Maillé, l’Histoire du Marais Poitevin au fil de l’eau
(Guillaume V comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, mort à l'abbaye de Maillezais - Cavalerie d'Agrippa)
Située dans la partie orientale de l'ancien golfe des Pictons, Maillé, du latin Malleacum (mauvaises eaux), se situe au confluent de la sèvre niortaise et des Autizes, en plein coeur du marais poitevin.
Tous les 2 ans à Maillé, on embarque sur une plate pour une balade nocturne en bateau sur la Sèvre à la découverte de l’Histoire du Marais Poitevin.
Au XI è siècle, Guillaume V de Poitiers édifia au faubourg de Saint Nicolas un prieuré dépendant de la puissante Abbaye voisine de Maillezais. Cet édifice a aujourd'hui complètement disparu.
Eglise St Nicolas à Maillé. De l' église paroissiale au double vocable de Notre Dame de l'Assomption et de Saint Pient il ne reste que le très beau porche roman du XIIè siècle et le choeur du XV è siècle
En 1170 Poitiers, Aliénor d’Aquitaine, duchesse de Normandie et comtesse d’Anjou, donne et confirme à l’abbaye de Maillezais le minage de Maillé.
Alienor regina Angliæ, et ducissa Aquitan. et Norman. comitissa Andegav. archiepiscopis, episcopis, abbatibus, comitibus, baronibus, justiciis, ballivis, ministris et omnibus fidelibus regis et suis totius Aquitaniæ salutem.
Sciatis me filiumque meum Ricardum concessisse, et presenti chartâ confirmasse Malliacensi ecclesiæ, abbati et monachis ibidem famulantibus plenariè totum minagium de Maille in perpetuum sibi tenendum, habendum et possidendum; quare mandamus et similiter precipimus quatinus ecclesia predicta, predictus abbas et monachi illud totum habeant minagium et possideant in perpetuum benè, honorificè, plenariè et quietè, ita quod nullus audeat, vel presumat super calumpniam vel injuriam ei aliquam inferre.
Testibus A. comite de Marchia (1); Radulfo de Faiâ tunc senescalco Pictaviæ (2); Porreclia (3); Willelmo Maingot (4); Willelmo vice comite castri Eraudi (5); Soldebrorio constabulario; Petro de Monte Rab; Maingaudo de Metulo (6); Hervo Paretarie; Bernardo de Calviniaco (7);
apud Pictaviam in capellâ....
Manuscrits de dom Fonteneau, vol. 25, fol. 181.
Par ces temps de luttes intestines, la poésie faisait les délices de nos aïeux ; ils combattaient au bruit des vers, ils se reposaient aux refrains de leurs chansons.
Parmi ces guerriers, parmi ces poètes, se distingua Bertrand de Born. Quand ses chants généreux parcouraient la province d’Aquitaine, quand ils passaient près des cloitres de Saint-Pierre, plus d’un religieux dut frémir, plus d’un, sans doute, aurait voulu combattre au bruit de ses belliqueux refrains : » Le patriotisme seul ne guidait pas les fiers Aquitains : ils aimaient aussi les combats pour ce qu’ils ont de pittoresque et de poétique ; pour le bruit, l’appareil et les émotions du champ de bataille, pour voir les armes reluire au soleil et entendre les chevaux hennir au vent ; un seul mot d’une femme les faisait courir à la croisade, sous la bannière du pape qu’ils estimaient peu, et risquer leur vie contre les Arabes, le peuple du monde avec lequel ils avaient le plus de ressemblance morale.
En 1184, l’abbaye de Maillezais, reçoit du comte du Poitou, Richard d’Angleterre, plusieurs possessions dans le fief de Coulonges, elle les reçoit libres et sans retenue, elle obtient en outre les cinquante sous que son abbé payait au seigneur de Marans, et une écluse pour la nourriture de ses moines.
En échange, elle donna Saint-Remi de la Haye, cependant elle y conserva l’église, les maisons en ruines, les monastères et quelque peu de terre à l’entour.
