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PHystorique- Les Portes du Temps
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17 novembre 2019

La Renaissance Poétique de Fontenay le Comte en Bas- Poitou (Time Travel 16 ème siècle)

Richelieu L'Hôtel (dit) De Rivaudeau - la Renaissance Poétique de Fontenay le Comte en Bas Poitou (Time Travel 16ème siècle)

A l'époque où Rabelais grandissait en savoir au milieu des livres de son couvent, Fontenay possédait d'autres foyers littéraires fort "connus des érudits. C'était en première ligne le cabinet d'André Tiraqueau, formé de curiosités recueillies en France et à l'étranger par le savant jurisconsulte lui-même, témoin ce beau médaillon dont nous reproduisons l'image et qui fut modelé à Rome. Après la mort d'André, les richesses de sa maison furent divisées entre Charles et Michel Tiraqueau, ses fils, celui-là conseiller au parlement de Paris, celui-ci sénéchal de Fontenay-le-Comte, et qui hérita en même temps du goût de son père pour les collections. Il en eut de toutes sortes que nous a décrites son neveu André Rivaudeau ; il nous le montre ainsi :

Ne laissant un thrésor, comme Euclion, rouiller ;

En un coffre moisi, où il n'ose fouiller ;

Ains départant ses biens à cent vefves chagrines ,

Aux malades piteux , aux maisons orphelines,

Et faisant un recueil de force livres bons

Tirés de mille endroictz de la France et du fons

Des briz Ausoniens, des presses de Venise

Et du païs soufflé par l'haleine de bise.

Un médecin, Raoul Collin (mort en 1549), adonné à la recherche des vertus des plantes, et qui fut de la société de Rabelais, possédait aussi à côté des Tiraqueau sa petite collection de livres d'histoire naturelle.

Plus tard, la bibliothèque du poète Nicolas Rapin, né à Fontenay (vers 1552), presque en même temps que Barnabe Brisson, le président de la Ligue, et que François Viète, l'illustre inventeur des signes algébriques, la bibliothèque de Nicolas Rapin, disons-nous, réjouit à son tour les bons esprits de Fontenay.

Puis celle de Jean Besly fut pendant de longues années le refuge des historiens et érudits de France. Ils venaient y chercher la communication de précieux documents. A sa mort (1644), les livres de Besly furent dispersés par un fils illettré, et ses manuscrits arrivèrent, grâce à l'intervention de l'évêque de Poitiers, Henri Chasteigner, à la bibliothèque du roi. !

Les Illustrations de la Vendée se composent d'une dizaine de biographies d'un mérite inégal formant autant de morceaux séparés et entre lesquelles la Société se réserve de faire un choix. Les gloires Fontenaisiennes de la fin du XVIe siècle sont d'abord représentées dans cette galerie par le président Brisson, et par les poètes André de Rivaudeau et Nicolas Rapin, vice-sénéchal de Fontenay.

 A ce groupe célèbre est joint l'historien La Popelinière, qui appartient également à la Vendée par sa naissance et qui a vécu à la même époque. Grâce au tour original qu'il sait donner à sa pensée et à des développements heureux, l'auteur a su, répandre l'intérêt sur des sujets qui n'ont plus pour le lecteur, l'attrait de la nouveauté. Il est pourtant certaines digressions, qui, bien qu'écrites avec chaleur, ont le tort de ressembler parfois à des lieux communs; telles sont, par exemple, les quatre pages consacrées à Ronsard et à ses innovations.

 

André Rivaudeau, sieur de la Flocellière (se trouve à seulement 8 km du Puy du Fou), était fils d'un gentilhomme, homme de lettres et d'épée, le sieur de La Guillotière, mais ce dernier n'était gentilhomme que de fraîche date, car il avait été anobli par Henri II, lorsqu'il était entré à son service comme valet de chambre.

