Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
11 mars 2019

Portrait de Foulques NERRA (Motte Castrale du Faucon Noir au Mont Glonne)

motte castrale du Faucon Noir - Foulques NERRA au Mont Glonne visite virtuelle

Foulques-Nerra était fils de Geoffroy-Grisegonelle, comte d'Anjou ==> Généalogie, Famille de Foulques III Nerra d'Anjou

Foulques III, surnommé Nerra on le Noir, fut ainsi appelé de la couleur de son teint. Quelques auteurs le nomment Jérosolymitain, à cause des voyages qu'il fit à Jérusalem, et d'autres le Palmier, parce qu'il en rapportait chaque fois des palmes dont il affectait de se montrer couvert. Dans quelques anciennes chartes il est aussi surnommé le Jeune, soit pour le distinguer de Foulques le Bon, son aïeul, soit parce qu'il succéda jeune encore à son père.

Il est considéré comme l'un des plus grands princes qu'ait eus l'Anjou. Il aimait la justice et la rendait lui-même à ses vassaux avec beaucoup d'exactitude; dans les cas douteux, il faisait pencher la balance en faveur du plus faible. Spirituel, généreux, grand capitaine, il se montra toujours supérieur aux évènements dans les circonstances les plus difficiles.

C'est en 987, à la mort de son père, que Foulques le Noir (Nerra), prit possession du comté d'Anjou, de celui de Gâtinais et des châteaux dont Geoffroy-Grisegonelle avait hérité ou qu'il avait acquis par les armes, dans la Touraine et le Poitou. Ces terres étaient belles, les places qui les couvraient étaient fortes pour la plupart; mais Foulques était environné d'ennemis puissants et ambitieux, qui avaient déjà profité de la vieillesse de Geoffroy pour entrer sur ses domaines, et qui comptaient bien profiter de l'inexpérience du nouveau comte pour le dépouiller.

Il fut belliqueux et rusé ; fit ses premières armes contre Landri, vicomte de Dunois, à qui son père avait donné une maison très-forte au midi du château d'Amboise, avec plusieurs autres habitations, et qui s'était uni avec Eudes Ier, comte de Blois, de Chartres et de Tours, et avec Gilduin, Seigneur de Saumur, pour lui ravir les places d'Amboise et de Loches, et le chasser ainsi de la Touraine.

Il se porta à leur rencontre au-delà de Blois, les défit près de Châteaudun, força Landri à la restitution des dons qu'il tenait de Geoffroi-Grisegonelle, fit raser sa forteresse, et le chassa entièrement d'Amboise, où il établit Lisoie de Bazougiers, petit-fils du vicomte de Sainte-Suzanne, auquel il confia en outre le gouvernement du château de Loches.

Il eut ensuite une autre guerre contre Conan, comte de Rennes, qui, bien qu'il fût son gendre ou beau-frère depuis dix ans, avait fait diversion en faveur de ses ennemis, en tentant de surprendre la ville d'Angers ; des mesures qu'il prit pour déjouer cette perfidie, résulta, en 991, une sanglante bataille, dans la lande de Conquereux, où la victoire fut vivement disputée.

De leur côté, les comtes de Blois possédaient sur la limite de l'Anjou, au sud-est d'Angers, et longeant la rive gauche de la Loire et de la Vienne, un territoire dont la topographie se rattachait étroitement à celle de l'Anjou, et, sur ce territoire, une place considérable, la ville de Saumur, avec son château bien situé et bien fortifié.

Comment avaient-ils acquis cette position avancée ? L'histoire ne le dit pas. Tout ce que nous voyons, c’est que celui qui fut à la fois gendre de Robert le Fort et père de Thibault le Tricheur, premier comte héréditaire de Blois, Thiebaut ou Thibault, possédait déjà la ville de Saumur à sa mort, vers 927. (==> LES POSSESSIONS de Thibaut Ier de Blois (THIBAUD LE TRICHEUR)

Ce personnage, normand de naissance, au dire de Guillaume de Jumiége, et frère du fameux duc Rollon (le chef viking à l'origine du duché de Normandie), selon quelques historiens, avait dû s'en emparer par la force ou par la ruse, mais plus probablement par la ruse, son arme de prédilection. Après avoir fait beaucoup de ravages en France, il s'était fait donner, en effet, le comté de Tours par les rois Louis et Carloman, en traitant avec eux, et, plus tard, il avait trouvé moyen d'acheter Chartres et son territoire, du fameux Hasting, en lui persuadant que la fuite seule pouvait le soustraire au poignard des assassins acharnés à sa poursuite.

 

Pour peu qu'on jette, en effet, les yeux sur une carte des anciennes provinces de France, on remarquera que la Touraine était resserrée dans la moitié de sa longueur, du nord au sud, entre l'Anjou, à l'ouest, et le Blaisois, à l'est. Un grand fleuve, la Loire, servait de route naturelle entre les capitales de ces trois comtés, Blois, Tours et Angers, situées dans le même bassin ,et jointes aussi entre elles par d'anciennes voies romaines dirigées parallèlement au fleuve, quoique presque toujours sur les hauteurs. (voir Construction de la levée de la Loire, la première « turcie » du Val de Loire d’Henri II Plantagenêt)

A ce grand fleuve de Loire qui coupait la Touraine de l'est à l'ouest en deux parties inégales, venaient se souder, au midi, comme de puissants rameaux, trois cours d'eau importants, le Cher, l'Indre et la Vienne, routes naturelles de trois grandes vallées débouchant dans la vallée de la Loire, la première en face de Tours, les deux autres dans la direction de l'Anjou, celle de la Vienne, même, sur son extrême limite; et d'autres vallées plus petites, s'embranchant avec leurs cours d'eau moins puissants, sur ces trois grandes artères, achevaient de découper en plateaux élevés les terres qui les séparaient.

 

En dehors de la Touraine, les comtes d'Anjou possédaient aussi d'autres positions fortifiées qui pouvaient appuyer leurs opérations et leur servir au besoin de place de refuge : c'était dans la haute vallée de l'Indre, Buzançais et Châtillon, qui avaient été donnés en dot à l'épouse d'Ingelger ; et, sur les bords d'un des affluents du Cher, Villentrois.

C'était aussi dans une autre direction. Loudun, que Geoffroy-Grisegonelle avait enlevé par les armes avec quelques autres châteaux, à Guillaume, comte de Poitiers. Cette dernière position qui surveillait les petites vallées du Poitou, ouvertes du côté des Marches angevines, permettait d'entreprendre sur Montsoreau et une partie de la vallée de la Vienne, gardée plus haut par la vallée de la Creuse, où se trouvait la forteresse la Haie.

Une autre bataille, engagée, le 27 juin 992, au même lieu, pour lui faire lever le siège de Nantes, dans laquelle Conan fut tué, termina cette seconde lutte.

Le prétexte qu’il prit fut de protéger le jeune Judicaël, fils naturel d’Hoël comte de Nantes qui avait été assassiné par les ordres de Conan, et dont le frère et successeur Guerech comte de Nantes était mort d’une saignée faite par les mêmes ordres avec une lancette envenimée. Ils étaient tous deux bâtards d’Alain, dit Barbetorte, comte de Bretagne.

