Rabelais et La tour de Beaumont ou tour Négreteau - généalogie Brisay de Beaumont.
La Tour de Beaumont ne présente plus que des ruines mutilées, encore assez respectables, d'un château bâti vers 1092.
La seigneurie de Beaumont attestée vers 1069 avec Philippus, dominus de Belli Montis, on en trouve mention en 1123 sous le nom de « castrum belli montis » puis de «turris bellis» en 1237
C'est tout ce qu'on peut lire dans le Bulletin des Antiquaires de l'Ouest, XIe série, page 335.
Quoi qu'il en soit de l'exactitude de l'information, cette vieille forteresse est tellement détruite qu'on ne peut plus guère se faire une idée exacte des parties qui servaient à l'habitation.
A peine peut-on juger, fort incomplètement d'ailleurs, des dispositions défensives permanentes.
Un coup d'œil jeté sur la reproduction graphique peut seul donner une idée de ce qui reste d'une forteresse dont le commandement était considérable.
On devine facilement que tout y était subordonné à des besoins stratégiques.
Excepté la porte d'entrée, d'un joli modèle du XVe siècle, on y rencontre à peine quelques détails de menue sculpture sans importance, comme une simple fleur de chardon.
Aussi cette vieille tour n'offre plus que des ruines dont l'aspect pittoresque attire les regards.
On dit qu'au XVIe siècle cette tour faisait partie d'une suite de petites forteresses bâties sur des points très élevés et pouvant relier, au moyen de signaux, la ville de Poitiers avec celle de Nantes.
Les seigneurs avaient haute, moyenne et basse justice sur les paroisses de Beaumont, Saint-Léger, Saint-Cyr, Moussais, et même Saint-Genest, pourtant fort éloigné.
Le châtelain avait le droit d'instituer tous les officiers dont les appellations ressortissaient par-devant le juge de la sénéchaussée de Châtellerault.
Il pouvait créer notaires et sergents, et, entre autres droits, tant utiles qu'honorifiques, il avait celui de guet et garde par tous les hommes levant et couchant dans l'étendue de la châtellenie. Il pouvait prélever une part sur les bénéfices les jours de foire.
Il avait le droit aussi de faire courir la bague à cheval le jour de Notre-Dame d'Août devant le château de la Tour de Beaumont par les bacheliers de la paroisse, qui étaient dans l'obligation d'aller à la porte dudit château frapper au maillet, et d'icelle au château de Baudiment, saluer le seigneur et la dame et donner une paire de gants blancs.
Enfin le seigneur de la Tour de Beaumont avait aussi le droit de litre funèbre au dedans et au dehors de l'église paroissiale, et aussi d'avoir une chapelle dans ladite église, proche le grand autel, du côté de l'évangile, etc.
Après avoir appartenu, par mariage, à une famille de Beaumont, aujourd'hui éteinte, et ensuite à la maison de La Lande, la Tour de Beaumont passa, en 1456, à Aymeri de Brisay, capitaine de Châtellerault et grand maître des eaux et forêts en Poitou.
Il était fils de Marie Chenin et eut de Louise de La Lande, sa femme, dame de La Tour de Beaumont, un fils, Abel de Brisay, qui, en 1484, était marié à Marquise de Menou, dame de Villegongis.-
Leur fils, Jacques de Brisay, chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant-général pour Sa Majesté en Bourgogne, sénéchal de la haute et basse Marche, capitaine d'une compagnie d'ordonnance, fut honoré de l'amitié des rois François Ier et Henri II. ,
Après avoir été le troisième mari d'Avoye de Chabanne, comtesse de Dammartin et de Roussillon, il épousa, en secondes noces, Jeanne de La Barde; mais n'ayant eu aucun enfant de ses deux mariages, la Tour de Beaumont revint à son neveu Geoffroy de Neufchèze, seigneur de Baudiment, qui était fils de sa soeur Charlotte de Brisay.