André, son fils, naquit vers 1540, et fit ses études à Poitiers. C'est là, sans doute, qu'il se lia d'amitié avec Albert Babinot, celui-là, même qui lui dédia cette ode qui figure en tête de sa traduction du Manuel. Albert Babinot, jurisconsulte et poète, était protestant comme Rivaudeau; il avait écrit un poème religieux intitulé la Christiade.

Il est donc tout naturel que Rivaudeau, qui débuta comme tous ceux de son temps en cultivant « les Muses gratieuses », ait subi l'influence austère de cet ami. Si l'on en juge, d'ailleurs, par l'ode dont nous venons de parler, la traduction d'Épictète marquerait une étape décisive dans la carrière littéraire de Rivaudeau.

 Avec Épictète, il entra dans la voie qui conduit aux Lettres saintes, puisque tous les humanistes sont d'accord pour reconnaitre que la philosophie en général, celle d'Épictète en particulier, en est le chemin. Babinot pouvait donc, avec raison, lui écrire « Or, ayant esclarcy le savoir d'Epictète,

 Par un plus grand savoir, à si peu ne t'arreste

Et traite maintenant les utiles secrets

De nos livres sacrés. »

André Rivaudeau avait débuté dans les lettres par une tragédie en cinq actes, mêlée de choeurs à la manière antique, et tirée de la Bible; il l'intitula Aman.

Cette tragédie, qui fut représentée à Poitiers en juillet 1561, ne parut imprimée que quelques années plus tard, en 1566, jointe à d'autres ouvrages de l'auteur et dédiée à Jeanne de Foix, reine de Navarre (1).

C'est donc aussitôt, un an après, en 1567, dans cette même ville de Poitiers, qu'il publia sa traduction du Manuel d'Épictète. Puis, comme s'il tenait à réaliser le conseil formulé jadis par son ami Babinot, il se tourna vers l'étude des questions religieuses.

 Il entreprit des Commentaires sur l'Epître aux Hébreux et l'Évangile selon saint Mathieu. Il y a même lieu de croire que ces travaux ont été menés de front avec celui de la traduction, puisque très souvent il y fait allusion dans ses Observations sur les doctrines d'Epictète, à moins, et cette hypothèse serait encore admissible, qu'il y ait eu une première édition du Manuel antérieure à 1567, et sans « Observations ».

 La vie de Rivaudeau est restée assez obscure dans ses dernières années. Tout ce que nous en savons, c'est que les malheurs du temps le forcèrent, lui aussi, à renoncer aux loisirs d'un lettré. Il rejoint ainsi la destinée de tous les humanistes néo-stoïciens., qui cultivèrent d'abord les Muses, jusqu'à ce que les troubles et c les malheurs du temps les aient obligés, en quelque sorte, à fixer leur choix sur la philosophie qui prêche l'acceptation courageuse des événements et le renoncement à tout plaisir égoïste. Rivaudeau dut, en effet, éprouver lui aussi maintes déceptions, si l'on en juge par la préface de sa traduction du Manuel, préface qu'il adressa à Honorat Prévost (1), son bon seigneur et amy « Je veus aussi ramentevoir, écrit-il, les fréquentes exhortations que vous me faisiés, pour m'avancer, ayant conceu une telle esperance de moy, que si la fortune (qu'il me soit permis de parler ainsi sans faire force sur le mot qui n'est pas chrestien) y eust satisfait, j'ay opinion, et ne me glorifie qu'en la grace de Dieu, que le reste n'eust point manqué. Mais la mort du Treschrestien Roy Henry, de qui nous espérions beaucoup, et les troubles qui sont surveneus depuis m'ont fait embrasser la sentence qui a esté bien caché, a bien vescu. » 

Donc, chez Rivaudeau, comme chez Guillaume Du Vair, désillusion, ambition déçue; la fortune, c'est-à-dire la gloire, l'eût sans doute tenté comme les autres, mais la gloire n'est pas venue. Il s'est alors résigné, non point simplement comme un humble chrétien, mais en stoïcien chrétien. Cette résignation semble, au moins en apparence, avoir plus noble allure, elle permet de garder une certaine grandeur d'âme à la face du monde. Mépriser tout haut les biens que la vie ne donne pas, mais que l'on n'aurait peut-être pas dédaigné d'accepter s'ils étaient venus, est une satisfaction pour ceux que la fortune n'a point comblés de ses dons; voilà, pourquoi nous avons trouvé si souvent le stoïcien doublé d'un ambitieux déçu.

