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PHystorique- Les Portes du Temps
1 juin 2021

29 décembre 1170, meurtre de Thomas Becket archevêque de la cathédrale de Cantorbéry

29 décembre 1170, meurtre de Thomas Becket archevêque de la cathédrale de Cantorbéry

 La Cour se tenait à Bur cette année-là 1170 pour les fêtes de Noël. (Bened. Petroburg., Recueil des Historiens de France, t. XIII, p. 145.)

Le roi Henri y était avec la reine Eléonore et ses fils, Richard Coeur de Lion, Geoffroy duc de Bretagne et Jean sans Terre. Son fils ainé, le jeune roi Henri, était resté en Angleterre.

Cette époque de Noël réunissait d'ordinaire une Cour nombreuse dans un des châteaux royaux, et Bur était souvent celui que l'on préférait à cause de la belle forêt qui l'avoisinait et de la proximité des côtes qui permettait de fréquentes communications avec l'Angleterre.

Cette fois les fêtes étaient attristées par l'humeur sombre du roi, qui était contrarié de ce que l'archevêque de Cantorbéry, malgré toutes ses instances, refusait d'absoudre les évêques d'Angleterre.

 Sur ces entrefaites, arrivèrent à Bur l'archevêque d’York et les évêques de Londres et de Salisbury, qui se jetant aux pieds du Roi : « Nous vous implorons, lui dirent-ils, pour la royauté, pour le sacerdoce, pour votre repos, pour le nôtre. Cet homme met l'Angleterre en feu; il marche avec des troupes de cavaliers et de piétons armés, devant et derrière lui, rôdant autour des forteresses et cherchant à se les faire ouvrir. » « Mais si vous êtes tous excommuniés pour avoir assisté au couronnement de mon fils, je devrais l'être moi-même, » s'écria le Roi. Et il fut pris alors d'un accès de colère difficile à décrire. (Hist. quadripartita, lib. III, cap. VIII.)

Guernes écrit (Strophes 1020-1021) :

la chambre de Bur a estrange destinée ;
Mainte dure novele a sovent escultée :
Rainilz i fu Harald par serement donée,
L’ost d’Engleterre i fu del Bastart afiée,
E la mort saint Thomas afiée e jurée.


Tut li mielz de la curt se sunt entrafié
De faire e de furnir cele grant cruelté,
Mais en mun livre n’erent ne escrit ne nomé :
Quant par amendement lur ad Deus pardoné
N’erent par mun escrit el siècle vergundé

Tant furent espiré del felun susduiant

Tut li mielz de la curt e tut li plus vaillant

LA VIE DE SAINT THOMAS LE MARTYR GUERNES DE PONT-SAINTE-MAXENCE POÈME HISTORIQUE DU XIIe SIÈCLE (1172-1174)

 

 

Il dit qu'il était bien malheureux d'avoir nourri auprès de lui tant d'hommes lâches, dont pas un seul ne voudrait venger ses injures (1).

 Ce propos inconsidéré, causé par l'émotion de plaintes très-exagérées, fut recueilli par quatre chevaliers qui, la nuit de Noël (qui tombait cette année-là un vendredi), firent le serment de venger le Roi, et s'esquivèrent en silence le jour même de la fête.

 

Ce fut de Bur-le-Roi que sortirent donc les quatre acteurs de ce drame sanglant. Ils gagnèrent promptement le bord de la mer, ils embarquent dans un bateau et après une heureuse traversée, ils débarquèrent à Douvres. On sait que cinq jours après, Thomas Becket tombait martyrisé sous leurs coups le 29 décembre 1170 (2).

 

Le roi, ne se connaissant plus, s'écria : « Quoi ! un homme qui a mangé mon pain, un misérable qui est venu à ma cour sur un cheval boiteux, foulera aux pieds la royauté! le voilà qui triomphe, et qui s'assoit sur mon trône! et pas un des lâches que je nourris n'aura le coeur de me débarrasser de ce prêtre (3) ! »

C'était la seconde fois que ces paroles homicides sortaient de sa bouche, mais alors, elles n'en tombèrent pas en vain.

Quatre des chevaliers de Henri se crurent déshonorés s'ils laissaient impuni l'outrage fait à leur seigneur. Telle était la force du lien féodal, telle la vertu du serment réciproque que se prêtaient l'un à l'autre le seigneur et le vassal.

C'étaient quatre chevaliers d'une bonne noblesse, renommés à la guerre, et des plus familiers de ceux qui approchaient du Roi ; ils s'appelaient Guillaume de Traci, Hugues de Morville, Richard Breton et Reginald, fils d'Ours. Ou Fitz- Urse

 

 Les quatre n'attendirent pas la décision des juges que le roi avait commis pour faire le procès à Becket. Leur honneur était compromis, s'il mourait autrement que de leur main.

Ils arrivèrent sur les côtes anglaises, Renouf de Broc leur amena un grand nombre de soldats. « Voilà donc que le cinquième jour après Noël, comme l'archevêque était vers onze heures dans sa chambre et que quelques: clercs et moines y traitaient d'affaires avec lui, entrèrent les quatre satellites.

 Salués par ceux qui étaient assis près de la porte, ils leur rendent le salut, mais à voix basse, et parviennent jusqu'à l'archevêque; ils s'asseoient à terre devant ses pieds, sans le saluer ni en leur nom, ni au nom du roi. Ils se tenaient en silence; le Christ du Seigneur se taisait aussi 1. »

Enfin Renaud-fils-d'Ours prit la parole : « Nous t'apportons d'outre-mer des ordres du roi. Nous voulons savoir si tu aimes mieux les entendre en public ou en particulier. »

Le saint fit sortir les siens ; mais celui qui gardait la porte, la laissa ouverte, pour que du dehors on pût tout Voir. Quand Renaud lui eut communiqué les ordres, et qu'il vit bien qu'il n'avait rien de pacifique à attendre, il fit rentrer tout le monde, et leur dit.: « Seigneurs, vous pouvez parler devant ceux-ci (4). »

Les Normands prétendirent alors que le roi Henri lui envoyait l'ordre de faire serment au jeune roi, et lui reprochèrent d'être coupable de lèse-majesté. Ils auraient voulu le prendre subtilement par ses paroles, et à chaque instant, ils s'embarrassaient dans les leurs.

Ils l'accusaient encore de vouloir se faire roi d'Angleterre; puis, saisissant à tout hasard un mot de l'archevêque, ils s'écrièrent : « Comment, vous accusez le roi de perfidie? Vous, nous menacez, vous voulez encore nous excommunier tous? »

Et l'un d'eux ajouta: « Dieu me garde ! il ne le fera jamais, voilà déjà trop de gens qu'il a jetés dans les liens de l'anathème. » Ils se levèrent alors en furieux, agitant leurs bras et tordant leurs gants (5).

 Puis s'adressant aux assistans, ils leur dirent : « Au nom du roi, vous nous répondez de cet homme, pour le représenter en temps et lieu. «

— « Eh! quoi ! dit l'archevêque, croiriez-vous que je veux m'échapper? je ne fuirais, ni pour le roi, ni pour aucun homme vivant. »

— « Tu as raison, dit l'un des Normands, Dieu aidant, tu n'échapperas pas (6). »

L'archevêque rappela en vain Hugues de Morville, le plus noble d'entre eux, et celui qui semblait devoir être le plus raisonnable (7). Mais ils ne l'écoutarent pas, et partirent en tumulte, avec de grandes menaces.

