Lorsque Jules-César voulut soumettre les peuples de l’Armorique, qui s’étaient révoltés, et notamment les Venètes, il marcha d’abord vers Nantes, ville importante par sa position, sur la rive gauche du Liger (la Loire).
L’effroi devança la marche rapide des légions Romaines ; une foule de Nantais abandonnèrent leur citè pour se soustraire au joug de vainqueur.
Emmenant avec eux leurs femmes et leurs enfants, emportant leurs armes et leurs trésors, ils disent un long adieu à la ville natale, s’enfoncent sous les sombres forêts des Lemovices Armoricanis, qui bordent au midi les confins des Namnètes, et traversent ce pays situé entre le fleuve aux ondes suaves et limpides (1) et le torrent impétueux du précipice de la Peur (2).
Plus la troupe fugitive s’avance au midi, plus la nature, hérissée de forêts profondes coupées de ruisseaux marécageux, semble leur promettre une retraite inaccessible à la fortune de Rome. Après une journée de marche, la colonie arrive au bord de la rivière du Men, aujourd’hui le Petit-Maine. Là, de noires colonnades de hautes futaies s’élèvent en
Amphithéâtre sur les coteaux ; la solitude n’est troublée que par le bruit des eaux qui murmurent contre les vieux troncs jetés par les orages à travers du lit du torrent ; on dirait que c’est la première fois que le pied de l’homme foule cette vierge encore. Le lendemain on remonte le cour du Men ; on entre sur les terres des Agésinates : la nature n’y a pas moins l’aspect sombre et sévère qu’elle avait la veille, mais du moins de vastes prairies naturelles s’étendent au fond des vallées, et le désert perd un peu de son âpreté. Au nord, une longue chaine de montagne vient s’offrir à la vue des fugitifs ; et les forêts d’une grandeur prodigieuse, se balançant sur leur cimes, semblent supporter les nues et défendre aux vents de l’hiver d’approcher des riants vallons qui au midi se déroulent à leur pieds. Toute la troupe s’arrête en cet endroit.
La faille sud armoricaine
Enchantée de la position et de la fécondité de ce sol couvert partout de gras pâturage, cette population errante le choisit pour y fixer sa nouvelle demeure, et lui donne le nom d’Herbauges, c’est-à-dire vallée des Herbes ; une ville s’élève, et les citoyens de la nouvelle colonie l’appellent Herbadilla, ville de l’Herbe, les Herbiers.
Les premiers jours d’Herbadilla s’écoulèrent dans une paix profonde : presqu’inconnue de ses voisins, cachée au fond d’une solitude impénétrable, elle échappa longtemps aux avides regards des Romains. Vers le quatrième siècle de l’ère chrétienne, sous les derniers Empereurs, Herbadilla était devenue le centre du commerce de tout le pays.
Là, sans cesse, arrivaient les nautonniers de la Loire qui remontaient la Sèvre ; les hardis matelots de Tyr, de Carthage et de Massilie, descendus sur la côte du Bocage, au Sécor-Portus, arrivaient en foule dans la vallée des Hautes-Herbes ; les tissus légers, ou toiles d’ombre, de Durinium, les laines éclatantes de Ségora, et le fer des Pictes s’y échangeaient contre les perles du Gange, les parfum d’Arabie, et les riches étoffes de Palmyre et de Syrie. L’or du commerce éleva des temples aux divinités.
A l’Est, sur une montagne qui porte encore le nom de ce dieu, on voyait le temple dédié à Mercure (Saint Michel Mont de Mercure), et tandis que Ségora s’honorait du culte qu’elle rendait à Bacchus, dans Herbadilla même, un encens voluptueux brûlait jour et nuit devant l’autel de Vénus aphrodite, c’est-à-dire de Vénus sortant nue du sein des eaux.
L’opulence de la colonie nantaise éleva bientôt sa splendeur au-dessus de la mère-patrie ; mais l’instant n’était pas éloigné ou tant de gloire allait, par une épouvantable catastrophe, être à jamais engloutie dans un abime souterrain.
Le sol sur lequel avait été bâtie la puissante Herbadilla, n’était autre chose que la voute d’un volcan éteint depuis longtemps.