Elle garda encore le bois nécessaire à l’entretien de ses maisons et la dîmes de tout ce qu’elle avait cédé, et dans le cas où les réserves et les redevances ordinaires ne suffiraient pas pour la nourriture et le vêtement des moines, le prince anglais dût pourvoir en tout.
Quand les religieux de Maillezais et Guillaume Jaudouin se furent arrangés au sujet de la métairie de Fontaine que les moines disaient leur avoir été donnée en aumône, quand cette possession leur eut été accordée et confirmée par la dame olive et son fils Jean, les moines de Maillezais demandèrent au pape Célestin la confirmation de leurs privilèges.
Le souverain pontife répondit :
« la conduite de mes prédécesseurs m’est chère, vous qui ne relevez que de Rome, vous aurez la protection du Saint-Siège ; tous les biens que vous possédez, tous ceux que vous pourrez acquérir, tous ceux que vous devez à la munificence des rois, des princes, des fidèles, vous sont assurés, vous et vos successeurs vous les conserverez en paix.
Pour plus de certitude, je déclare que l’ile ou le monastère est assis vous appartient, vous avez encore l’Autize, la Sèvre, jusqu’à l’écluse de la Vendée, l’Ile de Taugon, l’Hermenaud et son église de Notre-Dame. Celle de Saint-Médard de Mervent, de Saint-Martin de Ligugé, de Notre-Dame et de Saint-Nicolas de Fontenay, de Fontaine, de Forêt, de Saint-Christophe, de Saint-Michel-le-Cloucq, de Saint-Vincent de Borderie, du Petit Niort, de Souïl, de Fraigneau, de la Chapelle de Dompierre, d’Oleron, de l’Ile de Ré, de Saint-Martin, d’Augers, de Saint-Remi-de-la-Haye, de Saint-Maurice, de Mouzeuil, d’Ardin, de Prahecq, du chemin, d’Osay, de Chalais, de Sauvéré, de Xanton, de Taisson, de Cotigné, et plusieurs autres vous appartiennent.
Vous aurez encore la moitié de Mauzé, de Petoces, de Surgères et le fief de Coulonges.
Religieux de Maillezais, il est une chose que je vous recommande par-dessus toutes, c’est de suivre, dans toute son exactitude, la règle de Saint-Benoît. Les bois de construction, soit que vous les recueilliez de vos propres mains, soit que vous les achetiez, seront libres ainsi que la nourriture de vos bestiaux ; nul n’en pourra demander la dîme, vous pourrez recevoir les laïques décidés à se séparer de la terre ; ces nouveaux élus pourront rester avec vous, si d’autres engagements ne les appellent pas ailleurs…..
Nul parmi les hommes n’aura le droit de troubler vos priviléges, d’attenter à vos possessions.
Pour preuve des faveurs de Rome, vous paierez tous les ans à nous et à nos successeurs, vingt sous de monnaie courante : telle est notre volonté.
Vers ce temps, des Colliberts las de leur vie errante et vagabonde, abandonnèrent les rives de la Sèvre. Ces habitués de la mer, de la liberté, ou furent-ils ? Là ou grondaient les flots et la tempête.
Assis au foyer de l’indépendance rochelaise, ces fiers Agésinates purent enfin reposer leur tête fatiguée, et dormir comme leurs pères, libres et en paix.
Don de tout le marais de Chaillé, aux abbayes de Maillezais et de Nieul, par Pierre de Volvire, du consentement de sa femme et de ses enfants.
Anno ab Incarnatione Domini millesimo ducentesimo septimo. Noscant universi tàm presentes quàm futuri quod ego Petrus de Volvirio, voluntate et rogatu atque mandato Marie et Johanne filiarum Aimerici de Bessia et Lupilli, voci ipsius Marie et Borlart cui cum Johanna sponsalia contraxerat concessi in helemosinam Deo et ecclesiis sancti Petri Malleacensis et sancti Vincentii Niolensis, et investivi abbates predictarum ecclesiarum de toto marisco de Challe, quod Aimerico de Bessia dederam et concesseram, silicet ab exclusâ Morolie usque ad locum qui dicitur Botnov, et ad locum qui dicitur Jozz juxta costallum usque ad vetus peiratum de Aines, et usque ad costallum de Challe cum annuo censu sexaginta solidorum currentis monete apud Challe persolvendorum in festo beati Johannis Baptiste.
