apanage qui lui seront attribués. Les places, prises de part et d'autre, seront remises au duc de Calabre.
La place de Champtocé, occupée par Jean V de Bueil, sera rendue au duc de Bretagne, en échange de la ville de Caen.
Ce traité fut ratifié par le duc de Bretagne et le roi, le 17 et 18 septembre.
Jean V de Bueil et son lieutenant Fontenailles se trouvent au nombre des seigneurs des deux partis qui devront donner leur scellé en confirmation du traité, formalité très en usage à cette époque.
Avril 1469. Le roi, étant à Amboise, accorde à son frère le duché de Guienne.
1er août 1469. Louis XI fonde l'ordre de chevalerie de Saint-Michel. Jean V de Bueil reçoit le collier ; son nom est le cinquième sur la première liste de seize chevaliers désignés par le roi.
7 et 8 septembre 1469. Le roi et le nouveau duc de Guienne ont une entrevue sur la rivière de Brau, qui désigne la Sèvre-Niortaise.
Louis XI, qui était arrivé à Niort le 5 septembre, s'avança jusqu'à Puyravault.
Charles vint loger sur l'autre rive de la Sèvre, au château de Charon.Dans la matinée du jeudi 7 septembre, Jean V de Bueil, sur l'ordre du roi, vient visiter le duc de Guienne, qui, en s'habillant, demande amicalement à son ancien et toujours fidèle conseiller, comment il doit se tenir en présence du roi.
Le 7 septembre 1469, Louis XI eut une entrevue avec son frère, le duc de Guienne alors en armes contre lui, sur un pont de bateaux construit sur la Sèvre, au passage du Brault ( l'anse du Brault).
L'entrevue des deux frères, froide au début, se termine dans la plus grande cordialité.
18 septembre 1469. Le roi et le duc de Guienne lignent le traité de Colonges-les-Réaulx, confirmant les lettres accordant à Monsieur Charles le duché de Guienne, contre renonciation au duché de Normandie.
Jean V de Bueil appose sa signature sur l'acte ; la réconciliation entre les deux frères, qu'il avait si ardemment souhaitée, semblait désormais définitive.
Septembre l469. Jean V de Buel est envoyé en ambassade par le roi auprès du duc de Guienne.
Octobre 1469. Une ambassade du duc de Bourgogne, comprenant Jacques de Saint-Pol et le seigneur de Remiremont, est en route pour aller voir le duc de Guienne.
Louis XI, averti et craignant l'influence de la cour de Bourgogne sur cet esprit irrésolu et perpétuellement indécis, se hâte d'envoyer aussi des ambassadeurs à son frère.
Ce sont Jean V, sire de Bueil, Imbert de Bastarnay sire du Bouchage et Pierre d'Oriole.
Grâce à deux chevaucheurs à toute épreuve, portant au duc de Guienne et aux trois ambassadeurs lettres closes, de grande importance et secrètes, et revenant avec les réponses, Louis XI sait tout ce qui se passe et donne des ordres.
Bueil et ses deux collègues arrivent à Saint-Jean-d'Angély avant les ambassadeurs bourguignons. - Désormais le roi gouvernera son frère par ses ambassadeurs, et restera maître de la situation. -
- 22 octobre 1469. Par les chevaucheurs, les trois ambassadeurs du roi font connaître à Louis XI le contenu des deux lettres, l'une officielle et l'autre secrète, remises au duc de Guienne par les Bourguignons arrivés la veille. Les envoyés du roi ont dicté au duc de Guienne la réponse que celui-ci avait à faire ; ils ont même empêché Monsieur Charles d'offrir un cadeau aux ambassadeurs de Bourgogne, ce qui était un manque de courtoisie, en dehors des usages de l'époque.
Décembre 1469. Jean V de Bueil est présent au conseil du roi Louis XI, aux Montils-lez-Tours.