Un jour qu’un prêtre chrétien, Martin de Vertou, envoyé par Félix, évêque de Nantes, pour convertir au Dieu Christ les habitants de la vallée d’Herbauges, venait de sortir de la ville, en secouant contre la poussière de ses pieds, parce que, loin d’écouter ses paroles, les habitants l’avaient traité avec mépris, tout-à-coup le ciel s’obscurcit, la terre tremble, d’horribles mugissements sortent de ses entrailles, de longs craquements partent des bases de la montagne, et le centre de la ville, qui s’agite et s’écroule avec fracas, s’enfonce et disparait dans des flots écumants.
Un lac paisible et limpide s’étend là ou tout-à-l ’heure s’élevaient des palais, ou régnait le commerce, ou brillait l’opulence, là où fut Herbadilla.
Il est probable que le rusé missionnaire de Félix sut habilement tirer parti de cette épouvantable catastrophe. Les deux extrémités de cette malheureuse cités subsistaient encore : il y rentre ; il annonce aux habitant éplorés, qu’en quittant leur ville perverse, il a, dans sa sainte colère, appelè sur elle le courroux du Dieu qu’il annonce, et que le sort terrible des deux tiers de leur concitoyens n’est que le châtiment de leur incrédulité.
Dans ces siècles d’ignorance, tout ce qui était extraordinaire paraissait miraculeux ; Martin, ou tout au moins son successeur, n’eut pas de peine à persuader les malheureux restes de la population d’Herbauges : tous se firent chrétiens, et deux églises dont l’architecture se rapporte à cet âge reculé, c’est-à-dire au Ve ou VI siècle, s’élèvent des deux côtés du lac, placées là, sans doute, comme deux autels expiatoires destinés à désarmer la colère céleste et à constater un grand événement.
L’établissement des Scythes Theyphaliens, sur les rives de la Sèvre, doit avoir eu lieu cent et quelques années avant l’engloutissement d’Herbadilla, qui fit parie de la république teyphalienne
Au temps de Nominoë, duc de Bretagne, vers l’an 850, Lambert, comte de Nantes, usurpateur du comté Nantais, ayant appelé les Danois et les Normands, pour soutenir son usurpation, ces barbares remontèrent la Sèvre et pillèrent les tristes restes d’Herbadilla.
L’histoire de la Vendée - TIME TRAVEL (TIME TRAVEL 835) Renaud comte d'Herbauge et Lambert, comte de Nantes, réunissent leurs armées au château féodal de Fontenay le Comte pour aller combattre les Normands sur l’Ile D’Herio)
Lambert, ayant ensuite partagé la Teyphalie à ses lieutenants, Guaiffre, autrement appelé Gonthaire, eut le pays d’Herbauges en partage, et y fixa sa résidence.
Bougon, duc d’Aquitaine, vin l’y surprendre, et mit pour la seconde fois cette malheureuse ville au pillage.
Tant de malheurs réunis n’avaient pu détruire entièrement les faibles débris de cette population infortunée, quand l’un des fléaux les plus odieux, la féodalité, vint peser sur la Teyphalie.
Herbadilla, que nous appellerons désormais les Herbiers (traduction littérale de son nom primitif), en retira du moins cet avantage, que ses magistrats, devenus Seigneurs par l’abus de la force et la faiblesse de l’autorité royale, firent entourer la ville de fortifications, la mirent à l’abri d’un coup de main, et élevèrent, au bord du lac, le château dont on voit encore les ruines.
Au temps des croisades, vers le VIIe siècle, les Herbiers, comme toute la contrée, passèrent sous le joug des Anglais, qui ne changèrent rien à leur antique constitution politique.
Il est probable que sous le règne de Richard Cœur de Lion, fils d’Eléonore, les murailles des Herbiers furent achevées ou tout du moins réparées ; car, en 1110, cette ville figurait au nombre des places fortes entourées de murailles ; l’église cathédrale fut aussi réparée à cette époque ; l’architecture du frontispice et des voutes de l’intérieur ne laissent aucun doute à cet égard.
Depuis l’expulsion des Anglais, les Herbiers ne figurent plus dans l’histoire.