On nous permettra de glisser ici une simple remarque à propos de la tragédie d'Aman, par André de Rivaudeau l'auteur s'est demandé avec M. Mourain, de Sourdeval si, entre l'oeuvre de Rivaudeau et l'Esther de Racine, il n'est pas possible de saisir quelques rapports tendant à prouver que Racine a eu connaissance de cet essai dramatique qui, bien qu'imparfait, a eu le mérite d'aider à frayer la voie, et sa conclusion a été entièrement négative.

Sans vouloir s'inscrire en faux contre cette conclusion, il n'est peut-être pas hors de propos de signaler une dissertation publiée dans les Mémoires de l’Académie du Gard (novembre 1865-août 1866), dans laquelle M. Ch. Liotard a soutenu la thèse contraire en faisant le rapprochement des deux pièces, scène par scène.

 Une des remarques les plus curieuses auxquelles donne lieu cette comparaison, c'est que les chœurs dont l'introduction au théâtre français est regardée comme une des innovations les plus heureuses de l'auteur d'Esther, se retrouvent précisément dans la tragédie d'Aman. On conviendra que cette rencontre de Racine avec André de Rivaudeau dans l'application de la même idée à un sujet identique, est au moins assez piquante et peut même passer pour n'avoir pas été entièrement fortuite. La muse de Racine est assez riche pour avouer un emprunt fait à la muse infiniment plus modeste du poète Fontenaisien.

Hôtel (dit) De Rivaudeau (14 Rue du Pont aux Chèvres à Fontenay le Comte) (1)

Reveillère-Lépeaux, Gaudin et le lieutenant-général Belliard forment trois biographies parallèles. Les deux premiers firent partie de nos assemblées durant la révolution, mais si le même sentiment patriotique les unit, ils ne se ressemblent guère comme on sait, par la trempe du caractère et par la ligne politique qu’ils ont suivie.

ReveilIère-Lépeaux qu'on a voulu ridiculiser en l'affublant du titre de pontife des théophilanthropes, est représenté par l'auteur comme un philosophe n'obéissant qu'aux principes absolus d'un austère stoïcisme, comme un homme antique dont l'abnégation et la constance doivent faire pardonner les erreurs.

Gaudin s'est illustré par le courage avec lequel il osa, en face de la Convention, plaider la cause de Louis XVI et par la valeur militaire dont il fit preuve en défendant la ville des Sables contre les Vendéens. Après avoir si dignement payé dans ces deux circonstances solennelles, sa dette à la patrie et à l'humanité, Gaudin qui se retira de bonne heure de la scène politique, ne nous apparait guère que sous les traits d'un épicurien aimable et spirituel, employant ses loisirs à rimer agréablement des contes badins, voire à improviser des opérettes bouffonnes, et bornant son ambition à faire les délices de la petite société sablaise en mêlant un peu de poésie à ses plaisirs et à ses réunions.

 La biographie du général Belliard offre au contraire les traits les plus brillants. Né à Fontenay en 1769, il s'engage à vingt ans pour voler à la défense de la patrie et prend une part glorieuse à nos plus belles campagnes, Valmy et Jemmapes, la conquête de la Belgique, la campagne d'Italie, la campagne d'Égypte, Austerlitz, la guerre d'Espagne, la campagne de Russie, Leipsick et la campagne de France. Rentré dans les fonctions civiles sous la Restauration et sans avoir failli à la fidélité qu'il devait à l'empereur, Belliard ne s'est pas moins distingué comme diplomate sous le gouvernement de juillet, et les Belges ne sauraient oublier que c'est grâce à l'énergie dont il fit preuve, qu'ils sont parvenus à assurer leur autonomie et leur indépendance.

