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PHystorique- Les Portes du Temps
22 décembre 2018

Mille ans de l’Histoire de Chinon (tour du Coudray de la forteresse Royale)

Mille ans de l’Histoire de Chinon (tour du Coudray de la forteresse Royale)

Le château de Chinon, place forte du roi de France contre la féodalité du Poitou, et prison d’Etat (1205-1328).

Place forte des Plantagenêts contre les entreprises possibles du Capétien sur leurs domaines d’Anjou et d’Aquitaine, Chinon devient avec Philippe-Auguste une place-frontière du roi de France, d’où il fait surveiller les Savary de Mauléon, les Aymeri de Thouars et autres seigneurs du Poitou, turbulents et brigands, qui ne reconnaissent pas la conquête capétienne.

 

( Visite virtuelle de la forteresse royale de Chinon - tour du Coudray)

En 1205, après un siège de neuf mois, Philippe Auguste s'empare de la Forteresse de Chinon. Il fait construire une grande tour circulaire, la tour du Coudray.

Le premier soin du nouveau maitre de Chinon est de réparer le Château, qui a beaucoup souffert du siège. Ensuite, il fait surélever le donjon et construire la tour de Boissy, ouvrage formidable, de forme elliptique, sur le haut de laquelle, il n’y a pas encore longtemps, on dansait aux jours de fêtes.

« Depuis 1205- écrit M. Richault (p. 140) – Chinon, devenue ville royale, et base d’opérations des armées du roi, bénéficiait des éléments de prospérité que lui procuraient les séjours fréquents des rois et des chefs d’armées, et les allées et venues de tant d’illustres personnages : grands vassaux de la couronne, chevaliers, légats et ambassadeurs. »

....==> En 1206, Geoffroy de Loudun soutint victorieusement au château de Trèves, un siège furieux de Jean sans Terre.

Le roi Philippe-Auguste, menacé par une coalition anglo-flamande dans le Nord du royaume, laisse à Chinon une garnison avec la plus grande partie de sa cavalerie féodale ; il y a là, d’après A. Luchaire, 300 cavaliers, 2000 hommes à cheval et  7000 à pied (Le prince Louis, fils du roi, en a le commandement, et il surveille les mouvements de Jean-sans-Terre en Aquitaine. ==> 1214 Jean Sans Terre part d’Angleterre en direction du Poitou, débarque à La Rochelle et marche sur Mauzé

Celui-ci est battu à la Roche-aux Moines (2 juillet 1214) quelques jours avant la retentissante bataille de Bouvines, et il signe une trêve à Chinon le 18 septembre suivant. Comme on le voit, la guerre née du mariage de Jean à Chinon, se terminait par la paix de Chinon, signée sur l’entremise du légat du pape, Robert de Courçon, qui protégeait Jean.

L’Anjou, le Poitou restaient à la couronne de France et Jean-Sans-Terre payait à Philippe-Auguste 60.000 livres.

Le traité, conclu pour cinq ans, fut renouvelé, toujours à Chinon (1220) pour les quatre années suivantes.

Vienne la régence de Blanche de Castille dont veulent profiter les seigneurs pour s’émanciper : nouvelle concentration de troupes à Chinon ; la reine s’y rend en personne avec le jeune roi Louis IX et ses conseillers (21 février 1227). ==>Chinon 21 février 1227, Blanche de castille reine mère de Louis IX, futur Saint Louis

Quinze ans plus tard, c’est à Chinon que Louis IX convoque le ban de noblesse (Pâques 1242) pour obliger le comte de la Marche, soutenu par les Anglais, à prêter le serment de vassalité.

La campagne aboutit aux victoires des armées royales à Taillebourg et à Saintes.

Alors le Poitou devient calme ; le roi n’a plus rien à craindre. Chinon n’est plus une place de guerre, mais le château est une prison d’état.

L'archevêque de Bordeaux Bertrand de Got est élu pape en 1305 sous le nom de Clément V.

Forteresse Chinon - Le grand-maître de l’ordre, Jacques Molay, Le 13 octobre 1307, les Templiers sont arrêtés sur ordre du roi Philippe le Bel

Le 13 octobre 1307, les Templiers sont arrêtés sur ordre du roi Philippe le Bel. L’ordre du Temple est notamment accusé d’hérésie et de simonie.  Philippe-le-Bel enferme des captifs de marque dans une tour dite du Coudray, la partie du château la plus difficilement accessible : Le grand-maître de l’ordre, Jacques Molay,  fut conduit à Chinon pour être enfermé dans les cachots du château avec ses compagnons Hugues de Péraldo (Hugues de Pairaud), Galfride de Gonneville (Geoffroy de Charnay) et le commandeur d’outre-mer Raimbaud de Caron.  

