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PHystorique- Les Portes du Temps
13 août 2022

1370 Siège du château de Louis vicomte de Rochechouart par les anglais du Prince Noir commandés par Eustache d'Auberchicourt

1370 Siège du château de Louis vicomte de Rochechouart par les anglais du Prince Noir commandés par Eustache d'Auberchicourt

 Après le sac de Limoges, Eustache d'Auberchicourt mit le siège devant Rochechouart.

Etienne, bâtard de Rochechouart, s'était engagé à lui livrer le château par trahison ; mais le vicomte avait demandé secours à du Guesclin qui venait de remporter la victoire de Pontvallain et poursuivait les Anglais sur la rive gauche de la Loire.

Le connétable envoya en hâte Thibaut du Pont qui déjoua la trahison du bâtard et de Perrot Aubert dit le Seigneur, son complice, les rendit prisonniers et leur fit faire leur procès (14 décembre 1370).

Eustache, qui était venu au siège avec messire Gautier Huet et 400 combattants, fut obligé de lever le camp (3).

C'est probablement en se retirant que lui arriva la « moult dure aventure », racontée par Froissart.

Il prit asile au château du sire de Pierre-Buffière (4) « qu'il tenoit pour ami et pour compagnon et pour bon Englès » ; mais celui-ci appela Thibaut du Pont et « sa route » qui firent prisonnier monseigneur Eustache et le rançonnèrent depuis à douze mille francs (5)

Au même temps, le vicomte de Rochechouart chassait du prieuré du Châtenet, près Limoges, deux partisans anglais, Ysart de Roquefort, chevalier, et le sire de Cubzac qui s'en étaient emparés (6).

Il regagnait aussi contre d'autres routiers les petits forts du Pont Saint-Junien, de Saint-Brice et de Puv-de-Melet (7).

Quant au prince de Galles, il se retira avec ses frères à Cognac, près de la princesse, cette belle et étrange Jeanne de Kent, plus âgée que lui, dont il n'était que le troisième mari, mais qu'il aima éperdument jusqu'à sa mort (8).

Le prince ne devait plus remettre le pied en Limousin. Il se traîna de Cognac à Angoulême, puis à Bordeaux où il perdit son fils aîné.

Au mois de janvier suivant, sa maladie s'aggravant, il retourna en Angleterre  (janvier 1371). (9)

 

 

 
Eustache d'Auberchicourt
Dan Eustace d’Abricourt


Le nouvel éditeur a partout conservé, même dans sa traduction anglaise, cette mauvaise forme du nom de l’un des plus célèbres chefs des compagnies anglo-navarraises ; on sait que cet aventurier, originaire du Hainaut, tirant son nom du village d’Auberchicourt (Nord, arr. et canton de Douai)

 

 

D'hermines à trois hamèdes de gueules

 

 Ce village d'Aubercicourt, d'Obrecicort, d'Auberchicurt, Ustasse d’Aubrecourt &c.

Situé au Comté d'Ostrevant à une lieuë de la ville de Bouchain, fut jadis un des appannages des Puisnez des Chastelains de Valencienes , di nous suivons l'opinion du P. d'Oultreman en son Histoire de Valencienes.

Le premier que je trouve avoir porté ce nom fut GAUTIER SR. D’AUBERCICOURT mentionné au Tournois d'Anchin l'an 1096.

Environ ce temps là il y avoit encore , selon d'Outreman, en ses Preuves, un Hugues fils de Regnier , & un Fouquart d' Aubercicourt , & l'an 1096.

Il fait aussi mention du dit WATIER d'AUBERCICOURT.

Depuis l'an 1152, jusques à l'an 1286, je trouve dans les Archives du Cambresis un WATIER d'AUBERCICOURT avec sa femme Alix du Mauny ; un Gilles avec son espouse Jeanne de Givenchy; un Eustache avec Mahaut de Faumin sa compagne; & une Marie d'Aubercicourt femme de Matthieu de Cantaing, y avoir fait quelques aulmosnes aux Eglises, & Hospitaux.