Les pères Bonaventure Giraudeau, jésuite, et Baudouin, fondateur des Ursulines de Jésus, forment un groupe à part dans cette galerie des Illustrations de la Vendée. En retraçant les vertus de ces hommes évangéliques qui, pour avoir consacré leur vie à la religion n'en ont pas moins été des citoyens utiles à la société, l'auteur a fait preuve d'impartialité et de finesse. La biographie du père Giraudeau qui est moins connu nous a surtout paru remarquable.

Sous le titre un peu bizarre d’Académie ambulante de Noirmoutier, une notice assez étendue a été consacrée à Richer, l'auteur de la Nouvelle Jérusalem et à ses amis Piet et Impost. On ne saurait nier que Richer ne soit un personnage intéressant et le succès qu'a eu l'ouvrage singulier que nous venons de nommer en est la preuve. Peut-être cependant pourrait-on reprocher à l'auteur d'avoir mis trop de complaisance dans l'analyse des impressions incessamment mobiles du poète et du malade ; il s'y mêle en effet certaines questions de physiologie qui dépassent peut-être les limites d'une étude littéraire.

 

Hôtel (dit) De Rivaudeau (14 Rue du Pont aux Chèvres à Fontenay le Comte)

 (Fontenay le comte Rue du Pont-aux-Chèvres, Palais des évêques de Maillezais et Maison André Tiraqueau)

Malgré l’amputation récente de son aile gauche et la transformation radicale du logis du fond. L’hôtel de Rivaudeau est un jalon essentiel de l’architecture locale. C’était en effet un des premiers exemples poitevins d’hôtel Renaissance à plan en U entre cour et jardin.

Outre le portail d’entrée et une petite fenêtre sur rue flanquée de termes et datée de 1548, il conserve, sur cour, un joli puits cantonné de pilastres ionique soutenant une coupole sans décor.

Cet hôtel doit son nom à une illustre famille de la renaissance fontenaisienne mais rien ne prouve que cette demeure fut effectivement la sienne.

 

Hôtel (dit) De Rivaudeau (14 Rue du Pont aux Chèvres à Fontenay le Comte) (2)

 

Rapport sur le concours ouvert en 1867 par la Société de statistique, sciences et arts des Deux-Sèvres / par M. Louis Duval

La traduction française du Manuel d'Épictète / d'André de Rivaudeau au XVIe siècle ; publiée avec une introduction par Léontine Zanta

Annales du bibliophile, du bibliothécaire et de l'archiviste / publiées par Louis Lacour

 

 

 Le 21 décembre 1608, RICHELIEU est accueilli à Fontenay le Comte, capitale du BAS-POITOU et salue "une ville renommée pour avoir donné une infinité de beaux esprits à la France".  ==> Armand Jean du Plessis de Richelieu, de la Sorbonne à l’évêché de Luçon (Time Travel 1606)

==> La fontaine des Quatre Tias (la fontaine des beaux esprits) de Fontenay-le-Comte, foyer de vie intellectuelle de la Renaissance

 

 


 

L'histoire de la Vendée - TIME TRAVEL

Toute l'histoire générale de la Vendée s'efface devant ce que les chouans ont appelé " La grande Guerre ", et il est difficile de prononcer ce mot de " Vendée " sans qu'aussitôt l'esprit se reporte aux luttes sanglantes de la période révolutionnaire...

 

 

(1) Cf. Eug. Haag, La France protestante (1846-1858) « Les œuvres d'André Rivaudeau, gentilhomme du Bas-Poitou. Aman, tragédie sainte tirée du VIIe chap. d'Esther, livre de la sainte Bible. A Jeanne de Foix, très illustre et très vertueuse royne de Navarre. Outre deux livres du mesme autheur, le premier contenant les complaintes, le second les diverses poésies » (Poitiers 1566, in-4o).

 

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