Le comte Foulques se présenta devant la ville de Nantes dans le dessein de s’en emparer, d’en investir le petit Judicaël qui était sous la tutelle d’Haymont, frère utérin d’Hoël et de Guerech, à condition qu’il tiendrait ce comté de lui. Après trois semaines d’attaque Conan s’avança pour faire lever le siège : l’Angevin marcha à lui et il se donna une seconde bataille dans la même lande de Conquereux, en laquelle le Breton fut tué le 17 juin 992.

Foulques Nerra, comte d'Anjou, réussi vers 1005 à mettre la main sur les terres des Mauges pour les intégrer au comté d'Anjou. Reste pour terminer cette intégration à s'approprier les terres de l'abbaye de Saint-Florent du Mont-Glonne, affiliée à Saint-Florent de Saumur, et donc alors sous l'influence des comtes de Blois qui possédaient Saumur.

Il eut une troisième guerre à soutenir contre Eudes II, de Blois-Champagne, fils d'Eudes Ier, comte de Blois, qu'il battit complètement à Pont-le-Voi, près la rivière du Cher, le 10 juillet 1016.

Ainsi que le marque la seconde chronique de Saint-Aubin d’Angers fut un manuscrit de la Trinité de Vendôme. Besly a fait un note dans les preuves de son histoire de Poitou pour dire que le combat s’était donné entre Foulques et le comte Hugues, et non pas Eudes, s’appuyant sur la chronique de Maillezais, ou plutôt de Saint-Maixent, qui le dit ainsi et qui datte l’action du 30 juin 1016.

Depuis, Foulques seconda toujours le roi Robert et la reine Constance, qui était sa nièce, contre le comte de Champagne ; mais, en 1025, ils firent leur paix à son insu, et lui laissèrent tout le fardeau d'une guerre qu'il n'avait entreprise que pour leur intérêt.

 Eudes ramassa toutes ses troupes, et fut assiéger le fort de Mont-Budel, que Foulques avait fait construire pour serrer la ville de Tours, qu'il espérait conquerir. Foulques, le laissant y perdre son temps, fut lui surprendre la ville de Saumur, qui se rendit en 1026, et feignit ensuite d'aller assiéger Montbazon; ce qui obligea Eudes à lever le siège de Mont Budel.

Foulques emporta aussi la ville de Tours pas l’assistance d’Audebert I. du nom comte de la marche, mais Eudes l'avait presque aussitôt recouvrée, à la faveur de ses intelligences dans la place.

 

La prise de Saumur par Foulques en 1025 permet d'intégrer Saint-Florent au comté.

 

 (motte castrale du Faucon Noir - Foulques NERRA au Mont Glonne visite virtuelle)

 

Il prêta, vers 1027, foi et hommage du Loudunois et du Mirebalais à Guillaume, dit le Grand, comte de Poitiers, qui lui fit don de la ville de Saintes.

 

Il y ternit sa gloire, en 1028, par un excès d'ingratitude et de rapacité envers Herbert-Eveille-Chien, comte du Mans , auquel il avait été redevable de son salut et de sa victoire à la bataille de Pont-le-Voi, en 1016, et qu'il retint prisonnier jusqu'en 1030.

Après la mort du roi Robert , Eudes II, de Blois-Champagne, reprit la guerre contre Henri Ier, fils de ce monarque, lequel demanda secours à Foulques qui était son oncle, et qui en effet marcha pour l'aider à reprendre la ville de Sens, dont Eudes s'était emparé ; mais, pendant ce temps, Foulques ayant appris que Geoffroi son fils, favorisé par sa mère, avait épousé Agnès de Bourgogne, il en fut tellement irrité, qu'il s'avança à la tête de son armée pour le punir, et commença ainsi, en 1032, une guerre civile qui dura peu, car ils eurent bientôt réuni leurs armes contre le duc d'Aquitaine, Guillaume IV et VI, surnommé le Gras, qu'ils défirent à la bataille livrée sur le mont Caerius, entre Saint-Jouin de Marnes et Montcontour, le 20 septembre 1033, et qu'ils firent prisonnier : ils ne lui tendirent la liberté qu'en 1037, moyennant une grosse rançon et la cession de l'ancien pays de Mauge et d'une portion de celui de Tiffauges.

 

Foulques fit deux voyages à Jérusalem; le premier, vers 1015, pendant lequel Eudes II ravagea ses états; insulte dont, à son retour, il prit sa revanche et fit bâtir le château de Montrichard, pour mettre ses terres du Cher à l'abri des incursions d'un voisin si dangereux. (L'abbé Eudes et Foulque Rechin disent qu'il n'y est allé que deux fois, Thomas de Loches affirme qu'il fit trois fois ce pèlerinage. (Foulques Nerra Comte d'Anjou Jérusalem Jérosolomitain)
 

Le second voyage eut lieu en 1039, et il mourut, après son retour, le 21 juin 1040, à Metz, d'où ses entrailles furent portées dans l'abbaye de Beaulieu, près Loches en Touraine, qu'il avait fondée.

Foulques-le-Réchin, son petit-fils, lui attribue encore la construction et réédification de Langeais, Chaumont, Montrésor, Ste-Maure, en Touraine ; les châteaux de Mirebeau, Montcontour, Faye - la-Vineuse, Montreuil-Bellay, Passavant et Maulévrier, en Poitou, Beaugé, Château-Gontier, en 1037, Duretal, etc.,

en Anjou. Il fut marié deux fois : I° avant 990, avec Elisabeth, fille de Bouchard Ier, comte de Vendôme, et d'Elisabeth, son épouse. Elle donna en 990, du consentement de son mari, quelques biens à l'abbaye de Marmoutier, près Tours, afin d'obtenir de Dieu des enfants.

Son époux la fit brûler en 999 ou 1000, à Angers, sous prévention d'adultère; et peu après la ville de Saumur fut incendiée.

Il prit une seconde alliance vers l'an 1004 avec Hildegarde, morte le Ier avril 1046, à Jérusalem. Il eut de son premier mariage Adèle d'Anjou, mariée par Renaud, évêque de Paris, et comte de Vendôme, son oncle maternel, avec Eudes de Nevers, souche de la deuxième dynastie des comtes de Vendôme.

Sa seconde femme le rendit père de Geoffroi, qui suit, et d'Hermengarde, qui épousa Geoffroi, comte de Château-Landon, en Gatinais, et souche de la troisième race des comtes d'Anjou.

 

 

 

 

Pendant son règne, Foulques Nerra construisit une forteresse au mont Glonne de Saint Florent, sur le promontoire dominant la Loire. Il fait ériger une motte surmontée d'un donjon. Cette motte est encore visible sur le promontoire et sert aujourd'hui de support à la colonne de la duchesse d'Angoulême. Le successeur de Foulques Nerra, Geoffroy Martel, fait fortifier l'abbaye et le bourg attenant par une enceinte, en confiant la garde de la place aux moines. Geoffroy III confirme le droit des moines, sous condition de ne pas remettre la place à un tiers. En 1130, Geoffroy Plantagenêt s'engage à ne pas établir de communes sur le territoire de l'abbaye.

 

Mais, si le génie de Foulques Nerra, son courage et ses biens dans l'art de la guerre l'ont mis au premier rang des grands hommes de son siècle, il faut convenir qu'il eut aussi les vices et les défauts de ce siècle demi barbare ; il fut cruel et superstitieux. Il croyait expier, par des voyages de dévotion, par de longs pèlerinages et par des fondations en faveur des églises et des moines, les crimes dont il se souillait.

