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PHystorique- Les Portes du Temps
23 juin 2022

1130-1131 Siège de ChâtelAillon - Guillaume X, duc d'Aquitaine contre Isembert, seigneur de Châtel-Aillon

1130-1131 Siège de ChâtelAillon - Guillaume X, duc d'Aquitaine contre Isembert, seigneur de Châtel-Aillon

Isembert succéda à Eble III vers 1100. Il possédait, outre la forteresse de Châtelaillon, les châteaux de Voutron au sud et de l’Ileau au nord.

Vers 1099, Isembert de Châtelaillon et sa mère Ivette, donnent dans leur marais, un droit de pacage aux moines de Saint-Jean d'Angély, aux conditions suivantes : « Tous les bestiaux de l'obédience d'Yve, de quelque espèce qu'il soient, pourront pâturer « ad finem usque sœculi» , sur tout le domaine, à partir d'Yve jusqu'au castrum de Voutron; mais si le prévôt ou son remplaçant s'aperçoivent que ces bestiaux aient causé quelque dégât dans les aires des salines ou les estiers, ils le montreront pacifiquement et avec bienveillance au moine qui le fera réparer sans qu'il soit besoin de recourir à la justice. Ce droit de pacage était acquis moyennant quarante solidi » (2).

Nous remarquerons aussi que la pêche au moins sur la côte du continent et des îles, n'était pas complètement libre pour les hommes qui en faisaient leur profession ou pour les particuliers.

Et lorsque Isembert de Châtelaillon fit don de l'île d'Aix aux moines de Cluny, il ne manqua pas de faire remarquer qu'il la leur donnait «totam ex integro liberam et quietam », de telle sorte que nul homme ne puisse, à marée basse, pêcher autour de la dite île, sans la permission des moines et à la condition de leur donner le tiers des poissons et des oiseaux qui seraient pris (3).

Vers 1107, Yvète de Châtelaillon et ses fils Isembert et Guillaume renoncent aux mauvaises coutumes qu'ils percevaient sur les salines de l'abbaye de Saint-Jean d'Angély, dans les marais d'Aytré, de Voutron et d'Angoulins et s'engagent à ne plus leur porter tort.

Nous allons faire connaître les clauses du traité.

Les seigneurs de Châtelaillon empruntaient du sel aux moines de Saint-Jean quand il était cher et le rendaient quand il était à vil prix, procédé peu honnête auquel ils renoncent solennellement. Ils accordent également que les moines pourront transporter leur sel, partout où ils voudront pour le vendre, en toute liberté, en imposant toutefois à leurs navires l'impôt du ritbagium; ils ajoutent que si les moines n'ont pas assez de sel pour charger complètement leurs navires, licence leur sera accordée d'en acheter-dans les salines de Châtelaillon pour compléter la cargaison, et de le transporter en n'importe quel lieu « reddita consuetudine » (4).

On le voit par ce document, les seigneurs de Châtelaillon laissent bien entamer légèrement leur monopole par les concessions qu'ils font à l'abbaye, mais leurs droits seigneuriaux sur le sel restent intacts, puisque les moines sont astreints à payer la coutume.

Les seigneurs et les abbés donnaient leurs salines en fief et permettaient même parfois à leurs hommes d'en construire de nouvelles et de les exploiter moyennant une redevance (5). Mais il semble bien que les tenanciers des salines ne pouvaient vendre leur sel sans l'autorisation du seigneur propriétaire et détenteur du monopole, qui atténuait parfois la rigueur de son droit, mais ne s'en dessaisissait jamais complètement (6).

Nous trouvons aussi les droits correspondant aux concessions de jouissance dans les forêts, les pâturages, les eaux. Aussi, quand un seigneur fait don d'une forêt à une -abbaye, ne manque-t-il pas de stipuler qu'il renonce à son droit de forestagium en faveur des concessionnaires (7).

