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PHystorique- Les Portes du Temps
14 août 2021

Théâtre des Guerres Picrocholine, la Devinière, région d’enfance de François Rabelais

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais

Dans son roman Gargantua, Rabelais restitue de façon imaginaire l’environnement de son enfance.

L’auteur était né, non point d’un père cabaretier à l’enseigne de la Lamproie sise à Chinon, mais d’une famille à la vérité assez riche et fort considérée dans le pays.

De son origine provinciale, Maître François gardera toute sa vie l’amour de sa terre natale et dans ses ouvrages il chantera, parfois avec lyrisme, toujours avec bonne humeur, les grâces et les produits du sol tourangeau.

Son enfance, à moitié paysanne, marquera profondément le joyeux médecin. Il conservera pour sa petite patrie un vif amour et il s’en fera, en quelque sorte, le chef de publicité, vantant ses produits, chantant le los de ses vins, entonnant un chant de gloire en l’honneur de ses fouaces, plaçant, de ci, de là, une réflexion piquante sur un coin de terre visité aujourd’hui dévotieusement par les admirateurs du grand écrivain.

Ce terroir chinonais, centre d’un pèlerinage littéraire et historique est, en effet, non seulement celui des « enfances Rabelais — pour employer la terminologie médiévale — mais aussi celui des « Enfances Gargantua ».

Les héros rabelaisiens se meuvent, s’agitent, bataillent, jouent, boivent et folâtrent dans ces quelques lieues carrées qui constituent une des perles de la Touraine.

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière (1)

Dominant le pays de son château fort, de ses courtines décapitées, de ses murailles rongées, Chinon est, avant tout, la ville de Rabelais.

Les vieux logis du XV e siècle, aux piliers sculptés, aux toits aigus, aux étages bâtis en surplomb, tout de guinguois le long des venelles tortueuses ont vu le père de Gargantua. Bâties au pied de la colline, certaines de ces demeures ont parfois, fait assez paradoxal, des écuries ou des caves creusées au-dessus d’elles, ce qui explique pourquoi le maître d’hôtel du bon sire de Painensac a pu voir des chevaux logés « au plus haut » de la maison.

 Il faut contempler cette délicieuse petite cité au printemps, alors que les bosquets de lilas embaument l’air et que le ciel clair permet d’embrasser le chaos des poivrières, des combles à croupes, des girouettes et des cheminées piquant leur tâche rouge sur un ensemble haut en couleurs comme une page de Pantagruel... La boutique d’innocent le Pâtissier qui avait laissé un souvenir si délicieux à Rabelais a disparu.

Celle de la « cave peinte » où il aimait venir boire du vin frais a subi d’importantes transformations.

Le père de François, Antoine Rabelais, est avocat au siège royal de Chinon et sénéchal de Lerné.

 

La maison du père de Maître François était au 15 de la rue de la Lamproie; elle fut convertie par la suite en auberge, ce qui a donné lieu, peut-être, à la légende qui a fait de Rabelais le fils d’un hôtelier.

Antoine Rabelais avait épousé Catherine Dusoul, jeune fille d’une famille aisée du pays.

En 1527, il fut même confirmé par le Parlement comme assesseur et expédiant la juridiction au « siège de Chinon, en l'absence des lieutenants général et particulier » du bailliage de Touraine. En cette qualité, il exerça quelque temps la justice et tint le siège audit Chinon, comme étant le plus ancien avocat. Il fut donc à un certain moment, dans sa région, un personnage de premier plan. Nous sommes loin de toutes les légendes qui ont été racontées sur les origines familiales de Rabelais.

D'autre part, les propriétés de ses parents nous sont maintenant connues. Enumération de ces biens nombreux et importants : domaines, maisons, pièces de terre. Or, la situation topographique de ces propriétés contribue à expliquer toute une série d'allusions, de donnée et d'énumérations de l'oeuvre de Rabelais.