Il avait, à l'exemple de ses prédécesseurs, beaucoup de dévotion à Saint Martin.

Un jour qu'il se rendit à Tours, accompagné d'une suite nombreuse, pour demander à Dieu, par l'intercession du Saint, le pardon de quelque nouveau forfait, il trouva l'église fermée; peut-être l'était-elle ordinairement à cette heure, ou peut-être les chanoines avaient-ils donné l'ordre de lui en refuser l'entrée, parce qu'ils ne le voyaient qu'avec peine arriver ainsi escorté pour faire une action religieuse. Quoi qu'il en soit, Foulques, impatient d'attendre qu'on ouvrît la porte, la fit enfoncer, et pénétra jusque dans le cloître avec ses soldats et dans son équipage militaire.

L'église, dans ce temps-là, permettait à peine aux souverains de se montrer armés dans les temples. Les chanoines, alarmés de cette profanation, surent cependant la mettre à profit, et en tirèrent bientôt la satisfaction la plus éclatante. La croix, les châsses des saints, furent descendues et mises à terre ; on les couvrit de cendres et de ronces, en signe de deuil, ainsi que le tombeau de Saint Martin; l'office divin fut suspendu dans l'église, qui ne resta ouverte qu'aux seuls pèlerins.

Il en fallait moins, dans ces siècles superstitieux, pour décider le comte d’Anjou à satisfaire les chanoines jaloux d'obtenir la réparation de ce qu'ils appelaient un horrible scandale. Le dévot Foulques, reconnaissant sa faute, se rendit quelque temps après, nu pieds, ne église, où il protesta de son respect et de sa vénération pour Saint Martin, en lui demandant publiquement pardon de son irrévérence. Il termina cette espèce d'amende honorable, en faisant au chapitre plusieurs dons considérables, ce qui acheva de le réconcilier avec les chanoines.

Le caractère violent et féroce de ce prince se manifesta d'une manière terrible à l'égard d'Élisabeth, sa cousine germaine et son épouse.

La chronique de l'Abbaye de Saint-Florent dit que peu de après que la comtesse eût été sauvée d'un précipice, où des embûches, dressées par un ordre secret de son époux, l'avaient fait tomber, il la fit brûler vive à Angers, après l'avoir accusée et fait condamner comme adultère. Le ciel, dit cette chronique, parut venger la mort de cette malheureuse princesse, par l'incendie d'un grand nombre de maisons voisines du bûcher allumé pour son supplice.

Furieux dans ses emportements, Foulques se montrait souvent extrême dans les témoignages de son repentir. C'est à ces dispositions de son âme que l'on doit attribuer ses fréquents pèlerinages à Jérusalem ; et telle était la dévotion des chrétiens de son siècle, que, voyages exposaient aux dangers d'une marche fatigante ou d’une navigation périlleuse, plus la foi simple et peu éclairée des fidèles y attachait de mérite et d'expiation.

La Judée, cette terre si  longtemps célèbre par les merveilles dont elle fut le théâtre, si opulente par les soins actifs et industrieux de ses anciens habitants, ait passé de la domination des Empereurs grecs sous celle des Arabes Mahométans. Ces derniers ne voyaient qu'avec inquiétude le concours  nombreux des pèlerins qui s'y rendaient de tous les pays de la chrétienté.

 Ils les rançonnaient : tous les passages, surtout portes des villes, et ne leur ouvraient celles de Jérusalem qu’après leur avoir fait payer chèrement l'entrée. (Chaque pèlerin payait un ducat d’or pour entrer à Jérusalem. Chronique de Normandie, page 64)

 Souvent les voyageurs n'en sortaient qu'accablés de vexations et d'outrages. Mais rien ne pouvait arrêter le comte, dont les idées et les projets de pénitence semblaient se fortifier à la vue des dangers et des obstacles.

Il partit en effet, dirigea sa route vers Constantinople, d'où il se rendit à Jérusalem, et de là au tombeau de Jésus-Christ. Animé, dans ce saint lien, d'un transport de dévotion, il saisit avec les dents un des bords de la pierre du sépulcre, et réussit à en détacher un morceau qu'il déroba aux regards de ceux qui veillaient à sa garde. Ce fut encore là que, cédant aux remords qui l'agitaient, il se frappa la poitrine, s'arracha les cheveux, et se répandit en regrets et en sanglots sur ses crimes, dont le souvenir le tourmentait sans cesse.

Après quelques mois de séjour à Jérusalem, il revint en Europe et passa à Rome, où les instances du Pape Sergius le décidèrent à rester quelque temps pour chasser de l'État de l'Église les brigands qui l'infestaient.

Après cette expédition, qui fut couronnée d'un plein succès, il revint en Anjou.            

Foulques Nerra avait eu d'Hildegarde, sa troisième femme, un fils, Géofroi surnommé Martel, à cause de sa force extraordinaire. Ce prince, jeune encore, laissa bientôt entrevoir ce qu'il pourrait faire un jour pour la gloire et la grandeur de sa maison. Mais l'indomptable fierté de son caractère et son inflexible opiniâtreté annonçaient à son père les chagrins qui troubleraient ses derniers jours, et faisaient craindre à ses vassaux de l'avoir trop tôt pour maître.

Cependant Foulques s'était démis, en sa faveur, de Saumur et de son territoire. Il comptait se reposer sur lui du soin de gouverner ses autres domaines ; soit que, fatigué de ses travaux, il songeât à se procurer un repos que les approches de la vieillesse lui rendaient nécessaire; soit qu'il voulût s'éclairer par lui-même sur les talents de son fils pour l'administration.

D'ailleurs il se proposait de faire un nouveau voyage à Jérusalem, et, en effet, il partit bientôt après pour s'y rendre [1035]. Il passa d'abord en Italie, visita Rome, où il trouva Robert, duc de Normandie, qui se disposait comme lui à ce voyage (26). Tous deux s'embarquèrent pour Constantinople, où l'empereur Michel les reçut les fit accompagner jusqu'à Antioche.

Robert, qu'on vœu plus qu'imprudent obligeait à marcher les pieds nus, ne put se rendre ainsi jusqu'au terme de son pèlerinage, et fut obligé de se faire porter. An retour de Jérusalem, il tomba malade de fatigue dans la route, et mourut à Nicée. Foulques, plus heureux, revint en Europe, et rentra la même année dans l'Anjou.

La conduite de son fils pendant son absence avait excité contre lui les murmures et les reproches de ses sujets. Foulques, touché de leurs cris, et persuadé que leurs plaintes étaient fondées, voulut qu'il lui remît le gouvernement de ses domaines, et qu'il ne gardât que celui de Saumur. Mais Géofroi, déjà trop accoutumé au commandement, refusa de s'en dépouiller, et prit les armes pour se le conserver.