(François 1er au Puy du Fou - Voyage dans le temps et les origines de la Renaissance Artistique en Poitou)
La guerre du sel, sous François 1er, parait avoir dégénéré en guerre de partisans. Les malheurs qui retinrent ce prince hors du royaume, ses querelles avec Charles-Quint, et les guerres continuelles qu’il eut à soutenir, lui firent négliger celle du Bas-Poitou : elle traina jusques sous le règne de Henri II, qui la termina en retirant ses douaniers, ses receveurs de tailles, et en sanctionnant les anciennes franchises du pays, qui ne demandait que son antique liberté.
Si cette guerre fut sans résultat pour le pouvoir monarchique, il n’en fut pas ainsi pour la contrée qui en avait été le théâtre.
Les Teyphaliens, appelées alors Bas-Poitevins et Bretons, reprirent, pendant cette longue campagne, les gouts belliqueux et aventureux de leurs aïeux ; la réforme de Calvin, qui fut reçue dans tout le pays, acheva de tourner les esprits vers des idées de liberté et d’indépendance civile et religieuse.
De là vient sans doute que peu de temps après la fin de la guerre du sel, on vit commencer dans tout le Poitou ces longues et sanglantes guerres de religions dont le Bocage fut le foyer le plus ardent.
Ce fut dans cette arène que descendirent, dès cette époque, de vaillants capitaines et d’illustres généraux : les Rohan, les Soubise, d’Andelot, Lanoue, d’Aubigné, Biron, la Tremouille et Condé, Sully et le grand Henri, disputèrent chaque bourg et chaque village, aux Montpensier, aux Mercoeur, aux Mayenne et à tant d’autres prétendus catholiques-romains, qui n’étaient au fond que des ambitieux abusant, pour servir leurs intérêts, du fanatisme et de l’ignorance qu’entretenait dans le peuple un clergé dominant et cruel.
A travers une foule de ville et de châteaux pris et repris, que nous trouvons cité dans les mémoires des historiens du temps, les herbiers n’ont point été oubliés.
Les habitants de cette petite ville suivaient, comme tout le reste du pays, la religion réformée.
Quatre-vingt-dix braves, commandés par un vaillant capitaine, appelé Lommeau, défendaient cette place contre les fanatiques ou catholiques-romains, connus dans l’histoire sous le nom de Ligueurs.
Le duc de Mercoeur était à la tête de l’armée de ces derniers. Il part de Nantes avec sa cavalerie et les arquebusiers à cheval de tous les régiments, et s’approche des Herbiers, pour y surprendre Lommeau.
Mais ce chef, averti du projet de Mercoeur, et comptant peu sur les vieilles fortifications, qui tombaient en ruine, fait élever à la hâte des barricades dans chaque rue : on y travaille avec ardeur. Déjà les chevau-légers du duc sont aux portes de la cité : ils cherchent, en se glissant derrière les haies, à surprendre le corps de garde placé derrière le pont de la ville. Malheureusement pour eux, l’intrépide Lommeau s’était aperçu de cette manœuvre. Prenant avec lui la moitié de son monde, il court à l’ennemi, le culbute, le poursuit jusqu’à l’endroit appelé Celles, et donne ainsi à ceux des siens qu’il a laissés dans la ville, le temps d’achever les barricades.
Le lendemain, dès le point du jour, le Duc de Mercoeur se rapproche des Herbiers, et tente de s’en emparer de vive force, mais il rencontre une résistance opiniâtre ; à midi il n’avait encore pu conquérir que deux maisons.
Irrité d’une pareille résistance, il dépêche un exprès à Saint-Georges de Montaigu pour faire hâter la marche du gros de l’armée, et donner l’ordre d’amener à la hâte toute l’artillerie.
Sur le soir du second jour, Lommeau, appuyé contre le mur du temple, prêtre une oreille attentive aux bruits que les vents lui apportent du camp ennemi situé sur la colline opposée. Ses guerriers l’entourent en silence. On distingue, à la couleur de leurs costumes, celles des compagnies auxquelles ils appartiennent : des chapeaux ronds à haute forme, ornés d’un ruban noir et de boucles d’un métal doré, couvrent leur front basané ; au lieu de cuirasse, un juste-au-corps entoure leur large poitrine ; un jupon très-court, mais terminé par de longues dentelures, environne leur ceinture ; un pantalon collant d’un vive couleur, tombe jusqu’à leurs pieds ; d’énormes sabots, de longues chevelures serrées par un ruban, et retombant en arrière jusqu’au milieu du dos, achèvent leur costume étrange.