 Baudüin Sire d'Aubercicourt fut tué à la bataille de Courtray l'an 1302.  selon la Chronique de Gilles le Musis Abbé de S.Martin de Tournay.

 

Isabelle de France; reine consort d'Angleterre; fille du roi de France Philippe IV le Bel et épouse de Édouard II, chassée d’Angleterre avec son fils Edouard traversa le Cambrésis et vint loger d'abord chez EUSTACHE, seigneur d'Auberchicourt en Ostrevant.

D'où elle se transporta vers Guillaume Comte de Hainaut, qui le receut magnifiquement avec toute sa suite, et lui accorda facilement toute sorte de secours, sous l'assurance d'un futur mariage entr’une de ses filles, et son fils Edouard.

 Les promesses en ayant esté faites réciproquement, Jean de Hainaut frère du Comte, partit l'an 1326. selon Froissart, avec la Reine, et son fils, accompagné de grand nombre de Chevaliers Hainnuyers , sçavoir de Henry d'Antoing, de Michel de Ligne, de Perceval de Semeries, de Robert de Bailleul, de Sanxes de Beaumont, des Seigneurs de Vertaing, de Potelles, de Villers, d’AUBERCICOURT, de Sermuel, de Heins, de Sart , de Boufloit, de Boisiers , ou Buissiers, de Guistelles, et de plusieurs autres, avec deux mille sept cens soldats, qui s'embarquerent au port de Dordrecht en Hollande, et descendans par celuy d'Herwic en Angleterre entrerent en la Comté du Mareschal, ou le Comte les vint joindre avec Henry de Lancastre, plusieurs autres Comtes, & Barons, et presque tous les Prelats du Païs.

Et d'icy vindrent à Oxford, d'où ils allerent passer par Glocester , où ayant recüeillis des troupes fort considerables conduites par les Seigneurs de Percy , de Wake, et de Berckley, ils vindrent planter le siege devant la ville de Bristow, qu'ils emporterent sans beaucoup de resistance, et y prirent prisonnier le Roy d'Angleterre, avec Hugues Spencer, et le Comte d'Arondel ses partisans.

Edouard se trouvant inopinément dans les fers, fut dépouillé de toutes les marques Royales, dont Edouard III. son fils s'en revestit, et fut salué Roy avec les applaudissemens de tous les peuples, lequel peu de temps après épousa Philippe, fille du Comte de Hainaut, selon les promesses qu'il en avoit fait, etc.

Mais pour retourner à nostre Reine Isabelle, qui n'avoit pas escrit sur le sable les bien-faits de nostre Eustache d’AUBERCICOURT, et qui sçavoit bien qu'un petit plaisir bien à propos mérite beaucoup, voulut imiter le Roy Agrippa qui fit d'un pauvre serviteur nommé Thaumaste (qui luy avoit donné un verre d'eau fraische en sa grande nécessité, lors que sous Tybere il estoit lié à un arbre devant le Palais de l'Empereur, et qu'il enduroit une extreme soif) la seconde personne de son Royaume:

Elle tint Eustache pour un de ses premiers Conseillers d'Estat, & le Roy son fils le créa Chevalier de l'Ordre de la Jarretière nouvellement establi, avec 29 autres Princes de haute marque, dont le 12, estoit nostre Eustache, que les Historiens Anglois nomment mal Sanche, ou Sache d'Ambercicour, voires d' Abrigecourt, et d'Abricourt, luy donnant pourtant tous pour ses armes d'hermines à trois hamaides de gueulle.

 

 Et parce que le rang donné à nostre Eustache en la première asemblée de cet Ordre (la plus riche marque d'honneur de la Noblesse Angloise) releve hautement sa gloire, et celle de toute sa posterité, j'ay bien voulu vous réciter les noms de ces Chevaliers, que Cambdenus appelle Fondateurs de L'Ordre et range en cette sorte.

