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PHystorique- Les Portes du Temps
30 décembre 2020

LES HERBIERS - Ses Châtellenies, ses Seigneuries et Fiefs nobles

LES HERBIERS - Ses Châtellennies, ses Seigneuries et Fiefs nobles par Jean LAGNIAU

Les Herbiers, aujourd'hui petite ville importante du Haut-Bocage Vendéen, ont une origine qui se perd dans la nuit des temps.

Sur son sol, sis près des Marches du Poitou et de la Bretagne se levèrent de nombreuses seigneuries et maisons nobles, habitées par de multiples familles qui au cours -des siècles prirent une part très active aux guerres qui se déroulèrent dans notre région.

Je vais essayer de rechercher l'origine historique des Herbiers et de vous citer les familles: qui l'ont possédé, ainsi que les-nombreuses seigneuries éparses dans les deux paroisses Saint-Pierre et Notre-Dame des Herbiers.

Je n'en ferai qu'un rapide exposé, me réservant pour plus tard d'écrire l'histoire particulière de ces différentes châtellenies et seigneuries.

Dans mes recherches sur l'origine des Herbiers, je ne remonterai pas au-delà de l'époque historique, laissant à d'autres la tâche de rechercher l'origine préhistorique de notre région.

Les historiens, la tradition et les archives s'accordent pour dire qu'autrefois, entre les deux églises Saint-Pierre et Notre-Dame des Herbiers, existait une grande étendue d'eau.

 Cet immense étang, très insalubre fut asséché au XVIIe siècle (20).

 Or, il ne fait pas de doute que près de cet étang, des peuplades très anciennes campèrent, et à l'époque de la conquête romaine, peut-être une petite bourgade gauloise existait-elle en cet endroit.

 Herbadilla (Herbiers) sur la voie romaine du Portus Namnetum  (Port des Namnètes Nantes) Secondigny

« Il était impossible que cette voie, dit Massé Isidore, se dirigeât ailleurs que vers les Herbiers.

Effectivement, la tradition rapporte qu’il existait un chemin pavé qui passait au midi de cette ville, derrière les ruines du château de l’étang du Hère, qui de là traversait les Bois-Verts, passait au bourg ou castel de la Barotière, venait aboutir au passage dangereux de la Forte-Cuillère, ou périt Bougon, duc d’Aquitaine, franchissait à cette endroit le ruisseau du Bléson (Saint-Hilaire-de-Loulay = le  Blaison ), qu’on a maladroitement confondu avec la Boulogne, se dirigeait sur Saint George de Montaigu, de là au monastère de Déas,

 et remontant au nord, arrivait à Ratiate ou Nantes. Nous avons encore reconnu des traces évidentes de l’existence de cette voie à Saint George de Montaigu ; le peu de largeur de cette voie nous a fait penser qu’elle n’était point une voie romaine, mais simplement une route gauloise ferrée à l’instar de celle des Romains. »

La voie romaine de Limonum au Portus Namnetum se dirigeait des Herbiers à l’ouest, inclinant très peu au sud, pour traverser les Bois Verts, afin d’arriver à la Barotière- Mesnard.

De ce point, elle allait au nord-ouest, par les bois de Puy-greffier, et passant près de l’étang du Brulleau, pour franchir le passage de la Forte -Ecuyère, comme dit Massé-Isidoire. Puis la voie arrivait à Saint George de Montaigu, l’ancienne localité de Durinum

Les Romains durent certainement s'installer aux Herbiers, et on a retrouvé, dans le jardin de M. le docteur MOREAU, sur les bords de la Maine, des tombeaux en forme d'auge.

 

 Tout le monde connaît aussi l'histoire de la maison romaine enfouie dans la Prée du Landreau, et décrite par Isidore Massé (17).

Mais comme aucun vestige n'est parvenu jusqu'à nous, des fouilles seraient à entreprendre pour contrôler la véracité des dires de cet historien.

Les Romains durent fonder aux Herbiers plusieurs villas ou grands domaines champêtres, peut-être deux.