La porte fut fermée aussitôt derrière les conjurés; Renaud s'arma dans l'avant-cour, et prenant une hache des mains d'un charpentier qui travaillait, il frappa contre la porte pour l'ouvrir ou la briser. Les gens de la maison, entendant les coups de hache, supplièrent le primat de se réfugier dans l'église, qui communiquait à son appartement par un cloître ou une galerie; il ne voulut point, et on allait l'y entraîner de force, quand un des assistants fit remarquer que l'heure de vêpres avait sonné. « Puisque c'est l'heure de mon devoir, j'irai à l'église, » dit l'archevêque, et faisant porter sa croix devant lui, il traversa le cloître à pas lents, puis marcha vers le grand autel, séparé de la nef par une grille entr'ouverte.

Quand il entra dans l'église, il vit les clercs en rumeur qui fermaient les verrous des portes : « Au nom de votre vœu d'obéissance, s'écria-t-il, nous, vous défendons de fermer la porte. Il ne convient pas de faire de l'église une bastille. » Puis il fit entrer ceux des siens qui étaient restés dehors.

A peine il avait le pied sur les marches de l'autel que Benaud-fils-d'Ours parut à l'autre bout de l'église revêtu de sa cotte de mailles, tenant à la main sa large épée à deux tranchants et criant :

« A moi, à moi, loyaux servans du roi ! » Les autres conjurés le suivirent de près, armés comme lui de la tête aux pieds et brandissant leurs épées. Les gens qui étaient avec le primat voulurent alors fermer la grille du choeur, lui-même le leur défendit et quitta l'autel pour les en empêcher ; ils le conjurèrent avec de grandes instances de se mettre en sûreté dans l'église souterraine ou de monter l'escalier par lequel, à travers beaucoup de détours, on arrivait au faîte de l'édifice.

Ces deux conseils furent repoussés aussi positivement que les premiers. Pendant ce temps, les hommes armés s'avançaient. Une voix cria : « Où est le traître ? » Becket ne répondit rien. « Où est l'archevêque? » — « Le voici, répondit Becket ; mais il n'y a pas de traître ici; que venez-vous faire dans la maison de Dieu avec un pareil vêtement? Quel est votre dessein? » — « Que tu meures. » — « Je m'y résigne; vous ne me verrez point fuir devant vos épées; mais au nom de Dieu tout-puissant, je vous défends de toucher à aucun de mes compagnons, clerc ou laïque, grand ou petit. »

 Dans ce moment il reçut par derrière un coup de plat d'épée entre les épaules, et celui qui le lui porta lui dit : « Fuis, ou tu es mort, » Il ne fit pas un mouvement; les hommes d'armes entreprirent de le tirer hors de l'église, se faisant scrupule de l'y tuer. Il se débattit contre eux, et déclara fermement qu'il ne sortirait point, et les contraindrait à exécuter sur la place même leurs intentions ou leurs ordres (8). — Et se tournant vers un autre 2 qu'il voyait arriver l'épée nue, il lui dit :

« Qu'est-ce donc, Renaud ? je t'ai comblé de bienfaits, et tu approches; de moi tout armé, dans l'église ? » Le meurtrier répondit : « Tu es mort. » — Puis il leva son épée, et d'un même coup de revers trancha la main d'un moine saxon appelé Edward Cryn, et blessa Becket à la tête. Un second coup, porté par un autre Normand, le renversa la face contre terre, et fut assené avec une telle violence que l'épée se brisa sur le pavé. Un homme d'armes, appelé Guillaume Mautrait, poussa du pied le cadavre immobile, en disant : « Qu'ainsi meure le traître qui a troublé le royaume et fait insurger les Anglais. »

Ils disaient en s'en allant : « Il a voulu être roi, et plus que roi; eh! bien, qu'il soit roi maintenant (9) » Et au milieu de ces bravades, ils n'étaient pas rassurés. L'un d'eux rentra dans l'église, pour voir s'il était bien mort ; il lui plongea encore son épée dans la tête , et fit jaillir la cervelle (10). Il ne pouvait le tuer assez à son gré.

C'est en effet une chose vivace que l'homme; il n'est pas facile de le détruire. Le délivres, du corps, le guérir de cette vie terrestre, c'est le purifier, l'orner et l'achever. Aucune parure ne lui va mieux que la mort. Un moment avant que les meurtriers n'eussent frappés, les partisans de Thomas étaient las et refroidis, le peuple doutait, Rome hésitait.

 

Dès qu'il eut été touché du fer, inauguré de son sang, couronné de son martyre; il se trouva d'un coup grandi dé Kenterbury jusqu'au ciel. « Il fut roi; » comme avaient dit les meurtriers, répétant, sans le savoir, le mot de la Passion.

Tout le monde fut d'accord sur lui, le peuple, les rois, le pape. Rome qui l'avait délaissé, le proclama saint et martyr.

Les Normands qui l'avaient tué, reçurent à Westminster les bulles de canonisation, pleins d'une componction hypocrite, et pleurant à chaudes larmes.

Au moment même du meurtre, lorsque les assassins pillèrent la maison épiscopale, et qu'ils trouvèrent dans les habits de l'archevêque les rudes cilices dont il mortifiait sa chair, ils furent consternés; ils se disaient tout bas, comme le centurion de l'évangile : « Véritablement, cet, homme était un juste (11).

Dans les récits de sa mort tout le peuple s'accordait à dire que jamais martyr n'avait reproduit plus complétement la Passion du Sauveur. S'il y avait des différences, on les mettait à l'avantage de Thomas. « Le Christ, dit un contemporain, a été mis à mort hors de la ville dans un lieu profane et dans un jour que les; Juifs ne tenaient pas pour sacré; Thomas a péri dans l'église même, et dans la semaine de Noël, le jour des Saints-Innocens. »

Pendant ce temps, le roi avait quitté Bur pour se rendre à Argentan, et c'est là qu'il apprit le meurtre de l'archevêque. (Recueil des Historiens de France, t. XIII, p. 145.)

A cette nouvelle, son désespoir fut aussi violent que l'avait été sa colère. L'horreur du forfait qu'il paraissait avoir ordonné, les conséquences désastreuses qui se dressaient déjà devant lui, envahirent son esprit; pendant cinq semaines il ferma sa porte à tout le monde.

 Cependant le pape, pressé par le roi de France, par les comtes de Blois et de Champagne, par l'archevêque de Sens, annonçait son intention de lancer l'excommunication contre lui et l'interdit sur le royaume.

LETTRE DE LOUIS VII, ROI DE FRANCE, AU PAPE ALEXANDRE III,

Sur la mort de Thomas Becket. (Bibliothèque Cottonienne, Faustina, B. 1. —Bréq. t. LXIII.)

A notre Seigneur et très saint père ALEXANDRE, par la grâce de Dieu au Souverain Pontife Louis, roi des Francs, salut et révérence due.

 

Le fils qui déshonore sa mère, déroge à la loi de la piété humaine, et ne se souvient pas non plus du bienfait du Créateur, qui ne s'attriste pas de la disgrâce infligée au Saint-Siège. Mais il est plus spécial d'être compatissant, et la nouveauté de la cruauté inouïe incite à la nouveauté de la douleur, dans la mesure où, (pour) la malice de Dieu s'élevant contre le sacré (saint) de Dieu, il a enfoncé son épée dans l'orphelin du Christ, et la bougie de Cantorbéry. Il a tué l'église pas si cruellement et indécemment. C'est pourquoi la race de la justice est délicieusement excitée, l'épée de Pierre est mise à nu pour la vengeance du Cantorbéry. Martyr, parce que son sang crie pour l'Église universelle, ne se plaignant pas de vengeance ni pour lui-même ni pour toute l'Église. Voici, au tombeau des prétendants, comme cela nous a été rapporté, la gloire divine se révèle dans les miracles, et divinement révélée, là où repose l'humanité, pour le nom de laquelle il a combattu. Mais les porteurs des présents, privés de leur père, proclameront l'ordre de votre piété ; Prêtez donc une oreille très douce au témoignage de la vérité, et croyez à cette affaire et aux autres comme à nous-mêmes. Adieu. (A)

Les envoyés de Henri II parvinrent à grand'peine à obtenir un délai que le roi employa, sanctifia pour ainsi dire, en menant contre les Irlandais une expédition qui avait un caractère presque religieux. Il put alors, au printemps suivant, affronter l'arrivée des légats du pape, qu'il aima mieux aller rencontrer hors d'Angleterre, dans Avranches.