Après le 1er août 1469. L'échange des scellés, destiné à confirmer le traité d'Ancenis, n'avait pu se faire dans le délai prévu ; car chacun des deux partis ne voulait livrer ses scellés qu'après l'autre.
François II, duc de Bretagne, manifeste son mécontentement en commençant par refuser le collier de l'ordre de Saint-Michel, qu'il ne tardera pas d'ailleurs à solliciter.
Louis XI à bout de patience, fait marcher des troupes vers les frontières de Bretagne.
Le duc, menacé d'une nouvelle guerre, demande la convocation d'une conférence, qui va avoir lieu à Angers, Février-avril 1470. Les ambassadeurs, envoyés par Louis XI aux conférences d'Angers, sont l'évêque de Langres, Jean V de Bueil, Louis de Beaumont, Jean de Daillon, Pierre d'Oriole, Luillier et Cerisay.
Ils correspondent activement avec le roi pendant toute la durée des négociations.
16 avril 1470. Les plénipotentiaires du roi et du duc signent le traité d'Angers, qui complète le traité d'Ancenis et met fin à la déplorable affaire des scellés.
7 juin 1470. Le traité d'Angers est ratifié par le duc de Bretagne.
21 juin 1470. Le duc de Guienne, alors à Saintes, ratifie, sous forme de scellé, les deux traités d'Ancenis et d'Angers.
Septembre 1470. Jean Y de Bueil est aux Montils-lez-Tours.
13 janvier 1471. Bueil et son lieutenant et voisin Merry de Couhé sont à Vaujours et à Fontenailles.
Mais ils ne tardent pas à recevoir une lettre du roi avec des ordres. Ils sont sans doute appelés par Louis XI, qui va quitter Paris le 23 janvier, pour rejoindre le connétable à Saint-Quentin et combattre le duc de Bourgogne.
Février ou mars 1471. Dans cette campagne de 1470-1471 contre la Bourgogne, le nom de Jean V de Bueil n'est cité qu'une fois.
Les affaires du roi marchent bien ; ses capitaines ont surpris Saint- Quentin et enlevé Amiens, Roye et Montdidier.
Le roi, à la tête de la plus forte armée que l'on ait - vue jusqu'alors, peu livrer une bataille décisive contre la formidable armée du duc de Bourgogne, qui a planté son camp devant Amiens.
Mais Louis XI, toujours prudent, veut prendre l'avis de ses principaux capitaines qu'il réunit en conseil de guerre à Beauvais. Jean V de Bueil, en raison sans doute du privilège de l'âge, eut le premier la parole : « Sire, dit-il, je suis prêt à donner ma vie pour vous, comme je la risquai pour le service du feu Roi votre père.
Mais, depuis son temps, la guerre est devenue bien différente. Pour lors, quand on avait huit ou dix mille hommes, on comptait que c'était une très grande armée ; aujourd'hui. c'est bien autre chose.
On n'a jamais vu une armée plus nombreuse que celle de Monsieur de Bourgogne, tant d'artillerie, tant de munitions de toutes sortes; la vôtre est aussi la plus belle qui ait été assemblée dans le royaume. Pour moi, je ne suis accoutumé à voir tant de groupes ensemble. Comment gouverner tant de gens ? Comment empêcher le trouble et la confusion dans une telle multitude ?
Il n'y fallait pas tant de science autrefois ; la promptitude et la vaillance suffisaient pour avoir le meilleur dans une bataille. Aujourd'hui, je suis en peine d'aviser à ce qu'il faut faire, et ne puis du tout répondre sur ce qui pourra en advenir. »
Dammartin, appuyé par la plupart des capitaines, veut livrer la bataille et prendre l'offensive, en ordonnant à la garnison d'Amiens de faire une sortie.
Mais l'avis donné par Bueil était trop conforme aux inclinations habituelles de Louis XI pour ne pas être pris en considération par le roi.
Celui-ci reste sur la défensive et préfère ne pas abandonner le sort de la France aux hasards d'une grande bataille.