 Le roi veut s’approprier leur immense fortune ; il fait instruire leur procès par des gens à lui, ses légistes. Trois cardinaux sont envoyés à Chinon par le pape pour interroger les détenus, et c’est au roi qu’ils rendent compte de leur mission.  le roi charge Guillaume de Nogaret de collecter des témoignages ayant trait aux déviances de l'ordre. Le pape Clément V abolit l’ordre des Templiers le 22 mars 1312.

Au terme d'un procès inique qui dura jusqu’au mois d’aout et se termina par une sentence qui condamnait les accusés à être brûlés vifs comme relaps. Sur le bûcher, Jacques de Molay, le dernier maître du Temple, aurait maudit Philippe le Bel et sa descendance, causant ainsi la fin de la lignée directe des Capétiens. L’arrêt fut exécuté à Paris en 1314.

Le Secret des Templiers Forteresse de Chinon - Tour du Coudray

Cette tour cylindrique de 25m de haut comprend trois étages reliés par des escaliers de pierre construits dans l'épaisseur de la muraille qui mesure à la base 3,25m d'épaisseur.

Au rez-de-chaussée, se trouve une salle circulaire voûtée sur six nervures ; la hotte de la cheminée a disparu. En entrant sur votre gauche, vous pouvez voir les nombreux graffiti laissés par les prisonniers tracé sur les murs de la tour du Coudray, où l’on a voulu voir une première manifestation du culte du Sacré-Cœur ; jusqu’à plus ample information, cela parait un peu prématuré.

Le parchemin de Chinon est l’acte authentique qui résulte de cette entrevue. Ce document inédit fut découvert en 2001 par Barbara Frale, une historienne italienne, médiéviste et paléographe, travaillant aux archives secrètes du Vatican.

 

En 1321, ce même fort du Coudray fut le théâtre d’un crime odieux : on obligea 160 juifs à sauter dans une fosse dont le fond avait été préalablement garni de fagots enflammés ! Comme les Templiers, ils étaient eux aussi trop riches !

==> Décembre 1324 Concession sur les revenus des châtellenies de Langeais et de Chinon, à André de Laval, à cause d'Eustache de Bauçay, sa femme, de la rente annuelle de neuf cents livres tournois, que celle-ci prélevait précédemment sur le Trésor.

 

La guerre de Cent ans.- Charles VIIJeanne d’ArcLouis XI

Moins de quarante ans après l’exécution barbare des juifs dans le château du Coudray, Chinon devenait de nouveau ville frontière et les évènements qui allaient se dérouler derrière ses murs devaient lui valoir alors ce « grand renom » dont Rabelais nous a transmis l’écho, et qui a rayonné bien au-delà des limites de la province et même du royaume. C’est l’apogée de Chinon précisément à la période la plus malheureuse de l’histoire de la France.

C’est à Chinon que se sont concentrées un moment toutes les forces vives du royaume ; c’est à Chinon qu’est partie Jeanne d’Arc pour « bouter » l’Anglais hors de France ; c’est à Chinon enfin que les rois Charles VII et surtout Louis XI ont pris quelques-unes des grandes décisions qui devaient assurer, après la délivrance le relèvement du pays.

Les rois de la maison de Valois, comme s’ils pressentaient la perte de leurs domaines aquitains, renforcèrent le château du Milieu et la ville fut close d’une enceinte depuis la porte du Vieux-Marché jusqu’au-delà de l’entrée du Pont. La guerre ayant repris (1337) entre les rois de France et d’Angleterre, la mauvaise fortune s’acharna dès le début sur le Valois- beaucoup par sa faute d’ailleurs.

Après la défaite de Poitiers (1356), le traité de Brétigny (1360) céda aux Anglais les provinces de l’Ouest ; Chinon restait au roi de France, mais Thouars et Parthenay passaient aux mains de son ennemi ==> Time Travel - Les origines de la guerre de Cent ans et les débuts de l'artillerie à poudre

 

René Mémain Professeur au Lycée.

 

 

Charte Super foresta Caynonensi (1).

Littere quarum tenores subsequuntur sunt in archa domini archiepiscopi, in cancellaria Turonensi, in quodam coffro in quo sunt littere compositions inter bone memorie Richardum, regem Angle, et Barthotomeum, Turonensem archiepiscopum, super foresta et aliis rebus Caynonensibus, quarum tenor continetur supra, pag. 213-219 (2).