 Là il jura qu'il n'avait pas souhaité la mort du prélat; il promit de rendre au siège de Cantorbéry tous les biens confisqués, d'envoyer de l'argent aux Templiers pour la défense du tombeau du Christ, de partir lui-même pour la croisade; Pour garder l’appui de son peuple, le roi abroge les seize articles de Clarendon et fait amende honorable sur la tombe de Thomas Becket. Le jeune Henri fut couronné de nouveau, cette fois avec sa femme (1171).

En 1171, Henri le Jeune, ce jeune prince vint passer les fêtes de Noël et tint sa cour plénière, dans son château de Bures, à Noron-la-Poterie.

Comme c'était, pour la première fois, qu'il la tenait, en Normandie, il voulut qu'elle fût solennelle et des plus brillantes.

Le duc de Bretagne y assista; il y invita des évêques, des abbés, des comtes et des barons, et pour donner une idée de la multitude de gens qui s'y assemblèrent, Robert du Mont, historien contemporain, raconte que Guillaume de Saint-Jean, procureur ou sénéchal de Normandie, et Guillaume fils d’Haymon (Fitz-Hamon), sénéchal de Bretagne, qui avait accompagné à Bur le duc Geoffroy, mangeaient dans la même chambre.

Ils eurent l'idée d'empêcher aucun chevalier de manger dans cette chambre, s'il ne s'appelait Guillaume, et ayant renvoyé tous les autres, ils restèrent encore cent dix, sans compter ceux du même nom qui étaient à la table du Roi. (Robert du Mont, Hist. de Fr., t. XIII, p. 315).

Le prince, suivant l'usage, fit de magnifiques présents à ses convives.

Le 27 août 1172, dans la cathédrale de Winchester, a lieu un second couronnement, à la demande de Louis VII, durant lequel Marguerite est couronnée reine d'Angleterre.

Ce mariage l'avait rapproché de la Cour de France, et l'impatience de porter le titre de roi sans en exercer les droits lui avait souvent fait prendre les armes contre le monarque son père.

Il entraina même quelquefois ses frères dans sa révolte, qui, soutenue par les Français, causa bien des peines et des amertumes au roi d'Angleterre.

On désignait celui-ci sous le nom de Vieil-Henri, quoiqu'il n'eût pas alors plus de quarante-cinq ans, pour le distinguer de son fils, connu aussi sous le nom de Court-Mantel, parce qu'il avait à la Cour d'Angleterre réformé l'usage des habits longs, et qu'à la mode de France, il portait et faisait porter à ses officiers un manteau qui ne venait qu'à mi-jambes, au lieu du manteau à l'anglaise qui descendait jusqu'aux talons.

Le même auteur (loc. cit., p. 318) note encore le séjour d'Henri II à Bur pour les fêtes de Noël 1173.

Il se pourrait que ce fût cette année-là et pendant ce séjour que ce Roi donna aux religieux du prieuré de Saint-Nicolas de la maladerie de Bayeux, la charte de confirmation des biens que leur avait aumônés son aïeul Guillaume le Conquérant.

 Cette charte, la première inscrite dans le cartulaire de ce prieuré, est datée de Bur (apud Burum), et est signée par les personnages considérables qui s'y trouvaient alors, c'étaient Henri, évêque de Bayeux, Robert d'Estouteville (mort en 1185, suivant la chronique de Fécamp), Roger Bacon et son frère Philippe de Colombières, Alvrede de Vaaci, Guillaume de Soliers, seigneur de Cordillon, Guillaume Mallet, Jehan de Soligny, Roger Wac, frère du fondateur de l'abbaye de Longues, Hamon Pincerna ou le Bouteiller, seigneur de Manvieu et bailli du Bessin (12).

 Une des nombreuses réconciliations entre le père et le fils eut lieu à Bur, en 1175.

Voici comment la raconte Benoit de Peterborough, chroniqueur contemporain (Recueil des hist. de Fr., t. XIII, p. 162).

« Après la mi-carême, le roi d'Angleterre revint en Normandie. Étant à Caen, il manda à son fils Henri, qui résidait à Rouen, de venir vite le rejoindre pour retourner ensemble en Angleterre.

Mais le jeune roi refusa. Le roi de France lui faisait dire que si son père le tenait une fois en Angleterre, il le ferait mettre en prison, et c'est ce qui l'empêchait de se rendre à ses ordres.

Mais le roi d'Angleterre lui envoya courrier sur courrier, et lui fit tant d'instances de la manière la plus douce et la plus affectueuse, que son fils, déposant toute crainte, alla le rejoindre à Bur.

Là, devant l'archevêque de Rouen, l'évêque de Bayeux, le comte Guillaume de Mandeville (c'était le comte d’Essex et d’Aumale; voy. M. Léopold Delisle, introd. p. 15 et suiv. Mém. des Ant. de Norm., « t. XVI), le connétable Richard du Hommet et beaucoup d'autres grands seigneurs, il se jeta aux pieds du Roi et lui demanda en larmes de recevoir son hommage, comme il l'avait reçu de ses frères, lui disant que si le Roi le lui refusait, il ne pourrait croire qu'il l'aimât.

 Le Roi, touché par ses larmes et les prières des assistants, reçut son hommage a et le renvoya avec un message pour le roi de France.

 De Bur, Henri II se rendit à Valognes, où il résida quelques jours, et de là, il alla à Cherbourg. Son fils l'y retrouva la veille de Pâques.

 Après les fêtes, ils retournèrent ensemble à Caen,  en allant au- devant de Philippe comte de Flandres, qui voulait les voir avant de partir pour Jérusalem (13). »

 

 Pâques avait lieu cette année-là le 13 avril ; étant à Bur le mardi 1er du mois, le jeune Roi fit assez promptement son voyage à la Cour de France, puisqu'il était de retour à Cherbourg le samedi 12.

Ce fut en sa présence que la lettre suivante de son père fut lue à Westminster, le 20 mai.

Si l'histoire ne nous a plus conservé le souvenir d'événements et de cérémonies aussi remarquables accomplis à Bur, pendant les dernières années de domination des Plantagenets en Normandie, on retrouve cependant toujours les traces de leur séjour dans cette résidence où ils aimaient à passer le jour de Noël qui, d'après une coutume encore en usage en Angleterre, était fêté comme le premier jour de l’année.

 Henricus Rex, pater Regis, fidelibus suis salutem. Gratias ago Deo omnipotenti et omnibus sanctis, quorum gratia, licet non de meis meritis, supra id quod credi posset, me visitavit et exhilaravit.

Venit ad me filius meus Rex H. apud Burum, et die martis proxima ante Ramos palmarum, cum archiepiscopo Rotomagensi, et Bajocensi et Abrincensi et Redonensi Episcopis, et cum Comitibus et Baronibus et fidelibus meis quamplurimis, cum multa lacrymarum effusione et singultis multis prostravit se ante pedes meos, misericordiam postulans cum humilitate, et veniam de his quæ commiserat erga me ante guerram, et in guerra et post guerram, ut paterna ei pietate condona. rem.…..Ego autem motus pietate, et intelligens eum ex corde loqui..... iram ei remisi et indignationem meam, et penitus eum in gratiam paternam admisi, suscepto ab eo homagio et sacramento super sanctas reliquias appositas, quod fidem mihi servabit contra omnes homines, et concilio meo in omnibus agendis suis de cætero adquiescet; et quod hominibus meis et suis, qui mihi servierunt in guerra ista, nec malum inde perquiret, quamdiu vixerit (a), sed eos honorabit et promovebit, sicut fideles meos et suos ; et quod de concilio meo totam domum suam et totum statum suum ordinabit, et de cætero in omnibus operabitur.