La Tour de Beaumont était depuis une centaine d'années devenue une dépendance de Baudiment, lorsqu'en 1642, Marie de Neufchèze, au moment d'épouser le marquis de Beaumanoir, obtint du roi la permission de démanteler la petite forteresse, afin de se soustraire aux frais d'une garnison onéreuse.
Claude de Beaumanoir, vicomte de Lavardin, maréchal des camps et armées du roi, lieutenant général des pays du Maine, de Laval et du Perche, mort le 10 Mai 1676, avait épousé Marie de Neucheze, dame de Baudement, fille de Jacques de Neuchèze, seigneur de Baudiment, et de Jeanne de Launay.
Il est impossible de quitter cette vieille ruine sans admirer la vue magnifique qui s'étend au sud et à l'est.
On voit au loin la plaine de Neuville, puis les sommets des plus grands édifices de la ville de Poitiers; plus près et par- delà le château de Dissais, on aperçoit les hauteurs de Montamisé, et après la sombre verdure de la forêt de Moulière, le Fou, Moussais, Chistré, La Tour d'Oiré, Targé, et enfin les clochers de Châtellerault.
On voit que Beaumont mérite bien le nom de Bellus Mons, qu'il portait déjà sous la domination romaine.
Rabelais
Il faut finir par une légende que m'a racontée un brave homme, en me versant une chopine de son vin pétillant et parfumé.
Un jour Gargantua, voulant aller de Paris à Bordeaux, avait, en quelques enjambées, franchi Etampes, Orléans, Blois, Tours et Châtellerault.
Arrivé dans la vallée du Clain, le géant, séduit par la beauté du paysage, s'arrêta pour admirer, et, comme la chaleur était grande, il voulut humer un piot du vin blanc renommé de la Tour de Beaumont..
- Or, il avait plu le matin, et, dans les fonds de la Tricherie, les terres grasses et gluantes étant, comme on dit, de bonne amitié, lorsque Gargantua voulut se remettre en route, chacun de ses pieds emportait comme une petite colline de terre, ce qui gênait beaucoup sa marche.
Il se secoua donc merveilleusement, et, du pied droit, envoya une des collines à quelques kilomètres au- delà de Colombiers. Ainsi fut formée la motte de Gironde.
Le pied gauche, moins vigoureux, ne put lancer qu'à petite distance la masse énorme qui, à côté de la Tour de Beaumont, forme encore ce monticule élevé qu'on appelle un cavalier, quand on parle le langage des ingénieurs militaires;
MODESTE LAHAIRE. 27 janvier 1888.
La forteresse du 12ème possédait 8 tours
BRISAY ou MIEUX BRIZAY (DE), seigneurs de Brizay, paroisse de Marigny, et de Beaumont en Châtelleraudais.
Cette famille nous paraît distincte de celle des Brisay du Mirebalais. On la désigne parfois sous le nom du Petit-Brizay.
La différence complète qui existe entre les blasons des deux familles est pour nous une forte présomption contre la communauté d'origine que les généalogistes ont voulu établir entre tous les Brisay et Brizay.
Le fief de Brizay (Marigny) est très ancien, et, suivant les usages de la féodalité, a certainement pu donner son nom à la famille qui le possédait, sans qu'elle se rattachât aux Brisay du Mirebalais et de l'Ile-Bouchard.
Aussi M. Rédet, dans son Dictionnaire de la Vienne, a distingué avec raison certains noms qu'il attribue aux Brisay du Mirebalais et aux Brizay de Beaumont.
Ales de Brisay, chevauchant fréquemment de Mirebeau à Chinon, s'arrêta à Faye en 1061, pour assister comme témoin à la donation du fief de Charzay, faite à l'abbaye de Noyers par le vieil Aimery de Faye, avec l'approbation du comte d'Anjou présent.==> La Baronnie de Faye la Vineuse et ses Seigneurs
La similitude des prénoms et la proximité des lieux ne permettent pas toujours de voir clairement les titres qui appartiennent aux personnages de chaque famille. Cependant nous croyons devoir placer ici ceux qui suivent, qui nous semblent appartenir aux Brisay de Beaumont.