Cette guerre impie, dont les chroniques du temps nous laissent ignorer les détails, porta le ravage et l'incendie dans toute la province. Le ressentiment et l'indignation de Foulques furent extrêmes. Le fils, réduit, par les armes de son père, à implorer sa miséricorde, vint enfin se jeter à ses pieds. Le Comte, usant alors de tous les droits de la victoire, exigea qu'il se présentât devant lui, une selle sur le dos, et que, dans cet équipage humiliant, il lui demandât publiquement pardon (27). Il fallut obéir, et le fier Géofroi fut contraint de se courber devant Foulques, qui, le pied sur le dos de son fils , et le cœur frémissant d'un juste couroux , lui dit : « Par les âmes Dieu, vous voilà donc enfin dompté » ! Oui  répondit Géofroi , d'une voix étouffée par la douleur et la honte, « oui, mais par mon père, et non par tout autre. »

Le comte, délivré des alarmes que la révolte de son fils loi avait causées, et désarmé par sa soumission, lui rendit le gouvernement qu'il lui avait ôté, et ne parut plus s'occuper que du désir de passer ses derniers jours en paix.

Il n'était encore âgé que d'environ cinquante ans ; mais ses guerres avec ses voisins, et trois voyages qu'il avait faits à Jérusalem, avaient diminué ses forces, et lui annonçaient une vieillesse prématurée. Le souvenir de ses crimes, plus puissant sur loi que le sentiment de sa faiblesse, lui fit cependant oublier ses anciennes fatigues, ses infirmités et les dangers qu'il avait courus. Toujours persuadé que les lieux où s'était immolé le Dieu des chrétiens étaient ceux où le ciel l'appelait pour l'expiation du mal qu'il avait fait, il se mit pour la quatrième fois en voyage, et se rendit à Jérusalem [1039].

Arrivé dans la ville sainte, il s'y livra sans réserve à tous les remords de sa vie passée, et donna aux Mahométans un spectacle que les mœurs de notre siècle rendraient moins édifiant que singulier. Deux domestiques seulement l'avaient accompagné. Il les obligea de le conduire demi-nu au sépulcre, et de le frapper de verges à chaque pas. Le prince pénitent, les yeux baignés de larmes, s'écriait, pendant cette pieuse flagellation : « Seigneur, ayez pitié du malheureux. » Foulques, parjure, infidèle »,

Ce pèlerinage fut le dernier. Il revint par Constantinople, et se rendit à Metz par l'Allemagne. C'est là que la mort le surprit après une maladie de quelques jours.

Suivant ses dernières volontés, ses entrailles furent déposées dans le cimetière de l'une des églises de la ville, et son corps inhumé près de Loches, dans l'église du monastère de Beaulieu, qu'il avait fondé au retour de son premier voyage d'outre-mer.

Telle fut la fin de Foulques Nerra, dont l'histoire, ainsi que celle de la plupart des hommes connus de son temps , nous offre un assemblage singulier des passions les pins violentes et de la dévotion la plus superstitieuse, des vices les plus condamnables et des vertus religieuses, qui fixaient alors le plus sûrement la vénération des peuples, en même temps qu'elles flattaient l'amour-propre d'une espérance de gloire et d'immortalité.

Foulques, agité des fureurs de la jalousie, était époux chagrin et difficile, père dur, prince ambitieux et indifférent sur les moyens  de s'agrandir, voisin inquiet et incommode, ennemi redoutable, ami perfide ; il se montrait, suivant les occasions, dévot jusqu'à la superstition, et soigneux d'enrichir les églises d'Anjou des dépouilles de celles qu'il pillait ailleurs (Mémoires inédits pour servir à l’Histoire des Comtes et Ducs d’Anjou, par feu M. l’Abbé Rangeard, archiprêtre d’Angers et membre de l’Académie royale des Sciences de la même ville. Ces précieux mémoires ont été légués par leur auteur à M. Papin, alors professeur d’Histoire à l’Ecole centrale de Maine et Loire).

 

Recherche sur la ville de Saumur et de ses environs

 

 

Foulques Nerra comte d'Anjou dit le Faucon Noir (An Mil) <==........==> Foulques Nerra Comte d'Anjou (Jérusalem Jérosolomitain)

....==> En Mil, Foulques Nerra s'empare de la forteresse du Diable de Saumur

 


 

 

An Mil - Carte des Châteaux de l' Anjou sous Foulques Nerra

Le temps des Carolingiens s'achève. Le grand empire de Charlemagne n'existe plus. En Francie occidentale, le dernier souverain carolingien meurt et Hugues Capet devient roi des Francs. C'est le début d'une nouvelle ère, celle des Capétiens.

chronique de l'Abbaye de Saint-Florent 

Eodem tempore praeerat Salmurensi dominio Gelduinus, vir nobilissimus, natura ferus, armis strenuus, forma decorus, longo baronum et equitum agmine constipatus, hostes finitimos armis penetrans, longinquos sola fama deterrens.
En même temps, Gelduinus, un homme très noble, était en charge de la domination de Saumurs, de nature féroce, fort en armes, beau de forme, constitué par une longue suite de barons et de cavaliers, pénétrant les ennemis les plus proches avec des armes, et dissuadant ceux qui sont loin par la simple renommée.


Quoties Fulco, Andecavorum comes, per illius viciniam transibat, metu conterritus aiebat : « fugiamus Salmurense demonium ! nam semper eum mihi videor ante meum videre conspectum, » Diuque illius virtute oppress us tandem Salmuro copiosum exercitum admovit. Tum Gelduinus nuntium ad Fulconem dirigit, ut trevas faceret; Fulco vero, ut dolosus et cupidus, hoc verbum fraudulenter interpretans, sisti jubet exercitum et in locum Clementiniacum prius dictum castrum exstruxit quod Trevas nuncupavit, ad Salmurensium reprimendam potentiam.
Chaque fois que Foulque, le comte d’Anjou, passait dans son quartier, il était pris de peur et disait : « fuyons le démon de Saumurs ! car il me semble toujours le voir devant les yeux. Alors Geldwin a envoyé un message à Foulque, qu'il pourrait faire des trevas; Foulque, cependant, en homme rusé et cupide, interprétant frauduleusement ce mot, ordonna à l'armée de s'arrêter, et à la place de Clementinia, il construisit un fort qu'il appela Treves, afin d'arrêter la puissance des Saumur.


Nam a priscis Franciae regum tempo¬ribus, Andegavam atque Neustriam regionem libere tenentium, a castro Salmuro potentissimam dominatio¬nem, vulgariter vicariam dictam, terminabat Gegina vicus.
Car dans les temps anciens des rois de France, qui détenaient librement les régions des Andes et de la Neustrie, le dominion le plus puissant, communément appelé presbytère, du château de Saumur, était délimité par le village de Gegina.


Tunc temporis in Montis Buelli vertice, versus urbem Turonicam, Fulco comes castrum firmissimum fecit, Quod Odo comes cum exercitu magno obsidens, Fulco vero ex adverso repellere nitens, viribus utrinque collectis, publicam condixerunt pugnam, ad quam Gelduinus cum Salmurensibus, Cainonenses quoque et Insulani cum Francis evocati conveniunt; cumque Fulco jam villam Brennoldem attigisset, obvium quemdam habuit qui Francos multipliciores et multo numerosiores nuntiavit.
A cette époque, le comte Foulque construisit une forteresse très forte au sommet du mont Buelli, vers la ville de Tours, que le comte Eude assiégea avec une grande armée, mais Foulque s'efforçant de repousser du côté opposé, ayant rassemblé des forces des deux côtés, organisa une bataille publique, à laquelle Gelduinus avec les Saumurois, les Chinonais aussi, et les Islanders quand les Francs se rencontrent; et lorsque Foulque fut déjà arrivé à la ville de Brennold, il rencontra un certain homme qui lui dit que les Francs étaient de plus en plus nombreux.