 Nos cartulaires ne mentionnent guère tous ces droits que pour rappeler que les abbayes en étaient exemptes. Nous lisons, par exemple, que l'abbaye de Saintes pouvait prendre gratuitement dans la forêt de Baconais tout le bois dont elle pouvait avoir besoin pour n'importe quel usage (8).

Le droit de pacage dans les forêts ou dans les marais s'appelait, Paschariam, Paschevium, Pasquerium, Pasturalium, Pamagium, Pasnaticum ; les moines de Saint-Jean d'Angély percevaient ce droit dans un faubourg de leur ville (9).

Vers 1083, les moines de Baigne payaient le pasnagium pour leurs porcs dans les forêts de Guillaume Gardrat-qui les en exempta sans retour (10).

Parfois les seigneurs en accordant aux abbayes le droit de pacage gratuit sur leurs terres, leur concédaient aussi un emplacement pour bâtir des maisons destinées sans doute à abriter les bergers et comprenant des étables (11). Mais si souvent ils poussaient fort loin la libéralité et la complaisance, il arrivait aussi que, dans bien des cas, ils apportaient une restriction aux privilèges accordés. Ainsi nous voyons, vers 1081, Eble de Châtelaillon accorder le droit de pacage, « pascherium omnium bestiarum » aux moines de Saint-Jean d'Angély, dans le marais d'Yves, à la condition que ses tenanciers veuillent bien s'y prêter (12).

 

Vingt ans plus tard, Isembert II de Châtelaillon accorde ce même droit, « pasturalia » à tous les hommes qui habitent ou viendront habiter à Yves, mais en établissant que si leurs bestiaux causent quelque dégât dans les salines, le prévôt de Voutron leur appliquera l'ancienne coutume, « consuetudo antiqua servabitur in eis» (13).

Ce qui revient à dire que la gratuité du pacage leur sera retirée.

 

 

1114.  Isembert II de Châtelaillon, de l'avis de sa mère de sa femme et de ses hommes, restitue et donne à l'abbaye de Saint-Maixent la moitié du territoire de Mouillepied et le marais du même nom en expiation de ce que son père avait enlevé injustement à cette abbaye une partie des biens mentionnés dans l'acte (14)

Cum certa mors maneat omnibus et fixus modus moriendi et ut quaecumque secundum apostolum seminaverit homo, haec et metet, providere debet unusquisque fidelium que ei imperpetuum conveniant et qualia bonis et malis reservantur qua propter ego ISEMBERTUS dominus CASTRI ALIONIS recognoscens quedam in mea terra juris esse ecclesie sancti adjutoris Maxencii, et ipsa utique injuste ablata à patre meo, sub contradictione abbatorum et monacorum sancti Maxencii tractans mecum et cum consilio matris mee et uxoris virorumque meorum, reddidi ad ipsum locum quamdam partem et in manu domini Goffredi abbatis amore et absolucione et remedio patris mei et anime mee et matris uxorisque et omnium parentum meorum, et donavi sancto et abbati ipsi et servitoribus sancti Maxencü in perpetuum que sunt, scilicet medietatem de MULLEPE in exclusa, in revestitucione domorum, in ortis, in pratis, in cultis et in incultis, et in obsequiis sicut sunt quipta ab omni homine, et totum mariscum a prato prima ut ex illa ripa et ex nostra rippa à Calmundea usque ad silvulam Aimerici Clerembaudi videntibus et placitantibus testibus istis : scilicet mater mea, GUILLELMO NORMANNO, AIMERICO, UGONE priore de Atas, GOFFREDO AUDENANDO et multis aliis.

