Le Comité de salut public l'envoie par arrêté du 9 nivôse an II (29 décembre 1793) dans le Morbihan et en Loire-Inférieure pour y organiser le gouvernement révolutionnaire.

 Arrivée à Lorient le 19 nivôse an II (8 janvier 1794), il reste dans le Morbihan jusqu'au rappel de Jean-Baptiste Carrier.

 Mandé à Nantes par le Comité de salut public pour le remplacer, Prieur partage son temps entre les deux départements de ventôse en floréal an II (février-mai 1794), sauf une brève excursion avec l'armée qui le mène jusqu'à Montaigu le 4 ventôse an II .

22 février 1794

LE REPRENTANT DANS LE MORBIHAN ET LA LOIRE-INFERIEURE

ET UN  DES REPRÉSENTANTS À L'ARMEE DE L'OUEST AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Montaigu, 4 ventôse an II-22 février 1794. (Reçu le 19 mars.)

J’ai reçu (1) à Lorient vos deux lettres. Par la première vous me marquez de me rendre à Nantes. Je suis parti pour cette commune; je n’y suis hier, parce que quelques mouvements de révolte s’étaient manifestés dans le Morbihan, et que ma présence y a été nécessaire trois jours.

Tout est dissipé. Par la seconde, vous désirez avoir des renseignements précis sur l'état de la Vendée;

Je suis parti sur-le-champ pour l'armée avec mon collègue Garrau; Hentz vielle sur Nantes.

Nous montons à cheval à l'instant pour exterminer les brigants Nous prenons dans notre course les renseignements les plus positifs les l'état du pays; mais, comme nous n'y sommes que depuis deux jours, nous n'osons encore rien hasarder.

 Ce que nous pouvons dire, c'est que nous pensons que vous pouvez êtes tranquilles sur la Vendée.

Nous avons harangué ce matin nos braves camarades d’armes, et leurs dispositions nous annoncent que sous peu de jours nous vous rendrons bon compte de M. Charette ; nous le poursuivons à outrance.

Comptez sur notre amour pour la patrie, sur notre dévouement à République.

Vos camarades et amis montagnards,

 PRIEUR (de la Marne), GARRAU.

P.S. Il reste que huit cents hommes disponibles dans le  Morbihan ; envoyez-y des réquisitions des départements patriotes, et je vous réponds du département.

PRIEUR (de la Marne).

(Arch. Nat, Af II, 176. — De la main de Prieur (de la Marne).]

(1)   C’est prieur (de la Marne) qui tient la plume.

LES MÊMES A CARNOT, MEMBRE DU COMITE DE SALUT

 Montaigu, 4 ventôse an II- 22 février 1794

 Nous t'envoyons, notre cher ami, des pièces qui constatent, de la manière la plus positive, le brigandage journalier des commis à la poste aux lettres, surtout dans les départements qui forment l’ancienne Bretagne (1).

Il est urgent de prendre des mesures sévères pour l’arrêter et prévenir l'anéantissement du commerce, et c'est sur toi que nous comptons.

Salut et fraternité,

PRIEUR (de la Marne), GARRAU

 Nous avons successivement de nouvelles preuves à te fournir ; il faut un remède, et un remède prompt.

[Arch. nat., AF II, 82. — De la main de Garrau.]

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