Tunc Fulco, Salmurum vacuum esse et solum recogitans, retrogressum dirigit ; Ligerique ac Vigenna transvadatis, cum gravi exercitu insperate castellum obsidens, vi accepit et a castre, ruinam incendii funditus perpessuro, reverendam patris Florentii glebam extraxit.
Puis Foulque, pensant que Saumur était vide et solitaire, dirigea une retraite; Ligerique et Vigenna ayant traversé, il assiégea à l'improviste le château avec une armée lourde, et le prit par la force, et du camp, subissant la destruction de l'incendie, tira la vénérable masse de son père Florent.


Abbas autem Fredericus et monachi gravem considerantes exercitum , gravius metuentes flammarum incendium, assumpto corpore sancti patroni et sanctorum reliquiis exierunt, sicut Loth de Sodomis vel sicut Abraham de urbe Caldeorum, anno MXXV°.
L'abbé Frédéric et les moines, considérant le poids de l'armée, et craignant plus sérieusement l'embrasement des flammes, prirent le corps du saint patron et les reliques des saints et sortirent, comme Lot de Sodome ou comme Abraham de la ville des Chaldéens, en l'an 1025.


In hujus perturbationis miseria ubique pallidi desperatique erratice discurrentes beatissimi Docellini corpus, frequentatum virtutibus, oppidani ac monachi conclamando, quorum dam priscorum more, ad portam orientalem hostibus opponunt; paucisque qui remanserant occidentalem valide defendentihus, irruentes per orientalem adversarii sancti corpus auferunt et abscondunt et cum multimodis spoliis ad sedes suas devehunt ; sed uhi? hactenus est obscurum.
Dans la misère de cette confusion, partout les pâles et les désespérés courent erratiquement, le corps du bienheureux Docellinus, bourré de vertus, citadins et moines, criant, dont le barrage est la coutume des anciens, oppose les ennemis à la porte orientale ; et le peu qui était resté pour défendre l'ouest avec force, se précipitant à travers l'est, emporta et cacha le corps du saint adversaire, et le porta à leurs sièges avec de nombreuses sortes de butin; mais où? pour l'instant c'est obscur.


Tria signorum praecipua tantum igni fuerunt suhducta scilicet vox DOMINI vocatum, et aliud a seniore Gelduino compositum nec non memoratum ab ejus filio Gelduino factum. Campana quoque argente permixta, sonora atque dulcissima, quae longe post in novo facta monasterio, in nocte Assumptionis sanctae Dei Genetricis, lecto ab abbate Frederico evangelio super fluvio tractu, super arcuatam turrem cadens minutata, denuo ab aurifice Odolrico minus valens est conflata.
Les trois principaux signes n'étaient tirés que du feu, c'est-à-dire la voix du Seigneur appelée, et une autre composée par l'aîné Gelduin et non encore mentionnée par son fils Gelduin.
Une cloche aussi, mêlée d'argent, sonore et des plus douces, qui, bien après dans le nouveau monastère, la nuit de l'Assomption de la Sainte Mère de Dieu, lue par l'abbé Frédéric avec l'évangile sur le fleuve, et tombant sur la tour voûtée, a été de nouveau brisée en morceaux par l'orfèvre Odolricus.


Hora jam quasi nona, die calamitatis, paucos sed tamen robustos repugnatores captos manusque post terga ligatos Fulco comes ante se minabat, continuum malum Fulconi et ejus exercitui saepius imprecantes. Quorum quidam vassus magnus et validus, Gastho nomine, qui cum abbate Giraldo dudum Jerusalem perrexerat, ictu gravi a Fulcone percussus oculum amisit.
Vers la neuvième heure, le jour de la calamité, le comte Fulco menaça devant lui quelques résistants mais forts qui avaient été capturés et les mains liées derrière le dos, implorant à plusieurs reprises Fulcon et son armée.
 Un certain d'entre eux, un grand et fort vaisseau, nommé Gastho, qui avait longtemps traversé Jérusalem avec l'abbé Giraldo, fut frappé d'un coup violent de foulque, et perdit un œil.


 Castri vero praepositum, Aimericum, cogno¬mento Pirum, viginti quatuor filios fratres germanos habentem, Doado incarceravit; qui postea latenter evasit, filiique ejus nonnulli cum eo capti, nam plures cum Gelduino exierant, Andegavis pœnis attriti sunt.
Mais le préfet du château, Aimerius, dit Pirus, ayant vingt-quatre fils frères allemands, emprisonna Doado ; qui par la suite s'échappa secrètement, et quelques-uns de ses fils furent emmenés captifs avec lui, car beaucoup étaient sortis avec Geldwin, et furent punis dans les Andes.
Intérim sexaginta dicuntur fuisse qui, in tumultu eodem e squaloribus egressi, ignem oppido admoverunt, comite saepius clamante : «  Sancte Florenti, sine te concremari; meliorem enim Andegavis tihi habitationem extruam. » Cum cujus gleba cum adjudicasset repetere Andegavim, suis sanctum ferre non valentibus, a monachis delatus, quamdam in prorim protinus insiliunt et sic utcumque ad Trevas, per jus ultra sancti eum non delaturus pervenit.
En attendant, on dit qu'il y en eut soixante qui, dans le même tumulte, sortirent de la misère, et mirent le feu à la ville, le comte criant à plusieurs reprises : « Saint Florent, je serai incinéré sans toi ; car je te bâtirai une meilleure demeure dans les Andes.

Lorsque son groupe, lorsqu'il eut décidé de reprendre Angers, ne pouvant porter le saint aux siens, étant emmené par les moines, ils sautèrent aussitôt dans un certain précipice et atteignirent ainsi Treves, par la droite du saint, qui n'allait pas le mener plus loin.

Nam mirum in modum sui cum transnavigare naucleri terram sancti satagerent, videbatur eis ut quo altius latebat unda fluminis illic a sabulo retineretur ratis eo transcendente prorim. Tunc cunctis viribus adnisi, nullatenus digredi de finibus valuerunt sancti ; sed simul ac dux cum reliquiis nulla indictione posse progredi nec sanctum a suo velle separari agnovit, impium et rusticum illum vocans nullumque bonum sibi velle fieri, spreta voti sui Andegavis honoris tumulatione, continuo eas deseruit et absque haud admiratione recessit. Abbati vero ac monachis repetere stationem suam in Salmuro ut prius dixit, sed illis multas ob angustias renitentihus, annuit orationi et ad praevidendum monasterii locum aptum denotato tempore una cum conjuge se asserit advenire.
Car, d'une manière étrange, lorsque les bateliers traversaient la terre sainte, il leur semblait que plus la vague du fleuve était profonde, plus le radeau était retenu par le sable.
 Alors, avec toutes leurs forces ajoutées, les saints ne pouvaient en aucune manière s'écarter de leurs limites ; mais dès que le chef a reconnu qu'il ne pouvait pas procéder avec les restes sans aucune mise en accusation, le saint ne pouvait pas non plus être séparé des siens, l'appelant impie et rustique, et ne souhaitant pas qu'on lui fasse de bien, au mépris de son vœu en accumulant l'honneur des Angevins, il les abandonna aussitôt, et se retira sans aucune surprise.
Mais à l'abbé et aux moines de reprendre leur poste à Saumurs comme il l'avait dit auparavant, mais ils ont résisté à beaucoup d'entre eux à cause de leur détresse, il a hoché la tête à la prière et a déclaré qu'il arriverait avec sa femme à un moment opportun pour trouver un endroit convenable pour le monastère.