Blason. — D'argent à la bande d'azur, chargée (brisée) d'une cotice d'or.
— Ce blason est peint dans un armorial du XVIe siècle conservé dans D. Fonteneau, 82, n° 199, et à l'abbaye de St-Cyran. (Lat. 17129, p. 593.) C'est le vrai type. Dans quelques auteurs on trouve : « d'argent à la bande d'azur bordée d'or ». Mais cela semble provenir d'une erreur.
Les sceaux des Brisay de Beaumont portent une bande entre 2 cotices.
Les écussons sculptés sur la tour de Beaumont et la tombe de Françoise de Brisay, cellerière de Ste-Croix de Poitiers, XVIe siècle (Lat. 17147), portent un écu écartelé de Brizay et de la Lande, où la bande de Brizay est ornée d'une bordure engreslée.
D'autres disent : d'argent à la bande d'azur engreslée.
Noms isolés.
Brisay (Pierre de), Chev., cité par M. Rédet à Brizay (Marigny), épousa HILAIRE qui fit don à N.-D.la-Grande de domaines situés à St-Georges-les-Baillargeaux, le 6 oct. 1220. (D. F. 20, 529.) D'après une note, elle fit don de ses biens aux Templiers, en 1220. Le Mis de Brisay, qui croyait cette dame 2° femme de Pierre de Brisay, 7° deg., § II, des autres Brisay, dit qu'elle s'appelait. Hilaire DU FRAIGNE, fille de Philippe, Chev., sgr du Fraigne en Mirebalais (1206, cité par D. F. 5).
Brisay (Pierre de), valet, fit cession à l'évêque de Poitiers, en 1291, d'une rente sur le moulin de Vaires. (Pièces Orig. vol. 522, Brisay, n° 152.) Brisay (Pierre de), chanoine de N.-D.-la-Grande de Poitiers, 1282 (D. F. 20), est sans doute le même que le grand-chantre de la cathédrale, vivant en 1293. (D. F. 27.)
Les généalogistes qui ont essayé de dresser la filiation des Brisay ont cherché divers systèmes pour leur rattacher les Brizay de Beaumont.
La plupart attribuent comme fils à Alès formant le 8° deg. § III ci-dessus, ou à Pierre, formant la 8° deg. de la filiation donnée par Lainé, Pierre dit Ringuet de Brizay, qui commence la généalogie authentique donnée ci-dessous. Mais ces suppositions, purement imaginaires, ne reposent que sur des confusions; et rien, jusqu'ici, ne prouve la communauté d'origine des 2 familles.
— BRANCHE DE BEAUMONT.
1. — Brisay (Pierre de), dit Ringuet (expression du patois poitevin, signifiant Malingre ?), est connu par des actes de 1304 et 1325. II était décédé en 1344.
Marié d'abord, en 1304, à Isabeau BAUDRY, ou plutôt BOUDERY (de la famille des sgrs de Boudery, psse de Sauves. (Mirebeau, p. 223).
Il épousa ensuite Thomasse LEVRAULT, dame du Bouchet (Seuilly, Vien.), fille de Jean, Ec., et de Jeanne du Bouchet.
Ses enfants furent, du 1er lit : 1° GUILLAUME, qui, d'après une note de la généalogie de Montléon, partagea avec sa sœur en 1329 ; il paraît être décédé sans postérité ; 2° JEANNE, mariée à Jean de Montléon, Ec., sgr d'Abain. En 1329, elle eut des fiefs à Mons, Mazeuil, etc., venant de la succession de sa mère.
Du 2° lit vinrent : 3° PIERRE, Ec., sgr de Brisay, qui, avec sa mère et son frère Guillaume, vendit une rente sur les domaines de Brizay, le 24 avril 1344, à Colin Guichart ; celui-ci la donna à Fontaine-le-Comte, et il y eut à ce sujet de grands procès, depuis 1350 jusqu'à 1370.
