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PHystorique- Les Portes du Temps
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11 mars 2019

Histoire de l'Anjou et du Maine-et-Loire; La construction des ponts sous Plantagenêt (Henri II et Aliénor d’Aquitaine)

1699 vue de la ville et du Château de Chinon en Touraine à 3 lieues de Fontevraud

(1699 vue de la ville et du Château de Chinon en Touraine à 3 lieues de Fontevraud)

Du Moyen-Âge au XIXe siècle, la technique de construction des ponts connait des évolutions progressives mais modérées. A la fin de la période moderne ont lieu quelques réalisations d’envergure sous l’égide du corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées, à l’instar de la construction du Pont Cessart à Saumur.

Néanmoins, c’est le XIXe siècle qui, en Maine-et- LOIRE comme le reste de la France, est le grand siècle de la reconstruction et de la construction des ponts. Cet élan dans le franchissement des cours d’eau est lié à l’augmentation des échanges et à l’essor des moyens de transport….

 

Le premier pont sur la Vienne  à Chinon a été construit en bois par Henri II Plantagenet.

 

Ce roi étant obligé de traverser la prairie souvent inondée par les grandes eaux, soit pour aller au couvent de Fontevrault, soit pour se rendre à son château de Montreuil-Bonnin, à deux lieues de Poitiers dont il était comte par Aliénor d’Aquitaine son épouse, fit construire le pont à Nonain ou Pont des Nonnes, ainsi nommé, dit-on, parce qu'il lui servait pour aller voir plus commodément les nones de ce couvent. Pendant longtemps il a comporté des échoppes de marchands, l’Abbaye de Fontevraud avait la concession des péages et en assurait l’entretien.    

Les différents actes de son administration en Anjou, confirment en lui une volonté ferme, résolue, ne reculant devant aucuns sacrifices quand ils lui paraissaient utiles au bien général. Il vit les mesures à prendre pour porter remèdes aux maux que souffraient, par suite des inondations de la Loire, les habitants de la Vallée qui longe le fleuve d’Angers à Saumur, vallée riche aujourd’hui comme celle qu’arrosait autrefois le Jourdain, et que la Bible compare au Paradis du Seigneur : Sicut Paradisus Domini.

Saumur le Mystère et richesse de la Loire

C’est à Henri II que nous devons l’endiguement définitif de la Loire, dans le haut Anjou.

La vallée, en effet, souffrait chaque année des débordements du fleuve qui  ruinaient les colons. En sorte que cette contrée, aujourd’hui si fertile, demeurait sans culture ; parce que suivant d’ancienne traditions, c’était un lieu inhabitable, couvert de sauvage forêts dans les endroits élevés, et de marais croupissant dans les parties déprimées.

Le comte d’Anjou parcourt ce pays malheureux et condamnée, malgré sa fertilité naturelle, à la stérilité. Il est vivement frappé de l’état de chose dont il est témoin. Les maux causés par la Loire, attendrissent le cœur de Henri. Quia ipse vidi et comperi dolores et damna quae Ligeris in valeia faciebat (cartulaire de Saint-Florent, près de Saumur).

==> Construction de la levée de la Loire, la première « turcie » du Val de Loire d’Henri II Plantagenêt

Des privilèges considérables sont immédiatement accordés à tous ceux qui voudront habiter les turcies (la levée), pour les achever et les entretenir.

Les grands vassaux sont mandés par le roi, qui leur fait promettre en sa présence d’accorder aux colons des immunités nombreuses, et, en particulier, l’exemption du service militaire, si lourd dans ces temps.

Afin de faire mieux comprendre toute l’importance de la mesure prise par Henri II, ajoutons que ses successeurs ont cru devoir, dans l’intérêt général, maintenir tous les privilèges accordés par ce prince.

Louis duc d’Anjou, par retour de cette province à la couronne, fut le premier qui maintint les droits des colons. Vint ensuite Charles le Sage, qui les confirma de nouveau par lettres patentes octroyées à Paris, en date de 1365.

Mais la charte, accordée précédemment par le duc d’Anjou, nous est précieuse, surtout en ce qu’elle nous fournit comme contre-preuve et la démonstration de l’immense bienfait de Henri II.

Avant de confirmer les privilèges de son prédécesseur « voulant, comme il le dit lui-même, procéder mûrement, il a fait faire bonne et solennelle information, laquelle rapportée, continue-t-il, avons fait voir à grande délibération de notre conseil, par laquelle nous apparut, que les dits habitants tiennent et toujours on tenu la dite turcie en état, à grand coûts et mises, et si ce n’était, tout le pays de la vallée serait perdu. Si comme dit est, et que ils ont toujours ce fait entièrement et accompli, pour lequel les dits privilèges leur furent donnés ; pourquoi, Nous, en considération aux choses de dessus dites, en conseil et délibération à ce, les susdites lettres (chartes de Henri II) , tout ce qui est conçu en icelles, ayant ferme, sable et agréable, de notre grâce spéciale et de l’autorité et puissance de notre dit seigneur (Henri II) et de la nôtre, voulons, louons, gréons, ratifions et approuvons, etc …. (Manuscrits de la collection Gaignières, n° 102, Bib. Imp.)