De hoc autem dedit mihi plegios et fidejussores R. Rotomagensem Archiepiscopum, H. Bajocensem, R. Abrincensem (b), S. Redonensem Episcopos, et Comitem Willermum de Mandevilla, et Barones meos quamplurimos qui præsenles erant.

Promisit autem confidentes, quod de eodem daturus est mihi fidejussores dominum Regem Francorum, Comitem Flandrensem, et Ricardum fratrem suum et Gaufridum, Comitem Henricum, Comitem Theobaldum, Archiepiscopum Cantuariensem et Eboracensem, Episcopos, Comites et Barones citra mare et ultra mare, ea conditione quod si a prædicta conventione (quod absit) exierit, mecum contra eum unanimiter stabunt, et nullum ei auxilium vel concilium, nisi ad me revertendi, præstabunt

 

C'est dans les rôles de l'Échiquier des Comptes, que nous pouvons constater les frais et les dépenses qu'entraînaient ces séjours.

Ainsi, en 1180, Néel de Montbray payait 25 livres une livraison de mille chênes que Guillaume Fitz-Jean avait achetés pour les édifices du Roi à Bur.

Les deux chapelains des deux chapelles recevaient une gratification de 18 livres 5 sols, et cette gratification était renouvelée en 1195 et 1198.

Le Roi envoyait à Bur des provisions de vin d'Angers, et par son ordre, en 1180, on payait 6 livres 3 sols 9 deniers, pour la nourriture d'oies venues d'Angleterre, dont soixante avaient été conduites à Argentan et soixante à Bur.

Nous avons vu plus haut qu'en 1184, le Roi avait fait lambrisser la chapelle Saint-Nicolas. En 1195, Hamon Pincerna, bailli du Bessin, rendait compte de 24 livres 6 sols 2 deniers, employés par ordre du Roi à réparer les maisons de Bur, leurs portes, les palissades du parc, les haies et à faire des boxes pour les bestiaux. Et pour faire ces palissades, Herbert, clerc de Chambois, payait 73 livres 10 sols, 349 perches de palis coupées dans le parc de Néhou.

Dans cette même année 1195, Robert de Grocès, gardien des châteaux de Bayeux et de Bur, recevait 40 livres par an.

Nous mettons en note tous ces passages des Rôles Normands, si utiles, si curieux, et dont la publication fait honneur à la Société des Antiquaires de Normandie (14).

Tous ces comptes prouvent que le roi Henri II venait souvent à Bur.

Il y était lorsqu'il confirma la charte de fondation de l'abbaye de Longues. Cette abbaye avait été fondée par Hugues Wac en 1168.

 La charte confirmative du roi Henri II a été donnée apud Burum ; mais elle ne porte pas de date. (Léchaudé-d'Anisy, t. II, p. 40.) Comme elle est attestée par Henri, évêque de Bayeux (1164-1205); Guillaume de Tournebu, évêque de Coutances (1179– 1202); Jean, évêque d'Evreux (1181-1192); Pierre, abbé de Saint-Etienne de Caen (1179–1193); Martin, abbé de Cérisy (1167–1189), elle ne peut être antérieure à l'année 1181, première année de l'épiscopat de Jean d'Evreux, ni postérieure à 1189, année de la mort du Roi et de l'abbé de Cérisy; les Bénédictins la mettent circa 1185, ce qui peut parfaitement convenir à un des derniers séjours de Henri II à Bur.

 Il y était entouré comme de coutume de grands seigneurs, car cette même charte est encore attestée par le connétable Guillaume du Hommet, le sénéchal Guillaume, fils de Raoul; Hugues de Cressy, Thomas Bardulf, Guillaume et Jean de la Mare, et Hamon le Bouteiller.

 

Le roi Henri II (15) était mort à Chinon, le 6 juillet 1189, sa veuve, Eléonore d’Aquitaine fixa sa résidence au château d’Argenton et y reçut les fréquentes visites de Richard Cœur de Lion, son fils préféré et successeur du roi.

Richard fut couronné roi d’Angletrre à Londres en l’abbaye de Westminster le 3 septembre suivant, mais ce fut à Bur qu'il passa les fêtes de Noël et qu'il y tint sa Cour pour la première fois avec les primats de son royaume.

Ce fut de là qu'il partit pour aller trouver le roi de France, Philippe-Auguste, au gué de Plessis Saint Rémy, près de Nonancourt (16)  et y signer avec lui, le 30 décembre, le traité de paix qui précéda leur départ pour l'Orient. (Recueil des Historiens de France, 1. XVII, p. 498.)

 

Le sénéchal Guillaume, fils de Raoul, homme ferme et très capable, gouverna le duché de Normandie pendant l'expédition de Richard-Cour-de-Lion en Orient, et pendant la prison de ce prince en Allemagne (1190-1194), il souscrivit à Rouen, le 17 octobre 1197, la charte de roi concernant l'échange qu'il fit avec l'archevêque Gautier. (Rec. des Hist., t. XVII, p. 581), et mourut en 1200.

Eodem anno (1200) obiil Villelmus filius Rodulphi, senescallus Normanniæ , cui successil Garinus de Clapium senescallus. (Continuatio appendicis Roberti de Monte, Historiens de France , t. XVIII, p. 341.)

Il serait bien à désirer que l'on put établir la suite des sénéchaux de Normandie, dont les fonctions très-importantes n'étaient pas héréditaires.

 

Après la mort de son frère, arrivée devant Chalus le 6 avril 1199, le roi Jean sans Terre se fit couronner dès le 27 mai dans l'église de Westminster, et, à l'exemple de ses prédécesseurs, il célébra avec pompe les fêtes de Noël à Bur (Roger de Hoveden, Hist. de Fr., t. XVII, p. 601).

Il y était encore le 30 janvier 1200. Par une charte, datée de ce lieu et de ce jour, il accorde à Guillaume de Fougères pour son hommage et service « toute la terre qui est appelée le Busc de nos domaines dans la paroisse de Villechien (arrondissement de Mortain), pour que lui et ses héritiers la tiennent de nous et de nos hoirs par le don d'un faucon tous les ans à la Saint-Michel. »

Cette charte a pour témoins Guillaume Maréchal, comte de Pembroke; Guillaume, comte de Salisbury; Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou; Raoul de Mauléon, sénéchal de Poitou ; Rogo de Sassey; Geoffroy de la Celle; Robert de Turnham, etc. (Stapleton, t. II, p. 248).

On voit que le roi Jean avait une nombreuse Cour autour de lui.

Ce Roi, par une lettre datée d'Angers, le 20 juin de cette même année 1200, ordonne à Hugues de Caucumbe de faire réparer son château de Bur (Rôles de l'Échiquier, t. XV, p. 98).

Le 15 octobre 1203, le roi Jean datait encore de Bur une charte adressée au sénéchal de Normandie (17) et aux barons de l'Echiquier, certifiant qu'il avait reçu dans sa chambre, à Chambrais, le mardi après l’Assomption de la Vierge Marie (19 août), des mains d'Yve de Vieux pont, 300 marcs et 93 livres d'argent d'Anjou et 5 deniers de la taille du bailliage de Caen, pour envoyer des hommes au siège d'Alençon. (Stapleton, tom. II, p. 266.)