Dans un acte de 1357, il est dit que Pierre était alors décédé, ainsi que 4° GUILLAUME ; 5° GUYON, décrété de prise de corps le 4 juin 1358, pour avoir assailli à main armée, avec 25 hommes, le prieuré de Fontaine-le-Comte; 6° RINGUET, qui suit.
Ces 4 fils sont les seuls enfants mentionnés dans les titres de Fontaine-le-Comte, liasse 24. (Arch. Vien.) M. Lainé confond Pierre avec Ringuet, il ajoute : 7° JEAN, marié, dit-il, à Marguerite RATAULT ; 3° ISABEAU, 9° et 10° deux filles religieuses.
2. — Brisay (Ringuet de), Ec., sgr de Brisay, Tricon, paraît avoir hérité de ses frères.
Il figure dans des actes de 1348, 1357, 1365, etc., au sujet du procès avec Fontaine-le-Comte, et fut assigné aux Grands Jours de Bordeaux, tenus au nom du prince de Galles, le 29 avril 1366, pour faire accord avec cette abbaye.
Il se réunit, en 1370, aux chevaliers poitevins qui, sous la foi du serment, jurèrent de « tenyr le party du roi de France, et de luy ayder de leurs homes et forteresses D. (Bib. Nat., fonds Franç., n° 2858, t. 2, 20.)
Pierre avait épousé, vers 1360, Gillette MICHEL, D° de Seuilly et de la Tour de Brain, fille de Gilles, et de Philippe de Jaunay, dont il eut, croyons-nous: 1° PIERRE, dit aussi PERROT, Ec., sgr de Brisay, Marigny, Brain, les Deffens et Remeneuil, rendit aveu, en 1405, au Cte de Poitou de sa terre de Brain, servit cette même année dans la campagne contre les Anglais, dans la compagnie de Guillaume Taveau, sgr de Mortemer (Clérembault); marié à Ysabeau YSORÉ, dame de Boussay, fille de Jean II, Ec., sgr de la Varenne, et de Jeanne d'Angles, il mourut sans hoirs en 1413, ayant eu une fille, JEANNE, mariée à Perrot de Rogebec, Ec. (Lainé), mais décédée jeune ; 2° AIMERY, qui suit.
3. — Aimery I de Brisay, Chev., sgr de Seuilly, Bouchel, de la Tour Tricon, la Mothe-d'Usseau, puis de Brisay, Brain et Remeneuil, à la mort de son frère Pierre ;
Grand-Maitre d’Hôtel et Contrôleur Général de la Maison de Monseigneur le Dauphin, en 1390, marié à Marie Chenin, enfant Gauvain de Brizay.
Attaché dès l'enfance à la maison de Jean de Valois, Comte de Poitou, oncle du Roi, il suivit ce prince jusqu'en 1416, dans toutes les phases de sa vie aventureuse.
En 1413, il faisait, comme chevalier bachelier, partie de l'armée commandée par ce prince, en guerre contre la faction des Armagnacs.
Entré en 1418 au service du dauphin Charles, il devint le premier maître d'hôtel et l'intendant général de sa maison, et en récompense de ses bons services, fut nommé bailli du Graisivaudan, gouverneur de Montreuil-Bonnin, puis de Châtellerault,
Le roi de Sicile, René d’Anjou lui permit de « chacier et prandre lièvre dans la garenne de Mirebeau », faculté interdite à tous autres. (Arch. Nat., Reg. P. 330, n° 179.)
Il avait épousé, à St-Maixent, le 15 nov. 1407, Marie CHENIN, fille de Gauvain, Ec., sgr de Milescu, et de Jeanne de St-Gelais (M. de Brisay dit Jeanne Desglix).