Les ténors dont suivent sont dans le coffre du seigneur archevêque, dans la chancellerie de Turon, dans un certain coffre où se trouvent littéralement les compositions entre la bonne mémoire de Richard, roi des Angles, et Barthotomeus, archevêque de Tous, sur la forêt et autres matières de Chinon, dont la teneur est contenue ci-dessus

 

nov. 1236.

—Ludovicus, Dei gralia Francorum rex, dilecto et fideli suo J[uhello], archiepiscopo, etdilectis suis decano et capitulo Turonensi salutem et dilectionem.

Mandamus vobis et vos rogamus quatenus boscum illum, quem dilecto et fideli nostro Harduino de Maiiliac[o], senescallo Pictavensi, dedimus ad hourdendam turrim suam, in communi foresta Chynonensi, salvo jure vestro, capere et habere permittatis.

Actum Parisiis, anno Domini MCCXXXVI, mense novembri.

 

Louis, roi des Francs par la grâce de Dieu, à son bien-aimé et fidèle J[uhello], l'archevêque, et à son bien-aimé doyen et chapitre de Tours, salut et amour.

Nous vous commandons et vous supplions dans la mesure où il vous est permis de prendre et de conserver cette forêt, que nous avons donnée à notre bien-aimé et fidèle Hardouin de Maillé, sénéchal de Poitou, pour la fortification de sa tour, dans la forêt commune de Chinon, enregistrez par votre droite.

Fait à Paris, l'an du Seigneur 1236, au mois de novembre

Maillé (Hardouin , baron de), sénéchal du Poitou , pour le roi de France, en 1233. ==> LISTE DES BAILLIS ET DES SÉNÉCHAUX. LISTE DES GRANDS SÉNÉCHAUX DU POITOU.

 

1227-1270

— Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, Johanni Mellant, forestario Chynonensi, salutem.

Scire te volumus quod nos dedimus Philippo Coraudi, castellano nostro Turonensi, duo arpenta bosci in foresta Teilleia, que nobis et dilecto et fideli nostro archiepiscopo Turonensi est communis, tenente ad vendam, si dictus archiepiscopus istud velit.

 Unde tibi mandamus quatenus, si dictus archiepiscopus istud velit, dicta duo arpenta bosci dicto castellano capere permittas in dicta foresta.

Louis, roi des Francs par la grâce de Dieu, à Jean Mellant, forestier de Chynone, salut.

Nous voulons que vous sachiez que nous avons donné à Philippe Coraudi, notre châtelain de Tours, deux parcelles de bois dans la forêt de Teilleia(3) , qui nous est commune et à notre bien-aimé et fidèle archevêque de Tours, tenant à vendre, si ledit archevêque le désire .

 C'est pourquoi nous vous commandons dans la mesure où, si ledit archevêque le désire, vous permettrez audit châtelain de prendre lesdits deux arpents de bois dans ladite forêt.

Actum Pontiziaco, anno Domini MCCLIIII , mense junio (4).

 

juil. 1243 et 6 aout 1243.

 — Johannes, Dei gratia Pictavensis episcopus, et Gauffridus, ejusdem permissione Beati Vincentii Cenomanensis humilis abbas, universis preseutes litteras inspecfuris eternam in Domino salutem.

Noveritis nos, die jovis proxima ante festum beati Laurentii, anno gratie MCCXLIII (5), inspexisse litteras domini regis sanas et integras, non cancellalas, non abolitas, nec in sui parte aliqua vitiatas, tenorem qui sequitur inferius contmentes :

Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, forestario Caynonensi salutem.

Scire te volumus quod nos dilectis nostris capitulo San[c]tiMauritii Turonensis dedimus duo arpenta bosci, ad opus edificii ecclesie sue, in foresta nobis et dilecto et fideli nostro [Juhetto], Turonensi archiepiscopo, communi capienda.

 Unde tibi mandamus quatenus dicta duo arpenta bosci, si dictus archiepiscopus in hoc consenserit, deliberes eisdem.

Actum Meleduni, anno Domini MCCXLIIl, mense julio. .

 

Jean, par la grâce de Dieu, évêque de Poitiers, et Gauffridus, humble abbé de la même permission du bienheureux Vincent de Cénomanius, inspectent les lettres de tous les prêtres pour le salut éternel dans le Seigneur.

Vous savez que nous, le jeudi suivant avant la fête du bienheureux Laurent, en l'an de grâce 1243 (5), avons examiné les lettres du seigneur le roi saines et entières, non annulées, non abolies, et en aucune partie défectueux, contrairement à la teneur qui suit ci-dessous :

Louis, roi des Francs par la grâce de Dieu, salut au forestier de Chinon.