Le discours de Bueil à Beauvais, rapporté et modernisé par Barante d'après un original aujourd'hui perdu, est le testament militaire d'un des derniers survivants de l'époque héroïque des guerres anglaises.
1469-1470-1471. Pendant ces trois années, le roi est continuellement en relation avec la famille de Bueil. Les chevaucheurs et les lettres affluent à Vaujours, où Jean V de Bueil va se reposer, quand le service du roi ne l'appelle pas ailleurs.
Les lettres du roi à Jean V de Bueil traitent des affaires de l'Etat et des logis des gens d'armes de la compagnie de Bueil. En 1469, le roi a une correspondance active avec sa sœur Madame de Bueil ; il vient lui-même en séjour à Vaujours le 3 juin 1469, et y donne des ordres. Au mois d'avril 1470, il fait venir deux veneurs de Vaujours.
14 octobre 1471. Jean V de Bueil est présent au conseil du roi, à Vendôme.
28 juin 1472. Beauvais est surpris et assiégé par les Bourguignons. Le seigneur de Fontenailles amène la compagnie de Bueil, en toute diligence, au secours de la place.
26 février 1473. Jean V de Bueil est présent au conseil du roi, au Plessis-lez-Tours.
De 1472 à 1476. Jean V de Bueil continue à recevoir les gages de sa compagnie de cent lances. A la fin de 1474, cette compagnie compte quatre-vingt-quinze lances et demie, soit quatre-vingt-quatre hommes d'armes et cent quatre-vingt-deux archers. Merry de Couhé, seigneur de Fontenailles, en fait partie.
3 juillet 1476. Pour mettre fin- à des procès continuels et interminables entre l'abbaye et les seigneurs de Saint-Calais, un accord est conclu entre Jean V de Bueil, seigneur de ce lieu, représenté par Guillaume Tibergeau, son procureur à Saint-Calais, et l'abbé de Saint-Calais, représenté par son procureur Jean Ronsart.
Mars 1477. Jean V transforme son église de Bueil en une collégiale, qu'il dote avec une générosité princière.
L'église de Bueil appartenait jadis à un prieuré de Saint-Julien de Tours. Elle avait été pourvue en 1394, par Jean IV de Bueil et ses frères, d'un chapitre de chanoines réguliers, soumis à la règle dite de Saint-Augustin. Jean V de Bueil y établit un chapitre séculier, comprenant six chanoines et un doyen chargé des fonctions de curé.
Ides (c'est-à-dire 13) d'avril 1476. Bulle du pape Sixte IV, portant érection de la collégiale.
7 et 20 mars 1477. Deux donations faites à la collégiale par Jean V de Bueil.
7 mars 1477 Ratification donnée par Nicolas Aubert, doyen de la collégiale.
29 mai 1477. Erection de la collégiale par Jean Brette, chanoine de Tours, agissant au nom de l'évêque et du pape.
4 mars 1478. Jean V de Bueil ratifie le traité conclu en 1476 entre son procureur et le procureur de l'abbé de Saint-Calais.
C'est la dernière signature de Jean V de Bueil.
Il épousa, en premières noces, Jeanne de Montejean, fille de Jean de Montejean, chevalier, bailli de la province de Touraine, et d'Anne de Sillé-le-Guillaume, et, on secondes noces, en 1456, Martine Turpin, fille d'Antoine Turpin, chev., seigneur de Crissé et de Vihiers, et d'Anne de la Grézille.
Martine Turpin est qualifiée de dame de Bueil dans une quittance du 14 août 1475. Elle fit son testament le 20 août 1477.
Du premier mariage naquit Antoine de Bueil, comte de Sancerre, baron de Saint-Christophe et de Châteaux, seigneur de Saint-Michel-sur-Loire et des Poage et Commandise de Tours, chambellan du roi, marié à Jeanne de France, fille naturelle de Charles VII et d'Agnès Sorel.