 

Voilà ce que fit Henri II pour la vallée de la Loire. Mais il ne s’en tint pas là.

 

Un pont de bois venait d’être construit à Saumur par les bourgeois et les chevaliers qui avaient entrepris ce travail pour le salut de leur âme. Le comte-roi, étant venu à Saumur, admire l’œuvre de ses sujets, s’en réjouit comme souverain, et leur adresse des remerciements pour leur généreuse initiative. Il les récompense en les exonérant des impôts ; puis, voulant assurer pour longtemps l’usage d’un travail si utile, il s’entend avec l’abbaye de Saint-Florent pour qu’une arche de pierre vienne chaque année remplacer une arche de bois, afin, dit la charte, que le pont ait une durée éternelle.

Le comte Plantagenêt travaillait toujours à faire le bien sur une grande échelle.

En encourageant ce qui venait de se pratiquer à Saumur, il avait apprécié tout de suite l’immense avantage que devait procurer aux populations du Maine, de l’Anjou et du Poitou, un moyen de relations facile et direct. 

Mais les habitants de Saumur ne furent pas les seuls, sous le règne de Henri II, à posséder des voies de communications, nouvelle et meilleures, à travers les fleuves.

Angers reçut du comte-roi un bienfait plus complet. La ville, primitivement restreinte à l’emplacement qu’occupe aujourd’hui la cité, se développait rapidement sur la pente nord du rocher de la Cathédrale. Henri II comprit que le pont du centre, étroit comme on les faisait en ce temps-là, n’était plus en harmonie avec l’agrandissement de la capitale angevine.

Il décide qu’un nouveau pont sera édifié au-dessus du premier, et là ou la population se portait davantage. Mais il ne veut pas qu’une construction aussi considérable devienne une charge pour ses sujets. Il en fait lui-même les frais, ainsi qu’il appert d’une de ses chartes ou cette particularité est formellement énoncée.

Quam ex propriis sumptibus meis feci, dit le roi, et a primo lapide fundavi.

Mais en adjoignant à son pont une écluse et des moulins, l’administrateur habile sut trouver une compensation à ses capitaux, dans un revenu sérieux qu’il se créa, et qu’il offrit bientôt à sa chère Aumônerie Saint-Jean.

L’organisation des pêcheries de Reculée, si connues à Angers, et qui ont, pendant tant de siècle, procuré un moyen d’existence à toute une population, était également son ouvrage. 

Henri II aimait à construire. Il travaillait toujours à faire produire à ses dépens une amélioration considérable au bien-être matériel de ses sujets. 

Mais ce qui el recommande particulièrement devant l’histoire de goût des titres exceptionnels, c’est qu’il a puissamment contribué au développement du beau dans les arts. Il encouragea l’architecture jusqu’à lui imprimer un élan des plus remarquables.

Les preuves monumentales en sont écrites sur tous les points de notre Anjou et des provinces circonvoisines. Malgré les dévastations révolutionnaires et les vandalismes non moins funestes de la spéculation depuis cinquante ans, il n’est pas encore aujourd’hui une contrée de notre Anjou, si petite qu’elle soit, qui ne montre avec un légitime orgueil quelques sanctuaires au débris de chapelles remontant au règne du comte-roi.

Le système d’architecture au développement duquel il a particulièrement concouru est tellement caractérisé, que les archéologues modernes l’ont appelé style Plantagenêt, ne trouvant pas d’expression plus significative pour le spécifier nettement.

Il est intéressant d’entendre ce que dit notre art angevin, M. Félix de Verneuil qui l’a minutieusement étudié :

« Comme le style dont il est sujet, dit-il, coïncide par son apparition avec le règne de Henri II, et ne se montre guère que dans les pays soumis à la domination des Plantagenêts ; comme il a d’ailleurs pour foyer principal le centre de cette domination, il convient de nommer style Plantagenêt, ou style angevin. De quelque façon qu’on juge, et avec quelque sévérité qu’on l’apprécie, il tient à coup sûr une grande place dans l’art national »

Tel est le témoignage irrécusable d’un savant aussi judicieux qu’impartial.

Si d’une part il est vrai, comme l’a souvent écrit, que l’architecture est une sorte de miroir ou viennent se refléter les croyances, les mœurs et la civilisation des peuples, qu’elle haute idée les monuments de Henri II ne doivent-ils pas nous donner de la splendeur de son règne en Anjou ? 

D’un autre côté si le fait d’avoir poussé au développement des arts ou des sciences a pu recommander à l’admiration de la postérité les François Ier, les Léon X, les Louis XIV et tant d’autres, que titre de gloire ne doit pas avoir à nos yeux l’illustre et puissant initiateur du mouvement architectural du XIIe siècle en Anjou ? 

Le plus beau type que nous possédions de la manière de faire des Plantagenêts, est sans contredit le chœur de l’église Saint-Serge à Angers.  