 

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière

La devinière

La Devinière, c’est la maison que Maître François affectionne le plus, c’est également le château de Gargantua. Un manoir plutôt assez modeste, semblant dater de la fin du XI e siècle, fort pittoresque d’ailleurs avec son bel escalier extérieur en pierres. Rabelais se plaît visiblement à évoquer le souvenir de ce logis où il dut naître environ l’an de grâce 1494.

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière (9)

Il dépeint, avec complaisance, avec amour, « le bon vin blanc du cru de la Devinière » qui se récoltait » en la plante du grand cormier au-dessus du noyer grollier » c’est-à-dire visité par les gourmands corbeaux. Il musarde volontiers dans le jardin avec ses rames de pois, ses laitues et ses choux. Tout près est la prairie de la Saullaye — ou Saulsaye — qui s’étend au pied même de la Devinière, Grandgousier n’avait qu’un pas à faire pour s’y rendre en compagnie de ses amis et boire au son des « joyeux flageolets » et « douces cornemuses » sur l’herbe drue, alors que Gargantua naissait de si étrange façon, inconnue des traités d’obstétrique.

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière (6)

C’est en cette joyeuse circonstance que les verres se choquaient aux cris mille fois répétés de « lacryma christi... » C’est de la Devinière, c’est vin pineau... O le gentil vin blanc! Hymne de reconnaissance de maître François envers le « purée septembrale » de son pays natal; le chapitre mérite de figurer une anthologie du vin tourangeau.

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière (7)

Cette métairie de la Devinière a été la propriété de la famille Rabelais pendant deux siècles, de 1450 à 1650 environ.

La description de la Devinière, demeurée intacte. Aspect curieux du vieux logis. Place respective de la Devinière et de Chinon dans le roman rabelaisien. Le rôle dévolu à la ville est tout à fait négligeable.

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière (5)

La Devinière est le centre de l'action dans les premiers livres. Grandgousier et Gargantua y résident, ce qu'aucun commentateur na remarqué. M. Lefranc indique comment on peut le démontrer de la façon la plus évidente, en usant des détails topographiques fournis par le roman lui-même. Il est convaincu que Rabelais naquit dans cette résidence, tout à la fin du xv° siècle.

Théâtre des Guerres Picrocholine, la région d’enfance de François Rabelais - Musée Rabelais - Maison de la Devinière (3)

Il identifie ensuite la prairie de la Saulsaye ou Saullaye, où naquit Gargantua ; celle-ci existe toujours, le long de la rive gauche du Négron, en face le Moulin-du-Pont, sur la route de Seuilly à La Roche-Clermault, à l'endroit où M. Lefranc place le gué de Vède.

La famille de Rabelais et maître François lui-même possédaient justement des biens à cette place précise. Grandgousier et ses amis s'y rendent en venant de la Devinière (I, 4).

 Toutes les opérations de la guerre picrocholine se déroulent autour de cette dernière résidence. Elles sont même inexplicables si l'on ne tient pas compte de ce fait.

En somme, M. Lefranc applique les tableaux d'intérieur et les descriptions familières qui se rencontrent dans les premiers livres, surtout dans le Gargantua, à la famille de Rabelais. Il identifierait volontiers, à certains égards, Grandgousier avec l'aïeul de Rabelais. Gargantua avec son père et Pantagruel avec Rabelais lui-même, d'après les époques et les circonstances de l’éducation de chacun d'eux.

 Les études et voyages universitaires du II 0 livre sont certainement ceux de Rabelais. Chacun de ces trois personnages correspond à une époque donnée.

Toutes les places-fortes de Grandgousier — sans exception — sont des biens du père et du grand-père de Rabelais (I, 47), de même les fermes citées dans le discours de Panurge en Lanternois (II, 9), de même les prairies de Pontille et de Brehemond (I, 7), de même encore les terres et domaines proposés (I, 32) ou données (I, 51) par Grandgousier et Gargantua.