Il en eut:
- 1° GAUVAIN, Chev., sgr du l'etit-Brisay, Trion, Seuilly, le Bouchet, épousa, en 1428, Pérette ou Perrine CHAMPERON, fille de Jean, Chev., sgr de la Chapperonnie et de Bernay, dont une fille unique, SIBYLLE, mariée quatre fois : d'abord en 1454, à Bertrand Fresneau, capitaine lieutenant du château d'Angers ; puis à Pierre de Hérisson, Ec., sgr de la Champelière, écuyer de l'écurie du Roi ; à Raoul de Lestrange, Chev., et enfin à Pons de Pardaillan, Ec., sgr de Vienne.
- 2° AIMERY, qui suit;
- 3° FRANÇOIS, Chev., sgr de Brisay, Marigny, eut de N. une fille unique, MATHURINE, mariée à Guillaume de St-Julien, Chev., sgr de Veniers. Elle fit assassiner dans un guet-apens son cousin Raoul de Lestrange, et fut condamnée à mort (estranglée) par le sénéchal de Poitou ; mais, retirée dans sa terre féodale, elle brava la justice de son temps et vécut jusqu'à 80 ans. Lainé ajoute à ces trois enfants :
- 4° MARGUERITE, qui, dit-il, épousa Jean de Pennevaire, sgr de St-Martin-l'Ars (Vendée). Mais c'est une erreur : vr plus haut, § III, deg. 12.
4. — Aimery II de Brisay, Chev., sgr du Petit-Brisay, Brain, Beaumont, etc.,
Fut nommé par le Chapitre de Ste-Radégonde, le 15 janv. 1441.
Il avait été nommé capitaine de Vouillé par le chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers, en remplacement de Guillaume Claveurier, le 9 décembre 1441, il prêta serment le même jour (Arch. de la Vienne, fonds de Sainte-Radegonde, inventaire aux Arch. nat., f2. 350, p. 24.)
Il était en 1442 maître d'hôtel du Cte du Maine, puis écuyer d'écurie du Roi.
Le 6 mars 1442 n. s., il fit hommage à Charles VII de ses fiefs de la Tour de Bran et de la Tour des Deffens, mouvant du château de Poitiers. (Arch. nat P. 566 1, cote n°IIm VIIc XLVIII.)
Ayant rendu de grands services au roi Charles VII et à René d'Anjou, il fut nommé gouverneur de Châtellerault, puis, le 8 décembre 1453, grand maître des eaux et forêts du Poitou.
Il est qualifié panetier du Roi dans les lettres patentes datées de Tours, le 19 avril 1458, par lesquelles ce prince établit en sa faveur deux foires par an au lieu de Beaumont, terre que lui avait apportée Louise DE LA LANDE, fille de Jean, Ecuyer, seigneur de Beaumont, et de Marguerite d'Hommes.
Dans ses mémoires Beaumont à travers les siècles, Pierre Vieillefault raconte :
« La 1ère foire de Beaumont vit le jour le 27 avril 1458 avec beaucoup de cérémonie.
Le lieutenant de la Sénéchaussée vint en compagnie de 200 marchands de Poitiers, de 80 négociants de Mirebeau et Chauvigny ainsi que de 35 bouchers de Poitiers.
Toutes les corporations, insignes déployées étaient là avec leurs tambours et leurs fifres, puis c’est au tour du bœuf gras qui devait être tué à midi, entouré par les porteurs de torches ardentes.
Après la lecture de l’arrêt, on déclara la foire ouverte : une trompette sonne alors trois fois. Derrière le bœuf vint à cheval le seigneur Comte de Beaumont qui suit le défilé et qui, de temps à autre, sème à la volée des pièces d’or à la grande joie des badauds qui ramassent l’or, car une pièce ou deux c’était du pain assuré pour six mois. »
Rédet 1881, 26 ; Mantrant 1990 éd., t.2, 585 : « aveu de Beaumont », fol 125 (1431) ; fief tient le port neuf sur le Clain et jouit des droits de péage, sceau aux contrats, foires, plaids, justice haute, moyenne et basse, mère mixte et impère telles que les prédecesseurs ont acoustumé tenir, user et exercer.