 

Reconstruction du Pont Aliénor à Chinon

Au 18ème siècle ce pont a été détruit comme ne valant plus rien, et a été remplacé par une belle digue, qui, par des considérations personnelles, a été malheureusement faite sans aucune arche, afin de ne pas gâter les prés, que les eaux auraient toujours couverts pour peu qu'elles eussent sorti de leur lit ordinaire. 

Ce nouvel ouvrage pourra tôt ou tard occasionner de grands dégâts, si l'on n'y remédie pas au plutôt par des arches transversales, et si l'on continue à souffrir que les salpêtriers de la ville jettent toujours leurs vidanges dans la rivière, qui s'en remplira peu à peu. 

L'amende dont les délinquants sont menacés étant infiniment moindre que le gain qu'ils font en risquant de ne pas les porter plus loin , une amende plus forte arrêterait sans doute le mal qu'ils font sans cesse à l'intérêt public. 

D'ailleurs le pont qui fait la communication du faubourg S. Jacques a dans sa construction un vice radical. Ses arches, au lieu d'être perpendiculaires aux courants des eaux, ont une obliquité qui empêche dans les grandes crues le libre dégorgement de ces eaux vers l'Ile Auger. Tout géomètre peut calculer aisément les degrés des angles que ces courants font avec la montée mathématique de ces arches. 

Ce pont a été construit en même-temps que celui de la Haye-Descartes, qu'on sait l'avoir été sous le règne de Charlemagne. Les grandes réparations qu'on lui a laites successivement depuis ce temps- là, et la reconstruction de plusieurs arches, ont pu faire penser que sa construction pouvait être plus moderne ? 

Saumur Mystères et richesse de la Loire panorama de l'Ile d'Offard 70

il en est de ce pont comme d'une maison particulière, qui ne devient pas neuve à loi tes les fois qu'on la répare. 

On ne peut rien dire ici du lit actuel de la rivière qui arrose les murs de la ville, et qu'on croit avoir passé autrefois entre les maisons de la Croix et celle du Pressoir. Cette tradition n'est pas assez sûre pour être une preuve suffisante de cette assertion Cependant l'auteur de ces Essais pense que ce changement de lit a pu avoir lieu du tems de Charlemagne , sous le règne duquel on entreprit beaucoup de travaux de cette espèce, ainsi que les levées de la Loire, qui furent commencées vers l'an 819, et qui né furent bien avancées que vers le milieu du onzième siècle. 

Pourquoi l'antiquité est-elle presque toujours obscure pour le genre humain ? C'est qu'elle se confond dans sa mémoire avec le présent, qui seul est à lui.

Les uns assurent qu'en 1189 il se fit à Azay-le-Rideau, d'autres disent à Colommiers aujourd'hui Villandry, un traité par lequel Henri renouvela à Philippe Auguste l'hommage qu'il avait déclaré ne plus lui devoir.

 

Saumur le Pont Cessart sur la Loire a été construit de 1756 à 1770

 Le premier pont de Saumur fut construit sous Henri II Plantagenêt, le Pont Cessart été construit de 1756 à 1770.

 

 

Saumur Histoire de l'Anjou et du Maine-et-Loire; La construction des ponts sous Plantagenêt (Henri II et Aliénor d’Aquitaine)A Porte de la Tonnelle; B Hôtel de Ville; C Chapelle Saint-Jean; D Tour Cailleteau; E Eglise Saint-Nicolas; F Abbaye de Saint Florent

 

Étude sur Henri II, fondateur de l'aumônerie Saint-Jean d'Angers, Choyer, René-François

https://www.archives49.fr/.../21_-_La_construction_des_ponts_sur_la_Loire_et_la_M...

 

 

Charte d’Henri II Plantagenêt pour les levées de la Loire et des Turcies <==.... ....==> VUE DE CHINON EN 1847 Fortuné Viau

==> 1162 Angers Ratification par le roi Henri II d’une convention conclue entre les religieuses de Fontevrault et les hommes d’Angers au sujet des coutumes du Pont de Cé.

 Liste des Sénéchaux d’Anjou et du Maine <==

 

 

 


 

La Loire et les fleuves de la Gaule romaine et des régions voisines

Dès l'époque gauloise, et encore bien plus durant la période romaine, la Loire ( Ligeris Fluvius) et ses bords ont été le siège, le support et le moteur de toute une série d'activités et de transports. Plusieurs villes se sont construites sur ses rives. Le long de son cours passaient des embarcations en grand nombre.

 

Les ponts au moyen âge sur la Loire depuis l'an mil.

Sur la fin du IXe siècle, la dynastie des Carolingiens cessait de régner. Hugues Capet, fils de Hugues le Grand, comte de Paris, était élu roi de France par tous les barons du royaume avec le consentement de la nation, et en l'année 987 l'empire germano-franc n'était déjà plus qu'un souvenir.

 

 

VOYAGE DANS LE TEMPS DE CHINON ET DE NOTRE HISTOIRE

(Chinon, Petite ville, grand renom, Assise dessus pierre ancienne, Au haut le bois, au pied la Vienne F. RABELAIS) A dix lieues environ de la ville de Tours, sur les bords de la petite rivière de Vienne, et au milieu du fertile Vairon, se dresse majestueusement une cité nommée Chinon.

 

 

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