Un seul domaine n'est jamais l'objet d'un don : la Devinière -, parce que nos deux héros continuent d'y habiter. Les jouets décrits ou cités (la charrette de Jean Denyau (I, 7) — sans doute le charron de la famille — les jouets et chevaux de bois de Gargantua (I, 12) sont évidemment ceux qu'abritait le grenier de la Devinière et qui amusèrent Rabelais enfant, de même que la réunion et la promenade du début (I, 4 ; et 5) sont un tableau de réception d'amis et de voisins chez les Rabelais. De même encore, le bâton de la croix de l'abbaye (I, 27), de coeur de cormier, est certainement celui que Rabelais avait connu à Seuilly.

 

Théâtre des Guerres Picrocholine – Rabelais Maison de la Devinière 2

En ce qui touche la guerre picrocholine, les résultats de l'enquête sont non moins certains.

Cette guerre ne se déroule pas, comme on l'a toujours cru, sur les bords de la Veude, à dix kilomètres à l'est de Seuilly,-mais sur ceux du Négron qui passe au pied de La Roche-Clermault, à un kilomètre environ de la Devinière et de Seuilly.

Le gué de Vède (peut-être le gué du gué) est situé sur cette rivière, presque en face de ce village, à trois cents mètres au nord, à côté de la Saulsaye, du M6ulin-du-Pont, sur la route de Seuilly à La Roche-Clermault, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le pont.

On voit très bien que le gué de Vède est situé en face de la Roche-Clermault (I, 48), que le château de Grandgousier en est tout proche (I, 37), que le moulin et le gué sont à deux pas de Là Roche-Clermault (I, 28 et 30), que la Saulsaye est sur le chemin du château de  Grandgousier à La Roche-Clermault (I, 32) et proche du dit château (I, 42\ que le Noyer Grollier se trouve tout à côté de la résidence de Grandgousier (I, 38) et, d'autre part, que ce même lieudit fait partie du domaine de la Devinière (III, 32, in fine), que Grandgousier ; et Gargantua habitent tout près de Seuilly et de l'Abbaye (I, 39 et passim).

Le bois de Vède est situé tout près du gué de Vède et du pont du moulin (I, 36) et aussi du château de Grandgousier (I, 37) dans la direction de Vaugaudry et du pressoir Billard, mais moins loin que ces endroits (I, 34). Il ne peut s'agir en aucun cas du château du Bois-de-Veude, près d'Anché. La Vauguyon, où Gargantua se repose quelques heures, chez un seigneur ami de sa famille, est tout près de Parilly, à trois ou quatre cents mètres à peine à l'est.

Quant aux personnages de la guerre, M. Lefranc n'hésite pas à dire qu'on peut les identifier avec la même certitude.

Lerné

Picrochole n'est autre que le seigneur de Lerné, alors Gaucher au Scévole de Sainte-Marthe, fils de Jacques de Sainte-Marthe, — qui servit sous les rois Charles VIII, Louis XII et François Ier, dans les expéditions d'Italie, mort en 1535.

Ce Jacques avait fait la guerre toute sa vie ; il a dû fournir des traits au type de Picrochole — il vivait encore quand l'oeuvre fut composée — en même temps que son fils Gaucher.

Celui-ci écuyer, docteur en médecine, seigneur de Lerné,  Chapeau, Nandes, La Thorette, etc., médecin de François Ier et de la noble abbesse de  Fontevrault, qui lui avait cédé tous ses droits seigneuriaux sur le village de Lerné comme à ses deux prédécesseurs (de là tiers du nom).

Il avait épousé en février 1508 Marie : Marquet, dont le père (ou le frère) figure évidemment dans la guerre picrocholine sous le nom de Marquet, grand bâtonnier de la confrérie des fouaciers (I, 52 et suiv.). Il y eut, ( suppose M. Lefranc, à un moment où Rabelais visitait son pays de vache, une querelle de village à village, entre les habitants de Lerné — célèbre dès le XVIe siècle par ses fouaces, un texte de 1542 le prouve — et ceux de Seuilly.

