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PHystorique- Les Portes du Temps
2 avril 2023

2 Juillet 1914, La Roche-sur-Yon - Un curieux procès en revendication de propriété du château de Puygreffier

Ruines du château du Puy Greffier

Le tribunal civil de la Roche sur Yon vient de rendre un intéressant jugement dans un affaire de restitution de la propriété.

Il s’agissait, en l’espèce, de la propriété de Puygreffier, situé commune de Saint-Fulgent (Vendée) ayant appartenu, si l’on en croit les documents historiques, à une famille Boucher ou du Boucher, et dont un médecin de Paris se prétend le descendant direct.

Cette propriété, qui appartient actuellement à la famille de Carheil, aurait été donnée en nantissement pour trois générations, par l’aïeul du requérant à un marchand de bien de la Rochelle, vers l’an 1700 ou 1701.

Par l’organe de Me Chauvain, secrétaire de Me Labori, le demandeur alléguait, en s’appuyant sur des documents historiques d’une valeur incontestable, que la propriété de Puygreffier avait, depuis l’an 1200, toujours appartenu à ses ancêtres, les Boscher Boucher ou du Boucher, de Puy-Greffier.

En l’an 1700 ou 1701, l’arrière-grand-père du demandeur, dans la gêne, aurait donné en nantissement, pour trois générations, à Paul de Pont, marchand de biens à la Rochelle, sa propriété de Puygreffier.

L’antichrèse signée par les deux parties aurait été déposée dans l’étude de Me Rivière, notaire à la Rochelle.

Tout en reconnaissant que cette pièce écrite avait disparu, le requérant, faisant valoir la valeur des documents historiques invoques par lui et la généalogie de sa descendance, réclamait la restitution de la propriété de Puygreffier comme ayant toujours été la propriété de sa famille.

La partie défenderesse représentée par M. de Lathébaudière, demandait au tribunal le rejet pur et simple de la requête de M. Boucher, attendu : 1° qu’il ne pouvait apporter la preuve de l’existence de l’antichrèse ; 2° que les documents historiques ne constituent pas un titre de propriété ; 3° qu’en admettant même l’authenticité de la généalogie de la famille du Boucher, c’était commettre une erreur historique que de prétendre qu’une antichrèse aurait été consentie par Paul de Pont à Daniel du Boucher, arrière-grand-père du requérant, pour la bonne raison que si elle était permise dans le Maine et l’Anjou ; elle ne pas dans le Poitou ou elle avait été prohibée par l’ancien droit français en usage dans cette province.

Le tribunal entrant dans les vues de la partie défenderesse a débouté le requérant de sa demande, déclarant qu’elle était basée sur un erreur historique.

1914 Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

 

DU BOUCHET, BOSCHET ou BOCHET, famille illustre du Poitou, dont trois branches appartiennent incontestablement à la France protestante.

Du Bouchet BRANCHE DE PUYGREFFIER.

 

Seigneurs de Saint-Cyr, des Guibert la seigneurie passa aux Bouchet, branche détachée d’un tronc auvergnat et fixée ensuite dans le Talmondais, où elle figurait dès le XIIe siècle, et où elle possédait plusieurs fiefs.

Le premier d’entre eux qui ait eu Saint-Cyr, Pierre. Il était fils de Jean, cité comme seigneur d’Avaux et du Sableau, dans la paroisse de Saint-Vincent-sur-Jard et de Puy Greffier, était sénéchal de Tiffauges en 1337, quand Miles 1e de Thouars, seigneur de Tiffauges, lui arrenta des biens.

Fuyant la domination anglaise, Pierre Bouchet s'expatria et vint à Paris, où nous le trouvons dès 1370, exerçant la profession d'avocat au Parlement.

==>Juillet 1372 Restitution à Pierre Boschet des biens de son oncle, Jean Boschet, mis à mort par les Anglais à Poitiers

Pierre Bouchet, qui occupa successivement les postes de conseiller et de Président au Parlement de Paris le 29 avril 1389, appartenait à une famille originaire du Poitou, qui donna des preuves d'un ardent patriotisme durant la lutte dont le Poitou fut le théâtre, dans la seconde moitié du XIVe siècle.

Il décéda en avril 1411. — Voir une longue notice sur ce personnage et son testament dans Tuetey, Testaments du règne de Charles VI, p. 112 (352) et suivantes.

Pierre Bouchet est la tige des du Bouchet du Puygreffier, seigneurs de Sainte-Gemme en Poitou, de Villiers-Charlemagne au Maine, et de plusieurs autres terres.

 Il n'existe aucune communauté d'origine entre, les du Bouchet du Puygreffier et les Bouchet de Sourches.

Ces derniers remontent à Jean Bouchet, « homme « roturier, avocat en cour-laye », originaire de Villaines-la-Juhel, dans le Bas-Maine, au XVe siècle.

— Sur les du Bouchet du Puygreffier, voir, Moréri, art. Saint-Cyre. — H. Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles de l'ancien Poitou, t. 1, p. 410. — Le Paige, Dictionnaire historique du Maine, t. 11, pp. 582 à 584. — Bibliothèque nationale, Pièces originales, t. 437, du Bouchet, , 9835, cote 35 (etc.).

 N’ayant pas laissé d’enfants (1), les fils de Jean, son frère aîné, se partagèrent son héritage.

 Les descendants de ceux-ci conservèrent la seigneurie, jusqu’à la fin du XVIe siècle.

Pierre, l’un d'eux, eut, en 1473, une violente contestation avec Philippe de Commynes, qui, en sa qualité de seigneur de Curzon, voulut lui faire rendre hommage de sa terre, à la tour de ce dernier lieu.

Sous prétexte qu’il était patron d’une chapelle, dite de la Métrelle, le futur historien de Louis XI prétendit, en outre, au droit de faire placer ses armes dans le chœur de l'église de Saint-Cyr ; mais alors Pierre persista à se dire le vassal du sire de Poiroux, et fit effacer l’écusson de Commynes, qui ne dut pas souffrir patiemment une telle insulte.

La perte de la plupart des pièces du procès nous, empêche de savoir quel fut son résultat.

 La chapellenie de 1a Métrelle, dont le seigneur de Curzon possédait le patronage, eut, quelques années plus tard, pour titulaire Jean Pèlerin, né à Coron en Anjou, ancien secrétaire de Nicolas de Callabre, duc de Lorraine, et depuis attaché au service de Commynes.

B. Fillon a raconté la vie de ce personnage dans la première de ses lettres à M. Anatole de Montaiglon (2), et parlé en détail de son curieux ouvrage, intitulé : Perspective artificielle, publié pour la première fois à Toul en 1505.

Pelerin avait reçu ce petit bénéfice le 20 juillet 1478, étant à Florence, à la suite de son patron, comme indemnité de la perte du prieuré de Notre-Dame de Saint-Cyr, qu’il avait dû, en 1470, à la générosité de Louis XI, et que l’abbé de Saint-Cyprien de Poitiers l’avait forcé d’abandonner.

On a retrouvé, en 1844, sous le pavé de l’église, son écusson, provenant sans doute de la chapelle de la Métrele, qu’il aura fait restaurer.

Il était : d'or au bourdon de sable en pal, accosté de deux coquilles de gueules (3).

François Bouchet, chevalier, seigneur de Puygreffier, de Sainte-Gemme et de Puy-Ogier, rendit le 13 février 1493, aveu à son hôtel du Bouchet au vicomte de Thouars. Il avait servi comme homme d’armes au ban de 1491, accompagné de deux archers, et dans le même équipage à celui de 1492.

Il avait épousé Isabeau du Puy du Fou, dont il eut deux fils :

-          1° Hector, seigneur du Puy Greffier et de Ste Gemme (1495). Il ne parait pas qu’il eut de postérité ;

-          2° Jean, qui continue la filiation ;

-          3° Jeanne ;

-          4° Anne, qui épousa Abel Guérand, ec. Sgr de la Pepinière. Reg. Du grand prieuré d’Aquitaine. Bib. De l’Arsenal.

 

Jeanne du Bouchet, fille de François, chevalier, seigneur du Puygreffier, et d’Isabeau du Puy du Fou (fille de Jacques seigneur du Puy du Fou, seigneur de Mouchamps) contracta son mariage le 30 septembre 1476 avec Jacques de Montalembert, seigneur de Vaux, la Rivière,Varaize, sont issus : Jacques et Jean qui suit ;

 

Jean du Bouchet, seigneur de Puygreffier, Saint-Gemme, du Puy-Ogier, de Saint-Cyr et de la Chassée.

 

Le 14 février 1495, il rendit aveu au vicomte de Thouars pour sa forteresse de Puy-Ogier. Il est qualifié dans cette pièce de très-noble et très-puissant.

Le dimanche 22 novembre 1506, l'abbé Jean de Mathefelon, l'élu des du Bellay, faisait son entrée solennelle au monastère de Saint-Florent-le-Vieil, berceau de l'antique abbaye.

 Il était escorté par son frère, Pierre de Mathefelon-Lanchenay, et par les vassaux du-monastère, par Jean du Bellay, seigneur de Pontferron et de Lire, par Jean du Bouchet, seigneur du Puygreffier et son fils René, par Maudet du Breil de la Mauvoisinière.

Arrivé à la porte Brunet, (la ville était alors fortifiée), un petit vassal se présenta devant lui :

c'était René Jarret, de la Bellière, en Saint-Florent. Il lui déclara qu'à « raison des choses de son hommage il était tenu mener et conduire la haquenée ou monture dudit abbé depuis ladite porte jusqu'à l'entrée du monastère, ce qu'il fist ».

Charles du Plessis, fils aîné et procureur de Jean du Plessis de la Bourgonnière, le plus riche vassal de l'abbaye, prit la crosse de l'abbé pour la porter et rapporter devant lui pendant toute la durée de la procession, depuis l'église du Moustier jusqu'à celle de la paroisse.

Il épouse Jeanne Bouer, dame de La Frogerie, Villiers-Charlemagne et La Gaudrée (fille de Geoffroi Bouer et de Guillemine Turpin de Crissé)

 De ce mariage sont issus : 1° Charles, qui va suivre ; et 2° Joachim, seigneur de Villiers-Charlemagne

 

 

Nous arrivons au temps de Charles VIII, sous, lequel naquit Tanneguy, l’un des chefs les plus intrépides du parti calviniste dans les guerres de religion.

Son père, Jean du Bouchet, avait accompagné Louis XII en Italie, et était revenu avec un poignet de moins dans ses terres.

 Plusieurs de ses vassaux et de ceux du seigneur de Curzon l'avaient sans doute suivi dans cette campagne ; car on a découvert, dans ce dernier bourg, un petit trésor presque uniquement composé de monnaies italiennes de l’époque.

B. Fillon a fait graver les plus intéressantes, frappées aux noms de Charles VIII et de Louis XII, à Savonne, à Gênes et à Milan.

Elles sont en argent et billon, — Il y avait en outre un écu d’or, jusqu'ici unique, de Lucien Grimaldi, prince de Monaco, grand chambellan du roi de France (4).

Un autre dépôt de monnaies d’or de cette période a été retiré de terre à la Gillerie, où l’on avait déjà rencontré les deniers Carlovingiens mentionnés plus haut; mais il ne s’y est trouvé aucune pièce intéressante.

 

 

Tanneguy du Bouchet (1484-1569), seigneur de Puy Greffier

Tanneguy Du Bouchet, écuyer de Puygreffier, dit SAINT-CYR, fils de Jean du Bouchet, Seigneur de Puygreffier, et de Jeanne Bouer, Dame de La Frogerie.

 Tanneguy reçut le jour en 1484. Il fit ses premières armes dans le Milanais, et fut l’ami de cœur de Jean de Parthenay- l’Archevesque, qui lui recommanda ses enfants avant de mourir.

Michelle de Saubonne, veuve de ce-dernier, étant accouchée quelques mois après, d’un fils posthume, il ne faillit pas à ce devoir sacré, et dirigea l’éducation militaire du jeune Soubise, qui-devint l’un des hommes les plus distingués de son temps.

Il l’accompagna à la cour de Ferrare, où il se laissa entièrement gagner aux doctrines calvinistes, si bien en rapport avec sa nature austère.

Lorsque les guerres de religion éclatèrent, il fut des premiers à tirer l’épée, et ne tarda pas à occuper un poste élevé dans l’armée protestante et à rendre redoutable aux catholiques le nom de Saint-Cyr, qu’il avait pris, nom qui se rencontre souvent dans les sanglantes annales de l’époque (5).

C'était non seulement « un des plus braves gendarmes de France», comme l'appelle La Popelinière, mais encore « un homme du vieux temps et un juge sévère », au rapport de l'historien de Thou ; aussi, lorsque Condé sentit la nécessité de rétablir la discipline affaiblie dans son armée, jeta-t’il les yeux sur lui.

Il le nomma prévôt d'Orléans.

 

 

15 DÉCEMBRE 1562 PROCÈS-VERBAL

D'UNE DÉLIBÉRATION DES ÉCHEVINS ET HABITANTS D'ORLÉANS, POUR STATUER SUR UN PRÊT DE 30.000 LIVRES TOURNOIS, LA SOLDE DE LA GARNISON PROTESTANTE LAISSÉE DANS LA VILLE SOUS LES ORDRES DE PUYGREFFIER, ETC.

Arch. comm. d'Orléans, CG. 201. (Original.)

A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, Jehan de Mareau, escuyer, licencié ès loix, seigneur de Pully, conseiller du Roy nostre sire, garde de la prévosté d'Orléans, salut.

Sçavoir faisons que les manans et habitans de ceste ville d'Orléans, tant de la justice que des bourgeois, marchans et autres, assemblez en grand nombre avec les eschevins de ladicte ville en l'Hostel de la Communité d'icelle, suivant le proclamat et publication faict à somp de trompe et cry publicq par les carrefours d'icelle ville, pour faire assembler tous et chascuns lesdictz habitans audict Hostel, au moïen du danger de peste ès Halles de ceste ville, comme de vive voix Ambroise Martin, commis à faire les proclamatz publicqz en cestedicte ville, pour l'absence du crieur ordinaire, a rapporté en ladicte assemblée faicte en la présence de François Stuart, notaire royal au Chastellet d'Orléans, requis et appelé pour faire acte de ce qui se tanteroit et délibérerait en ladicte assemblée, en laquelle, par honnorable et prudent homme Jacques Noël, l'un desdictz eschevins et receveur des deniers communs de ladicte ville, a esté dict et remonstré que Monseigneur le Prince de Condé avoit faict assembler lesdictz habitans, auxquelz il avoit commandé lever la somme de trente mil livres tournois et, pour ce faire, baillé et laissé commission expresse; lequel seigneur Prince estant en délibération de sortir hors ceste dicte ville et, avec son armée, prandre et tenir la campagne, auroit délibéré laisser en ceste dicte ville le sieur de Peigreffier pour gouverneur soubz la Majesté du Roy nostre sire, avec six compagnies de pied et le nombre de cent hommes de cheval, qui seroient par lui souldoyez pour ung mois et, icelluy mois escheu, seroient souldoyez par lesdictz habitans, et, de tant que ledict mois est expiré ou proche à expirer, est de présent besoing pourveoir à ladicte soulde, laquelle se pourra monter à la somme de dix ou douze mil livres tournois et plus par chascun moys, laquelle, pour obvier aux larrecins, pilleries, oppressions et violances des soldatz et gens de guerre n'estans paiez, est nécessaire trouver pour leur estre distribuée; remonstrant aussi les grandes despences et fraiz qu'il a convenu et convient faire chascun jour pour maintenir et entretenir cestedicte ville en l'obéissance du Roy par les mandemens, injonctions et comMandemens dudict seigneur Prince, outre les fraiz ordinaires et accoustumez des affaires communes de ladicte ville; pareillement a esté par ledict Noël, receveur, remonstré auxdictz habitans que, pour raison de leur prévileige et exemption du paiement du droict de coustume à ceulx qui sont des ouances (6), le receveur du Roy a acoustumé de recevoir en ceste saison lesdites ouances, et que ledict receveur est absent de ceste ville, à ce moïen que nul ne s'ingèrera recevoir lesdictes ouances, si l'on n'y pourveoit; partant, a supplié lesdictz habitans adviser du moyen de pouvoir recouvrer lesdictes trente mil livres tournois et les autres grandes sommes nécessaires à tout ce qui dict est : lesquelz habitans ainsi assemblez, après que d'eulx a esté particulièrement prins et recuilly l'advis et oppinion, ont esté d'advis que, pour l'entretenement de cestedicte ville en la subjection et obéissance du Roy et pour la luy conserver, fust, suivant le commandement dudict seigneur Prince, assis, cuilly et levé sur eulx et chascun d'eulx, le fort portant le foible, sans aucuns en excepter, quelque prévileige ou exemption qu'ilz puissent prétendre, ladicte somme de trente mil livres tournois, avec telle somme de deniers que ledict sieur gouverneur verra estre à lever, tant pour le paiement et solde desdictz gens de guerre de cheval et de pied, pour ung mois seulement, que pour subvenir aux fraiz, tant ordinaires que extraordinaires, survenuz et qui surviendront de jour à autre, pour fournir à ce que ledict seigneur Prince de Condé commande, à la charge que ledict Noël en rendra bon et loyal compte et relicqua, tout ainsi qu'il est tenu faire et que les receveurs de la ville ont faict et font des deniers communs de ladicte ville ; et, pour le regard desdictes ouances, que celluy qui est commis à ladicte recepte du domaine du Roy pour l'absence dudict receveur, reçoive le droit desdictes ouances, tant pour la conservation et entretenement des droictz du Roy, que pour la conservation des prévileiges d'iceulx habitans, soubz le bon plaisir dudict seigneur Roy.

Dont et desquelles choses ledict Noël, receveur susdict, en a requis et demandé lectres audict Stuart, notaire, qui luy a octroyé et délivré ces présentes, pour luy servir et valloir en temps et lieu de ce que de rayson, ès présences de Jacques Villeret et Jehan Girauldon pour lesmoings, le mardi quinziesme jour de décembre, l'an mil cinq cens soixante deux.

STUART.

 

Puygreffier donna dans l'exercice de ces fonctions un remarquable exemple de son inflexible justice.

Des Landes, sieur Du Moulin, ancien secrétaire du roi, ayant été convaincu d'avoir séduit la femme de Jean Godin, lieutenant du prévôt des maréchaux de Blois, pendant que son mari était à l'armée, il le condamna à mort et le fit pendre avec sa complice, malgré l'intervention de plusieurs seigneurs, à qui il se contenta de répondre qu'un exemple était nécessaire dans un temps où le vice faisait tant de progrès.

 Cette sévérité fut fort mal accueillie par la cour dissolue de Catherine de Médicis; les courtisans s'écrièrent tous d'une voix, qu'une semblable rigidité suffirait seule pour les dégoûter de la religion réformée.

Les échecs successifs des huguenots; leurs dissensions, et le décès de Soubize, qui le chargea de la tutelle de la jeune Catherine de Parthenay, sa fille unique, achevèrent d’assombrir son caractère, naturellement taciturne.

Convaincu désormais de la ruine du parti auquel il avait voué son existence, mais non moins persuadé qu’il lui devait jusqu’à, la dernière goutte de son sang, on le vit toujours accompagné depuis, même dans les combats, d’un ministre calviniste, nommé Marcel Durieu, qui lui lisait des prières ou lui faisait des exhortations pieuses.

Un baron d’une pareille humeur devait être rude à ceux de ses vasseaux qui n’étaient pas de sa religion.

Aussitôt après le massacre de Vassy survenu le 1 mars 1562, il interdit, en effet, le culte catholique à Poiroux et  Saint-Cyr, chassa le curé et les religieux du prieuré, leur défendit sous peine de mort de mettre le pied sur ses terres, transforma l’église en écurie et grenier à foin, et fit faire le prêche dans sa demeure. (7).

Dans d'autres parties du Bas-Poitou, les deux Bouchet, les Parthenay-l'Archevêque, Lancelot de Sainte-Gemme-la-Plaine, son oncle Tanneguy, Claude de la Grulie, du Landreau, etc., faisaient faire le prêche dans tous les lieux qui relevaient de leurs seigneuries : Saint-Cyr-en-Talmondais, Le Poiroux, Saint-Fulgent, Mouchamps, Vendrennes, Rochetrejoux, Bournezeau. Il en était ainsi à Puybelliard, Chantonnay, Sigournais, Les Herbiers, Les Essarts, Talmont, Montsireigne, Mareuil, Mouilleron-en-Pareds, Cezais, Saint-Sulpice, etc.

A La Châtaigneraie, les puissants seigneurs de Vivonne, bien qu'ardents catholiques, ne purent non plus empêcher le protestantisme de pénétrer parmi leurs vassaux, nobles ou roturiers, et bientôt se forma autour de leur château, comme un cercle hostile qui, se resserrant de plus en plus dès le début du règne de Charles IX, les força de renoncer à cette résidence. –

A Puyviault, de Saint-Sulpice-en-Pareds et à Honorat Prévost, du Chatellier-Portault, de Mouilleron-en-Pareds, se joignirent bientôt les Bastard de la Cressonnière, qui prirent une part très active aux troubles qui agitèrent le nord du pays, pendant que le fameux Tanneguy du Bouchet commettait toutes sortes d'exactions dans la région des Moutiers-les-Mauxfaits, Angles, le Poiroux, La Claye, Saint-Cyr-en-Talmondais, etc.

Un certain Mongeny- Dessoupites était l’exécuteur de ses hautes œuvres : malheur à qui résistait à lui et à la bande d’hommes d’armes placée sous ses ordres.

 Ce fut en vain que les paysans de Saint-Cyr et des environs, poussés à bout, se révoltèrent, et, sous la conduite du moine Jean Mazouer, attaquèrent leurs persécuteurs près du Port de la Claye, dans la nuit de Noël 1562; ils furent presque tous massacrés.

— A partir de ce moment le pays fut en entier à la merci de Dessoupites, dont les exactions et les crimes ont considérablement noirci la mémoire de son patron, et l’ont fait passer pour le damné de la Chasse- Gallery.

Voici en quels termes parlait de Tanneguy une inscription commémorative du XVIIe siècle, placée autrefois dans l’église :

EN L’AN 1562

A LA SVGESTION ET COMANDEMENT

DVN ENNEMI DE N. S. J. C.

CESTE ESGLISE A ESTÉ RVYNÉE

PAR LES HÉRÉTICQVES D’ICELY LIEV

RÉPARÉE L’AN 1612 SVR L’ORDRE

DE REVERAND PÈRE EN DJEV

A.    J. DV PLESSIS DE RICHELIEV,

EVESQVE DE LVÇON,

ET REMISE EN SON LVSTRÈ ET BEAVTÉ,

CESTE ANNÉE 1635, PAR LE SOJNG

ET AUX DESPENDS

DES PAROISSIENS DE CÉANS,

Mre PIERRE LEFORT, CVRÉ,

JACQVES JVTARD, FABRIQVEVR,

ET PAR LA LIBÉRALITÉ

QVE FI ST A LA FABRIQVE,

L’AN 1628,

CHRISTOPHLE ROBERT, ESCVYER,

SEIGNEVR DV REVROQ ET DE BEAVLJEV (8).

PRIEZ DIEV POVR EVLX

 

Tanneguy du Bouchet fut le premier seigneur de Saint-Cyr qui ait pris le titre de baron. Ayant fortifié sa maison, il fit élever le fief au rang de châtellenie, et s’autorisa probablement de cela, sans autres formalités, pour l’ériger, de son chef, en. baronnie; car il n’existe aucun docu ment à l’appui d’une concession régulière de ce titre (9).

En 1567, lorsque la seconde guerre civile éclata, Saint-Cyr, à qui son âge et son expérience militaire, non moins que sa naissance, donnaient une grande influence dans le Poitou, fut choisi pour conduire à Condé les troupes rassemblées dans l'Ouest.

Le chef huguenot Tanneguy du Bouchet, seigneur de Puygreffier, dit Saint-Cyr, s'acheminant vers le Poitou, et fondit sur Montmorillon où il fit maux infinis.

Il établit son quartier général à Confolens, et vit arriver successivement, à la tête de leurs contingents, Soubise, Languilier, Ch. Rouhaut, sieur de Landereau, qui depuis!...., Puyviaut, Saint-Martin-de-La-Coudre, Pardaillan, Piles, Campagnac.

 Pendant que son armée, grossissait ainsi de jour en jour, il fit enlever le Dorât, s'empara de Lusignan sans résistance; mais il échoua dans une entreprise sur Poitiers.

Toutes ses troupes réunies, il prit la route d'Orléans avec dix-huit cornettes de cavalerie et trois régiments d'infanterie; tira de cette ville, dont les Protestants s'étaient rendus maîtres, trois pièces de canon avec les munitions nécessaires ; marcha sur Pont-sur-Yonne que Campagnac et Piles emportèrent d'assaut, et opéra heureusement sa jonction avec Condé.

Dans la troisième guerre, le prince qu'il avait escorté jusqu'à La Rochelle, lui confia le gouvernement de cette ville importante; mais des infirmités inséparables de son grand âge, l'obligèrent, en 1569, à céder sa chargea La Noue.

Cependant les désastres de son parti lui rendirent une partie de l'activité et de l'énergie de sa jeunesse; bien qu'âgé de 80 ans, il courut, après la bataille de Jarnac, se ranger sous les drapeaux de Coligny.

Tanneguy du Bouchet, seigneur de Puygreffier, dit Saint-Cyr Puygreffier, fut tué à la bataille de Moncontour, le 3 octobre 1569 à l'âge de 85 ans.

Indépendamment d’Agrippa d’Aubigné qui conta sa mort à Moncontour, d’autres auteurs et non des moindres citent son nom au courant de leurs relations et rapports.

« Son ministre huguenot lui disant de haranguer ses gens A gens de bien courte harangue, dit le bonhomme et à ses compagnons :Voici comment il faut faire: là-dessus, couvert à la vieille (mode) française d'armes argentées, jusques aux grèves et aux soulerets .c.-à-d. en armure complète) le visage découvert et la barbe blanche comme neige, âgé de 85 ans, il donne vingt pas devant sa troupe, mène battant les maréchaux de camp et enfin il fut tué ». (D'Aubigné, Hist. univ.)

Voici ce qu’en dit Montluc dans ses commentaires, au chapitre de la bataille de Saint-Jean-de-Luz.

 « A la fin de la seconde des ennemis se joignist à la leur première et rembarrent la nostre jusques à la seconde que Monsieur de Gramond mennoit, là où il y a eust un grand combat et force glus tumbés par terre d’un g cousté et d’aultre ; entre aultre le seigneur de Gramond, le cheval duquel feust thué soulz luy, de Livpé, guydon de Monsieur de Lautrec, de Poygreffy, qui despuis c’est faict Huguenaud, de la Paye de Xaintrailles, qui encore est en vie et plusieurs aultres ».

D’autre part, Castelnau dans ses Mémoires conte comment après avoir été un des chefs de la conspiration d’Amboise, eut à amener les troupes de Guyenne au y prince de Gondé après

la bataille de Saint-Denys. L’historien La Popelinière le cite comme « l’un des plus anciens et résolus gendarmes de France ».

Bayle dit de lui qu’il n’était pas « moins vertueux que vaillant comme le téimoigna, dit-il  la punition de l’adultère ».

Le fait est fort singulier ajoute cet auteur qui s’empresse de s’en rapporter aux dires de Théodore de Bèze.

Un chemin partant du Puy- Greffier conduit directement à Paillers, en passant à La Maindronnière et, en longeant la rivière qu'il franchissait au gué se trouvant à l'emplacement du pont actuel, ainsi qu'en témoigne un vieux chemin encaissé subsistant encore près de la route nouvelle.

A Beaurepaire à cette époque, le château appartenait à la famille des de Ferrières, seigneurs de Tiffauges et vidâmes de Chartres qui eux aussi étaient membres de la nouvelle religion protestante.

Mais dans un vieux manuscrit, fait au temps de la Ligue et intitulé : « Roolle des chasteaux, maisons fortes et autres, appartenans à ceulx de la nouvelle oppinion, assises au pays de Poictou ès environs des villes de Moléon et de Montaigu, et depuis le dict Moléon jusqu'au dict Montaigu, lesquels Monseigneur, le duc de Nevers, lieutenant général de Sa Majesté en son armée de Poictou, a faict prendre et baillé partie des dicts chasteaux en gardè à des gentilzhommes catholiques et serviteurs de Sa Majesté », on lit : « Il a esté dépesché commission au sieur des Treilles pour la garde du Chasteau de Beaurepayre et luy a esté aussi accordé quatre soldatz et ung cappitaine pour la garde d'icelluy ».

 Nul doute qu'à ce moment-là, les prêtres de Paillers se réfugièrent à Beaurepaire afin de pouvoir y exercer leur ministère en paix, sous la protection des soldats de Sa Majesté.

Nous ignorons si Tanneguy Du Bouchet laissa des enfants. Il n'est pas probable que le gentilhomme du même nom dont il est question dans l'Histoire de la Marche, par Joullietlon, fût son fils.

En 1584, raconte cet historien, deux gentilshommes de la Basse-Marche , le sieur de Prinsay de Saint-Sornin-la-Marche et le sieur De Bouchet, l'un et l'autre calvinistes, furent appelés à Limoges par de prétendus partisans des Huguenots, qui feignirent de vouloir embrasser la religion réformée; à peine furent-ils introduits, qu'on s'assura de leurs personnes et qu'ils furent décapités.

A sa mort, son héritage passa à des collatéraux.

Saint-Cyr échut en partage à Charles du Bouchet, sr de Sainte-Gemme, fils de Lancelot, le chef protestant, qui avait brûlé les églises de Poitiers; mais il termina sa carrière dès l'année 1571.

 

Charles du Bouchet, écuyer, 8° seigneur de Puy-Greffier, Sainte-Gemmeet La Chassée  avant 1575 ép. vers 1528/29 Jeanne du Bellay (fille de René et de la marquise de Laval-Loué ; veuve de Tristan de Châtillon, seigneur d’Argenton + après 06/07/1528 (fils de Jean, seigneur de Bouville et de Jeanne de Rochechouart de Mortemart)

 

le 1er mai 1531, il rendit aveu au seigneur baron de la Vieille Tour, de sa châtellenie de Saint-Hilaire-le-Vouhiz, qu’il possédait à cause de Jeanne du Bellay, son épouse, veuve en premières noces de Tristan de Châtillon, seigneur d’Argenton.

Il prenait aussi, en 1532, le titre de Sgr de Ste-Gemme.

Il servit comme gomme d’armes au ban de 1533, et dut faire un chevau-léger et fournir d’hommes au ban de 1557

.

Il vendit sa terre de Puy-Ogier à Artus de Cossé, son gendre, le 27 juin 1561.

 

Tristan de Châtillon avait fait des donations considérables à Jeanne du Bellay.

 

Charles du Bouchet, son deuxième époux, obtint, par arrêt du parlement de Paris, le tiers des terres dont Tristan était propriétaire.

Enfin, par transaction du 22 novembre 1556, Claude de Châtillon, seigneur d’Argenton, pour demeurer quitte vis-à-vis des héritiers de ladite dame du Bellay, qui réclamaient les terre et seigneuries d’Argenton-Château, Moncontour, Chantemerle, la Grève, etc…,leur abandonna en pleine propriété les terres et seigneuries des Mottes-Coupeaux et de la Motte-Brisson, paroisse de la Chapelle-St-Laurent.

 

Charles fut marié deux fois :

-          1° avec Jeanne du Bellay, veuve de Tristan de Châtillon, seigneur d’Argenton, de laquelle est issue ; 1° Françoise, mariée à Artus Cossé, seigneur de Gonnor, maréchal de France ; 2° Jeanne du Bouchet-Puygreffier épousa Jules de Harpedanne-Belleville, sieur de l’Anguiller, Bouchault, Coinchault, né avant 1528, 2° fils de Jean de Harpedanne-Belleville et de Jacquette de Sainte-Flayve, lieutenant à la compagnie de Burie (1553-12 juin 1565), gouverneur de Fontenay le Comte (24 juin 1570), d’abord catholique, puis protestant, puis, de nouveau catholique, fut surnommé Gilles Bédouin ;  3° Marie, nommées l’une et l’autre dans la transaction du 22 novembre 1556 avec Claude de Châtillon. Marie du Bouchet-Puygreffier (vivante 6 nov. 1573) épousa Antoine de Thory, sieur de Boumois et la Rouillère, fils de René de Thory et d’Anne Asse, che. De l’Ordre (18 avril 1572). Il mourut avant le 6 nov. 1573.;

-          2° à Madeleine de Fonséques, de laquelle il eut : 4° Lancelot, ; 5° Françoise, dame des Coudreaux, mariée d’abord à André de Foix, Sgr Dasparots, Chev. de l’ordre du Roi, épousa en secondes noces, par contrat du 22 janvier 1548, François de la Trémoille, Conte de Benon et baron de Brandois ; 6° Renée, qui épousera Pierre Maistre, Sgr de la Papinière.

 

On attribue la construction du manoir de Puy Greffier vers 1550 à Charles du Bouchet, sa grand-mère était Isabeau du Puy du Fou dont la loggia était directement inspirée du château du Puy du Fou.

 La seigneurie arriva à sa fille Françoise, qu’il avait, eue de Jeanne du Bellay, et qui était mariée à Arthus de Cossé-Brissac, comte de Gonnort, maréchal de France.

Françoise du Bouchet ép. Artus de Cossé  1512 + 15/01/1582 (Gonnord)
seigneur de Gonnord, comte de Secondigny, Maréchal de France (1567), Gouverneur de Touraine, Anjou et Orléanais, chevalier des Ordres du Roi, Grand-Panetier de France, Surintendant des Finances (fils de René et de Charlotte Gouffier de Boisy)

 

On trouvera dans Brantôme les portraits de ces deux époux, esquissés de main de maître (10).

Après le décès du maréchal, survenu le 15 février 1582, sa fille, Renée de Cossé, fut dame de Saint-Cyr, qu'elle donna à l’amiral Charles de Montmorency, son époux.

Par suite d’une transaction dont nous, n’avons pas la date, celui-ci le céda à son frère Henry, le connétable, qui transmit, à son tour, à la fin de 1608, ses droits à sa fille, la belle Charlotte, unie l’année, suivante par mariage à Henri II de Bourbon, prince de Condé.

Mais, bientôt après, Louis de Gouffier, duc de Roannez, héritier direct de Renée de Cossé, parvint, après un assez long procès, à entrer en possession de cette portion de la succession de sa tante.

 L’exil volontaire auquel le prince de Condé fut obligé de condamner sa femme, pour la soustraire aux assiduités compromettantes d’Henri IV, ne contribua pas peu à la faire dépouiller du domaine qu’elle devait à la libéralité de son père. Les absents ont toujours tort, même aux yeux de la justice.

Fillon possédait un rarissime et merveilleux portrait en médaillon de Charlotte de Montmorency, évidemment exécuté tandis qu’elle était dame de Saint-Cyr.

C’est peut- être le chef-d’œuvre de Dupré, le plus illustre de nos graveurs en médailles. Ce bel exemplaire est, jusqu’ici, le seul connu.

 

1627 Jean-Pierre, seigneur de la Rivière, de la maison de Puygreffier, fils de Jacques Pierre et de Jeanne du Bouchet, Dame de Puygreffier au Siège de La Rochelle

Le 12 juillet 1627, une flotte anglaise de 100 navires et 6000 à 8000 hommes sous le commandement du duc de Buckingham arrivent en face de l’île de Ré.

Le jour où Beaulieu-Persac reçut de Richelieu ses instructions, le 29 juillet, « fut aussi dépesché le sieur de la Rivière-Pigreffier, avec commission pour aller en Olonne amasser toutes les chaloupes, barques et vaisseaux qui vont à rame, pour la mesme fin d'empescher ladite communication (entre la flotte anglaise de blocus et l'Angleterre) et jetter des vivres en Ré » (Marillac, p. 69).

 — La Rivière-Puygreffier, cinq ans auparavant, apportait à l'amiral Charles de Guise la nouvelle de la paix accordée aux protestants, au moment où l'amiral de Guise allait achever l'escadre rochelaise de Jean Guiton, battue le 27 octobre 1622 à Saint-Martin-de-Ré (Mémoires pour servir à l’histoire, tirés du cabinet de M. Léon Du Chastelier-Barlot, p. 18).

Le sieur de La Rivière-Puigreffier estoient aux Sables et ne nous tesmoignarent jamais de vouloir venir avec nous que le jour que nous nous mismes à la rade, qui fut le sixiesme octobre, sur les quatre heures du soir.

Mes pilottes m'estans venus avertir que les vents tiroient en aurouest (11), je quittay le lict et me levay en diligence, et dis adieu à mon hoste. Je me fis porter à la marine (12), où je rencontray Monsieur le duc de La Rochefoucaud et Messieurs les évesques de Mande et de Nime et Monsieur l'abbé de Marsillac, desquels je pris congé et receus leurs commandements. Ilz furent tous estonnez de me voir embarquer en l'estat auquel j'estois.

Je dis à Monsieur le duc que nous ne partirions pas cette nuit asseurément, car les vents remonteroient, et aurions du mauvais temps. — Mais asseurez-vous, luy dis-je, que je mourra y dans cette occasion ou que je secourray la citadelle : le meilleur marché qui m'en puisse arriver sera d'estre pris; mais je couperay l'estacade (13).

Ainsi je me séparey d'avec eux. M. l'évesque de Nimes me donna sa bénédiction, les larmes aux yeux.

Je fus porté par un fort honnête homme nommé Frappier, messager de Poitiers, qui se rencontra là, et, me voiant si foible que je ne pouvois me soustenir, me prit à son col et m'emporta dans mon traversier.

Estant embarqué, chacun fit diligence de son costé et nous tirasmes à la rade (14), où nous ne fusmes pas plutot que les vents sautèrent au surouest, le temps le plus contraire qui nous pouvoit arriver, lequel durast toute la nuit, avec si grande tourmente à la mer que nos pinaces furent contraintes de rentrer dans le port, où elles se fussent perdues, n'eust esté que tous les vaisseaux tindrent à la rade.

 

 On lit dans les Mémoires du cardinal de Richelieu. T. VII :

La Rivière-Puygreffier partit le 29 juillet avec commission pour aller en Olonne amasser toutes les chaloupes, barques et vaisseaux qui vont à rames, pour la même fin d'empêcher ladite communication et jeter des vivres en Ré, et lui fut donné, par le marquis d'Effiat, surintendant des finances, ordre pour recevoir 30,000 livres sur les lieux : ce que nous remarquons ici pour ce que tout l'argent que nous avons dit ci-dessus avoir été fourni a été avancé par le Cardinal, qui le trouva sur son crédit. Et, sans vanité, on peut dire que les avis ci-dessus et les résolutions qui furent prises l'ont été sur ses propositions, procédant du soin infatigable qu'il avoit de cette affaire (15).

Le sieur du Chalart fut aussi dépêché le 2 août pour aller à la Corogne en Espagne, qui est le port auquel étoit et s'assembloit l'armée navale d'Espagne que l'ambassadeur d'Espagne leur envoyoit par le commandement de son maître, pour hâter leur partement.

Le Cardinal lui donna charge de faire acheter jusques à trente pinasses en Biscaye et les faire venir en diligence, bien armées et équipées, lui donnant promesse de l'en rembourser en son privé nom. Pareillement fut donné commission à son lieutenant, nommé Messignac, pour ramasser tous les flins, barques et bateaux à rames des rivières de Garonne et Dordogne et les emmener pour servir à porter en Ré le secours des vivres qui étoient préparés à cette fin.

On manda aussi en Hollande, par courrier exprès, au commandeur des Goutes, qui commandoit les vaisseaux du Roi, et aux sieurs Manuel et Larbrisse, qui avoient mené six cents hommes pour mettre dans lesdits vaisseaux, qu'ils les fissent partir en toute diligence; et au sieur d'Espesses, ambassadeur de S. M., qu'il s'obligeât aux marchands s'il en étoit besoin et si les lettres de change que le marquis d'Effiat avoit envoyées ne suffisoient.

 

Jean PIERRE, Seigneur de la Rivière est mort en 1628 à La Rochelle.

 

 

 

BRANCHE DE SAINTE - GEMME.

Lancelot Du Bouchet, fils de Charles,  seigneur de Puygreffier et de Sainte-Gemme.

Lancelot du Bouchet, écuyer, seigneur de Sainte-Gemme, plus connu dans les fastes de nos dissensions religieuses sous le nom redoutable de Ste-Gemme, se distingua d’une manière éclatante en 1553, au siège de Metz, ou il conduisait comme enseigne la compagnie d’hommes d’armes du maréchal de Cossé.

 Les diverses charges qu’il exécuta à la tête de cette compagnie sur les Bourguignons, les Allemands et les Espagnols de l’armée de l’empereur Charles-Quint, lui méritèrent, dit la Popelinière dans son Histoire des guerres civiles, un honorable accolade du duc de Guise, lorsqu’il le reçut chevalier de l’ordre en récompense de sa bravoure.

  Il ne devait pas combattre longtemps dans les rangs de celui qui venait d’être son parrain ; appelé par les chefs de l’armée protestante qui venaient de s’emparer de Poitiers, pour recevoir d’eux le gouvernement de cette ville, il présenta, dès son arrivée, au corps de la ville et aux députés des chapitres, une lettre du prince de Condé, qui lui conférait le gouvernement de Poitiers :

« Le connaissant, disait cette lettre, homme prudent et vertueux pour exécuter une bonne charge, et bien propre pour commander aux soldats. »

Le manifeste du prince étant arrivé dans cette ville le 13 avril 1562 , fut lu en chaire par le ministre Alexandre Godion Des Etangs.

Un accord fut conclu, entre les Protestants et les Catholiques qui se jurèrent réciproquement de maintenir leur ville neutre entre les deux partis. Tout marcha bien pendant quelques semaines; mais le passage continuel des gens de guerre échauffa peu à peu les esprits, en sorte qu'il était facile de prévoir une prochaine collision.

Dans ces circonstances, Des Prunes jugea prudent de mettre en sûreté la caisse publique qui était confiée à sa garde : il la transporta dans le château dont il se saisit et où il établit pour commandant le receveur Pineau, qui passait pour un protestant zélé.

La mesure prise par Des Prunes pouvait être sage, mais elle violait la convention, comme l'avouent les écrivains protestants eux-mêmes.

L'accord souffrit des atteintes bien plus graves par les excès des étudiants en droit qui, dès le 7 mai, se mirent à abattre les images, après, avoir pillé le couvent des Cordeliers.

Pour sa première marque d’autorité, Ste Gemme enleva au maire les clefs des portes de la ville, et voulut le charger de faire l’inventaire de l’argenterie des églises, en lui disant qu’il serait prudent de la mettre en lieu de sureté.

 Il ne disait que trop vrai, et il avait peut-être ses raisons pour être si bien informé ; car, quelques jours plus tard, Antoine d’Aure de Grammont s’approcha de la ville, qu’il menaçait sérieusement, à la tête d’une forte troupe de Gascon.

 Quelques habitants voulurent défendre la porte de la Tranchée, mais Ste-Gemme, étant accouru avec ses soldats, paralysa toute défense.

 Le 17, les mutins démolirent une chapelle. Sainte-Gemme, qui arriva le 22, acheva d'exaspérer les Catholiques, en s'emparant par force des clefs de la ville en dépouillant les églises de leurs richesses et en faisant brûler les reliques. Tant de violences devaient porter leurs fruits.

Comme on commençait déjà à se défier de Pineau, Sainte-Gemme voulut profiter du passage de Grammont pour le mettre hors du château ; mais il n'y réussit ni par la persuasion ni par la force, et il dut se contenter de son serment de ne rien entreprendre contre les Protestants.

Quelques jours après arrivèrent coup sur coup les plus sinistres nouvelles, et l'on vil bientôt se presser aux portes de Poitiers les fugitifs de Tours, d'Angers, de Saumur, de Loudun, de Chinon.

 Le 26 mai et les jours suivants, la ville regorgea de soldats rapaces et voleurs qui la traitèrent comme une ville prise d’assaut, pillèrent les trésors des églises, violèrent les tombeaux, brisèrent les autels, mutilèrent les monuments religieux, et enlevèrent jusqu’au plomb qui les couvrait.

Une partie de la population s'opposait à l'admission de cette foule d'étrangers dans la ville; mais Sainte-Gemme, qui y avait déjà introduit Campagnac avec les bandes du Limousin, se crut en mesure de mépriser le mécontentement des Catholiques, et il fit ouvrir les portes à Saint-Martin de-La-Coudre, à Jacques de Beauveau-Tigny, à Jean Renard Minguelière ou Minquetière, à Louis Mangot, à La Bresche, à La Tour, à Bournezeau, à La Rivière, aux deux frères Bessé, qui commandaient les fuyards.

Ce fut à cette époque de cruelle mémoire que fut brulé le corps de Sainte Radegonde, dont les cendres, recueillies par quelques pieux catholiques, furent restituées plus tard à son tombeau, privé désormais d’une partie du précieux dépôt qu’il avait conservé jusqu’alors.

 Les MSS.de dom Fonteneau nous ont conservé les procès-verbaux des spoliations commises à cette époque dans les trésors des chapitres de St-Hilaire et de la cathédrale.

Ils donnent une idée des richesses que possédaient ces antiques églises, et des horribles dilapidations dont elle furent victimes.

Seul le château, dans lequel s’était renfermé Pineau, receveur général des deniers royaux, résista aux factieux, et fut préservé du pillage.

 L'armée catholique, sous les ordres de Villars, ne tarda pas à se présenter devant Poitiers. La ville fut sommée de se rendre; mais le maire Jacques Herbert, qui avait embrassé le protestantisme comme la majeure partie de la bourgeoisie, répondit au nom des habitants

« n’ayant ni les clefs ni aucun commandement, ils ne pouvaient suivre leur inclination, mais qu’ils étaient et seraient toujours les très-humbles serviteurs et sujets de S.M. » ; mais qu'ils n'ouvriraient pas leurs portes.

Malgré cette réponse peu catégorique, et plus satisfaisante pour Ste-Gemme que pour les catholiques, ce dernier rassembla ses troupes, Sainte-Gemme était d'autant plus fermement résolu à se bien défendre, qu'il venait de recevoir des secours de Niort et de Saint-Maixent.

Le sieur de Fontfroide lui avait aussi amené quelques cavaliers, et il pouvait espérer que La Rochefoucauld ne tarderait pas à opérer en sa faveur une puissante diversion, avec les forces qu'il avait levées en Saintonge.

 

 Il mit le feu à l’église de St-Cyprien, sous prétexte de dégarnir la ville et d’en rendre les approches plus difficiles, et fit tous les préparatifs nécessaires pour soutenir un siège.

Cependant le maréchal de Saint-André, qui avait pris le commandement, poussa le siège avec tant de vigueur que, dès le 1er août, la brèche fut praticable. L'assaut fut repoussé avec beaucoup de vigueur, et sans grande perte de la part des assiégés qui, en personnages de marque, n'eurent à regretter que le vaillant capitaine Lago.

Le château, jusqu'alors neutre, se déclara pour lui, dirigea ses batteries sur la brèche que l'artillerie royale avait faite dans les murs de la ville, et en interdit ainsi l'approche aux soldats de Ste Gemme, qui , se voyant perdus, ne cherchèrent plus qu'à se sauver et à éviter la première fureur des vainqueurs.

Le traître Pineau venait, en effet, d'ouvrir le feu sur la brèche et de tuer plusieurs de ses braves défenseurs, entre autres Lorillonnière, second fils du seigneur de Vérac, d'une des plus nobles et des plus anciennes maisons du Poitou.

Cette trahison répandit un merveilleux désordre parmi les Huguenots ; les uns ne songèrent plus qu'à fuir par les portes encore libres ; les autres tâchèrent inutilement d'arrêter l'ennemi qui se précipitait dans Poitiers par la brèche.

Pendant huit jours, la malheureuse cité, qui venait d'éprouver le pillage des protestants, fut horriblement ravagée par les catholiques, qui à leur tour souillèrent leur triomphe.

Parmi les premières victimes, il faut compter Herbert, qui fut pendu , par l'ordre du maréchal, à un gibet dressé sur la place de Notre-Dame, pour avoir refusé de rendre la ville au roi, et aussi parce qu'il était fortement soupçonné d'être protestant. Le ministre Richer, natif de Paris, fut tué dans la foule. Mareil, ministre de La Flèche, fut arquebusé, et plusieurs bourgeois périrent également du dernier supplice.

« Alors, dit un auteur, furent commises dans la ville choses si cruelles et si infâmes, que les payens mesmes en auroyent horreur. Un de la compagnie du mareschal de St André fit une fricassée d'oreilles d'hommes, conviant à ce banquet quelques siens compagnons, où les blasphèmes furent prononcés si horribles, qu'ils ne se peuvent écrire. » — Hist. des choses mémorables , v 1547-1597.

La part que Lancelot du Bouchet prit à ces horreurs en les laissant commettre, s'il n'eut pas le tort plus grave de les avoir encouragées, nous autorisait à pénétrer avec détail dans cette partie de notre histoire générale ; depuis lors nous n'avons trouvé aucune mention de ce personnage.

Lancelot Du Bouchet ne reparait plus, depuis cette époque, dans l'histoire de nos troubles religieux.

Mourut-il dans l'intervalle qui sépara la première de la seconde guerre civile, ou bien rentra-t-il dans le sein de l'Eglise romaine?

Lancelot du Bouchet est qualifié chevalier de l'ordre du Roi dans un acte du 21 octobre 1580 postérieur à sa mort (Original, bibliothèque du Juge d'armes de France).

Il tenait le gouvernement du prince de Condé, qui, connaissant sa valeur, le lui avait confié. En effet, il eut la réputation d'un des hommes les plus braves de son siècle.

Un auteur du temps, J. Le Frère de Laval, dans ses mémoires imprimés à Paris en 1575, page 311, parlant de ce capitaine, dit que le duc de Guise le fit au nom du roi chevalier de l'ordre de Saint-Michel pour s'être distingué à la reprise de Poitiers en 1569, et ajoute :

« Je ne passeray sans luy rafraischir la mémoire (l'auteur parle ici du duc de Guise) de  l'honorable recognoissance que son père (le duc de Guise, père de celui dont il parle plus haut) feit une mesme accolade (il s'ensuivrait de là que Lancelot du Bouchet aurait été reçu chevalier de l'Ordre par le duc de Guise, au siège de Metz en 1552, mais ce fut simplement l'accolade de chevalerie qu'il reçut et non pas l'ordre de Saint-Michel, Lancelot du Bouchet n'étant pas compris dans les promotions de ce temps et n'y ayant dû être admis que sous le règne de Charles IX au plus tôt à Sainte-Gemme, Lancelot du Bouchet en Poitou, pour les braves et cruelles saillies qu'il luy veit faire au siège de Metz (en 1552), où il conduisoit en grade d'enseigne la compagnie des hommes d'armes du maréchal de Cossé sur les Bourguinons, Allemans, les Espanols de l'Empereur cinquième, sans parler du bon rapport qu'il feit à S. M. très chrétienne de sa vaillance et notable devoir.

La récompense de cest acte signalé ne fut moins estimée que les deux mil escus que César donna au capitaine Scève pour lui avoir veu, d'un millier de flèches pompéiennes qu'on luy tira, en rapporter deux cens sur son rudache tout hérissé de coups, encore qu'il redoublast la solde à ceux qui l'avoient suivy en faction tant remarquable. »

Ses armes étaient : d'or, papelonné de gueules, semé d'hermines de même

 

 Il avait épousé Jeanne RATAULT, dame de La Béraudière, dont deux filles:  1° FRANÇOISE, dame de Ste-Gemme , mariée à Charles de Fonsèques , baron de Surgères, duquel elle n'eut point d'enfants ; — 2° JEANNE , héritière de Ste-Gemme, se maria, le 6 janv. 1572, avec Claude d'Aubigny, Sgr de la Jousselinière, un des chefs des Ligueurs, et la cadette, FRANÇOISE, avec Charles de Fonsèques, baron de Surgères (Collect. Du Chesne, T. 6.).

 

 

 

BRANCHE DE VILLIERS.

Petit-fils de Jean Du Bouchet, et par conséquent neveu du précédent, Joachim Du Bouchet, sieur de Villiers-Charlemagne, servit dans les armées du roi de Navarre.

Il commandait à Châtillon-sur-Sèvre ou Mauléon, lorsque Nevers assiégea cette petite ville, en 1588.

Comme la place n'était pas tenable, il se rendit à la vue du canon. La capitulation était signée, les otages, au nombre desquels on cite le capitaine Landebrix, livrés, lorsque quelques soldats catholiques, escaladant les murs, se mirent à tout égorger.

Nevers, on doit le dire à son honneur, s'empressa de faire cesser le carnage el fit conduire en lieu de sûreté le reste de la garnison.

Joachim Du Bouchet épousa Renée Vigier, fille de Jacques Vigier, sieur de La Lardière.

 De cette alliance naquirent : 1° THÉODORE, mort sans postérité ; 2° JOACHIM, sieur de Villiers-Charlemagne, marié, en 1604, avec Marguerite Richard , fille de François Richard, sieur de La Garde de Pontiac en Poitou, et à Anne de Calvau: Il mourut sans postérité ; 3° MADELAINE; femme de Baptiste Maréchal, sieur de La Limbretière; 4° MARGUERITE, qui épousa Josué Robineau, sieur de La Chauvinière;

 

Bouchet, Branche des seigneurs d’Avaux.

Bouchet (N.) eut de N…., 1° Jean, qui va suivre ; 2° Catherine de Bouchet, femme de Jean du Puy du Fou, chevalier, seigneur de la Barre.

Jean Bouchet, chevalier, seigneur d’Avaux, vendit cette seigneurie le 12 février 1439. Il épousa Catherine d’Apellevoisin, sont il eut une fille unique, Marie, qui fut mariée deux fois : 1° à Hélie Chasteigner, seigneur de la Vergne-Samoyau ; 2° à Jean Renaudineau, écuyer.

 

 

 

Un du Bouchet est cité par Benoît parmi ceux qui, en 1685, donnèrent des preuves de leur attachement à la religion reformée. Jacques-Grégoire du Bouchet, sieur de Ribens, natif de Montmaur. figure dans les rôles militaires du Brandebourg à la même époque (Erman), et une dame du Bouchet est assistée à Genève d’un écu en 1682 et de 2 écus « vu sa grande misère » en 1683.

Tels sont les renseignements recueillis sur la famille Du Bouchet, appelée aussi Bouchet ou Bochet, par les généalogistes.

Ils ne nous apprennent pas, comme on voit, qui était Sainte-Gemme cité par Benoît parmi ceux qui, en 1685, donnèrent des preuves de leur attachement à la religion réformée.

Armoiries- la famille du Bouchet portait d’après le P. Anselme, :

«  d’argent à deux fasces de sables. »

D.Mazet ajoute que ces fasces étaient

« papillonnées de gueules. »

 

 

Qu'est-ce que la « Vendée ? »

C’est (je ne parle pas, bien entendu, de la chouannerie bretonne) le pays insurgé auquel la fraternité des armes, engendrée par la fraternité des coeurs, allait donner une cohésion complète, par- dessus toutes les unités géographiques et historiques. »

Tracer des limites à ce pays ?

C'est tirer une ligne imaginaire des Sables à Parthenay, de Parthenay au Lude, du Lude à Craon, de Craon à La Roche-Bernard. mais déjà pour être resté dans la chouannerie nous ne sommes plus dans la « Vendée ».

Le caractère du paysan vendéen était l'amour de la liberté.

 Et la liberté cesse de l'être quand elle n'est plus la vôtre mais celle que le voisin veut vous imposer.

Celle qu'on lui imposa (pour son plus grand bien naturellement) ne lui convint pas et il défendit la « sienne

Le Play, un quart de siècle après la Révolution fut en Vendée. Il y apprit beaucoup de choses en observant et, lorsque plus tard, il fera de ce qu'il appelle les Autorités Sociales, une des bases de ses projets de réforme, c'est à la Famille Vendéenne qu'il pensera. »

Le général Lamarque parlant de ces Vendéens écrivait :

 « Ils obéissaient, mais d'amitié et avec une hauteur de sentiments Qui semble être le contraire de l'obéissance.

Ils acceptaient d'être dirigés, mais sans qu'on eut l'air de leur imposer sa volonté; l'apparence du commandement les révolte. ….nul pays n'est plus propre à devenir une république »

Faut-il que des maladresses massives aient été commises, destructives des belles espérances de 1789, pour que ces moutons soient devenus enragés !

 Ces paysans, soldats volontaires, n'obéissaient qu'aux chefs de leur choix.

 Leurs chefs, ils étaient choisis depuis des siècles. C'était le curé qu'ils ne suivirent que dans la mesure où il représentait l'orthodoxie et la noblesse qui était étroitement unie à eux, pauvre comme eux et dont ils n'étaient séparés que par un respect et une reconnaissance sans humiliation.

Tels étaient en 1793, les paysans et les chefs vendéens prêtre et hobereau…

Cette petite ouverture, avant que soit levé le rideau, mettra peut-être le visiteur de l'Exposition de la Vendée dans l'état d'esprit désirable.

 

 

P. S. A la suite de ma dernière chronique sur la mort de de Charette, M. le marquis de Puygreffier a bien voulu m'écrire ceci :

«…. Si Charette reçut l'absolution dernière d'un prêtre catholique, ce fut à sa sortie même du Bouffay (prison de Nantes)et du haut d'une fenêtre voisine.

« En passant rue de Gorges, il s'inclina, en effet, très profondément devant la deuxième maison à gauche, au balcon de laquelle se trouvaient, une femme, une fillette, un vieillard.

 « Le vieillard n'était pas un prêtre.

« La femme était la soeur aînée de Charette.

«L'enfant, habillé en fille, n'était autre que Louis XVII. »

Je ne discuterai en rien une telle affirmation. Elle est du plus haut intérêt Mais il est trop tard, ce soir pour remettre sur le tapis la question Louis XVII.

Samuel Gulliver. Ancien Capitaine de Navire.

 

Société d'émulation de la Vendée

La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale ; ouvrage précédé d'une Notice historique sur le protestantisme en France ; suivi des Pièces justificatives et rédigé sur des documents en grande partie inédits. Colla-Essen par MM. Eug. et Ém. Haag

  VERHYLLE. Cinaedia et Cinaedia illustré : organe de la Cinaédie française.

Les Chevaliers de Saint-Michel de la province du Poitou, depuis la fondation de l'ordre en 1468 jusqu'à l'ordonnance de 1665 . Notices écrites par Jean-François-Louis d'Hozier et publiées, avec des notes, par le Vte P. de Chabot

Dictionnaire historique, biographique et généalogique des familles de l'ancien Poitou. Tome 1  par feu M. Henri Filleau,... ; publié par son petit-fils H. Beauchet-Filleau et Ch. de Chergé

 

 

 

Time Travel 29 mars 1796 : Exécution du général François-Athanase Charette de La Contrie place Viarme à Nantes <==

Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU ) <==

Voyage dans le temps et les origines de la Renaissance Artistique en Poitou <==

 

 

 

 

 


(1) Recherches hist. sur une famille poitevine (Maynard-Mesnard), p. 96. — Ce ; Pierre était également seigneur de Puy- Greffier, en Saint-Fulgent, et de plusieurs autres lieux.

(2) Lettres, écrites de la Vendée à M. Anatole de Montaiglon ; Paris, librairie Tross, 1861, in-8°.

(3) V. la gravure représentant le chœur de l’église du prieuré de Saint-Cyr, donnée en tête des Lettres écrites de la Vendée à M. Anatole de Montaiglon.

(4) Monnaies féodales françaises de la collection Jean Rousseau décrites par B. Fillon, 1860 ; in-8°, p. XXXIII.

(5) V. au chapitre Sainte-Gemme quelques autres renseignements sur Tanneguy du Bouchet.

(6) " Les oënces, oances, oïances, oyances, ouances ou ovances étaient une redevance ou rente annuelle de 10 deniers et une obole, payée, outre un droit variable d'admission, au roi et à l'évêque, par les marchands, les bouchers et les bourgeois d'Orléans affiliés, en échange de certains privilèges, d'exemption de péages, et d'un repas ou d'une distribution de pièces de chair de porc cuite, qui se faisait une fois l'année et à cri public (audientia), aux « oïencés » admis par les officiers du roi et de l'évêque, soit aux « oences aux marchands et aux bourgeois », soit « aux oences aux bouchers. »" (Inventaire sommaire des Archives départementales du Loiret, antérieures à 1790, rédigé par MM. F. Maupré et Jules Doinel, t. I, p. 128.) Cf. Leclerc de Douy : Dictionnaire étymologique (2 vol. manuscrits in-folio, conservés aux Arch. dép. du Loiret), t. II, fol. 110 v° et 111 r° et v°; — Godefroy: Dictionnaire de l'ancienne langue française, t. V, p. 579 ; — etc.

(7) Tanneguy du Bouchet avait acheté Poiroux le 5 juillet 1548, de Jean de Bretagne, duc d’estampes, , reconstruisant à peu près entièrement le château et le mit en défense.

(8) C. Robert était de la famille Robert de Lézardière. Il fit constater, en 1628, son droit de sépulture dans le chœur de l’église de Saint-Cyr, en sa qualité de seigneur de Revroc, comme étant successeur d’Ulric de Revroc l’un des donateurs de cette église a l’abbaye de Saint-Cyprien, au XI e siècle.

(9) Les armes des du Bouchet étaient d'hermines papeltonné de gueules reprises par la suite par son neveu Jean l’historiographe d’Auvergne.

(10) Vies des hommes illustres et grands capitaines français : article du maréchal de Cossé.

(11). Au nord-ouest.

(12). La côte est appelée « la marine » dans le langage des marins du Levant.

(13). C'était, je l'ai dit, un immense barrage de poutres, de câbles et de navires entremêlés, qui décrivait un vaste demi-cercle autour de Saint-Martin, depuis le bourg de la Flotte jusqu'à la Fosse de Loix.

Les Anglais avaient dû se résoudre à l'établir après de multiples échecs pour clore d'autre manière la ceinture du blocus : une gigantesque batterie flottante avait été balayée par les vents, et des épaves chargées de pierres, n'avaient pu tenir sur ces fonds de roc, drossées par les courants (Marillac, p. 123; le Vray journal de tout ce qui s'est passé en l'isle de Ré depuis la descente des Anglois jusques à leur rembarquement, in-8°, p. 46).

(14). Une relation contemporaine nous permet d'apprécier l'importance de l'armement confié à Beaulieu-Persac : « Voicy ce qui entra dans l'isle [de Ré] : soixante gentilshommes qualifiéz, deux cens cinquante soldats, près de cinq cens matelots, deux commissaires de l'artillerie, seize canonniers, trois hommes pour les mines, toutes sortes de médicamens, vingt-cinq milliers de poudre, dix milliers de plomb, huit cens paires de souliers, grande quantité de chemises, cent pipes de vin, grande quantité de biscuits, farine et chair pour plus de deux mois »

 (Relation du siège de La Rochelle sous le très chrestien et invincible Roy Louis XIII à présent heureusement régnant, dans Cimber et Danjou, Archives curieuses de l'histoire de France, 2e série, t. III, p. 69).

 (15). Ce paragraphe et les précédents depuis : « Trois capitaines de mer. », ont été empruntés presque textuellement à la Relation de Marillac, p. 68-70.

 

 

 

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