Hoc feci ego et mater mea ad Fontem-Lois et uxor mea in camera nostra cum hoc pargameno et cum crucibus nostris manibus firmavimus; convenienciam ab omnibus hominibus garire et servare et bona fide osculatus sum, postea veni in capitulum videntibus omnibus fratribus et pluribus lajcis sicut feceram et firmaveram et donaveram prius feci, et ipsam cartam manu mea super al tare majus posui, videntibus monachis et laicis inferius scriptis. S. IZEMBERTI, S. Julite matris ejus, S. Guillelmi Normann, S. Goffredi Audemant, S. AEline quando in camera sua feat crucem, S. GUILLELMI de PARTINIACO, Gaudim. Quando in capitulo venit Isembertus, testes sunt isti : Simon Esperons, Gauter Espérons, SIMON  de MAIREVENT, BOCARDUS de VOLVENT, filius GUILLELMI NORMANNI, Radulphus Visart, Johannes Galterius, Constancius Borellus, Petrus Garnaldus, Archimbaldus Aufret, et Johannes frater ejus, et frater ejus Rainaldus, Ranulfus Cotinus, Aimericus Cocul,  Danegius. Omnes isti et alii plures viderunt hoc donum facere in capitulo consedente abbate et omnibus monachis.

Primum donum ad Fontem Lois in manu domini Goffredi abbatis, videntîbus ROTBERTO monacho, UGONE tunc priore de Aias, Rainaldus Ivern, Stephano Bochet tunc obedienciorio laicis quoque Fulcaldo Cliente, Guiraldo de Pampro, Gauterio Boni, Joannes Boni, Gauterio Cino, Benedicto, RAINAUDO TALAMUNT et GUILLELMO frate ejus cum patre eorum Giraldo

Secundum donum quod factum est super altare majus viderunt omnes testes laici superius scripti et isti monachi Raimaldus Debolosa, Umbertus Fulco, Titbaudus, Joannes Goffredus et Ugo Armarius.

Facta est haec carta anno ab incarnacione Domini MCXIIII, indict. VII, Epacta XII, recnante Ludovico rege in Francia et Guillelmo consule in Aquitania, Rome présidente Pascali papa et PETRO Pictaviensi episcopo.

AIMERICUS, ISEMBERTUS, JULITA (15), GUILLELMO, GOFFREDUS AUDEMANT, AELINA

 

 

Nous expliquerons ici la charte qui consacre cette restitution; elle offre beaucoup d'intérêt :

« Comme ainsi soit que notre mort à tous est certaine et inévitable et que, selon l'Apôtre, l'homme récoltera à la fin ce qu'il aura semé, c'est le devoir des fidèles de regarder aux choses qui ne passent point, et de considérer la fin dernière des bonnes et des mauvaises actions.

« C'est pourquoi moi, Isembert, seigneur de Châtelaillon, reconnaissant que dans ma seigneurie plusieurs choses appartiennent à l'abbaye de Saint-Maixent, qui lui ont été injustement enlevées par mon père, malgré l'opposition en justice du couvent et des moines; du conseil de ma mère et de ma femme, et de « la cour de mes barons, j'en ai rendu une partie et l'ai, pour l'absolution de l'âme de mon père, le .salut de la mienne et de celles de ma mère, ma femme et de tous mes parents, remise entre les mains de l'abbé Geoffroy, en en faisant par son moyen à l'abbaye de Saint-Maixent donation entière et irrévocable.

 Sont comprises dans ladite donation : 1° La moitié de Mouille Pied, écluses, maisons, jardins, prés, terres cultivées et terres désertes, tailles et devoirs dus par les habitants; 2° le marais entier, à partir d'un de ses bords, du pré…. et de mon bord à  partir de la Salmondière jusqu'au bois d'Aimery de Clervaux.

 Témoins ma mère, Guillaume Normand, Aimeri, Hugues, prieur de Aias (Aix), Geoffroy Audemar et plusieurs autres.

Faite ladite donation avec ma mère et ma femme, à notre château à Font- Louis, signée de nos croix, et je m'engage à l'observer et la « faire observer inviolablement.