Du second mariage sont issus trois enfants: 1° Edmond, seigneur de Marmande et de Faye-La-Vineuse, décédé en 1495. Il avait épousé Françoise de Laval, fille de Jean de Laval, chev., seigneurr de Brée, et de Françoise Gascelin 2° Louis, né à Vaujours le 9 août 1458 3° Françoise, morte jeune.
Jeanne de Montejean fut inhumée dans l'église collégiale de Bueil sous un tombeau splendide, merveille de la sculpture sur pierre du XVe siècle.
Une statue tombale remarquable de finesse, dont la robe est ornée des armes de Bueil et de Montejean, reposait sur un mausolée aux mêmes armoiries. Statue et mausolée se trouvent encore dans la collégiale, devenue l'église paroissiale de Bueil.
Mais, par suite d'une restauration défectueuse, la statue n'a pas été remise sur le mausolée, qui supporte une autre gisante, apportée de la chapelle du Plessis-Barbe, au XIXe siècle.
7 juillet 1478. C'est le jour de l'ensevelissement de Jean V de Bueil.
Ce vaillant chevalier, qui avait servi deux rois et qui, malgré ses fautes, avait soutenu la monarchie, fut inhumé dans la crypte du chœur de sa collégiale, le Saint-Denis de la glorieuse maison de Bueil.
L'amiral comte de Sancerre vint reposer auprès de sa première femme, Jeanne de Montejean, sous une splendide tombe de cuivre jaune, fondue par quelque maître canonnier et finement ciselée par un orfèvre tourangeau, suivant l'usage de l'époque.
Jean V de Bueil resta populaire longtemps après sa mort.
Une légende, répandue à Saint-Calais et dans le Maine, fait dire au vieux capitaine ces paroles énergiques, qui sont le dernier ordre du chef et le testament d'un chrétien :
Longtemps ay combattu, mon corps ne vivra guère, Tost sonnerez pour moy, cloches du monastère ; Quand elles sonneront, bonnes gens à genoux, Priez pour moy, bonnes gens, priez tous, Pour que Dieu fasse paix à l'âme de mon père,
Pour les sires de Bueil occiz à la grant guerre En bataillant pour la France et pour vous.
S'il nous est permis, en terminant ce modeste travail, d'émettre un vœu, ce serait que la ville de Tours donne à une de ses rues le nom Amiral de Bueil, pour perpétuer la mémoire du capitaine romancier, héroïque défenseur de la nationalité française et l'une des gloires de la Touraine.
Si la campagne était finie pour le roi, elle ne l'était pas pour M. de la Trémoille , qui n'estimait les victoires qu'autant qu'il y trouvait son profit. Par ses conseils ou au moins avec son autorisation, le comte de Ribadeo, à son retour de Lagny (1), se jeta en belligérant sur la province d'Anjou.
Jean V de Bueil et Louis de Bueil, comtes de Sancerre, portaient :
Ecartelé ; aux 1 et 4 d'azur, au croissant montant d'argent, accompagné de six croix recroisetées, au pied fiché d'or, qui est de Bueil; aux 2 et 3 de gueules, à la croix ancrée d'or, qui est d'Avoir; et sur le tout : écartelé, aux 1 et 4 de Dauphiné; aux 2 et 3 de Champagne.
— Cimier : un casque surmonté d'une tête de cygne. — Supports : deux léopards.
— Devise : St-Jehan de Bueil.
Société archéologique de Touraine
(1) Extrait, pour la plus grande partie, de l'Introduction biographique publiée par Camille Favre, en tête de l'édition du Jouvencel par Jean de Bueil, publié pour la Société de l'Histoire de France, t. I, 1887.
En 1424 les bases du château d’Ussé actuel sont posées par Jean v de Bueil, capitaine du roi et Comte de Sancerre. Grâce à une confortable dot accordée par Charles VII pour le mariage de sa fille à Antoine de Bueil.