 

1. Edouard III. Roy d'Angleterre, Henry Duc de Lancastre, Comte d'Erby.

2. Pierre, dit le Captal de Buck de la Maison de Foix, estant lors au service du Roy.

3. Guillaume de Montagu Comte de Salisbery.

4. Jean de Suttun Vicomte de Lille, Comte de Nortamberlandt.

5. I. de Beauchamp Comte de Warwick;

6. Hugues de Courtenay, Comte de Deyon, & d'Exester.

7. Jean Grey Comte d'Orcet.

8. Miles Stapleton Comte de...

9. Thomas Wrothesley Comte de Soutempton.

10. Jean Chandos Comte de..:

11. Othon de Hollande Comte de Huntington.

12. Eustache d’AUBERCICOURT.

13. Edouard Prince de Galle fils aisné du Roy Edouard III.' surnommé le Roy.

14. Thomas de Beauchamp Comte de...

15. Rodolfe Comte de Stafort.

16. Roger de Mortemer Comte de la Marche.

17. Barthelemy Burwash,ou Burgurst, Comte de...

18. Jan de Mauhun Comte de Sommeret.

19. Thomas de Hollande Comte de Kent , Duc de Surey.

 20. Richard....

21. Thomas de Welles Vicomte de...

22. Noel de Loringe Comte de...

23. Jacques d’Andley , Comte de Heloich.

24. Henry d'Enné, (mal nommé Eme) qui avoit aussi suivy le party du Roy , & portoit de sable à 10. lozanges d'argent, comme il le void encore à Londres.

25. Gautier. &c. .

 

Nostre Eustache fut Mareschal de Camp sous le Prince de Galle, en la bataille de Poitiers, et après avoir combattu en Alexandre, il fut fait prisonnier.

Estant sorti de prison, le Roy le récompensa dignement de ses glorieux exploits, et avança aux plus belles charges fon fils Jean d'AUBERCICOURT, et mesme Nicolas d’AUBERCICOURT son frère.

Ce Jean fut aussi créé Chevalier de l'Ordre de la Jarretière, et Nicolas fut fait premier Escuyer de corps du Roy l'an 1360.

 

Son fils nommé aussi NICOLAS d’AUBERCICOURT fut créé Maistre de Camp sous le Comte de Buckingam l'an 1380. selon le rapport de Froissart, et autres.

De sorte que la Branche des Aisnez des Seigneurs d'Aubercicourt fut tellement chérie, et considérée en Angleterre, que les principales Familles de ce Royaume ne refusèrent ses alliances.

Quant aux autres Branches qui sont restées dans nos Provinces, je trouve un Nicolas d'Aubercicourt qualifié Chevalier dans le Mortuologe de Premy.

Dans celuy de S. Aubert je remarque un Pierre. L'an 1350. un certain GILLES d’AUBERCICOURT Escuyer, Bailly de Busignies, de Premont etc. en Cambrelis, épousa Agnes de Louvegnies, de laquelle il fit plusieurs enfants, sçavoir , Tean, Eustache , lacquemart, et Watier.

Jean espousa Colette de Maxenghien, et Eustache prit à femme Marguerite d'Astiches fille de Guillaume Chevalier, d'où vint une belle posterité, de laquelle je n'ay que de connoiffance. J'oserois croire (sauf un meilleur advis) que d'un de ces 4.freres susnommez, fils de Gilles; est descenduë Jeanne d'Aubercicourt femme de Pierre le Fuzelier Escuyer , inhumez tous deux à Cambray. l'an 1482. selon le rapport de Corneille Rosel; et aussi une autre Jeanne Dame d'Aubercicourt, qui fut alliée avec Colard de Vilers, au Tertre Chevalier Side Sauchois, duquel vint Thomas Sr. de Sauchoy, d’Aubercicourt etc.

Il y a encore une autre famille de ce nom, qui porte de sinople au chef d'hermines.

 

 

 

 

 

Louis vicomte de Rochechouart (1356-1394)

Fascé ondé d’argent et de gueules de six pièces

 

Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, seigneur de Saint-Auvent, de Tonnay-Charente, de Brion, de Corbeflin, de Maupas, de Fontaine-de-Burle, de Jars, de Mauzé, etc.