 Venu ensuite au chapitre, en présence des frères et de plusieurs laïques, j'ai confirmé ma donation, et j'en ai déposé la charte de ma main sur l'autel.

Présents les témoins qui ont souscrit : S. Isembert, S. Julite sa mère, S. Guillaume Normand, S. Geoffroy Audemar, S. Ariline, sa croix qu'elle a apposée chez elle; S. Guillaume de Parthenay.

Témoins présents : Simon Esperons, Gauthier Espérons, Simon de Mairevent, Bouchard de Vouvent fils de Guillaume le Normand, Raoul Wisart, J. Gauthier, Constant Borreau, Pierre Garneau, Archambaud Aufret, Jean son frère, Pierre Leucel et son frère Renaud, Ramnulfe Cotinus, Aimeri, Cogul; tous ceux-ci ont vu faire la donation en chapitre, l'abbé et le couvent siégeant.

 A la première donation faite à Font-Louis, à l'abbé Geoffroy, furent présents : Robert, moine; Hugues, prieur de l'île d'Aix; Renaud Ivern, Etienne Béchet, obediencier à Font-Louis; Gautier, Chauman son compagnon, Hugues Lécuyer, laïques; Fouchard, servant; Giraud de Pamproux, Gauthier, Jean Bon, G. Gibo, Benoit Renaud, Talmont et G. son frère, et Giraud leur père.

A la deuxième donation, faite sur l'autel, furent présents les laïques suscrits, plus les moines Rénaud de Toulouse, Humbert, Foulques Thibault, Jean Geoffroy et Hugues Lécuyer.

Faite ladite charte 1114, indiction VII, épacte XII.

Louis, roi de France; Guillaume, consul en Aquitaine; Pascal, pape de  Rome, et Pierre, évêque de Poitiers.

« Aimeri. Isembert. Julita. Guillaume. Geoffroy. Audemant. Aelina. »

Seings manuels des ci-dessus dont les croix sont ici mises de main propre.

 

La chronique de Richard rapporte que Guillaume, duc d'Aquitaine et comte du Poitou, assiégea en 1130 le Castrum Julii, proche la Rochelle, et que défendait Isambert, son possesseur.

Le père Arcère présente la ville comme une cité maritime d'une réelle importance : « Elle était un havre commode et exerçait un tel empire sur l'Atlantique, que les navires qui passaient devant son port, devaient abaisser leur pavillon en signe de soumission et de respect ».

G. Mathieu précise que l'oppidum gallo-romain, Castrum Allionis, devenu baronnie carolingienne, « était du IXe au XIe siècle le port principal de l'Aunis, entre les îles d'Aix, d'Oléron et de Ré, tandis que la mer baignait des golfes plus profonds à Aytré, Salles-sur-Mer et dans la Petite Flandre au nord de Rochefort ».

 

On apprécie la qualité de ces golfes grâce aux épisodes de la guerre livrée en 1130-1131 par Guillaume VIII comte de Poitou, contre Isambert, seigneur de Châtel-Aillon :

 L'an 1130, le désir de Guillaume X, duc d'Aquitaine de s'agrandir lui fit concevoir le dessein de s'emparer de Châtel-Aillon, place maritime à deux lieues, ou environ, de la Rochelle, et chef-lieu d'une partie au moins de l'Aunis.

Le seigneur qui en était possesseur alors, se nommait Isambert, et portait le titre de prince. (Besli le surnomme le Pacifique, et dit qu'il était le quatrième de son nom.)

Guillaume, voulant lui ôter les moyens de se défendre, attire à sa cour les seigneurs qui relevaient d'Isambert, et, les ayant en son pouvoir, il part aussitôt avec une armée qu'il avait toute prête, et vient subitement investir la ville de Châtel-Aillon par terre, tandis qu'une flotte, qu'il avait fait équiper, arrive pour, achever de la bloquer par mer.

Isambert, quoique surpris, ne laisse pas de se mettre en état de défense, et fait tête à l'ennemi depuis le 11 août jusqu'au commencement de décembre.