Mais tout à coup leur chef intrépide vient d’entendre le son lointain des tambours et le mouvement qu’occasionne dans le camp ennemi l’arrivée du reste de l’armée. Il ne se flatte point de pouvoir défendre la place avec le peu de braves qui l’environnent ; prenant aussitôt son parti, il ordonne de laisser des mèches allumées sur les barricades, et rassemblant ses deux compagnies, il leur donne ses instructions, se met à leur tête, et sort en silence du château.
A la faveur des ténèbres, tous suivent pas à pas le ruisseau qui longe la ville au midi : ils s’approchent du pont, le franchissent et se trouvent en face d’un poste de cent hommes de cavalerie, qui de ce côté gardent le chemin qui conduit à la tour d’Ardelay.
Pendant que les premiers arquebusiers de L’hommeau attaquent vigoureusement cette cavalerie qui ne s’attend à rien, le reste de la troupe des réformés tourne à droite, prend le chemin qui mène à la forêt du parc Soubise, et tous ensemble, profitant du peu d’ardeur que l’on met à les poursuivre, arrivent au point du jour dans la vaste forêt, d’où le lendemain ils se retirent à la Chaise-le-Vicomte, laissant Mercoeur assiéger une ville sans garnison et sans habitants.
En 1559, invités à envoyer leurs députés à la tenue des Etats qui eut lieu à Poitiers, pour la rédaction en un corps complet de toutes les coutumes servant de code au Poitou, les Herbiers laissèrent défaut comme toutes les autres villes de la Teyphalie. Loin de reconnaitre les coutumes de Poitou étrangères à celles de leurs pères, ne pouvant se résoudre à admettre cette espèce de suprématie d’un pays qui, au temps de Jules-césar, était à la vérité leur allié, mais non leur maitre, et avec lequel ils n’avaient eu depuis que de faibles communications.
C’est après les guerres de religion, sous le ministère de Richelieu, qu’on doit placer l’époque à laquelle les fortifications des Herbiers, comme celles de presque toutes les villes du Bocage, furent détruites : on sait que ce ministre, voulant ôter toute retraite aux sectateurs de Calvin, s’attacha particulièrement à faire raser leur châteaux forts, chose que d’ailleurs le canon avait déjà plus qu’à moitié exécutée.
Les roches striées, situées au bout de la pointe de saint pierre, à Noirmoutier-en-l'Île, sont les plus vieilles de toute cette région du nord-ouest vendéen : au moins deux milliards d'années !
Elles constituent les restes d'un côté de l'embouchure du fleuve préhistorique Yprésys. Le delta de celui-ci était formé par les plus hauts contreforts du bocage actuel, à l'époque hauts comme les Pyrénées.
Ce fleuve était tropical et les dinosaures s'y baignaient ! (ouest-france.fr)
http://avg85.fr/sur-les-traces-du-fleuve-ypresis/
La légende Bretonne d’ Herdabilla, la capitale du pays d’Herbauge engloutie dans les eaux du lac de Grand-Lieu<==... .... ==> Les Herbiers : un village gaulois
==> LES HERBIERS - Ses Châtellennies, ses Seigneuries et Fiefs nobles
A quelques kilomètres du château de Talmont se trouvent deux petits bourgs: J ard et Saint-Vincent, reliés par un territoire auquel on a donné le nom de Bélesbat, c'est-à-dire : Ville de plaisirs. Cette dénomination n'était pas sans fondement, car nul lieu sur terre ne rivalisait avec Bélesbat pour la débauche et le libertinage.
La terre a tremblé ce jeudi matin dans le nord des Deux-Sèvres, précisément à 5h19 du matin. Un séisme d'une magnitude 3.4, selon le ReNaSS, le Réseau National de surveillance sismique qui l'avait mesuré à 3.7 dans un premier temps. Son épicentre est localisé à quelques kilomètres à l'est de Bressuire, entre faye-l'Abbesse et Chiché.
(1) La Sèvre, en latin Suavedria.
(2) La Boulogne.