Fils de Jean Ier, tué à la bataille de Poitiers, et de Jeanne de Sully.

 Il rendit hommage le 13 septembre 1363 au prince de Galles, dont il fut pendant six ans le conseiller.

Lors de l’appel porté devant le roi de France par les barons de Gascogne (mai-juin 1368) et de la rupture du traité de Brétigny qui en fut la conséquence, les sentiments français du vicomte de Rochechouart se réveillèrent.

 

 

1369.

 

Extrait touchant la trahison de Pierre de Cramon, chevalier, capitaine du château de Rochechouart, pour noble et puissant seigneur Louis, vicomte de Rochechouart.

 

Noble et puissant seigneur, messire Louis, vicomte de Rochechouart, fait une transaction avec messire Pierre de Cramon, chevalier, capitaine (gouverneur) du château de Rochechouart pour le dit vicomte, et fils de feu Pierre de Cramon, damoiseau, par laquelle il pardonna au dit Pierre, qui, contre son serment de fidélité et deux hommages qu'il luy avoit fait avoit révélé au prince d'Acquitaine (le Prince Noir) que le dit vicomte étoit allé parler au roy de France, et, par ce moyen, avoit été cause qu'à son retour le dit vicomte avoit été mis en prison par le dit prince.

Le dit de Cramon céda en conséquence au dit vicomte, du consentement de Marthe de Sardeigne, sa mère, et dame Almodie de Collibas, sa femme, la moitié qu'il avoit dans les dixmes de Saint-Pierre de Vayres, qui avoit appartenu à feu Jourdain de Pruhn, damoiseau; la moitié de celle de Saint-Jean-de Vayres; la part de la dixme qui fut à feu Jean de la Porte, damoiseau, partageable avec noble dame Jeanne de Sully, mère du dit vicomte, au bourg de Saint-Laurent, etc. La moitié des dixmes de vin de Bienac (Biennat), excepté des vignes des mas de Mascurel, Champanhas, etc., qui avoit appartenu à Jean Paute de la Porte, damoiseau; et le dit de Cramon déclare que messires Simon et Aimery, ses frères, n'y ont rien.

Le 20 février 1369.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, liasse D.

 

Soupçonné de défection, il fut mandé à Angoulême par le prince, et malgré la justification qu’il essaya, « le convenist tenir prison fremée, et demora un grant temps en ce dangier ».

 

A la prière de ses amis de Poitou, le prince de Galles finit par le remettre en liberté et lui rendit « toute sa terre.

Quant li dis viscontes fu delivrés de prison, il s’en vint couvertement, au plus tost qu’il peut, à Paris devers le roy et se tourna françois, et revint arriere en sa terre, sans ce que on sceuist riens encores de son afaire, et mist Thiebaut dou Pont, breton, un très bon homme d’armes, en sa forterece, et envoia tantost deffiier le prince et fist grant guerre au prince. » (Froissart, édit. S. Luce, t. VII, p. 137, 163.)

De leur côté, les Anglais furieux portèrent le ravage dans ses possessions.

La soumission du vicomte de Rochechouart à Charles V eut lieu vers le mois de juin 1369 ; à cette date, le roi, pour reconnaître le service de celui qu’il appelle son amé et féal cousin, lui fit don de 2000 livres de rente à asseoir sur le château et la châtellenie de Rochefort-sur-Charente et, en cas d’insuffisance de ce domaine, sur l’île d’Oléron (JJ. 100, n° 137, fol. 43 v°).

 Il fut nommé en même temps gouverneur du Limousin et chambellan du roi.

 

1369

 

Louis, vicomte de Rochechouart, visé  le 15 septembre 1370, les lettres-royaux du roy Charles Ve, données en son parlement à Paris, le 3 novembre 1369 ; par lesquelles il défend aux sujets d'Edouard d'Angleterre et d'Edouard, son père, duc d'Acquitaine, de leur obéir, et leur ordonne de reconnoitre et de n'obéir qu'à luy et à ses officiers, attendu que les domaines des dits père et fils, en France, luy estaient commis et confisqués pour cause de félonie et forfaiture.