Il l'eût même fait plus longtemps, si ses gens l'eussent mieux secondé.

Mais s'apercevant à la fin qu'il était trahi par les principaux d'entre eux, il prit le parti de rendre la place.

Le duc, non coutent de cette usurpation, lui demande encore le château de Lisleau, situé à deux milles de Châtel-Aillon. (château fort l'Isleau à Saint-Sulpice-d’Arnoult,)

Isambert l'ayant refusé, va se renfermer dans l'Oppidum Liletto réputé imprenable en raison de sa situation au milieu des marais qui formaient alors une véritable mer; cette situation de l'île fortifiée permit à Isambert de résister à un nouveau siège d'une année entière.

Mais les vivres lui manquant, il fallut enfin capituler, Isambert convient de rendre le château avec toute la province, à condition d'en partager les revenus avec le duc : ce qui fut exécuté.

Le donjon, oppidum liletti, fut rasé par Guillaume, duc d'Aquitaine. (16)

 

L'île de Rhé, que possédait également Isambert, ne fut point comprise dans cette capitulation, et lui resta en propriété.

 S'y étant retiré, il y finit ses jours, et fut enterré dans le parvis de l'église de Saint-Martin de l'île d'Aix, qu'Isambert, son aïeul, avait donnée à l'ordre de Cluni.

C'est ainsi, dit Richard de Cluni, que le duc Guillaume se rendit maître par violence d'une belle province, sur laquelle il n'avait aucun droit.

Richard ajoute que la cause de tout le mal fut Aliène, femme d'Isambert, l'une des plus méchantes de son tems : Hujus miserioe caput et initium fuit Aliena, uxor domini Isamberti, quoniam una de filiabus Belial ab omnibus dicebatur. (Bouquet, tom. XII, p. 419-)

Besli tranche en deux mots cette expédition, et se trompe ; 1°. en la rapportant à l'an 1117; 2°. en nommant Ameline la femme d'Isambert.

Cet épisode de la lutte livre un repère important de l'évolution des rivages et permet de conclure qu'à l'époque antique, les eaux marines baignaient le pied des collines de Salles-sur-Mer et de Saint-Vivien.

Le marais qui a remplacé le golfe de Salles, constate G. Mathieu, « a son sol formé de bri et de cordons littoraux sableux avec couches de galets et coquilles identiques à la faune actuelle ».

Il découle de ces faits qu'au temps de Sidoine Apollinaire, le site de Châtel-Aillon devait constituer une base stratégique de premier ordre au double point de vue naval et terrestre.

G. Mathieu situe deux ports anciens à Châtelaillon : l'un, sur l'emplacement de la Grande Mare du Cornard, en avant de la cité; l'autre, dans la rade de Port Punay, en arrière.

Ces ports devaient avoir des destinations différentes, la flotte affectée à la défense des côtes basant en avant de la cité, prête à intervenir en pleine mer, tandis que la flotte de commerce, fluviale ou maritime, mouillait en arrière, dans les anses abritées. On peut aussi penser que la rade de Port-Punay était aménagée pour la construction ou la réparation des vaisseaux.

Il est alors permis de considérer que le centre d'Oléron et la cité maritime fortifiée de Châtel-Aillon constituaient à l'époque antique les bases essentielles de la défense des côtes en avant des golfes de l'Aunis et de la Saintonge et que le Portus Santonum devait être en arrière de ce front principal de défense, donc au sud de l'île d'Aix.

Dans ces conditions, le Promontorium Santonum que Ptolémée (II, 7, 2) situe au nord du Portus serait soit la Pointe de Chassiron (Oléron), soit la Pointe des Baleines (Ré), ces deux caps limitant à l'ouest la mer des Santons.