Nous voulons que vous sachiez que nous avons donné à notre bien-aimé chapitre de San[c]ti Martin de Tours deux acres de bois, pour les travaux de construction de son église, dans la forêt à prendre conjointement par nous et nos bien-aimés et fidèles [Juhetto ], l'archevêque de Tours.

 C'est pourquoi nous vous ordonnons, jusqu'auxdits deux arpents de forêt, si ledit archevêque y a consenti, que vous en décidiez.

Acté de Meulin, en l'an du Seigneur 1242, au mois de juillet.

 

 

 

Mémoires de la Société archéologique de Touraine

Notice sur les divisions territoriales et la topographie de l'ancienne province de Émile Mabille

 

 

 

 

Les Souterrains du Fort du Coudray.

Le donjon du Coudray possède également un souterrain très profond, débouchant à l'extrémité de la forteresse.

 

L'avant-corps de la tour philippienne du château de Chinon (Indre-e...

The Coudray keep is a circular tower of the Philippe Auguste type. The tower type is not entirely classic, since, as opposed to others erected by the engineers of Philippe Auguste, it is served by a rectangular projection which gives access to the first floor.
Le “ donjon du Coudray ” est une tour circulaire de type philippien dont le donjon n’est pas entièrement classique, puisque, contrairement aux autres érigés par les ingénieurs de Philippe Auguste, elle est desservie par un avant-corps rectangulaire donnant accès au premier étage. Sa fouille et l’étude fine de ses élévations ont permis de s’assurer que cet avant-corps atypique était bien contemporain de la tour. On a pu en reconstituer avec certitude les parties disparues. Plus qu’un archaïsme contredit par le soin apporté à l’édifice tout entier, les auteurs l’interprètent comme une réponse ponctuelle à une contrainte topographique.

https://journals.openedition.org

 

Touraine Insolite :: Souterrain du château de Chinon.

Le 2 Janvier dernier, j’ai exploré avec M. Dufresne le dévoué et intelligent concierge du château de Chinon, une galerie des souterrains du Fort du Coudray, galerie inconnue et impraticable jusqu’à ce jour. Je tiens à communiquer dès maintenant à la société quelques notes sur cette galerie. En partant du fond des souterrains, à 7 m du puits, sur la paroi Ouest, la galerie à une direction générale du Nord-Ouest au Sud-Est. Après un double détour à angle droit, elle se poursuit sur une vingtaine de mètres de longueur, et elle s’arrête à un mur construit en pierres sèches. Sa largeur varie entre 1 m et 1,25 m, cette galerie de niveau, elle était sans doute autrefois en escalier. La dénivellation est de 8 à 9 mètres. Elle fut creusée dans le roc, et ne reçut aucun revêtement de maçonnerie dans sa plus grande longueur. Le ciel est taillé en berceau, puis les huit mètres sont revêtus d’assises appareillées et recouverts d’une voûte en berceau brisé. A signaler la surélévation de la voûte et l’élargissement du souterrain pendant les trois derniers mètres. Cette voûte à trois mètres d’élévation, et sa hauteur dans la partie taillée dans le roc devait certainement être un peu plus grande. ...

http://touraine-insolite.clicforum.fr

 

Caino, castrum - Le château de Chinon des comtes de Blois <== ..... .....==>

 

 

 


 

(1) Les pièces publiées ci-dessous mentionnent la présence de Louis IX et de Philippe IV dans des villes et à des dates qui n'ont pas été relevées par l’itinéraire des rois de France publié dans le t. XXI du Recueil des historiens.

(2) N° LXXX

(3) Tilliacus Nemus, le bois Teillay. Le bois Teillier, nom que portait autrefois la forêt de Chinon.

 La Tïllère, propriété située entré Sache et Tillouse, à peu de distance des landes du Buchard, indique que cette forêt s'étendait au sud, au moins jusque-là.

Le bois Teillier renfermait, indépendamment de la forêt actuelle de Chinon, les landes du Buchard, autrement dites les bois de Belle vau.

(4) La date de celle pièce doit être erronée; en effet, saint Louis s’embarqua a Saint-Jean-d'Acre le 25 avril 1254 et n'aborda à Hyères que le 10 juillet (Vie de saint Louis par Le Nain de Tillemont, publiée par J. de Gaulle, t. IV, p. 33-40).

— Quant au nom de lieu, il faut vraisemblablement lire soit Pontimacum, soit Pontizaram. (Pontigny)

(5) 6 aout 1243.

 

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