Le seigneur de Sainte-Marthe prit naturellement fait et cause pour ses vassaux, et le père de Rabelais pour ses voisins, et administrés. Le grand tourangeau a transformé cet incident de la vie villageoise en épopée burlesque, sans perdre de vue ni les faits ni les circonstances qui lui en fournirent l'idée et la matière premières et qui ont dû se passer au mois de septembre (I, 25 et 29) de l'année 1532 (le Saint-Suaire de Chambéry brûlé en décembre 1532, permet de fixer l'année des événements.

Tous les éléments rapportés dans le chapitre du début (I. °5) sont d'une absolue vraisemblance, de même certaines circonstances de l'attaque de l'abbaye et de la défense du clos.

Frère Jean des Entonneures est le frère Buinart, devenu par la suite prieur de Sermaise. Forgier et plusieurs des autres comparses de la guerre se retrouvent dans les documents du temps, aux archives d'Indre-et-Loire (II, 58i e 587). L'arceau Gualeau a été identifié récemment. Ulrich Gallet est un parent de Rabelais.

Le seigneur de Maulevrier habite Lerné. Le Basque est, selon toute vraisemblance, le domestique de confiance de la famille de Rabelais (I, 29). Il apprit sans doute à ce dernier les célèbres phrases de basque du discours de Panurge (11, 9). (C'est toujours par des domestiques que cette langue est connue alors). De même Janot, Micquel et Verrenet doivent être des valets de la Devinière.

Pendant le IIIe livre, Gargantua, après son retour d'Utopie, continue d'habiter la Devinière. C'est de là qu'il part pour procéder à ses diverses consultations et enquêtes.

 

L'ILE-BOUCHARD

Rabelais a cité à diverses reprises L'Ile-Bouchard, ville « de l'ancienne confédération » de Grand-gousier (I, 47), 4 variantes : L'isle Boucard ; L'isle Bouchart ; l'isle Bossart ; Bossard.

L'Île-Bouchard est une petite ville située sur les rives de la Vienne, entre Tours et Chinon. Panurge dit d'ailleurs "l'Isle Bouchart lez Chinon".

  Le château-fort, élevé par les Bouchard dans l'île, devait, de par sa situation remarquable, jouer un rôle important pendant les guerres féodales et devenir siège d'une baronnie au XIIIe siècle.

La belle époque pour L'Ile-Bouchard fut celle de Rabelais, car son contemporain Louis II de la Trémoille, le vainqueur de Saint-Aubin-du-Cormier (I, 50) et de Milan (1524) fut un mécène pour la ville qui lui doit le chœur de Saint-Gilles et l'église Saint-Maurice.

Il fit embellir le château, aujourd'hui complètement disparu. « Ce chevalier sans reproche » perdit son fils Charles, baron de l'Ile-Bouchard, à Marignan (1515) et fut tué lui-même à Pavie (1525).

Théâtre des Guerres Picrocholine – Rabelais Maison de la Devinière

Dans le Tiers Livre en ridiculisant sous le nom de Her(r) Trippa, près L'Ile-Bouchard, Rabelais s'est servi dix ans après sa mort d’Henri Corneli(u)s, originaire de Nettesheim près de Cologne et dit Agrippa.

Rabelais a toute chance d'avoir connu Henri Corneille Agrippa lors de son passage à Grenoble. L'auteur avait de l'érudition et de la verve.

Tout le long du chapitre XXV, Panurge le consulte sur les risques du mariage et les réponses du « vieux fol » s'inspirent, et souvent dans les termes mêmes du modèle, des procédés de divination proposés par Agrippa : Comment Panurge se conseille à Her Trippa Chapitre XXV. Page 82, notamment à propos de la fuite de Picrochole, des noces de Basché et aussi de la consultation de Herr Trippa : « Panurge doit-il se marier ou non ? ».

Voyez cy (dist Epistemon continuant) toutesfoys que ferez, avant que retournons vers nostre Roy, si me croyez. Icy pres l’ isle Bouchart demeure Her Trippa, vous sçavez comment par art de Astrologie, Geomantie, Chiromantie, Metopomantie, et aultres de pareille farine il praedict toutes choses futures: conferons de vostre affaire avecques luy.