 

C'est le cas de dire ici quelques mots de ce siège dont l'histoire a peu parlé.

On sait qu'après l'assassinat du prince Artur par son oncle Jean, la duchesse Aliénor sa mère, les Bretons, les Angevins et les Manceaux demandèrent vengeance au roi de France, qui était seigneur suzerain du mort et de l'assassin.

L'accusé n'ayant point comparu devant la cour du Roi où il était cité, les pairs et les hauts barons le déclarèrent convaincu du crime de parricide, le condamnèrent à mort, et déclarèrent toutes ses terres, situées dans le royaume, acquises et confisquées au Roi.

Le comte d'Alençon, Robert III, se crut dégagé de la fidélité qu'il devait au roi Jean, et fut le premier des seigneurs normands qui se déclara pour Philippe-Auguste. Il lui remit la ville d'Alençon.

 Le roi d'Angleterre, pour punir la rébellion du plus puissant de ses vassaux, vint brusquement assiéger sa ville. Philippe-Auguste ne pouvant rassembler promptement ses troupes dispersées, et voulant cependant porter secours le plus tôt possible aux assiégés, courut à Moret en Gatinais où quantité de noblesse était assemblée pour un tournoi, et invita tous les seigneurs qui s'y trouvaient à le suivre à Alençon.

Chacun s'empressa de lui donner, en cette circonstance, une preuve de dévouement; son armée peu nombreuse, mais formidable par la qualité et la bravoure des personnes qui la composaient, effraya le roi Jean qui leva le siège à son approche, en abandonnant ses machines de guerre, ses tentes et son bagage. (Odolent Desnos, Hist. d'Alençon, tom. II, p. 325.)

 

La dernière heure avait sonné pour les ducs de Normandie de la maison de Plantagenet

 Le roi Philippe-Auguste réunit leur duché à la couronne de France en 1204, après qu'il eût été pendant deux cent quatre-vingt-douze ans sous une domination étrangère.

Le roi Jean était retourné en Angleterre dès le 6 décembre 1203, et tous les princes anglais partis, leurs châteaux furent confisqués au profit du roi de France, qui en fit don plus tard aux seigneurs qui s'étaient ralliés à lui en abandonnant la plupart leurs possessions anglaises.

 Les familles normandes eurent à opter entre les deux pays, et souvent une branche de la même famille s'établit dans les domaines anglais, tandis qu'une autre branche restait en France.

De là l'origine commune de bien des noms illustres des deux côtés du détroit. Mais on ne revit plus en Normandie les fêtes de la cour des rois anglo-normands, et les châteaux où elles se tenaient furent peu à peu abandonnés, les forêts défrichées et les forteresses démantelées.

Bur, entre autres, fut complétement négligé et ne se trouve plus mentionné que comme la résidence des officiers préposés à la garde de la forêt de Bur.

Elle était alors si étendue qu'on l'appelait la Grande-Forêt ; elle était divisée en quatorze buissons, et elle eut pendant plusieurs siècles une verderie ou maitrise des eaux et forêts, dont le grand-maitre se qualifiait de lieutenant-général du grand-maitre des eaux et forêts de Normandie, et avait sous lui un lieutenant-général, un procureur du roi, un greffier, un clerc du greffe et un archer, tous aux gages du prince. (Mémoire de l'abbé de La Rue.)

En 1210, le roi Philippe-Auguste ne permettait pas de vendre pour plus de 1,000 livres de bois dans la forêt de Bur. (Cartulaire Normand, t. XVI des Mémoires des Antiquaires de Normandie, p. 298.) Aussi, en 1238, produisait-elle 933 liv. 6 s. 8 d. au trésor de Saint-Louis. (Rec. des Hist. de France, t. XXI, p. 370.)

En avril 1255, le Roi étant à Bayeux, donne à la maison Dieu de cette ville trois charretées de bois par semaine dans la forêt de Bur (Cartulaire Normand, loc. cit., p. 100).

Le 20 février 1260, Saint-Louis accorde à Laurent de Vaubadon des gages de 8 deniers par jour pour la garde de la forêt de Bur (Cartulaire, id., p. 121) (18).

En juillet 1269, le même Roi étant à Pont-Audemer, accorda aux chanoines de Saint-Martin-de-Mondaie, de l'ordre de Prémontré, tout le bois mort qu’un âne pourrait porter en deux voyages par jour, du bois du Verney à l'abbaye (Cartulaire Normand, p. 168). Le bois du Verney, comme nous l'avons vu, était un des buissons de la forêt de Bur.

Le 2 août de la même année, Saint-Louis était à Vernon, il y accorda à Jean de Mantes la sergenterie de cette forêt.

 Enfin, le 23 juin 1276, le roi Philippe-le-Hardi accorda un service de 10 deniers par jour dans cette même forêt à Laurent Thorel, dans le cas où il y aurait une place libre pour lui. (Cartulaire Normand, p. 204).

 

Tous ces faits prouvent que la grande étendue de bois qui couvrait cette partie du Bessin, était rentrée dans le domaine royal. Aussi lisons-nous dans un manuscrit très-curieux, contenant l'inventaire des terres et des rentes des fermes des domaines du Roi en la vicomté de Bayeux, en l'année 1316 (19), que la chaussée ou était situé le moulin du Bur et la maison assise au-dessous dudit moulin faisaient partie de ces domaines et étaient louées à un sieur Jehan Salle, pour plusieurs redevances, dont entre autres, cinq boisseaux d'orge à la mesure de Noron.

Nouvelle preuve que Bur et Noron étaient des localités voisines.

Après la période médiévale, la « Grande forêt de Bur-le-Roy » prend le nom de « Forêt de grand buisson des Biards », qu’elle garde jusqu’au xviiie.

Il serait difficile de dire à quelle époque précise eut lieu le démembrement de la grande forêt de Bur. Chaque buisson parait avoir formé une ou deux sergenteries; des défrichements les séparèrent, et des centres de population s'y établissant, formèrent plus tard autant de communes distinctes.

La dénomination de Bur-le-Roy ne fut employée qu'à partir du XIVe siècle; elle désignait probablement plus spécialement la partie non aliénée du domaine royal et ce qui pouvait rester de l'ancienne demeure des ducs de Normandie (20).

En 1418, Henri V, roi d'Angleterre, devenu maître de la Normandie et d'une grande partie de la France, у distribuait des offices, confisquait les biens des rebelles, comme il les appelait, c'est-à-dire de ceux qui tenant pour le roi de France, n'avaient pas encore voulu reconnaître la domination anglaise, et faisait de ces biens des largesses aux Anglais qui l'avaient accompagné et aux Normands qui lui prêtaient foi et hommage.

Il reste des rôles très-détaillés de ces donations dans la Tour de Londres; Thomas Carte en publia le catalogue au milieu du siècle dernier, et Bréquigny en copia, vers 1765, une grande partie. La Société des Antiquaires de Normandie, dans son XXIIIe volume, a extrait de la collection Bréquigny ce qui concerne la Normandie.

Nous y trouvons, pour le sujet qui nous occupe, que le 17 novembre de cette année 1418, l'office de sergent du parc du Bur-le-Roy au buisson du Verney, près Bayeux, fut donné à

un nommé Michel Johan; celui de sergenterie en la verderie de Bur-le-Roy, au buisson du Tronquay, à Geoffroy Le Véron ; le 21 décembre, par une commission datée de Rouen, l'office de sergenterie èsmettes ou landes de Bur-le-Roy, au buisson du Bruil-Malfilastre et de Grosse-Lande, fut donné à Robin Pouchier; et le 24 décembre, celui de sergenterie en la lande de Guilleberville, dans la verderie de Bur-le-Roy, à Henry Piedoue; enfin, le 6 janvier 1419, l'office de greffier de la maîtrise du Burle-Roy, fut donné à Robin Avins. (Mémoire des Antiquaires de Normandie, t. XXIII, p. 212.)