Un aux Herbiers vers le Pont de la Ville, à l'emplacement de l'ancienne seigneurie de la COURT ; l'autre à la Roche du Petit-Bourg, appelée aussi Roche-THÉMER.

 D'où ce nom de Villes ou de Villis porté par Les Herbiers.

De nombreuses localités vendéennes, même de simples villages, ont porté ce nom de Ville qui désigne presque toujours une villa gallo-romaine.

Aux Herbiers on donnait encore au XVIIIe siècle, le nom de la Ville au quartier appelé aujourd'hui : Pont de la Ville (4).

Aux Herbiers, ces villas devinrent le siège d'une juridiction administrative, puis, féodale qui en conserva le titre jusqu'au XVe siècle.

 

 Le seigneur des Herbiers s'intitulait : seigneur des Herbiers et des Villes (2).

Donc en admettant que: ces villas romaines aient existé, leur habitant faisait quelque peu figure de seigneur. Il représentait le pouvoir central, puisque jusque vers le Xe siècle, les terres appartenaient au roi qui y plaçait un seigneur-châtelain gouvernant en son nom. Ce n'est qu'à partir de cette époque que le titre de châtelain devint héréditaire dans une famille.

Quelques historiens ont prétendu que la première famille seigneuriale des Herbiers, fut une famille JUDICAEL, Judicaël, Juquel ou Jouquaël. La chose est possible, quoique nous n'en ayons pas la preuve formelle. Judicaël est un nom d'origine bretonne. Les bretons illustres qui l'ont porté, l'ont eu comme prénom.

 

Deux seigneurs des Herbiers ont porté un nom, à peu près semblable. Guillaume Juquel, seigneur des Herbiers et son fils Jean.

 Leur aïeul, Amaury des Herbiers qui en 1072 signait avec son frère Hugues une charte de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, ne le portait pas. Peut-être faut-il voir dans ce nom l'origine bretonne de cette famille ? Un de leurs ancêtres du même nom ayant construit ou possédé les villas gallo-romaines des Herbiers, son nom aura été donné à ces villas, d'où : Villes de Joukaël ou Jucaël ?

 

Mais revenons-aux familles seigneuriales herbretaises.

La châtellenie des Herbiers resta en la possession de la famille des Herbiers, qui portait comme armoiries : de geules à trois fasces d'or, jusque vers la fin du XII siècle.

Puis par un mariage avec l'unique héritière du seigneur des Herbiers, la châtellenie passa dans la famille Foucher qui la posséda jusqu'en 1479 (2).

Leurs armoiries étaient : de sable au lion d'argent.

Toujours par mariage, Les Herbiers vinrent en la possession de la famille Guérin des Colombiers, qui prit le titre de Guérin des Herbiers (2).

Ils portaient d'azur ail sautoir d'argent cantonné de quatre flammes d'or. Le dernier Guérin des Herbiers ayant dissipé sa fortune, ses biens furent vendus vers 1550 à la famille Mesnard de TOUCHEPRÈS.

 A cette époque les Mesnard ne durent acheter que la moitié de la châtellenie des Herbiers, car la sœur du dernier Guérin des Herbiers était vers 1575, veuve de M. Antoine de ROLLAND, chevalier seigneur des Herbiers (20).

 Ce fut donc vers cette époque que la châtellenie des Herbiers fut scindée en deux tronçons.

La première partie continua à être possédée par la famille de Rolland, car en 1604, François de Rolland, fils d'Antoine cité ci-dessus, était seigneur en partie des Herbiers, conjointement avec le seigneur Mesnard de Toucheprès (20).

Sa fille l'apporta ensuite .par mariage dans la puissante maison de la Haye-Passavant, seigneur de la Godelinière (20), qui portait pour armes : de sable au lion léopardé d'or, armé, lampassé et couronné de geules, et qui, l'a posséda pendant deux générations, et toujours par mariage cette moitié de la châtellenie des Herbiers entra vers 1663, en possession de la famille BOEXON, de la Martinière et des Rallières (7) qui portait : d'or à l'aige éployée de geules.