Le 16 juin 1462, Jean de Bueil « donne déclaration de la seigneurie d’Ussé comme bail d’Antoine de Bueil son fils, celui-ci peut entreprendre la reconstruction du château, adapté au goût du XVe siècle.
(2) La ville de Tours était alors administrée par trois élus, magistrats nommés chaque année à l'élection dans une assemblée des habitants les plus notables.
(3) Louis Benoist de La Grandièrc, Abrégé chronologique et historique de la Mairie de Tours, publié par G. Collon dans Mémoires de la Société archéologique de Touraine, t. XLVII, 1908, d'après les Registres des Comptes de la ville de Tours, XXIV, et Registres des Délibérations, t. IV, aux 5 et 7 octobre 1428.
(4) Jean, bâtard d'Orléans, le futur comte de Dunois et de Longueville.
(5) Étienne de Vignolles, dit La Hire.
(6) Jean V, sire de Bueil, « ung » de « la garnison acoustumée », suivant Guillaume Tringant, Le Jouvencel, t. II, p. 277.
(7) Pierre d'Amboise, seigneur de Chaumont, Meillant, Preuilly. Sagone, qui fut conseiller et chambellan de Charles VII et Louis XI.
(8) André d Averton, seigneur de Belin.
(9) Théodor de Valpergue.
(10) Jean de Brosse, seigneur de Sainte-Sévère - et de Boussac. -
(11) Jacques de Chabannes fut plus Lard Grand-maître d hôtel du roi.
(12) Archambaud sire, de Villars
(13) Raymond-Arnaud, sire de Coarase, de caudâ rasâ, gentilhomme béarnais.
(14) « Prinse des Tournelles. »
(15) Chronique dite de la Pucelle, p. 263.
L'armée anglaise assiégeait la ville depuis près de deux semaines : «. Le mardy douziesme jour d'octobre de l'an mille quatre cent vingt huit, le comte de Salisbery. vint à toute puissance mettre le siège devant Orléans.. » Chronique dite de la Pucelle, p. 260.
(16) De six à sept heures du matin.
(17) Chronique dite de la Pucelle, p. 287.
Ce fait, et la part prise par Bueil à cette dangereuse entreprise, sont rapportés dans le Commentaire du Jouvencel par Guillaume Tringant. Le Jouvencel, t. II, pp. 277 et 278.
Sur ordre du roi, 200 livres-tournois lui ont été payées par le trésorier dans les mois d'avril et de mai 1429, pour le dédommager, ainsi que ses 30 gens d'armes et 40 gens de traict, des dépenses effectuées durant l'escorte des marchandises pour le réapprovisionnement de la ville assiégée d'Orléans
(18) «. Les Anglois. si issirent de leurs bastides le dimanche huictiesme jour de may mille quatre cent vingt-neuf, avec leurs prisonniers, et tout ce qu'ils pouvoient emporter, mettans en l'abandon tous leurs malades, tant prisonniers comme autres, avec leurs bombardes, canons, artillerie, pouldres, pavois, habillement de guerre, et tous leurs vivres et biens, et s'en allèrent en belle ordonnance, leurs estendarts desployez, tout le chemin d'Orléans, jusques à Meun-sur-Loire. Il Chronique dite de la Pucelle, p. 296.
(19) Le Jouvencel, t. II. pp. 44 et 45.
(20) Chronique dite de la Pucelle, pp. 306 et 307.
(21) Guillaume Tringant, Le Jouvencel, t. II, p. 280.
(22) Le Jouvencel, t. II, p. 64.
(23) Depuis le dimanche 14 août au soir jusqu'au mardi 16 au matin, Français et Anglais escarmouchent près de Senlis ; les Anglais sont retranchés autour de l'abbaye de la Victoire, et les Français rangés contre Montépilloy, sur la route de Crépy à Senlis. Mais Bedford n'osa point se heurter au roi Charles VII.
(24) Communication de l'abbé Chevalier, dans le Bulletin de la Soc. archéol. de Touraine, t. III, 1874-1875-1876, pp. 402 et 403.