(Archives du chaleau de la Rochefoucauld.)

 

1369.

Charles V, roy de France, donna à son aimé et féal cousin, Louis, vicomte de Rochechouart, en récompense de ses services et de ceux de ses ancêtres, et en accroissement d'héritage, pour tenir de luy foy et hommage-lige, les chatel et chatellenie de Rochefort, diocèze de Saintes sur la Charente, jusqu'à la concurrence de 2,000 livres de rente, et en cas que la dite chatelenie ne valut pas la dite rente, il luy donna l'isle d'Oleron, au même diocèze, tenue à présent par les ennemis de l'État.

Par lettres du mois de juin 1369 ; enregistrées en 1370.

(Archives de la vicomte de Rochechouart, buites Dons des Roys.)

 

1369.

Huguet de Chabardet, damoiseau, avoua tenir en fief, de haut et puissant seigneur, messire Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, les mas de la Chabourdie, paroisse de Vayres, de la Fayolle, de la Claveyres, etc.

Par acte passé le 17 octobre 1369.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, liasse P.)

 

1369.

Les Jacobins de Saint-Junien donnèrent quittance à Louis, vicomte de Rochechouart, de tout ce qui pouvait leur être dù par les prédécesseurs du dit vicomte, leurs fondateurs.

Par acte du 4 novembre 1369.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Fondations.)

 

 

On lit dans un mandement de Charles V, daté du 1er décembre 1369 : « Pour la garde et deffense des chasteaulx et forteresses que possede nostre amé et feal cousin le vicomte de Rochechouart, estans ou païs de Guyenne, et pour resister et grever nos ennemis, l’avons retenus et retenons au nombre de vixx hommes d’armes, et nostre amé et feal Regnault de Dony avec autres lx. hommes d’armes, sous le gouvernement dud. viconte », auquel il est alloué 60 francs d’or par mois de gages.

Cette retenue fut renouvelée le 13 mars 1370, et le 11 mai suivant on trouve un ordre de payement des gages de ces deux capitaines et de leurs hommes d’armes. (L. Delisle, Mandements de Charles V, p. 304, 322, 348.)

 

 

1370.

Le roy Charles V, par ses lettres de novembre 1370, à la requête de son amé et féal chevalier et chambellan, Louis, vicomte de Rochechouart, luy accorda les 200 livres de rente que son feu père devoit depuis plus de soixante ans à feu Aimery de Rochechouart-Mortemart, et qui avoient été confisquées avec les autres biens sur Aimery de Rochechouart, seigneur de Mortemart, son fils, qui avoit suivi le parti des ennemis du Roy, et ce, en considération que le dit Louis avoit mis sous l'obéissance du Roy toutes ses villes, châteaux et forteresses.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, boite Dons des Rois.'

 

 

1370.

Le roy Charles V donna commission à son cher et amé chevalier et féal chambellan Louis, vicomte de Rochechouart, pour s'opposer aux entreprises d'Édouard, prince de Galles, fils ainé du roy d'Angleterre.

Par lettres de l'an 1370.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carlon Pièces historiques.)

 

 

1370.

Sur la requête présentée par Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, chambellan du Roy, les sujets de la vicomté de Rochechouart qui, en vertu du traité de paix avec Édouard, fils aîné du roy d'Angleterre, devenu duc de Guyenne, avoient été mis sous le ressort du siége de Limoges, furent remis sous leur ancien ressort du siége royal de Montmorillon.

Par lettres du roy Charles Ve données au mois de décembre 1370, et vidimées le 2 juin 1372.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Vicomté, Greffe et Justice.)

 

En vain le prince de Galles, pour ramener à lui le vicomte de Rochechouart, lui fit-il adresser secrètement une copie de l’amnistie qu’Édouard III avait accordée, par lettres du 15 novembre 1370, à tous ses sujets de la principauté d’Aquitaine qui, après avoir pris parti pour Charles V, voudraient faire leur soumission (Froissart, édit. Luce, t. VII, p. 212), le vicomte resta désormais fidèle à la cause française.