Le 24 février 1421, par des lettres datées de Rouen, Henri V donna à Raoul Pothier de Létheau, en la vicomté de Bayeux, l'office de sergenterie à gages en forest de Bur-leRoy, en bisson de la Grant-Forest. (Ibid., p, 169.)

A la même époque, la chapelle de Sainte-Catherine du Bur-le-Roy, était donnée à Raoul Lugon qui, l'année d'après, la changeait contre la chapelle de Saint-Aubin de Langrune; et l'on donnait aussi le droit de présentation à la chapelle de Saint-Nicolas du même lieu. (Roles Normands de Th. Carte, p. 306, 355 et 361.)

Après l'expulsion des Anglais de la Normandie par les armées victorieuses du roi Charles VII, qui leur donnèrent le coup de grâce dans les landes de Formigny, le 15 avril 1450, nous constatons de nouveau un grand changement dans les propriétaires des terres de ce pays; les anciens reprirent leurs biens sur les dotés du roi d'Angleterre.

 Dès 1451, l'office de la maîtrise de Bur-le-Roy appartenait à Jehan de Loucelles. C'est ce que nous apprend une sentence, rendue le 8 juin de cette année, au sujet des bois de Livry, par Jehan Crespin, baron du Bec-Crespin, maréchal héréditaire de Normandie, enquesteur et réformateur des eaux et forêts de cette province, adressée à son bien-aimé Jehan de Loucelles, écuyer, maître du Bur-le-Roy, ou à son lieutenant. (N° 511 des Chartes de l'Abbaye d'Ardennes.)

En 1536, Robert Hamon, seigneur de Campigny et maréchal héréditaire de la ville et cité de Bayeux, était encore lieutenant-général de François de Rouville, maitre en la verderie de Bur-leRoy (Mémoire de l'abbé de La Rue). La translation du siége de cette maîtrise à Bayeux, et le changement de la dénomination de forêt de Bur-le-Roy en celle de forêt de Cerisy ou des Biards, sont beaucoup postérieurs.

Nous terminerons ici ces recherches sur cette vaste et ancienne maison de plaisance de Bur, appelée sous la domination française Bur-le-Roy, et dont aujourd'hui le souvenir n'existe plus que dans un clos de la commune de Noron.

 Il est probable que les derniers vestiges des constructions seigneuriales n'auront pas survécu à tous les désastres de la guerre de Cent-Ans.

 Les historiens anglais, eux-mêmes, avouent que les gens de l'armée d'Édouard III chevauchaient dans les villes champêtres, ardant et destruiant tout dans leur marche, de Cerisy à Caen.

 Les chapelles avaient seules résisté; la négligence en a laissé disperser les dernières pierres ; il n'en reste plus rien aujourd'hui, et c'est à peine si l'on peut en montrer l'emplacement.

 Pourtant, encore en 1719, François Eury, seigneur et patron de Noron, se plaignait que certains malfaiteurs avaient tué ses pigeons sur sa terre de Bur-le-Roy, où lui seul à colombier. (Mémoires de M. Pluquet.)

Nous voici bien loin des grands malfaiteurs, Ducs de Normandie et Rois d'Angleterre.

 

 

CHARTES

Château de Bur, à huit kilomètres de Bayeux  Bures (Orne), canton de Courtomer, arrondissement d'Alençon. — Ruines du château féodal de Touvois.

https://youtu.be/DsQfI7VjpNA

Il ne peut être question de Bur-le-Roi, ancien château des Ducs de Normandie et rois Plantagenêts d'Angleterre, Henri II, Richard Coeur-de-Lion et Jean Sans-Terre ; et, après 1204, des rois de France et de leur fils aîné, duc de Normandie.

Ce château, situé commune de Noron-la-Poterie, canton de Balleroy, arrondissement de Bayeux (Calvados), a dû être détruit pendant la guerre de Cent ans. Il n'y a jamais eu de famille de Bur à Bur-le-Roi, et dans la verderie de Bur-le-Roi.

Le canton de Balleroy n'a pas été seulement habité, dans le moyen-âge par de riches et puissants seigneurs, mais encore les ducs de Normandie, semblent l'avoir pris en affection, et y ont quelquefois fait leur résidence.

La fertilité du Bessin, ses bois et ses eaux eurent un attrait particulier pour nos ducs, qui avaient plusieurs maisons de campagne, sur divers points de la Normandie.

 Ces résidences ducales consistaient ordinairement en un château fort quelques étangs, des colombiers et une grande étendue de bois, peuplés de toutes espèces de bêtes fauves : car ces princes avalent une passion excessive pour la chasse.

Norons était une de ces résidences ducales. Il est appelé, Domus régis de Bur, dans les rôles de la tour de Londres, du 12e siècle.

Nous avons un très-grand nombre de chartres de nos ducs, datées de Bur, et, les historiens Normands et Anglos-Normands, du même âge, en marquant les années où ces princes y tenaient leurs cours plénières, nomment ce lieu Burgus, Burgus régis, Burgus régis propre Bajocas, Burum juxtà Bajocum, Burum in Bajocensi pago.

1171. «Henricus rex Angliae….. tenuit curiam suam in Normannia apud Burum, die Nalivitatis dominicae.» (Benedicli De gestis Henrici II, L, 11.)

1172. «  Henricus rex junior ad Natale fuit ad Bur juxta Baiocas, et quia tunc primum tenebat curiam in Normannia, voluit ut magnifice festivitas celebraretur. Interfuerunt opiscopi, abbates, comités, barones.» (Rob. de Thorigny, II, 31.)

1175. «Venil ad me filius meus rex Henricus apud Burum, et die martis proxima ante Ramos Palmarum cum archiepiscopo Rotomagcnsi, et Bajocensi et Abrincensi et cum comilibus et baronibus et fidelibus meis quempluriniis, prostravit se ante pedes meos.» (Epist.. Henrici II, apud Radulf. de Dicclo, I, 390)

1189. «Ricardus rex Angliae fuil in Normannia apud Burum die Nalivitatis dominicae... et tenuit ibi solleume festum cum primalibus terrae illius. » (Benedicli De geslis Henrici H, II, 194. — Roger de Hovedene, III, 30.)

 (1179-1189). – H. Dei gratia rex. Sciatis me concessisse pauperibus Montis Jovis in ecclesia Sancti Nicolai et Sancti Bernardi degentibus apud Haveringas xxv libratas terre esterling., etc.

T. H. Dunelm., et H. Baiocensi, episcopis, Joh. de Gonstanciis archidiacono Oxensfordensi, Rob. Filio Willelmi Filii Rad. archid. de Nothingeham, Will; de Humetis constabulario, Will. Filio Radulfi, senescallo Normannie, Gilleberto Filio Reinfredi. Apud Burum.

(Oxford, New College, Horn church, deux exemplaires cotés 46 et 498.)

 (1177-1189.) H. Dei gratia rex. Precipio quod homines ecelesie de Havering sint quieti de operationibus et aliis consuetudinibus quas michi fecerunt antequam ecclesiam illam dedissem canonicis Sancti Bernardi de Monte Jovis. T. Will. Filio Radulfi seneschallo Normannie. Apud Burum.

(Oxford, New College, Horn church, 467.)

 

 

 

Essai historique sur le Château de Bur près Bayeux De Henri de TOUSTAIN (Viscount.)

 Histoire de Balleroy et de son canton / par M. l'abbé Barette,...