In hac autem concessione dedi et firmiter concessi abbatibus predictarum ecclesiarum quod ego, nec heredes mei agriculturam eorum turbarem vel res eorum caperem pro aliquo malefacto virorum ipsarum vel heredum earum quia predicte ecclesie de cetero de mandato predictarum filiarum totum mariscum à me habent et possident liberum et immune ab omni consuetudine, questa venda, venatione, omnique dominio et exactione preter predictum censum sexaginta solidorum ab ecclesiis annuatim sicut supradictum est mihi, heredibusque meis apud Challe persolvendorum; et quamvis ecclesia Niolensis totius marisci quartam partem habeat tamen non nisi decem solidos reddet, ecclesia verò Malleacensis quinquaginta.
Hanc autem concessionem et helemosinam concesserunt Amelina uxor mea, Arveius et Petrus filii mei et Agnes filia mea.
Testes autem hujus rei sunt Stephanus Malleacensis abbas, Petrus prior de Bohe, Buns Mechins capellanus de Cozay, Hugo prior de Olerone, Aimericus prior de Monte Hengelelmi, Giraudus Barbet, Petrus Dauboys miles Badoris; ad cujus etiam firmitatem majorem presentem cartulam sigillo meo communivi in domo Badoris.
Manuscrits de dom Fonteneau, vol. 25, fol. 193.
Agrippa d’Aubigné, écrivain et poète baroque, protestant calviniste, écuyer favori d’Henri IV qui le nomma Maréchal de camp en 1586, puis gouverneur d’Oléron et de Maillezais. Il aurait écrit « Les Tragiques » à Maillé où il habite. L'Histoire Universelle, dont le premier tome, daté de 1616, fut achevé d'imprimer en 1618, porte l'adresse de Maillé.
Ce fut dans ce village qu’à la fin du dix-huitième siècle, on trouva des aqueducs en pierre de taille, réunies par du ciment pareil à celui des Thermes de Poitiers : l’un de ces canaux venait de Vix.
Histoire de Maillezais, etc. De Charles ARNAULD
Histoire de Maillezais, hist. De la conquête de l’Angleterre De Charles ARNAUL
http://www.ville-maille.fr/decouvri…/histoire-et-patrimoine/
https://www.facebook.com/mailleaufildeleau/
Dans le golfe du picton, tournée pastorale de Saint Pient fait naufrage à Maillé <==....
(1) Audebert, comte de la Marche ==> Chronologie Historique des Comtes de la MARCHE - Liste des comtes de la Marche
(2) Raoul de Faye, Grand Sénéchal de Guyenne et d'Aquitaine conseiller de la duchesse Aénor ==> Raoul de Châtellerault, Baron de Faye-la-Vineuse, oncle et protecteur d’Aliénor, Sénéchal d’Aquitaine
(3) PORTECLIE seigneur de Mauzé ==> Histoire Généalogie des Seigneurs de Mauzé et de Marans
(4) Guillaume Maingot, seigneur de Surgères ==> Les Seigneurs de Surgères, Aliénor et Richard d’Aquitaine - la porte Renaissance du château et la tour d’Hélène de Fonséque
(5) 1172-1188 : Guillaume vicomte de Châtellerault (ap. 1150/av. 1160-1188), fils d'Aénor et d'Hugues II ; épouse Clémence de Morthemer (v. 1160-ap. 1190) ==>
(6) Maingot seigneur de Melle ==>1179 Melle. Confirmation par Richard, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, des droits, franchises et immunités concédés à l'aumônerie de Surgères par Guillaume IX, comte de Poitou, son fondateur.(maengotus de metulo) Maingot V de Melle présent lors du séjour de Richard
(7) Bernard de Chauvigny ==> La mémoire des temps passés - Histoire des châteaux de la cité médiévale de Chauvigny.