 

 

1370.

Étienne, bastard de Rochechouart, s'étoit engagé à livrer la ville de Rochechouart à messire Eustache d'Auberchicourt, lieutenant pour le roy d'Angleterre et pour le prince de Galles, en Limousin et Périgord;

mais noble et puissant seigneur, messire Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, chambellan du Roy, s'adressa à messire Bertrand Duguesclin, connétable de France, qui envoya à son secours Thibaut du Pont, sage et vaillant écuyer qui fit manquer les desseins du dit bastard et de Perrot Aubert, dit le Seigneur, son complice, les fit prisonniers et fit lever le siége au dit Eustache, qui y étoit venu avec messire Gauthier Hûet et quatre cents combattants.

 On fit informer contre le dit bastard, et les témoins qui déposérent contre luy furent:

le dit noble homme Thibaut, capitaine de Rochechouart; Olivier de Pont, son frère; Jean de Beleyme, écuyer et trésorier de Rochechouart; messire Pierre Estramart; Pierre de Cramon, chevalier; messire Aimery de Saint-Laurent, chevalier; Jean de Cramon, écuyer; messire Guillaume du Beuil; Guillaume du Main et Ythier de Saint-Laurent.

Le 14 décembre 1370.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carlon Pièces historiques.

 

 

1370.

Le Roy, par ses lettres du mois de novembre 1370, donna à son amé et féal chevalier, conseiller et chambellan, Louis, vicomte de Rochechouart, les biens et droits confisqués sur ses sujets rebelles, en Limousin, en récompense de ce qu'étant son capitaine (gouverneur) du dit pays, il avoit réduit sous son obéissance le prieuré de Chatenet, près Limoges, dont Ysart de Roquefort, chevalier, le sire de Cubsac et leurs complices s'étoient emparés, ainsi que de plusieurs autres forts du même pays.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Dons des Rois.)

 

 

Le 4 septembre 1371, Charles V fit payer 40 francs d'or à Jean du Rocher, écuyer de Bretagne, député vers le roi de France par Thibaud du Pont, écuyer, capitaine de Rochechouart (Delisle, Mandements de Charles V, p. 419, n° 818).

 

 

1371

Pierre Ricou et Aimery Maisme, écuyers et familliers de noble seigneur Louis, vicomte de Rochechouart, reconnoissent que le dit vicomte leur avoit donné une somme de 120 francs d'or, pour acquitter certaines dettes laissées par feue noble dame, madame Marie de Javerlhac, sa femme.

Par lettres données le 18 novembre 1371.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Quillances.)

 

Au mois de juillet 1372, la veuve d’Aimery de Tastes, dont les biens avaient été confisqués pour cause de rébellion, obtint des lettres de rémission et la restitution de sa terre, à condition de rendre le château et la ville de Tonnay-Charente à Louis de Rochechouart (JJ. 103, fol. 82).

Celui-ci épousa en premières noces Marie de Trignac, dite de Javersy, et en secondes, Isabeau de Parthenay, fille de Guy Larchevêque, seigneur de Soubise ; il vivait encore en 1398. (Voy. le P. Anselme, Hist. général., t. IV, p. 653.)

 

 

 

1372

Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, chambellan du Roy, ordonna que ses sujets de la ville de Saint-Auvent, non fermée pour plus grande sûreté, viennent plaider en sa Cour de Rochechouart.

Par lettres du 2 juillet 1372.

(Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Vicomté, Gretse et Justice.)

 

 

1373.

Thibaut du Pont, damoiseau, livra le lieu de Saint-Mathieu à Guillaume de Pruhn, damoiseau, sénéchal de Rochechouart, pour noble seigneur Louis, vicomte de Rochechouart, à condition qu'il ne le détruiroit pas, mais qu'il le donneroit à Giroud-Vigier, damoiseau, la charge de le tenir sous l'obéissance, à l'utilité, commodité et honneur du dit vicomte, et de n'y recevoir que ses vrais et fidèles sujets; en conséquence, le sénéchal donna mandement, le 20 novembre 1373, à Adhémar de Bary, damoiseau, et à Aimery Rampons, capitaine de Saint-Mathieu (ou Sa Mathie) (10), de mettre le dit de Vigier en possession d'iceluy lieu.