Tunc monachi ilium beatum suscipientes gaudio euro ineffabili re¬duxerunt, sanciente comite nil agi ulterius violentiae. Fratres igitur proni, oratione emissa, contra impetum fluvii levius sunt retrogressi quam antea naucleri illo, copia remigii impellente, fuerant dirivati.
Puis les moines, recevant ce bienheureux, le ramenèrent à l'euro avec une joie inexprimable, sanctionnant le décompte qu'il ne fallait plus faire violence. Les frères se prosternèrent donc en prière, reculèrent contre l'assaut du fleuve plus légèrement qu'avant d'avoir été chassés par ce batelier, poussé par un grand nombre de rameurs.


 Deinde ad ècclesiam Sancti Hilarii, ad locum cui Criptas ( 1) no¬men est impositum [pervenernnt] ; ubi deposito onere tam metu quam itinere admodum fatigati resederunt. Tunc conventu navigio Glomnam directo, Fredericus abbas et Letardus prior, cum septeno simul fratrum numero, tam diu manere diffinierunt, facientes pro posse opus divinum, donec praedicto oneri electo in loco inchoassent receptaculum; omnem enim terram finitimam in sancti jure possidebant.
Puis ils arrivèrent à l'église Saint-Hilaire, à l'endroit auquel le nom de Cryptas (1) fut imposé ; où, ayant déposé le fardeau, ils s'assirent, à la fois avec peur et avec une grande lassitude du voyage.
Puis, lors d'une rencontre avec un bateau dirigé vers Glomna, Frédéric l'abbé et Letardus le prieur, ainsi que sept frères au nombre, décidèrent de rester le plus longtemps possible, faisant le travail divin comme ils le pouvaient, jusqu'à ce qu'ils aient commencé à se mettre à l'abri au lieu choisi pour ladite charge ; car ils possédaient de droit sacré tout le pays voisin.
(1) Voir plus haut, p. 198, et dans le Livre d'Argent, fol. 29, v0, la charte en vertu en laquelle l'abbé Hecfrid, dernier abbé du Mont Glone , acquit le domaine qui devint le siège définitif du monastère.


Quibus locum perquirentibus, nec mora praeelectus a Domino locus est inventus, qui olim Bonali Vadum est dictus, secus Thoerii fluvium, ad campum spinosum, ubi anno MXXVI°, mense augusto, illud magnificum, Deo auctore, novum cœperunt monasterium.
Lorsqu'ils cherchèrent le lieu, ils ne tardèrent pas à trouver le lieu choisi par le Seigneur, qui s'appelait autrefois le gué de Bonali, autrement dit la rivière de Thoerius, au champ épineux, où en l'an 1026, au mois d'août, que magnifique, par l'autorité de Dieu, ils ont commencé un nouveau monastère.


Cujus fabricae ea tenus quotidie per diversa operariorum numerus insistebat; cumque per diem omnes sollicite numerarentur, un us semper inveniebatur in opere qui nusquam apparebat in retributione. Huic structurae, sanctitate ac pietate praecipua, Hildegardis comitissa praestantissirnum contulit adjumentum.
Dont l'étoffe était soutenue chaque jour par un nombre différent d'ouvriers ; et bien qu'ils aient tous été soigneusement numérotés tout au long de la journée, on en trouvait toujours un au travail qui n'apparaissait jamais dans le châtiment. A cette structure, surtout dans la sainteté et la piété, la comtesse Hildegarde apporta une aide exceptionnelle.


Suum insuper carnetum retro beatae Mariae criptarn, favores seu adulatores vitando, aedificaverat ; quae cum diro mariti premeretur jugo, sapientissimis actibus illius mitigabat ferocitatem ( 1 ). Anno igitur MXXX°, VI° nonas maii, onus memoratum feliciter transtulerunt in
De plus, il avait construit son carnet derrière la crypte de la bienheureuse Marie, évitant les faveurs ou les flatteurs ; qui, opprimé par le joug d'un mari cruel, modéra sa férocité par les actes les plus sages. Par conséquent, en l'an 1030, le 6 mai, ils ont réussi à transférer le fardeau susmentionné dans
(1) A la comtesse Hildegarde et à son mari Foulque Nerra se rap¬porte l'anecdote suivante, que Baluze a copiée d'après un ancien manu¬scrit de Saint-Martin de Tours.


« Comitissa Andegavensis dilecta multum a marito suo fuit; et cum comes veniret de venatione obviam homini facienti potos, unum propria manu fecit et prœcepit quod illum portaret cum aliis ad castrum. Qui voleus eam truffare ait comitissae : Vere ille qui fecit potum hunc jacuit vobiscum , et hoc juro vobis . - Certe ; ait, bene reddam me innocentem.Quae saliit per fenestras in aquam, nec in aliquo laesa est sed deducta per aquam usque ad locum ubi abbatia monialium Dominae Nostrae fundata est; quam idem comes et comitissa, propter illud miraculum, fundaverunt Andegavis et peroptime dotaverunt redditibus bonis. >
« La comtesse des Andes était très aimée de son mari ; et quand le comte revint de la chasse pour rencontrer un homme qui faisait des potions, il en fit une de sa propre main et lui ordonna de la porter avec les autres au château.
Le voleur qui essayait de la duper dit à la comtesse : Vraiment, celui qui a fait cette boisson va couché avec vous, et je vous le jure. - Certainement ; Il a dit, je vais me rendre innocent. Elle a sauté par les fenêtres dans l'eau, et n'a été blessée en aucune façon, mais a été portée à travers l'eau jusqu'à l'endroit où l'abbaye des religieuses de Notre-Dame a été fondée. que le même comte et la même comtesse, à cause de ce miracle, fondèrent les Andes et les dotèrent très bien de bonnes rentes. >


novum monaslerium, adhuc imperfectum, in dextro membro super altare sancti Johannis Baptistae , ubi congregata est immensa multitudo non solum affinium sed etiam longe positorum. Affuit quoque Tutudes Gaufridus, Fulconis filius, cum sua patre et matre et universis Andegavorum primoribus.
un nouveau monastère, encore inachevé, dans l'aile droite au-dessus de l'autel de Saint-Jean-Baptiste, où s'était rassemblée une multitude immense, non seulement de parents, mais aussi de ceux qui étaient au loin. Tutudes Gaufridus, fils de Foulque, était également présent, avec son père et sa mère, et tous les chefs des Andégaviens.


 0 quam pulchro et mirabili modo antiquum nomen Bononi Vadum huic eximio competit loco, quoniam qui huc bono vadent animo ad solidum transibunt de lubrico, ad lucidum egredientur de tenebroso ! Enim vero vadendo ad consortium inibi commorantium, ad aethereum vadit contubernium.
0 de quelle belle et merveilleuse manière l'ancien nom de Bononi Vadu appartient à ce lieu exceptionnel, puisque ceux qui y vont de bon cœur passeront du glissant au solide, du sombre au clair ils en sortiront ! Car en allant à la compagnie de ceux qui y habitent, la compagnie va à l'éthéré.