Société linnéenne de Normandie

Histoire de France Jules Michelet

 

 

 CHRONOLOGIE ABREGEE D'HENRI II PLANTAGENET<==

Les Plantagenet duc de Normandie, les fêtes de Noël et cours plénières, dans le château de Bures, à Noron-la-Poterie.  <==.... ....==> le Cimetière des Rois d'Angleterre à l’abbaye de Fontevraud

 

Domfront, Argentan en Normandie sous les Plantagenêt- Naissance d'Aliénor d’Angleterre mère de Blanche de Castille <==....

 


 

(1)   Chronica Gervasii monachi Dorobornensis, collect. Twisden, p. 1414.

Anno ab incarnatione Domini MCLXXI Henricus Rex Angliae, filius Mathildis Imperatricis, tenuit curiam snam in Normannia apud Burum ; die Natalis Dominici, multam constristatus et confusus, pro ep quod Cantuariensis Archiepisopus absolvere nolnit Episeopos Angliae, quos innodaverat vinculu excommunicationis. Cumque praelactus Rex ita commotus esset in iram ; quatuor milites de domo et familia ejus, propter animi motus quos in eo viderant, volentes cum vindicare, latenter, (nesciente ipso Rege) ad mare festinaverunt, ad transfretandum in Angliam. Et cum transfretassent, iter suum arripuerunt festinato cursu versus Cantuariam. Ex Benedicti Petroburgensis abbatis, Vita Henrici II Angliae regis. Apud Bouquet, tom, XIII, page 145.

(2) 29 décembre 1170. Il faut se rappeler que si les chroniqueurs Anglo-Normands mettent 1171, c'est qu'alors la nouvelle année commençait à la fête de Noël. Nous corrigerons toujours leurs dates d'après le nouveau style qui ne commence l'année qu'au 1er janvier.

(3) Vit. quadrip. , p. 121... Salutati, ut moris erat, à nonullis in introitu considentibus, resalutatis eis, sod voce submissâ.... et considentes antè pedes ejus in terra.... per moram aliquantulam compressehint silentio, innocentissimeo Christo Domini nihilominu tacente.

(4) Ibid. , 122.

(5) Vit. quadrip., 126.... Ad hanc vocem unus illorum : « Minae, Minae. Etiamsi totam terram interdicto subjicies, et nos omnes excommunicabis...» Illis igitur exilientibus , et irae et conviciis frena laxantibus, chirotecas contorquentibus , brachia furiosè jactantibus , et tàm gestibus corporum quam vehementiâ clamorum manifesta insaniae indicia dantibus, archiepiscopus etiam surrexit.

(6) Ibid.... « Quid est hoc? Numquid me fugâ labi velle putatis ?....- Satellites inquiunt : « Verè, verè, volente Deo, non effugies. »

(7) Ibid.... Secutus est eos usque ad ostium thalami, Hugonem de More Villâ, qui caeteris sicut nobilitate gencris, ità et virtuté rationis debebat praeminere , ut secum reversas loqueretnr , inclamans-

(8) III, 213.

(9) Vit. quadrip., p. 133 « Modo sit rex, modo sit rex. » Et in hoc similes illis qui Domino in cruce pendenti insultabant.

(10) Ibid... Ille quippè ethnicus latus Domini aperuit, iste vero christianus Christi Domini capite gladium infixit.

(11) Le sceau de ce Guillaume de Saint-Jean est aux archives de la Manche sur une charte du Mont-Saint-Michel. M. Lambert en possède une bonne reproduction à la bibliothèque de Bayeux. D'après le Monasticon Anglicanum, t. I, p. 594, Roger de Saint-Jean eut de son épouse Cécile de la Haye Guillaume de Saint-Jean (qui est celui dont il est ici question), Robert et Muriell mariée à Réginald d'Orval. De ce dernier mariage vint une fille, appelée Mabile, qui épousa Adam de Port-en-Bessin, et leur fils Guillaume de Port prit le nom de Guillaume de Saint-Jean.

(A) EPISTOLA L. REGIS FRANCORUM , DE MORTE T. CANT. ARCH.

Domino et patri sanctissimo ALEXANDRO, Dei gratia summo pontifici, LUDOVICUS, Francorum rex, salutem et debitam reverentiam.

Ab humane pietatis lege recedit filius qui matrem deturpat, neque creatoris beneficii reminiscitur qui de sancte sedi illata turpitudine non tristatur. Verum specialius est condolendum, et doloris novitatem excitat inaudite novitas crudelitatis, quantum (quoniam) in sacrum (sanctum) Dei insurgens malignitas, in pupillum Christi gladium infixit, et lucernam Cantuars. ecclesie non tam crudeliter quam turpiter jugulavit. Excitetur igitur exquisite genus justicie, denudetur gladius Petri in ultionem Cantuars. martyris, quia sanguis ejus pro universali clamat ecclesia, non tam sibi quam universe ecclesie conquerens de vindicta. Ecce ad tumulum agoniste, ut relatum est nobis, divina in miraculis revelatur gloria, et divinitus demonstratur, ubi humanitus requiescit, pro cujus nomine decertaverit. Latores vero presentium, patre orbati, vestre pietati seriem indicabunt; testimonio itaque veritatis aurem adhibete mitissimam et tam de isto negotio quam de aliis, ipsis tanquam nobis credite. Vale.

N. B. Cette pièce est tirée d'un manuscrit de la bibliothèque Cottonienne, de diverses écritures. Celle-ci nous paraît du commencement du XIIIe siècle. B.

 Cette lettre est insérée dans la nouvelle édition du Rymer, 1. 1, partie I, p. 27, avec quelques légères différences, telles que credulitatis pour cradelitatis; revelatum pour relatam, et la lettre se termine par ces mots : Valeat pietas et fraternitas vestra in Domino.

On sait, du reste, que Thomas Becket, qui est devenu S. Thomas de Cantorbéry, fut assassiné sur les marches du chœur de son église épiscopale, par quatre gentilshommes de la cour de Henri II; le 29 décembre 1170.

Louis VII, qui écrivit au pape la lettre qu'on vient de lire, (déjà communiquée aux éditeurs des Historiens. de France, t. XVI, p. 4.66), demeura fidèle à la mémoire de l'évêque Thomas

(12) Cette charte ne peut être antérieure à 1164, première année de l'épiscopat d'Henri, évêque de Bayeux, ni postérieure à 1183, année de la mort de Robert d'Estouteville.

Le savant M. Lambert nous a assuré l'avoir vue datée quelque part de l'année 1173. Rien ne s'oppose à cette date. Saint-Nicolas-de-la-Chesnaie était originairement une léproserie, située tout près de Bayeux, sur la route de Caen.

Dans les actes des XIII, XIVe et XVe siècles, ce prieuré portait le nom de Saint-Nicolas-de-la-Valaderie, près Bayeur. Il était desservi par des chanoines réguliers de saint Augustin, qui devaient soigner les malades.

On voit par l'acte de confirmation de Henri II, roi d'Angleterre, donné à Bur, que le duc Guillaume en était le fondateur, et qu'il y avait établi vingt portions ou prébendes pour autant de malades. Le cartulaire de ce prieuré, manuscrit sur parchemin, gros in-folio de 814 pages, a été donné à la bibliothèque de la ville de Bayeux par feu M Genas-Duhomme, ancien sous-préfet de cette ville. (Notes de M. Lambert, bibliothécaire de Bayeux.)