Archives de la vicomté de Rochechouart, liasse P.

 

 

1375.

Noble et puissant homme, messire Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, fit un accord au nom de noble dame, madame Marie de Javerlhac, sa femme, avec Brunet de Grassac, damoiseau, et Almode Grougier, sa femme, auxquels il céda une maison et jardin à Javerlhac, moyennint qu'ils cédèrent à la dame Marie leurs droits sur une rente de 13 septiers de froment et 16 septiers de vin doux.

Par acte passé le 9 de juin 1375.

Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Pièces historiques.

 

 

1375.

Noble et puissant homme, messire Louis, vicomte de Rochechouart, chevalier, chambellan du Roy, notifia à Jean de Rochechouart, son fils, au prieur de Notre-Dame-des-Sales, et aux consuls de Rochechouart, qu'en considération des services que son amé écuyer Guillaume de Pruhn avoit faits au Roy et à luy, il l'avoit institué et établi senéchal et capitaine de son chatel de Rochechouart.

Par lettres données le 17 may 1375; vidimées le pénultième de may 1375.

Archives de la vicomté de Rochechouart, carton Pièces historiques.

 

 

 

 

 

La rupture du traité de Brétigny et ses conséquences en Limousin : de l'appel des seigneurs gascons à la trêve de Bruges (1368-1377) / d'après des documents inédits, par Clément-Simon

 Histoire de la maison de Rochechouart De Louis Victor Léon comte de Rochechouart

 

Histoire généalogique des Païs-Bas, ou histoire de Cambray, et du ..., Volume 1 De Jean-Baptiste Le Carpentier

 

 

 

 

Septembre 1370, sac de Limoges par les soldats du Prince Noir (prince de Galles) <==

 

 

 


 

(1) Essais, I. Ier, chap, 1er.

(2) Annales de Limoges, p. 274; Froissart-Luce, t. VIII, p. 428.

(3) Archives de la maison de Rochechouart, dans le Trésor de Ville vieille. Bibliothèque Nationale, Mss.Cf. Histoire de la Maison de Rochechouart, t. II, p. 313.

(4) Chef-lieu de canton, arrondissement de Limoges.

(5) Froissart-Luce, t. VIII, p. 6.

(6) Hist. de la Maison de Rochechouart, t. II, p. 313. Comme ces deux routiers avaient été excommuniés à raison de leurs nombreux méfaits, le vicomte prit vis-à-vis d'eux l'engagement de faire lever l'excommunication par le Pape. If lui en coûta 1,000 florins d'or.

(7) Ibidem et Nobiliaire de Nadaud, t. IV, p. 48. Les nommés Pierre Amanion, Perrot Rebien et Niquebet Dosseran tenaient ces forts situés aux environs de Limoges. Le vicomte dut leur payer 1,100 livres pour les déloger.

(8) Fille du comte de Kent, oncle d'Edouard III. Après avoir cohabité, sous promesse de mariage, avec sir Thomas Holland, majordome du comte de Salisbury, elle épousa ce dernier. Molland fit casser ce mariage et la reprit. Veuve avec cinq enfants, elle convola en 1361 avec le prince son cousin, élevé avec elle et qui avait toujours été sous son charme. C'était, dit Froissart qui l'avait connue, « la plus belle dame d'Angleterre et la plus amoureuse » : et la plus riche, aurait-il pu ajouter, (Jeanne de Kent, par le colonel Babinet, dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1894, pp. 439-486).

(9) Froissart-Luce, t. VIII, pp. x, 9,10. Le prince ne revint pas en France et mourut en 1376.

(10). Ce nom est tellement mal écrit par le copiste, que je donne les deux versions. Saint-Mathieu est à trois lieues de Rochecbouart, tandis que je ne trouve pulle trace de Sa Mathie.

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