Interim Gelduinus, audito quod a Fulcone captum esset Salmurum , anxius et dolens Odonem comitem cœpit rogare ut continuo exerciturn Salmuro applicaret, sed ille, cœpta nolens omittere, spopondit se, si Salmurum non posset, aliud castellum Gelduino restitueret.
Pendant ce temps, Gelduinus, apprenant que Saumur avait été pris par Foulque, commença avec anxiété et tristesse à supplier le comte Odo d'envoyer immédiatement une armée à Saumur, mais lui, ne voulant pas abandonner ses forces, promit que s'il ne pouvait pas prendre Saumur, il  ferait restaurer un autre château à Gelduinus.

 Post mensem dierum Odo comes Salmurum obsedit; sed inclusi fortiter reluctantes machinam quam ex lignorum congerie Franci paraverant incenderunt. Quod comes aegre ferens, taedio laboris et vindemiarum instantia, Francos ad sua dimisit.
Un mois plus tard, le comte Odo assiégea Saumur ; mais enfermés, fort réticents, ils mirent le feu à la machine que les Francs avaient préparée avec un tas de bois. Ce que le comte supporta difficilement, lassé du travail et de l'insistance de la vigne, il renvoya les Francs aux leurs.


Post aliquantum temporis Odo comes et filius ejus Thebaudus cum multo exercitu iterato Salmurum obsederunt, qui prope cœptum novum monasterium in clauso vinearum tentoria fixerunt.
Après un certain temps, le comte Odo et son fils Thebaudus avec une grande armée assiégèrent à nouveau Saumur, qui plantèrent leurs tentes près du début du nouveau monastère dans l'enceinte des vignes.


 Tandem, in colloquio monachorum, Andegavis et Blesensis comites diffinierunt ut Odo Salmurum relinqueret et Fulco Montem Boellum destrueret.
Enfin, lors d'une conférence des moines, les Angevins et les comtes de Blesi déterminèrent qu'Odo devait quitter Saumur et que Fulco devait détruire Monte Boellus.
 Quo facto, Gelduinus ab Odone Calvum Montem recepit. Tunc Gelduinus, reminiscens patroni sui Florentii, ex ipsius institutioue Ponte Levis abba¬tiam fundavit, ubi memoratum Ansbertum, cum quibusdam e fratribus regulariter institutum, a nostro cœnobio eductum abbatem praefecit; qui diu ipsum locum féliciter exstruens feliciusque gubernans, casu , Turonis apud Majus Monasterium, decedens, sepultus est.
Lorsque cela a été fait, Geldwin a repris le mont Chauve à Odon. Alors Gelduinus, se souvenant de son patron Florent, fonda l'abbaye de Ponte Levis de son institution, où le susdit Ansbertus, qui avait été régulièrement institué avec quelques-uns de ses frères, était présidé par notre évêque, qui, ayant longtemps construit avec bonheur et gouverné avec succès ce lieu, mourut par hasard au Grand Monastère de Tours, et fut inhumé.


Denique Fulco comes versus Toarcenses, in jus Sancti Florentii, castellum ex monte et nido falconum nuncupatum instituit ( 1 ), quod duodecim, coacti a monachis Espevan degentihus , cum aliis operariis pere¬gerunt. Cujus loci adminiculator praelibatus Vitalis, nepos abbatis Giraldi, rapinis inhians, inde monachos expulit.
Enfin, le comte Foulques, vers les Thouars, au droit de saint Florent, établit un fort du nom de la montagne et du nid du faucon (1), dont douze, contraints par les religieuses d'Espevan, périrent avec d'autres ouvriers.
Le partisan du lieu, Vitalis, le neveu de l'abbé Giraldi, se livra à un brigandage, et en expulsa les moines.


 Qua de causa praeda non modica militari manu Glomnam deducta est, quam Vitalis omni emendatione pollicita recepit; sed ipse promissa tanquam mendax praeteriens, monachos Sancti Florentii duos, illuc ab abbate Frederico sicut prius transmissos, etiam insectando eff ugavit.
Pour cette raison, un butin considérable fut emporté par la main militaire à Glomna, que Vitalis reçut en retour avec la promesse de tous les remèdes ; mais lui-même, passant comme menteur, les deux moines de Saint-Florent, envoyés là par l'abbé Frédéric, comme autrefois, même par insinuation.


 Subseqnenti tempore quemdam Espetvan parrechiae potentiorem, nomine Jovinum, Ansterius castri Mauritaniae dominus cepit. Cujus captionis anxii monachi [primum Isembertum, Pictavorum episcopum, conveniunt pollicentes , eo sibi reddito sua episcopali potestate, presbiterum cum tota parochia subditam fieri Pictavensi ecclesiae ; quod episcopus annuit gravique anathemate afflictos hominem liberavit (2).]
La fois suivante, un certain Espetvan, plus puissant de la paroisse, nommé Jouin, fut capturé par Ansterius, seigneur du château maure.

Les moines, inquiets de sa capture, [le premier Isembertus, l'évêque de Poitiers, se rassemblèrent, promettant, par sa renonciation à son pouvoir épiscopal, que le prêtre, avec toute la paroisse, serait soumis à l'église des Pictes ; lequel l'évêque hocha la tête et délivra l'homme affligé d'un anathème sévère (2).]


(1) Montfaucon, sur les confins de la Bretagne et du Bas-Poitou.
(2) Pour compléter la fin de ce passage, nous ajoutons entre cro¬chets les dernières lignes du fragment de la rédaction primitive. Le dernier rédacteur s'est probablement arrêté court, afin de ne reconnaître aucun droit à l'évêque de Poitiers sur les paroisses du territoire de Saint¬-Florent le Vieil « Per multa jam annorum tempera nulli omnino dio-caesi assignatae vel subditae sed ab omni pontificali regimine, incertum

Denique Budicus, Nannetensium comes, cum ipse ac sui praedecessores Andegavensium comitibus servire solerent , quibusdam causis incurrentibus, contraria cœpit agere servus in dominum.
Enfin, Budicus, comte de Nantes, alors que lui et ses prédécesseurs étaient habitués à servir les comtes d’Anjou, étant tombé sur certaines causes, se mit à agir contrairement à l'esclave contre le maître.


Fulco vero cum filio Goffredo et uxore Agnete, quam defuncto viro suo Aqnitanorum duce, anno MXXX°,  incesto conjugio duxerat, Glomnam Montem tetenderunt et in occidentali parte montis castellum terminaverunt (1).
Mais Foulque, avec son fils Geoffroy et sa femme Agnès, qu'elle avait épousée après son mari décédé, le chef des Aqnites, en l'an 1030, dans un mariage incestueux, escalada la montagne Glomna et construisit un château sur le côté ouest de la montagne (1).


Quod excidium monachi cum habitatoribus reverentes, multis precibus ne castellum ibi fieret comitibus persuaserunt. Qui comites paululum cedentes, priscam defensionem duarum ecclesiarum cymiterium ambientem quod, ritu veteri, crux ad orientem et alia ad occidentem sita propter infractiones praemonstrabat, construxerunt et monachis ad custodiendum dimiserunt.
Respectant la destruction des moines et des habitants, ils persuadèrent les comtes par de nombreuses prières qu'il ne fallait pas y faire de fort.
Ces comtes, reculant un peu, construisirent l'ancienne défense des deux églises entourant le cimetière, qui, selon l'ancien rite, montraient une croix à l'est et une autre à l'ouest à cause des infractions, et laissaient les moines la garder.