Aimery mourut vers 1468, laissant:
- 1° ABEL, qui suit;
- 2° LOUISE, mariée en 1467 à Jean du Bois, sgr des Arpentis, maître d'hôtel du duc de Guise en 1470 ;
- 3° JEANNE, mariée à Mathurin de St-Mars, Chev., Vte de Bresteau;
- 4° NICOLAS, Chev., sgr des Deffens, capitaine d'une compagnie de 30 hommes de pied ordonnés pour la garde du chât. du Bec, et d'une autre préposée à la garde du chât. du Mour, selon les rôles de deux revues passées par J.-J. Trivulce, maréchal de France, les 4 et 10 juin 1504, puis capitaine d'une compagnie d'ordonnance pendant la guerre d'Italie, où il fut gouverneur de Lecco et de Monza ; enfin, par commission du 17 oct. 1507, capitaine de Châteauneuf de Godeffa à Gênes. Nicolas avait épousé à Châtellerault, le 13 oct. 1488, Prégente DE MARCONNAY, fille de Simon, Chev., sgr de Marconnay, etc., et de Jeanne Chapperon, qui lui apporta le Verger de Marconnay ; il fut père de : a. CHRISTOPHE, Ec., marié, le 25 nov. 1515, à Jacquette LE CLERC, et qui fut tué dans une rixe par Laigneau (sans postérité) ; b. JEANNE (ANNE d'après Lainé), mariée, le 16 juin 1509, au châ- teau des Deffens, à Charles de Razilly, Chev. de l'ordre du Roi, sgr de Razilly, les Deffens, etc.
- 5° CHARLES, sgr de Chincé, servit dans la guerre de Bretagne sous les ordres du sire de Torcy (D. Morice), se maria à Sihylle CHAPPERON, fille de Jean, Ec., sgr de Bernay, la Fouchardière, et de Marguerite de Vieux, dont il eut NICOLE, mariée à Jean de la Touche, Chev. ;
- 6° CLAUDE, Ec., sgr du Rivau, mort sans hoirs. Le bon roi René d'Anjou l'avait fait son légataire de 100 liv. à prendre sur le grenier de Saumur, sous la condition d'en rendre hommage au roi de France, ce que fit Claude en 1491. (Arch. Nat., Reg. P. 348, 410.) 7° FRANÇOISE, qui devint cellorière de l'abb. de Ste-Croix de Poitiers, et dont l'épitaphe nous a été conservée par D. Estiennot : « Sous celte tombe, gisent deux notables et dévotes religieuses, dame Anne de la « Chaussée, réfectorière, et Françoise de Brisay, col- « terière. de chambre, laquelle la Chaussée trépassa l'an M. IIIIc IIIIxx le VII janvier, et laditte de Brisay M, DVI, le XXI février. Que Dieu ait leurs âmes. » Le 2 avril 1500, elle avait échangé l'office de scholastique qu'elle occupait pour celui de cellerière, avec Sœur Audète de Couhé, religieuse au même monastère. (A. Vien., Ste-Croix.)
5. — Brisay (Abel de), Chev., sgr de Beaumont, Brain, etc., nommé page du Roi, devint écuyer d'écurie, puis chambellan de Louis XI, et ce prince, « considérant les grands et continuels services qu'il lui avait rendus dès son jeune âge, et lui continuait chaque jour au fait de ses guerres à l'entour de sa personne et en ses plus grandes et principales affaires », lui permit d'établir au lieu, sgrie et châtellenie de Beaumont un scel aux contrats et des tabellions pour recevoir et passer tous actes, etc. Charles VIII le maintint dans sa charge et le gratifia du droit d'usage dans la forêt domaniale de la Moulière, pour y prendre bois de chauffage et de construction.
En 1486, le 14 août, le Chapitre de N.-D.-la-Grande de Poitiers forma complainte contre Abel, pour avoir fait tenir ses assises sur le pont de Longèves, passage habituel pour aller de Poitiers à Châtellerault, et placé dans le ressort de la justice du Chapitre.