Ce manuscrit, extrêmement précieux pour les détails qu'il renferme, est précédé de cet avertissement :

Dieu devant. En l'an de grâce mil quatre cent trente-huit, le XXVIe jour du mois de novembre, religieux homme et honneste messire Pierres de Missy, prieur de Saint-Nicollas-de-la-Maladerie, près Baieux, alors saisy de plusieurs leitres hereditalles deument signées, scellées et approuvées saines et entières en seaulx et en escriptures, tant faicles au nom dudit hostel el prieuré que est nomps d'autres personnes, donq ils ont le droit el cause. Considérant le bien et évident prouffit de lui, ses religieux et de leurs successeurs en icelui prieuré. Du double et exirait d'icelles lettres mot à mot sans y rien mettre ne adjouster fisl icellui prieur par son motif el bon avis faire cest livre de chartrier collationné sur originaux, par moi Jehan Desmaires, clerc tabellion royal, en dit an en la sergenterie de Cerisy, en tant que d'iceulx doubles et extraits il en est cy après mis. Collation faicte à l'original et signé de mon signe.

Ce présent chartrier fut apporté en l'assise de Baieux tenu par Euslace Quenivel, lieutenant général de noble homme Monseigneur le bailli de Caen (Richard Harington), ce vendredi XVe jour de juiilet mil quatre cent quarantesiz. Roger Desmaires, exerçant en ladile assise le greffe pour mon dit sieur le bailli.

Le premier acte qui s'y trouve inscrit est la charte dont nous nous occupons, que M. Pillet a publiée dans son Mémoire sur les léproseries de Bayeux ; et le dernier est du 3 mai 1447.

(13)Raoul de Dicet nous a conservé la lettre adressée par le roi Henri lui-même aux grands seigneurs de l'Angleterre, convoqués au mois de mai suivant à Westminster pour apprendre la réconciliation avec son fils, qui, comme nous l'avons vu, avait eu lieu à Bur, le 1er avril 1175 (Rec. des hist. de Fr., t. XIII, p. 198).

(a) On sait que Henri le Jeune mourut avant son père, le 11 juin 1183.

(b) Richard III, qui avait succédé au bienheureux Achard de Saint-Victor, sur le siège épiscopal d'Avranches, en 1171.

(14) Tom. XV., p. 3. Compte de 1180. Johannes Bernard reddit compotum de firma prepositure de Baiocis. Duobus capellanis de duabus capellis de Buro, 18 lib. 5 sol., de libero statu..

Tom. XV, p. 10. Nigel de Montbraio reddit compotum de 25 liv., de remissione de mille quercubus quas Willelmus filius Johannis emit ad edificia Regis de Buro.

Tom. XV, p. 13. Pro ducendis triginta quatuor tonellis vini de Andegavi ad Argentenum et inde ad Burum et Cadomum et Valonias et Cesarisburgum et Tenerchebraium, et Danfront et Moritonium et Gorran et Falesiam, 55 lib. 4 sol., per brevem Regis.

Tom. XV, p. 18. Rogerus filius Tioldi reddit compotum de firma prepositure de Cadomo. Pro pastu gantarum qui venerunt de Anglia; et pro 60 de illis ducendis ad Argentomum, et 60 ad Burum, 6 lib. 3 sol 9 den., per breuem Regis.

Tom. XV, p. 47. Compte de 1193. Herbertus clericus de Chambai reddit compotum...... pro 349 perticis pali faciendi in parco de Neauhou ad claudendum parcum Regis de Buro, 73 lib. 10 sol., per brevem Regis.

Tom. XV, p. 67. Pro vinis Regis portandis a Cadomo usque Burum, 4 lib. 2 sol. 4 den., per idem breve.

Tom. XV, p. 69. Willelmus Belet reddit compotum de firma pre. positure de Baiocis. Duobus capellanis de duabus capellis de Buro, 18 lib. 6 sol., de elemosina statu.

Tom. XV, p. 81. Hamo Pincerna reddit compotum, baillie de Baiocassino. In reparandis domibus de Buro et portis et palitio et cameris et haiis et bokestallis faciendis, 24 lib. 6 sol. 2 den., per brevem Regis.

Tom. XV, p. 84. In operationibus domorum de Buro et palitii et domorum castri de Baiocis, 7 lib. 16 sol., per brevem Regis.

Tom. XV, p. 84. In liberatione Roberti de Groceio pro custodia castri de Baiocis et domorum de Buro, 40 lib.

Tom. XVI, Compte de 1198, p. 24. Willelmus Poignard reddit com. potum firme prepositure de Cadomo. Pro 4 tonellis vini empti s et missis apud Burum ad opus Regis, 24 lib., per idem breve.

Tom. XVI, p. 38. Willelmus Belet reddit compotum firme preposi ture Baiocensis. Duobus capellanis de duabus capellis de Buro. 18 lib. 5 sol, de elemosina statuta. (Texte qui établit bien les deux chapelles de Bur.)

(15)La fille de Henri II Mathilde (Mehaut) d'Angleterre donna le jour, à Argentan, en 1182, à un fils Otton IV compte de Brunswick et Poitou qui devint empereur d’Allemagne.

(16)Nanancourt, situé sur le passage de la voie romaine de Lisieux à Paris par Condé sur Iton, parait devoir son origine au château-fort que Henri Ier, roi d’Angleterre, y construisit en 1113 pour la défense de sa frontière de Normandie. Plusieurs entrevues eurent lieu près de Nanancourt, au gué Saint Rémy ; en 1178, entre Louis VII et Henri II ; en 1181 et 1187, entre Henri II et Philippe-Auguste ; en 1190, entre le même Philippe et Richard cœur de Lion, qui partirent pour la croisade à la suite de l’entrevue.

(17) Le sénéchal de Normandie, dont il est ici question, devait être Guillaume-le-Gros, nommé dans cette charge par le roi Jean, par une charte datée de Chambrais, le 10 août, après le siège d'Alençon. Il remplaçait Raoul Tesson, qui lui-même avait succédé à Garin de Glapion, qui en exerçait encore la charge en 1202. (Stapleton, loc. cit.) Ce Garin de Glapion avait joui d'une grande faveur auprès du roi Jean, et l'avait trahi en se vendant au roi de France, qui immédiatement lui avait donné une partie du domaine de Sainte-Scolasse, Montpinçon, Moyon, Asnebec, Fontenay-sur-Orne et plusieurs autres grandes terres appartenant à des seigneurs normands encore attachés au roi d'Angleterre. Glapion, pressé par ses remords, partit pour l'Orient en 1208 et n'en revint pas.

Chambrais, dans le département de l'Eure, s'appelle maintenant Broglie.

(18)D'après le résumé de la dissertation sur les dépenses et les recettes de Saint-Louis, que M. de Wailly, de l'Institut, a inséré dans le 21° vol. de la collection des historiens de France. Mais il faut aussi se rappeler que l'argent avait alors quatre fois plus de pouvoir qu'aujourd'hui.

(19) Ce manuscrit in-folio, sur parchemin, conservé à la Bibliothèque de Bayeux, se termine ainsi: Vecy le chartrier des hérilaiges et revenus appartenans au Roy nostre Sire, en la vicomté de Baieux. Lequel chartrier soulloit estre nommé et appellé le Livre-Pelu, pour ce que auparavant qu'il fust relyé entre ces deux aes, il estoit couvert d'une peau pelue. L'abbé Beziers s’est servi souvent de ce manuscrit pour ses ouvrages.

(20)Si dans tout le cours de cette notice nous avons désigné par Bur tout court cette localité, dont le nom latin est Burum, ou Burgum, c'est que toutes les fois que nous en avons rencontré le nom dans le vieux français des auteurs contemporains, c'est ainsi que nous avons lu et jamais Bures.

Cette dernière orthographe est celle qui sert à désigner d'autres localités normandes, telles que Bures-sur. Béthune, près de Neufchâtel, dans la Seine-Inférieure; Bures-en-Bocage, près de Vire; Bures-sur-Dives, près de Troarn, dans le Calvados, et Bures-sur-Sarthe, dans l'Orne.

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