De cela (respondit Panurge) je ne sçay rien. Bien sçay je que luy un jour parlant au grand Roy des choses celestes et transcendentes, les lacquais de court par les degrez, entre les huys sabouloient sa femme a plaisir, laquelle estoit assez bellastre.

C'est cette scène du chap. XXV du Tiers Livre que nous animent nos amis de Panzoult, mimes chevronnés : MM. Asseline (Herr Trippa) et Auniac (Panurge). Le dernier mot est pour frère Jean (M. Arsicaud) : « Marie-toy de par le diable, marie-toy. Scais-tu bien que la fin du monde approche ! »

Cette bouffonnerie, un peu crue, n'est, on le sait, pour Rabelais, qu'un prétexte pour critiquer et ridiculiser la divination et les « sciences » divinatoires, fort en honneur en son temps.

 

Voici, en s'appuyant sur les titres de propriété, la liste des membres de la famille Rabelais, qui furent successivement propriétaires de la Devinière. Les dates, précédant leurs noms, sont celles des documents les indiquant comme propriétaires de ce domaine.

 

1505 et 1534. — Le père de François, Antoine Rabelais.

1559. — Antoine Rabelais, frère de François.

1562. — Thomas Rabelais, apothicaire à Chinon, neveu de François.

1610et 1614. —Antoine Rabelais, apothicaire à Chinon, petit-neveu de François.

1624. — Thomas Rabelais, procureur du roi à la maréchaussée de Chinon, arrière-petit-neveu de François.

La Devinière cessa d'appartenir à la famille Rabelais vers 1640 ou 1650 ; en tout cas ce fut à la suite d'une vente forcée.

Thomas Rabelais, procureur du roy à la maréchaussée de Chinon, ne sut pas gérer sa fortune et « mourut gueux », dit un contemporain. Le commentateur du roman pantagruélique, Le Duchat nous apprend ainsi cette déconfiture :

« Antoine Rabelais, apothicaire, seigneur de la Devinière, n'a laissé qu'un fils fort peu spirituel, qui est mort à l'hôpital après avoir mangé plus de vingt mille livres de bien qu'il avait en bons héritages et particulièrement au lieu de la Devinière, où croissent les meilleurs vins de Chinon, et qui est proche de l'abbaye de Seuilly. »

Les biens saisis sur la famille Rabelais passèrent entre d'autres mains.

La Devinière, continuant à servir d'habitation, n'eut jamais trop à souffrir des injures du temps.

Cette maison édifiée au cours du quinzième siècle, « par son entrée, son intérieur, sa cheminée et sa physionomie générale, est bien dans le style de l'époque ; ici, comme il arrive trop souvent, pas de trace d'anachronisme archéologique.

Un érudit qui visita la Devinière en 1907, en fait cette description : « Cette maison, presque intacte, date du XVe siècle. Là très probablement naquit vers 1495 maître François dans la chambre principale du premier étage. On accède directement à cette pièce par un curieux escalier de pierre dont le perron forme loggia, celui-là même, apparemment, que Rabelais désigne sous le nom de grands degrés. Cette chambre, toute simple, sert de domicile aux fermiers. Dans l'embrasure de la fenêtre est taillé un banc de pierre. C'est là peut-être que l'enfant apprit à lire, ayant sous les yeux le riant paysage de la vallée du Négron. »

 

 

Henry GRIMAUD. Société d'histoire de Chinon Vienne & Loire

Roger VAULTIER. La France à table : table, tourisme et santé

Société d'histoire moderne et contemporaine

 

 

Les paysages chinonais de la guerre picrocholine bientôt classés à l'Unesco ?

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/la-roche-clermault/les-paysages-chinonais-de-la-guerre-picrocholine-bientot-classes-a-l-unesco

 

 

 

 ==> François Rabelais La Devinière, Épicurien, auteur insaisissable mais qui était réellement François Rabelais ?

 

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