Le 1er mai 1511, le Chapitre obtenait de la sénéchaussée de Poitiers une sentence le maintenant dans ses droits de fondateur et patron de l'église de Beaumont, contre les prétentions de Marquise de Menou, veuve d'Abel de Brisay, qui avait fait mettre dans cette église une litre à ses armes. (Arch. Vienne, Chap. N.-D.) Abel, né en 1446, mourut en 1503, laissant veuve Marquise DE MENOU, De de Villegongis, fille de Tristan, Chev., sgr de Villegongis, et d'Andrée de Norroy; elle fut tutrice de leurs enfants mineurs, qui furent :
- 1° JACQUES, qui suit ;
- 2° CHARLOTTE, mariée à Poitiers, le 17 fév. 1505, à Pierre de Nuchèze, Chev., sgr de Baudiment et des Francs, etc. ;
- 3° ADRIENNE, qui épousa, le 9 fév. 1507, Jean de Villebresme, sgr de Fougères;
- 4° CLAUDE, Chev., mort de la peste devant Naples en 1529;
- 5° JACQUETTE, mariée, le 12 rév. 1510, à François de Mauvoisin, Chev., sgr de la Forest (Pièc. Orig. 522, 57) ;
- 6° MARGUERITE, qui épousa, en 1517, Antoine de la Brosse;
- 7° MARIE, femme de Jean de Salazar (Jean-Guillaume de Sannazar, d'après Lainé), Cte de Géroles en Montferrat ;
- 8° FRANÇOISE, religieuse à Fontevrault, puis abbesse de Reconfort, où elle mourut en 1547 ;
- 9° JEANNE, religieuse Clarisse à Poitiers, puis abbesse de Glatigny;
- 10° OLIVIER, Chev. de Rhodes, mort en 1522, au service de l'ordre ;
- 11° LOUIS, protonotaire du St-Siège, abbé de St-Cyran eu 1525, monastère qui lui dut sa reconstruction, en fit consacrer la nouvelle église le 2 juin 1531 (Gall. Christ. 11, 132);
- 12° ANNE, religieuse, nommée dans le testament de sa mère, en date du 29 mai 1532. (Pièc. Orig. 522, n° 18-20.)
6. — Brisay (Jacques de), Chev., sgr de Beaumont, Brain, Villegongis, servit comme homme d'armes dans les guerres d'Italie sous Aimar de Prie, puis devint en 1524 capitaine d'une compagnie de 50 lances qu'il commanda en 1525, devant Pavie, puis dans toutes les campagnes contre Charles-Quint, 1531-1540.
Il épousa, en 1530, Avoie DE CHABANNES, fille de Jean, Cte de Dammartin, et de Susanne de Bourbon, arrière-petite-fille de Louis XI; elle était veuve d'Edmond de Prie, grand queux de France, et de Jacques de la Trémouille.
François Ier le nomma conseiller d'État, lieutenant-gal au gouvernement de Bourgogne et sénéchal de la Marche.
Devenu veuf, il se remaria à Françoise DE LA BARDE, De du Masgelier, mais n'eut d'enfant ni de l'une ni de l'autre de ses deux femmes, et laissa ses biens à ses neveux de Nuchèze, qui possédèrent Beaumont et Villegongis après lui. Il était, lorsqu'il mourut, Chev. de l'ordre du Roi et pensionnaire de sa maison.
(Voir Pièces Orig 522, nos 39 et 45, donations faites par Jacques de Brisay à ses neveux Geoffroy et Léon de Nuchèze, enfants de Charlotte de Brisay, sa sœur aînée, les 18 juil. 1542 et 20 mai 1543.)
Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou.
==> Pérégrinations en Poitou - François Villon à Niort et Saint Maixent, Rabelais à Maillezais
==> La Roche-Brisay Coussay - La forêt de Scévolles Prieuré de Guesnes