 Et, enfin, encore par alliance, elle échut en 1725 à la famille Jourdain des HERMITANS (6) qui la posséda jusqu'à la Révolution. Ces de Jourdain, qui portaient pour armoiries : d'argent au tau de geules, périrent tous pendant les guerres de Vendée, les uns sur les champs de bataille, les autres dans les noyades de Nantes (7).

Les Mesnard de Toucheprès, possesseurs de l'autre moitié de la chastellenie des Herbiers, qui portaient : d'argent à trois porcs épics de sable, miraillés d'or, la vendirent vers 1620 aux du Plantis qui possédaient déjà la Rochetemer, le Landreau, la Guyonnière et le Petit-Bourg-des-Herbiers (3)

Ces du Plantis avaient comme armes : écartelé aux 1 et 4 d'or frette de sable qui est du Plantis, aux 2 et 3 d'argent à la croix fleur de lysée d'azur qui est de la Guyonnière, et sur le tout : de sable à deux léopards l'un sur l'autre d'or, qui est de Rouault.

Et enfin en 1710, cette partie de la châtellenie des Herbiers passa par mariage aux Jousbert (19) qui portaient : d'azur à trois molettes d'éperon d'or.

Ces Jousbert, dits Jousbert du Landreau, possédèrent cette moitié des Herbiers jusqu'à la Révolution, mais ils perdirent leurs titres seigneuriaux avec l'abolition des privilèges votée par les Etats-Généraux. La dernière Jousbert fut Mme la comtesse de Bermond. Elle descendait par alliance des premiers seigneurs connus des Herbiers.

 

LA ROCHETEMER

Une des plus importantes châtellenies de la région, qui s'étendait sur toute la paroisse de Notre-Dame des Herbiers (commune du Petit-Bourg-des-Herbiers) et sur de nombreuses paroisses environnantes. Le Puy-du-Fou en dépendait.

Le premier seigneur connu de la Roche-Thémer est Antérius RENDU (3), dit Antérius de Bazoges, parce qu'il était seigneur de Bazoges-en-Paillers, qualifié de « Miles, », et qui fit un traité avec l'abbaye de la Grenetière en 1263, au sujet de la Roche-Thémer.

Cette famille de Bazoges portait : d'azur à trois écussons d'or. Par mariage elle passa en 1471, dans la famille de WAST de Montespedon qui possédait aussi Beaupréau, dans les Mauges (18).

Au commencement du XVIe siècle, une demoiselle de Montespedan apporta la Rochetemer en mariage à la famille de Montjean, qui possédait déjà Chemillé, la Jumellière, Cholet (18). Devenue veuve, elle se remaria vers 1540 à Charles de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, qui devint ainsi seigneur de Rochetemer (18).

Quarante ans plus tard elle appartenait à la famille de la Vauldray qui, en avait hérité de la famille de Montespedon (18).

Elle passa ensuite en 1602, à la famille du Plantis du Landreau comme héritière de la- famille de Montespedon, dans la ligne de Bazoges, par transaction avec la famille de la Vauldray (18).

Cette châtellenie resta dans la famille du Plantis jusqu'en 1710, époque où elle passa par mariage dans la famille de Jousbert.

Le dernier seigneur de la Rochetemer, un Jousbert, qui fut le premier maire des Herbiers, fut guillotiné à Angers en 1794.

 

 

 

 ==> Famille noble du Poitou - FOUCHER DE BRANDOIS seigneurs des Herbiers, de Thénies

==> Le château du Landreau sert d’hebergement à Catherine du Puy du Fou, pendant la restauration du château du Puy du Fou

==> Au château d’Ardelay et dans les paroisses alentours sonnent le tocsin, la colonne de Grignon rejoint celle de Amey aux Herbiers

Herbadilla - de Noirmoutier au Herbiers sur les traces du fleuve Yprésis <==

Les Herbiers : un village gaulois<==

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