Aggerem quoque in prospectu monasterii cum curte lignea crexerunt. Quod castrum cum officinis claustri duo monachi Glomnenses, Thetbaudus praepositus et Albaldus cellerarius, lapideo robore concluserunt, qui per annos circiter sexaginta mirabili instantia ipsum locum gubernaverunt atque instauraverunt.
Ils ont également élevé un remblai devant le monastère avec une cour en bois.

Ce château et les ateliers du cloître ont été entourés d'une forteresse de pierre par deux moines de Glomne, Thetbaudus le préfet et Albaldus le cellérier, qui pendant une soixantaine d'années ont gouverné et restauré le lieu lui-même avec de merveilleux exemples.


Omnes antea consuetudines seu redibitiones tam in terra quam in Ligeris aqua, ut antiqua confirmatione statutum erat, Sancto Florentio cedebantur, unde illi comites partem assumpserunt partemque monachis reliquerunt.
 Toloneum autem aquae Ligeris, omnium quonam eventu, destitutae, navium seu calannorum sursum inferiusve euntium, totum cum esset monachorum, praeter solummodo quartam partem magnarum navium duobus aut pluribus lignis compositarum, ipsi comites totum abstulerunt monachis, Quod cum monachi nimis dolerent, contra impiissimos tyrannos nil dicere ausi sunt.
Toutes les coutumes ou rétributions à la fois sur la terre et dans l'eau du Liger, comme cela a été établi par l'ancienne confirmation, ont été données à saint Florentius, sur quoi ces comtes ont pris une part et laissé une part aux moines.

 Mais le péage des eaux de Liger, ayant été dépourvu de tous les vaisseaux ou vaisseaux montant et descendant, quand il appartenait aux moines, excepté seulement un quart des grands vaisseaux composés de deux ou plusieurs pièces de bois, les comtes eux-mêmes portèrent le tout aux moines : ils n'osèrent rien dire aux tyrans les plus impies.


» Cartul , Noir de Saint-Maurice d'Angers, n° 47.
(1) Plusieurs chartes se rapportent à la construction de ce château de Saint-Florent-le-Vieil. Voir notamment Livre Noir, fol. 96, et Livre d'Argent, fol. 48.

In praedicto autem comitis asylo clientela comitis illic com¬manens, rapinis et caedibus insistehat et seditiosa in monachos et eorum homines angebat. Saepe enim ipsae cœnobii portae sanguine fœdebantur et per totum op¬pidum et in claustro, sagittis volantihus, homines vulnerabantur.
Et dans l'asile du comte précité, la clientèle du comte, y demeurant, persistait dans les vols et les meurtres, et tourmentait séditieusement les moines et leurs hommes. Car souvent les portes mêmes des cénobies étaient tachées de sang, et des hommes étaient blessés par des flèches volantes dans toute la ville et dans le cloître..


Sed tandem, domni Sigonis abbatis ac caeterorum fratrum precibus, memoratis comitibus defunctis, turris et praedicta firmitas a Gaufrido juniore, Gaufridi Martelli nepote, destructa est. Additum est etiam ut idem castellum omnino sub dominatione maneat monachorum, excepto quod aliena ibidem non introducatur persona. Alia vero dudum, sub veteri castello, domus ab Hildegarde comitissa aedificata in valle fuerat; sed hac exstructa illa destructa est.
Mais à la fin, à la prière de l'abbé de Sigon et du reste des frères, avec la mention des comtes décédés, la tour et la forteresse susmentionnée ont été détruites par Geoffrey le Jeune, le neveu de Geoffrey Martell.

Il fut également ajouté que le même château devait rester entièrement sous la domination des moines, sauf qu'aucun étranger ne devait y être introduit. Une autre maison avait été bâtie il y a longtemps, sous l'ancien château, par la comtesse Hildegarde dans la vallée ; mais quand ceci a été construit, cela a été détruit.


Quod Budicus comes Nannetensis non aequanimiter ferens, cum exercitu advenit, suisque mox per pascua ad praedam concurrentibus, cum reliquis quantum ex burgo potuit incendit atque vastavit; sicque discedens, non quantum voluit malum peregit
Mais Budicus, le comte de Nantes, ne le supportant pas avec équanimité, arriva avec son armée, et ses hommes, traversant bientôt les pâturages pour le butin, avec le reste, mirent le feu et dévastèrent autant de la ville qu'il le put. ; et partant ainsi, il n'a pas fait autant de mal qu'il aurait voulu


 Quod fuisse multum inter alios sensit nobilis quidam juvenis Symon , miles, tunc triginta boum inde raptor et possessor. Demum caecus factus et contractus, uxorem strenuissimam sibi adjungens, amplius quam quinquaginta annos pecunias augmentando postea vivens, aliorum manibus vel equa sua vehebatur; peccatique sui meinfinitaque prostrata multitudine victoriam penes Fulconem miserunt.
Entre autres, un certain jeune homme noble, Simon, chevalier, qui était alors ravisseur et possesseur de trente bœufs, sentit qu'il y avait beaucoup. Enfin, devenu aveugle et contracté, il prit pour lui une femme très active, et vécut ensuite plus de cinquante ans en augmentant son argent, chevauchant entre les mains d'autrui ou sur sa propre jument ; et leurs propres péchés, et leurs innombrables multitudes prostrées, envoyèrent Falcone vers la victoire.


Quodam tempore Fulco comes, secundo ab Jerusa¬lem reversus, per Andegavis aulae fenestras columbam cementum saepe ferre et cavitatem cujusdam petrae implere conspexit, Tunc, quod in maris periculo vo¬veratet mente tractabat, monasterium Sancti Nicholai e vestigio lapidis, anno MXX, fundavit ; dumque equum suum ad Meduanam aquam sub castello Sanctae Mariae ad aquatum mitteret, pavore valido equus cum sessore percussus est.
À un moment donné, le comte Fulco, revenant une seconde fois de Jérusalem, vit par les fenêtres de la salle des Andegavis une colombe portant souvent du ciment et remplissant la cavité d'un certain rocher. ; et tandis qu'il envoyait son cheval à l'eau Meduan sous le château de Sainte Marie, le cheval et le cavalier ont été frappés d'une forte frayeur.


 Tunc comes propter haec ait : «  0 inimice, modo monachos illic mittam ; » quod et fecit, primusque fuit abbas Baldricus, ex Majori Mo¬nasterio assumptus. Qui postmodum solitariam vitam eligens in heremum secessit; cujus successor Hildinus ex monasterio Sancti Albini assumitur, et post eum Arraudus (1).
Alors, à cause de ces choses, le comte dit : « Ô ennemi, je vais juste y envoyer les moines ; ce qu'il a fait, et le premier abbé était Baldricus, qui a été enlevé du monastère majeur. Plus tard, choisissant une vie solitaire, il se retira dans un ermitage ; dont le successeur Hildinus est assumé du monastère de Saint Albinus, et après lui Arraudus (1).

 
(1) Voir le Breviculum et l'Epitome fundationis S. Nicelai Andegarensis, pages 1 à 5 de chaque volume.
,


Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité