Hugues de Combarel, évêque de Poitiers désigné par Charles VII pour questionner Jeanne d'Arc sur sa mission en 1429
La famille de Combarel paraît devoir son élévation à Hugues de Combarel qui occupa une situation brillante dans la première moitié du XVe siècle. (1)
On trouvera sur elle des renseignements, malheureusement confus et trop souvent contradictoires, dans les manuscrits de Chérin, dans le Nobiliaire du Limousin de Nadaud, dans le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou de Beauchet-Filleau, dans le Dictionnaire des familles nobles et notables de la Corrèze de Champeval, dans le Bulletin de la société héraldique et généalogique de France de janvier 1887, etc.
Ce personnage appartenant à une famille noble du Limousin était conseiller clerc à la Cour des aides sous Charles VI.
En 1415, il fut chargé d’une ambassade auprès de la République de Gênes, où il demeura cinq mois pour lui emprunter quelques secours.
Nommé, l’an 1416, il fut nommé évêque de Tulle par un groupe de chanoines, son élection longtemps contestée fut confirmée par arrêt du Parlement de Poitiers du 12 juillet 1421. (Arch. nat., X1a 9190, fol. 161 v°.) Mais, peu de temps après, Hugues de Combarel permuta avec Bertrand de Maumont et devint évêque de Béziers.
Au mois d’avril 1424 (la Gallia christiana dit par bulle de Martin V du 16 des calendes de mars, t. II, col. 1198), il fut transféré à l’évêché de Poitiers, qu’il occupa jusqu’à sa mort.
Hugues joua un rôle important dans le gouvernement de Charles VII.
Il fit partie dès l’origine du personnel du Parlement de Poitiers et l’ordonnance de Niort (21 sept. 1418) le mentionne avec le titre de conseiller clerc. (Cf. notre vol. précédent, p. 374 n., 376 n., 377 n.).
Le 22 octobre 1425, le roi ayant reconstitué à Poitiers la Cour des aides, nomma Combarel général avec le titre et les attributions de président. (Ordonnances des rois de France, in-fol., t. XIII, p. 105.) .
En 1427, il fut chargé, avec l’évêque de Limoges et le sr de Mortemart, d’apaiser le différend qui s’était élevé entre le vicomte de Limoges et les consuls de cette ville, différend qui avait dégénéré en guerre ouverte et mis à feu et à sang tout le haut Limousin.
Les commissaires du roi réussirent à faire signer un compromis aux parties le 12 juillet 1427. (A. Thomas, Les États de la France centrale sous Charles VII, 2 vol. in-8°, t. I, p. 309.)
En 1429, l’évêque de Poitiers fit partie de la première commission d'ecclésiastiques désignée par le roi pour questionner Jeanne d'Arc sur sa mission, et la Pucelle de Domremy fut prise en considération sur un rapport très favorable.
Vers 1430, l'évêque Hugues de Combarel fit effectuer d'importantes modifications et restauration au château d’Angle sur l’Anglin.
On trouve quelques renseignements intéressants sur la famille de l’évêque de Poitiers dans les plaidoiries d’un procès entre François de Combarel, son neveu, et Jacquette de Mons, femme de celui-ci, d’une part, et Hugues de Magnac et Alice de Mons, sa femme, d’autre, les 9 mai et 12 juillet 1434. (Arch. nat., X1a 9200, fol. 232 v°, 264.)
Hugues de Combarel, obtient autorisés par lettres patentes du 11 janvier 1434 du roi Charles VII l’autorisation de « faire fortifier et emparer » le château de Dissay et son église.
Hugues de Combarel, prédécesseur de Pierre d’Amboise y est autorisé à construire un hôtel entouré de « murs, fossez, paleiz, pont leveiz portaux, tours, guérites, barbacanes et autres fortifications et emparemens, telz que bon lui semblera »
Une contestation s'était élevée entre Hugues de Combarel, évêque de Poitiers, et Jean d'Harcourt au sujet d'un boulevard et d'une palissade que ce dernier avait récemment fait construire sur une motte entre son château d'Harcourt à Chauvigny et le château de l'évêque.
l'accord fut conclu à Châtellerault, le 19 février 1435 n.s., et enregistré au Parlement le 30 juin suivant, entre Hugues de Combarel et Jean VII d’Harcourt, vicomte de Châtellerault, au sujet d’un boulevard et d’une palissade que ce dernier avait fait élever sur la motte située entre le château de l’évêque de Poitiers et celui des d’Harcourt à Chauvigny. (X1c 149, au 30 juin 1435.)
Or cette motte devait rester neutre, la possession en ayant depuis un temps immémorial été réclamée par les deux parties, sans que la question ait été réglée.
De plus, le comte avait fait ouvrir dans son dit château une poterne qui gênait son voisin. Un accord amiable termina ce différend, le 30 juin 1435.
Le vicomte de Châtellerault consentit à faire démolir le boulevard et la palissade et les deux parties s'engagèrent réciproquement à n'édifier jamais aucun ouvrage sur la motte de terre contestée.
En revanche et par déférence, l'évêque consentit que la poterne subsistât, tant que vivrait Jean d'Harcourt.
Mais aussitôt après le décès de celui-ci, elle serait murée, et le capitaine actuel du château et ses successeurs devaient jurer qu'ils la feraient fermer à la mort de leur seigneur. Celui-ci promit en outre de ne jamais mettre en garnison dans le château d'Harcourt des ennemis de l'évêque.
Fait à Châtellerault le 19 février 1435 n. s., cet accord fut enregistré au Parlement le 30 juin suivant.
Il est signé de Jean Bonneau, secrétaire de l'évêque, et de Pierre Thoreau, secrétaire du comte, en présence de Geoffroy Vassal, chantre de l'église de Poitiers, conseiller du roi, Jean Chastaignier, général des finances, Guillaume Charrier, doyen de l'église de Mehun-sur-Yèvre, receveur général des finances, Maurice Claveurier, lieutenant du sénéchal de Poitou, Jean d'Annebaut, Jean de Troussenville, Pierre d'Aloigny, Jean de Jaunay, Séguin de Puygiraut, chevaliers, Jean Havart, Janotin Adam et François de Combarel, écuyers. (Xie 149, au 30 juin 1435.)
Hugues avait pour sénéchal dans cette ville Jean Bernard, qui interdit à Pierre Rivaut, licencié ès lois, demeurant audit lieu, d’y exercer son office d’avocat.
Après appel de cette décision, une transaction intervint par laquelle l’évêque de Poitiers leva cette interdiction, le 14 mai 1436. (X1c 151.)
Il fut un des négociateurs de la trêve conclue entre les rois de France et d'Angleterre, assista en 1438 à l'assemblée de Bourges où fut rédigée la pragmatique sanction et mourut en 1440.
Le dernier acte connu émanant de ce personnage est en effet du 11 février 1440 n.s. (Coll. dom Fonteneau, t. II, p. 237 ; voir dans le même recueil deux autres documents relatifs à l’évêque de Poitiers, l’un de 1426, l’autre du 27 novembre 1430, t. II, p. 213, et t. XX, p. 229.)
Armes parti au 1 d'azur à trois coquilles d'or, posées en pal; au 2 de gueules à la demi-molette d'éperon d'argent, mouvant du parti. Couronne de Comte. Supports deux lions.
Devise Assez à qui se contente. La famille DE Combarel, originaire de Tulle, appartient à la noblesse du Bas-Limousin.
Peu après le fameux An mille, au moment où se forma la Féodalité, les maîtres de Chauvigny étaient les évêques de Poitiers qui s'installèrent dans le château baronnial par la force dominante de l'Eglise, arrivée à son apogée.
Arrêt du parlement de Paris, qui confirme un traité fait le 28 avril 1377, par la médiation de Jean, duc de Berri, comte de Poitou, entre Bertrand de Maumont, évêque de Poitiers, et Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault et seigneur d'Harcourt à Chauvigny, relativement aux obligations et aux attributions du capitaine du donjon et des barrières de Chauvigny, institué par l'évêque, aux fourches patibulaires de la seigneurie d'Harcourt, etc.
La guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons qui sévissait alors, ne justifiait que trop bien ces précautions. Comme le duc de Berry était un des principaux chefs du parti Armagnac, le roi Charles VI ordonna la confiscation de son comté de Poitou.
Jehan Rabateau appartient à la galerie des hommes célèbres que revendique à bon droit le Bas-Poitou.( Salle des Preux du Château de Pierrefonds) Il est né à Fontenay-le-Comte vers l'année 1370 ou 1375. M. Beauchet- Filleau, pour lui assigner son lieu d'origine, hésite entre cette ville et la Caillère, près Volvire (Velluire).
(1) On ne sait rien de positif sur les ascendants de ce prélat. On lui attribue d'ordinaire pour père un Jean Combarel, conseiller du Roi, qui, en 1399 et 1400, possédait un hôtel à Tulle, sur la Grand-Place, et la terre de Noailles, à Bersac, en Haut-Limousin, et qui pourrait avoir été son frère aîné.
Baluze mentionne un Pierre Combarel qui en 1430 aurait été citoyen de Tulle et seigneur de Noailles. M. Champeval croit que ce Pierre Combarel était fils de Jean, qui précède, et frère de l'évêque et qu'il était marié dès 1399 à Souveraine de la Philippie. Le même auteur lui attribue deux fils, François, qui continua la lignée, et Pierre, qui, d'après quelques généalogistes, aurait été chambellan du Roi en 1460 et dont la descendance ne tarda pas à s'éteindre. Noble homme François Combarel, chevalier, Sgr de Noailles et de Rageaud, épousa d'abord le 3 février 1434 Jacquette de Mons, puis le 14 février 1440 Marguerite de Maumont, acquit en 1460 du seigneur de Maumont la seigneurie du Gibanel, fut capitaine pour le Roi du château de Bellac et lit son testament le 2 août 1474 en faveur de son fils aîné, Louis. Ce Louis de Combarel, damoiseau, Sgr du Gibanel, obtint le 12 août 1497 des lettres royaux en la Chancellerie de Bordeaux.
La filiation ne doit être regardée comme établie qu'à partir d'un Jacques Combarel, écuyer, Sgr du Gibanel, que l'on suppose avoir été un fils de François et de sa seconde femme, Marguerite de Maumont. Jacques Combarel rendit hommage au comte de Ventadour le 5 juillet 1517 et fit son testament le 29 août 1529 en faveur de son fils aîné, Antoine, dit Jacques. Il avait épousé à une date inconnue Louise Pot de Rodes qui était veuve en 1532. Il en eut plusieurs fils dont deux, Antoine, dit Jacques, et Pierre, furent les auteurs de deux branches.
Les représentants de ces deux branches furent maintenus dans leur noblesse, lors de la recherche de 1666, par jugement de M. d'Aguesseau, intendant de Limoges.
Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LM1-164 (11)