 

Il est certain en effet que, la ruine de Châtelaillon, prise et en partie démolie par Guillaume, comte de Poitiers, fut la cause principale de l'accroissement et de la prospérité de La Rochelle qui, à l'époque du siège qui abattit la ville voisine, n'était encore qu'une simple petite bourgade (17).

 Il était indispensable que les habitants de Châtelaillon, après la ruine et le pillage de leur ville, cherchassent un nouveau séjour.

 La Rochelle était trop près d'eux pour qu'ils ignorassent que sa position était favorable au commerce et que son havre naturel offrait un abri sur aux embarcations de trafic ou de pèche, ils vinrent donc demander à la bourgade de Cougnes (18), le calme, la sécurité et le bien-être qui leur faisaient défaut.

La ville et la forteresse de Chastelaillon s'étant ruinées avec le temps, le dit bourg et village de La Rochelle étant reconnu un lieu de bonne situation, agréable et de facile accès pour y entrer et sortir, commença à se fortifier de maisons, familles et habitants. (A. BARBOT, Invent. des tit. et privil. I, 15).

 

 

 

L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur. Tome 10 / , par le moyen d'une table chronologique... Par un religieux de la congrégation de Saint-Maur, réimprimé... et continué... par M. de Saint-Allais

 

 

Les premiers seigneurs de Châtel Aillon de l'an mil <==

==> La Rochelle, Église Notre-Dame-de-Cougnes - don d’Isambert de Châtelaillon aux moines de Cluny de l'île d'Aix 1067

==> Ile d’Aix, le prieuré Saint-Martin et le moine de Cluny Richardus Pictaviensis

 


(1) Car t. de Saint-Jean d'Angély, t., 11,. 15,

(2) Cart. de Saint-Jean d'Angély, t. 11, . cccctxvil, 127.

(3) Arch. de l'Orat., ap. ARCÈRE. Hist. de La. Roch., preuves, 636.

(4) Cart . de Saint-Jean d'Angély, t. II, CCCCXCII, 158-159.

(5) Cart. Saint. de Vend., XLVIII, 83.

(6) Cart. de Saintes, ccm, 131.

(7) Cart. de Saint-Jean d'Angély, t.I, vm, 29.

(8) Cart. de Saintes, i, 3.

(9) Cart. de Saint-Jean d'Angély, t. 1, x, 31.

(10) Cart. de Baigne, CCCLV, 151.

(11) Cart. Saint, de Vend., LXXV, 119.

(12) Cart. de Saint-Jean d'Angély, t. II, CCCXLVI, 12.

(13) Cart. de Saint-Jean dangély, t. II, ccccxcv, 162-63.

(14) Cette charte est publiée d'après la copie prise par M. Beauchet-Filleau sur l'orirginal déposé aux archives du département des Deux-Sèvres. Au dos est écrit de la même main, ou d'une main contemporaine CARTA  de MULLEPE et marisco. T. LXXll.

(15) Ainsi que je l'ai fait observer dans mes Recherches sur les seigneurs de Châtelaillon (loco citato, p. 409), le nom d'Ivelte est écrit indifféremment Ivita, Vieta, Lueta, Julita et même Judit.

(16) Dans la même commune existait autrefois, sur le bord de la mer, la commanderie de Sécheboue, appartenant à l'ordre de Malthe le prieuré de SL-Jean-du-Sable, prioratus Sancti Johannis de Sabulo,  annexé à la pitancerie de l'abbaye de St. -Jean-d'Angely et le prieuré de l'Isleau, Beata Maria de lilletto,  dépendant du chapitre de Tulle.

 (17) Tant que Chastelaillon a subsisté, le fonds et le lieu auquel dans son commencement La Rochelle a été bastie n'a été qu'un simple bourg ou village habité de pauvres pécheurs, gens de labeur et commun peuple.

 (18) COPNIA. Cougnes est le nom du hameau qui fut le berceau de la Rochelle, (Cart de Saint-Cyprien, No 522, p. 316

 

 

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